lundi 22 août 2011

Circle of life

La vie est parfois drôlement faite. Vous aurez remarqué que je n'ai pas publié de billets sur ce blogue depuis plus d'une semaine. Évidemment, le départ de mon ami Shadow y est pour beaucoup. Je n'avais que peu d'envie de revenir ici avec des commentaires sur ce qui apparaissait alors comme des trivialités.
C'est pourquoi je n'ai pas publié de commentaires sur l'excellente production The Lion King, le musical de Broadway qui est en tournée et est présenté en ce moment à Montréal. Le spectacle aurait pourtant mérité des éloges sans réserves, tellement j'ai passé une belle soirée en compagnie de ces personnages bien connus mais présentés dans un environnement nouveau, spectaculaire, intelligent, divertissant et évocateur.
La soirée The Lion King se termine sur une reprise de Circle of Life, ce qui m'est apparu comme le plus beau signe qu'il était temps de reprendre mes activités et continuer ma route. La troupe nous a même fait l'honneur d'interpréter la chanson en français dans la finale.
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Puis, aujourd'hui, c'est le choc. Jack Layton nous a quitté. Que dire sinon que nous venons de perdre un des hommes publics les plus inspirants des dernières décennies? Pire encore, le monde a perdu un homme qui semblait toujours plein de bonté.
Son ultime message vaut d'ailleurs la peine d'être partagé partout et avec tous.
«Mes amis, l'amour est cent fois meilleur que la haine. L'espoir est meilleur que la peur. L'optimisme est meilleur que le désespoir. Alors aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde.»
(Jack Layton, lettre du 20 août 2011).
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samedi 13 août 2011

Requiem pour mon ami Shadow

Mon ami Shadow nous a quitté, le 12 août 2011, après plus de 13 ans à être le meilleur ami que quelqu'un puisse imaginer.
Shadow, il est né le 6 octobre 1997 mais je ne l'ai connu que quelques mois plus tard. Je ne savais pas, au moment où il entrait dans ma vie, qu'il allait devenir un si bon ami, un si bon exemple. Je ne savais pas non plus que même si ma vie allait beaucoup changer, notre amitié ne changerait jamais au fil des ans.
Shadow m'a accompagné dans mes longues heures solitaires dans les premières années de notre amitié. Puis, il a voyagé avec moi, en Colombie Britannique, avant de venir se réinstaller au Québec, où il allait encore et toujours être heureux de me revoir, comme j'étais moi aussi toujours aussi heureux de le revoir.
Je ne pense pas pouvoir écrire quoi que se soit qui lui rendre justice, qui rende justice au lien qui nous a uni toutes ces années. J'ai déjà écrit à quel point il était un ami exceptionnel; jamais jaloux, jamais fâché, ne jugeant jamais mes choix et ma vie, et il n'en était pas naïf pour autant.
Avec les années, à le côtoyer de près, on en venait à oublier qu'il était un chien tant il possédait une intelligence incroyable, tellement il avait une individualité qui en faisait un membre de la famille à part entière.
Shadow me manquera beaucoup, il manquera à tous ceux qui l'ont bien connu et à qui il aura fait l'honneur de partager son amitié et sa confiance. J'ai peine à imaginer le monde sans lui, et j'ai même de la difficulté à imaginer ce qu'il était avant qu'il n'entre dans ma vie, il y a près de 14 ans.
Je parle rarement de ma vie privé sur ce journal, mais mon ami Shadow était un être trop exceptionnel pour ne pas faire exception pour lui. Car ce qui m'a toujours étonné le plus, c'est l'incommensurable bonté de cet ami; Shadow était un individu incroyablement bon et gentil avec tous ses amis. En ce sens, c'est certainement l'ami qui m'aura le plus inspiré; si un jour, je deviens quelqu'un d'aussi fondamentalement bon avec mes amis et ma famille, je pourrai dire que j'aurai réussi ma vie. Peu d'être vivants en ce monde peuvent en dire autant.
En guise d'hommage simple, voici quelque photos de quelques beaux moments de notre vie et notre amitié.


Enfin installés à Prince George, BC, après 6h de vols et 10h de route, avec mon portable et Wilson, son ami balle-de-tennis qu'il adorait rapporter (2001).


Étant né en automne, Shadow a passé le plus clair de son enfance dans la neige; il n'a jamais renié cette période de sa vie et son attrait pour la saison froide était une des rares raisons de me faire sortir, par moins 30, dans l'hiver du nord de la BC (2001).


Pour moi, cette photo respire le bonheur; un cliché pris avec un appareil à film, par ma main gauche, tentant de capter le moment de rigolade entre Suze, Shadow et moi (Prince George, 2001).


Je ne sais plus combien de fois nous avons jouer à rapporter Wilson, dont il connaissait très bien le nom, et qui était évidemment inspiré du film Castaway - Shadow partageait ma passion du cinéma à sa manière, m'ayant servi de gardien de jour, quand j'oeuvrais seul aux tâche du cinéma dont j'étais gérant, entre 1998 et 2000.


Toujours prêt pour l'aventure, les balades à pied ou en voiture, Shadow préférait de loin nous suivre partout que de rester seul chez lui!


Instantané capté par ma première webcam, installée à Vancouver en 2001, alors que nous habitions une grande maison de chambre.


Après son retour au Québec, une visite à mon ami Shadow était un incontournable dans ma vie, peu importe mes plans et mes voyages. Ici, à l'entrée de la maison familiale de Roberval, lors de ma visite au Québec pour mes vacances d'avril 2002.


Au chalet de mon oncle Raymond, sur la pointe au pins, profitant de la plage et du Lac St-Jean, en mai 2005, avant mon départ pour le Guatemala.


Shadow m'accompagne en voiture jusqu'à Montréal, d'où je quitterai le Québec pour quelques mois en Amérique Centrale. Nous avons passé le voyage à rigoler et prendre des photos. Celle-ci m'a toujours beaucoup plu; on a l'air de deux complices préparant un coup quelconque. Si Shadow joue le rôle du méchant, avec ses crocs sortis, c'est qu'il est bon acteur; jamais il n'a fait de mal à une mouche.


Autre séance de photo, juste après mon retour d'Amérique Centrale, à l'automne 2005, réalisée sur le terrain familial de Roberval. Faire ce genre de photo était relativement facile, puisque mon ami était un fin collaborateur. Comme il avait un vocabulaire de plus de 100 mots ou expressions, il était incroyablement facile de communiquer entre nous. En réalité, le plus intelligent de nos deux était définitivement Shadow, puisque je n'ai jamais réussi à maîtriser autant de vocabulaire dans son langage qu'il n'a réussi à le faire dans le mien.


Shadow était aussi une bonne oreille; toujours attentif et sans porter de jugement, il est certainement l'ami à qui je me suis le plus confié.


Sur les rives du Lac St-Jean, en octobre 2006, Suze et moi profitions de notre région natale et de notre ami Shadow, après notre retour d'Europe. Pendant plus de 10 ans, j'ai eu le bonheur de voir que mes deux meilleurs amis étaient également de grands complices.


Noël 2006: Shadow qui pose (une fois encore) pour moi, dans la neige. Après m'avoir accordé cette faveur, nous allions jouer au frisbie, une activité à laquelle il aura excellé toute sa vie.
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Après Roberval, Prince George et Vancouver, Shadow a habité Montréal à compter de la mi-2007. C'est là que nous nous sommes vus la plupart du temps, que se soit pendant mes séjours à Montréal où je réside entre mes voyages, ou avant et après mes séjours à l'étranger. Et avec l'évolution de la technologie, on se voyait pendant mes séjours; il était toujours drôle et agréable de le voir se pointer derrière mes parents pendant une séance d'appel vidéo.


Dolbeau-Mistassini, mai 2009. Nous passions quelques jours de vacances ensembles au Lac St-Jean, et pour l'occasion, nous avons exploré la forêt dans les environs de Dolbeau. J'avais d'ailleurs publié un billet-photo sur mon blogue à cette époque.


Lachine, Montréal, août 2011. Notre dernière photo ensembles, profitant d'un moment de détente, entre nous.
Au revoir mon ami. Tu n'as pas idée comment tu vas me manquer.
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Bye mon ami, tu peux maintenant veiller sur tous tes moutons! xxx
Suzie
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Sans savoir s'ils sont largement ouvert au public, voici des liens vers deux albums en hommage à Shadow (désolé pour ceux qui n'y ont pas accès).

jeudi 11 août 2011

Prague: Mala Strana

Je vous ai parlé brièvement du quartier de Mala Strana (Petit Côté), un des 4 quartiers originaux du centre historique de Prague. Voici donc un complément d'informations - et surtout quelques photos des vues spectaculaires qu'on y a.


On entre généralement dans Mala Strana par le Pont Charles, qui se termine sur une porte gothique justement appelé Tour du Petit Côté et composée de deux tours érigées à environ 100 ans d'intervalle. Le Petit côté est peut-être le quartier le moins visité du centre historique de Prague par les touristes. La plupart le traversent en provenance de Stare Mesto et en direction du Château de Prague, mais ne s'arrêtent pas pour visiter ses attraits.


De l'autre côté de la Tour, sur la rue Mostecka, on retrouve des rangées de résidences (avec commerces au rez-de-chaussée) étroites et colorées.


Au bout de Mostecka, on peut déjà apercevoir l'un des principaux édifices de Mala Strana; l'église St-Nicolas, dont la tour principale offre de belles vues de son balcon et dont le pignon cachait - au temps de la guerre froide - un poste d'observation et de renseignements des services secrets tchécoslovaques.


Vue aérienne de Mala Strana, qui s'étend entre la Vltava et le Château de Prague. La place principale, Malostranske Namesti est un gigantesque square au centre duquel s'élève l'église St-Nicolas, divisant la place en deux.


Malostranske Namesti, où passent plusieurs lignes du tramway de Prague.


Outre l'avenue Mostecka et Malostranske Namesti, Mala Strana s'étire le long de la Vltava pour rejoindre un autre pont la reliant à Nove Mesto, le quartier situé au sud de Stare Mesto. Kamelitska, l'avenue principale de ce secteur - qui est donc le moins visité par les touristes et est celui où se trouvent la plupart des ambassades - comporte son lot de petits commerces et d'intéressantes découvertes. (Ce quartier abrite entre autres le Mur de Lennon). Ce secteur de Mala Strana ferait déjà à lui seul l'envie de la plupart des villes que j'ai visité au cours de mon voyage.


Quand une ville peut se permettre de voir ce genre d'édifices (et de quartier) négligé par les touristes, c'est un signe de l'ampleur de ce que la ville a à offrir à ces visiteurs... Un peu comme je l'avais fait pour Vienne, j'aurais pu intituler cette photo: "Édifice quelconque, Prague" tellement le choix ne manque pas pour réaliser ce genre de photographie.


Vue aérienne des toits de tuile rouge de Mala Strana.


Station de tramway de Malostranske Namesti (Place du Petit Côté).


Vue d'ensemble de l'avenue Mostecka, de la tour du Petit Côté et d'une partie du Pont Charles, captée du balcon de la tour principale de l'église St-Nicolas. De l'autre côté de la Vltava, on peut reconnaître quelques édifices de Stare Mesto, dont les clochers de Notre-Dame de Tyn. Comment ne pas tomber sous le charme?
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Et ce n'est pas tout, Prague a bien d'autres quartiers à explorer. À suivre, donc.
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mardi 9 août 2011

Prague: Stare Mesto

Premier billet d'une courte série sur la plus belle ville du monde: Prague, capitale de la République Tchèque.
La sélection de photos n'est pas facile, chaque cliché, chaque coin de rue, a son potentiel et sa beauté spécifique.
Je commence par une exploration de Stare Mesto, la vieille ville, celle qui fait partie des quatre premiers quartiers à constituer le centre historique de Prague. C'est le quartier commercial et touristique, le quartier dont le nom même signifie "Vieille Ville", bref, là où Prague a commencé. Stare Mesto offre un mélange romantique et harmonieux d'architectures gothiques et baroques, d'édifices colorés, de tours monumentales, de grandes places et de rues étroites.


La toute petite mais charmante Male Namesti, le long de la rue Karlova, entre le Pont Charles et la place principale de la ville. On y trouve quelques vieilles voitures qui offrent des tours de ville avec style.


La tour d'horloge, où tour de l'hôtel de ville de Stare Mesto, est tout ce qui reste de cet édifice gothique. Le reste a brûlé. La tour est aujourd'hui un point d'observation particulièrement populaire puisque son balcon  donne des vues imprenables sur Staromestske Namesti, la grande place.


Une vue du coin ouest de Staromestske Namesti, la place principale de la vieille ville, avec ses spectaculaires édifices (notez le travail de décoration sur l'immeuble en premier plan).


Vue sur le côté nord de Staromestske Namesti, dominé par l'église St-Nicolas et la large avenue Parizska (avenue de Paris).


Vue en plongée sur les toits de tuile rouge qui surplombent Melantrichova, une rue étroite en zigzag assez typique des rues de Stare Mesto.


Prazsky Orloj, l'horloge astronomique de Prague. Cette horloge médiévale, qui fait partie de la tour d'horloge de l'hôtel de ville de Stare Mesto a été originalement installée en 1410. Quatre-vingt ans plus tard, on y a ajouté le calendrier et la façade a été décorée avec des figures gothiques (dont un squelette représentant la mort, très amusant quand il est en mouvement lors de la marque de l'heure). Prazsky orloj serait la troisième plus ancienne horloge astronomique au monde... et la seule qui fonctionne toujours. La chose est d'ailleurs culturellement intéressante, puisque l'orloj est célèbre et attire des centaines de touristes à chaque heure. La plupart - les jeunes, surtout, habitués au 3D et à de l'action fébrile - semble toutefois déçu de son animation sommaire et ses figurines de métal qui s'agitent quelques minutent avant que le tout ne se referme. Dans le contexte de son année d'inauguration et de son âge, l'ensemble est toutefois impressionnant.


Vue spectaculaire de la partie est de Staromestske Namesti, avec une des églises les plus emblématiques de Prague: Notre-Dame de Tyn. C'est dans cette église que reposent les restes de l'astronome Tycho Brahé, sous une simple pierre portant son nom. Malgré ses origines danoises, il est décédé à Prague, où il a été l'astronome impérial officiel de Prague. C'est à Prague qu'il avait pris Johannes Kepler comme assistant.


Partie sud de Saromestske Namesti, qui donne sur la petite rue Melantrichova. Ce cliché a été capté de l'intérieur de la tour d'horloge. On voit d'ailleurs en premier plan la pointe qui surplombe l'horloge astronomique de Prague.


Un peu plus au sud, une exception néoclassique. Le théâtre d'état de Prague (Stavovske Divaldo), où Mozart lui-même a présenté la première de son opéra Don Giovanni en 1787. Que dire de plus sinon que les amateurs de cinéma le reconnaîtront comme étant un des lieux de tournage du film Amadeus.


Une des nombreuses et spectaculaires portes gothiques de Prague; Prasna Brana, ou Porte de la poudre, ainsi nommée parce qu'on se servait de l'endroit comme poudrière à une époque, marque l'entrée est de Stare Mesto avec une majesté incontestable. La beauté des détails dans sa décoration est très représentative du charme gothique de Prague.


L'Esprit Vagabond, qui, huit ans après son premier passage en ce lieu, foule à nouveau la Place Franz Kafka (Franze Kafky Namesti). Une sculpture de la tête de l'auteur trône désormais au coin de la place.


La splendide avenue Maiselova, qui mène de Franze Kafky Namesti à Josefov, au vieux quartier juif, qui est le quartier juif le mieux conservé d'Europe. En réalité, c'est un des rares à avoir survécu au nazisme et sa survie est paradoxale. Hitler avait décidé de laisser intact ce quartier, car il estimait pouvoir y ériger un musée à la "race" juive, après son extermination. La chose donne froid dans le dos, et aujourd'hui, comme Josefov est fortement touristique, c'est avec malaise que l'on constate que l'idée d'Hitler s'est en partie réalisée; le quartier - unique en Europe - fait office de musée de la culture juive...


Heureusement, le quartier, qui tient son nom de l'empereur Joseph II, qui a permis la tolérance des juifs à Prague, en 1781, offre des jolies visites. La plus intéressante semble la spectaculaire synagogue espagnole (!) de Prague, dont l'intérieur, richement décoré, est aussi un musée de l'histoire juive à Prague. Le décor est (paradoxalement) d'inspiration Maure - et comme il est interdit d'y prendre des photos, hum, la qualité du cliché ci-dessus en souffre un peu.
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Voilà pour le moment. D'autres quartiers du centre-ville de Prague suivront.
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lundi 8 août 2011

Après QSF au Burkina, Ekicyle en Afrique de l'Ouest

Les lecteurs de ce blogue se souviendront probablement des quelques billets que j'ai publiés lors du séjour de coopération internationale de Suze au Burkina Faso dans le cadre de Québec Sans Frontières l'été dernier. Le programme se poursuit, mais vu les événements politiques du printemps au Burkina, les coopérants oeuvraient plutôt au Mali cet été.
Julie, l'une des participantes du programme de cet été, a combiné son projet à un projet personnel qu'elle a appelé Ekicycle. Le projet semble relativement simple: Parcourir le Mali, le Burkina et le Sénégal "pour y visiter des coopératives de producteurs (coton, karité, ananas, mangue, cacao, artisanat …) qui utilisent le commerce équitable pour permettre à leurs produits d’accéder au marché national et international".
Le tout à vélo.
Je ne connais de l'Afrique que le Maroc - et les témoignages de la joyeuse bande de QSF-Burkina-2010 rencontrés au Maroc et à Montréal. J'imagine toutefois déjà que le périple de Julie sera pleine d'imprévus. On peut suivre ses aventures en direct sur son blogue, qui fait partie d'un site élaboré autour de son projet. Quelques articles se trouvent déjà sur le blogue, même si Julie ne prévoit quitter Bamako que mercredi matin. Et signe que le projet sera aussi riche en mésaventures (ça fait partie de l'aventure), elle se remet d'une malaria en fin de projet de coopération, juste avant son départ.
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Le palais des Esterhazy

Tout près du village de Fertod, en Hongrie, on retrouve un palais que l'on disait l'équivalent hongrois de Versailles. Le Palais d'Esterhazy n'était pas un palais royal, mais la famille Esterhazy était une importante famille de la noblesse hongroise des 17e et 18e siècle. Aujourd'hui, si vous trouvez le bon bus dans la campagne hongroise, et que vous arrivez à identifier le village lors de votre passage, il ne vous restera plus qu'à deviner dans quelle direction se trouve le palais... Évidemment, une fois rendu près de la grille, il vous sera impossible de le rater; Estrehazy est deux fois plus grand que le village lui-même.


Il y avait apparence de pluie lors de mon passage à Esterhazy, mais comme le majorité de ce qu'il y a à voir au Palais se trouve à l'intérieur, l'impact ne se faisait ressentir que sur les photos.


Malheureusement, le palais ne se visite que par tour guidé, et avec interdiction d'y prendre des photos. Deux bémols importants pour un voyageur comme moi, qui préfère les visites indépendantes et les possibilités de photographier. De plus, on ne visite que quelques pièces du palais (une vingtaine sur ses 126) et le tour est en hongrois (avec une feuille d'informations en anglais, quand même). Ajoutez à votre groupe deux ou trois enfants mal élevés et insupportables, et vous avez le gros lot du tour vaguement désagréable.


Parmi les monuments intéressants, j'ai tout de même remarqué ce dragon dans la fontaine de la cour centrale.


L'intérêt des Esterhazy dans l'histoire de l'Europe repose en fait sur la propension des membres de la famille envers la musique classique. Les Esterhazy sont littéralement devenus des mécènes importants pour plusieurs compositeurs. Joseph Haydn a vécu au Palais de 1766 à 1790 et y dirigeait l'orchestre et la maison de l'opéra. Haydn a écrit la plupart de ses symphonies à Esterhazy. Franz Schubert a passé quelques étés avec la famille à titre d'instructeur de musique. Le père de Liszt, qui travaillait à Esterhazy comme intendant, jouait du violoncelle dans l'orchestre de Eisenstadt, une autre résidence de la famille, où il a été dirigé par Beethoven... Enfin, Liszt lui-même doit ses études à Vienne à la contribution directe de la famille Esterhazy.


L'orage a finalement éclaté alors que nous parcourrions les quelques sentiers des jardins du parc du palais. Contrairement à Versailles, dont il s'inspire, les jardins ne sont que peu élaborés. Deux ou trois sentiers symétriques bordant des allées d'arbres et arbustes et qui mènent dans une vaste forêt d'où nous avons vu décamper un lièvre. Le ciel menaçant nous a donc obligé à rebrousser chemin vers l'arrêt d'autobus de campagne de Fertod.
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Pour les curieux, au palais, on apprend que malgré la disparition de l'influence et l'importance de la famille Esterhazy pendant la période communiste, quelques membres sont encore connus, dont Peter, qui est écrivain, Marton, qui a été une étoile du football... et Joe, qui est devenu scénariste à Hollywood. On lui doit entre autres le scénario de Basic Instinct.
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Gyor - Balcons et arche perdue

À mi-chemin entre Vienne et Budapest, on retrouve la capitale de la Transdanubie de l'ouest , la ville hongroise de Gyor. Sixième ville en importance de Hongrie, Gyor attire relativement peu de touristes dû à une réputation de ville industrielle (ce qui est vrai, on y retrouve quelques unes des plus importantes industries de Hongrie). Pourtant, son centre ville (Belvaros), compact et en grande partie piétonnier, vaut le détour, le temps d'une demie-journée de vacances dans les environs.


Széchenyi Ter, la place principale de Gyor, que je vous avais présenté dans ma série de photos panoramiques.


Ce sont les balcons qui ont spécialement retenu mon attention à Gyor. La plupart sont de beaux balcons rectangulaires, mais leur positionnement, en angle, par rapport à l'immeuble les supportant, est particulièrement original.


Gyor est située à la jonction de la rivière Raba et du bras Mosoni du Danube. La différence de couleur entre les deux cours d'eau, qui se rejoignent sous cette étrange sculpture de l'île Rado, est frappante.


Si Gyor possède quelques monuments qui semblent tous dans des endroits qui ne les mets pas en valeur, celui-ci m'a étonné, puisqu'il s'agit de... l'Arche d'Alliance, rien de moins. Les amateurs d'Indiana Jones seront tout aussi étonnés que moi de retrouver à Gyor la célèbre Arche Perdue. En réalité, le monument a été érigée à la demande de l'empereur Charles III en 1731 pour s'excuser de la violence de ses soldats envers un prêtre pendant une procession.


Les quelques anciennes rues de Gyor sont agréables à visiter, l'architecture dominée par la Renaissance et quelques églises décorent un centre-ville relativement calme.


Autre exemple d'un balcon intéressant. Il m'a semblé que tous les immeubles de Gyor possèdent des balcons en avancée, qu'ils soient rectangulaires ou cylindriques.


L'édifice le plus remarquable n'est ni le château ni la cathédrale, ni la maison habitée par Napoléon lors de sa visite de 1809 (une plaque s'y trouve, mais l'édifice ne se visite pas), ni même le palais de l'archevêque - qui ne se visite pas non plus, mais qui a été visité par Marie-Thérèse. L'édifice le plus remarquable est cette église St-Ignace de Loyola, qui domine l'extrémité de Széchenyi Ter (et founit une ombre providentielle au voyageur un peu fatigué par la chaleur de l'après-midi).


Montage de trois de ces balcons rectangulaires que j'ai trouvé typiques de Gyor. J'allais en revoir en Hongrie comme en Autriche, mais pour moi, ils allaient demeurer des balcons de style Gyor.
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