mardi 30 octobre 2007

Forcer la reconnexion?

Bon, le choc culturel est certainement passé (j'imagine!), je m'étonne de moins en moins de voir les gens parler français autour de moi, et d'entendre parler de Pauline Marois et Jean Charest plus que d'Alan Garcia ou Evo Morales. On s'habitue aussi à voir les nouvelles de Cuba par la bande négative nord-américaine (Bush qui s'en prend à Fidel, quelle nouveauté!) au lieu de voir des portraits du Che dans les rues :-).
N'empêche... j'ai beau vouloir, je me prends moi-même à m'intéresser davantage aux articles des médais sur l'élection de la péroniste Cristina Kirshner à la présidence de l'Argentine qu'à la commission Bouchard-Taylor ou la lettre ouverte de notre propre premier ministre provincial.
Mais je me force, je me force. Je lis le journal du Métro tous les jours, une partie de La Presse également, je regarde les nouvelles à Radio-Canada (j'évite les jours de semaines à 22h par contre, suis plus capable des bafouillements de B. Derome)...
Alors je me dis que je devrais me sentir chez moi bientôt, puisque je force un peu la reconnexion, qui ne semble pas revenir d'elle-même cette fois-ci.
Des suggestions quelqu'un?
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lundi 29 octobre 2007

Un brunch avec le Cowboy de l'Arctique

Il faut que je vous parle de mon ami Ed Seto.
Quand j'ai connu Ed, en 2001, il n'était déjà plus un Cowboy de l'est (Toronto, sa ville)... et venait de quitter l'Alberta (où il était devenu le Cowboy, hehehe) pour débarquer à Vancouver et devenir le Cowboy du Pacifique.
Ed travaillait pour Famous Players à Calgary lorsqu'il a accepté un poste de gérant général au cinéma Fifth Avenue de Vancouver, où je travaillais alors et où nous allions devenir collègue dans l'équipe de gestion du cinéma. Nous avons donc travaillé ensemble quelques années avant qu'Ed ne prenne un poste de gérant pour Stapples à Nanaimo, sur l'Ile de Vancouver, avec l'espoir d'appliquer sur un poste similaire dans le nord du pays.
C'est que, contrairement à moi, qui suis né dedans, Ed aime le froid. (Je sais, c'est très étrange, mais coup donc, ça prend de tout pour faire un monde, non?)
Ed rêve depuis des années de visiter la Patagonie, la Terre de feu et l'Antarctique, c'est dire!
Malheureusement pour Ed, les gens de Stapples ont décidé d'engager quelqu'un de local pour gérer leurs magasins de Yellowknife et de Whitehorse. Ed a donc quitté la compagnie, agit comme gérant pour une chaine de cinéma de son Ontario d'origine avant d'accepter une offre alléchante: gérer des magasins généraux dans le grand nord canadien! Et quand on parle de magasins généraux, on parle de grandes surfaces comprenant quincaillerie, épicerie, banque, vente de voiture (SUV) et ski-doo, etc. Dans les petites communautés du nord canadien, il n'y a pas 25 commerces différents pour offrir les produits et services...
Depuis, il a oeuvré à Arviat au Nunavut et Kuujjuaq au Québec, devenant le Cowboy de l'Arctique. Il a ainsi eu à apprendre les bases de l'Inuktitut (en deux dialectes différents). Remarquez, comme Ed a des origines chinoises (il parle aussi cantonnais), il lui arrive de passer au nord pour un canadien à demi-inuit, ce qui facilite son intégration.
Évidemment, ces séjours à Arviat et Kuujuuaq font partie d'un plan pour lui permettre d'atteindre des points plus au nord encore, car après tout, c'est un vieux projet qu'il caresse de travailler le plus près du Pôle Nord possible pour l'atteindre un jour.
Bon, si je vous en parle aujourd'hui, c'est d'abord parce que mon ami Ed vient de franchir une étape supplémentaire dans sa quête de glace et de neige: il a accepté un transfert dans un magasin situé à une heure au nord-ouest de Yellowknife!
Comme il venait de profiter de quelques semaines de vacances annuelles, Ed était donc de passage à Montréal avant de se rendre dans son nouveau chez lui. Nous en avons profité pour passer quelques heures ensemble. En passant, si vous trouvez qu'il fait froid ces jours-ci, dites-vous que pour Ed, Montréal fin-octobre, c'est un peu comme Cancun! Hahaha!
Comme c'était notre seconde rencontre à Montréal (il était venu passer quelques jours de vacances ici il y a deux ans et je lui avait fait visiter et découvrir les beautés de la ville), et que je viens à peine de revenir moi-même, nous nous sommes concentrés sur un délicieux bruch au Cora, avant de nous rendre au centre-ville.
Aujourd'hui, Ed reprends donc la route (des airs) avec un vol vers Edmonton, d'où il volera vers Yellowknife, pour se rendre ensuite dans sa nouvelle communauté par voie de terre (une première pour le Cowboy de l'Arctique, puisque Arviat et Kuujjuaq étaient "isolés" et accessible par bateau et/ou air seulement).
La meilleure, c'est que dans ce milieu, vous devez faire vos boites avant de prendre des vacances, comme ça, en cas de transfert, vous n'avez pas à retourner à votre point de départ pour faire vos bagages avant de vous rendre à votre nouveau lieu de travail. Car j'ai oublié de vous dire qu'Ed n'a pris connaissance de cette nouvelle opportunité qu'en milieu de semaine dernière...
Ainsi, les biens personnels qu'Ed avait à Kuujjuaq sont donc déjà emballés et ils lui seront expédiés au nord-ouest de Yellowknife bientôt.
Wow. Et c'est moi que l'on traite d'aventurier! :-)
Dommage, par contre, qu'Ed quitte Kuujjuaq, puisque je ne pourrai plus l'appeler Ed le Québécois.
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Good Luck Ed, and be careful with the polar bears! Hehehe :-)
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vendredi 26 octobre 2007

Etes-vous sur Facebook?

Facequoi?
Facebook.
C'est in, c'est (relativement) nouveau, c'est de plus en plus médiatisé, c'est Facebook.
Si vous êtes branché, vous y êtes déjà. Sinon, vous êtes nobody. :-0
Mon amie et agente Valérie me racontait avoir raté un souper entre copains, n'ayant jamais reçu l'invitation. Elle a fait remarquer la chose à ses amis, et on lui a répondu: «Mais c'était sur Facebook!»
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Les communautés virtuelles, Facebook et moi.

Facebook, c'est un réseau communautaire sur le Net, comme il y en a tant d'autres. L'ancêtre de ces site est peut-être Geocities, mais on peu facilement penser à divers sites tels Bebo, Flickr (photos) ou même YouTube (vidéos) ou le plus connu avant Facebook; MySpace. Comme Facebook est le site dont on parle le plus dans l'actualité internet, il y a fort à parier que d'autres sites communautaires verront rapidement le jour; j'ai d'ailleurs été invité à me joindre au nouveau Capazoo.
S'il y a une chose que plus de 12 ans de fréquentation Web m'ont apprises, c'est de ne pas trop m'éparpiller. Ainsi, avec ce blogue (en ligne depuis février 2004) et mon site officiel (la mouture actuelle étant la 5e ou 6e version de ce genre de chose), la dernière chose que j'ai besoin, c'est d'un autre espace à gérer. Car si une certaine présence sur le Net est souhaitable, trop de présence fini par consommer tout votre temps! C'est pourquoi depuis plusieurs mois, je refusais les nombreuses invitations à me joindre à Facebook, malgré ma curiosité croissante pour le phénomène. Il faut aussi dire que je ne suis pas très sociable en général, alors je ne le suis pas plus virtuellement et je refuse de passer mes journées à chatter avec des inconnus ou à perdre mon temps en ligne, même avec des copains.
Mais.
Mais je suis intellectuellement curieux, et parfois, la vie vous donne des occasions de satisfaire votre curiosité. Ça aura donc pris ma rencontre avec Imeshi, qui ne jurait que par Facebook pour rester en contact et fixer des rendez-vous et donner de ses nouvelles et partager ses photos de voyages, pour me convaincre de m'y inscrire. Sur le coup, je me suis dit: Pourquoi pas, je n'ai qu'à me créer une petite page toute simple et afficher un lien vers mon blogue et un vers mon site, et voilà.
Bon, la chose s'est avérée un peu plus dynamique, amusante même, et est en quelques sortes devenu une partie de ma vie virtuelle, au même titre que ce journal et mon site.
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Guide express. Le profil Facebook de Hugues Morin.
Si vous ne connaissez pas Facebook et hésitez à vous inscrire pour découvrir comment ça marche, voici quelques informations expresses.
Une fois votre compte ouvert (gratuit) et lié à votre courriel, vous êtes invités à créer votre profil; c'est la page sur laquelle les visiteurs vont voir votre photo, vos préférences (films, livres, etc), et votre vie sociale virtuelle (qui sont vos amis, ce que vous avez publié récemment comme événement, etc). Gardez en tête que vous n'avez pas à inscrire tout ça, le contenu de votre page-profil est libre à vous, alors si vous y inscrivez quelque chose, ne venez pas vous plaindre que le monde entier l'ait appris après coup!
Ma page profil-facebook ressemble à ceci:



Puis, suit un des éléments les plus intéressants et utiles de Facebook, le Wall (mur), véritable babillard virtuel personnel sur lequel vous pouvez placer des notes et sur lequel tous vos contacts (amis virtuels) peuvent faire de même. Vos amis peuvent également lire son contenu, ce qui permet de suivre la vie sociale des copains et d'y intervenir au besoin.


Vous aurez probablement remarqué quelques babioles dans la marge de gauche de certains extraits de ma mon profil, c'est que depuis mai 2007, Facebook a carrément ouvert son code aux divers développeurs et permet donc le dévelopement d'applications parallèles disponibles pour les usagers. Il serait ardu d'en faire la liste, puisqu'elle est estiméee à plus de 6500 applications. De simple gadgets (Top friends, pour identifier vos meilleurs amis) à Flixter Movie, programme de cinéma incorporant des tests, quizz, défis, affiches, palmarès, critiques, etc.
Si vous regardez la première illustration de près, vous remarquerez que j'ai récemment jeté un poulet à mon ami Nicolas, une chose que je ne me permettrais pas dans la réalité - et où trouverais-je un poulet à jeter comme ça, impulsivement? - et qui représente un bel exemple de la flexibilité de Facebook. Un corollaire de ce genre d'activité sociale virtuelle est que si je décide de partager des shots de téquila avec Nicolas et d'autres copains, je n'aurai pas la gueule de bois le lendemain matin! :-).
(Ceci dit, et tout à fait entre nous, je n'ai pas l'habitude de jeter des poulets à la tête des gens, même virtuellement, je l'ai fait envers Nicolas pour les fins de cet article. Je suis certain que Nico me pardonnera le geste).
Je crois que c'est cette flexibilité qui fait la popularité de Facebook face aux autres communautés virtuelles existantes. Car Facebook représente la plus récente génération de plateforme de numérisation de la vie sociale.
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Avantages et inconvénients de Facebook.
Les avantages de Facebook sur d'autres communautés sont nombreux, de mon point de vue, même si le site a aussi ses inconvénients. Personnellement, il m'a permis de retrouver quelques copains égarés au fil des déménagements, voyages, changements de courriels et autres aléas de la vie. Il me permets aussi d'avoir une vie sociale virtuelle que la réalité ne me permet pas, compte tenu de la distance me séparant de la plupart de mes amis. Évidemment, la richesse de l'expérience vécue sur un site tel Facebook dépend totalement des gens avec qui vous échangez. C'est pourquoi je ne fais partie d'aucun réseau public sur le site, et que mon profil et ma page demeurent réservés à mes contacts (autorisés par moi-même, donc).
Ce en quoi Facebook m'a plus séduit que d'autres communautés, c'est que la plupart de ses utilisateurs (tous mes contacts, en tous cas), utilisent leur nom véritable. J'avoue que j'ai passé l'âge de comuniquer avec les cherry92x, sexyjazz009 et autres adolescents virtuels qui remplissent les habituels sites du genre. Ainsi, quand on échange avec d'autres (les échanges peuvent se faire de manière plus multi-usagers qu'avec le courriel traditionnel, ça rappelle la convivialité de certains groupes de discussions, mais sans les alias, et avec une plateforme plus animée et amusante), on sait à qui on s'adresse.
Aussi, Facebook favorise les créations de regroupements autour d'événements, et pour certaines organisations, le phénomène est profitable.
Je m'en voudrais toutefois de vous laisser croire que je suis l'usager lambda de Facebook. Ayant été créé par et pour des étudiants à la base, il est clair qu'une grande partie des usagers sont les typiques usagers des sites communautaires qui chattent et se créé des réseaux d'amis (inconnus) le plus large possible. Car on peut aussi utiliser Facebook pour nouer de nouveaux contacts (ce que je ne fais pas pour le moment et ne prévois pas faire, en réalité). Cette facette de Facebook fait partie des faiblesses du site (prix à payer pour le reste) puisque ça ouvre la porte à des comportements déviants ou à des fouineurs.
Les articles sur les divers dangers de Facebook pullulent donc... Il est parfois paradoxal de les voir publiés dans des médias convergents :-). En fait, ce qui surprend le plus dans ces articles, c'est qu'en les lisant, on a l'impression (fausse!) que c'est la première fois que des informations personnelles sont disponibles sur internet. Or les communautés virtuelles et les blogues personnels ne sont pas une nouveauté, quand même!
Pour moi, l'inconvénient majeur de Facebook découle de son avantage le plus direct: retrouver les gens avec qui on a perdu contact. Ceci impliquant cela, vous imaginez facilement qu'il y a parfois des raisons pour cette perte de contact et franchement, il y a bien des gens avec qui je ne veux simplement pas reprendre contact! Reprendre contact avec un ex-collègue d'étude au niveau primaire que je n'ai pas revu depuis trente ans ne m'apparait pas très intéressant, puisqu'en général, après tout ce temps, nous ne nous connaissons justement plus du tout. Il peut y avoir des exceptions, mais elles sont rares. Et comme Facebook est nouveau, orienté vers les étudiants à la base, et que c'est sur internet, la moyenne d'âge est moins élevée que dans la population en général. Ainsi, on retrouve un peu plus de gens en manque d'amis ou de contacts qui vous invitent inutilement que l'on aimerait parfois.
Tout ceci est relativement facile à gérer pour qui est un peu asocial comme moi :-) ou pour qui n'est pas un hyperactif sur les sites communautaires virtuels.
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Abus et critiques.
Les exemples d'utilisations de Facebook à d'autres fins que ce pour quoi le site a été conçu pleuvent. Enquêtes policières, recherches d'informations personnelles, impostures, Facebook n'échappe pas aux fléaux qui sévissent sur ce genre de site. Évidemment, ce qu'on oublie toujours de dire quand on rapporte ces abus dans les médias traditionnels, c'est que vous demeurez responsable de ce que vous mettez sur Facebook, comme partout ailleurs sur le net. (Voir l'amusant article à ce sujet, paru dans le cahier des sports de la Presse).
Je n'ai pas besoin de Facebook pour que les gens de partout dans le monde puissent savoir ce que je pense de ceci ou celà, ou puissent savoir où j'étais le 3 août 2007, par exemple, il n'y a qu'à lire ce blogue, alors le phénomène n'est pas nouveau pour moi. De plus, le fait de s'inscrire sur divers réseaux publics sur Facebook est une invitation à tous de visiter sa page, donc son réseau de contact, ses photos, etc. Ce faisant, vous acceptez les désavantages qui viennent avec, non?
Les critiques que l'on voit le plus envers Facebook relèvent justement de cet aspect. L'employeur potentiel qui vérifie votre vie sociale avant l'embauche est l'exemple le plus classique. (On appelle ça Facebooker quelqu'un, la nouvelle mode, après que vous ayez googlé quelqu'un).Or pour ce faire, l'employeur en question a besoin 1) d'être lui-même sur Facebook, et 2) d'avoir accès à votre page. Et pour ce faire, vous devez faire partie d'un même réseau public, ou l'avoir autorisé dans vos contacts. Éviter ce genre de problème est relativement facile, donc. Mais pour ce faire, vous devez dire adieu au jeu des rencontres hasardeuses par réseaux publics, ce qui, personnellement, ne me fait pas verser une larme virtuelle (revoir mon commentaire ci-haut au sujet du chat avec cherryjazzjazz234).
Tout le monde n'étant pas comme moi, on a déjà révélé certains cas d'imposture (sportifs, encore), mais aussi des amusants cas de personalités publiques (politiciens, entres autres, cibles faciles et souvent un peu naïfs en ce qui concerne l'internet) qui sont devenus des contacts de criminels (imposteurs humoristes, en fait)...
Eh! Facebook doit être important, puisqu'on n'arrêtait pas d'y faire allusion lors de la dernière émission de Tout le monde en parle! :-)
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Hugo veut être l'ami de Scarlett :-)
Enfin, aux fins de cet articles, j'ai fait un test. Comme je n'entre en contact qu'avec des gens que je connais rééelement avant d'en faire des amis virtuels sur Facebook, je devais bien explorer quelques aspects de la communauté pour savoir de quoi je parlais. Par contre, comme je tiens à ma vie privéee (tout étant relatif, ce blogue en étant la preuve), je refuse de m'inscrire aux divers réseaux publics ou à des groupes dont je ne connais pas les membres. J'ai par contre effectué une recherche, pour voir si Scarlett Johansson était sur Facebook. Pourquoi elle? Well, mis à part mon intérêt personnel pour l'actrice, il s'agit d'une célébrité que j'ai déjà rencontré, donc je peux me cacher derrière cette anecdote pour justifier ma recherche :-).
Résultat? Il y a 3 Scarlett Johansson! Hum, laquelle choisir parmi les 3 imposteurs? Hehe...

Une simple analyse visuelle permet de comprendre que la première n'est pas la vraie. Il n'y a qu'à se demander si la vraie mettrait cette photo comme photo-profil. La seconde fait une faute d'ortographe dans le prénom... Il reste donc la troisième. Vous remarquerez que mon accès à ces trois inscrits est limité, puisque je ne suis pas membre des mêmes réseaux et qu'aucune ne m'a autorisé à être parmi ses contacts. (Ceci venant appuyer mes commentaires sur l'aspect privé des pages des usagers). L'absence de réseau de la troisième Scarlett ainsi que la relative absence de données personnelles peuvent signifier que l'imposteur est habile et subtil, ou bien que c'est la vraie Scarlett et qu'elle tente de garder le contrôle de sa page sans avoir à refuser des centaines d'invitation à devenir son ami à chaque jour. Malheureusement, la troisième Scarlett a une faute d'orthographe dans le nom de famille. Décidément, les imposteurs sont plutôt incompétents! Scarlett ne sera donc pas mon amie :-(...
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Quelques données et références.
En terminant, assez joué, voici quelques données sur Facebook.
Le site a été créé en février 2004 mais son ouverture au grand public remonte seulement à septembre 2006. Aujourd'hui, on estime à 49 millions le nombre d'inscrits. De ce nombre, 52 sont de mes amis :-).
Ce mois-ci, Microsoft a acheté 1,6% du capital de Facebook pour une somme de 246 millions de dollars, ce qui propulse la valeur de Facebook à environ 15 milliards, une somme qui n'a aucune commune mesure avec les revenus rééls du site. Microsoft a ainsi voulu mettre un pied dans l'actionariat d'un des sites les plus prometteurs depuis des années (et en quelquessortes concurrent de MySpace), mais s'est aussi payé une belle exclusivité comme fenêtre publicitaire.
Cette monétisation de Facebook est une étape importante pour le site et les inscrits. Car pour le moment, tout ceci est trop nouveau pour que l'on sache comment Facebook va évoluer. Tout nouveau tout beau, mais on commence déjà à voir des usagers disparaitre du réseau. Alors le réseau - qui est en pleine évolution démographique - va se stabiliser à un moment ou un autre, et ne pourra poursuivre sa fulgurante explosion de popularité pendant des années.
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Pour un historique et une exmplication détaillée de ce qu'est facebook, la page Wiki est bien montée et très informative.
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Alors, qui veut devenir mon ami?
Pour en savoir plus sur moi... Facebookez-moi!
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mercredi 24 octobre 2007

L'été de mon vol Quito-Miami-Montréal

À chaque fois que je reviens d'un long séjour à l'étranger, j'ai l'impression que la vie quotidienne au pays ne fournit pas grand chose d'intéressant à raconter sur ce blogue (et je ne me suis pas encore habitué à avoir retrouvé les claviers/accents nord-américains). Je sais qu'il m'est arrivé par le passé de simplement parler de cette vie quotidienne, mais comme ce n'est pas le but de ce journal, je tente d'éviter les trivialités personnelles et d'utiliser de ce que je fais de mes journées seulement ce qui est lié au sujet d'un billet donné.
J'ai aussi noté que d'autres voyageurs, comme Christian (Niger) ou les filles de Pazapa (Équateur), ont simplement arrêté leur blogue respectif lors du retour au pays.
N'empêche, pour le moment, les billets sont plus espacés et le seront encore pendant un moment, puisque la vie quotidienne au pays n'apporte pas autant d'aventures et d'excitation que la vie de vagabond en voyage...
Pour preuve, c'est fou tout ce qui peut arriver pendant une banale journée de vol Quito-Miami-Montréal...
Le retour, la fatigue, le choc, le travail de classement de mes bagages, la réinstallation, le classement des photos et autres babioles m'ont jusqu'ici fait oublié de vous parler de cette journée... d'été.
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La première partie du vol s'est déroulée sans histoire. La seule anecdote digne de mention étant la présence d'un groupe de cheerleaders de l'équipe de football de Tampa Bay . Très "clan" comme impression, malgré l'absence de ponpons et de jupettes, elles portaient toutes des pantalons de jogging (avec un joli TB gravé en rose, tellement cute et tellement américain en même temps) et une camisole blanche. Chacune avait un chandail avec le même TB rose dessus, mais la plupart sont restées en camisole pour toute la duréee du vol. (Qui m'a entendu me plaindre?).
Ce qui m'a le plus étonné, c'est de constater que malgré que chacune était relativement jolie, il n'y avait pas de beauté époustouflante dans le lot (la plupart étant des standards belles blondes genre un peu boudeuse que l'on associe justement aux cheerleaders américaines).
L'aspect multi-origine du groupe était intéressant à voir, par contre.
Elles ont été fort gentilles avec tout le monde, sympathisant avec plusieurs autres voyageurs, ce qui a compensé pour l'absence de film pendant le vol. (Il aurait été tordant de faire jouer "Bring it on", non?).
Arrivés à Miami, nous avons eu l'accueil de deux chiens reniffleurs. Deux? Oui, l'un pour les substances illégales reliées au commerce de drogue, et l'autre pour les produits d'agriculture. À ce sujet, je ne vous ai jamais parlé de la rose qui a traversé les frontières?

Anecdote: J'avais offert une rose à Suze, quelque part en Argentine (Cordoba? Mendoza?) et elle l'a attaché après son sac de jour... Jusqu'à la frontière Argentine-Chili, où le contrôle chilien a refusé de la lui laisser... Elle l'a retrouvé dans le bus quelques minutes plus tard, le chauffeur ayant été témoin de la chose et ayant négocié la rose auprès des autorités chiliennes! La rose a donc suivi et s'est même vu attribuée un pot avec de l'eau par une femme de chambre de l'auberge de Santiago (!). Et si le contrôle chilien de la frontière nord a laissé passé la fleur une fois de plus quelques jours plus tard, le contrôle péruvien l'a saisi définitivement! Fin de voyage dans le désert, pour la rose (ça ne vous rappelle pas une chanson de Sting, ça?).

Anyway, à Miami, ce qui était amusant avec le premier chien reniffleur, c'était de voir les cheerleaders attirant son attention, trouvant le chien tellement cute, et lui disant: "Hey, here, sniff my bag, sniff my bag"... avant de se rendre compte de ce qu'elles faisaient.
Miami est l'habituel bordel que cet aéroport a toujours été depuis les 4 ans que j'y mets les pieds. Corridors temporaires interminables, manque de services, distances halucinantes entre les secteurs d'embarquement, nombreux retards de vols, changements de portes d'embarquement, lieu de transfert de bagages qui a l'air d'un terminus latino, etc.
À Miami, on rencontre plus de gens parlant espagnol qu'anglais, malgré que les deux langues soient utilisées officiellement dans l'aéroport. Il y a un running gag parmi les voyageurs étatsuniens: Question: Quel-est votre pays étranger favori? Réponse: Miami.
En plus des annonces standards de sécurité, on vous rappelle l'heure à toutes les quinze minutes et après avoir entendu ce genre d'annonce plus de 25 fois, vous vous pointez à votre porte d'embarquement... pour réaliser que votre vol Miami-Montréal sera retardé. Évidemment.
La raison que l'on fini par nous donner, c'est que notre avion, qui vient d'arriver de Washington, a vu son pare-brise se casser pendant son dernier vol. On doit donc le réparer. Le problême auquel on fait bientôt face, c'est que nous devons décoller dans peu de temps si nous voulons avoir le temps de faire le trajet vers Montréal et y arriver avant le couvre-feu. C'est qu'il n'est pas possible d'atterrir à Montréal après 1h du matin. On fini donc par nous informer que notre avion ne sera pas réparé à temps et que l'on en prépare un autre. Changement de porte d'embarquement, 15 minutes de marche dans les ennuyants corridors de MIA, une fois de plus, et on fini par embarquer et décoller avec quelque chose comme une heure de retard.

Cette précipitation fait en sorte que certains contrôles de sécurité à l'embarquement sont un peu négligés. Ainsi, au moment du décollage, je note que mon voisin de siège boit à même une belle bouteille d'eau de 500 ml, alors que les liquides ne sont pas supposés être trimballés à bord, autrement qu'en quantité inférieures à 100 ml et encore, dans des sacs ziplocs. Hum.
Alors que nous prenons de la vitesse et de l'altitude en filant directement au-dessus de l'Atlantique, je note que les agents de bords permettent maintenant les changements de sièges, vu que le vol n'est pas complet. Je m'installe donc confortablement près d'un hublot, et d'autres passagers changement de place également.
Puis, je me dis que c'est en plein comme ça que ça arrive dans les films.
Changements d'horaire, changement d'appareil, décollage en vitesse pour ne pas rater le couvre-feu de Montréal, relâchement dans les normes de sécurité, puis changement de sièges de nombreux passagers... Après un écrasement dans le film, ces éléments seraient révisés et pointés du doigt; les changements de sièges seraient responsables de quelques erreurs d'identification des victimes, des blessés, des survivants (?), ce genre de choses...
Mais, heureusement, je ne suis pas dans un film, alors on rejoint Montréal après quelques heures d'un vol sans histoires... sans cheerleaders pour nous divertir, mais avec un film.
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Je m'étais levé à 6h AM, heure de Quito, j'arrive à Montréal à Minuit et vingt. Ce fut une longue journéee sans histoire. Et pourtant, elle en contenait plus que la plupart des journées qui allaient suivre, du moins en ce qui concerne l'intérêt de ce blogue.
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En terminant, je mentionnerai que ce jour-là, c'était l'été...
Comme je suis parti du Canada au printemps, que c'était alors l'automne dans l'hémisphère sud, que j'y suis resté tout l'hiver, et que je suis revenu alors que c'était le début du printemps, je me suis retrouvé à Montréal en début d'automne... Vous me suivez?
Pour moi, cette année, l'été est donc tombé un mardi. Et je peux dire que j'ai passé cet été à Miami. :-)
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De Québec et de Montréal

J'ai mentionné dans un billet récent que les médias ont parlé de la «rivalité» entre Québec et Montréal la semaine de mon retour...
Je profite donc de la visite à Montréal de mon ami Stéphane, fier résident de Québec, pour commenter la série d'article du Soleil et de La Presse, qui avaient l'ambition de couvrir le sujet et d'informer les montréalais du pourquoi et comment les gens de Québec et des régions détestaient autant la métropole et ses habitants.
(Sourire).
Quelques articles étaient *amusants*, je dois l'avouer, mais la chose n'a pas l'étoffe d'un vrai dossier... Après tout, qui à Montréal croit réellement à cette histoire de rivalité? Et qui s'en préoccupe plus que pour lire quelques articles dans La Presse en prenant un café le matin?
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Amusant certes, mais un peu démagogue par moment, les articles. Je prends pour exemple ces quelques citations de montréalais ignares qui ne savent pas où se trouve la ville de Québec. Il est facile de trouver ce genre de chose partout dans le monde, et partout au Québec. Je rappelle qu'une amie d'enfance de Suzie, allait à New York mais ne savait pas si c'était au Canada, en Europe ou aux États-Unis (elle avait 18 ans à ce moment-là. Et elle vient d'une région, pas de Montréal).
Je me souviens aussi, personnellement, de ce gars de l'université Laval (à Québec), qui croyait que de Roberval, j'allait "voir" mon amie de St-Ludger-de-Milot tout l'été et lui faire des byebye d'un bord à l'autre du Lac St-Jean... Bref, ce genre d'ignorance existe partout et dénicher quelques montréalais ignorants pour prouver qu'elle existe à Montréal ne relève pas du grand journalisme.
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En réalité, il est même naturel pour les gens natifs des grandes villes d'en savoir moins sur les régions que les gens des régions en savent sur les grandes villes (je parle de situation géographique, puisque pour le mode de vie, les gens des régions sont aussi ignorants du mode de vie montréalais que ceux de montréal le sont du mode de vie en région).
Après tout, si j'en ai su autant sur Québec si jeune, c'est parce qu'avec mes parents, nous y allions relativement souvent. J'en savais un peu moins sur Montréal, puisque nous y allions moins souvent.
Cette utilité (et quasi-nécessité) d'aller "en ville", pour les grands événements (aller voir les Expos, ou les jeux olympiques dans mon cas) explique que les gens des régions connaissent plus les villes que l'inverse. C'est aussi vrai en microcosme: les gens de Roberval vont magasiner à Chicoutimi et éprouvent envers cette ville le même sentiment que les gens de Québec envers Montréal.
Québec, en ce sens, occupe une position centrale (Saguenay, Cote-Nord, Gaspesie, Charlevoix, Mauricie, Monteregie, Bauce sont toutes a "proximité", et souvent plus près de Québec que de Mtl...) ce qui explique que les gens des régions connaissent plus Québec que les gens de Montréal la connaissent. Enfin, il y a l'effet "études". Si vous devez sortir de votre région pour étudier, vous allez connaitre Québec ou Montréal, fort probablement, meme s'il y a des universités en région.
Les natifs de Montréal n'ont pas ce genre d'expérience, ni ce genre de "nécessité" ni ce genre de besoins, alors à moins de curiosité personnelle et de culture générale plus élargie, ils en connaissent moins sur Québec que les autres Québécois, et c'est bien normal.
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Ce qui m'a le plus amusé dans la série d'article, c'est qu'ils osent dire qu'à Montréal, personne (sur la rue, dans le métro, dans les radios, à la télé) ne parle contre Québec. Il est vrai que la plupart des Montréalais éprouvent envers Québec une bienveillante indifférence. C'est à Québec que l'on parle de rivalité et de sentiment anti-Montréal... Je le sais, j'ai habité les deux villes à divers intervalles dans ma vie et j'ai aussi habité en région(s)... J'ajouterais que c'est aussi à Québec que la culture radiophonique pousse cette tendance. Qu'on ne me dise pas que la radio-poubelle de Québec n'offrent que des cas d'exceptions, j'ai vécu à Québec, j'ai même écouté André Arthur... avant de me fatiguer de l'entendre dire n'importe quoi et de passer à autre chose. J'imagine que je n'étais pas taillé pour vivre à Québec. (Mentionnons que M. Arthur a été élu aux dernières élections fédérales, hum, qu'on ne me dise pas qu'il n'est pas écouté et aimé des gens de Québec après ça!). Remarquez qu'il y a aussi (et aussi eu, surtout) des chialeux à Montréal, mais les Gilles Proulx et cie, à ma connaissance, ne pratiquent pas intensivement le Québec-bashing, s'attaquant à d'autres sujets bien plus montréalais! :-)
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Il est évident que Québec démontre un sentiment d'infériorité certain. Je sais, ça fait cliché, mais c'est vrai.
Rien d'anormal non plus...
Les petites villes du Lac souffrent du même mal envers Chicoutimi-Jonquière, non? Et Montréal envers Toronto, et Toronto envers New York?
La dualité Montréal/Reste du Qc me rappelle celle de Paris/Reste de la France... et j'ajouterais qu'en plus, au Québec-même, dans notre culture un peu fermée par la barrière linguistique, Montréal est unique, l'unique grande cité, l'unique métropole, alors difficile de rejeter son sentiment d'infériorité vers une autre métropole...
Et puis j'oserais ajouter en terminant que si détester Montréal et parler de cette pseudo-rivalité (â sens unique) est un sujet de préoccupation principal de Québec et ses résidents - encourragés qu'ils le sont par leurs animateurs radios - alors il ne doit pas se passer grand'chose d'intéressant à Québec, puisqu'ici, à Montréal, il y a tant à faire en terme de divertissement culturel et autres activités, que nous n'avons pas le temps de parler de Québec, ce sympathique grand village à l'autre bout de la 20 (vous voyez, je sais même où c'est!)
:-p
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En conclusion, je piquerai un commentaire à Suze (amie de Montréal), qui, en invitant son frère (de Québec), lui écrit qu'en s'en venant de Québec, elle aimerait ça qu'il s'arrête à Rouyn pour lui acheter de la morue en passant.
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Hugues
résident de Lachine, un arrondissement de Montréal qui donne l'impression de vivre en banlieue - well, en région, en fait!
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p.s. Je vous avais dit qu'il n'y avait pas grand chose à dire sur ce sujet. Petite vie.

vendredi 19 octobre 2007

Sur la route de... Lachine

Le jeu de mot était trop tentant... L'Esprit Vagabond vient d'installer ses bagages dans un petit loft ... à Lachine, un arrondissement du sud-ouest de l'ile de Montréal.
En fait, pour moi, c'est pas vraiment Montréal... L'arrondissement de Lachine a un coté petite ville qui rappelle étrangement Roberval!
Vous imaginez bien que pour m'exiler aussi loin du centro, le loft en question a plusieurs avantages! Le principal est l'absence de bail, donc de contrainte temporelle; vous connaissez mon intérêt pour la liberté et ce concept inclus (pour moi) la possibilité de partir quand bon me semble.
Le plus grand désavantage de Lachine est justement de ne pas être réellement Montréal, en ce qui me concerne. La liberté a toujours un prix, et vivre à 20-30 minutes de bus du centre-ville est le prix à payer pour le moment.
Pour ceux qui imaginent que Montréal, cette ville cosmopolite et dangereuse n'est qu'empilade d'édifices, boulevards bruyants et autoroutes congestionnées, voici quelques photo de mon nouvel environnement: Lachine.

Quelques édifices du vieux-Lachine datent de l'époque du régime anglais (ou même du régime français).


Pour les amateurs d'eau, le fleuve St-Laurent n'est qu'à quelques minutes à pied... de même que le canal Lachine. Un parc est aménagé avec piste cyclable et sentier pédestre, tout le long des cours d'eau d'ici jusqu'au vieux-port de Montréal, 14 km plus à l'est.


Des quelques oeuvres d'art parsemant le bord du fleuve, ce visage en trois parties m'a paru particulièrement intéressant.


En fin de journée de cet automne étonamment chaud, une portion du canal qui se prend pour un miroir.

Un moment au Lac-St-Jean

Tel qu'indiqué dans un billet de transition récent, après mon retour de l'Amérique du Sud, je suis allé passer quelques jours au Lac-St-Jean. Mon premier véritable séjour au Lac depuis la vente de la maison familiale. J'ai été aimablement hébergé par mon ami Denis à Dolbeau et par ma tante Gabrielle à Roberval. C'est chez cette dernière, au bord du lac que j'ai pris les quelques photos que voici.

Deux vieux copains se retrouvent une fois de plus.

Quelques moments de solitude sur un tapis de feuilles.

Je suis bien content de la vue du Lac que l'on a de Roberval, c'est une source de fierté car si je ne connaissais pas la région, la visiter comme je le fais de plusieurs coins de la planète s'avèrerait une agréable expérience coté paysages.

De passage au bord du lac, Suze, revenue de l'Amérique latine quelques semaines avant moi, se la joue zen :-)

jeudi 18 octobre 2007

De retour... après le choc culturel

Mon récent retour au pays est loin d'être ma première expérience de choc culturel (faire une recherche sur ces deux mots sur ce blog, vous allez voir), mais on dirait que cette fois-ci, l'impact a pris plus de temps à passer. Il ne l'est pas encore, au fait.
On a beau se dire expérimenté, on a beau planifier de se reposer un brin, on a beau se préparer au choc, on a beau se dire que cette fois, on le passera mieux, ou plus rapidement, c'est jamais pareil... et il n'y a aucun moyen (pour moi, en tous cas) de revenir rapidement au pays après mon retour.
Ainsi, ce journal aura connu une de ses plus longues périodes de silence depuis très longtemps... Je n'avais tout simplement pas le gout ou l'énergie de commenter mon retour, tellement la chose me semblait insignifiante par rapport à ce sur quoi j'ai écris depuis des mois. Et rien depuis mon retour ne m'avait donné le goût d'en parler publiquement, ou ne m'avait paru d'intérêt pour un billet sur ce blogue.
Le contraste entre la vie ici et l'aventure en voyage est en grande partie responsable du choc, en fait: il y a quelque chose de profondément déprimant dans le fait d'être revenu, d'être ici, et - avouons-le, de se sentir comme tout le monde à nouveau.
Ceci dit, tout n'est pas noir, au contraire. Le retour a l'avantage de donner l'opportunité de revoir des gens qu'on aime et qu'on a pas vu depuis longtemps, ainsi que des lieux qui nous ont également manqué. Et comme après un voyage, on n'est pas le même, intérieurement, ces lieux et ces personnes ne sont jamais vus avec les mêmes yeux qu'avant notre départ, et ma foi, il y a un peu de voyage dans l'expérience aussi...
L'actualité politique m'est apparue incroyablement ennuyante. Je parle des grands enjeux, comme les questions d'élections potentielles, dont on parlait déjà à mon départ et qui font la manchette aujourd'hui... Je sais que je suis injuste, mais l'affaire donne l'impression qu'il ne s'est absolument rien passé en mon absence, ajoutant au sentiment d'être revenu dans un monde conventionnel et un peu ennuyant.
Comme si ce n'était pas assez, La Presse/le Soleil nous sort un dossier sur la rivalité Montréal/Québec, ou Montréal/Reste du Québec. Soupir! (J'y reviendrai dans un autre billet, tiens!)
Revoir les têtes de Harper, Duceppe, Dion, Charest, Dumont, ou encore André Arthur et Louis Champagne n'est pas pour me convaincre de rester au pays bien longtemps, je vous jure!
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Tout ceci est normal et passe lentement. Si j'en parle ici, c'est surtout pour partager un peu le sentiment relié au retour. Bref, je sais que je reviens lentement, mais j'avoue que depuis deux semaines après mon atterrissage à Dorval, je trouve que la chose prends plus de temps que de coutume.
Être resté plus de 4 mois à l'étranger y est peut-être pour beaucoup, je n'ai jamais réellement fait l'adéquation "duréee du séjour / durée du choc culturel" mais j'imagine que la chose fait du sens, puisqu'en janvier dernier, lors de mon retour de 15 jours au Mexique, je n'ai pas ressenti un choc bien fort.
Je demeure intrigué par une chose, toutefois. J'ai éprouvé les symptomes du choc culturel à plusieurs reprises au cours des 7 dernières années... et ces symptomes sont toujours plus forts lors du choc du retour que lors de mon arrivée en terre inconnue...
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Je reprendrai donc la rédaction de ce journal, lentement également... entre deux séances de triages des plus de 4500 photos de mon séjour en Amérique du Sud et autres ajustements post-retour au pays.
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vendredi 5 octobre 2007

Quito-Miami-Montréal... Lac-St-Jean

Un mot de transition...
Il s'est écoulé moins de 72 heures depuis mon retour au pays, mais avec le retour, l'installation dans un nouveau chez-moi et tout, et le timing qui me voit maintenant de retour au lac St-Jean, mon coin d'origine... Well, je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de bloguer ces dernières 72 heures...
A très bientot pour d'autres détails de mon trajet de retour ainsi que du petit choc culturel encore en cours d'assimilation...
De Dolbeau-Mistassini, Lac St-Jean, Québec.

lundi 1 octobre 2007

Dernière auto-photo de l'hémisphère sud

À chacun de mes séjours à Quito, j'ai pris une photo de moi près de l'Arc du Parque Ejido, en face de l'avenida Rio Amazonas.
C'est donc une manière comme une autre de clore la portion de ce voyage commenté en direct.
Le prochain billet sur mon blog devrait paraitre de l'hémisphère nord de la terre...

Au-revoir Quito,
au-revoir Nueva Aurora,
au-revoir Amérique du Sud,

... on se reverra un jour.

Hugues, journal de voyage, jour 118.

Meilleurs et pires moments de 4 mois de vagabondages

En cette semaine de réflexion et de retour en arrière... Je fais un petit sommaire des meilleurs et pires choses, ou les plus surprenantes et les plus décevantes, de tout le voyage.
Voici quelques observations qui me viennent à l'esprit au moment de réfléchir à tout ça et d'y réfléchir avant de revenir au pays. Bref, les vrais Oscars de mon voyage... 15 nominations, en 3 grandes catégories...
(Les liens mènent tous vers des billets précédents écrits au moment de vivre l'expérience.)
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Le top 5 des plus belles surprises.
Ici, je ne parle pas de mes meilleurs moments, mais de ceux qui ont le plus dépassés les attentes, qui m'ont agréablement surpris, qui m'ont fournis des souvenirs merveilleux et imprévus.


1. La ville de Buenos Aires. Toute activité confondue, c'est une ville qui m'a totalement conquis. Le spectacle des Luthiers, le meilleur musée de beaux arts du continent latino-américain, l'architecture absolument splendide, le rythme de vie, les cafés, les charmants quartiers, tout!

2. La randonnée et le site archólogique de Pisaq.
La randonnée la plus fascinante et exceptionnelle de tout mon voyage, doublée d'un des plus intéressants sites archéologiques Inca. Et pour le partage, puisqu'il s'agissait de ma première vraie randonnée avec Suzie après son arrivée au Pérou. Impossible de faire mieux.

3. Excursion dans la Cordilière des Andes et trajet Mendoza-Santiago.
Le paysage le plus spectaculaire que j'ai pu voir de ma vie? Que dire de plus, sinon qu'en y repensant, j'en ai encore des frissons dans le dos!

4. Cafayate et les environs.
Du trajet Salta-Cafayate aux visites de vignobles, en passant par l'incroyable excursion dans la quebrada de las conchas, voici un secteur duquel je ne m'attendais pas autant en aventures et en beautés.

5. La randonnée sur Isla del Sol.
Parce que ça a été une des plus belles randonnée de mon voyage, pour la variété et la beauté des paysages, pour nous avoir fait visiter des ruines Incas en prime, et pour le partage de l'activité avec Sophie et Martin.
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Au niveau des déceptions...
Il y en a eu, c'est inévitable lorsqu'on voyage, mais il n'y en a pas eu beaucoup, alors c'est dire comment ce périple a été enrichissant. En fait, je n'arriverais pas, honnetement, à en lister 5. Et celles qui suivent ne sont pas, à un exception près, de si grande déceptions.


1. Valparaiso.
J'y revais depuis longtemps, j'y étais presque, je m'y rendais, meme, puis les nuages et la brume m'ont volé Valparaiso. Les attentes étaient élevées, ce qui en fait ma plus grande déception et le seul grand regret de tout ce voyage. J'y retournerai!

2. Montevideo.
La déception est moindre puisque les attentes étaient moins élevées. Tout de meme, le mauvais timing nous faisant passer une journée à Montevideo pendant ce qui a probablement été la journée la plus tranquille de l'année dans la capitale de l'Uruguay... Et puis j'aurais voulu prendre ces photos pour mon ami Luis!

3. Les Iles flottantes.
Pas une déception majeure, puisque pour dire la vérité, je m'attendais presque à etre déçu :-)
Mais de voir qu'il s'agit maintenant d'une réplique de la vie d'époque, que les traditions supposément ancestrales se perdent, que certaines choses sont carrément des fakes (le bateau en plastique recouvert de totora)... Ça n'existe plus que pour les touristes, et c'est plutot triste.

4. La ville de Rosario.
Ici, ce n'est pas que Rosario est une ville décevante en soi. Mais les attentes étaient beaucoup trop élevées. J'avais trop lu que c'était la ville parfaite, la ville argentine favorite des voyageurs, Cecilia m'avait dis que c'était tellement beau, un petit Buenos Aires, que finalement, j'ai trouvé la visite un peu décevante.
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Et mes plus merveilleuses expériences/visites?
Mon Top des Tops?
Hum, très difficile de faire le partage de tout ça, il y a tellement de facteurs en jeu... Mais disons que ce qui m'a procurré le plus d'émotions (fortes et bonnes), ce sont:


1. Les sites archéologiques du Pérou.
J'inclus là-dedans le Machu Picchu, un des moments les plus forts de mon voyage (et attentes très élevées comblées en plus), tout le chemin Inca que j'ai effectué, Cusco, et les sites pré-Incas que j'ai exploré au Pérou. J'y retournerais, j'en explorerais d'autres pendant des mois, bref, un must absolu.

2. Les Andes et les condors.
Toute la cordilière des Andes en général. De la randonnée sur le Rucu Pichincha et des vues autour de Quito à l'excursion qui nous a mené au mirador de l'Aconcagua, en passant par l'altiplano Bolivien et le Colca Canyon et le vol des condors, l'ensemble de la Cordilière est à couper le souffle et c'est quelque chose qui restera gravé dans ma mémoire à jamais.

3. La ville de Buenos Aires.
Je suis persuadé d'y retourner, puisque cette ville a été une révélation. Elle a réussie à devenir ma ville préférée du continent en quelques jours à peine. Elle fait certainement partie aujourd'hui de mes villes préférées au monde. Impossible de lui dire adieu.

4. Le choc culturel de La Paz.
On dira ce qu'on voudra, impossible de créer, sur le continent américain, un choc culturel plus puissant que celui ressenti à La Paz. Et c'était loin d'etre ma première grande ville chaotique latino! Pourtant, le choc est là, indéniable, et le souvenir en demeure impérissable. La Paz, c'est unique au monde! En ce qui me concerne, je n'avais jamais rien vu de tel, alors c'est un des points forts du voyage en terme d'émotion.

5. Les chutes d'Iguazú.
Une des plus grande beauté naturelle que j'ai pu voir de ma vie. Un lieu très très impressionnant, un site merveilleusement et respectueusement développé, les animaux sont amusants/fascinants (coatis/toucans). Un moment inoubliable dans ce que la nature a de plus beau à offrir.

.... et 6. Le surf dans les dunes de Huacachina.
Oui, il y a un numéro 6... hehehe... J'ai tellement aimé ça que j'y suis retourné! Y avoir des souvenirs avec Sophie et Martin, et avec Suze, ajoute aussi au plaisir d'avoir vécu la chose. Je dois avouer qu'en terme d'émotions, le premier trip a été plutot effrayant en dune boguey... Mais l'émotion ressentie lorsque vous etes seul sur votre planche devalant des dunes incroyablement hautes et escarpées, wow, difficile à battre!
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Le gala des TISA awards!

Hehehe... Voici le gala des TISA awards (This is Souh America!)
Un billet plus léger...
Le gala comporte cinq sections, avec chacune leurs catégories... 35 catégories en tout! C'est un peu comme les Oscars de ce voyage :-) mais avec un peu d'humour... Les vrais Oscars de voyage viendront ce soir, avant mon départ pour Montréal.
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Quelques repères géographiques (9 catégories)

1. Point le plus haut atteint pendant le voyage : Laguna Colorada, Salar d'Uyuni, 5300 mètres.
2. Point le plus bas: Plusieurs ex-aequo, au niveau de la mer. Buenos Aires, par exemple.
3. Point le plus froid du voyage - nuit: Laguna Verde, Salar d'Uyuni, Bolivie.
4. Point le plus chaud - jour: Oasis de Huacachina, Pérou.
5. Point le plus sec: Ica/Huacachina, Pérou.
6. Point le plus au nord: Otavalo, Équateur. (Moins d'un degré de latitude nord)
7. Point le plus au sud: Montevideo, Uruguay. (Environ 35 degrés de latitude sud)
8. Point le plus à l'est: Parque Nacional Iguazú, Argentine. (Environ 54,5 degrés de longitude ouest)
9. Point le plus à l'ouest: Piura, Pérou. (Environ 76,5 degrés de longitude ouest)

Séjours en villes et en pays (4 catégories)

1. Villes où je suis demeuré le plus longtemps: ex-aequo, Lima et Quito: 14 jours chacune.
2. Pays ou je suis demeuré le plus longtemps: Pérou, 44 jours (en trois séjours).
3. Ville où je suis resté le moins longtemps: Ica: 4 heures (en deux séjours!)
4. Pays où je suis resté le moins longtemps: Brésil: 5,5 heures.

Jours et nuits (5 catégories)

1. L'hotel le plus luxueux du voyage: Ex-aequo: Le San Isidro de Pisco et El Colonial del lago de Copacabana.
2. L'hotel le moins luxueux du voyage: Ex-aequo: Le lit en sel du Salar d'Uyuni et La Posada Yanque dans le Colca Canyon.
3. Endroit où j'ai passé le plus de nuits sans lit: Les autobus... 14 nuits!
4. Moment le plus long sans un lit, tout court: 3 jours et deux nuits, entre Santiago et Lima
5. Moment le plus long sans un vrai lit: 4 jours et 4 nuits, aller-retour la Paz-Uyuni plus trek dans le Salar.

Les transports awards (7 catégories)

1. Trajet ininterrompu le plus long: Santiago del Chile - Arica: 28 heures.
2. Trajet interurbain le plus court: Salta-Cafayate, 3h.
3. Trajet le plus confortable: Ex-aequo: Le bus de nuit Puerto Iguazú-Buenos Aires, et le long trajet Santiago-Arica.
4. Trajet le plus inconfortable: Ex-aequo: Bus de nuit Potosi-Tarija et le bus de nuit La Paz-Uyuni.
5. Trajet le plus mémorable: Bus Arequipa-Cusco, avec le blocus et l'heure et quelques de marche au petit matin. (Une mention honorable au premier trajet Cusco-Puno, avec son blocus à lui aussi, et devoir crier "Viva la Huelga!" pour le traverser).
6. Trajet interurbain terrestre le plus dispendieux: Bus Santiago-Arica, 28 h pour 81$. (Approx. 3$/h)
7. Trajet interurbain terrestre le moins cher: Quito-Huaquillas, 12 heures pour 10$. (Approx. 0.83$/h)

Les comida awards (10 catégories)


1. Meilleure bière: La Cusqueña, Cusco.
2. Meilleur toast (pain grillé): Le Roma, Chiclayo.
3. Meilleure viande: Le filet mignon sur Lavalle à 14 pesos incluant bière, Buenos Aires.
4. Meilleure pizza du continent: Le Tomato, Quito
5. Meilleurs cafés locaux: L'Argentine, pour l'ensemble de son oeuvre!
6. Repas le plus original: Cuisine pré-Inca, viande d'alpaca, Arequipa.
7. Meilleur déjeuner inclus: Jardin Escondido, Vilcabamba.
8. Meilleur déjeuner non-inclus: Tres medialunas y cafe con leche por 5,10 pesos, Tucúman.
9. Meilleur resto: Le 2 Nations, Cusco.
10. Déjeuner le plus décadent: Bagdad Café, Cusco.
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Adios Quiteños

Une dernière journée à Quito... et retour au Canada... Voilà, c'est concret, réel, je prends un avion demain matin pour une longue journée de transport et d'attente: Départ sur Americain Airlines à 8h45 heure locale sur un vol vers Miami, où j'ai une correspondance tardive qui me mènera à Montréal vers minuit, heure de Montréal.
Cet après-midi, comme pour me faire signe de partir, la canadienne (de BC) Nelly Furtado m'a chanté "I'm like a bird" et Mana, le latino, s'est amusé à chanter "Rayendo el sol", haha, la chanson que j'ai entendu pour la première fois lors d'un souper-spaghetti à momo (laval) avant le départ de Mariline, Suze, Max, Nat et les autres pour la Bolivie et qui est demeurée avec moi pour mon premier séjour en Équateur.
Time to go home, then.
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Voici donc quelques photos de quiteños et quiteñas croquées hier (dimanche) et aujourd'hui (lundi), en guise d'adieu à Quito...

Plaza Grande, un membre de la policia national se balade, en uniforme, avec sa copine par la main :-)

À l'intérieur du Palacio del Gobierno (où aucun touriste n'a habituellement accès, hehehe), deux gardes et quelques membres des médias télévisés, en attentes des résultats des élections de l'Assemblée Nationale et des réactions officielles du Président.

Plaza Grande, une dame quechua ne se préoccupe pas des gens autour d'elle, et continue à travailler quelque pièce d'artisanat sur un banc.

Cette autre vieille dame passe un dimanche après-midi a tricotter sur un banc de parc.

Au Palacio del Gobierno, toujours, cette fois-ci avec la garde présidentielle...

Ce soldat qui doit garder l'accès au Palacio del Gobierno semble distrait et en pleine conversation avec une jolie demoiselle... les membres des forces latinos ne sont pas toujours difficile à distraire, il me semble :-)

Dans une rue du centro, les employées de ce kiosque de jus frais s'affairent avec les oranges et les pamplemousses. Je peux vous dire que leur jus de tomate de arbol était un pur délice!


Vendeur de patisseries frites sur le pallier del Covento San Francisco, dimanche midi, à la sortie de la messe.

Plaza Grande, dimanche en début d'après-midi... Une petite famille fait cirer ses chaussures par deux jeunes cireurs de la Plaza. L'enfant-client est particulièrement intéressant du point de vue des classes sociales, non? Il semble appartenir au meme groupe d'age que son cireur...


Un couple flane et regarde les passants sur l'avenida Garcia Moreno, d'un balcon du Palacio del Gobierno.

Quatre membres de la brigade canine parcourrent les rues du Centro et font une pause pour que deux d'entre eux puisse prendre un bon jus fraichement pressé, ça me parait injuste. :-).

Devant la Casa del Artista (notez les sculptures au balcon), un jeune quiteño passe avec sa trotinette.
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Trois conversations

S'il y a une chose qui est parfois surprenante et agréable en voyage, c'est de tomber sur quelqu'un par hasard, et que ce quelqu'un s'avère une personne intéressante avec qui avoir une conversation qui dépasse le "d'où viens-tu-où-vas-tu". Quelques fois, ces voyageurs rencontrés deviennent des amis et d'autres fois, chacun poursuit son voyage de son coté, avec comme seul point commun cette conversation partagée...
Je vous fais part ici de trois de ces rencontres intéressantes que j'ai eues pendant ce voyage. Et je sens que ce billet sera plus long que prévu initialement...

Michelle, républicaine en exil (Vilcabamba-Loja), septembre 2007.
J'ai rencontré Michelle quand elle s'est assise à coté de moi dans le micro qui allait de Vilcabamba vers Loja, au moment de mon départ du sud équatorien la semaine dernière. Michelle est originaire de San Diego, Californie, et elle est ingénieure. Récemment - il y a trois mois en fait - elle a tout quitté pour partir voyager en Amérique du sud. Elle a essentiellement parcouru l'Équateur et une partie du Pérou. N'as pas beaucoup aimé le Pérou puisqu'elle y a rapidement attrapé la turista :-) ... Michelle m'a fait sourire parqu'elle a encore beaucoup à apprendre sur la culture latino malgré son séjour de trois mois ici, ça m'a rappelé mon premier séjour en Équateur...
Ce qui s'est avéré intéresant à propos de notre conversation (l'heure quinze qu'a duré le trajet de bus, dont toute la première partie, sur l'Équateur, en espagnol), c'est la partie où nous avons abordé la politique américaine et les élections présidentielles de l'an prochain (nous avons alors passé à l'anglais). Michelle est républicaine (ou elle l'était avant son départ), elle trouve que le président actuel n'est pas un bon président, ni meme un bon républicain, de toute manière. Elle avait écrit à son parti après les élections de 2004 pour commenter certaines sorties, et elle a recu une réponse pleine de crap la traitant d'anti-republicaine! Elle n'est plus certaine de son orientation politique depuis, mais disons que récemment, Barack Obama semble trouver une voie vers son coeur d'électrice. J'ai bien aimé parler avec quelqu'un qui avait des racines républicaines, sans etre une fanatique religieuse (elle a l'impression que le parti va se détacher un brin de sa branche catholique-forte pour les élections de 2008) ni une grande fan de G.W. Bush (y en a-t-il encore??). J'ai pu parler librement de ma surprise lors de la réélection de Bush en 2004, et elle m'a avoué qu'elle ne croyait pas qu'un président pouvait faire autant de dommage aussi vite aux États-Unis. D'après elle, un pays de cette taille (population) opère son économie et bien peu de gens peuvent atteindre ce coeur du pays, ainsi, peu importe qui gouverne (président), l'économie va relativement bien aller, et le reste va suivre. C'est, évidemment, une vision de quelqu'un d'éduqué et qui a gagné sa vie avec un relativement bon salaire, donc à prendre avec perspective. Les pauvres qui dépendent du peu de programmes sociaux américains pensent probablement différemment. Mais Michelle avoue que cette présidence-ci a été catastrophique. Nous avons aussi abordé l'aspect du controle et de la présentation de l'information; elle avouait trouver que FoxNews avait une manière de présenter les nouvelles (a show) qui influencait les gens, donc les votes, en faveur des républicains, principalement. Elle croit par contre que les américains ont accès à de la bonne information, une conviction que je ne partage pas avec elle. Un bémol a été apporté à cette croyance, en ce qui concerne les armes de destruction massive que l'on devait trouver en Iraq. Elle spécifie toutefois qu'il y a encore aujourd'hui des gens aux É-U. qui croient en leur existence (wow!). Enfin, nous avons aussi parlé un peu de son gouverneur, A. Schwarzennegger, qui est un républicain, mais libéral (puisque Californien) et qui n'a que peu à voir selon elle avec le succès relatif de l'économie californienne depuis son entrée au pouvoir.
Ces discussion m'ont permis de mieux comprendre qu'en fait, une grande partie de l'électorat américain se défini en terme de parti, républicain ou démocrate, et que peu importe le candidat en lice ou les enjeux ou les positions, la grande majorité des américains votent avec leur parti, point. Et que la remise en question de l'appartenance à ce parti est une procesus rare et long. C'est un phénomène que l'on retrouve beaucoup moins au Canada, non? Et certainement beaucoup beaucoup moins au Québec, d'après moi.
Pour le moment, Michelle poursuit ses explorations sud-américaines et ne sait pas quand elle rentrera dans son pays. En fait, elle s'informe sur les possibilité de rester en Équateur, de s'installer au Panama ou au Costa Rica... (Elle m'a demandé mon avis sur les trois pays... je lui ai recommandé le Panama, vu son profil) ... mais il s'agit d'idées à plus long terme... puisqu'en ce moment, elle n'éprouve pas du tout le désir de rentrer aux États-Unis.


Bruno, l'écrivain aubergiste (Lima), juin et septembre 2007.

J'ai rencontré Bruno dans d'étranges circonstances et ce ne sont pas tant les conversations que j'ai eues avec lui que je veux vous raconter ici, mais ces circonstances.
J'étais à Lima, dans une auberge, où j'avais une simple chambre avec salle de bain à partager sur le pallier - pallier qui était en fait le toit de l'édifice. J'y étais depuis quelques nuits déjà, et tout allait bien, et je devais y accueillir Sophie et Martin à leur arrivée à Lima, en transferant dans une chambre triple.
L'anecdote se passe donc en pleine nuit, précédent le jour de leur arrivée supposée.
Je suis réveillé vers 5h du matin par une conversation entre un homme et une femme qui se déroule directement dans ma porte. Il s'agit d'un petit hotel pour voyageur sur un budget serré, donc peu d'isolation, surtout sur le toit. J'ouvre ma porte pour aller aux toilettes, pensant que le couple (visiblement un peu émeché), va se déplacer, mais non... Une fois de retour dans ma chambre, ils continuent ce qui n'est pas vraiment une conversation, si vous me suivez. J'ouvre donc la porte en demandant de faire moins de bruit ou d'aller ailleurs. La fille (une blanche, anglophone langue première) me répond par des incongruité et il m'apparait évident qu'elle est très saoule, ou bien droguée. Le gars, un latino, a l'air un peu moins amoché, et plus en controle. Ca sent pas très bon, mais qui suis-je pour juger et me meler des affaires des autres? Malheureusement, ils ne foutent pas le camp, malgré mon insistance (en anglais et en espagnol) et après un moment, je crois que la fille n'a aucune volonté, elle ne comprend rien de ce que je lui dit,e me raconte n'importe quoi. Il semble que se soit elle qui ait une chambre dans l'auberge, mais elle ne comprend pas que je lui demande d'y aller faire ce qu'elle veut avec son latino en autant qu'ils me foutent la paix!
Je décide alors d'aller prévenir le gardien de nuit, moitié pour m'assurer que la fille va etre ok, moitié pour avoir la paix et pouvoir continuer à dormir. Je le trouve en bas, au rez-de-chaussé, il s'agit d'un kid. Je lui explique la situation et lui demande de venir avertir le couple d'aller dans leur chambre, puisque l'un d'eux doit bien avoir une chambre dans l'auberge, non? Il monte avec moi, et une fois en haut, je "trouve" le couple caché derrière ma chambre, le gars tenant sa main sur la bouche de la fille. Je n'aime pas ca. Je parle donc avec la fille alors que le kid tente de raisonner le gars. Rien a faire, elle ne comprend rien. Je lui demande si elle est droguée, elle me repond non. Je lui dit qu'il existe des drogues que l'on ne prend pas nécessairement consciemment, qu'elle a peut-etre été droguée... Elle m'assure qu'elle en connait plus sur le sujet que moi. Je trouve sa réponse réconfortante, puisque je ne pense pas qu'une personne ayant été droguée réagisse de la sorte. Le kid m'assure qu'il prend les choses en main et me dit bonne nuit. Je referme ma porte, mais reste à l'écoute un moment. Quelques minutes passent, puis toujours la voix de la fille (assez saoule pour parler trop fort) et du kid. J'ouvre finalement la porte une fois de plus, et le kid et la fille m'assurent que tout va bien, qu'ils ont enfermé l'autre gars dans un débarras à coté de ma chambre sur le toit! Enfermé? What the fuck is going on? Soit le gars a une chambre, soit non? Pourquoi l'enfermer dans un debaras?
Anyway, j'entends déjà le gars se débattre à coté, et il finit par s'extirper de son cachot par une fenetre... Puis, à le voir parler avec le kid, je réalise qu'ils se connaissent. Le kid me dit de retourner me coucher, qu'il s'occupe de tout. Je ferme donc ma porte, sans etre trop certain de la suite, mais bon, tout le monde semble s'en aller et le silence reviens. Je dors donc une heure et quelque et me lève vers 7h, croyant laffaire derrière moi.
Alors que je me dirige vers le petit resto (lui aussi sur le toit) pour le déjeuner, je revois mon kid, qui arrose des plantes... et le gars de la veille, qui passe le balai! Shit, le gars travaille pour l'auberge. L'affaire s'explique pas mal, non? Sauf que le gars me regarde d'un oeil mauvais et j'aime pas ca. Après tout, rien ne me dit qu'il n'ira pas farfouiller dans mes affaires, s'il a accès aux clefs.
Entre Bruno, qui se matin-là, est en charge du service au resto. Je lui demande si je peux lui poser une question, et l'intéroge sur l'identité du gars qui passe le balai. À son regard et sa réponse ("Bon, qu'est-ce qu'il a encore fait?"), je comprends que j'ai mis le doigt sur quelque chose de sensible. Je dis donc à Bruno que je ne cherche pas de problèmes et que je veux juste m'assurer que mes affaires - et mes amis qui s'en viennent ce jour là - seront en sécurité à l'auberge. J'apprends de Bruno que la gars s'appelle Aristoteles, que le kid s'apppelle Nelson et qu'il s'agit de deux des neveux du propriétaire. Aris a déjà remarqué que je parle longuement avec Bruno, en les regardant de temps en temps, donc il est trop tard pour reculer. J'explique donc à Bruno ce qui s'est passé, en gros, et il appelle le proprio (qu'il appelle aussi son oncle, puisque le proprio s'est ocupé de Bruno à la mort de son père, gee, le gars est l'oncle de tout le monde, ici?). Le proprio qui veut me rencontrer avec Aris et Nelson, ça se pimente... :-)
Avant la rencontre, je vais directement vers Aris qui est allé voir Bruno (l'air inquiet, ce qui est parfait pour moi). Je me présente à Aris en lui disant que pour moi, si la fille est ok, l'incident est clos et je veux juste etre certain que moi et mes amis n'auront pas de troubles ici. Il a l'air attéré par l'idée que la fille ne soit pas ok ou que mes affaires soient en danger, il m'assure que je n'ai rien à craindre, que non, il n'a pas accès aux clefs, qu'il avait trop bu, qu'il regrette, etc. Well, c'est presqu'autant un kid que l'autre (je dirais 18-19 ans)... L'oncle se pointe et veut des détails sur l'incident. Je laisse Aris parler. Il mentionne qu'il a bu dans un bar, a ramené une amie à l'auberge et que Nelson l'a laissé passer et qu'ils m'ont dérangé... Le proprio dit qu'une fille qui revient avec toi en pleine nuit et qui a bu, c'est pas une amie mais une pute, je retiens un sourire. Nelson confirme la version d'Aris, en ajoutant l'heure, une heure du matin. Je retiens un autre sourire. Quand le proprio me demande si c'est ca l'histoire, je dis simplement: Si, mas o menos. L'affaire trouve donc une conclusion rapide lors de laquele le proprio passe un savon à mes deux bozos sur leurs responsabilités et nous quitte. Aris et Nelson me remercient énormément et, pour le reste de mon séjour, se mettront en quatre pour que je sois heureux à l'auberge (m'offrant meme le déjeuner gratuit ce matin-là).
Par la suite, j'ai eu plusieurs conversations avec Bruno, en un mélange d'anglais et d'espagnol, puisque notre niveau de langue érangère respectif était à peu près le meme. J'ai appris que Bruno était écrivain, et que ce travail dans l'auberge de son "oncle" était parfait pour lui, puisqu'en plus de l'argent amassé, il avait le loisir dutiliser les ordinateurs du café internet de l'auberge pour taper ses manuscrits. Bruno n'a pas d'ordinateur personnel. Il a publié cinq livres déjà, et j'ai acheté le cinquième, un court roman, que je lirai bientot... Ainsi, depuis, je suis resté en contact avec Bruno, et j'ai meme pu le revoir lors de mon récent passage à Lima, puisque j'ai décidé d'aller au meme petit hotel.
Anecdote amusante: Bruno m'a reconnu dès le premier matin, mais Nelson et Aris n'ont pas semblé me replacer... jusqu'au jour où Suzie est partie et que je me suis pointé seul au resto pour déjeuner, on dirait qu'il y a alors eu un clic dans leur tete!
Voilà, longue relation (meme sommaire) d'une aventure nocture sur un toit d'auberge de Lima, mais que je trouvais intéressante puisque finalement, elle aura abouti à ma rencontre avec Bruno.

Tali, l'exception culturelle (Puno-Copacabana), juillet 2007.
Ok, cette portion est en troisième, comme ca, si j'ai perdu tous mes lecteurs, je n'aurai pas à me justifier par la suite. Le sujet est délicat, ca fait des semaines que je remets le billet, j'avais cru ne pas en parler, tout simplement, mais bon, voilà, ma conversation avec Tali tombe directement dans le sujet principal de ce billet. Et cette conversation m'apparait importante sur le sujet, alors j'en parlerai.
Je ne commencerai pas par me justifier sur le sujet majeur de cette portion de billet: le racisme.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas raciste. Les autres, croyez-moi sur parole, ou arretez de lire immédiatement. (Je préviens d'ailleurs les commentateurs anonymes que s'ils veulent me traiter de raciste ici, ils sont libres, je vais simplement me sentir ausi libre de refuser la publication de leur commentaire. Ce blog est ouvert mais personnel, et je ne publierai que les commentaires articulés et signés).
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J'ai rencontré Tali lors d'une excursion sur les Iles flottantes du Lac Titicaca au Pérou, en meme tems que quatre filles de Vancouver et quelques autres voyageurs. Elle m'est apparue sympathique, nous avons parlé un peu, mais sans plus, puis nous sommes laissés sur un au-revoir lors du retour du bateau vers Puno. Or une heure trente plus tard, alors que je prenais place dans le bus Puno-Copacabana-La Paz, elle s'installait à coté de moi dans le bus pour le trajet Puno-Copacabana.
Ainsi, dans les heures qui suivirent, nous avons eu une conversation des plus intéresantes, et qui pour moi, a été fascinante, meme, puisqu'unique en son genre. Tali était devenu une exception culturelle.
En voyage, on rencontre des gens de l'endroit visité ainsi que d'autres voyageurs ou immigrants. Ainsi, au fil des voyages et de mes résidences en BC ou en Équateur en plus du Québec, j'ai croisé dans ma vie des gens d'un peu partout, et de plusieurs origines également. J'ai la prétention d'avoir des amis blancs, noirs, orientaux, latinos, du moyen-orient, des amis anglophones, francophones, japonnais, espagnols, libanais, iraniens, chinois et j'en passe. Certains sont de bonnes connaissances, d'autres des amis de pasages, et d'autres des amis très proches. Ce sont les personnes et non leur origine ou leur couleur qui m'intéressent. Et une chose qui est universelle, c'est bien l'intelligence et l'ouverture d'esprit. Une autre, c'est la connerie. On trouve des gens intelligents et des cons partout dans le monde, voilà. C'est mon opinion générale sur le monde.
Mais.
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(ok, ca commence à etre plus glissant, mais coup donc, c'est une des réalités du voyage)
Mais jusqu'à ma rencontre avec Tali, jamais je n'avais rencontré de voyageur originaire d'Israël qui soit sympathique ,ou avec qui on pouvait avoir une conversation intelligente. Voilà.
Je ne voudrais pas ici avoir l'air de généraliser, mais coup donc, j'en ai rencontré plusieurs, été témoin de plusieurs événements et anecdotes, et s'il y a une chose qui ressortait toujours (pourtant impossible à isoler avec n'importe quel autre groupe de voyageur d'une origine commune), c'était un antipathisme incroyable.
La première fois qu'un autre voyageur m'a dit une chose pareille (car c'est un fait conu par tous les voyageurs indépendants), j'ai été étonné d'un commentaire aussi raciste de la part d'un voyageur qui devait etre ouvert d'esprit, alors vous pouvez aussi etre surpris de mon commentaire.
Ce qui se passe, c'est qu'il semble que la plupart des Israëliens font un grand voyage dans leur vie de jeune adulte. Ils ont tous (tous ceux que j'ai rencontré, et ca monte à un bon nombre, aussi important que les voyageurs de pratiquement n'importe quel pays, à part peut-etre les Francais et les Allemands, qui voyagent beaucoup), ils ont tous, donc, une attitude très peu respectueuse des gens qu'ils visitent, ou des autrs voyageurs, ils sont tous arrogants et impertinents et très impatients. Jusque-là, c'est pas si pire, quand on y pense, ce sont juste des traits de caractères communs.
Évidemment, ca devient plus énervant quand dans un bar, un Israëlien entre et commande illico et se plaint une minute plus tard de ne pas avoir été servi, alors que tous les autres clients attendent leur tour. Mais bon, différence culturelle, j'imagine. Je pourrais fournir beaucoup d'autres exemples, le plus récent étant probablement le petit groupe d'Israëliens qui a littéralement envahi notre refuge du Salar où nous avions le seul petit chauffage du secteur, nous tassant carrément de la source de chaleur! Parmi ce groupe, il y avait la dame qui a carrément insulté Sophie, la trouvant stupide de ne pas parler anglais! Sans parler de ses commentaires sur la stupidité des québécois de ne pas tout afficher en anglais pourles touristes!
Mais je me souviens aussi et surtout du gars qui a mis sa vie, celle de deux guides et nous a tous mis dans le troubles lors de notre tentative d'ascension du Cotopaxi en 2005, en ne respectant pas les règles et en refusant de se soumettre aux demandes des guides une fois sur la montagne. Je pourrais aussi vous mentionner la crise démesurée qu'un autre voyageur d'Israël a fait en étant déçu de l'excursion del Nariz del Diablo, en exigeant un remboursement, et bien d'autres anecdotes ou mésaventures. Je me souviens enfin d'un soir au Guatemala, ou une jolie Israëlienne prenait une bière avec deux américains, et que passé une bonne heure de conversaion, l'un des gars a demandé à la fille pourquoi les israëliens qu'il avait rencontré en voyage étaient tous exigeants, antipathiques, vindicatifs, etc. Elle a ris (d'un rire jaune) en disant qu'ils étaient un peuple fier, elle s'est excusé pour aller aux toilettes... et n'est jamais revenu. Ils l'avaient insulté. On ne parle pas de ce sujet là. S'il existe un tabou en voyage, c'est de parler d'Israël et du peuple avec des Israëliens.
Dernière anecdote: Au Cerro Rico, à Potosi, en Bolivie, les guides indiquent toujours le sang séché à l'entrée des galleries donnant accès aux mines. Il s'agit d'une vieille tradition de sacrifier un lama pour avoir un séjour sécuritaire dans la mine. Or certains guides ayant eu à faire avec des Israëliens souvent, et n'áppréciant pas leur attitude envers les boliviens, font parfois la très mauvaise blague de dire que si vous n'avez pas de lamas à sacrifier... Vous voyez jusqu'où ca va parfois?
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Lorsque j'ai connu Tali, nous étions sur le petit bateau de totora sur le lac Titicaca, et les filles du type qui menait l'embarcation chantaient une chanson en quechua et en espagnol pour se faire donner de l'argent par le groupe de touristes que nous étions. Les petites filles ont aussi chanté en anglais, en allemand et en japonnais, la meme chanson. C'était évidemment over the top, tellement fait pour attendrir les touristes de partout dans le monde... Mais Tali, elle a sourit et offert aux filles de leur enseigner une chanson en Hébreu. La chose a presque décollé, mais il est vite devenu évident pour Tali comme pour nous que les filles voulaient de l'argent, pas apprendre une chanson en Hébreu. Tali a pris la chose avec humour (comme nous tous), mais on voyait qu'elle avait été incommodé, presque insultée, de voir ce manque d'intéret des petites filles pour l'Hébreu.
Plus tard, dans le bus Puno-Copacabana, j'allais donc parler de tout et de rien, de voyages et de culture avec Tali, et ma foi, la conversation allait non seulement s'avérer fort agréable et intéressante, mais Tali allait devenir la première personne originaire d'Israël avec qui j'aurais une conversation ouverte d'esprit.
Pour ce voyageur-ci, elle devenait une exception culturelle.
Tali avait 22 ans quand je l'ai rencontré, elle voyageait en Amérique du Sud pour la première fois, mais avait fait quelques visites en Europe auparavant. Principalement pour des fins éducatives et culturelles: elle avait d'ailleurs visité les camps de concentration en Pologne. La visite faisait partie du programme scolaire. (Étonnant? En fait, je ne sais pas trop que penser de cette information).
Je ne ferais pas ici de psycho-d'ascenseur, mais je dois avouer mon étonnement devant la conversation que nous avons eu dans ce bus. Aucun sujet nous venant à l'esprit ou semblant pertinent à la suite de notre discussion n'a été écarté, aucun. Ceux qui me lisent depuis longtemps connaissent mon amitié pour une certaine libanaise et le fait que j'ai des amis au Liban, et des amis d'amis au Liban. Ces lecteurs connaissent également mon intéret pour la situation au moyen-orient en général, et au Liban en particulier, et comment j'ai condamné l'invasion du Liban par Israel, l 'an dernier. Or avec Tali, nous avons abordé le sujet, avons exprimé nos opinions, avons partagé nos inquiétudes (elle avait des amis dans l'armée Israëlienne qui faisaient parti de l'invasion) et meme si chacun de nous a ses opinions et que l'idée n'était pas de faire changer l'autre d'opinion, le simple fait d'avoir eu cette discussion intelligente, posée et respectueuse a été une expérience fascinante. S'il y avait plus de gens comme Tali en Israël et dans le monde en général, well, les choses seraient certainement dans un meilleur état, non?
Pour conclure, je m'en voudrais d'avoir blessé quiconque ici, mais je trouvais cette histoire intéressante et je trouvais qu'elle méritait sa place sur ce journal de voyage, ne serait-ce que pour prouver que malgré les apparences, malgré la très grande majorité, parfois, on trouve des perles rares, des exceptions culturelles, et qu'elles méritent le meme respect que tous les autres voyageurs.
Évidemment, le respect se gagne et se mérite. J'ai personnellement une forte tendance à respecter les gens qui me respectent, peu importe leur couleur, origine et langue, et qu'on se le dise si on a été froissé par mes propos dans ce billet!
Hugues, de Quito, Octobre 2007.