vendredi 18 avril 2008

Un relais qui n'en est pas un: la fin d'un symbole?

Un très court billet, qui ne fera donc pas le tour de la question - loin de là- mais qui exprime quelques idées sur la question du présent relais de la flamme olympique; une vieille tradition des jeux, qui, il me semble, devait à l'origine projeter une image pacifique et d'union entre les nations, etc, bref, quelque chose de beau et positif... (Dans mon enfance, c'était une très beau message, ce relais, était-ce parce que les choses étaient différentes, ou parce que je voyais la chose du point de vue d'un enfant?)
Les J.O., de toute manière, ont commencé à prendre du plomb dans l'aile quand le public en général a été mis au fait de quelques cas de dopages (il devait y en avoir eu bien d'autres avant, mais non détectés), et je situe cette prise de conscience plus collective autour du début des années 90. Depuis, tous les sports ont été écorchés, amateurs comme professionnels, par les tests, les destitutions, les renvois, les reprises de trophées et de médailles, bref, ça ne veut plus dire grand chose, il me semble, tout ce touintouin autour des J.O.
Qui se souviendra de la médaillée d'or en tir de bidule 10 ans plus tard, si en réalité, elle avait gagné la médaille de bronze sur le coup, mais a été promue 2 ans après, suite à la destitution de ses deux rivales couronnées pendant les Jeux? On se souviendra de celle couronnée, puis destituée, mais pas de la véritable médaillée, dans les archives...
La même perte de contrôle de l'image que représentent les J.O. se produit en ce moment-même avec le relais olympique qui est altéré par les manifestants. On ne peut pas leur en vouloir d'utiliser ce symbole pour tenter d'aider leur cause (juste, en plus, les droits humains), mais il est triste de voir que le relais de ce symbole, tout à coup, ne veut plus rien dire non plus. En effet, à quoi bon relayer cette flamme, si on l'éteint à plusieurs reprises, qu'on la balade plus en autobus et camion sécuritaire qu'à pied, qu'on pavane sur un parcours improvisé sans spectateurs par mesure de sécurité, alors que des dizaines d'amateurs se massent devant un parcours abandonné à la dernière minute?
À qui la faute? Les manifestants, les chinois, le Dalai-lama? :-)
Pour moi, c'est la faute au CIO.
On n'accorde pas le privilège d'organiser les J.O. comme ça, avec des conditions sur le respect des droits humains... avant que ces conditions ne soient remplies.
Comme ce n'est pas le cas, que peut faire le CIO à quelques mois des J.O.? Les retirer à la Chine? Pour les organiser où? On ne peut pas croire que le gouvernement chinois n'avait pas prévu cette impossibilité du CIO de leur retirer les J.O., donc les conditions sur le respect des droits humains... n'étaient pas vraiment des conditions. En les posant, on a fait croire au monde que la Chine améliorerait son résultat de ce point de vue, ce qu'elle n'a pas ou peu fait, d'où les manifestations et la chute du symbole de la flamme olympique.
Je ne veux pas dire qu'on aurait pas du donner les J.O. à la Chine, mais qu'on aurait pas du être hypocrite en parlant de droits humains... Si on tenait à ces conditions, il aurait fallu attendre que la Chine ait fait ses devoirs de ce côté avant de leur accorder les Jeux.
Sinon, qu'on leur donne en assumant la nature de la Chine d'aujourd'hui ou qu'on ne leur donne pas. Point. En voulant jouer sur les deux tableaux, le CIO a lui-même ouvert la porte à la chute du dernier symbole olympique.
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