jeudi 30 janvier 2014

Une petite aventure équatorienne

Je me souviens d'une époque où je relatais pas mal toutes mes (més)aventures en Amérique latine, mais comme ce n'est pas mon premier séjour, je tente de ne pas me répéter sur ce blogue. Je vais faire exception pour vous raconter l'aventure de ce soir. Et je le dis avec affection, on ne s'ennuie jamais en Amérique latine!
Cet après-midi, après avoir été amicalement forcé de manger un churasco équatoriano (une longue histoire en elle-même) malgré le fait que j'avais déjà diné, je me suis consacré à mon travail jusqu'à l'heure du souper. N'ayant pas vraiment faim après mon double-diner (un churasco, pour information, est un généreux plat de riz recouvert d'un oeuf miroir, accompagné d'un avocat, d'une salade de betterave et d'une tranche de steak de boeuf avec des frites), j'ai passé mon tour pour le souper, mais me suis installé à table pour un thé à la cannelle et quelques galettes en compagnie d'Eva et Deborah.
Carmen et Virginia (de la fondation qui m'accueille ici) ont passé leur journée à dire qu'il faisait froid, alors ce soir, après souper, Carmen a démarré un feu de foyer, Trouvant la chose amusante (il fait plutôt chaud ici, je dois vous avouer), j'ai sorti mon appareil photo pour immortaliser l'événement:


Tout avait donc l'air poétique et notre discussion à table allait bon train quand le téléphone a sonné (ce qui se produit des dizaines et dizaines de fois par jour ici, alors on n'a pas songé à une urgence sur le coup)... en même temps que la sonnette de la porte d'entrée a retenti (une autre affaire qui sonne toute la journée à la maison de la fondation).
Trois secondes plus tard, Carmen sortait du bureau en panique, le téléphone encore à la main, et Deborah qui répondait à la porte nous regardait l'air affolé. Eva et moi avons rapidement compris des cris de Carmen qu'il y avait le feu... mais où?
Carmen s'est élancé dehors pour monter sur le toit de la maison par les escaliers. (Normal ici d'avoir ce genre d'accès, le toit est utile pour ranger des choses et pour tendre les cordes à linge). En les suivant dehors, j'ai cru comprendre que le feu était pris sur le toit de la maison. Panique de Carmen qui me dit alors qu'il faut immédiatement éteindre le feu de foyer, en ramassant quelques chaudrons pour les remplir d'eau. Carmen étant un peu énervée, elle gaspillait l'eau plus qu'elle ne l'utilisait efficacement dans le foyer, alors j'ai pris cette opération en charge en lui disant de superviser le toit.
Quelques minutes plus tard, je rejoignais les filles et Carmen sur le toit pour voir de quoi il retournait. Elles se relayaient pour jeter de l'eau sur la planche de tôle qui est posée sur la cheminée. Puis, en reculant un peu avec Deborah, nous avons vu qu'en fait, il y avait des tisons encore rouge le long de la maison voisine (tout ceci étant étrange vu que les murs sont entièrement en blocs de ciment). Carmen ramenait de l'eau et la jetait un peu n'importe comment et je voyais bien que rien n'atteindrait le dessous de deux planches le long du mur par-dessus la cheminée.
Car c'était ce qui était en feu; deux planches de bois posées par-dessus la cheminée et retenues par une brique et un demi-bloc de ciment. J'ai grimpé sur une table (le toit étant utile pour y ranger des choses) avec un balai et j'ai soulevé les planches pour qu'Eva, grimpée elle aussi sur un tas de trucs qui traînait près de la cheminée, puisse lancer de l'eau plus efficacement vers les planches, mais en vain, à ce rythme, on en aurait pour des heures.
J'ai donc décidé de me servir du balais pour faire tomber la brique et le bloc de ciment, puis de déplacer les planches pour les ramener directement sur le toit de la maison (en béton), où nous les avons éteinte sans problème en quelques secondes.
Après nous être assurés que tout était éteint proprement, nous sommes rentrés, en rigolant, puis, alors que Carmen réintégrait le bureau, nous avons repris tous les trois nos place à table.
Mon thé à la cannelle était encore chaud.
En quittant la table, j'ai eu l'idée de prendre cette photo, en guise de souvenir de notre petite aventure:


Puis, nous avons nettoyé un brin, Carmen nous demandant de ne rien dire à Virginia.
J'espère qu'elle ne se souvient plus de l'adresse de ce blogue :-)
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Note: Sans vouloir parler contre Carmen, qui est très gentille et très accueillante avec les volontaires à la fondation, il faut préciser que ce n'est pas la première fois que je la vois mettre le feu dans la maison. En 2004, elle mettait régulièrement le feu à la cuisine (au moins deux fois par mois), en oubliant par exemple des plats à l'huile sur le feu (le poêle est au gaz). Eva m'a raconté que dans la maison de la fondation, elle a été témoin de la même chose dans la cuisine... et que Carmen lui avait alors fait jurer de ne pas en parler à Virginia.
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Nous ne saurons probablement jamais qui avait eu l'idée brillante de mettre deux planches de bois sur la cheminée (TISA quelqu'un?), mais j'ai cru entendre Carmen dire qu'elles avaient été placées là pour sécher. Je ne sais trop quel était l'utilité prévue de ces planches, et je doute qu'elles ne servent à ce qui était prévu, mais malheureusement, si elles étaient plutôt sèches à notre arrivée sur le toit, là, elles sont mouillées.
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Il s'est écoulé dix ans entre... (3): un doublé!

Voici un doublé:
Premièrement, comme pour les clichés précédents montrés dans cette petite série, il s'est écoulé dix ans entre la photo du haut (2004) et celle du bas (2014).


Dans les deux cas, il s'agit d'une photo de ma classe (de 2004, aujourd'hui salle d'exercices et bureau du directeur), captées presque du même angle, à partir de ce qui était mon bureau. Je note qu'à part la couleur et le nombre de pupitres qui ont changé, on a conservé l'armoire qui est au fond, et les sacs de riz ne sont plus emmagasinés dans cette pièce.
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L'autre versant de ce doublé est similaire: Il s'est écoulé dix entre la photo du haut (2004) et celle du bas (2014):


Le cliché du haut avait été pris lors de mon retour sur place, trois semaines après la fin de mon projet et quelques jours avant mon retour au pays en 2004. Le bureau avec le vieil ordinateur n'était pas originalement dans ma classe lors de mes cours. Sur la photo du bas, je remarque que le tableau blanc qui a été ajouté avait été une donation de ma famille et mes amis lors de mon passage à l'école en 2005; un don utile, puisqu'il sert encore aujourd'hui.
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mercredi 29 janvier 2014

Quelques monuments pour une journée de congé

Hier, ayant des problèmes avec l'internet local, et voyant le temps splendide qu'il faisait, j'ai pris une journée de congé et me suis rendu au parc archéologique au nord de Quito (un lieu qui n'avait pas été excavé lors de mon dernier passage en Équateur)... Malheureusement, le parc était fermé et ne rouvrait qu'aujourd'hui, alors j'ai quitté les lieux à pied su l'avenida Mariana de Jesus en direction de la Capila del hombre, un site que je n'avais pas visité lors de séjours précédents.


Évidemment, le temps de me rendre au parc et de redescendre la longue avenue, le ciel s'était rempli de nuages dont certains avaient un air menaçant. Mais il ne faut pas trop laisser ce genre de choses vous empêcher de faire des plans à Quito, alors j'ai poursuivi mon chemin. En route, j'ai aperçu ce monument, qui est dédié à la population de l'Équateur, avec une mention que la sculpture exprime les souffrances du peuple dues à l'instabilité politique et à la corruption qui régnaient au pays il y a encore une décennie.


Avant d'atteindre Bellavista, le quartier où est située la Capila del hombre, j'ai eu la surprise de croiser un vieil ami; Jose de San Martin, à cheval comme il se doit. San Martin était "l'autre" bras droit de Bolivar (avec le Mariscal Sucre) lors des guerres d'indépendance en Amérique du Sud (il est plus connu et célébré dans le sud que dans le nord des Andes). D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si cette sculpture le représentant à cheval se trouve à cet endroit spécifique de la ville de Quito: il s'agit de la Plaza Argentina, un lieu parfait pour honorer San Martin.


Mais ma vraie surprise, elle est venue de l'entrée du site de la Capila del hombre, où trône cette magnifique stèle maya! Il s'agit bien d'une pièce originale, en plus, mais bien entendu, elle n'a pas été découverte à Quito (vous imaginez l'affaire si on trouvait des artefacts maya en terre inca!), mais a été offerte à Quito et au site par le Honduras (c'est une des stèles de Copan).


La Capila del hombre est une chapelle. J'ai pu voir, dans mes voyages, des centaines de chapelles, églises, mosquées, basiliques, temples et cathédrales, mais de ce nombre, celle-ci est unique au monde; elle est consacrée à l'Homme (au sens d'humain), et non à un Saint ou un prophète en particulier. Il s'agit d'une construction sobre (quasi cubique), dont l'intérieur est chaleureux et le design est signé Guayasamin, probablement l'artiste le plus célèbre de l'histoire de l'Équateur.
Il y a quelques années, on a découvert un site pré-inca juste à côté, et le musée de la chapelle l'a incorporé à la visite, d'où l'installation de la stèle maya à cet endroit...


... et sa soeur Toltèque, originale elle aussi, et offerte par le Mexique à Quito et au musée Guayasamin.


Un splendide objet, avec des reliefs sur tout le pourtour. On notera qu'à ce moment de ma journée, le ciel bleu était de retour. Normal: ici, on dit que Quito est une fille, qui change d'humeur plusieurs fois par jour :-)


Le musée Guayasamin est en fait la maison où l'artiste a passé les dernières années de sa vie et où il a légué à une fondation portant son nom, la maison, et tout son contenu. Et quel contenu; Guayasamin était un collectionneur d'artefact pré-colombien et d'art colonial, en plus d'avoir ramassé au fil de sa vie et sa carrière de peintre, un nombre intéressant de peintures, dont quelques-unes de grands maîtres (j'ai repéré au moins un Milo, deux Picasso, un Chagal...). La visite est donc fascinante (mais il est interdit de prendre des photos à l'intérieur), et elle est doublée d'un accès complet aux jardins, eux aussi remplis d'oeuvres d'art et d'artefacts, comme ces deux vieilles voitures, dont la plus récente - couleur crème, à gauche - a été immatriculée en 1936.


En empruntant l'Ecuvia pour rentrer chez mois (métro-bus de surface), j'ai abouti à Qmanda, un nouveau parc urbain qui vient d'ouvrir au public après quelques années de travaux. Un chantier gigantesque qui a complètement transformé le secteur de Cumanda d'un terminal d'autobus interurbain - dont l'intensité du chaos n'avait d'égal que la densité de pollution qu'on y respirait - en un centre d'activités physique public et un parc urbain absolument renversant. Vous noterez qu'on y a installé un des nouveaux signes distinctifs de Quito qu'on trouve maintenant un peu partout en ville. (J'ai repéré mon premier sur l'Avenida 24 de Mayo il y a deux semaines, et j'ai été témoin de l'installation d'un autre juste devant El Arco Ejido la semaine dernière).


Et question d'être parfaitement honnête avec vous, chers lecteurs, voici la photo originale de l'entrée de Qmanda: je prenais alors le sigle Quito à l'envers (d'où la photo précédente, un renversement informatique, pour faire beau et lisible), mais si je voulais le prendre à l'endroit, l'angle ne me permettait pas de capter le quartier résidentiel derrière ni de profiter de la luminosité du soleil qui était justement de retour.
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Note: J'avais dit ne pas avoir l'intention de publier ce genre de billets pendant ce court séjour, mais une fois n'est pas coutume, et puis j'avais pris congé :-)
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dimanche 26 janvier 2014

Il s'est écoulé dix ans entre ... (2)

Il s'est écoulé dix ans entre la photo du haut (2004) et celle du bas (2014).


La photo de mon amie Suze, dans la cour de l'école du rang San Luis de Lloa, a été prise environ trois semaines après la fin de mon projet en Équateur, au moment où Suze et moi voyagions ensemble avant de rentrer au pays. Elle date donc du début de l'été 2004.
La photo de mon ami Arsenio, à peu près au même endroit et avec le même angle, a été prise la semaine dernière, soit en janvier 2014.
Les deux photos montrent quelques changements dans la cour d'école; le pavage, la couleur du bâtiment, l'installation du panier de basketball... alors que le volcan Guagua Pichincha, derrière, a très peu changé, lui, au cours de ces dix ans.
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samedi 25 janvier 2014

La fillette aux pigeons

Barrio La Loma / San Marcos, non loin du centre historique de Quito. Samedi après-midi.


J'ai été attiré par les couleurs des maisons dans la pente et me dirigeais au bout de la rue pour juger du meilleur angle, quand j'ai vu une fillette nourrissant des pigeons dans cette rue tranquille de ce quartier populaire. J'ai capté le moment, puis m'en suis retourné sans les déranger, elle et ses pigeons.
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Quito colonial

Comme j'ai longuement blogué de Quito en 2007 (et un peu aussi en 2005), je ne publierai pas de billets sur le Quito colonial, son histoire, ses plazas ou son architecture pendant le présent séjour.
Je vais par contre vous offrir un montage de quelques photos que j'ai prises aujourd'hui dans le Vieux-Quito.
Je publie l'image en plus haute résolution que de coutume, pour vous permettre de zoomer et d'en apprécier les détails* (désolé pour le temps de téléchargement ou d'affichage).
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* Plutôt que de cliquer sur l'image (qui s'affiche alors sans possibilités de zoom), utilisez le clic-droit et ouvrez dans un nouvel onglet (ou une nouvelle fenêtre), ce qui vous permettra de zoomer pour découvrir les détails.
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vendredi 24 janvier 2014

Une première marche dans le rang San Luis de Lloa

Ce matin, j'avais rendez-vous à l'école de San Luis de Lloa, pour y rencontrer les deux professeurs et établir certains besoins de l'école que je pourrais aider à combler. Les parents étaient invités, et j'en ai profité pour apporter quelques fournitures scolaires aux enfants; cahiers, pochette, effaces, crayons et règles, ce genre de choses.

Dans la cour d'école, les élèves de San Luis de Lloa,
en rang, et presque prêts.
Si l'école a un peu changé (nouvelle peinture, nouvel édifice de deux classes, mieux équipée, quelques vieux ordinateurs, le rang San Luis - une petite communauté rurale à une demi-heure du village de Lloa - n'a pas beaucoup changé, lui. J'aurais pu faire cette balade en 2004 et voir pratiquement la même chose, les mêmes petites maisons en pierres ou en blocs de ciment.

Maison du rang San Luis, Lloa.
J'ai croisé Don Julio Aguirre et son épouse dont je n'ai jamais su le nom. J'ai été étonné par le fait qu'ils ne semblent pas avoir vieilli depuis 2004! Malgré qu'ils aient été les parents de cinq de mes élèves à l'époque, monsieur Aguirre ne doit pas être plus âgé que moi. Et même si ce matin, je n'ai pu rencontrer aucun de mes cinq anciens élèves - chacun étant parti travailler - j'ai au moins eu le plaisir de savoir que deux vivent en ville à Ambato et que deux travaillent à Quito mais vivent toujours à Lloa. Je dis "plaisir", car la crainte dans les zones rurales éloignées, c'est que les enfants cessent l'école tôt et travaillent sur la terre. Ça prend de la relève - et certains sont taillés pour ça - mais souvent, c'est la pression des parents qui empêchent les jeunes de poursuivre des études, passé la petite école, à Lloa. Je n'en sais donc pas plus sur mes élèves de cette famille pour le moment, mais au moins, je sais qu'ils ont vu et expérimenté la ville (aucun des cinq n'avait vu Quito en 2004, le plus âgé avait alors 13 ans).

La cuisine de l'école est une des pièces qui a très peu changé.
Il m'a été difficile de savoir ce qu'il était advenu des autres, puis que les gens qui travaillent la terre à San Luis ne sont pas à la maison pendant l'avant-midi, et je suis loin de me souvenir de quelle famille habitait quelle maison, puisque je n'allais pas souvent dans le rang lui-même. Ainsi, je n'ai pu faire que quelques rencontres au hasard pour le moment.
L'une d'entre elles mérite d'être relatée.
Je venais de prendre une photo panoramique de la vallée, avec l'école et le volcan Guagua Pichincha, quand une camionnette s'est approchée et arrêtée non loin de ma position. J'ai pris deux autres photos, et un des jeunes hommes de la camionnette m'a interpellé en me disant de les prendre eux, en photo. Exemple rarissime d'équatorien, puisque les gens ici sont plutôt conservateurs et timides quand vient le temps de se faire prendre en photo. Les deux jeunes couples sortent donc de la camionnette et me font signe d'approcher. Je m'exécute et me présente, et demande le nom de celui qui m'a invité, avant de prendre ma photo.
- Secundo ("Junior").
Je m'approche, puis, sur une impulsion, d'une pichenette, relève son chapeau de cowboy et dévoile un peu son visage.
- Edwardo?
- Soy yo! ("C'est moi")
- Soy Hugo, tu profe de inglès, de hace diez anos!
- Ah, si, si, el senor Hugo, hahaha.
Edwardo était un de mes élèves en 2004, que je n'avais d'abord pas reconnu sous son chapeau de cowboy et avec dix ans de plus.
Bien qu'il se présente maintenant sous le nom de Junior, j'ai d'abord connu Edwardo sous le nom de Diego. Les équatoriens ont deux prénoms et utilisent parfois l'un, parfois l'autre et parfois les deux, Edwardo, appelé ainsi par la directrice et autre professeure de l'école à mon arrivée à Lloa, s'était présenté à moi sous le nom de Diego. Il m'avait fallu au moins deux semaines avant de réaliser que quand Nely parlait d'Edwardo, c'était de lui qu'elle parlait, et il avait alors bien rigolé de la confusion.
Je cite ici mes notes de 2004 à son sujet:
"Diego (6e).
Travaille beaucoup sur la ferme familiale, je le croise souvent à cheval, conduisant un troupeau vers un champ. Il n'est pas idiot, mais peu intéressé par l'école en général. Il participe aux jeux et exercices sans trop d'indiscipline, mais il écoute peu et est comme ça dans tous ses cours."
Edwardo travaille maintenant sur la terre à San Luis, et est marié. Son épouse - d'origine Quechua - n'a pas aimé le résultat de la photo de groupe que nous avons pris ensemble, elle trouvait que le cliché ne l'avantageait pas. Edwardo, lui, l'a trouvée très bonne, cette photo.

De g. à d. L'épouse d'Edwardo (Junior), Edwardo,
moi, et une amie du couple.
Il m'a ensuite invité à continuer de prendre des photos du "plus beau paysage du monde" pour le ramener chez moi et le montrer aux miens. Le voici donc:

La vallée de Lloa, vue de San Luis, avec l'école du rang en
bas à gauche, et le volcan Guagua Pichincha dominant
le paysage.

De retour à l'école, j'ai abordé quelques parents et élèves actuels, ainsi que les professeurs, afin de déterminer quel plan je pourrais suivre pour pouvoir rencontrer d'autres de mes anciens élèves. J'ai déniché une jeune élève (Rocio) qui me servira de guide et d'espion, dès mon retour à San Luis la semaine prochaine, car elle connaît beaucoup les familles qui y habitent, en plus de savoir bien des choses sur les plus vieux. Elle m'a d'ailleurs appris que Rosa, une de mes élèves de 6e en 2004, était aujourd'hui mariée, avec un ou deux enfants, et vivait à La Mena, un quartier de Quito au pied du mont Unguy.
Il y aura donc peut-être une suite à ces rencontres, dans les prochaines semaines.
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jeudi 23 janvier 2014

Il s'est écoulé dix ans entre...

Il s'est écoulé dix ans entre la photo du haut, captée en 2004, et celle du bas, captée en 2014.


Le point de vue diffère à peine de quelques degrés.
Les deux photos ont été prises du balcon du troisième plancher de la maison de la famille Mueses à La Magdalena, où j'ai habité pendant quelques mois en 2004 et que je suis retourné visité il y a quelques jours.
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Laissez-moi vous présenter Jean-Claude

L'affaire est assez amusante, et ne s'invente pas (en tout cas moi, je n'y aurais pas pensé).
Quand on voyage en Équateur, on ne s'attend tout simplement pas à rencontrer un dénommé Jean-Claude, surtout pas dans un quartier populaire comme La Magdalena où on ne voit jamais un touriste.
Y rencontrer un Jean-Claude aurait donc pu se produire s'il y avait eu ici un touriste complètement perdu, ou encore un volontaire du Québec ou de la France habitant dans le secteur.
Mais non, le Jean-Claude en question est bien né en Équateur, et a été ainsi nommé par une famille bien équatorienne, les Mueses où j'ai justement habité en 2004.
Comme je suis de retour à la Fondation, j'ai donc pu rencontrer Jean-Claude, qui est rapidement devenu un ami, et dont vous trouverez deux photos ci-bas.
L'affaire, c'est que quand est venu le temps de lui trouver un nom, il semble que le père de famille ait trouvé qu'il avait la même tête que l'acteur belge de films d'action Jean-Claude Van Damme.
Il l'a donc appelé Jean-Claude Van Damme, tout simplement.
Avouez que ça ne s'invente pas!


Même si la plupart des membres de la famille l'appelle simplement Van Damme, contrairement à l'image véhiculée par son homonyme au cinéma, notre Jean-Claude n'est pas du tout violent et est plutôt doux comme un agneau. Je dirais même que c'est un gros toutou très gentil, et il semble m'avoir adopté assez rapidement dès que j'ai fait sa connaissance la semaine dernière lors de ma première visite.


Aujourd'hui, il est donc venu me tenir compagnie dans le petit bureau dans la verrière, et après un moment, s'est installé pour relaxer le long de la porte.
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mercredi 22 janvier 2014

Les colibris de La Magdalena

Le colibri est l'oiseau emblématique de Quito.
Dans le quartier où j'habite, La Magdalena, à quelques minutes à pied de chez moi, il y a un terrain anciennement occupé par les militaires qui vient d'être transformé en parc urbain. Et dans ce parc, on retrouve des sculptures géantes de colibris.
Ces colibris me rappellent évidemment les autres sculptures de ce genre observées ici et là un peu partout dans le monde; ainsi, à ajouter à ma collection de moutonbananes de Liverpool, d'orques de Vancouver, de cactus de Salta et de vaches de Buenos Aires (entre autres), voici donc les colibris de Quito.




Celui-ci a des yeux tout le tour du corps!


Contrairement aux autres sculptures du genre dans d'autres grandes villes, les colibris de Quito sont donc tous rassemblés à la même place et non éparpillés en ville.


Hommage à la vie.





Le colibri de la Liberté (en plusieurs langues, le français bien en évidence sous l'aile).
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mardi 21 janvier 2014

Les réalisateurs québécois à l'honneur à Quito!

Je reviens du cinéma où j'ai pu voir American Hustle en version originale sous-titrée en espagnol, quelques semaines avant les Oscars, question de ne pas trop prendre de retard sur la saison qui s'en vient malgré mon séjour à l'étranger.
Mais ce n'est pas de ce film que je veux vous parler, ni même des Oscars, mais plutôt de deux surprises aperçues dans le Multicinés, parmi les films à l'affiche et ceux annoncés pour bientôt.


La première surprise est à l'affiche présentement et s'intitule Una familia numerosa (Une famille nombreuse), met en vedette Vince Vaughn, et, vous l'aurez probablement deviné, a été réalisé par le québécois Ken Scott, puisqu'il s'agit de la version espagnole de l'adaptation américaine de son film Starbuck. Voir le nom de Scott (et celui de Martin Petit, crédité comme co-scénariste de l'oeuvre originale) sur un poster dans un cinéma de Quito avait de quoi me faire sourire...


... alors imaginez ma surprise quand j'ai réalisé qu'il n'y avait pas un nom mais bien deux noms de réalisateurs québécois simultanément sur les posters affichés dans le cinéma! En effet, Intriga est la version espagnole de Prisoners, l'excellent film de Denis Villeneuve, que j'ai vu il y a quelques semaines à Montréal. Il sera bientôt à l'affiche à Quito.
Avec les nominations et honneurs du dernier film de Jean-Marc Vallée aux États-Unis, je commence presque à espérer voir Dallas Buyers Club à Quito, coup donc! Dommage que mes copains Joêl et Patrick n'ait pas de films actuellement en salle, ça aurait été particulièrement fascinant de voir leur nom sur une affiche ici! Une prochaine fois peut-être...
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lundi 20 janvier 2014

El Presidente y el Palacio Presidencial

Il y avait foule cet avant-midi à la Plaza Grande, devant le Palais Présidentiel.


C'est que ce lundi, il y avait changement de la garde, une cérémonie toujours très sérieuse en Amérique latine, mais qui revêt un caractère spécial quand la relève est effectuée en la présence du Président lui-même, sur le balcon du palais en compagnie de quelques invités.


Il semble qu'à moins d'un imprévu, le président Rafael Correa vient généralement saluer les quitenos tous les lundis dans le cadre du changement de la garde présidentielle.


La cérémonie dure environ 30 minutes et implique pas mal de monde. La garde (celle qui était là et celle qui vient la relever)...


... les officiels (armés de sabre), une fanfare complète, un ensemble de cuivre, des élèves d'une école invitée, et des joueurs de tambour (aussi sur la photo).


On y chante l'hymne national en hissant le drapeau du pays sur le Palais présidentiel (le président est à droite sur le balcon), on y joue également l'hymne à la patrie.


La garde est accompagnée de sa cavalerie, qui sort du palais pour venir parader dans la Plaza Grande et y demeurer jusqu'à la fin de la cérémonie.


Tout ça est très spectaculaire, et on comprend pourquoi les gens se déplacent pour y assister... mais au fond, la grande majorité des quitenos venus ce matin à la Plaza Grande y était essentiellement pour voir et saluer leur président.


Ce dernier a d'ailleurs réagit aux nombreux cris et applaudissements qui se sont fait entendre dès qu'il saluait les gens ou s'adressait à la foule. Il a fait le signe de la victoire à quelques reprises, à la fois parce que cette semaine marque l'anniversaire de son ascension au pouvoir, et parce que son parti est actuellement en élection au niveau municipal et que plusieurs supporteurs étaient présents à la cérémonie.
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J'étais bien content de voir Rafael Correa en personne (en toute intimité, à une centaine de mètres, avec 500 quitenos, hehehe), car c'est un président dont j'admire la grande majorité des politiques, mais aussi parce que quelques jours auparavant, une de ses décisions m'avait pris par surprise... et permis d'entrer dans le Palais présidentiel lui-même.


Au moment-même où la garde effectuait un changement sans cérémonie, j'ai découvert que selon Correa, le Palais présidentiel - siège du gouvernement et résidence officielle du président - ne lui appartient pas mais appartient à tous les équatoriens. Ainsi, il a décidé d'en ouvrir les portes aux visiteurs, et ce, tout à fait gratuitement. Je n'allais pas rater cette occasion pour visiter ce splendide édifice qui était fermé et gardé lors de mes trois précédents séjours en Équateur.


Couloir de la cour intérieur du premier étage. Au bout, c'est la porte du bureau de Rafael Correa. Le fait qu'il n'y ait pas de gardes présidentiels indique qu'il est absent de son bureau.


Salle où siège le cabinet composé du président et de ses ministres.


L'Esprit Vagabond sur le balcon du Palais présidentiel... d'où quelques jours plus tard...


Le président Correa saluerait la foule en fin de cérémonie.
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samedi 18 janvier 2014

Dans la Valle de Los Chillos

Le canton situé au sud-est de Quito, dans la Vallée de Los Chillos, s'appelle Canton Ruminahui. On y retrouve une série de villes et villages qui forment une sorte de banlieue de Quito, et où je suis allé explorer avec Arsenio et quelques copains quitenos.


On rejoint la vallée par une nouvelle autoroute (autoposta Ruminahui), qui part du secteur sud du centre-ville de Quito et contourne le quartier populaire qui surplombe l'échangeur El Trébol, quartier d'où est originaire mon ami Léandro (dont j'ai déjà parlé souvent sur ce blogue, dont ici, alors que nous étions justement allé dans la vallée, à Cotogchoa, journée où j'avais fait la connaissance de Luis, qui nous a justement accompagné lors de la randonnée d'aujourd'hui).


La première ville que l'on rencontre dans la valllée est Conocoto, et c'est justement là où habitent Luis et Léandro, que l'on voit ici avec Arsenio devant l'église de Conocoto.


Puis, on croise San Rafael, et Sangolqui, qui est renommé pour son mercado. Contrairement aux villes plus touristiques par leur marché d'artisanat, Sangolqui offre plutôt un marché de viandes, fruits, légumes, plantes, animaux et autres nécessités, dans un chaos et un bruit typique des mercados latinos..


A Sangolqui, on peut aussi acheter des animaux de la ferme ou domestiques; poules et coqs, cochons d'inde (pour un repas lors d'une occasion spéciale), chatons et chiots, poussins, etc. Le monsieur sur la photo m'a offert d'acheter sa poule, mais j'avais d'autres plans.


Et ce vendeur de tapis a trouvé une manière plutôt originale d'étaler ses produits.
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Un peu plus loin, on croise le village d'Amaguana, où se trouve, au bout d'une heure sur une route grossièrement pavée de roche, la réserve écologique de Molinuco.


La réserve propose divers sentiers, et après une heure de randonnée hors-piste suggérée par Marco (un ami de Léandro), hors-piste qui s'est avéré un peu ardu et peu agréable (je vous passe les détails qui relèvent d'une dérive assez typiquement latino), nous avons entrepris de suivre le sentier d'une heure trente longeant la el Rio Pita et menant vers une série de chutes. Ici, Léandro attend qu'Arsenio ait sorti son appareil pour me prendre en photo alors que je suis sur un pont de bois similaire à celui-ci, devant une petite cascade.


Après plusieurs montées, descentes et traversées de ponts de bois, nous sommes arrivés en vue de la Gran Cascada...


... au pied de laquelle j'ai entrepris de traverser le plus long des ponts de bois de la réserve, une affaire plutôt rafraîchissante.
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En plus de me faire visiter et explorer les environs de Quito, ces expéditions avec des amis ont aussi l'avantage de faire voir la vie équatorienne telle qu'elle est vécue par mes amis ici. Ces "virées dans la vallée", comme ils appellent ces expéditions, sont aussi une occasion unique de discuter de tout et rien sur l'Équateur; évolution au fil des ans, trafic, situation politique, nourriture traditionnelle, situation sociale, le tout dans un environnement convivial. Autrement dit, pour reprendre une phrase d'Arsenio, prononcée alors qu'il grimpait un escalier de bois plutôt rudimentaire pour remonter vers le sentier principal et notre retour à Quito: "On est loin des voyages organisés!"

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