vendredi 21 septembre 2007

Civilisations Pre-Incas V: Lambayeque

Voici la suite de mes très longues explorations des derniers mois des civilisations pré-Incas ayant peuplé diverses régions du Pérou avant l'expansion et la domination de l'empire Inca.
Ce billet opère un survol de l'histoire de la civilisation Lambayeque, qui a prospéré entre les années 700 et 1375 de notre ère. Ils allaient s'étendre sur tout le nord du Pérou, controlant une grande partie du territoire où avait prospéré les Mochicas avant eux.
Après la destuction de son centre commercial et religueux par des innodations suite à un phénomène El Niño, la culture Lambayeque s'est installé dans une nouvelle capitale: Túcume, aux environs de l'an 1000. C'est la visite des ruines de cette ancienne cité lambayeque qui m'amène à vous parler de cette civilisation.
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Question de faire le point par rapport aux autres civilisations pré-Incas dont j'ai pu visiter quelques reliefs depuis le début de mon voyage, mentionnons que la civilisation Lambayeque s'est développée après la désintégration de la civilisation Mochica. Pendant la meme période, au sud, se développait la civilisation Wari, dans les ex-territoires Mochicas, civilisation Wari qui allait aussi prendre le pas sur la culture Lima, elle-meme contemporaine de la culture Mochica.
Pendant toute la période Mochica-Lambayeque du nord-péruvien, le secteur aujourd'hui constitué de l'ouest de la Bolivie, le nord du Chili et de l'Argentine et l'extreme-sud du Pérou voyait son premier empire se développer autour de la civilisation Tiwanaku.
Toujours sur cette trame temporelle, la civilisation Lambayeque a évolué jusqu'au moment de la conquète du territoire par les Chimu, qui l'ont intégré à leur propre civilisation en 1375. C'était évidemment avant l'arrivée au nord des Incas, qui ont englobé toute la civilisation Chimu dans leur Empire aux alentours de 1470. La région de Túcume, désormais habituée aux conquetes, voyait ensuite, dès 1532, les espagnols débarquer dans le coin et opérer la dernière réelle prise du territoire de sa tumultueuse histoire.
Voilà pour la trame temporelle. Et aussi pour situer ce billet parmi les autres billets du meme genre publiés depuis le début de ce voyage d'exploration (je sais, celui sur les Wari n'est pas numéroté, et il y a aussi les deux autres billets sur les Mochicas, publiés à part, qui compliquent le suivi). M'enfin...
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Aujourd'hui, Túcume est un petit pueblo, et à quelques km de là, on retrouve les ruines de la plus grande cité de la culture Lambayaque. Le site n'est qu'en partie excavé et aucun travail de restauration n'a été effectué. Visiter les ruines de Túcume est donc un mélange de fascination devant ce qui se trouve encore enfoui en ces lieux et de déception de ne pas pouvoir vraiment le voir. Par contre, il y a des choses à voir... pour qui a un peu d'imagination. En effet, la cité de Túcume comportait 22 pyramides tronquées qui ont toutes été repérées. Malheureusement pour le visiteur, une grande partie du site, sous étude par les archéologues, n'est pas acessible autrement que par une vue aérienne d'un mirador. Par contre, les structures acessibles rendent la visite fort intéressante et le musée in sitio est informatif. Enfin, les sentiers sont bien organisés (la cité était vaste!), ce qui facilite d'autant la visite des ruines.
Quelques photos.


À l'entrée du sentier de la "petite foret", il y a un panneau indiquant toutes les sortes d'oiseaux que l'on peut voir dans le sentier. Habituellement, sur les espèces qui sont illustrées sur ce genre de panneau, vous etes chanceux si vous en voyez deux ou trois. À Túcume, j'ai pu observer plus de 10 espèces sur les douze illustrées! Dont cette petite chouette qui m'est passé à un mètre de la tete avant de se poser plus loin pour la photo!


Les restes d'une des pyramides de Túcume, dévorée par l'érosion.


Parmi les quelques pièces découvertes lors des fouilles partielles effectuées dans la cité, il y a des masques funéraires lambayeque en or comme celui-ci (aujourd'hui au Musée Bruning).


La végétation est très aride autour de la cité, comme en témoigne cet arbres à épine près des restes d'une autre pyramide.


Si on regarde de plus près ces montagnes qui ressemblen à des amas de boue séchée, on arrive parfois à distinguer des briques (suivez mon regard sur la photo), témoins millénaires des pyramides de Túcume.

Sur cette photo, prise du mirador, on peut voir une des pyramide à l'avant-plan (les restes) et, au loin, à droite, une autre pyramide qui, aujourd'hui, est tout près du pueblo de Túcume. Cette lointaine pyramide est la seule qui n'est pas protégé par le site archéologique et à laquelle n'importe qui peut avoir accès. Un simple panneau demande aux gens de ne pas la détuire ou l'abimer, mais j'y ai vu un homme y grimper et un chasseur y tirer sur des vautours.

Toujours parmi les pièces laissées par le passage de la civilisation Lambayeque, on retrouve de nombreuses céramiques illustrant diverses scènes et personnages. Celle-ci est aujourd'hui au musée Bruning).

Près du mirador sur le Cerro Purgatorio, j'observe au loin les ruines de la plus grande pyramide de Túcume, une structure de 450 mètres de long par 120 mètres de large et 30 mètres de haut.
Un petit temple a également été découvert sur la montagne, mais n'est pas accessible au visiteur. On croit qu'il date probablement de la période Inca de Túcume, puis que les Lambayeque, comme les Mochicas avant eux, ne construisaient pas dans les montagnes, mais dans la plaine.

Enfin... comme nous sommes au nord du Pérou, il n'est pas rare de croiser le célèbre Pero peruano sin pelo (Chien nu du Pérou). Ici, c'est un chiot, le père du chiot, qui n'était pas loin, a semblé apprécier les caresses que je lui ai fait derrière les oreiles :-).
Les fouilles archéologiques de Túcume ont d'ailleurs révélées que cette race de chien était déjà présente dans la vie des gens de la région à l'époque de la civilisation Lambayeque.
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