jeudi 31 décembre 2015

Au-revoir 2015 et Bonne année 2016 - en une image


mercredi 30 décembre 2015

À propos de l'épisode VII

Je ferai très attention de ne rien révéler de l'intrigue du nouvel opus de Star Wars : The Force Awakens (SWTFA), puisqu'une partie du plaisir que le visionnement m'a procuré repose sur la politique isolationniste que je m'étais imposé avant de voir le film ; je n'avais même pas vu la bande-annonce finale officielle, n'ayant vu que le premier teaser.
J'ai donc vu SWTFA. Avant de vous donner mon opinion sur le film, il semble pertinent de situer de quel genre de fan/cinéphile, cette opinion provient. Si cet historique ne vous intéresse guère, vous pouvez sauter directement à la section «Star Wars : Épisode VII – Ma critique»

Ma vie en épisodes de Star Wars
Originalement, j'ai découvert Star Wars à l'envers. À une époque lointaine (a long time ago…), juste avant l'apparition des clubs vidéo, j'ai d'abord vu, en salles, le jour même de sa sortie, Empire Strikes Back. C'était le premier vrai grand film ne s'adressant pas seulement aux enfants que je voyais dans un cinéma, et un vendredi soir de surcroit. Le lendemain après-midi, j'y retournais et Empire Strikes Back devenait le premier film que je voyais deux fois ! Ce film-là allait devenir très important dans ma vie puisqu'il a fait de moi un amateur de cinéma, de musique de films, d'orchestration, de science-fiction (fantasy-space-opera), et que la présence de Harrison Ford au générique allait me convaincre d'aller voir dans les deux années suivantes Raiders of the Lost Ark et Blade Runner.
J'ai – évidemment – visionné l'épisode IV (le Star Wars original) dans les années suivantes (à la télévision ou en vidéo après l'apparition de ceux-ci dans notre quotidien, je n'arrive plus à me souvenir), avant la sortie du troisième volet de la trilogie : Return of the Jedi. Pour cet opus, j'étais le public cible excité et convaincu que j'allais aimer ça, j'avais acheté des cartes (style hockey et baseball, pour un film, ça n'avait jamais existé avant selon mon expérience), lu des articles et vu des photos dans plusieurs magazines de cinéma, bref, j'étais devenu un fan de Star Wars.
Si j'ai beaucoup aimé Return of the Jedi, il demeurait néanmoins le moins bons des trois films dans mon palmarès personnel. Ce jugement n'allait pas m'arrêter et au fil du temps, j'ai développé une petite tradition personnelle d'écouter ces trois films au moins une fois par année, tradition qui m'a suivi pendant au moins douze ans.

Trilogie d'antépisodes
Ce qui nous amène en 1999, lors de la sortie de The Phantom Menace. Entre mon visionnement de Empire Strikes Back et ce nouvel opus, j'étais passé de simple fan de Star Wars à fan de cinéma, puis cinéphile, en développant non seulement un goût pour les scénarios et films de qualité, mais aussi en développant mon esprit critique. J'écrivais moi-même des histoire comme auteur, et faisait aussi de la critique de livres et de films. Si j'ai pu apprécier en partie The Phantom Menace comme les deux épisodes suivants, c'est d'une part parce que je ne m'attendais guère à plus de la part de Lucas (un producteur n'ayant que peu réalisé et scénarisé de films, tout le monde l'oubliait, et qui avait montré son potentiel de dérives infantiles avec les ewoks) et d'autre part parce que comme tous les fans, j'avais envie de voir des nouveaux Star Wars. Cette relative appréciation de films remplis de défauts – je dis souvent que ces épisodes sont à la trilogie originale ce que la peinture à numéro est aux grands maîtres – n'irait pas jusqu'à me convaincre de les écouter souvent par la suite : j'ai revu The Phantom Menace une fois par la suite puisque j'étais alors exploitant de salles de cinéma, mais je n'ai vu qu'une seule fois les épisodes II et III de la saga (*).
Par la suite, mon intérêt pour Star Wars s'est un peu éteint. Lucasfilms se concentrait sur les séries d'animation dérivées (Clone Wars, Rebels, etc.) dont je ne voyais pas l'intérêt vu le manque d'originalité des scénarios de la trilogie d'antépisodes.

Disney
Ce qui nous amène, en effectuant un saut dans le temps, à la vente des droits à Disney et l'annonce d'une panoplie de produits : trilogie de films faisant suite à Return of the Jedi, films et séries en stand alone, etc. Décrire ici mon sentiment pour Disney serait long et constituerait un autre billet en soi ; disons simplement que je n'étais pas le fan le plus enthousiaste après cette annonce de la vente de la franchise à un groupe qui produit souvent des films dans le simple but de mousser les ventes d'autre chose, ce qui n'est jamais bon signe pour un amateur de bons scénarios. On annonça que la réalisation était entre les mains du créateur de Lost (pas une référence de cohérence interne pour ce cinéphile-ci), et je me suis relativement désintéressé de toute l'affaire, me disant que je jugerais au visionnement à la sortie, le cas échéant.
Je me suis donc tenu loin de cet univers et comme je vis dans un monde relativement coupé de publicité (peu de télé, aucune radio commerciale, visionnement en ligne, souvent sans pub., etc.), j'ai pu m'isoler des rumeurs, des images officielles ou non, de l'engouement et de la propension des producteurs d'aujourd'hui de tout montrer d'un film avant le film lui-même et qui gâche plus souvent qu'autrement le plaisir du visionnement initial. J'ai évidemment du faire un effort supplémentaire dans les derniers mois, puisqu'il devenait difficile d'éviter de tomber par hasard sur le sujet ou sur des images, mais j'ai réussi à demeurer hermétique à part le visionnement du premier teaser, qui, heureusement, ne dévoilait rien de la nouvelle intrigue.

Star Wars : Épisode VII – Ma critique
J'écris ceci alors que j'ai vu The Force Awakens il y a un peu plus d'une semaine, et que pour le moment, je ne l'ai vu qu'une seule fois. Le temps – et d'éventuels autres visionnements – rafineront mon opinion sur le film. En un mot, j'ai aimé ça. J'ai évidemment aimé me faire raconter un nouvel épisode, comme tout fan de Star Wars, mais j'ai aimé ça parce que l'histoire – bien qu'autoréférentielle et dominée par une certaine récurrence – est intéressante à suivre, que les dialogues sont dans le ton de la trilogie originale, qu'on a résisté à infantiliser l'univers Star Wars, qu'il est visuellement riche et que contrairement aux antépisodes, le rythme est soutenu et les acteurs sont tous très bon, voire excellents. Certains personnages sont très attachants et donc, très prometteurs pour la suite (ce qui n'était le cas d'aucun des personnages des épisodes I à III). J'ai aimé The Force Awakens pour sa tension dramatique (plus forte et réussie que dans les trois antépisodes réunis) et, je l'avoue, j'ai aimé ça parce que j'avais peur que ça ne soit mauvais ou raté, ou une simple disneyfication de l'univers Star Wars. Le soulagement fait donc également partie de mon sentiment positif envers ce film.
L'épisode VII n'est pas sans défauts – loin de là, malgré l'abondance de critiques largement positives sur le film – mais ces défauts découlent en grande partie d'une décision des créateurs (scénaristes et réalisateur) et je comprends cette décision. On a voulu faire un film pour les fans de Star Wars, qui allait combiner une certaine nostalgie en ramenant des personnages de la trilogie originale (le film se déroule environ trente ans après Return of the Jedi), qui était une sorte de reboot pour redémarrer une nouvelle trilogie, et avec un désir évident de rendre hommage au tout premier Star Wars, puisque comme ce film a été tourné près de 40 ans après l'épisode IV original, son réalisateur, et plusieurs de ses artisans, sont des fans de Star Wars. De ce choix découle donc un sentiment de déjà vu, une récurrence dans l'intrigue et certains thèmes, voire un manque d'originalité, et une absence totale de risque artistique. Mon esprit de cinéphile le voit donc comme un film relativement formaté – un effet quasi inévitable dans une franchise comme celle-là – mais il est fait avec soin et talent et contient assez de petites bonnes idées pour livrer la marchandise attendue avec aplomb.
De plus, ces défauts ne m'ont ni surpris, ni déçus, et n'ont en rien nuit à mon plaisir lors du visionnement. On a souvent tendance à l'oublier, mais l'univers Star Wars a succombé à une certaine répétition dès Return of the Jedi. Si les antépisodes ne répétaient pas des éléments aussi évidents que la seconde Étoile Noire de l'épisode VI, ils répétaient par contre des pans entiers de structure dramatique et cinématographique (la multiple-scène finale de The Phantom Menace reproduit exactement la structure de la multiple-scène finale de Return of the Jedi). Et ce genre de répétitions plombe toutes les séries de films (ou longues séries télé), mêmes les meilleures comme James Bond ou Indiana Jones. Ces répétitions et ce recyclage est d'ailleurs d'une évidence flagrante dans le cas des séries de films d'horreur ou les séries de superhéros des années 2000 de Marvel, par exemple.
Évidemment, l'autre option aurait été d'emprunter une avenue complètement différente, et d'innover en termes d'intrigue, d'enjeux dramatiques et de réalisation, mais pour un cinéphile averti qui en serait ressorti plus heureux, des centaines de milliers de fans en furie auraient certainement hurlé à la trahison. Et soyons lucide, Disney n'a pas acheté Lucasfilms pour changer une recette gagnante et devenir un producteur de space opera d'auteur. Il n'y a qu'à constater à quel point certains fans ont été déçus par l'excellent Skyfall de la franchise James Bond simplement parce que le film (partie du reboot de James Bond entreprit avec Casino Royale) ne livrait pas assez des bonbons habituels que contient un film de James Bond et changeait un peu le ton et la nature du héros, cette nouvelle séquence ayant pris le parti de remettre le héros dans le contexte sociopolitique contemporain.
Enfin, pour revenir à The Force Awakens, je pense que l'élément le plus révélateur de mon appréciation du film est mon désir de le revoir bientôt. Il y a évidemment un risque qu'un second visionnement me déçoive – l'intrigue m'est dorénavant connue, de même que les bonbons qui sont distribués au fans tout au long du film – mais j'ai bon espoir d'apprécier encore, ce qui est déjà quelque chose que trop peu de grandes productions hollywoodiennes parviennent à réaliser pour ce cinéphile-ci.
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(*) Visionnements récents, suite et classement
Après avoir vu SWTFA et avant de retourner le voir, j'ai entrepris de visionner de nouveau les six épisodes antérieurs. La première trilogie originale tient la route merveilleusement bien et le visionnement des trois films s'est effectué à un rythme soutenu et avec un plaisir renouvelé. L'épisode I a considérablement ralenti le rythme et l'enthousiasme pour cette idée, mais si mon souvenir est bon, c'était le pire des six.
Malgré beaucoup d'éléments prometteurs pour la suite que laisse entrevoir The Force Awakens (les épisodes VIII et IX sont déjà prévus par Disney, dont l'arrivée de personnages forts, attachants et intéressants soutenus par des solides performances d'acteurs, je modère mon enthousiasme pour la suite des choses et jugerai les prochains opus sur livraison. Quand aux autres films et séries annoncés en parallèle, je ferai probablement comme avec Clone Wars, Rebels, les films et la série des Ewoks des années 80 et me tiendrai à distance, pour éviter à la fois la déception et l'overdose.
Pour situer clairement The Force Awakens dans la série, voici mon classement personnel des épisodes [qui diffère légèrement des amateurs ayant coté les films sur IMdB (cote IMdB sur 10 entre parenthèses)]:

1. Empire Strikces Back (8,8)
2. A New Hope (Star Wars) (8,7)
3. Return of the Jedi (8,4)
4. The Force Awakens (8,6)
5. Attack of the Clones (6,7)
6. Revenge of the Sith (7,7)
7. The Phantom Menace (6,5)
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mardi 29 décembre 2015

Conte des fêtes (et animation en clin d'oeil)

Le webzine La République du Centaure vient de publier mon petit conte des fêtes intitulé «Une singulière rencontre pour amateurs de bonbons».
On peut accéder à la version gratuite en ligne du texte sur le site de la République du Centaure.
Auparavant, pour s'amuser, on peut aussi visionner cette petite animation promotionnelle adaptée à la sauce marketing du moment avec un clin d'oeil... (il faut suivre le lien et cliquer sur "Begin" pour voir l'animation en plein écran).

Bonne lecture, en espérant que vous passez un joyeux temps des fêtes.

dimanche 15 novembre 2015

Pour mieux comprendre: Deux minutes de lecture et cinq minutes de visionnement

Dans la foulée des attentats de Paris, avec la promesse électorale Libérale de retirer le Canada des frappes en Syrie, et avec la réaction des premiers ministres Couillard et Trudeau, plusieurs d'entre nous cherchent certainement à comprendre, se positionner et réagir, tant au Québec qu'au Canada.
On se questionnera sur la position du Canada, sur le dossier des réfugiés syriens, sur la sécurité nationale, sur la radicalisation et sur nos rapports aux citoyens musulmans.
En deux minutes de lecture, je résume mon approche pour mieux comprendre, et après ces deux minutes, je vous invite à visionner un tout petit vidéo de 5 minutes extrêmement bien fait et disponible sur le site du Journal Le Monde.
Lecture:
L'EI profite de deux axes pour recruter et éviter de se faire anéantir.
Les attaques de Paris visent à renforcer ces deux axes.
Axe de la peur
Le premier axe est celui de la Terreur, d'instaurer la peur de l'autre, de l'étranger, en occident.
La peur de l’autre cause un repli identitaire, on le voit par certaines réactions en France comme ici: anti-étranger, anti-réfugiés, anti-islam; on a peur de l'autre.
Le rejet des musulmans qui sont déjà résidents ou citoyens ici, tout comme le rejet des réfugiés (premières victimes de l’EI) entraine une radicalisation dans nos sociétés. Il y a ceux qui veulent calmer le jeu et accueillir les victimes, et ceux qui les rejettent. Et il y a les rejetés.
Or c'est précisément cette radicalisation qui favorisera le recrutement de jeunes par l'EI.
Un exemple stratégique: Certains médias parlent d’un faux passeport syrien découvert sur lieux des attaques à Paris. Pourquoi un kamikaze prêt à se faire sauter le fait-il avec un passeport impliquant les réfugiés?
Pour faire réagir la population contre les réfugiés, en réaction à la peur. L'EI souhaite que l'occident cesse d'accueillir des réfugiés, que ceux-ci n'aient d'autres alternatives que de rejoindre leur rangs. Au lieu d'être accueillis ici et rejoindre nos rangs.
Axe de la guerre
Le deuxième axe est celui de la déclaration de guerre.
En attaquant Paris, l'EI espère une réponse armée par l’occident.
Si on se fie aux résultats des interventions occidentales en Irak (2003; que tous les experts considèrent maintenant comme le début du mouvement qui a abouti à la création de l'EI en Irak), on devrait apprendre et être très prudent. Mais la prudence est difficile à expliquer après des attaques comme celle de Paris, d'où réaction de l'occident en voulant frapper.
Or la guerre, quoique parfois inévitable, devrait toujours être un dernier recours.
La seule et unique manière de venir à bout d'un groupe aussi organisé et puissant financièrement que l'EI l'est actuellement serait une réponse internationale coordonnée, intégrée – et qui doit absolument être largement appuyée sinon coordonnée et menée par les pays à majorité musulmane. Il s'agirait du plus important message à ceux qui sont tentés par le discours de l’EI.
On nous cite en exemple la 2e guerre mondiale pour montrer l'inévitabilité d'attaquer l'EI: Ce parallèle n'est valide pour cet état de fait. Car pendant la 2e guerre mondiale, tous les pays de la réponse internationale avaient un but et un ennemi commun, ce qui est loin d'être le cas ici, malgré les discours des dirigeants.
Par exemple, avec l'EI, on a la Russie qui supporte Assad et bombarde des positions d’opposants à Assad qui ne sont pas l'EI (et qui se battent contre EI), ce qui aide l'EI directement sur le terrain. Et à la frontière, on a le gouvernement islamo-conservateur d'Erdogan en Turquie qui attaque le PKK kurde qui est un des principaux combattant de l'EI sur le terrain, la Turquie aide donc également l'EI par cette approche.
Conclusion actuelle
Plus on va fermer les frontières, plus on va ostraciser les musulmans, plus l’occident frappera sans que les attaques ne soient coordonnées et largement appuyées par des pays musulmans, plus l’EI l’emporte sur les deux axes et moins le monde a de chance de vaincre ce groupe.
Visionnement
Je vous invite à prendre un tout petit cinq minutes pour visionner cette vidéo que Le Monde a préparé. Une petite animation très facile à suivre et extrêmement bien faite qui aide à comprendre ce qui se passe en Syrie, pourquoi ça se passe de cette manière, et pourquoi on ne vaincra pas l'EI si c'est cette réponse internationale qui continue de dominer dans la région.
Cinq minutes de votre vie pour réellement mieux comprendre les enjeux, donc être plus apte à y répondre, que se soit en commentant sur les réseaux sociaux, relayant des opinions, appuyant les réfugiés ou nos réponses gouvernementales.
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samedi 14 novembre 2015

Paris, 13 novembre 2015

Dix heures avant le début de cette soirée d'horreurs, j'étais à Paris, de passage, par les hasards de voyage suite à de nombreux changements de plans de vol pour mon retour vers Montréal. J'étais loin de me douter de ce qui allait toucher la capitale française. Quelques heures à peine après mon arrivée, c'était le choc des nouvelles. Que dire de plus qui n'ait été dit (et qui ne soit pas idiot)... Osons espérer que la bonté humaine l'emportera un jour sur la violence, et que l'intelligence et la compassion l'emporteront sur la stupidité et la haine.

jeudi 12 novembre 2015

Télégramme - Helsinki

La Finlande pas sur trajet d'origine.
Court voyage demande courtes distances.
Imprévu compagnie aérienne.
Billet Air Canada sous-traité.
Grève à Lufthansa depuis 3 jours.
Milliers de vols annulés.
Dont trois des miens.
Fatigué d'attendre après Lufthansa.
Suis donc à Helsinki.
En transit.
Souvenirs Malaga-Madrid-Paris-Mtl.
2e fois en 5 ans irai à CDG par hasard.
Serais du pour visiter Paris.
A+
Esprit Vagabond, Helsinki. Finlande.

mercredi 11 novembre 2015

Vues de Stockholm

Le titre dit pas mal tout...



Au centre, bâtiment du Parlement suédois.


Ajout architectural.




Sculpture intitulée : «Attentes sexuelles inhumaines».




Ce bâtiment occupe toute son ile.







À droite, Parlement suédois.




De g. à d.: Palais royal, clocher de la cathédrale, parlement suédois.


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Connexion/déconnexion en voyage suite à l'évolution technologique...

... Ou du dépaysement et de la dématérialisation des accessoires et artéfacts de voyage.

Avant de partir en voyage, je fais toujours un peu de lecture, question de défricher un peu ce qui peut être intéressant ou non à visiter à destination. L'idée n'est pas de tout voir avant de partir – en fait, j'essaie souvent de ne voir que peu de photos et me contente de quelques descriptions. Ce genre d'exercice fait partie de ce que j'appelle «faire ses devoirs» avant un voyage. Ça permet à la fois de savoir un peu d'avance quelles régions, quelles villes et quels lieux ou sites semblent les plus intéressants pour le voyageur - chacun ses priorités et ses goûts, alors on ne peut ni se fier à la popularité d'un site, ni aux conseils de connaissances, à moins de savoir ce qu'ils aiment et n'aiment pas et partager certains intérêts avec eux. (Faire ses devoirs implique plus que ça, bien entendu, ça implique aussi de déterminer/stimuler les intérêts envers le pays ou la région visité. Créer ou raviver des références personnelles (cinéma, littérature, art, etc.).

Parallèlement à cet exercice vient l'achat d'un guide de voyage. Sans dicter quoi voir et où aller, le guide est utile pour donner quelques pistes intéressantes, mais est surtout essentiel quand vient le temps de planifier certains déplacements ou hébergements. Des listes d'auberge, des temps de trajets en bus ou en train, des cartes sommaires des villes, un peu de contexte historique sur certains sites, ce genre d'information est très utile une fois sur place.
Chaque voyageur a ses guides favoris, ses éditeurs de prédilection. Il y a plusieurs années, je voyageais avec les «Let's Go», qui demeurent à mon sens ce qui s'est fait de mieux pour les voyageurs indépendants sur un budget raisonnablement bas. Mais l'éditeur a vendu la collection et depuis, ils ne couvrent que quelques destinations. Je voyage donc avec les livres publiés chez Rough Guide depuis. Ils sont moins concentrés en termes d'information utile au voyageur au budget serré (ils ratissent plus large côté clientèle), mais ils sont plutôt bien faits.
J'ai voyagé à quelques rares occasions avec les plus connus des guides, les Lonely Planet. Je n'aime pas cette collection, pour plusieurs raisons : Comme ils sont très populaires, en suivant ce qu'ils proposent, vous vous retrouver au milieu d'un cirque de touristes, et souvent des touristes trap. Aussi, ils sont tellement populaires qu'ils ont peu besoin de se mettre à jour et qu'il arrive souvent que leurs informations soient désuètes.
Pour la Scandinavie, aucun guide récemment publié (donc à jour) n'existait à part le Lonely Planet. Je l'ai donc acheté, parcouru, et emporté avec moi... et je ne l'aime pas beaucoup. Il m'est très peu utile en fait, et j'ai dû l'augmenté de cartes trouvées ici et là car à part les capitales, il n'en comporte peu ou pas. Des dizaines de pages inutiles sur des restos ou hôtels de luxe, mais très peu d'information sur les trajets possibles en train/bus (coût, temps, etc.)... bref... je n'avais pas aimé mes précédentes expériences avec eux, celle-ci est la dernière chez cet éditeur sans le moindre doute. C’est sans l’ombre d’un doute le voyage où j’ai le moins consulté mon guide, le laissant plus souvent qu’autrement dans le fond d’un casier à l’auberge pour économiser son poids dans mon sac de jour.
(D’ailleurs, ceux qui me suivent depuis le début de ce court voyage noteront avec étonnement que ni Kolding ni Haderslev ne figuraient même dans ce guide).

Le temps des guides papier achève de toute manière. Pas seulement parce que des versions numériques existent et sont achetées par les voyageurs se déplaçant avec un téléphone ou une tablette, mais aussi et surtout parce qu’avec la prolifération de ces accessoires connectés, l’utilité des guides devient marginale. On peut accéder à un tas d’applications et de guides locaux, incluant les sites des transporteurs et des auberges.

Rares artéfacts physiques de la Scandinavie
Une parenthèse pour exprimer que je trouve dommage la disparition prochaine de ces guides. En plus d’être des compagnons souvent utiles même si jamais parfait et souvent incomplet, ils faisaient parti de l’expérience de voyage ; fouilles, notes, ajouts, barbouillages en marge, résultats d’appels dans des auberges, etc. Tout ça faisait non seulement parti du voyage lui-même, mais en laissait des traces physiques ; un souvenir de voyage qui renfermait des éléments uniques que l’on ne note plus aujourd’hui. Avec le voyage numérique (réservation d’auberge, cartes, transport, suivi de budget et journal papier, etc.), on ne laisse plus de traces du voyage autre que dématérialisée. Pour un amateur d’artéfacts comme moi, c’est une triste disparition d’éléments physiques qui avaient une grande signification.

Remarquez, depuis quelques voyages, même moi, qui est de l’ancienne école, sans tablette ni téléphone, je voyage tout de même désormais avec un petit ordinateur avec lequel je reste connecté régulièrement avec du wifi. Je me souviens encore de plusieurs voyages (jusqu’en 2010) où je devais chercher les cafés internet pour pouvoir consulter mes courriels et publier quelques billets sur mon blogue… évidemment, ici aussi j’ai été poussé à faire un choix, puisqu’avec la prolifération du wifi et des ordinateurs portables de plus en plus petits et abordables, il y a eu la disparition quasi totale des cafés internet. Les auberges offraient auparavant des postes fixes pour les sans-portables, ce qui est maintenant fort rare (j’ai quand même vu deux auberges avec des ordinateurs à la disposition des clients pendant ce court séjour-ci).

Tout ceci s’est fait progressivement, bien entendu, ça fait quelques années que je vois se dématérialiser les éléments du voyage comme plusieurs de ceux de notre vie quotidienne. Et puis il faut avouer que sur plusieurs aspects, ces technologies facilitent la vie du voyageur : plus besoin de s’arrêter dans une cabine ou un locutorio pour faire une douzaine d’appels pour chercher un hébergement ; quelques clics sur des sites spécialisés le jour-même ou quelques jours plus tôt si vous connaissez votre itinéraire, et hop, l’hébergement est réglé et vous avez même une carte virtuelle sur votre ordinateur pour vous y rendre. Même chose pour gérer les problèmes avec les compagnies d'aviation pour les vols modifiés, retardés, annulés: en ligne ou par téléphone, plus besoin de se pointer à l'aéroport et attendre des heures en file (en principe: en pratique, ça ne marche pas réellement comme ça pour diverses raisons liées à la structure du domaine du transport aérien, mais c'est une autre histoire et une longue avec ça donc passons).

Typique billet virtuel
D’autres exemples du changement inexorable? Au Danemark, tous mes billets de trains interurbains à l’extérieur du Grand Copenhague ont été réservés par internet car c’était moins cher que d’aller au comptoir ou dans les machines dans les gares. Il s’agit d’un incitatif pour que les gens utilisent de plus en plus ce genre de technologie. Dans mon auberge de Stockholm, il y a des frais supplémentaires si vous payez cash au lieu d’avec une carte bancaire ou de crédit.
D’ailleurs, autre parenthèse, parlant des auberges, il y a une longue tradition de voyageurs se rencontrant dan les auberge, s’intéressant plus ou moins aux histoires de voyage des autres, partageant parfois des conseils, échangeant sur leur expérience, se retrouvant même parfois dans une autre auberge d’une autre ville sur le parcours… je ne tente pas ici d’idéaliser le phénomène, je ne suis jamais le plus sociable des voyageurs dans une auberge, mais j’ai noté dans mes derniers voyages – et celui-ci en particulier puisque je voyage en solo – que cet aspect a pratiquement disparu totalement de la vie en auberge. Chaque voyageur a son téléphone ou sa tablette (sauf quelques croutons comme moi avec un petit portable), et généralement, autour de la table de cuisine commune ou dans les salons communs, chacun est dans son monde numérique.

Voyager avec un ordinateur portable (et jour de lessive).
J’ai beau être de la vieille école – le voyage indépendant, sans trop d’accessoires – la plupart des sites visités au cours de ce voyage proposaient des informations supplémentaires en plusieurs langues sur des applications téléphoniques (quand ce n’étaient pas les seules informations disponibles). Même les transports en commun s’y mettent. En Suède, dans les trois grandes villes, il n’y a plus de guichets à l’entrée des stations ; vous pouvez acheter un titre virtuel en ligne, et le contrôleur qui passe scanne alors un code disponible sur votre téléphone qui valide votre passage. Pour le moment, vous pouvez tout de même encore acheter au dépanneur du coin un titre papier valide.

Pour revenir sur la disparition des artéfacts, ce voyage-ci sera celui duquel je ramènerai le moins de ce genre de petits souvenirs qui ne coutent rien. Les billets de train virtuels – un fichier PDF avec code-barre – n’ont rien de bien exotiques à rapporter, bien que j’ai réussi à n’en réserver un en danois, alors il n’est pas en anglais au moins. Même chose pour les auberge, dont les sites de réservation déterminent votre langue et vous envoie la confirmation et la documentation en français (ou anglais), éliminant du même coup tout dépaysement ou exotisme. Il me reste bien quelques cartes usées et barbouillées, mon dernier Lonely Planet, et – ultime souvenir physique pas encore éliminé – quelques pièces de monnaie à ajouter à ma collection internationale personnelle accumulée patiemment au cours de tous mes voyages. Remarquez, ceci aussi finira par disparaître ; des pays scandinaves envisagent de plus en plus de faire disparaître leur monnaie papier de la circulation par divers incitatifs à payer avec les cartes.

Tous ces changements ont eu un impact significatif sur mon dépaysement au cours de ce court voyage en solo, dépaysement qui a été réduit à son strict minimum. En effet, plus souvent connecté que jamais au cours d’un voyage – le wifi gratuit était disponible partout, cafés, restos, gares de trains et de bus, dans les trains – j’ai peu rencontré de locaux autrement que dans les sites/auberges du circuit touristique – j’ai heureusement pu compter sur l’étrangeté (pour moi) des langues danoises et suédoises et sur les détails habituels que sont les devises, les noms de rue, la culture locale. En ayant une connexion régulière à Internet, j’ai donc pris plus souvent mes courriels, lu régulièrement (parfois par réflexe) des nouvelles du pays en mon absence, et donc, été moins déconnecté/dépaysé/ailleurs qu’auparavant. Et on notera que je n’avais « que » le wifi, et pas constamment. Avec un téléphone/tablette et un forfait connecté en permanence, je ne pense pas que je pourrais voyager et me sentir réellement en voyage/ailleurs.

Je pense bien que pour un prochain voyage, bien que je voyagerai avec la technologie maintenant nécessaire vu la disparition des alternatives, je le ferai peut-être sans trop consulter mes courriels, sans fréquenter les réseau sociaux, quitte à ne même pas bloguer pendant le voyage, mais plutôt après... ce sera probablement la seule manière de réellement se sentir ailleurs, déconnecté.

Enfin, comme je n’ai pas plus d’idée comment conclure que je ne savais où je m’en allais en débutant ce billet sur la dématérialisation, je terminerai par le constat que comme pour le reste, je n’aurai pas le choix de m’adapter – je le suis déjà en grande partie en voyageant avec un petit portable très performant – et tenter de trouver le dépaysement ou les souvenirs d’une autre manière que celle que j’avais adopté jusqu’à maintenant. J’ai un peu l’impression que c’est la fin d’une ère, que ce voyage a marqué une modification dans la manière, et donc également une modification de l’expérience et du dépaysement en voyage. En ce sens, il aura au moins contribué à alimenter ma réflexion continuelle sur le voyage et le dépaysement.

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Humour, traits culturels et autres considérations suédoises

Un court billet - essentiellement des photos commentées - sur des trucs intéressants-amusants-révélateurs ou justes différents, croisés en Suède.


Quand vos jouets d'enfance (j'avais exactement ce kit de meccano) sont exposés dans un musée, ça ne rajeunit pas son voyageur. (Malmö)


Roi et pions enfermés dans une cage: échec et mat? (Lund)


Oui, c'est pas si difficile de souhaiter la bienvenue aux réfugiés. (Malmö). Il y avait des installations un peu plus loin; même chose à la gare de Stockholm.


L'inévitable endroit qui dans la langue locale ne signifie pas (ou ne sonne pas) comme dans d'autres langues. F**king Bastad! (Bastad)


Je parlais d'Astrid Lindgren dans mon billet sur Millenium; elle est suffisamment reconnue ici qu'elle apparaît maintenant sur les billets de 20 kronor.


Bon, ok, pays de cyclistes, mais il y a des limites, non? (Göteborg)


Pour amateurs de jeux de mots doubles... (Göteborg)


Il y a des lieux comme ça, dont le nom vous reste immédiatement en tête :-) (Göteborg)


Tiens, ils boivent l'aloès, on est pas sensé s'en mettre sur la peau? (Stockholm)


Quand le Roi a besoin de la pièce, on se dit qu'on visitera plus tard (Stockholm).


Et moi qui croyait que Abba était seulement un groupe de musique: ils ont diversifié leurs activités et vendent maintenant du thon en canne! (Stockholm)


Vous savez ces gabarit que l'on voit à quelques dizaines de mètres avant certains tunnels ou viaducs, eh bien ici, ils servent à quelque chose (Entendu un gros boum, me suis tourné pour voir ce camion-double coincé sous le gabarit... Tout un bordel de dévier le trafic pour lui permettre de reculer). (Stockholm)


Faites circuler auprès des maires de Copenhague, Oslo et Helsinki, je suis curieux de connaître leur réaction à celle-ci (Pas n'importe où, on s'excuse, mais bien au kiosque d'information touristique de Stockholm).
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lundi 9 novembre 2015

Tourisme fictionnel à Stockholm: Millenium

Après Ystad et Malmö sur les traces de Kurt Wallander, et le duo Malmö/Copenhague sur les traces de Saga Noren et Martin Rohde, je me suis retrouvé à Stockholm, lieu d'une bonne partie de l'action de la trilogie Millenium de Stieg Larsson mettant en scène Mikaël Blomkvist et Lisbeth Salander.
Comme pour les Ystad et Malmö de Henning Mankell, les lieux décrits par Larsson dans ses trois romans existent réellement à Stockholm, même s'ils n'ont pas toujours la fonction pour laquelle l'auteur les utilise. On peut donc se balader dans le quartier bien réel de Sodermalm sur les traces fictives de Blomkvist et Salander.


Un lieu emblématique, au 1 de la rue Bellmangsgatan, où se trouve l'appartement du journaliste Mikaël Blomkvist dans les romans (l'immeuble rouge à droite). Il s'agit bien d'un immeuble à appartements, splendide édifice, tout près de la falaise et qui a donc des fenêtre qui ont une vue sur Gamla Stan (le vieux quartier).


Salander pour sa part grandi dans un appartement minable de Lundagatan, rue qui enjambe une large avenue en passant sur ce pont. C'est le chemin que Salander prend pour se rendre chez Blomkvist. (Anecdote: Ce pont n'aurait pas pu exister avant le 18e siècle, puisqu'il n'y avait que le roc en-dessous. La pierre a été dynamités après l'invention de Nobel pour y faire passer une route).


Sur le chemin reliant les deux appartements, un sentier longe la falaise et donne de splendides vues sur les autres iles de la ville. Droit devant, dominant le paysage avec son clocher, c'est l'hôtel de ville de Stockholm, qui abrite la cour municipale. Dans les romans de Larsson, c'est dans cet édifice (et cette cour) que Blomkvist est condamné pour libelle envers Wennerström, une affaire qui suivra le personnage tout au long de la trilogie. C'est aussi dans cette cour que plus tard, Salander sera déclarée légalement compétente et indépendante.


Ce café s'appelait auparavant le Mellqvist Kaffebar, et c'est un lieu où se tient souvent Michaël Blomkvist dans les romans; il y vient avec son amie Erica, Salander vient le voir là... et ce café, c'était justement un des endroits où Stieg Larsson se tenait régulièrement aussi dans les années 1990.


Car l'édifice où il se trouve, sur Hornsgatan, abritait les bureaux de la revue Expo pour laquelle Larsson était rédacteur en chef jusqu'à sa mort en 2004. Expo est une revue et une maison d'édition spécialisée dans la recherche sur l'extrémisme de droite et les courants raciaux dans la société, à peu près exactement le mandat de la revue Millenium dans les romans. Larsson était le spécialiste de la revue concernant les mouvements racistes et/ou d'extrême-droite.


L'immeuble au coin de Gotgatan et Hokensgata est, dans les romans, le lieu où se trouvent les bureaux de la revue Millenium, qui donne son titre à la trilogie. Dans la réalité, cet immeuble, à part son rez-de-chaussée commercial, est un édifice résidentiel.


C'est pourquoi dans l'adaptation télé suédoise de la série, on a donc installé les bureaux de la revue Millenium à un coin de rue plus au nord, dans l'immeuble qui apparaît à droite sur cette photo prise sur Gotgatan.


Ce n'est pas un hasard si les héros de Millenium habitent tous à Sodermalm, un ancien quartier ouvrier devenu au fil des décennies le quartier branché (aujourd'hui bougeois-bohème). Autant Larsson mettait en scène des méchants et des bons clairement identifiés, autant la géographie des lieux de Stockholm faisait partie de cette dichotomie. Ainsi, l'immeuble que l'on voit ici, de l'autre côté de la ville, dans le quartier central de Vasastan, abritait l'appartement du gardien-violeur de Salander. C'est donc dans cet immeuble que Salander effectue probablement la scène de revanche la plus jouissive de la littérature contemporaine (la scène du tatouage).


Vers la conclusion de la trilogie, Salander déménage et s'achète un vaste appartement dans cet immeuble, au 9 Fiskargatan, à Sodermalm. Une parenthèse intéressante ici, au sujet de l'auteur: Au moment d'emménager dans cet appartement, Salander utilise un pseudo en bas pour indiquer qui habite-là: V. Kulla. Il s'agit d'une référence à la maison où habite Fifi Brindacier (Villa Villekulla), créé par l'auteure suédoise Astrid Lindgren, que Larsson admirait beaucoup. Millenium comporte beaucoup de clins d'oeil à l'oeuvre de Lindgren, notamment par le nom de famille et le surnom de Michaël Blomkvist (surnommé Kalle), référence à un personnage de détective créé par Astrid Lingren (Kalle Blomkvist).


Ainsi, compte tenu des nombreuses références à Astrid Lindgren dans Millenium, je considère donc que l'édifice gris-beige que l'on voit à droite sur cette photo, situé au 46 Dalagatan, fait partie de l'univers Millenium, puisque c'est justement là qu'a habité la célèbre auteure pendant près de 70 ans.
Fin de la parenthèse.


De retour à Sodermalm, cet immeuble abrite le théâtre Sodra, là où se déroule une des dernières scène de la série.


Et je termine ce petit tour dans l'univers fictif de Millenium (et dans l'univers réel de Stockholm/Sodermalm) avec cette sculpture des "deux soeurs" qui se trouve au milieu de Moseback, un petit parc que traverse Salander pour se rendre à son appartement de Fiskargatan (une référence directe à la sculpture est présente dans le troisième roman de la trilogie).
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La mort soudaine de Stieg Larsson prive les lecteurs de la suite des aventures de Michaël Blomkvist et Lisbeth Salander tel que l'auteur l'avait imaginé. On me dira que ses héritiers légaux - son père et son frère avec qui il n'avait pratiquement plus eu de contact depuis des années mais qui ont hérité des droits puisque Larsson et sa conjointe n'étaient pas mariés - ont décidé de poursuivre la série; un "quatrième" tome venant justement de paraître cet automne, mais pour se faire, ils ont engagé un auteur n'ayant jamais écrit de roman auparavant, et le résumé de l'intrigue (mélangeant NSA et les américains) montre bien que ni les héritiers ni cet auteur n'avaient compris que l'oeuvre de Stieg Larsson était située dans lignée du polar scandinave contemporain (lignée pratiquement fondée par Per Wahloo et Maj Sjowall et poursuivie par Henning Mankell), à savoir que l'intrigue policière sert de prétexte pour des romans à caractère sociopolitique. En ce qui me concerne, je ne lirai pas ce "nouveau" volume, ni ceux qui suivront, je refuse d'encourager ces deux profiteurs. Peut-être un jour reviendrai-je à Millenium si le 4e manuscrit (inachevé) de Larsson est publié (actuellement, c'est la veuve qui le détient, mais sans les droits d'auteur).
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