dimanche 16 septembre 2007

Revisiter des lieux connus - et l'exemple de Lima

Note: J'ai débuté la rédaction de ce billet il y a plusieurs jours - avant d'avoir un petit problème de santé qui me cloue encore à Lima. J'ai depuis, preché par l'exemple, plutot que théorisé sur le sujet. Ce billet, dans sa forme actuelle, est donc moins complet que prévu, mais vous trouverez ce dont il traite en fait, dans les billets précédents, de manière plus concrète. Je le publie quand meme puisqu'il attirera votre attention sur un sujet qui m'intéresse depuis longtemps.

C'est bien beau les photos, mais comme j'aime bien écrire et réfléchir (et écrire sur ces réflexions), et que ce blog est avant tout un journal de bord (avant d'etre un album-photo de voyage), un peu de texte, si vous permettez (vous n'avez guère le choix, en fait, outre celui de ne pas lire ce qui suit - bon, ca va faire, les parenthèses) - je suis peut-etre atteint de Vonarburguite? Hehe)...
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Il y a voyage, et re-voyage, si on me permet cet amalgame un peu douteux.
Voici donc quelques réflexions en vrac sur le fait de revenir vers un endroit déjà visité en voyage.
1. Revoir un lieu déjà visité est toujours une expérience totalement différente de la visite précédente.
Car lorsque vous revoyez un lieu, vous avez déjà des souvenirs, des repères, des anecdotes, des expériences sur ce lieu, et ce bagage influence la visite (ou les visites) subséquente (s), que ce soit conscient ou non.
De plus, lorsque vous revenez vers un lieu connu, ca implique que vous etes partis, et que vous avez vécu entre les deux visite, et peu importe de quoi votre vie a été faite entre les deux visites - repos, travail, épreuves, vacances, voyage, aventures et mésaventures - ce décalage temporel implique également que vous n'etes plus exactement le meme voyageur lors de la seconde visite, et une fois encore, c'est un élément qui peut etre inconscient, mais qui influencera cette seconde visite.
La chose peut etre très différente (mes quelques visites de Paris, de 1998 à 2006, par exemple, avec beaucoup de temps entre chacune et divers compagnons de voyage pour l'explorer) ou similaire (je pense à Cusco, découvert avec Sophie et Martin, puis ré-exploré quelques semaines plus tard seul, puis d'ou j'ai accueilli mon amie Suzie, ceci étant un excellent exemple, tiens, puisque pour Suze, il s'agissait d'un retour après son passage dans la capitale Inca en 2004).
2. Il est inutile de vouloir revivre les expériences passées.
Meme les expériences les plus heureuses reliées à un lieu visité ne peuvent etre recrées, puisque vous n'etes plus la meme personne, et que l'endroit n'est plus exactement le meme non plus, ne serait-ce que parce que ses habitants ne sont plus (eux non plus) exactement les memes personnes, si vous me suivez toujours. Bref, meme si vous connaissez l'endroit, la visite sera une toute autre aventure...
Ceci porte un corrolaire intéressant mais parfois tristounet; un lieu qui vous aura laissé un fort agréable souvenir peut aussi s'avérer décevant lors d'une visite subséquente, pusique l'ensemble des éléments qui font d'une visite un bon souvenir ne sont pas nécessairement réunis à nouveau.
Et cet élément m'apporte à un corrolaire supplémentaire: ce sont souvent les gens qui ont peuplé votre visite qui vont en faire quelque chose de spécial. Prenez ca au sens large, si vous voulez bien. Ca peut etre des gens que vous rencontrez par hasard sur place, des compagnons de voyage d'un jour, ou bien des amis avec qui vous voyagez pendant plus longtemps, ou encore l'histoire de gens qui ont été en ces lieux avant vous.
3. Il est très rare que vous controlez ce qui arrive lors d'un voyage, alors laissez-vous porter et improvisez.

On a beau tenter de croire que l'on controle son destin, c'est en fait impossible de le controler totalement, et encore moins en voyage. On peut évidemment faire des plans, prévoir d'aller ici et là, de visiter ceci et cela, et souvent, on arrive à réaliser la plus grande partie de notre programme, mais l'imprévu n'est jamais loin en voyage. Que ca soit un blocus sur la route (hehehe), un retard dans le plan de vol de votre avion, les fermetures des commerces les dimanches (et des sites intéressants à visiter), il y a toujours quelque chose qui viendra vous faire changer vos plans. L'idée est évidemment de rester le plus zen possible et parfois - comme les blocus sur la route - les mauvaises expériences deviennent d'excellents souvenirs avec le temps!
Cet élément s'applique évidemment à tous les lieux visités, mais particulièrement aux lieux re-visités. Le voyageur qui visite un endroit pour la première fois (en indépendant, s'entend) est règle générale toujours pret à un minimum d'imprévu, et les plans sont relativement flexibles en ce sens. Étrangement, lors d'un retour vers un lieu connu, il arrive souvent que l'on fasse des plans plus précis de ce que l'on veut faire ou visiter, et comme on connait l'endroit en partie, on peut planifier avec plus de précision... ce qui s'avère souvent une erreur, puisque l'élément imprévu, lui, ne sait pas que vous avez déjà mis les pieds en ces lieux!
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J'ai expérimenté à plusieurs reprises ces trois aspects des voyages en lieux connus, puisque j'aime bien retourner sur les lieux du crime, quand j'ai aimé un lieu ou que j'estime qu'un endroit mérite plus qu'une visite pour une raison ou un autre... ou bien simplement lorsque la vie m'emmène dans un lieu déjà visité. (Lima devient d'ailleurs un exemple patent, ces jours-ci, non?). Parlons-en donc à titre d'exemple.
J'ai découvert Lima lors de mon arrivée dans la capitale péruvienne vers la 3e semaine de juin 2007.
Au moment de débuter mon exploration de la cité, j'étais au Pérou depuis à peine quelques jours, et le Pérou étais le second pays d'Amérique du Sud où je mettais les pieds. J'étais seul et ne connaissais personne en ville.
J'ai vécu l'habituelle danse de repérage, découverte des plazas principales, des principaux axes, l'exploration du transport urbain, etc. Puis, j'ai visité ces attraits majeurs (ou ceux qui semblaient les plus intéressants pour ce voyageur-ci, les deux choses ne coincidant pas toujours).
Puis, après quelques jours de repérage et visites diverses, j'ai accueilli Sophie et Martin lors d'une première visite à l'aéroport de Lima, pour leur faire partager mes découverte pendant quelques heures avant que nous partions tous les trois à l'aventure pendant les 3 semaines suivantes.
Puis, toujours avec Sophie et Martin, j'ai fait une excursion de deux jours dans le Colca Canyon, excursion pendant laquelle nous avons fait la connaissance de Kathy, Vanessa, Karol et Elias, 4 étudiants de Lima.
Ici, deux notes sur cette rencontre:
Un. Notre visite du Colca Canyon n'aurait pas été la meme sans les conversations que nous avons eues avec la gang de Lima, et les rigolades et le partage de grignottes et de bière, alors que nous tentions de tuer le temps de bus entre les points d'intérets du canyon.
Deux. Cette rencontre allait également donner une saveur différente à Lima, puisqu'à partir de cet instant, je connaissais des gens à Lima, et avec les merveilles du courriel, j'avais maintenant des amis à Lima.
Puis, retour sur Lima après plusieurs mois de voyage.
Il y a quelques jours, donc, je revenais à Lima, désormais un terrain connu en partie, en compagnie d'une autre compagne d'aventure, pour explorer quelques lieux connus et nouveaux avec elle, avant d'aller la reconduire pour son retour au pays, en une seconde visite de l'aéroport de Lima - visite fort différente de la première, on s'en doute (et un microcosme du sujet de ce billet, puisque l'aéroport était désormais un lieu connu, Ah!).
Puis, je me retrouve à nouveau seul à Lima... mais avec quelques mois de voyage derrière moi, et ce nouveau séjour dans la capitale péruvienne s'effectue alors que j'ai mis les pieds dans 7 pays du continent sud-américain et que j'ai visité plusieurs régions de 5 d'entre eux.
De plus, j'ai des souvenirs avec Sophie, Martin et Suzie ici...
Lima et moi sommes donc différents, mon séjour sera donc différent.
(Rappel: j'avais écrit ca avant mon empoisonnement alimentaire, si j'avais su à quel point ca serait différent...)
Sans avoir de rélle conclusion à cet exemple, je mentionnerai le fait que pour de l'imprévu, je suis servi.
Je n'ai pas mangé de repas réel depuis trois jours maintenant, me balade un brin le moins loin possible de l'hotel en cas de panique ou de fatigue, passe trois heures par jour sur le net pour ne pas trop m'emmerder - et partager mon expérience, quand meme - et je ne sais toujours pas quand mon systeme digestif me permettra de reprendre la route. Ainsi, toute planification des prochaines semaines a du prendre le bord pour un moment, et je devrai improviser d'ici quelques jours, espérons-le, quand tout sera revenu à la normale (normale pour l'Amérique du Sud, s'entend, hum, hum).
Le bon coté de ceci étant que j'aurai maintenent d'autres souvenirs de Lima, et des forts différents de ceux que j'avais avant ce dernier séjour (quasi forcé)! :-)
Et je ne parle pas simplement des jours passés entre mon lit et le café internet, ou des explorations des balcons de Lima ou d'autres babioles, j'ai aussi découvert par hasard quelques autres lieux que je n'aurais pas vu sans ce temps à tuer sans trop m'éloigner de mon hotel. Mes souvenirs et mon séjour ne seraient pas les memes sans ces dernières découvertes.
Je terminerai en mentionnant que le froid qui règne ici (et dont je me serais bien enfui il y a quelques jours déjà) m'a forcé à m'acheter un foulard, qui me fera un excellent souvenir d'artisanat local en plus, vous voyez comment tout n'est jamais noir?
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[Quatre photos illustres arbitrairement ce billet, en voici une brève description.
1. Casa Osambela, avec la nef de Santo Domingo en arrière-plan.
2. Un chien qui dort paisiblement, en pleine rue, devant le Palacio del Gobierno.
3. J'avais vu ce monsieur et son drole de chien habillé - et il porte des lunettes! - lors de mes premiers jours ici, puis l'ai revu lors du changement de la garde avec Suzie, puis le revoilà qui se balade encore près de la Plaza de Armas. Et moi qui prétend que les visites sucessives sont différentes! :-)
4. Sans avoir passé plusieurs jours ici, peut-etre aurais-je raté le tireur embusqué sur un toit du Palacio del Gobierno? Hehe, il s'agit d'un garde, évidemment, mais avec cette lunette et la cagoule (le froid!) qu'il porte, ca donne un tout autre effet. ]

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