vendredi 21 octobre 2016

Les grandioses édifices de la rue Wellington

Au centre-ville de Sherbrooke, nous avons parcouru la principale rue commerciale, la rue Wellington.

La première chose qui frappe sur la rue Wellington, c'est malheureusement le calme... Pour une grande avenue commerciale, c'était pas mal désert, même par un splendide samedi après-midi... On note toutefois avec plaisir de vieux édifices avec marquises et enseignes à l'ancienne, ce qui donne un charme particulier à l'endroit.

La plupart de ces immeubles semblent dater du début 20e siècle, et ont su conserver pour la grande majorité, une grandeur certaine.

Quelques détails architecturaux n'ont rien à envier aux édifices plus connus du vieux-Québec ou du vieux-Montréal.

Le théâtre Granada encore en activité offre une programmation variée ; en plus des Dead Obies, de Lisa LeBlanc et du Caboose Band, ils affichaient aussi un spectacle de Louis-Jean Cormier, et, quelques jours après cette photo, le mouvement politique "Faut qu'on se parle" y tenait une rencontre publique.

Autre magnifique immeuble, très élégant avec ses lucarnes et son toit de cuivre en mansarde.

L'hôtel de ville, tout au bout de Wellington - et que l'on voit ici à travers des couleurs automnales - est un grandiose édifice, qui ne rougirait pas devant plusieurs parlements régionaux. On notera de part et d'autres de l'escalier principal, des bannières demandant la libération de Raif Badawi, et proclamant celui-ci citoyen de Sherbrooke.

Enfin, dernier mais non le moindre, le "His majesty' building" (Ça ne s'invente pas), nous rappelle, comme le font également les noms de rue et quelques églises anglicanes, que Sherbrooke a aussi un riche passé et historique anglais.
Je n'avais pas remarqué, lors de mon premier passage, l'édifice de sa majesté (notez le masculin, indiquant que l'immeuble date de l'époque de George VI), mais j'en avais capté l'entrée de côté, en dérobé:

On ne peut donc que déplorer l'absence d'une foule de passants et d'activités sur Wellington, sans trop comprendre pourquoi les gens préfèrent les centres commerciaux tout aussi banal et semblables les uns que les autres à une rue aussi distinctive que charmante. Heureusement, il y a sur Wellington encore plusieurs commerces, dont une bonne partie de beaux commerces locaux et indépendants, ce qui donne espoir pour le futur de cette rue à ne pas manquer si vous passez par Sherbrooke.
--

mercredi 19 octobre 2016

Ma chère Brooke...

J'étais à Sherbrooke il y a quelques jours (oui, je sais, le titre de ce billet est un jeu de mot facile, je l'ai fait en clin d'œil à mon ami Christian Martin, auteur des Cantons de L'Est et grand amateur de calembours devant les terres nelles :)

J'ai été charmé par plusieurs aspects du centre-ville de Sherbrooke, une ville que je n'avais visité qu'à une reprise dans le cadre d'un salon du livre un peu loin du centre à la fin des années 90.
Notre promenade de samedi dernier a débuté le long de la rivière Magog, où les berges ont été aménagées en piste cyclable doublée d'une agréable promenade se terminant au marché de la gare - d'où cet historique wagon touristique.

La rivière est plutôt calme dans ce secteur, favorisant les photos des édifices de la rue King en réflexion de l'autre côté.

Une fois rendu dans la partie centre de la ville - une sorte de pointe qui culmine au confluent des rivières Magog et St-François, j'ai été à la fois étonné et séduit par les nombreux édifices à logement ou se multiplient les balcons et terrasses qui font parfois la moitié du périmètre de l'immeuble.

En traversant la rivière Magog juste avant la gorge qui la voie se jeter dans la St-François, on atterri dans un magnifique quartier aux demeures ancestrales particulièrement bien préservées - et aux églises fort nombreuses (j'en ai noté au moins quatre sur un quadrilatère de quelques rues à peine).

Les couleurs des feuilles à l'automne aidant, l'endroit avait un air bucolique qui respirait la tranquillité.

En revenant sur la pointe du centre-ville, on aperçoit la centrale hydro-électrique érigée sur la rivière Magog, une affaire qui pourrait avoir défiguré l'endroit, mais que la ville a choisi d'intégrer et d'aménager - entre autres avec des passerelles permettant de longer, traverser ou surplomber les installations, y compris le déversoir du réservoir de la rivière - de sorte que l'ensemble est plutôt bien harmonisé avec le reste du centre-ville; une rareté dans le genre. Nous avons donc déambulé au-dessus de la rivière et au-dessus de la cascade du réservoir.

Je conclus ce premier billet - oui, il y en aura d'autres - par cette œuvre sise dans le parc du marché de la gare. Plusieurs pensées et réflexions gravées à même les sièges... J'aime particulièrement celui qui semble tourner en rond sur la chaise en bas à gauche.
--
Le billet suivant sera consacré à la rue Wellington, la main du centre-ville de Sherbrooke.

dimanche 16 octobre 2016

Tous à Laval!

Tous à Laval! est le titre de ma plus récente nouvelle littéraire, qui vient de paraître dans le numéro-événement soulignant la 200e publication de la revue Solaris - plus ancienne revue de science-fiction et fantastique en français dans le monde.
Tous à Laval! est ma 17e nouvelle publiée professionnellement au cours des 16 dernières années et est aussi la 11e nouvelle que je publie dans la revue Solaris depuis mes débuts dans ses pages en 1992 (il y a près de 25 ans!)
Il s'agit d'une histoire de politique-fiction mélangeant science-fiction et espionnage, qui se déroule dans un avenir pas si éloigné, au Québec. Il s'agit d'une nouvelle au titre légèrement ironique et référentiel qui tire ses sources de diverses inspirations (je publierai peut-être un billet à un moment là-dessus cet automne (1) mais le point de départ, similaire pour tous les auteurs au sommaire de ce numéro-événement, était une illustration d'une couverture passée de Solaris (le numéro 187 dans mon cas - voir ci-bas, à droite des extraits). Il y a donc dans ma nouvelle une scène qui se passe exactement dans ce décor - et je rappelle que l'histoire se déroule au Québec!
Bon, assez parlé... afin de vous mettre en appétit, voici deux extraits de cette nouvelle:

Tous à Laval! [extraits]
--
Laval-sur-Mer – Le rêve à votre portée !
Vous rêvez de vivre dans un environnement agréable, de respirer un air de qualité, de profiter de journées ensoleillées sur votre terrasse ? C’est encore possible, grâce au projet de condos de prestige Laval-sur-Mer, un projet unique vous offrant un environnement entièrement contrôlé, 100 % connecté au réseau, à un pas du bord de l’eau. Un des derniers projets de développement à voir le jour sous le dôme, Laval-sur-Mer est un rêve à votre portée. Informez-vous maintenant !
[...............]
L’électrovéhicule autonome emprunte une série de passerelles surélevées et de bretelles en spirale lui permettant de s’extraire de Montréal-centre en contournant le quartier des gratte-ciel. Selon l’écran du véhicule, le trajet vers le pont Viau, sous un ciel gris barbouillé du crachin typique du climat montréalais, ne prendra que vingt-cinq minutes, au cours desquelles Joël se propose de réviser la documentation que lui a transmise Armand, le porte-parole de l’administration lavalloise.
(...)
Passé le pont Viau, le Téauto emprunte le boulevard qui accède à l’entrée de la zone sous le dôme. Joël observe les installations en bordure de cette entrée. Ce sont les points desquels on a la meilleure vue à l’œil nu sur la structure du dôme avant que celle-ci ne s’élève trop.
Du niveau de la rue où il se trouve, les barres minces d’un alliage métallique lui semblent s’élancer vers des hauteurs vertigineuses et ne paraissent pas d’une robustesse suffisante pour supporter une telle structure. Près de la base – ouverte –, les premiers panneaux sont à peine visibles.
Les panneaux du dôme de Laval sont constitués de couches transparentes multiples, dont chacune joue un rôle spécifique : captation solaire, transparence, éclairage artificiel, etc. De plus, chaque panneau est articulé autour d’une des barres géodésiques, ce qui permet son ouverture.
L’électrovéhicule s’engouffre à l’intérieur du dôme et arrête la valse de ses essuie-glaces, devenus inutiles sous la température clémente et contrôlée du dôme.
***

Au sommaire de Solaris 200

Pour marquer cette occasion exceptionnelle, Solaris 200 propose un numéro impressionnant autant par son sommaire que par son imposante composition (240 pages).
Ce sommaire, d'ailleurs, me fait l'honneur et m'accorde le privilège de partager les pages de Solaris 200 avec des auteurs que j'admire énormément, ce qui ajoute à mon plaisir d'y publier moi-même une nouvelle.
Je ne pense pas avoir été en aussi prestigieuse compagnie par le passé dans un sommaire (*), même si, pris individuellement, j'ai presque partagé les pages d'une publication professionnelle avec chacun des auteurs présents.
Francine Pelletier et Jean-Louis Trudel étaient comme moi du Spécial Asimov en 2012 (Solaris 184); Éric Gauthier était présent avec moi au très récent numéro 199; je partageais le sommaire de Solaris 180 avec Yves Meynard, Mario Tessier et Élisabeth Vonarburg - cette dernière m'ayant fait l'honneur d'apparaître au sommaire en ma compagnie à deux autres reprises (Solaris 169 et Solaris 163). Notons que Jean-Louis a lui aussi partagé le sommaire à quelques reprises avec moi, mais dans ce cas, je n'ai que peu de mérite, Jean-Louis est probablement l'auteur le plus publié de l'histoire de la revue!
(*) Bien sûr, nous étions tous réunis pour fêter les 40 ans de la revue il y a deux ans (Solaris 192), mais à cette occasion, il y avait tout de même 40 auteurs au menu, chacun signant une très courte fiction, ce qui représente une situation exceptionnelle, certes, mais différente d'un petit groupe publiant des fictions longues - ce numéro anniversaire étant d'ailleurs la première fois où j'apparaissais au sommaire en compagnie d'Ariane Gélinas.
Notons que mis à part ce numéro (192) anniversaire de Solaris en 2014, ce Solaris 200 représente donc la première publication professionnelle de ma carrière d'auteur dans laquelle j'apparaît pour autre chose qu'une short-short au même sommaire que mon ami Daniel Sernine, un de mes auteurs préférés de SFFQ.
--
(1) Si vous avez lu l'extrait, vous aurez compris qu'un de mes personnages me permet d'inclure le prénom de mon ami Joël, le grand absent de ce numéro historique.
--

dimanche 9 octobre 2016

Pensées illustrées en sortant du métro (Beaubien)

En sortant du métro par le seul édicule de la station Beaubien, à côté de chez moi, on a une chance sur deux (l'édicule ne comporte que deux voies de sortie) de tomber sur ceci:

Cette murale est apparue il y a moins de trois jours. Elle vient s'ajouter aux très nombreuses œuvres qui peuvent être aperçues à moins de 30 secondes de marche de cet édicule autrement quelconque. Voici un bref survol de mes préférées. Notez que les commentaires ne sont pas nécessairement reliées aux véritables intentions des artistes, j'improvise des pensées selon mon humeur du moment.

Billets pour Alep en spécial.

Big sister is watching you.

Ceci n'est pas un pitbull.

Les jeunes cons qui s'emmerdent peuvent bien me tagger, on ne distinguera pas leurs inepties, gnagna.

J'ai cru voir un grosminet (version hardcore).

Hulahup, barbatruc.

Si on est assez cute, on écoutera peut-être notre message engagé.

The truth is out there, but so are lies.

Sans ironie, le monde serait comme une murale sans oiseau.

Même les plus belles journées ont une fin.
--

samedi 8 octobre 2016

Cueillette automnale de murales urbaines (2)

Suite du billet précédent, qui relate ma récente cueillette photographique de murales dans Montréal et dont les premiers fruits apparaissent ici.
--

Au cœur du site qui accueille le festival MURAL, on retrouve plusieurs édifices qui se prêtent au jeu des muralistes à chaque années. Il faut donc profiter de ces œuvres pendant qu'elles s'y trouvent, puisqu'au fil des ans, elles disparaissent au profit de nouvelles murales, le site étant donc une constante évolution d'œuvres relativement éphémères.

Le plus grand mur du site change à chaque année. L'œuvre de 2016 est un peu moins ma tasse de thé que celle de 2015 mais demeure une murale originale et intéressante à explorer.

En retrait du Boulevard St-Laurent, complètement derrière un immeuble, on peut admirer cette œuvre amusante par son look vintage et ses couleurs flamboyantes.

De l'autre côté du site, à l'ouest du Boulevard, on retrouve une étrangeté: une représentation assez ressemblante de Roy Dupuis, en costume d'époque, le poing levé... Une œuvre qui semble intitulée Pilgrim Roy qui mélange référence historique à un message politique probablement en réponse aux commentaires de l'acteur dans l'affaire de la représentation des français dans le film The Revenant.

Anecdote amusante en apparté : Roy est aussi le sujet d'une autre murale politique de Montréal, celle-là en retrait de la Rue Ste-Catherine près du quartier Latin, et dont le message est on ne peut plus clair cette-fois.

Si nous revenons vers le Boulevard St-Laurent, on peut aussi y voir des trucs ludiques, comme cette affaire extravagante, un peu dégoulinante et abondamment colorée où plusieurs monstres se côtoient et au moins un ressemble à un Schtroupmf mutant.

Héritage de mes lectures des BD de Hergé et de l'école belge dans mon enfance, je demeure un très grand fan de la ligne claire, et cette murale-ci est donc, visuellement, une de mes préférées parmi la production de 2016 du festival MURAL. J'adore ces gros plans en ligne claire, qui se distinguent et vous interpellent même à un km de distance.

Cette cueillette automnale se termine sur deux détails d'une grande murale que l'on peut voir sur la rue Ste-Catherine est, et qui dépeint dans un ensemble chaotique et éclectique une série bigarrée de personnages historiques d'émissions ou de jeux pour enfants... On reconnaît sur cette portion un bonhomme Lego, une pouliche et un troll...

... Alors que sur cette autre portion, on aperçoit un petit soldat, ainsi que Pikachu.
On ne pourra donc pas dire que j'aurai passé l'année 2016 sans attraper au moins un Pokémon à ma manière bien personnelle!
--

Cueillette automnale de murales urbaines (1)

J'ai profité de l'après-midi de ce vendredi pour aller errer dans Montréal à la recherche de murales urbaines qui avaient jusque là échappé à mon objectif photographique.
Montréal est devenu une ville florissante côté murales, d'ailleurs, il en apparaît à un rythme qui dépasse la capacité de capture photo du vagabond-lambda.
Voici le résultat de cette balade, dont ce billet constitue la première partie.

Détail d'une murale du plateau (en retrait de Mont-Royal est): cette représentation personnelle d'une sorte de Mickey est la signature du muraliste, puisque ce personnage spécifique apparaît sur plusieurs murales dans Montréal (dont une en retrait de Ste-Catherine est près du coin St-Hubert).

Detail d'une grande murale que l'on peut admirer sur la rue Hotel-de-ville sur le Plateau.

Je préfère règle générale les représentations figuratives aux formes abstraites, mais parfois, il faut avouer que l'art abstrait donne des résultats intéressants. Ici, le vélo et l'ombre du lampadaire viennent bonifier l'effet. (Avenue du Mont-Royal est, coin Hotel-de-Ville).

Detail d'une murale plus vaste mais dont ce raton qui joue avec une bonbonne de peinture est l'élément le plus intéressant, murale qui est bien cachée, dans une ruelle a l'ouest du Boulevard St-Laurent, quelque part entre Mont-Royal et Prince-Arthur (un peu vague, mais j'ai erré sans prendre de notes!).

Un peu plus au sud, dans la même ruelle - qui est autrement dominée par des graffitis qui vont de l'horreur sans talent qui ruine souvent nos quartiers à la murale amateur qui démontre talent ou message - j'ai déniché quelques personnages de BD: dont ce canard... et un alligator en arrière-plan sur la ruelle qui rejoint le Boulevard St-Laurent.

Dernière prise de cette première partie: détail d'une murale ornant un édifice sur le coin de St-Laurent et une des transversales sise entre Marie-Anne et Prince-Arthur. J'aime bien l'intégration de la porte dans le dessin.
--
Un peu plus au sud, sur le Boulevard St-Laurent, on atteint ensuite le cœur du site du festival MURAL qui se tient annuellement et où plusieurs œuvres sont réalisées à chaque édition... Images dans le second billet consacré à ma cueillette.
--