samedi 15 septembre 2007

De santé et de voyages

Voici un billet sur le genre de choses que je n'aborde généralement pas en voyage. En partie parce que c'est pas très joyeux, en partie pour éviter d'inquiéter les gens (c'est fou ce qu'on fait attention à ce qu'on publie sur un blog de voyage quand votre mère le lit régulièrement! :-)))) ...
... et en partie parce que je consacre généralement mon précieux temps-internet aux choses vraiment intéressantes. Ce qui suit fait par contre partie des voyages comem de la vie, alors...
--
Comme je l'ai mentionné dans un précédent billet, je demeure à Lima pour quelques jours, le temps de prendre du repos suite à une petite intoxication alimentaire. L'affaire me forcera à oublier quelques visites prévues plus au nord, mais en meme temps me fait vivre ici des expériences que je n'aurais pas vécues autrement.
--
Ce qui m'amène à vous glisser un mot sur la santé en voyage en général, et la mienne en particulier :-)
En fait, quand on pars pour des longues semaines ou des mois, il est quasi impossible de ne pas éprouver à un moment ou un autre, quelque problème. Ils sont souvent mineurs, mais font partie de la vie. Meme en restant à Montréal, qui n'attrape pas une grippe, un rhume ou une bronchite de temps en temps? Bon, d'accord, il est rare d'attraper une turista ou la malaria à Montréal ou Paris, je vous l'accorde, mais n'empeche...
Fin mars 2003: Londres, Angleterre. Hugo a une petite grippe, puis fait de la fièvre, ce qui le cloue au lit pendant une journée entière (couché dans un dortoir du Dover Castle, un hostel très abordable du south bank)... Je me souviens que le lendemain soir, mon amie Suzie m'ammenait visiter une partie du superbe Tate Modern Museum, et que je me promettais d'y retourner un jour (projet qui reste encore à concrétiser, tiens, je prends des notes).
Deux jours plus tard: Bruxelles, Belgique. La fièvre est tombée complètement, mais l'humidité et le froid de Bruxelles font empirer la grippe. Un médecin est appelé, il vient à l'auberge (le Brel, partie du réseau Hosteling International) et pour quelques Euros, diagnostique une bronco-pneumonie, qu'il me propose de traiter aux antibiotiques (amoxiciline). Le traitement fait effet et Hugo continue son voyage...
Mi-juillet 2004: Quito, Équateur. Hugo a une petite grippe depuis une semaine, puis après avoir commencé à saigner du nez, puis à cracher du sang en toussant, fini par etre terrassé par une forte fièvre. Après un traitement infructueux improvisé par la mama de la maison où j'habite (un thé à la cannelle et à l'aguardiente, un alcool de canne à sucre: je déconseille fortement), je m'effondre sur mon lit. Quand je cesse de leur parler espagnol, les gens de la maison appellent un médecin, qui vient à la maison, et qui, pour 10 $ US, diagnostique une bronco-pneumonie (je suis abonné, semble-t-il). Quelques capsules d'amoxiciline et un anti-fiévre plus tard, je prends la route pour Baños.
A mon retour au pays, début d'aout, j'ai encore une petite douleur au poumon, douleur qui aura disparu un mois après la visite du médecin à Quito.
Il s'agit de deux exemples un peu durs, mais qui doivent etre monnaie courante pour qui voyage pour une longue période de temps.
Récemment, mon amie Suzie en a d'ailleurs fait l'expérience, puisqu'elle a attrapé une vilaine grippe en Argentine, qui a finalement dégénéré en pharyngite-laryngite/sinusite-allouettite. Cette fois-ci, j'ai joué au docteur (hehehehe, elle était trop tentante) et lui ai prescrit l'amoxiciline moi-meme!
Ne vous en étonnez pas, puisqu'en Argentine, le pharmacien est apte à vendre des antibiotiques sans l'avis d'un médecin. Nous nous sommes donc simplement pointés à la pharmacie, nous avons décrit les symptomes et mon diagnostic, et la pharmacienne nous a vendu les antibios sans poser plus de question, ni meme observer la patiente de plus près d'ailleurs. J'ai demandé carrément trente comprimés de 500 mg, pour un traitement de 10 jours à raison de 500 mg aux huit heures. Et voilà.
Le surlendemain, Suzie filait déjà beaucoup mieux.
Ceci expliquait quelque chose que j'avais trouvé intriguant lors de ma bronco-pneumonie en Équateur. Le médecin m'avait prescrit les antibiotiques, et j'avais été incapable de les trouver tous dans une pharmacie de Quito, j'avais donc acheté tout leur stock (environ 10 comprimés, assez pour 3 jours, donc), et ils m'avaient laissé ma prescription pour pouvoir acheter le reste ailleurs. Ce que j'avais fait à Baños. Mais à Baños, avec la prescription en main, j'aurais aussi bien pu acheter toute la prescription... et ils me l'avaient laissé aussi, donc j'aurais encore pu en acheter plus! J'avais été intrigué par cet aspect des choses, mais je comprends qu'en Équateur comme en Argentine, les antibiotiques (dérivés de la péniciline, au moins) sont en vente libre au comptoir des pharmacies et que ma prescription n'était qu'une indication de ce que je voulais.
Une aure chose intéressante au sujet de certains régimes de santé, c'est leur accessibilité. À Quito, il a été relativement facile de faire venir un médecin à domicile, en l'espace d'une heure ou deux. J'ai eu à payer 10$ pour la visite mais quand meme! Idem pour Bruxelles...
En Argentine, nous nous sommes fait dire que la visite en clinique privée coutait de l'argent (25 pesos, soit environ 8,50$ CAN) mais que la visite à l'hopital était gratuite pour tous. Euh, et les étrangers? Gratuite pour tous, tous tous tous, c'est ca l'Argentine. Des décennie de politiques de gauche, le péronisme avant tout le reste de l'Amérique du Sud et on viendra se plaindre des résultats?
(Tiens, ca me rappelle un commentaire d'Ernesto Guevara dans son Diarios de motocicleta, qui relate son premier voyage en Amérique du Sud. Che, venant de l'Argentine, a visité d'abord le Chili, puis le Pérou et les pays du nord. Lors de son passage au Chili, il notait durement le systeme de santé chilien, notant les carences diverses. Après son voyage, en revisant ses notes, il préciserait que malgré ce qu'il en avait noté, le systeme chilien était nettement suppérieur à celui des autres pays visités, et que c'était la comparaison avec l'Argentine qui l'avait fait se montrer si dur lors de son passage sur place. Rappel: le passage d'Ernesto Guevara au Chili remonte au début des annés 1950).
--
Enfin, je terminerai en remerciant les dieux Gravol, Immodium et Gatorade, entre autres déités qui ont répondues à mes prières récentes. Car on a beau se dire que chaque pays a son systeme de santé en cas de panique, rien ne vaut une bonne préparation pré-départ... J'ai donc toujours avec moi un medical-kit assez volumineux et assez diversifié.
Malheureusement, au Canada, il n'est pas possible d'obtenir de l'amoxiciline sans symptome, juste au cas où! :(
--
Je m'en voudrais d'oublier Knorr, qui fait une excellente soupe poulet-nouilles en sachet, et qui joue aussi un role important dans mon appréciation du systeme de santé péruvien...

:-)
--

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.