jeudi 13 septembre 2007

Du brouillard sur Valparaiso et des choix de vagabondage

Comme je le mentionnais dans un billet précédent, j'ai longtemps revé de visiter Valparaiso...
Malheureusement, le destin et les hasards (et les choix) de voyage allaient en décider autrement.
Je me suis bien rendu à Valparaiso... mais Valparaiso avait décidé de se cacher.
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Une parenthèse pour parler des choix de voyage et partager la réflexion qui fait que je n'aie pas pris quelques jours de plus pour retourner voir Valparaiso.
[ouvrez la parenthèse]
Il y a plusieurs semaines, mon amie Suzie est venue me rejoindre (à Cusco) pour que l'on partage une partie de mon voyage ensemble. Son voyage à elle ayant des dates moins flexibles que les miennes, elle devait rentrer au pays avec un billet d'avion à date fixe, et ainsi, disposait de moins de temps et de liberté que moi. J'avais donc deux options devant moi une fois rendu à Santiago; continuer à mon rythme, prendre du temps pour explorer plus à fond la capitale, Valparaiso et le nord en remontant lentement vers le Pérou. Ou bien accompagner Suze vers sa destination finale (Lima) et ré-improviser à partir de la capitale péruvienne.
Dans les deux cas, j'allais perdre quelques opportunités - puisqu'il faudra bien que je revienne au pays à un moment moi aussi :-) et que le temps, meme si on dispose de plusieurs mois, demeure limité malgré les apparences. Ce genre de considération et de décision fait partie intégrante des voyages en indépendant.
Si je restais, j'allais pouvoir explorer plus au Chili, mais moins du reste du Pérou et de l'Équateur, duquel je suis parti un peu plus rapidement que j'aurais aimé pour - tiens, choix, justement - rejoindre deux compagnons de voyage qui m'ont accompagné pendant trois semaines à partir de Lima.
Si je décidais d'accompagner Suzie, j'allais rater quelques explorations chiliennes pour concentrer les prochaines semaines sur le nord des Andes, Pérou et Équateur...
Ce qui a pesé le plus dans la balance - outre le désir de poursuivre le voyage en agréable compagnie :-) c'est que je sais déjà que je reviendrai en Argentine, pour explorer plus à fond certains secteurs de cet agréable pays, en revoir d'autres, et ma foi, pour descendre en Patagonie et peut-etre meme en Terre de feu, chose que je n'ai pas été assez fou pour faire en plein hiver, quand meme! :-).
Et ma foi, quand je reviendrai en Argentine, j'en profiterai pour visiter un peu plus le Chili, non? :-)
Voilà.
[fermez la parenthèse.]
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La route de Santiago à Valparaiso offre un doux trajet, qui contraste totalement avec mes expériences équatoriano-péruana-boliviennes. Le bus est confortable, la route est carossable, et il fait un beau soleil dans un ciel d'un bleu sans nuages.
Le trajet doit prendre un peu moins de deux heures, un autre contraste avec les longs et sinueux trajets dans les Andes.
Moins de cinq minutes avant d'atteindre le célèbre port du Chili, le brouillard envahi la route et le soleil disparait derrière ce rideau gris et humide. Nous descendons, et je ne réalise pas que ce brouillard, il vient de la mer, du Pacifique, et qu'il recouvre toute la cote près de Valparaiso, faisant disparaitre la cité sous son épais manteau.
Valparaiso est une ville érigée sur la cote, dans un secteur caractérisé par de petites montagnes. L'ensemble de la ville est construit a flanc de collines, une partie des rues est constituée d'escaliers, et il y a plus d'une quinzaine de funiculaires et d'ascenseurs urbains pour joindre diverses parties de la ville. Valparaiso est aussi caractérisée par ses petites maisons toutes colorées - un aspect typique que l'on retrouve sans plusieurs petites villes portuaires - les marins ayant l'habitude d'utiliser les restes de peintures de couleurs primaires utilisées sur leurs embarcation sur les murs de leur maison.
Le matin de mon arrivée, toutefois, l'épais brouillard recouvre les collines et les quartiers colorés de Valparaiso, enveloppe le port d'une grisaille sombre et humide, et abaisse le ciel à quelques mètres au-dessus de nos tetes, faisant meme disparaitre le haut des édifices du centre-ville.
Et ce brouillard, il n'apporte pas que l'humidité, mais il apporte aussi le froid. Un froid qui vous transperce peu importe ce que vous portez. Et je ne porte pas plusieurs couches - deux en fait - puisque la veille, à Santiago, le printemps étais ensoleillé et chaleureux et que le matin-meme - cinq minutes plus tot, en fait - ce printemps était aussi prometteur que celui de la veille.
Après une heure et quelque à Valparaiso, la déception fait place à un de ces choix de voyage, rien ne sert de visiter la ville alors que l'on ne peut ni la voir ni l'apprécier, alors que le temps pourrait etre utilísé à explorer d'autres lieux... (Un choix difficile, mais que je ne regretterai pas par la suite).
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Je quitte donc Valparaiso après une bien trop courte visite, qui m'aura servi qu'à me convaincre que j'y reviendrai, par un beau jour d'été ensoleillé... et m'aura laissé sur quelques images du brouillard sur Valparaiso.
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"And every road I walked would take me down to [...] Valparaiso"
- Sting, Valparaiso


Un des squares près du terminus de bus, avec en arrière-plan, une des colines qui disparait dans la brume.

Dans les rues, des marchands de fruits et de livres, et les colines embrumées inaccessibles à la lentille de ma caméra.

Port de mer toujours très important, en partie pour la pèche et le commerce du poisson.


Couleurs fades dans le brouillard.
Photo prise à midi, le 7 septembre 2007, à Valparaiso, Chili.
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