dimanche 30 septembre 2007

D'artisanat et d'une dernière visite à Otavalo

Un mot - surtout un prétexte à publier quelques photos d'Otavalo - sur mon ultime visite au marché d'artisanat du samedi, à Otavalo, situé dans la petite ville du meme nom, à quelques heures au nord de Quito.
Évolution.
Otavalo est célèbre pour son marché d'artisanat depuis des décennies. Aujourd'hui, le marché est bien différent de ce qu'il devait etre il y a 30 ans, par contre. Le mercado d'Otavalo, aujourd'hui, s'adresse essentiellement aux touristes venus acheter des produits d'artisanat.
J'avais visité Otavalo à deux reprises en 2004, puis une autre fois en 2005. Ma visite d'hier était donc ma quatrième à ce marché d'artisanat. J'ai ainsi pu voir quelques différences dans le marché, noter son évolution au fil des 4 dernières années.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est que le marché - déjà un des plus importants de l'Amérique latine - a encore grossi! Il prend sa source à la Plaza de los ponchos, au centre de la petite ville. Comme la Plaza n'est pas suffisante pour accomoder tous les artisans, les rues donnant sur la Plaza se remplissent de kiosques de chaque coté. Le samedi, les véhicules ne circulent pas dans les rues donnant sur la Plaza. Or, depuis ma première visite, j'ai constaté que le marché s'est étendu à d'autres rues, bien au-delà de la Plaza. On rejoint maintenant l'église, à 6 rues de la Plaza de los ponchos. Et ce n'est pas qu'une ligne droite, le mercado s'étend maintenant sur toute une grille de rues autour de sa Plaza d'origine.
Il est amusant (mais normal) de constater que j'ai pu reconnaitre certains kiosques, certains artisans, meme, qui sont toujours au meme emplacement depuis des années. Incidemment, le mercado a beau avoir pris de l'ampleur, la plupart des meilleurs deals et de la meilleure qualité de produit s'effectue pres de son épicentre, voir dans la Plaza elle-meme.
Aussi, il faut reconnaitre l'effort de la municipalité dans l'amélioration de la petite ville; les trottoirs ont été refaits entièrement (en pavé uni de trois couleurs, très joli), les croisements menant du terminus de bus à la Plaza ont également été rénovés. Bref, Otavalo se refait une beauté, et meme si la ville n'a guère à offrir au visiteur à part le marché, au moins, ca a l'air moins délabré que lors de mes premières visites.
Enfin, comme le marché est devenu une petite ville en soit au centre-ville le samedi, il y a beaucoup de riverains-profiteurs qui s'installent en périphérie avec de la scrap qui n'a aucun rapport avec l'artisanat en tant que tel; vendeurs d'espadrilles à 4$, de piles "Duwacell" (hum) et toute une panoplie de camelote qui ne font qu'encombrer les rues de mon point de vue, mais dont les latinos rafolent. Il faut dire que ce genre de commerce informel est très utile quand vient le temps d'acheter quelque chose dont vous avez besoin à bas prix... Cadenas, coupe-ongles, etc...
Les prix et le marchandage.
Je dois aussi mentionner que depuis ma visite de 2004, il me semble que les prix ont grimpés à Otavalo. Pas d'une très grande marge, toutefois, alors j'imagine qu'une part du phénomène relève de l'inflation normale, mais il y a plus. La popularité du mercado, et la propension de cxertains touristes à trouver que rien n'est très cher, fait en sorte que plusieurs visiteurs achètent carrément les produits au prix annoncé par l'artisan. Il faut comprendre que culturellement, le marchandage fait partie de la vie à Otavalo.
Le fait que vous trouviez des centaines de kiosques - plusieurs n'étant que des boutiques informelles de gens qui achètent l'artisanat auprès des memes fournisseurs - dont des dizaines offrent le meme genre de produits, voire les memes produits, vous aide à négocier et marchander les prix. Et c'est ce qu'on attend de vous. Certains commercants ne donnent pas de prix, ils vous demande combien vous voulez payer et la discussion part de ce point.
Sinon, un marchand vous annonce un prix mais ne s'attend jamais à vous vendre l'article à ce prix sans marchandage. Il y en a qui annoncent meme deux prix d'entrée de jeu, genre : "Oh, ca, c'est à 10$ mais je vous le fais à 8$"... À vous de voir la suite et de voir combien vous etes prets à offrir pour l'article. Si tous les visiteurs disent, "Wow, 8$, merveilleux, d'accord", alors l'artisan passera le mois suivant à : "Oh, ca, c'est à 13$ mais je vous le fais à 11$"... en espérant alors le vendre 8$ après négociation. Car en démarrant à 10/8$ la première fois, il croyait que vous alliez offrir 5$ et que la négociation vous mènerait à une entente aux alentours de 6,50$. C'est un peu un jeu qui est attendu et compris à la fois par les marchands et les visiteurs.
Je ne dis pas d'outre-marchander et de tenter d'obtenir un produit de 10/8$ à 2$, faut pas exagérer. Remarquez, Otavalo a une vaste clientèle alors les marchands ne sont pas désespérés et ne vous vendront pas un article à un prix qu'ils trouvent trop bas. Mais il est étonnant de voir leur réaction après une demande de prix qui vous fait dire Merci, au-revoir. J'ai vu un petit masque Inca en jade et me souvenais en avoir acheté un grand en 2005 à 10$. Je demande à combien est le petit, on me dit 12$. Je dis, "Haha! Gracias" et quitte le kiosque. L'artisan - ayant évidemment gonflé ce prix au maximum - m'a alors lancé: "Je peux le faire à 10... 8... 7$, 7$". Je ne suis pas revenu sur mes pas. Cinq mètres plus loin, j'en trouvais un autre, dont le prix demandé était 9$ et que j'ai fini par payer 5$ sans trop d'efforts de négociation...
Une comparaison.
Otavalo est certainement un des marchés d'artisanat les plus intéressants que j'ai visité. Sa grande force repose sur les textiles, toutefois. Il y a d'autres genre d'artisanat; gravure, sculpture, peinture, bijouterie, et on trouve d'excellentes affaires dans ces domaines, mais ses textiles demeurent le deal à faire ici. Coté bijoux, le paradis en Équateur est à Quito, au Mercado La Mariscal, jumelé avec le merveilleux petit mercado du Parque Ejido, le week-end.
Sinon, La Paz demeure l'endroit où trouver des choses incroyables, et demeure le mercado d'artisanat le moins cher que j'ai visité en Amérique du Sud.
Si on étend notre spectre à toute l'Amérique Centrale, alors Chichicastenango au Guatemala remporte la palme pour la qualité et les prix de ses articles. Je m'en voudrais d'oublier le marché informel que l'on trouve à Chitchen Itza, une surprise de qualité et bas prix pour un site aussi fréquenté et populaire auprès de touristes (les prix étant 5 à 10 fois plus bas que ceux pratiqués à Cancún et Playa del Carmen, pour les memes articles).
Enfin, si vous avez un peu plus de budget, alors Cusco est la ville où trouver de toutes sortes de chose de très bonne qualité. Les prix à Cusco, par contre, sont un peu plus élevés que ce que vous pourrez trouver à Chichi, la Paz, Quito, Chitchen ou Otavalo. Mais, évidemment, chaque région a ses traditions, ses produits, ses couleurs, et les produits que l'on trouve à un endroit sont souvent impossibles à trouver ailleurs.
Car on a beau faire des bonnes affaires à Otavalo ou ailleurs, il faut faire attention à la qualité. (Les T-shirt en Équateur, par exemple, sont de faible qualité, alors que ceux vendus en Bolivie ont une forme de T réelle et rigide qui ne fait un T-shirt inconfortable).
Photos.
Anyway, lors de mes premières visite à Otavalo, je n'avais pas emporter de caméra avec moi. En 2004, je ne disposais que de caméras jetables et de peu de budget de développement, donc je ne prenais que peu de photos. En 2005, ma visite à Otavalo avait pris place après le vol de mon appareil au Costa Rica. Ainsi, voici mes premières photos prise avec une totale liberté au mercado d'Otavalo.
Si j'avais besoin d'un argument pour convaincre ma mère de venir visiter l'Équateur, ces photos feraient le travail sans meme avoir besoin de les commenter! :-)


À l'entrée de la Plaza de los ponchos, là où les vendeurs de bouffe laissent places aux vendeurs de textiles.

Si vous avez une fringalle, il y a une sorte de patio de comida informel le long de la Plaza. Vous pouvez aussi acheter quelque graminé; riz, maïs, etc, en vrac, directement sur place.


Une des rues avoisinantes (quelques travaux ont laissé des petits tas de briques et roches, ce qui n'a pas empeché les riverains d'installer leur kiosque) avec des kiosques moins formels et moins organisés.

Une autre rue qui donne directement sur la Plaza (photo prise dos à la Plaza). Ici, à part quelques vendeurs de bijoux, on apercoit également un kiosque où on fait frire des bananes et des épis de maïs.

Un des secteurs du mercado d'artisanat principal, avec un large spectre de produits.


Près du centre de la Plaza de los ponchos, autres produits (principalement du textile) offerts aux visiteurs.
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