mercredi 30 avril 2008

Les cadeaux de Coldplay

J'ai déjà parlé de mon appréciation de la musique du groupe Coldplay, et j'en reparlerai éventuellement si aucun band ne vient me convaincre qu'il mérite le titre de meilleur groupe rock des années 2000... Mais en attendant, Coldplay, qui sort un nouvel album intitulé Viva la Vida or Death and All His Friends, vous offre gratuitement cette semaine, une de leur chanson, téléchargeable en format MP3 sur leur site web officiel.
Aussi, si jamais vous êtes à New York le 23 juin, il y aura un concert gratuit de Coldplay au Madison Square Garden. (Il y a aussi un concert gratuit à Londres le 16 juin...).
Pour le moment, donc, la pièce gratuite s'intitule Violet Hill, et dans la tradition du groupe, il s'agit d'une pièce que l'on peut qualifier de... very heavy soft rock.
Merci Coldplay.
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Note: la pochette du CD utilise une partie de La liberté guidant le peuple, du peintre romantique français Eugène Delacroix, dont l'original se trouve au Louvre de Paris.

mardi 29 avril 2008

Lire les copains: Yves Meynard (pré-Boréal)

Un autre petit billet pour parler de la fiction des copains lus récemment.
Cette fois-ci, je veux vous parler de Yves Meynard.
Je lis Yves depuis un certain temps déjà, mais je crois que c'est la première fois que j'en parle publiquement :-)
Laissez-moi donc vous parler de sa série «Les marches de la Lune morte», publié chez Médiaspaul, que j'ai lu la semaine dernière. Une fois de plus, on parle ici de romans publiés dans une collection jeunesse mais je défie tout adulte amateur de fantasy de me dire que cette série n'est pas bonne! En fait, il y a bien des séries de fantasy pour adultes qui ne vont pas à la cheville des trois romans de Yves en ce qui concerne la construction de l'intrigue, les idées et la beauté de l'écriture.
Vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé. Plus que ça, j'ai été impressionné. Il y a tellement d'idées, et c'est tellement bien écrit, que pour un auteur, ça force l'admiration.
Yves n'est pas le premier venu, remarquez. Il écrit depuis longtemps, publie depuis un peu plus de 20 ans, et a remporté plusieurs prix fort mérités.
La série en question commence avec Le Fils du Margrave, se poursuite avec L'Héritier de Lorann et L'Enfant de la Terre. Nous suivons les aventures de Sébastien, fils du margrave Szeleky, qui découvre par accident, dans le vieux château qu'il habite, un portail qui le transporte sur la Lune, où il y découvre une société souterraine qui y évolue depuis des siècles. Les lunaires sont des humains, quoi que différents des terriens, et la magie y est encore effective, alors que rares sont les magiciens qui oeuvrent encore sur Terre. Après avoir été tour à tour invité, étudié et prisonnier, Sébastien revient enfin sur Terre pour découvrir que son père a été assassiné et qu'il est devenu le margrave. Alors qu'il doit composer avec ses récentes découvertes et ses nouvelles obligations, Sébastien reçoit la visite d'une lunaire avec un message important. Il sera forcé de retourner sur la Lune où de nouvelles révélations l'attendent, au sujet des humains, mais aussi des hispix, une race extra-terrestre ennemie qui semble avoir le pouvoir de décision sur le destin des humains - lunaires commes terrestres. La présence de Sébastien pourrait toutefois modifier ce destin...
Ce trop court résumé effleure à peine la trame serrée de cette série de trois romans et ne lui rend certes pas justice, tellement l'univers créé par Yves Meynard foissonne de bonnes idées et de retournements de situation. De la nature des hispix et leur conception de l'univers et de la vie, aux subtiles différences entre humains de la Lune et ceux du Globe, de la terminologie utilisée dans la naration - juste assez différente pour nous procurrer un sentiment d'étrangeté et de décalage nécessaire à la plongée en fantasy, mais toujours assez bien construit pour que le lecteur s'y retrouve instinctivement sans besoin d'explications fastidieuses, l'ensemble fonctionne à la perfection. L'équilibre entre fantasy, aventure, émotion et création d'univers particulier est aussi parfaitement bien dosé. Je me suis surpris à passer à travers ces livres à la vitesse de l'éclair. D'accord, on ne parle pas de milliers de pages, mais tout de même, près de 500 pages représente au total un roman plus que respectable en ce qui me concerne.
Je me répète: c'est très bon.
Le seul reproche - un compliment déguisé, ici- c'est que Meynard termine son troisième tome sur un «À suivre» qui frustre ce lecteur-ci qui voudrait pouvoir lire la suite des aventures de Sébastien dès maintenant! :-)
La série est aussi bien construite au niveau du décor; le premier tôme nous fait découvrir l'univers et les acteurs principaux sur la Lune, en créant le sentiment d'intrusion de l'étrange par la présence du terrien sur la Lune (et l'existence de ceux-ci et de leur société). Le second met en scène l'étrangeté par la visite de Loriel, la lunaire, sur la Terre, dans l'univers habituel de Sébastien, sous le regard des proches du jeune margrave; le castellan, son capitaine de la garge, son docteur, ses magiciens...
Enfin, le troisième volume met en scène l'étrange par l'arrivée des hispix alors que lunaires et terriens ne semblent donc plus aussi étranges l'un face à l'autre. C'est très habile comme évolution, et procurre constamment ce sentiment qui fait de la bonne fantasy à mes yeux, en plus de raconter une histoire passionnante.
En terminant, je m'en voudrais de ne pas mentionner qu'Yves Meynard nous offre de la fantasy qui sort du moule classique à la Lord of the Rings. Sa fantasy n'est définitivement pas dérivative, et j'avoue que cette série est devenue une de mes série de fantastique épique préférée. (D'ailleurs, je compte bien faire pression sur l'auteur pour qu'il poursuive au plus tôt, si je le rencontre comme prévu au prochain congrès boréal, tiens! Je me demande aussi pourquoi il n'a pas regroupé ces trois volumes pour en suggérer une réédition en un seul volume dans une collection adulte.)
Si jamais vous n'êtes pas convaincu (ou si vous voulez goûter la littérature d'Yves à moitié - hehe), je vous conseille également, dans la même collection, les romans de Laurent McAllister, qui est le symbionyne de Yves Meynard et Jean-Louis Trudel, lorsqu'ils écrivent en collaboration. Le Messager des orages et Sur le chemin des tempêtes sont tous deux excellents, à part le fait, bien sûr, que vous refermez ce dernier sur un autre «À suivre» frustrant :-)...
Sinon, j'entame Le Prince des Glaces de Yves, avec le plaisir du lecteur qui sait qu'il aimera sa lecture. Personnellement, je n'en demande pas plus à un auteur.
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à suivre, tiens :-))

Griffintown

Alors que la ville de Montréal approuve un nouveau plan de développement du quartier Griffintown, au sud du centre-ville, et qu'un groupe de citoyen prône plutôt une approche prudente de la redéfinition du secteur, je me suis baladé dans Griffintown à quelques reprises dans les dernières semaines.
Voici quelques photos de mon dernier passage dans ce quartier de Montréal.
Je mentionne tout de suite que je ne suis pas, personnellement, à l'aise avec le projet proposé pour le quartier, pour deux raisons: Pour le moment, nous n'avons aucun détail ni plans et devis sur ce que sera vraiment ce développement, et on parle plus d'un gros centre commercial - potentiellement à ciel ouvert genre "Marché central" et je suis totalement contre ce genre de développement pour voitures au centre-ville-sud de Montréal.
La seconde raison est personnelle et difficile à défendre (je partage cet avis avec mon ami Daniel avec qui je me suis promené dans Griffintown la semaine dernière); le quartier, dans son état un peu délabré actuel, a un certain caractère, un charisme historico-vieillot-déglingue, bref, il a du vécu, et permet de faire de très belles photos en plus. Bon, ce n'est pas économiquement très bon, mais il serait dommage que le nouveau développement rase tout et élimine l'histoire de ce quartier ouvrier (et irlandais) de Montréal. (Tiens, ça doit être mon sang irlandais qui parle).


On peut encore admirer la cheminée de l'ancienne brasserie de la Dow. Qui se souvient de cette bière, qui a connu des beaux jours de popularité?


Cette photo, prises non loin d'un nouveau développement d'habitations est un mélange de moderne (fenêtres réfléchissantes et annonces du projet immobilier) et de vieux; briques, bois, cheminées désaffectées... Je n'ai pas pris la photo du meilleur point de vue: une découverte de Daniel qui donnait une scène digne d'un film de Lynch... mais cet angle m'est apparu intéressant également.


Pour situer les gens qui ne sont pas de Montréal, en entrant par le Vieux-Montréal dans Griffintown, on a cette vue d'une partie du centre-ville, avec l'édifice du 1000 de la Gauchetière qui domine le ciel montréalais.


Le quartier lui-même possède encore plusieurs petites constructions, sympathiques malgré leur âge, et c'est ce dont je parle en mentionnant l'histoire et le vécu du secteur...

Une autre, ici, tiens...


Et une troisième... N'est-ce pas qu'il serait dommage de raser tout ça pour remplacer tout le quartier par des commerces comme ceux du marché central, dominé par un gigantesque stationnement?


Certains édifices sont plus délabrés que d'autres... On ne peut pas tout conserver, mais le caractère historique du secteur devrait être pris en compte...


Saviez-vous que Griffintown est le lieu où se trouvent les dernières écuries de Montréal? Daniel m'en avait parlé, je les ai visitées un peu plus tard en semaine...

Les écuries de Griffintown seraient totalement rasées, d'après ce que je comprends du projet de développement actuel. Pour le moment, elles servent aux cochers du Vieux-Montréal (calèches) et le projet prévois donc de faire déplacer les chevaux ailleurs et les faire voyager en véhicules de leur nouvelle écurie au Vieux Montréal... C'est certainement un des charmes de cette activités que de voir les chevaux et les calèches circuler en ville, et cet aspect serait perdu.


Autres points de vue des écuries de Montréal...

Lors de mon passage, j'ai aussi pu voir que des rénovations étaient déjà en cours à la vieille caserne no. 3 des pompiers de Montréal. La station en a bien besoin... mais c'est un bon exemple de restauration sans perdre le charme d'un édifice et l'histoire du secteur...

Fait amusant - et signe du vieillissement du quartier - on y retrouve quelques panneaux de signalisation de noms de rues... en anglais! Ottawa Street, ici... je me demande si on l'a laissé en anglais à cause qu'il s'agit de la rue Ottawa. :-)


Voilà... C'était ma petite visite de Griffintown, un quartier qui pourrait disparaître au profit de la course au développement commercial. Qui sait si dans quelques années, on pourra encore voir ce caractère spécifique du secteur et y prendre de telles photos?
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Pour les intéressés, voir aussi ce second billet sur Griffintown, accompagné de photos et commentaires de Daniel Sernine.
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dimanche 27 avril 2008

Lire les copains: Julie Martel (pré-Boréal)

Je me rends compte que même si je prends souvent plaisir à lire les oeuvres de mes copains écrivains - et que je parle d'eux au moins une fois l'an lors de la tenue d'événements comme le Congrès Boréal, dont la 29e édition aura lieu dans deux semaines - je ne parle pas souvent de leurs oeuvres elles-mêmes. Pourtant, quand une peinture, une exposition, un film ou un spectacle me plaît, je ne me gène pas pour en parler ici...
Ainsi, alors que je vais plonger dans la SFFQ avec ce congrès qui s'annonce intéressant - et dont je parlerai ici plus ou moins en direct comme par le passé - je me propose de revenir un brin sur des lectures que j'ai faites dans les deux derniers mois, puisqu'il s'agit de romans de copains écrivains et qu'ils méritent bien qu'on parle aussi de leurs livres.
Ce billet, consacré aux récentes fictions que j'ai lu de la plume de Julie Martel est donc le premier du genre, quelques autres suivront.
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Bien que Julie écrive principalement pour les collections jeunesse, j'ai toujours aimé lire ses romans. Déjà, avec Nadjal, son premier, j'avais trouvé son écriture charmante et agréable. Sa série des "Guerres d'Eghantik" m'avait également fait passer de bons moments de lectures et de détente. On a beau parler ici de romans pour adolescents, rien n'empêche les adultes d'apprécier ces histoires si elles sont bien écrites et intéressantes. Après tout, la série Harry Potter est venue confirmer cet état de fait et déculpabiliser les adultes qui aiment les collections jeunesse.
Pour ma part, j'ai toujours apprécié les oeuvres "jeunesse" de mes auteurs de prédilection comme Joel Champetier ou Daniel Sernine, par exemple.
J'ai donc entamé il y a quelques semaines la lecture de la série "La guerre des cousins" de Julie, publiée chez Médiaspaul en cinq tomes.
En réalité, il s'agit essentiellement d'un long roman découpé en cinq parties, pour des raisons éditoriales évidentes - les collections jeunesse ne publient que très rarement des briques de plusieurs centaines de pages. On parle donc ici de cinq romans d'environ 170 pages.
L'Héritage des jumeaux, le premier titre de la série, permet à l'auteure de mettre la table; nous sommes toujours en Eghantik, pour les lecteurs qui aiment retrouver des paysages connus, mais à une toute autre époque. Les jumeaux Volrad et Volker, héritiers du trône, ont en fait été interchangés à la naissance. Cet acte a fait en sorte que l'un est devenu Roi alors que l'autre s'est exilé une fois adulte. Des années plus tard, le mystérieux Ertus apprend d'une Savaniane que le roi actuel, Paol - le fils de Volker - ne devrait pas diriger l'Eghantik, puisque c'est Volrad ou son descendant qui devrait être à sa place. Ertus part donc en quête de l'héritier du trône dans les diverses provinces du royaume.
On reconnaît ici la trame assez classique du roman de fantastique épique: la quête, et des éléments tout aussi classique de ce genre d'oeuvres; rois et princes, magiciens, longue traversée de contrées diverses, etc. On n'accusera certainement pas Julie de bouleverser le genre qu'elle pratique, mais comme dans ses oeuvres précédentes, son écriture est fluide et agréable à lire, ses personnages sont attachants et savent sortir du cliché que l'on associe trop souvent à la fantasy, bref, on plonge dans cet univers avec le goût de lire la suite.
Cette suite, elle prends place dans le dyptique Les destins guerriers et Le destin de Coricess, qui mettent en scène les aventures de Golven et Coricess d'Arville, les enfants de Volrad, et de leurs prétention au trône d'Eghantik. Ici, c'est la trame politique qui prend le plus de place, alors que Golven tente de rallier le plus de seigneurs possibles à sa cause - affrontant les autres qui supportent le régime actuel de son cousin Paol -, alors que sa soeur Coricess a rejoint le château royal et tente d'influencer les choses à la source en faveur de l'arrivée de son frère.
Une fois encore, on remarque la trame classique des quêtes - et celle, omniprésente dans les séries de l'Eghantik, de la guerre, mais cette fois-ci, on ajoute les intrigues politiques, et même les intrigues amoureuses qui viennent rendre la situation moins limpide que la simple quête du trône.
Je n'ai pas encore lu la conclusion de la série (en deux autres volumes), mais je le ferai certainement sous peu.
Une des autres particularité de la fantasy de Julie, c'est l'utilisation parcimonieuse de la magie. Pour ce lecteur-ci, elle est parvenue à un bel équilibre entre existence de la magie et des magiciens, et utilisation de celle-ci à outrance. L'auteure sait mettre des barrières et éviter le piège de la magie qui règle tout comme par miracle alors que les personnages sont coincés. J'avoue apprécier cet aspect chez Julie comme chez quelques autres auteurs du genre.
Et cette manière d'intégrer la magie est aussi présente dans son roman À dos de dragon, que j'ai aussi lu avec plaisir récemment.
Pour le moment, le roman est un loner, mais l'éditeur mentionne qu'il s'agirait de la première aventure de cette série, qui se déroule dans l'univers minuscule des gnomes, changelins, dragons, lutins et fées, littéralement réduits en taille pour passer de plus en plus inaperçus des humains.
L'aventure de deux changelins cousins (le thème des cousins revient souvent dans l'oeuvre de Julie, je me demande si c'est conscient ou non de sa part), qui partent à dos de dragon afin d'aider leur monture à sauver son frère. L'histoire est menée avec rythme et humour, et une fois encore, le charme de l'écriture sans prétention m'a permis de passer un autre bon moment de lecture dans un univers créé par Julie Martel.
Si À dos de dragon n'a pas le souffle épique des séries d'Eghantik, il comporte par contre beaucoup de petites idées intelligentes et amusantes qui en font un excellent petit roman de fantastique épique très divertissant.
Voilà donc qui conclus ce bref commentaire sur mes récentes lectures de Julie Martel.
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à suivre avec un autre auteur.

vendredi 18 avril 2008

Sarah-Maude décore sa vie :-)

«Deux filles un peu exubérantes on inscrit à l'émission leur mère qui elle aussi, ne donne pas sa place!» [sic].
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C'est ainsi qu'on introduit un épisode de l'émission «Décore ta vie», sur leur site officiel..., épisode qui sera diffusé en reprise Samedi le 19 avril 2008 à 19h00 (c'est au Canal Vie).
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Si je vous parle de cet épisode d'une émission que je n'écoute jamais (désolé... vous savez que je ne suis pas très bon avec la télé, à part pour quelques séries de fiction), si je vous parle de ça aujourd'hui, c'est que l'une des deux soeurs un peu exhubérante (hehehe), est mon amie Sarah-Maude! (Pour ceux qui ont de la difficulté à suivre, elle m'avait invité à ce spectacle il y a quelques semaines déjà).
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Je n'ai pas encore visionné la chose (que j'ai fait enregistrer, hehehehe), mais je sais que Sarah-Maude est photogénique et a un sourire charmant, alors elle doit faire de la bien bonne télé!
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Un relais qui n'en est pas un: la fin d'un symbole?

Un très court billet, qui ne fera donc pas le tour de la question - loin de là- mais qui exprime quelques idées sur la question du présent relais de la flamme olympique; une vieille tradition des jeux, qui, il me semble, devait à l'origine projeter une image pacifique et d'union entre les nations, etc, bref, quelque chose de beau et positif... (Dans mon enfance, c'était une très beau message, ce relais, était-ce parce que les choses étaient différentes, ou parce que je voyais la chose du point de vue d'un enfant?)
Les J.O., de toute manière, ont commencé à prendre du plomb dans l'aile quand le public en général a été mis au fait de quelques cas de dopages (il devait y en avoir eu bien d'autres avant, mais non détectés), et je situe cette prise de conscience plus collective autour du début des années 90. Depuis, tous les sports ont été écorchés, amateurs comme professionnels, par les tests, les destitutions, les renvois, les reprises de trophées et de médailles, bref, ça ne veut plus dire grand chose, il me semble, tout ce touintouin autour des J.O.
Qui se souviendra de la médaillée d'or en tir de bidule 10 ans plus tard, si en réalité, elle avait gagné la médaille de bronze sur le coup, mais a été promue 2 ans après, suite à la destitution de ses deux rivales couronnées pendant les Jeux? On se souviendra de celle couronnée, puis destituée, mais pas de la véritable médaillée, dans les archives...
La même perte de contrôle de l'image que représentent les J.O. se produit en ce moment-même avec le relais olympique qui est altéré par les manifestants. On ne peut pas leur en vouloir d'utiliser ce symbole pour tenter d'aider leur cause (juste, en plus, les droits humains), mais il est triste de voir que le relais de ce symbole, tout à coup, ne veut plus rien dire non plus. En effet, à quoi bon relayer cette flamme, si on l'éteint à plusieurs reprises, qu'on la balade plus en autobus et camion sécuritaire qu'à pied, qu'on pavane sur un parcours improvisé sans spectateurs par mesure de sécurité, alors que des dizaines d'amateurs se massent devant un parcours abandonné à la dernière minute?
À qui la faute? Les manifestants, les chinois, le Dalai-lama? :-)
Pour moi, c'est la faute au CIO.
On n'accorde pas le privilège d'organiser les J.O. comme ça, avec des conditions sur le respect des droits humains... avant que ces conditions ne soient remplies.
Comme ce n'est pas le cas, que peut faire le CIO à quelques mois des J.O.? Les retirer à la Chine? Pour les organiser où? On ne peut pas croire que le gouvernement chinois n'avait pas prévu cette impossibilité du CIO de leur retirer les J.O., donc les conditions sur le respect des droits humains... n'étaient pas vraiment des conditions. En les posant, on a fait croire au monde que la Chine améliorerait son résultat de ce point de vue, ce qu'elle n'a pas ou peu fait, d'où les manifestations et la chute du symbole de la flamme olympique.
Je ne veux pas dire qu'on aurait pas du donner les J.O. à la Chine, mais qu'on aurait pas du être hypocrite en parlant de droits humains... Si on tenait à ces conditions, il aurait fallu attendre que la Chine ait fait ses devoirs de ce côté avant de leur accorder les Jeux.
Sinon, qu'on leur donne en assumant la nature de la Chine d'aujourd'hui ou qu'on ne leur donne pas. Point. En voulant jouer sur les deux tableaux, le CIO a lui-même ouvert la porte à la chute du dernier symbole olympique.
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Retour sur terre

Puisqu'il faut bien revenir de sa tristesse et retrouver l'envie de partager et de parler de ce qui nous intéresse - et estimer que ce qui nous intéresse vaut la peine d'en parler un brin, me revoici sur ce journal... de retour sur terre.
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Un autre groupe qui doit être de retour sur terre ce matin, ce sont les joueurs des Canadiens de Montréal, et leurs partisans. Alors que personne ne croyait que Boston ne pouvait compter plus d'un but et demi par partie, l'équipe de la Nouvelle-Angleterre a jeté une douche froide sur les optimistes à tout crin de Montréal...
Je n'ai définitivement pas la fibre du hockey, et encore moins la fièvre, on dirait. Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que j'ai réalisé quelque chose en voyant le résultat du match d'hier dans le journal ce matin (c'est dire à quel point je ne suis pas la série, j'ignorais ce résultat jusqu'alors), j'ai réalisé, donc, qu'en plus de n'éprouver aucune tristesse pour le Canadien... j'éprouvais presque (presque) une petite joie pour Boston...
On reconnaîtra-là les résidus d'une ancienne vie où j'avais une fibre de hockey plus développée... mais vers Québec plus que Montréal, hehehe.
N'empêche, je suis un bon citoyen (prudence ici), et souhaite que l'équipe aille le plus loin possible, ne serait-ce que pour les retombées économiques que ça entraîne et l'animation que ça donne en ville. C'est cette animation urbaine qui me plairait si l'équipe gagnait la coupe, plus que la fierté de voir l'équipe locale remporter le trophée... car dans ce sport comme dans tout autre, les choses ont bien changées depuis la belle époque de Maurice Richard, non? Cette coupe ne signifie pas grand chose à mes yeux, en tant que montréalais, aujourd'hui.
Mais coup donc... Go habs go, il parait.
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samedi 12 avril 2008

Une soirée avec Louis-José Houde

On trouvera probablement étrange qu'en cette période d'euphorie autour des chances des Canadiens de Montréal en série de la coupe Stanley, je me sois retrouvé au Centre Bell deux fois en dix jours... pour d'autres événements qu'un match de hockey...
Après le spectacle d'Avril Lavigne de la semaine dernière, j'étais de retour dans l'amphithéâtre montréalais pour le spectacle d'humour de Louis-José Houde, hier soir.
Louis-José Houde est un humoriste qui s'est développé un créneau à lui, sans créer de personnages, sans faire d'imitations, sans chansons, mais tout simplement en concentrant ses histoires sur les éléments du quotidien. Il n'est certes pas le premier humoriste à utiliser ce genre de sujet et de ressort, mais il le fait avec une originalité certaine.
Son spectacle, intitulé «Suivre la parade», commence avec :
«Mon grand-père a eu mon père quand il avait 20 ans, mon père m'a eu quand il avait 25 ans. Moi, j'ai 30 ans, et j'ai loué Spider-Man 2 hier soir.»
Le spectacle dure environ 2h30 (hier, l'humoriste a ajouté un segment de presque dix minutes supplémentaires), plus un bon 15 minutes d'entracte, et avec la diction de l'humoriste, on peux dire qu'un autre performer aurait probablement fait un show de 3h avec le même texte!
On rit beaucoup dans ce spectacle, mais même dans les moments où on rit moins, on sourit en permanence - c'est donc le genre de soirée qui se termine avec des maux à la mâchoire!
Ce que j'ai bien aimé du spectacle de Louis-José Houde, c'est qu'il s'agit d'un show très bien écrit. On ne parle pas ici d'une simple enfilade de gags, ou d'une plus classique enfilade de sketches, mais bien d'une sorte de longue pièce comique en deux actes, dont plusieurs blagues et effets comiques reposent sur un scénario bien huilé, bien préparé, et définitivement écrit avec talent. Évidemment, l'interprétation est importante, mais j'ai l'impression que le texte est le point fort de ce spectacle.
La seconde partie du spectacle est aussi plus profonde que la première; l'humoriste ose y aborder deux thématiques principales: la séparation de ses parents et l'avortement de sa copine. On a du mal à imaginer comment on peut faire de l'humour convaincant sans tomber dans la facilité; ces deux thématiques sont déjà un point de départ très fort, audacieux même.
C'est aussi pendant cette seconde partie plus intense, que l'humoriste délivre ses gags les plus efficaces; plusieurs des effets trouvent enfin leur conclusion, après avoir été soigneusement préparées depuis le début du spectacle et cette manière de faire amplifie beaucoup le potentiel comique de plusieurs gags. (La réplique «Vous autres non plus vous n'avez pas fait votre stop?» est cent fois plus amusante - et dérangeante - dans ce contexte que si l'humoriste n'avait pas mis la table une heure plus tôt avec l'anecdote de son père sur l'origine de cette réplique, par exemple). J'y ai vu le signe d'un auteur intelligent et d'un professionnel qui sait ce qu'il fait et comprend les mécanismes de l'humour. Cet aspect force l'admiration, de la part du modeste auteur que je suis.
Une autre caractéristique de l'humour de Louis-José Houde, c'est cette habitude qu'il a de prendre, le temps d'une réplique, le point de vue d'objets du quotidien, voire même le point de vue d'un mot, tout simplement. («Même le mot "Va-nu-pieds" s'est demandé: Moi... J'ai été prononcé?»)
Je disais, la semaine dernière, que le Centre Bell n'est pas un amphithéâtre facile à habiter - et c'est d'autant plus vrai avec un humoriste en solo qu'avec un concert musical -, eh bien Louis-José Houde réussit à créer une atmosphère même dans ce lieu immense, ce qui démontre que malgré son gabarit, l'humoriste a une présence sur scène impressionnante. Nous avions beau être six mille personnes, il a réussit à créer un sentiment de connivence et de simples discussions entre amis à peu près tout le long du spectacle. Il accomplit le tout sans aucun effet de scène, à l'exception de son entrée en seconde partie avec un solo de batterie endiablé (permettant ainsi aux retardataires de l'entracte de revenir à leurs sièges et créant un lien avec les derniers moments du premier acte, où il avouait qu'en vacances dans le sud, il voyage sous le nom de Norman et se fait passer pour un batteur de groupe rock).
Après les bons commentaires que je publie régulièrement ici sur divers spectacles, films ou musicals, on me dira bon public (je le suis généralement), mais coup donc, quand c'est aussi bon que le show de Louis-José Houde, je vois mal de quoi je pourrais me plaindre. (Il faut aussi dire que je demeure plutôt sélectif, n'ayant pas tous les soirs à consacrer à une vie culturelle, malheureusement.)
Je vous invite à assister à cet excellent spectacle; la représentation de ce soir a été annulée puisque l'amphithéâtre est occupée par des joueurs de hockey, semble-t-il, mais l'humoriste y revient en mai et en juin prochain.
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jeudi 10 avril 2008

La vie en perspective

Je ne sais pas trop comment aborder le sujet sans faire mélo, et sans y consacrer un billet long et ennuyeux et sans attirer des commentaires désobligeants... Je préviens donc le lecteur que les commentaires sur ce billet seront fortement modérés.
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Ce billet traitera d'une partie de ce qui m'inquiète depuis des semaines, et qui m'a en partie ralenti dans la publication de billets sur ce journal.
(Évidemment, il n'excuse pas tout, je suis occupé, mais à des choses qui seraient plutôt ennuyantes à rapporter sur ce blogue, alors je préfère me taire).
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Il y a une gentille dame qui est malheureusement atteinte d'un cancer incurable et dont j'ai épisodiquement des nouvelles. Elle est dramatiquement jeune pour devoir se préparer à nous quitter, je trouve (du haut de mon à peine plus jeune 41 ans). J'ai d'abord croisé la dame en question il y a des années; c'était la conjointe d'un compétiteur de curling que j'ai affronté à quelques reprises, des gens bien sympathiques. Puis, les années passent et un jour, par une de ces preuves des Six degrés de séparation, quand j'ai rencontré mon amie Suzie, et il s'est avéré que le compétiteur en question était le frère de sa mère et la dame, sa tante. Les nouvelles de sa maladie ont donc été plutôt difficiles... C'est toujours infiniment triste comme nouvelle, de surcroit quand on connait les gens et leurs proches. Ce n'est certes pas la première personne que je connaisse à vivre cette situation, mais on ne s'habitue jamais à ce genre de chose, même si on lis que ça arrive à tous les jours un peu partout dans le monde, bien entendu. On a beau vouloir mettre les choses en perspective, l'événement nous semble toujours plus difficile à vivre quand ça touche les gens proches de nous que les inconnus. Ce n'est pas raisonnable de réagir comme ça, puisque je n'ai pas la prétention de dire que la vie de telle ou telle personne est plus importante qu'une autre, mais je n'y peux rien. (C'est humain, j'imagine).
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Évidemment, dans ce cas-ci - comme dans bien d'autres - les circonstances médicales entourant les diagnostics et traitements nous offrent plus de questionnements que de réponses, mais une fois encore, c'est souvent le cas, des dizaines de fois par jours, partout dans le monde...
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Étrangement, la médecine a parfois des aspects surréalistes. Je ne parle pas ici des nombreux et heureux miracles des séries médicales comme ER ou House ou Dr Grey, où chaque médecin semble plus exceptionnel (bien qu'humain) que tous les médecins que l'on connaisse (particulièrement House, qui fini toujours par trouver de quoi il retourne alors que les médecins de la vraie vie finissent souvent par ne pas pouvoir réellement expliquer ce qui se passe).
Je dis surréaliste car j'ai un autre ami, d'un tout autre genre, qui se bat aussi pour sa vie. Il s'agit d'un cockatiel (ou perruche calopsitte), qui a semble-t-il fait une vilaine infection respiratoire, l'équivalent d'une pneumonie chez l'humain, mais avec de tous petits poumons et sacs aériens attaqués par le même genre de bactéries. Après avoir obtenu une prescription d'antibiotiques, l'oiseau a été - suite à un épisode de détresse respiratoire, traité avec de l'oxygène, puis avec des antibiotiques en injection, hospitalisé dans une clinique vétérinaire, suivi par deux médecins, et est maintenant en convalescence, stable mais pas tiré d'affaire tant qu'il demeure des traces d'infection (et celle-ci était aigüe). Il est sous trois familles d'antibiotiques et un antifongus, a vu sa cage être munie d'un coussin chauffant et accompagnée d'un humidificateur pour régulariser son environnement. Malgré toutes ces choses - et un second épisode de détresse respiratoire, plus court - il se porte à merveille, maugréant même de devoir rester en cage au lieu de profiter de sa liberté de vol habituelle et proteste quand il me voit arriver tout près de lui avec une seringue d'antibiotiques!
Je vous raconte tout ça parce que cet oiseau, qui a été un bon ami depuis 3 ans quand je me trouve au pays, je me suis beaucoup inquiété pour lui aussi, et je m'inquiète toujours de savoir s'il s'en sortira, et j'aurais beaucoup de peine à le voir partir comme ça, lui aussi si jeune pour un petit perroquet...
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Ces événements m'ont apportés à réfléchir sur la perspective de la vie, moi qui éprouve un grand respect pour celle-ci (parfois au point de tout simplement refuser de la tuer, même en parlant d'insectes). Réfléchir sur la signification de tout ceci, et des efforts conjoints de proches et de spécialistes de la médecine aviaire qui oeuvrent pour sauver cet oiseau (il a même un dossier à son nom dans une pharmacie locale) ... alors qu'une médecine que l'on croirait plus avancée (et elle l'est probablement, j'imagine) n'arrive plus à rien faire pour tant de personnes.
Mes réflexions m'ont amenées vers d'autres pays, par le fait que la médecine vétérinaire n'est pas gratuite et que ce système ressemble beaucoup au système de santé payant de certains pays, et que si, ici, nous devons parfois faire face à des décisions difficiles concernant nos animaux de compagnie, dans certains pays - qui n'ont pas notre genre de système de santé - ces décisions doivent se prendre sur des enfants, des parents...
(Je ne ferai pas de commentaire politique dans le cadre de ce billet, mais les deux derniers pays où j'ai mis les pieds représentent deux excellents exemples de ce dont je parle ici, le premier d'un côté de la ligne, le second de l'autre).
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Un autre ami - qui est médecin celui-là - m'a dit un jour: «En médecine, tout est temporaire.»
Il avait bien raison.
Je le répète souvent, mais bon, voici une occasion de plus de vous rappeler de profiter de cette vie que l'on prend tous pour acquis dans la routine qui nous occupe, profitez-en chaque jour.
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samedi 5 avril 2008

The Other Boleyn Girl

Comme j'aime bien le cinéma, que j'aime bien voir des films en salle, que j'aime bien les films avec Scarlett Johansson ainsi que ceux avec Natalie Portman, en plus d'aimer ces fictions historiques, qui brodent leurs intrigues autour de faits connus, vous pouvez déjà imaginer que j'attendais avec impatience la sortie du film The Other Boleyn Girl, de Justin Chadwick, puisque le film combine tous ces éléments.
C'est l'histoire des deux soeurs Anne et Mary Boleyn, élevées modestement à la campagne avant d'être propulsées à la Cour d'Henri VIII afin d'améliorer le sort de la famille en obtenant un certain pouvoir par association. Le père des deux filles, Sir Thomas, et leur oncle, Duc de Norfolk, tentent d'obtenir d'une des deux qu'elle donne un héritier mâle au Roi afin de rendre la famille indispensable, riche et influente. L'histoire retiendra que Mary sera la maîtresse du Roi alors qu'Anne finira par marier Henri, mais payera cher son ambition.
The Other Boleyn Girl est adapté d'un roman du même titre, qui est donc la fiction à l'origine de ce scénario fin et subtil, qui tricotte habilement autour des faits historiques. Certains points de l'Histoire demeurent assez flous - on parle d'événements qui se sont passés dans l'Angleterre du début du 16e siècle après tout - ce qui permet aux créateurs de combler les trous et utiliser les faits pour raconter leur histoire. À titre d'exemple, les historiens ne s'entendent même pas pour savoir qui de Anne et Mary était l'aînée, ni si la relation entre Mary et Henri VIII est à l'origine du premier-né de Mary ou non... Or cet espace est utilisé avec intelligence par les scénaristes de The Other Boleyn Girl.
Aussi, plutôt que de s'encombrer de ce qui est connu et alourdir le propos, le film se concentre sur l'histoire personnelle d'Henri, de sa première femme Catherine D'Aragon et des soeurs Boleyn, pour la période allant à peu près de 1520 à 1536, en faisant références aux décisions politiques d'Henri, décisions qui allaient changer la face de l'Angleterre.
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J'ai adoré ce film. En fait, je peux déjà prévoir qu'il devrait figurer au Top 10 de mes films préférés de 2008, et que c'est le premier film de cette année à posséder ce potentiel.
Tout dans The Other Boleyn Girl m'a paru parfaitement bien réussi, et l'ensemble fonctionne bien autant comme tragédie, film historique que film romantique. En fait, c'est une excellente tragédie, un très bon film historique et une excellente histoire romantique. Pour un amateur de mélange de genres (au sens large, et la chose est plus difficile à réussir qu'il n'y paraît), le film est un pur délice.
La décision d'en faire également un beau film, en terme photographique, est à saluer; les couleurs sont superbes, les contrastes entre la vie de château, les cellules, la campagne et les coulisses du pouvoir font que les éclairages font partie intégrante de l'intrigue. Pour un réalisateur relativement jeune, et qui a oeuvré surtout en télévision, Chadwick réussi à filmer son histoire avec fluidité et efficacité, ménageant ses effets (il se fait discret, en fait, ce qui est tout à son honneur) pour que notre attention soit entièrement portée sur les personnages et l'histoire qu'ils nous racontent.
Et ces personnages, ils sont campés avec brio et aplomb par le trio principal d'acteurs. Scarlett Johansson joue une Mary jolie, douce, calme et plutôt effacée pour qui on se prend naturellement d'affection alors que Natalie Portman nous offre une Anne Boleyn facinante, ambitieuse, manipulatrice et intense qui est difficile à détester mais difficile à aimer également mais dont le destin demeure prenant. Eric Bana est très convaincant en Henri VIII, un personnage difficile à habiter pour un acteur (il me semble) et fait montre de la prestance et de la présence physique nécessaire pour faire vivre Henri à l'écran. Les trois personnages sont complexes et attachants à leur manière et nous habitent encore longtemps après la projection.
C'est donc un film à voir, particulièrement si vous aimez le genre. Rappelez-vous de l'excellent Elizabeth de Shekkar Kapur en 1998, que j'ai revu, justement, quelques jours après Boleyn Girl... (et puisque le personnage de celui-ci est l'enfant du personnage de celui-là...)
Enfin, The Other Boleyn Girl m'apparaît aussi comm un film à revoir. C'est, en tout cas, ce que je me propose de faire.
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vendredi 4 avril 2008

Avril d'avril

Un mot d'abord pour m'excuser de mon récent silence; je vous éclairerai éventuellement dans un billet spécial sur la principale raison de mon absence de volonté de partager ce qui m'inquiète depuis deux semaines.
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Cette semaine, la chanteuse Avril Lavigne était de passage au Centre Bell de Montréal pour y présenter son spectacle de tournée The Best Damn Tour. J'y étais, en compagnie de quelques milliers d'ados... et de quelques adultes.
Ceux qui me lisent depuis un temps savent déjà que j'aime bien la musique d'Avril et que j'ai plutôt aimé son dernier album, The Best Damn Thing.
Le Centre Bell était pas mal plein pour le concert de la belle Avril, et elle n'a pas déçu ses fans, en leur offrant un spectacle énergique, drôle, entraînant, touchant aussi.
C'est la troisième fois que je vois Avril en spectacle. La première fois, elle n'avait que deux albums assez sombres en terme de thématique à offrir aux spectateurs, et elle n'avait que peu d'expérience de scène (ce qui est particulièrement ardu quand vous êtes aussi populaire et que vous devez alors "habiter" un amphithéâtre aussi grand qu'un arena). La seconde fois, c'était dans le cadre d'un spectacle bénéfice, et je me souviens qu'elle n'avait pas l'air très enthousiaste sur scène...
Le spectacle du Centre Bell offrait donc un contraste assez frappant avec mes souvenirs.
Le décor, fidèle à l'imagerie du CD, était ce que qualifie de killer-pink, avec une sorte d'iconographie de rebelle, mais tout en rose, un mélange que je trouvais déjà amusant lors de la sortie du CD, alors l'ensemble du visuel du spectacle m'a amusé également, puisque pour moi, il s'agit d'une jolie preuve qu'Avril s'amuse et refuse de se prendre trop au sérieux. La présence d'un écran arrière permettait l'utilisation d'images, de jeux de lumières et de projections d'extraits tirés de vidéos qui complètent bien les mouvements de scène. Il y avait aussi 6 danseurs/acrobates accompagnant Avril sur scène, mais n'allez pas imaginer qu'Avril devient Britney Spears; et on est loin des chorégraphies léchées à la Madonna! Les danseurs semblent plutôt un prétexte pour créer une ambiance festive, en fait.
Côté musical, le spectacle est concentré sur les chansons du dernier CD, mais Avril ne se prive pas pour autant quelques incursions dans son répertoire. Elle offre d'ailleurs une partie plus tranquille, semi-acoustique et en douceur, de plusieurs de ses succès précédents revisités (Complicated, I'm with You, My Happy Ending...). Les très jolies Innocence et When your gone permettent aussi à la chanteuse de changer de rythme entre les pièces plus mouvementées de la soirée.
Avril parle un peu plus avec la foule que dans les prestations précédentes que j'ai vu d'elle, mais ça demeure discret et le spectacle présente donc une enfilade de pièces à un rythme qui fait passer la soirée en un clin d'oeil. Elle termine sur un rappel: Sk8er Boy, en lançant quelques «merci beaucoup» bien reçus par la foule montréalaise.
Comme toujours, elle ne se contente pas de chanter en faisant la potiche; elle bouge beaucoup, joue de la guitare et du piano - et même de la batterie sur deux pièces, dont une reprise courte de Mickey, ce qui a beaucoup amusé la foule. (Elle a aussi repris une pièce de Joan Baez, si je ne m'abuse).
Ce qui étonne le plus avec son spectacle, c'est l'énergie positive qu'il dégage. Même si quelques textes de Best Damn Thing sont très girlie-cute (Girlfriend, I don't have to try et la pièce titre, par exemple), Avril s'amuse et on s'amuse aussi. Mieux encore, on a beau parler ici de musique pop, l'exécution musicale a quelque chose de rock qui contraste avec l'aspect trop cute de certains textes et qui, personnellement, me plaît beaucoup.
(Les autres adultes présents auront remarqué avec un sourire amusé que les briquets allumés qui marquaient les concerts rock d'une autre époque sont aujourd'hui remplacés... par les écrans lumineux des téléphones cellulaires! :-)
Mais en fait, ce que je retiendrai surtout du concert d'Avril, c'est le sourire permanent sur son visage. Même lorsqu'elle chante certaines de ses pièces plus sombres ou intenses, elle le fait avec un sourire, abordant les textes plus difficiles avec une sérénité qui est belle à voir.
Tout le concert se résume à ça: Avril semble heureuse, et donne envie de l'être avec elle.
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Quelques photos supplémentaires:

Hey! Des spectateurs avec des ordinateurs et liens internet! Comme blogueur, j'ai été scoopé pas à peu près! :-)

La première partie (en fait la seconde partie, il y avait un groupe québécois avant eux) était assuré par Boys Like Girls, qui ont offert une performance honnête et intéressante et très appréciée des fans d'Avril, qui connaissaient bien le groupe.

Avril au piano sur When you're gone, avec un gros plan sur un écran latéral.
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Autres photos (dans le texte): Effets de scène, de décor, de projections et de... rose.