mardi 27 novembre 2012

Indépendance, souveraineté et référendum... en Europe

Les Catalans
Dimanche dernier, la Catalogne a élu un nouveau gouvernement (qui sera de coalition, selon toute vraisemblance) où les partis indépendantistes ont une large majorité de sièges et de votes exprimés. Cette élection (anticipée) avait été déclenchée essentiellement sur la base de la préparation d'un référendum sur la souveraineté de la région par rapport à l'Espagne.
Pour le moment, la question nationale catalane n'est pas réglée pour autant, même si le référendum est éventuellement tenu et que l'indépendance est supportée par la population, puisque la constitution espagnole pose un problème légal; Madrid ne reconnaît même pas la légitimité de tenir un référendum sur cette question et a annoncé que le gouvernement central ne reconnaîtrait pas le résultat, peu importe celui-ci.
Les Écossais
Plus près de moi, au Royaume-Uni, un autre référendum sur la souveraineté sera tenu, cette fois-ci, à l'automne 2014. Et contrairement à celui de la Catalogne, le référendum sur l'indépendance de l'Écosse est déjà validé en tant que processus par le gouvernement de Londres. Cette validation est toutefois récente, et elle est issue d'une ronde de négociation entre Edimbourg et Londres, à l'issue de laquelle un accord sur la portée de la question et des choix a été entériné en octobre dernier. Ici, la plupart des observateurs remarquent que c'est Londres qui a gagné ce premier bras de fer, car c'est la position du gouvernement central qui a prévalu dans l'accord, à savoir que la question soit directe et n'offre qu'une option: complète indépendance ou statut quo (le premier ministre écossais voulait intégrer une sous-question sur l'obtention de pouvoirs supplémentaires dans une Écosse toujours membre du Royaume-Uni, Londres s'est opposé à cette idée).
Les Québécois
Ces deux situations, dans deux pays du globe où j'ai passé pas mal de temps ces dernières années ne sont pas sans rappeler le débat sur l'indépendance du Québec, qui a connu ses hauts et ses bas au fil des décennies sans jamais disparaître du paysage politique (comme en témoigne le récent "débat" sur le drapeau canadien à l'Assemblée Nationale à Québec, qui a toutefois permis de clarifier la positions des 4 partis à la chambre sur la question nationale).
Un film
À ce sujet, je vous réfère à l'excellent documentaire Questions Nationales, des cinéastes Jean-Pierre Roy et Roger Boire et dans lequel les documentaristes explorent justement les mouvements indépendantistes qui existent ailleurs afin d'éclairer ce qui se passe chez nous au Québec (sur le site officiel, on peut visionner une bande-annonce, de même que des extraits sur l'Écosse et la Catalogne). On parle ici d'une démarche plus éducative que militante, le propos du film n'étant pas de vous convaincre de faire l'indépendance, mais d'explorer la question, en observant ce qui se passe ailleurs, quand cet ailleurs est représentatif de notre situation. Ainsi, les similitudes entre les mouvements catalans, écossais et québécois sont absolument frappants. Je retiens surtout certains témoignages de gens (en Écosse comme en Catalogne) qui ont un discours (fédéralistes comme indépendantistes) que l'on peut également entendre - presque mot pour mot dans certains cas - au Québec.
Une déclaration
On se rappellera également les déclarations de Michael Ignatieff concernant l'Écosse (et le Québec) à la BBC; ces déclarations avaient fait réagir pas mal de monde au Québec et au Canada en avril dernier.
Ceci ne signifiait aucunement que Ignatieff était en faveur de cette indépendance - contrairement à ce que tout un chacun a affirmé en hurlant à la traîtrise lors de la diffusion d'un segment de son entretien avec la BBC écossaise. Il a d'ailleurs réaffirmé son dévouement au fédéralisme canadien en réaction à ses détracteurs. Mais en tant qu'universitaire et observateur politique, Ignatieff établissait une évidence; à savoir que de facto, le Québec, comme la Catalogne et même l'Écosse, ne sont peut-être pas des pays souverains pour le moment, mais leur grandissante autonomie à tous les niveaux (et une langue distincte dans deux des trois cas cités) faisaient en sorte que leur souveraineté devenait en réalité de plus en plus inévitable à moyen ou long terme.
Et ceci n'est pas sans rappeler - ironiquement diront certains - que le Canada lui-même a gagné son indépendance* de la couronne britannique absolument de la même manière, c'est à dire petit à petit.
Conclusion ouverte
Évidemment, il y a des différences entre les trois situations; notamment le fait que la Catalogne soit la région la plus riche de l'Espagne, par exemple, ou le fait qu'au Royaume-Uni, ce ne soit pas les États qui aient la propriété des ressources naturelles (l'Écosse gagnerait contrôle sur les redevances pétrolière, par exemple, qui sont actuellement versées à Londres, si j'ai bien compris leur système). Pour ceux qui sont intéressés à creuser ces questions, on peut déjà remarquer deux parallèles sur lesquels je conclus cette courte réflexion:
1. Point négatif pour le Québec: Au Québec, contrairement à la Catalogne, on adopte le discours de la province pauvre.
Notes: La CAQ est devenue spécialiste de la question et n'a presque parlé que de ça depuis sa création (à part la parenthèse sur l'intégrité pendant les élections). On note également que les analystes fédéralistes oublient toujours d'inclure les subventions et avantages fiscaux aux pétrolières et gazières de l'ouest ou le sauvetage de l'industrie de l'automobile de l'Ontario quand vient le temps de calculer quelle province "paye" ou "reçoit" le plus du fédéral. Ce point est donc certainement moins négatif qu'il ne le paraît.
2. Point positif pour le Québec: Contrairement à l'Écosse, on a la propriété de nos ressources.
NOtes: Toutefois, si on regarde le genre de transactions/redevances que l'on fait sur celles-ci, on ne peut guère parler de propriété ou de contrôle sur ces ressources. Comme ça ne changera visiblement pas sous le gouvernement Marois malgré les promesses électorales, on ne peut même pas prétendre que ce contrôle inexistant était le fait de partis de centre-droite. La poursuite éventuelle d'une compagnie gazière américaine contre le moratoire sur la fracturation hydraulique est une preuve de plus de cette illusion de propriété/contrôle des ressources. Ce point apparaît donc moins positif (et donc moins pertinent sur la question nationale) qu'il ne le paraît.
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Note: Je me suis concentré ici sur la Catalogne et l'Écosse pour des raisons évidentes d'actualités européennes que j'ai pu suivre lors de mes séjours; on pourrait ajouter à cela les très nombreux mouvements souverainistes qui émergent inévitablement dans à peu près tous les pays qui regroupent diverses 'nations'.
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* Même si le Canada est encore à ce jour une monarchie constitutionnelle et que son chef d'État est toujours la Reine d'Angleterre.

vendredi 23 novembre 2012

University of Leeds

Depuis mon arrivée à Leeds, je passe presque chaque jour près de l'université, quand je ne traverse pas directement le campus en direction du centre-ville, de la gare ferroviaire ou de la gare de bus. Il est donc grand temps que je vous parle du campus en question, puisqu'il comporte plusieurs édifices magnifiques, que malheureusement, j'oublie de regarder avec autant d'attention, maintenant que l'habitude de les voir a pris le dessus sur la découverte initiale.
L'université de Leeds (une ville qui en comporte deux, l'autre étant Leeds Metropolitan University), a été inaugurée officiellement par le Roi Edward VII mais est une institution dont les origines remontent à l'époque victorienne. Les plus anciennes universités du pays, comme Oxford et Cambridge, faisaient passer des tests de religions et généralement, seuls les membres de l'église d'Angleterre y était admis ou pouvait y recevoir un diplôme. Un collège a donc été formé à Leeds, regroupant une école de médecine et une école de sciences, le Yorkshire College, afin d'offrir une alternative non religieuse à ces institutions.
En 1887, le collège se joignait à l'université Victoria de Manchester, une institution multi-campus qui avait aussi un établissement à Liverpool. Finalement, en 1904, le campus de Leeds obtenait un statut indépendant et devenait University of Leeds
Aujourd'hui, le campus de Leeds, tout juste en marge du centre-ville, donc en plein coeur de la ville, est un quartier en soi. Plus d'une centaine d'édifices sont occupées par l'institution, dont les plus anciens ont conservé leur architecture victorienne, même si plusieurs autres édifices se sont ajoutés aux premières constructions, comme en témoigne le mélange d'art déco et de moderne que l'on y retrouve également. (Pour les gens qui connaissent Montréal, University of Leeds, c'est un peu l'équivalent local de McGill, en terme de localisation et d'architecture).
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Quelques photos captées au fil des semaines:


Le Parkinson Building, une affaire Art Déco qui a une allure certaine, et qui est devenu un peu l'image de l'Université, en plus d'être son accès principal par Woodhouse Lane, près du centre-ville. Débuté dans les années 30, sa construction a été interrompue pendant la guerre, pour être finalement terminée en 1951. (Ici, les montréalais penseront plus au pavillon principal de l'U de M qu'à McGill).


Parmi les édifices victoriens, la série des Clothsworkers Building est certainement le groupe de bâtiments néo-gothiques parmi les plus élégants de toute la ville de Leeds.


Clothsworkers Court est le lien entre ces édifices gothiques datant de l'époque victorienne. L'université fait partie d'un groupe de six universités surnommées les Red Brick University en raison de ces édifices typiques.


L'école d'administration de Leeds, qui se trouve dans le Keyworth Building. On pourrait presque croire que c'est une ancienne église, mais non, il s'agit d'une ancienne école de grammaire dont la construction remonte au 19e siècle. C'est cet édifice qui se trouve le plus près de chez moi, et sur ma route quand je me rends au centre-ville de Leeds.


Pour ceux qui pensent qu'il n'y a que du beau et du classique en terme d'architecture à U de Leeds, détrompez-vous, il y a aussi du moderne et même du post-moderne... Ici, on peut voir un immeuble qui ne déparerait pas le Jean-Brillant de l'U de M par son aspect quelconque; et, coïncidence ou coup de théâtre: c'est justement le pavillon des sciences sociales!


Comme l'Université de Leeds a débutée avec une école de médecine, ce département a toujours été important pour cette institution. C'est en fait une des écoles de médecine les plus importantes d'Europe. Sur cette photo, on peut voir le Leeds General Infimary, un des deux hôpitaux universitaire d'University of Leeds, un hôpital, dont l'inauguration remonte à 1869.


Une vue de l'autre partie de la General Infirmary, inaugurée par le Prince de Galles (pas Charles, évidemment, celui de l'époque, qui allait devenir le Roi Edward VII).


Les édifices que l'on voit autour de cette église font partie de l'université, mais n'apparaissent pas sur la liste officielle des pavillons. Il s'agit d'un complexe recouvert de métal rouillé, l'effet n'est pas si mal, même si de très près, c'est pas superbe; Le plus haut étant une résidence étudiante, et celui en long abritant entre autres, la radio étudiante, d'après ce que j'ai pu comprendre.


Un des deux hall intérieurs du Parkinson Building. L'édifice offre un accès direct à la Brotherton Library, sise dans un édifice Beaux Arts derrière. Le Parkinson abrite aussi la galerie d'art de l'université, qui, au fil des ans, a permis d'acquérir certains trésors; on parle de manuscrits originaux des soeurs Brontë, de même q'un premier folio de l'an 1623 par William Shakespeare, le tout conservé dans la bibliothèque. Pour le moment, je n'ai rien pu voir de tel, puisque la bibliothèque est réservée aux étudiants, mais je travaille là-dessus :-).


Je termine ce survol par le Great Hall, lui aussi néo-gothique qui date de l'époque victorienne. Ce grand hall utilisé pour les graduations et cérémonies abritait auparavant la bibliothèque universitaire, avant la création des Brotherton et Boyle Libraries quelques décennies plus tard.
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Londres par l'affichage

Je récidive, en partageant avec vous quelques observations effectuées à Londres... (Je devrais éventuellement regrouper tous ces billets culturels d'affichage en créant un nouvel étiquette).
Voici donc mes plus récentes observations londoniennes:


Bon, moi quand on me dit de regarder, je regarde... mais ici, je ne vois pas en quoi ce joli édifice se distingue tellement des autres qu'il faille attirer l'attention des visiteur en leur disant de le regarder, et avec une marque sur la rue en plus! Des suggestions quelqu'un?
:-)


Remarquez, ils font la même chose un peu partout au pays; j'avais pris cette photo à Leeds, et avais été bien déçu de ne voir qu'un banal viaduc dans la direction indiquée... Mais à Londres, il y en a vraiment partout, bien plus qu'à Leeds.
Mystère...


La rue de l'air, vraiment? On doit s'y sentir léger... ou les conseillers municipaux commencent sérieusement à manquer d'idées pour les noms de rues. C'est vrai qu'après King Street, Queen's way, Victoria Road... on fini par se fatiguer les méninges...


Mais de là à nommer une rue "L'homme sur la lune"... on aurait pu faire l'effort de se rappeler son nom!


Ah, ici, ce n'est pas le signe du métro qui m'intéresse, mais celui, plus bas, qui indique la station la plus proche, celle de Bond Street. Même 007 a sa rue et sa station de métro ici!


Suze devant un marchand d'antiques affiches. J'attire votre attention sur la première et la troisième à partir du haut, directement devant Suze... Je ne suis pas encore arrivé à déterminer si ce sont de véritables affiches des années 50-60 ou si on fait des reproductions à l'allure antique de fausses affiches avec l'humour 21e siècle.


Eh oui, la rue du Vieux-Québec de Londres! (au coin de Oxford Street, pour les curieux).
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jeudi 22 novembre 2012

Chez les Brontë, un hommage à Emily et Charlotte

Si je me suis rendu à Haworth, c'est essentiellement pour y visiter le presbytère et pour payer mes respects à Emily et Charlotte Brontë, qui reposent dans l'église St.Michael and All Angels.
Pour un lecteur - et un auteur -, c'est toujours impressionnant et émouvant de voir où ont oeuvré et vécu des auteurs aussi importants que les soeurs Brontë. J'étais donc très ému de pouvoir visiter leur résidence, le presbytère de Haworth, qui est demeuré essentiellement dans le même état que lors de leur vie ici.


Les Brontë sont certainement une des familles littéraires les plus renommés d'Angleterre, les romans des trois soeurs - Charlotte, Emily et Anne - ayant été traduits et distribués partout dans le monde et ayant fait l'objet de nombreuses adaptations. Le village de Haworth, où la famille a habité pendant la plus longue période de son existence, les honore entre autres avec une rue à leur nom.


Juste à côté du presbytère, on peut apercevoir l'école où Charlotte a enseigné. Évidemment, en écrivant, dessinant et peignant la plupart de leurs oeuvres au presbytère de Haworth, où leur père était le pasteur en charge de la paroisse, les enfants Brontë ont rendu le village célèbre. Haworth est aujourd'hui un véritable lieu de pèlerinage pour des milliers de visiteurs.


Au village, en plus des nombreuses références à leurs oeuvres, leur présence historique est omniprésente. Ici, on peut voir le Black Bull, un pub antique où Branwell, le peintre de la famille, allait prendre un verre... qui a fini par être plusieurs verres, et le mener à l'alcoolisme. Une histoire fort triste, puisqu'il a été vu à son époque comme un peintre peu talentueux, alors qu'aujourd'hui, certaines de ses oeuvres, comme le très beau portrait de ses trois soeurs, se retrouvent dans des grands musées (la tableau en question étant maintenant exposé à la National Portrait Gallery, à Londres).


Si Branwell a connu un destin tragique, c'est aussi le cas de toute la famille, en fait, puisqu'après le décès prématurée de leurs deux soeurs ainées, Branwell, Emily, Anne et Charlotte sont également décédés à un jeune âge, et privant ainsi le monde de plusieurs autres oeuvres. La plupart des membres de la famille reposent dans cette église, St.Michael and All Angels.


Une plaque sur un pilier marque l'emplacement du tombeau familial; cette plaque au sol honore les deux plus célèbres; Emily et Charlotte. Anne repose à Scarborough, devant l'église St.Mary.


Le jardin du presbytère, à peu près dans le même état que lors de la résidence des Brontë à Haworth. Le presbytère offre une visite fascinante, très bien documentée et agrémentée d'une incroyable collection d'artéfact ramassés au fil des décennies auprès de collectionneurs et descendants de voisins et amis des Brontë. Malheureusement, on y interdit les photos, donc je ne garde que quelques images personnelles des écritoires personnels et portatifs d'Emily et Charlotte, des bureaux et lunettes, ainsi que des premières éditions de leurs oeuvres, en plus de plusieurs peintures originales de Branwell. Je me souviendrai aussi avoir découvert dans cette maison-musée, le talent certain qu'avait Charlotte pour le dessin; plusieurs de ses réalisations ornent les murs de l'endroit et ne dépareraient pas ceux d'un musée de beaux arts, comme sa superbe représentation de Kirkstall Abbey, qui m'a immédiatement ramené sur les lieux. La maison elle-même est une visite particulièrement intéressante pour les amateurs d'histoire, puisqu'elle est demeurée essentiellement dans le même état et offre une vue d'ensemble de la vie dans la campagne du Yorkshire du 19e siècle.


Une partie du village - la partie la plus "récente" -, aujourd'hui. Un village qui a conservé son patrimoine historique; quelques touches de modernité (comme l'éolienne) nous rappellent que nous ne sommes plus au 19e siècle.
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mercredi 21 novembre 2012

Le charmant petit village de Haworth

Ma visite à Haworth me donne un prétexte parfait pour vous présenter quelques photos de ce charmant village historique. Déjà, s'y rendre par le traditionnel train à vapeur historique du 19e siècle, est une expérience en soi. Marcher dans le village est également une expérience fort agréable.


J'y suis arrivé en milieu d'après-midi, alors à cette saison, je n'ai pas eu beaucoup de temps d'ensoleillement pour prendre des photos, surtout que ma destination était en fait le vieux presbytère du village (j'y reviendrai dans le billet suivant).


Malgré le peu de temps que j'ai pu prendre pour me balader dans le village, j'ai pu constater qu'on avait très bien su préserver ses maisons historiques et le charme qui se dégage aujourd'hui de ses vieilles rues en pente pavées de pierres.


Haworth a le statut officiel de "Village équitable", un concept dont j'ignorais jusqu'à maintenant l'existence pour les cités, villes et villages.


Le village offre une continuité de l'expérience vécue à bord du train à vapeur; on y déambule avec l'impression d'être à une autre époque. Il y a pourtant un kiosque touristique (plein centre, sur cette photo), des boutiques, cafés, restos, mais aussi des salons de thé, des antiquaires, des vendeurs de reliques et artéfacts, et pas moins de trois librairies.


Si cette (trop) courte visite à Haworth m'a convaincu d'une chose, c'est d'y revenir avec plus de temps. Il faut dire que j'avais lu que le presbytère pouvait occuper une heure de visite (et que nous y avons passé au moins deux heures), et que le village était petit. Certes, mais l'ensemble mérite plus de temps pour admirer les charmes de l'endroit, et s'imprégner un peu de l'esprit du lieu.


L'Église St.Michael and All Angels, où j'allais payer mes respects à une famille admirable, famille constituant d'ailleurs la raison de ma présence à Haworth.


Le King's Arms a une histoire assez intéressante. Cette auberge doublée d'un restaurant pub, existe depuis la fin du 17e siècle. Une partie de l'immeuble a déjà servi d'abattoir, une autre de salon funéraire... Son propriétaire du milieu du 19e siècle était un ami personnel de Branwell Brontë, un peintre et portraitiste local et le tenancier suivant a payé une partie des funérailles d'une des soeurs de Branwell. On raconte que pour toutes ces raisons, le King's Arms est hanté.


Je trouvais que ce chat apportait juste ce qu'il fallait de vie à une photo montrant le charme d'une maison traditionnelle de Haworth. J'avoue que si on m'offrait d'acheter cette maison et de m'installer à Haworth, j'aurais bien de la difficulté à résister!


Au coucher du soleil, la rue principale de Haworth, où les amateurs de littérature classique noteront quelques références ici et là; Ye Olde Brontë Tea Room et le Villette Coffe House, par exemple.


Vue du 'centre' du village de Haworth, avant de le quitter... en me promettant bien d'y revenir très bientôt.

Attention: Départ du train pour le 19e siècle. En voiture!

Samedi dernier, je devais me rendre à Haworth. J'ai d'abord pris le train de Leeds à Keighley... puis en changeant de plate-forme pour ma correspondance, j'ai traversé une barrière temporelle et me suis retrouvé, au 19e siècle...


Gare de Keighley. J'ai capté cette vue du quai*, alors que je me préparais à monter dans le train pour Haworth. Ce train, qui sillonne la Worth Valley Railway, date de 1867**. C'est, bien sûr, un train à vapeur.


Mon amie Suze me sert une fois de plus d'alibi pour prendre une photo d'intérieur de transport sans avoir l'air de photographier les autres passagers... Capté de notre banquette, à l'intérieur du wagon de cet antique train.


Le trajet nous fait passer par quelques autres gares, dont celle de Ingrow West. [Cette station ne date pas de 1967, par contre, puisqu'à une époque, le vieux train a été mis hors service et la station démolie. En 1980, on a racheté une vielle station abandonnée à Foulridge et après l'avoir déménagée brique par brique, on l'a reconstruite à Ingrow West]. Difficile de dire si mon voyage temporel m'a fait voir la station originale ou celle reconstruite... à vous de juger.


Le train à vapeur émet évidemment une épaisse fumée sur son passage, émission qui se mélange aux couleurs du paysage extérieur de la campagne du Yorkshire.


Notre train qui s'apprête à traverser un tunnel...


Arrêt à la gare de Oakworth, un édifice original, demeuré en fonction depuis sa construction.


Environ à la mi-trajet, il y a une boite de jonction, contrôlée par l'homme dans cette petite cabine (on peut le voir en partie, de même que certaines des grandes manettes qui actionnent l'aiguillage des rails).


Une dame et son chien attendent probablement le prochain train. Notez que dans la seconde moitié du 19e siècle, les billets ne sont pas très chers (50 pences d'après l'affiche).


Contrôleur du train, à l'arrivée à la gare de Haworth, ma destination. Départ pour la dernière station, Oxenhope, dans une minute!


Les passagers pour Haworth, vous êtes arrivés, tout le monde descend!
... et il est temps de rentrer au 21e siècle, suivez le quai, une passerelle vous ramènera à votre époque.
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* Contrairement à cette photo publiée dans un billet à part, quelques photos du présent billet ont été légèrement modifiées pour désaturer quelques couleurs et faire mieux ressortir le grain, afin de donner un aspect plus typique de l'époque où je les ai prises.
** Worth Valley Railway est la dernière ligne de train antique encore entièrement en fonction sur son trajet original de 1867 en Grande Bretagne.

mardi 20 novembre 2012

Another night in London

Suite et fin de cette minisérie de billet londoniens.
Pour des photos classiques de nuit à Londres, je suggère un retour sur mes deux billets-photos de juillet 2008. Sinon, voici ce que j'ai capté lors de ma plus récente soirée dans la capitale.
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C'était la première londonienne du dernier film de Twilight (soupir), le tout en grande pompe avec acteurs et tout le tintouin. Je suis tombé sur la scène par hasard, alors que je me baladais simplement dans Covent Garden. Il y avait là des milliers de fan autour du tapis rouge...


J'ai donc fait un détour par Chinatown...


Puis nous sommes tombés sur un autre film, bien de chez nous celui-là! La preuve que notre cinéma est plus populaire que certains l'ont déclaré récemment dans les médias québécois :-)


Leicester Square et Covent Garden sont à Londres ce que Times Square et Broadway sont à New York: on y retrouve donc plusieurs musicals, pièces de théâtre et cinémas. On reconnaît d'ailleurs quelques productions également présentées à Broadway ou en tournée, en plus de productions bien anglaises, comme le classique d'Agatha Christie et le musical Let it Be sur les Beatles.


Un passage par Piccadilly Circus; cette photo a été prise sans flash (évidemment), mais sans ajustement particulier pour la photo nocturne; l'éclairage vient des panneaux publicitaires de Piccadilly, un classique que j'ai donc utilisé au lieu de le montrer.


Lors de mon retour vers l'auberge, j'ai emprunté une fois de plus le second étage d'un bus londonien, et j'en ai profité pour m'amuser avec ma caméra, comme en témoigne cette image de Big Ben avec mon appareil photo en reflet...


... et cet auto-portrait, également en reflet, sur Westminster Abbey.
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