jeudi 30 novembre 2006

S. et les Libéraux

Cette semaine, mon amie S. passe sont temps au congrès du parti Libéral du Canada, qui se tient à Montréal.

N'allez pas croire que c'est par conviction, je n'ai pas la prétention ni l'intention d'étaler les convictions des autres personnes que moi-même sur ce blogue.
C'est seulement que S. travaille occasionnellement comme hôtesse lors d'événemnts et que ce congrés en est un d'importance, avec ses milliers de participants (délégués, observateurs, journalistes). Ainsi, j'ai pu m'amuser à observer le congrès en biais, par la bande, si je puis m'exprimer ainsi, avec des yeux à l'intérieur des murs, en quelques sortes.

La campagne au leadership n'a pas été particulièrement intéressante, mais tout de même, certaines questions ont fait surface, et on a pas fait de surenchère ridicule sur les activités personnelles des candidats, ce uqi m'a plu. Après tout, je préfère encore un candidat qui sera compétent qu'une belle gueule qui ne fera pas la job.
Par contre, je suis conscient que dans la politique, telle qu'elle est pratiquée au pays, tout est une question d'image, puisque le contenu semble finalement assez peu important aux citoyens qui votent, à part deux ou trois points majeurs. Généralement, on change de parti une fois tous les huit ou dix ans, puis on rechange, puis on rechange... et à chaque fois, le changement semble s'effectuer sur une ou deux promesses populaires sans plus.
Ainsi, lors du début de cette longue course à la chefferie libérale, et avant même d'avoir entendu un seul des huit candidats (c'est bien huit?), j'avais dit à cette même S. que je croyais que c'était Michael Ignatieff qui l'emporterait. Devant son étonnement - elle savait que j'ignorait tout des candidats à part leur passé politique pour ceux qui en avait un de premier plan comme Stéphane Dion et Bob Rae - je lui avait alors expliqué que d'un strict point de vue visuel et médiatique, Ignatieff avait l'air plus «premierministrable» que les autres, et que d'une manière ou d'une autre, les membres et délégués le sentiraient peut-être.
Les libéraux ont fait deux fois l'erreur de ne pas élire à leur tête un chef qui était «premierministrable» visuellement; John Turner et Paul Martin. Je ne remets pas en cause la compétence ou l'incompétence des personnages dont je parle ici, mais j'illustre par l'image mon propos sur l'image, justement.
Étrangement, les gens au Canada comme aux USA sont de plus en plus instruits et informés, mais demeurent avant tout impressionnables et influençable par le charisme des politiciens. Or même le candidat le plus compétent et qualifié n'a aucune chance sans charisme. Il n'y a qu'à voir ce que les médias font des candidats lors des élections avec les débats télévisés et les analyses d'image...
Ainsi, nonobstant les qualités et défauts des candidats à la succession de Paul Martin, j'avais pensé dès le début qu'Ignatieff avait l'allure d'un premier ministre et que les membres du parti sentiraient qu'ils auraient plus de chance en élection avec lui qu'un autre. Ça ne veut pas dire qu'ils en feront leur chef, puisque des étranges phénomènes peuvent aussi se produire:
À titre d'exemple, je mentionnerai quelqu'un qui a fait la manchette cette semaine; André Boisclair, le chef du PQ. Lors de la course à la direction du PQ, Boisclair apparaissait comme le candidat le plus populaire et le plus susceptible de l'emporter lors d'une élection. Je me suis toujours demandé s'il était «premierministrable», alors que je n'avais aucun doute que Pauline Marois l'était. Je ne connais pas l'avenir, mais il me semble que le traitement média et de la population envers Boisclair a changé depuis cette course, il semble en effet qu'il ne soit pas aussi «premierministrable» que les membres du PQ l'aurait voulu.

Puisque je parle de Boisclair, je prendrai la peine de mentionner que j'ai trouvé plutôt amusant de le voir jouer dans un sketch d'humour cette semaine. La pseudo-controverse médiatique qui s,en est suivie démontre simplement à quel point certaines personnes sont stupides, ne sachant pas faire la différence entre humour et travail. Le commentaire principal venant de Denise Bombardier, qui a déjà prouvé qu'elle n'avait pas d'humour et n'était pas très friande de l'humour québécois, on devrait prendre le tout avec un grain de sel, non? Et puis, le sketch était drôle, avec cette auto-dérision sur l'homosexualité qui prouvait que Boisclair, au moins, savait ne pas se prendre au sérieux.
Avez-vous noté que les médias ont annoncés qu'il «regrettait» (je cite au moins deux bulletins de nouvelles télé), en nous le montrant ensuite déclarant qu'il avait fait ça de bonne foi et qu'à voir le débat que ça avait enclenché, il ne le refera pas. Regrets? Aucune mention de sa part, et c'est tant mieux, on ne devrait pas avoir à regretter de faire un peu d'humour et de se moquer de situations ou de nous mêmes, même en politique, même si on veut être ou on est premier ministre.
J'avais déjà dit lors de la course à la direction du PQ que je préfèrerais avoir un premier ministre homosexuel honnête qui a pris de la cocaïne par le passé qu'un straight qui n'en a jamais pris mais qui est malhonnête et/ou incompétent. Commandite, quelqu'un? :-)

Ce qui me ramène aux Libéraux de S. cette semaine (ça se terminera en fin de weekend, et c'est une image, bien entendu). Vous savez ce que j'aime le plus de cette course à la chefferie? Elle fait table rase, d'une certaine manière, et peut-être que cet élément favorise aussi Ignatieff, puisqu'il ne représente ni l'époque Trudeau, ni l'ère Chrétien, ni le passage Martin. Un parti politique a besoin de se refaire une fois de temps en temps, et si les Libéraux veulent avoir une chance de reprendre les rennes du pays, le meilleur choix serait de ne pas jouer dans les vieilles plates bandes. Et là dessus, le lourd passé de Bob Rae et l'omniprésence de Stéphane Dion dans les cabinets Chrétien leur nuisent certainement.

On peut au moins se réjouir du calme relatif dans lequel baignent nos élections canadiennes et nous courses à la direction des partis politiques en cause. Surtout si on compare à quelques autres pays du monde qui ne sont pas rendu là.

Quand à S., je lui ai demandé si elle avait rencontré les candidats vedettes. Elle a sourit en disant qu'elle avait entr'aperçu quelques «motons» de personnes qui se déplacent, entourrés de petit fanions et de micros et de caméras de télé, en formation tellement serrée qu'à aucune occasion elle n'a pu voir de qui il s'agissait. Voir un congrés de l'intérieur demeure toutefois une expérience intéressante.
J'aurais dû me faire hôte, tiens.

Je veux savoir ce qui va se passer ensuite

Le processus de deuil est un long et mystérieux processus. J'imagine que les psychologues peuvent l'expliquer en mot, mais chaque personne a l'air de vivre ça de manière différente et prendre un délai différent pour réapprendre à vivre dans le monde (l'univers) qui a été redéfini par le départ définitif d'une personne chère.
Pour ma part, c'est surtout une grande tristesse et un sentiment d'inutilité, puis un manque d'intérêt pour à peu près tout ce qui m'entourre, qui caractérise ces périodes de redéfinitions. Je marche dans les rues de Montréal en me sentant triste sans aucune raison immédiate identifiable...
Puis, un beau jour, en marchant sur la rue, justement, c'est la curiosité envers la vie, qui l'emporte, sans raison aucune. Oui, je suis inutile sur un plan global, mais vous savez quoi? J'aimerais ça savoir ce qui va se passer ensuite.

Si la vie est un film ou une très longue télé série, je veux voir le prochain épisode, même si le dernier était à chier, et qu'un de mes personnages préférés a quitté le show. C'est platte, mais c'est ça, je veux juste connaître la suite.

Je veux savoir qui sera le prochain premier ministre du Canada, je veux revoir l'Équateur et savoir si le pays s'en sortira mieux avec un gouvernement de gauche, je veux revoir mon amie Tamy, je veux savoir ce qu'il adviendra de Cuba après Fidel, je veux voir le prochain James Bond, je veux savoir si le Québec règlera un jour la question constitutionnelle d'un bord ou de l'autre, je veux savoir si les catalans finiront la Sagrada Familia, je veux savoir si Harry Potter va survivre à sa dernière aventure, je veux connaître ce que la technologie nous réserve après l'internet, les iPod et les Blackberry, je veux savoir si le Cinéma Chaplin va encore exister dans 15 ans, je veux lire les prochains romans de Sernine et Champetier, je veux que mes amies Kumiko et Ryoko me fasse découvrir le Japon de leur point de vue, je veux savoir ce que c'est de vivre dans cette culture paradoxale, je veux savoir ce que mon amie Suzie fera de beau dans la vie, je veux savoir si les humains seront assez intelligent pour s'occuper sérieusement de leur planète à temps, je veux publier mon premier roman, je veux voir encore pleins de films avec Scarlett Johannson, je veux savoir si elle gagnera un Oscar un jour, je veux voir les jeux olympiques de Vancouver, je veux voir les toiles de Vermeer que je n'ai pas encore vues, je veux que mon amie Evelyn visite Montréal avec moi, je veux goûter à ce porto que j'ai rapporté de Porto, je veux encore manger des sushis, je veux voir le monde du sommet du Cotopaxi...
Bref, je veux vivre encore une peu.

Et malgré le deuil, malgré la tristesse, malgré les doutes et les douleurs, malgré la grisaille de l'automne, malgré tout cela, eh bien ça fait du bien de s'en rendre compte. Ça n'enlève pas la douleur, ça ne change pas le fait qu'on préférait le monde antérieur à celui qui nous est maintenant donné, mais ça fait du bien de vouloir tout ça encore, et de le réaliser, pour la première fois depuis deux mois.

samedi 25 novembre 2006

Soupir: une précision

Suite à la publication de mon billet sur ce qui occupait nos politiciens au Canada, j'ai reçu un commentaire fort pertinent qui m'oblige en quelque sorte à préciser un aspect de mon billet qui pouvait porter à confusion.
Je précise tout de suite que je suis en total accord avec les commentaires de Daniel. Et je le remercie car son commentaire m'a fait réalisé que le billet pouvait en effet porter à confusion sur son intention.
J'aurais pu répondre directement dans les commentaires du billet lui-même - c'est fait pour ça - mais je voulais que le lecteur consultant les billet sans lire les commentaires puisse aussi lire cette précision.
S'il est vrai que j'ai déjà critiqué le choix de sujets de nos médias, et s'il est vrai que j'ai déjà rapporté que leurs questions ou leur couverture d'événement était parfois stupide, le billet sur ce qui se passait au Canada et qui faisait un lien avec le billet précédent sur le Liban ne se voulait pas une critique de ce dont les médias nous parlent, ni de leur approche de l'événement lui-même. Le billet voulait plutôt pointer dans la direction des politiciens.
Car comme le rapporte si justement bien Daniel dans son commentaire, la question n'est pas de vouloir une situation pire ici qu'ailleurs afin d'avoir l'air de s'intéresser aux vrais enjeux. Au contraire, je considère que nous sommes très chanceux de ne pas faire face à une guerre civile, au terrorisme quotidien, à un tsunami ou d'autres calamités.
Mais le débat politique sur un acte symbolique, débat rempli d'hypocrisie de toutes parts, aurait tendance à laisser croire que nos politiciens n'ont rien à faire de plus important. Or ce n'est pas le cas. Malgré que le Canada soit si paisible et un si bon et beau pays en terme global, il y a et aura toujours des problématiques sociales et économiques. Je pointait donc les politiciens qui à mon sens perdaient leur temps avec l'histoire de la motion sur la nation québécoise.
Je précise d'emblée que ce n'est pas que je sois pour ou contre une telle motion. Si le gouvernement fédéral devait enfin décentraliser quelques pouvoirs de plus et reconnaître légalement un concept comme celui de la nation québécoise et que cette reconnaissance aboutisse sur de réels changements au pays, je ne serais pas du tout contre que l'on en parle et que les médias couvrent l'affaire!
Mais comme dans le cas présent, il s'agit d'un mot symbolique qui ne donnera ni plus ni moins de pouvoirs au Québec (ou aux autres provinces), avouons que la chose est totalement inutile. D'où mon commentaire ironique sur ce méga-problème auquel nos politiciens faisaient face cette semaine. Le lien avec le billet sur le Liban devait venir renforcer cette idée en montrant que justement, d'autres politiciens ailleurs dans le monde ont des problèmes bien plus grave à règler.

vendredi 24 novembre 2006

Pendant ce temps au Canada (soupir)

Oui, soupir...
Je veux vous parler du Canada, où nous savons débattre des vraies questions et des vrais enjeux.
Après avoir reçu la confirmation que la SAQ a vendu à des prix exhorbitants des bouteilles de vins à la classe moyenne et la classe suppérieure pendant un temps, voici l'annonce que notre Premier Minoritaire veut reconnaître la "nation" québécoise à l'intérieur d'un Canada uni. Il suffit de mentionner que si nous étions si unis que ça au Canada, qui se soucierait d'une telle reconnaissance? Non seulement on est pas uni, mais on n'arrive même pas à s'entendre sur la motion qui reconnaît la nation québécoise dans un Canada uni!! :-)
L'opposition, qui veille au grain avec sérieux, a le regard acéré, et veut faire modifier la mention pour stipuler que la nation québécoise est pour le moment dans un Canada uni. Ben oui, après tout, pourquoi pas? Suivant la même logique, je ferais aussi ajouter la possibilité que dans 100 ans, nous soyons une nation dans une Norvège unie, puisque malgré que la probabilité d'une telle éventualité soit assez mince, elle existe, non? Soyons prudent. Et ne devrait-on pas aussi mentionner que si les YMCA continuent comme ça, on sera peut-être une nation dans un Israël uni? Allez, ne prenons pas de chance sur la signification de cette motion, après tout, c'est symbolique donc c'est important!
Paradoxalement, le gouvernement libéral québécois, fédéraliste, est tout content de cette reconnaissance de la nation québécoise par Ottawa, et le PQ, nationaliste, adopte une position toute aussi paradoxale, puisque mécontent de la mention! Les libéraux fédéraux sont divisés sur la question, puisque justement, les candidats à la chefferie de ce parti osent peu parler de la chose, ne sachant comment gérer ce panier de crabe.

Une fois encore: soupir.

Si j'étais un résident d'un autre pays que le Canada, et que je visitais le Québec cette semaine et que je lisais les journaux, je me dirais que le Canada est un pays bien heureux et dont les politiciens n'ont aucun problèmes à se soucier pour perdre autant de temps sur du blabla partisan qui ne sert que ceux qui veulent faire avancer leur option.
Car si Stephen Harper veut faire passer ça, c'est pour deux raisons. La première est évidement de lancer un bâton dans les roues des candidats à la chefferie libérale fédérale, mais il veut aussi récupérer les points perdus au Québec vu la gestion improvisée et amateure du dossier environnemental de son gouvernement.
Chacun des candidats à la chefferie libérale veut conserver les délégués du Québec sans s'aliéner les délégués du reste du pays, donc chacun marche sur des oeufset utilise la langue de bois, du bout de la langue, en plus. Le fantôme de Trudeau via son fils vient ajouter un peu de piquant à la discussion, car rappel: c'est très important, tout ce symbolisme.
Le Bloc et le PQ sont irrités car plus le fédéral reconnait (symboliquement ou plus) le Québec, moins leur option ne devient populaire. Pour la même raison, les fédéralistes québécois de Jean Charrest se pètent les bretelles puisque ce point, pour lequel ils ne foutent rien depuis l'époque de Robert Bourassa, fait reculer l'option de leur adversaire.

Heille, il s'en passe des choses importantes au Canada!

Ce genre de débat ne me dérangerait pas vraiment si tout était si beau au pays et si tout le monde vivait si bien et si heureux, mais vous aurez peut-être noté qu'il y a encore des problématiques dans notre pays, malheureusement, et l'écart de niveau de vie entre les plus pauvres et les plus riches (qui, rappel, ont payé le vin un brin trop cher récemment, quand même) se creuse encore plus avec les années...

Relisez le billet précédent qui parle de ce qui se passe au Liban... Je pourrais évoquer d'autres problématiques difficiles dans divers pays du monde, y compris quelques-unes qui ne font jamais les manchettes mais concernent directement les gens qui les vivent (ou qui les meurent), comme ce que j'ai pu expérimenter en Équateur, à l'école de Lloa ou avec mes amis de Quito...

Mais c'est plate, ça, le Liban, l'Irak, l'Afganistan et tous ces pays lointains... en autant qu'ils nous fournissent du vin pas trop cher, c'est ça qui compte.

mercredi 22 novembre 2006

Verrai-je le Liban un jour?

(Note: Ce billet n'a pas pour but de dresser un sommaire précis de la situation au Liban, mais plutôt de présenter ce que je ressent face à ce qui s'y passe, avec un minimum de mise en situation de mon point de vue).
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C’est fou comme les voyages font de ce monde un endroit plus petit.

J’ai déjà évoqué le phénomène en parlant du Guatemala l’an dernier, où un ouragan avait ravagé une région où j’avais passé quelques jours pendant l’été. Comme j’ai vécu en Équateur pendant un moment, et que j’y suis retourné pour un second séjour, chaque événement qui se produit en Équateur me touche beaucoup plus qu’avant.

Mais aujourd’hui, je veux vous parler du Liban, un pays que je n'ai jamais visité, mais auquel je m’intéresse beaucoup, qui me suit depuis quelques années déjà, à distance, et que je voudrais bien visiter un jour, malgré tout ce qui s’y passe depuis que je m’intéresse à ce petit pays du Moyen-Orient. C’est évidemment ce qui s’y passe depuis quelques années qui m’empêche d’envisager plus concrètement un séjour plus ou moins long à Beyrouth et dans ses environs.

Les hasards de la vie vous font rencontrer des gens, vous font vous intéresser à leur culture, leur pays, leur vie, et parfois, le hasard ajoute même quelques éléments pour augmenter votre intérêt envers cette culture et ce pays, ou cette région.
C’est donc par hasard que j’ai été appelé à m’intéresser au Liban, car avant 2004, je n’y connaissais que l’évidence pour un nord-américain; son histoire trouble, sa guerre civile, son conflit avec Israël et sa réputation ancienne de Paris du moyen orient.
Cette réputation aurait déjà été suffisante pour que je m’intéresse au Liban depuis que je voyage, mais au début d’août 2004, alors que je prenais l’avion de Quito vers Vancouver, une jeune libanaise prenait l’avion de Beyrouth pour rejoindre sa famille… à Vancouver. Nous allions nous rencontrer dans la métropole de la Colombie Britannique, devenir amis, et j’allais donc m’intéresser un peu plus à la situation réelle du Liban et à la possibilité d’aller visiter le pays.
Les hasards de la vie m’ont fait rencontrer d’autres personnes intéressées de près ou de loin au Liban – Linda, par exemple, une amie de ma sœur Luce, rencontrée récemment (et dont j’ai parlé l’autre jour sur ce blogue), est fiancée à un libanais et doit se marier là-bas.

Quelques semaines avant mon départ pour le Guatemala, l’ex premier ministre libanais Rafic Hariri était assassiné et la vie m’appelait vers l’Amérique Centrale. Si l’idée de visiter le Liban ne m’a pas quitté, sa concrétisation semble vouloir s’éloigner de plus en plus avec les mois et les années qui passent.

Hariri était un homme politique qui s’opposait à la présence syrienne permanente au Liban. Cette présence, généralement justifiée pour faire contrepoids au pouvoir Israëlien à la frontière sud, semblait alors de moins en moins désirée par la majorité de la population libanaise.
Le Liban est un pays complexe, politiquement, et culturellement. Un mélange de diverses factions islamistes et chrétiennes, qui a subi une guerre civile dévastatrice de 15 ans. Ayant développé une grande tolérance entre les diverses croyances et factions politiques, le Liban a en quelque sorte abrité une importante faction de l’OLP et abrite actuellement le centre du pouvoir du Hezbollah. Bref, rien pour bien se faire voir de l’état d’Israël. Par contre, ces factions ont toujours eu l’appui officieux des opposants à l’état hébreu, dont la Syrie. D’où le problème dérivé du rejet de la présence syrienne. La Syrie a beau jeu, remarquez; elle peut soutenir et combattre Israël sans réellement et officiellement se salir les mains. Et nous parlons de bien plus que d’un jeu politique ou militaire, ici, nous parlons de la vie des populations civiles, des amis de mes amis, de la famille du fiancé de Linda, et cette proximité me rapproche d’autant plus de ce qui se passe au Liban. Car ces gens-là ne sont pas impliqué dans ce conflit entre Israël et la Syrie, pour ne nommer que celui-là.

Personnellement, pour le peu que j’ai pu apprendre et lire et savoir du Liban, j’aurais eu tendance à être du côté des modérés désirant plus de liberté politique libanaise et j’aurais penché vers un rejet de la présence et l’ingérence syrienne dans les affaires du Liban.
Mais les pro-syriens, comme le Hezbollah, pour nommer cette organisation mi-militaire, mi-politique, ne voient pas d’un bon œil cette séparation politique entre leur pays et la Syrie, qui les a toujours protégé (sinon financé, soyons honnête). La raison en est simple, le Hezbollah, qui a juré défendre les palestiniens en particulier et les islamistes en général, contre Israël, a besoin d’alliés dans son affrontement (qu’il soit militaire ou politique) avec l’état hébreu. Ils ont besoin de la Syrie pour exister, et leur existence fait parfaitement l’affaire de la Syrie pour accomplir leur agenda anti-Israël. Et tout ceci se fait au détriment de la population libanaise.

Ainsi, lorsque Rafik Hariri a été assassiné, il ne faisait aucun doute dans l’esprit de tous que les pro-syriens, voire même les agents de la Syrie eux-mêmes étaient responsables. Depuis, plusieurs opposants au régime pro-syrien (le président actuel est pro-syrien) ont été assassinés, et cette tendance me laisse croire que les alliés pro-syriens, dont le Hezbollah, passe de plus en plus aux actes illégaux au détriment de leur branche politique.
Cette idée a de quoi donner froid dans le dos, car non seulement ça signifie que cette faction islamiste est prête à des affrontements plus directs et armés, mais les provoque peut-être directement. En tout cas, le Hezbollah ne se gène pas pour demander à ses partisans de se préparer au combat, ce qui n’augure rien de bon côté civil.
Car en ce moment, les partisans de cette faction n’ont pas la majorité au parlement libanais, loin de là. Récemment, devant l’échec des négociations avec les autres parties afin de constituer un gouvernement d’union nationale, les députés du Hezbollah ont claqué la porte en bloc. Or tentaient-ils réellement de former un tel gouvernement d’union? J’en doute. Compte tenu de leur pourcentage de représentation au parlement, leurs demandes semblent tellement exagérées qu’il est possible de croire qu’ils préfèrent claquer la porte en donnant l’impression d’avoir essayé le jeu de la démocratie avant de prendre les armes.
Puis, ils incitent leurs partisans à se préparer, à manifester… et un nouvel assassinat politique, celui de Pierre Gemayel, un ministre chrétien anti-syrien notable, tombe comme une bombe.

En entendant cette nouvelle aux informations d’hier, j’ai réalisé que ma visite de Beyrouth et du Liban venait d’être repoussé très loin dans le futur, et me fait douter de pouvoir visiter ce pays un jour.

L’été dernier, Israël avait déjà carrément envahi le Liban, dans son combat contre le Hezbollah. J’ai condamné cette action de l’état hébreu, qui se croit tout permis sous prétexte qu’il a l’appui des USA et en profite pour être d’une arrogance qui énerve et fait peur. Je n’ai pas changé d’idée, mais il y a une marge entre condamner Israël et supporter les action du Hezbollah. Si cette organisation a été utile et tolérée par le Liban dans le passé, pour repousser Israël lors de l’invasion des années 1980 et son implication dans la guerre civile, il apparaît opportuniste et désuet comme mouvement aujourd’hui, si on veut un tant soi peu retrouver la paix dans le pays. Ils sont en fait devenus un simple organe non officiel de la Syrie.
Je suis certain que les gens du Hezbollah (ses dirigeants, à tout le moins) sont conscients de cet état de fait et que leur actions récentes (politiques comme terroristes) ont pour but de déstabiliser le pays pour leur assurer de survivre comme organisation. Car une fois éliminé (ou amoindri) la mainmise de la Syrie sur la politique libanaise, le Hezbollah n’aura plus assez de support pour justifier son existence à long terme, vu qu’il ne représente pas une majorité de libanais.

Compte tenu que l’ensemble des conflits en cause mettent en scène des factions religieuses, il me semble donc impossible de voir ce petit pays s’en sortir et éviter une nouvelle guerre civile, encore une fois provoquée par les actions des pays voisins.

Et c’est un constat que je trouve d’une grande tristesse pour la population libanaise, pour les amis et la famille de mes amis.

samedi 18 novembre 2006

Vodka pétillante?

C'est fou ce que quelques bulles peuvent ajouter au piquant de la Vodka.
Bon, après un souper sushi maison traditionnel familial en compagnie de ma soeur Sophie, mon beau-frère martin, Suzie, son frère Stéphane, et Christian, un ami de Sophie et Martin, aussi amateur de randonnée, tout pour le rendre sympathique... Martin m'a fait remarqué que dans un moment libre au bureau :), il avait googlé mon blog et ne s'était pas vu dans les photos.
Voulant donc le rassurer dans la minute sur son importance dans ma vie, voilà:


Bon, Martin capote: «Tu vas pas mettre ça sur internet!». Quoi, il a demandé pour y être, non?
Ok, une meilleure:


Ok, qui met une photo de sa soeur en train de frencher sur le web, hein? Qui?
Bon, pour contenter tout le monde, voici mon «autre beau frère» présent ce soir:


Il y a quelque chose de très live dans mon blog récemment, je trouve.
Commentaire bienvenus!
Ah, la vodka pétillante du titre explique peut-être pourquoi je blogue en direct, et pourquoi les beaux-frères ont acceptés d'être immortalisés sur le net comme ça... well, comme dirait Sophie, il faut profiter de la vie! Et je ne vous parle pas de la bière en début de soirée ni des deux excellentes bouteilles de Chardonnay qui se sont bues ce soir..
Digestif quelqu'un?
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vendredi 17 novembre 2006

Hugo à l'école primaire

Pour la troisième fois en autant d'années, je me suis rendu dans une école primaire pour y faire une petite présentation centrée sur mon séjour volontaire en Équateur.

Ce type d'expérience a débuté au printemps 2005, alors que je venais de revenir au Québec. Ma soeur Sophie, qui est enseignante au niveau primaire, m'avait alors invité dans sa classe à venir parler de mon expérience de 3 mois en Équateur à l'été 2004. J'avais préparé une petite présentation photo pour accompagner mon propos et partager mes souvenirs.
La chose avait été fort bien reçue par les élèves et ainsi, Sophie m'a réinvité l'automne suivant, à mon retour d'Amérique Latine.
Deux classes avaient été regroupées pour entendre cette seconde présentation. J'avais ajouté à mon répertoire un second séjour en Équateur, ainsi que de nouvelles photos.

Voilà donc pourquoi cette année encore, Sophie m'a demandé de venir parler de l'Amérique Latine, de mes voyages, et de mon séjour comme enseignant bénévole de 2004.
Évidemment, vous aurez compris qu'à chaque année, les élèves changent, et en fait, Sophie a même changé d'école cette année, et ainsi, c'était ma première expérience dans un école privée.
Une fois encore, deux classes étaient regroupées et ma foi, les jeunes ont semblé beaucoup apprécier ce que j'avais à dire, ont été très attentif, et réagissaient autant au propos qu'aux photos.

Sur cette photo, prise en début de présentation, je présente une photo du rang San Luis de Lloa avec son école au milieu des champs.

Au fil des ans, j'avoue que ma présentation se ressemble toujours un peu - je n'ai pas l'impression de réinventer la roue - mais j'aime bien ce partage de mon expérience avec les jeunes.
Je parle généralement de l'école de Lloa, de Quito et L'Équateur, ainsi que de mes élèves là-bas, de la vie au village et dans la capitale. Je parle aussi de mes amis Léandro, Mayra et Evelyn, ainsi que la famille Mueses avec laquelle je partageais la vie quotidienne.
La présentation photo s'est améliorée légèrement, et depuis deux ans déjà, j'intègre une partie «langues» à la présentation. (Puisque je mentionnais que lors de mon départ pour l'Équateur, je ne parlais pas espagnol, et que j'avais donc du vivre un apprentissage en immersion à 100%). Je partage diverses considérations sur les cultures et les langues rencontrées pendant mes voyages, et je laisse en cadeau quelques inscriptions en Katakana, quelque chose qui frappe toujours l'imagination des jeunes et les amuse également, les symboles japonnais ayant quelque chose d'exotique et de mystérieux.

Côté technique, je travaille toujours avec les moyens du bord - et l'école privée n'est pas nécessairement mieux équipée que celle du système public, au contraire -, avec un projecteur branché sur un ordinateur et j'improvise le reste sur place. La qualité du projecteur varie, mais est rarement élevée, et l'écran, cette année, était constitué de deux bandes de papier blanc scotchées au mur (revoir la première photo, ci-haut). Cette année, j'ai pu utiliser mon propre ordinateur, ce qui a facilité ma préparation et mon contrôle sur la présentation elle-même et la lampe du projecteur a fait un meilleur travail que par le passé.

Comme on le voit sur cette photo, je me sers généralement du tableau noir pour inscrire quelques mots dans trois ou quatre langues, et d'une carte du monde (à droite) et/ou d'un globe terrestre pour situer les endroits dont je parle.
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Ce soir, Sophie m'a appelé pour revenir sur ma présentation de ce matin, et ma foi, elle était non seulement bien contente du résultat, mais aussi des commentaires de l'enseignante de l'autre groupe, des élèves des deux groupes, ainsi que de la directrice de l'école qui assistait à la présentation. Que demander de plus? Elle m'invitera probablement l'an prochain!

Comme ça devient une habitude annuelle, je me dis que je devrais conserver ma présentation photo, au lieu de la refaire à chaque fois! Remarquez, la refaire implique aussi me replonger dans l'univers latino-américain et équatorien, ce qui n'a rien de déplaisant en soi, et me permet aussi de rafraîchir certains choix de photos.

Et comme, au contraire de la fiction, la vie n'a pas à être crédible, mon ami équatorien Leandro s'est branché sur Google Chat un peu après le téléphone de Sophie ce soir, et nous avons chatté quelques minutes ensemble, une activité que nous avons peu l'occasion de pratiquer, Leo, comme Evelyn, n'ayant qu'un accès restreint à l'Internet. J'en ai profité pour lui parler de ma présentation de ce matin, et cette discussion m'a inspiré le billet que vous venez de lire.
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Note: Les photos ont été retouchées pour rendre les visages des élèves flous.

mercredi 15 novembre 2006

Modifications de présentation et photo composite

Vous l'aurez noté depuis quelques semaines, je travaille sur quelques modifications de présentation de ce blogue. Il me reste quelques détails à ajuster, mais la plupart des grands changements sont déjà en place.
Cette nouvelle plate-forme propose donc maintenant les étiquettes au début de chaque message plutôt qu'à la fin, offre l'option «commentaires» en français et présente une photo composite qui me représente en en-tête.
Voici d'ailleurs la possibilité de la voir en plus grand format, en cliquant dessus:


La section de droite a également été réorganisée pour faire place à la liste des étiquettes afin de facilier l'accès aux messages par sujet. Le plus grand changement est au niveau des archives, qui sont maintenant regroupées avec la liste des messages récents. Le tout, je l'espère, rendra plus facile la recherche d'un billet en particulier en cas de besoin.
Je terminerai également bientôt l'étiquetage de six autres mois de messages passés.
Vos commentaires sont donc les bienvenus pour poursuivre l'amélioration de cette plate-forme. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour remercier tous ceux qui ont laissé des commentaires jusqu'à maintenant, l'expérience est intéressante, et j'apprécie.

mardi 14 novembre 2006

Comment réussir vos sushis

Une fois n'est pas coutume, je vous refile un truc culinaire :)
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En réalité, c'est aussi un billet sur mon met préféré, et sur une habitude qui se transforme presque en tradition familiale depuis quelques années.

J'avais invité mes trois soeurs pour un souper entre nous 4 quelque part au printemps 2004 avant mon départ pour l'Équateur, et j'avais décidé de leur faire des sushis. Je n'en étais pas à mes premières armes, mais tout de même, j'étais plutôt novice en la matière.
Elles avaient aimé, chacune à sa manière, et depuis, nous avons souvent mangé des sushis maison en famille.
Tout cela a débuté lorsque Sophie m'a invité à manger des sushis chez elle... à condition que je les prépare! Évidemment, elle a voulu apprendre en même temps, et depuis, nous préparons les sushis lors de rencontres de famille.
Nous l'avons fait plusieurs fois, et ainsi, vendredi dernier, ma soeur Luce recevait une copine de Providence et avait aussi invité la famille à déguster des sushis. Luce ne sachant pas comment les préparer, j'ai été engagé d'office... avec mon beau-frère comme aide et aprenti.

Lorsque vous vivez à Vancouver, il est peu rentable de préparer vos sushis, puisque ce repas, dans un bon restaurant, ne coûte pas si cher, et que la préparation prends tout de même quelques heures à la maison.
Au Québec, la situation est différente, puisque le sushi demeure un met assez dispendieux dans les restaurants, même les restaurants express comme Sushi Shop, par exemple. Il devient alors intéressant de préparer vos sushis vous mêmes, surtout si vous le faites pour un petit groupe de personnes, ce qui rend l'expérience aussi amusante qu'originale.
Pour ma part, j'ai appris en regardant faire, puis sous les conseils de Kumiko Nishijima, qui habite Kyoto mais que j'ai côtoyé à Vancouver pendant quelques mois. Arigato Kumiko-san.

Voici donc, après ce long préambule, comment réussir vos sushis.
Les photos ont été prises vendredi dernier.
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La première chose à faire est de préparer votre riz.
Il faut utiliser du riz à sushi (amidonné, donc collant). Le riz peut être préparé à la casserolle, ou bien à l'étuveuse (comme sur la photo), selon ce que vous avez sous la main. Une fois cuit, mettez votre riz au frigo pour le refroidir.

Pendant que le riz cuit, et pendant qu'il refroidit, profitez du temps disponible pour effectuer la coupe de vos poissons et légumes.


Une préparation classique mais toujours appréciée peut intégrer du saumon frais, du thon rouge et/ou blanc, des crevettes, du saumon fumé et du crabe (ou imitation, genre goberge). Avec du concombre et de l'avocat et du fromage à la crème, vous aurez assez d'ingrédients pour préparer une agréable variété de sushis.

La coupe des poissons est le nerf de la guerre; et avant de procéder, il vous faut estimer quels genres de sushis vous désirez préparer.

Je prépare généralement des makis (rouleaux), des negiris (boule de riz avec morceau de poisson), des sashimis (tranches de poisson cru) et du chirashi (une sorte de mélange de riz et poisson).

L'étape du riz et de la coupe prend environ une heure si vous préparez des sushis pour 6-10 personnes.

Quand votre riz est fin prêt (donc froid) et que vos ingrédients sont coupés, la seconde étape débute: la préparation des morceaux de sushis eux-mêmes.

Avec un peu de vinaigre de riz ajouté à votre riz (pas trop, pour que le riz demeure bien collant), et des feuilles d'algues rôties, vous pouvez préparer vos makis, à l'aide d'un petit tapis de bambou spécialement conçu. Laissez reposer vos rouleaux quelques minutes avant de les trancher en morceaux qui forment les makis que vous servirez.

Roulez des boules de riz pour les negiris, et placez les tranches de poisson en sashimi.

Pour ma part, j'utilise toujours les retailles de poisson et les légumes non utilisés dans les makis pour concocter mon chirashi.

Je prépare généralement 2 makis, 6 negiris et un généreux chirashi par personne, en plus du sashimi (qui dépend de la quantité de poisson que j'ai acheté).

L'étape de la préparation prends environ une heure pour servir entre 6 et 10 personnes.

Une fois le tout préparé et joliment présenté, il ne vous reste qu'à servir.

Quelques assiettes de gingembre mariné, du saké (je suggère le draft saké, à servir froid), de la sauce soya et du wasabi complète le tout.

Si vous êtes amateur de vin, des blancs comme des Chardonnay Californien ou Australien ou encore des Riesling d'Alsace sont généralement un excellent accompagnement pour les sushis.

En fin de repas, vous pouvez également servir du thé vert, et, si vos invités insistent pour un dessert, du chocolat noir, ou des truffes de chocolat blanc au thé vert complètent bien cet excellent repas.

Itadakimas!



lundi 13 novembre 2006

Andalousie, Castille et le Sud de la France!

Court billet pour vous annoncer la mise en ligne d'une centaine de nouvelles photos sur mon site web; Cette sélection est répartie sur trois nouvelles pages:

Castilla La mancha y Castilla y Leon;
Provence et Languedoc-Rousillon;
Andalousia

Le tout est évident relié via une page principale, dont les autres sections seront en ligne bientôt.

Bonne visite.

vendredi 10 novembre 2006

Émilie et Linda et les Hippos! :)


Je fais vite, je blogue en direct de chez ma soeur Luce.
C'est une sorte de test, et en même temps uns démonstration pour les gens ici.
Sur cette photo, prise il y a moins de 5 minutes, ma nièce Émilie, 4 ans, argumente avec Linda, américaine native de Providence, que Hippopotamme en anglais n'est PAS Hippopotamus! :)
Bien qu'il soit évident que Linda ait raison, Émilie sort son Gameboy pour prouver son point (rappel: elle a 4 ans!!!).
Elle nous fait donc écouter le gameboy et un jeu sur les animaux, et elle a raison: le jouet nous dit qu'un hippopotame est un «Hippo» :)))
Bref, tout le monde a raison...
Et la photo est une bonne excuse pour faire ce test en direct et cette démonstration de comment blogguer en direct. On y voit ma soeur Luce (à gauche) avec sa fille Émilie, puis Linda.
Prochain commentaire: Ma recette pour bien réussir vos sushis à la maison.
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mardi 7 novembre 2006

Babel: Fort, difficile, intense, superbe


Babel est un film comme on n'en voit qu'un ou deux par année.
C'est un beau cas de Top 10 assuré, je sais d'expérience que je ne verrai pas d'ici la fin de l'année, assez de bon films pour le déloger de la première ou la seconde place de mon palmarès de 2006. Rien de moins.
Babel, à l'affiche à Montréal présentement, est le troisième film d'Alejandro Gonzalez Inarritu, réalisateur des splendide films Amores perros et 21 Grams. Ses films précédents mettent la table pour Babel: l'homme ne choisi pas des scénarios ni des sujets faciles. Babel est d'ailleurs scénarisé par Guillermo Arriaga, qui avait aussi écrit les deux films précédents du même réalisateur. Les deux cinéastes mexicains nous racontent cette fois plusieurs histoires se confondant en une seule (évoquée par le titre; le mythe de la tour de Babel), celle de l'incompréhension entre les gens et les peuples.
Un couple de touriste en bus au Maroc, une jeune japonnaise sourde et muette, une gardienne mexicaine travaillant en Californie, deux frères arabes gardant les brebis contre les chacals, voilà quelques-uns des personnages principaux de Babel. Ils sont reliés les uns aux autres par divers éléments; dont une arme à feu (joli symbole) dont nous suivons le destin au fil du film.
Babel, tout comme Crash l'an dernier, est un film dont l'intensité dramatique ne se relâche pas une seule seconde. Il n'est pas prévisible pour autant, car qui dit tension dramatique ne dit pas nécessairement action délirante. Toute la subtilité du scénario et de la réalisation font en sorte que même dans les moments les plus calmes, vous vous sentez sur le qui-vive, dans l'attente de ce qui va se produire. La profondeur des personnages joue évidemment pour beaucoup dans cette attente, ce qui est particulièrement habile compte tenu du nombre de personnages que met en scène Babel. C'est simple, à la fin de la projection, j'étais épuisé.
Évidemment, le lecteur habitué à mes commentaires cinéma se souviendra que j'aime bien les films chorale (comme Magnolia et Crash, pour en nommer deux parmi mes films favoris), mais la chose ne suffit pas à faire d'un film une réussite.
Babel traite donc de l'incompréhension en passant à la fois par la langue (les dialogues sont en arabe, espagnol, français, anglais et japonnais) et la culture (du Japon au Maroc et au Mexique en passant par les États-Unis) mais aussi par les rapports humains (deux personnages sourds et muets face aux autres, un couple en période de remise en question, un père et ses deux fils). Soulignons le choix particluièrement intelligent d'avoir tourné tous les dialogues dans les langues maternelles des personnages, ce qui donne au film une profondeur, un effet de réel et une crédibilité que l'on retrouve très rarement au cinéma de nos jours.
Malgré tout cela, Babel aurait pu être un film ordinaire, ou un peu au-dessus de la moyenne sans être le meilleur film de l'année. C'est ici que l'intelligence de Inarritu et Arriaga est si importante. Ils ont réussi à faire leur film sans jamais porter un jugement de valeur sur les personnages qu'ils mettent en scène. Babel est un film dramatique, souvent même tragique, mais jamais les cinéastes n'ont choisi la facilité de nous pointer un coupable, qu'il s'agisse d'un humain, d'une cause, d'une culture ou d'une religion. Cet aspect propulse le film au rang suppérieur en en faisant un film universel, qui parle de tous et à tous. Bref, un chef d'oeuvre.
L'interprétation solide de Brad Pitt, Gael Garcia Bernal, Cate Blanchett, Adraiana Barraza et Rinko Kikuchi, en plus des nombreux seconds rôles tous plus crédibles les uns que les autres, rendent cette histoire absolument prenante du début à la fin.
Enfin, la réalisation elle-même, les choix de caméra, d'angles, d'effets et les éclairages spécifiques de chaque segment de planète, donne une dimension supplémentaire à un film absolument sans faute qui force la réflexion. À voir absolument. Et à revoir absolument.

Shakespeare sans un mot!

Quand on pense aux pièces de William Shakespeare, on peut penser les voir au théâtre, ou encore les voir en adaptation au cinéma. Si je n'ai jamais eu le plaisir de voir un Shakespeare sur les planches, j'ai souvent vu des adaptations et des relectures cinématographiques de ses oeuvres. Évidemment, je l'ai aussi beaucoup lu.
Si on m'avait dit que j'irais voir du Shakespeare à la Place des Arts et que la chose serait présentée sans qu'aucun interprète ne dise un mot, je serais probablement resté... sans voix :)
Vous aurez compris que je suis allé assister à une représentation de Roméo et Juliette présentée par Les Grands Ballets Canadiens de Montréal.
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Pour situer l'amateur de ballet, ça sera facile: je n'y connais rien, ou presque. J'ai assisté à mon premier ballet (contemporain sur pointes) en 2003 à Vienne, au Staastoper. Il s'agissait d'une présentation très spectaculaire de Spartacus.
Roméo et Juliette était donc mon second ballet à vie. L'avantage d'être novice est bien sûr d'être facilement «émerveillable», puisque chacun des mouvements m'apparaîtra nouveau et chacune des astuces me semblera originale. D'un autre côté, quand on est néophyte, on ignore les standards et les codes du genre auquel on assiste, et parfois, ce que les créateurs pensent évident vous échappe totalement faute du bagage nécessaire pour interpréter la chose.
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Comment ai-je trouvé Roméo et Juliette?
En un mot: Splendide.
J'ai trouvé que les chorégraphies (de Jean-Christophe Maillot) avec lesquelles on a décidé de nous raconter cette histoire étaient très cinématographiques, très théâtrales, lassant donc beaucoup d'espace aux danseurs pour l'interprétation des personnages. Dès les premières scènes, nous comprenons très vite qui est qui et qui fait quoi et de quoi il retourne. Bon, on me dira que je voyais une histoire que je connaissais bien, et on aura raison, c'était plus facile et ça compensait pour l'absence de bagage dont je parlais plus haut. Mais l'interprétation dépasse ce stade; les mouvements sont évocateurs, les expressions du visage sont vivantes, les combats comme les étreintes amoureuses sont explicites malgré les limites du médium (ballet sur pointes), bref, c'est plein d'intensité, une nécessité pour présenter une tragédie de Shakespeare.
Ce qui est intéressant, et tout à l'honneur de la troupe, c'est que cette intensité ne contrevient pas à la douceur et la légèreté, ni à la beauté de la danse. L'ensemble est d'une élégance et d'une grâce qu'il est impossible de retrouver au théâtre traditionnel.
Si l'ensemble de la troupe est excellent (de mon point de vue de néophyte, s'entend), je dois dire que Mariko Kida est particulièrement radieuse et charismatique à souhait dans le rôle de Juliette. C'est d'autant plus remarquable que ce n'était pas elle qui interprétait le rôle principal lors de la première mouture de ce ballet présenté par la troupe de Montréal en 2004.
Le choix d'un décor minimal (constitué de panneaux blancs amovibles et de rideaux noirs occasionnels) peut surprendre au départ, mais l'habileté à jouer avec ce décor pour créer en un mouvement la pièce de la scène suivante, fini par ajouter à la danse et faire partie du mouvement général engendré par l'histoire.
Enfin, comment ne pas mentionner la trame sonore? Évidemment, le ballet étant une interprétation sans mots, la trame sonore, interprétée par l'orchestre des Grands Ballets, joue pour beaucoup dans les émotions qui sont transmises et dans les choix de mise en scène. Et si Les Grands Ballets Canadiens ont choisi une chorégraphie contemporaine pour nous présenter cette pièce vieille de 400 ans, ils ont aussi adopté en contrepartie la trame classique sublime composée par Sergei Prokofiev.
Je ne regretterais pas d'avoir payé mon billet seulement pour assister à un concert de cet orchestre interprétant cette composition de Prokofiev, c'est vous dire comment j'ai aimé l'interprétation de la musique par l'orchestre des Grands Ballets.
L'expérience m,aura au moins convaincu de désormais jeter un oeil à la programmation à venir de la troupe montréalaise.

jeudi 2 novembre 2006

Pour le petit singe de Lligua

Je ne sais pas pour vous, mais il m'arrive souvent de me demander à quoi tout ça peut bien servir. Comme la réponse est généralement «à rien», il faut bien trouver la motivation de continuer quelque part.
Depuis quelques années, j'ai décidé de vivre autrement en grande partie à cause de ce genre de réflexion. Après tout, si c'est pour rien, alors aussi bien profiter plutôt que se faire chier.
Et quand je me sens un peu déprimé, comme c'est le cas depuis quelques jours (une vilaine grippe qui me draine mon énergie), je me perds dans mes souvenirs de voyage.
C'est ainsi qu'hier, visitant le blog d'une amie voyageuse, je suis tombé sur ses photos de l'Équateur, qu'elle n'avait pas mis en ligne à l'époque de son voyage.
J'ai rencontré Agnès à Quito en 2004 et nous avons partagé quelques jours de voyage ensemble.
Je me souviens parfaitement de la journée et du moment où elle a pris cette photo. Et la voir sur son blog un peu plus de deux ans après les événements m'a ramené à Lligua. J'ai ressenti le picottement du soleil sur ma peau, j'ai senti à nouveau l'air sec et raréfié des Andes, j'ai revu passer devant nous cette vieille dame Quéchua, aux pieds nus, qui trimbalait son ballot sur le dos, j'ai revu le petit pont constitué de deux morceaux de bois, et la petite maison avec un mur à même le roc, et le petit âne qui se tenait juste à côté... J'ai pratiquement ressenti une douleur au poumon, réminiscence d'une pneumonie que je soignais depuis quelques jours quand nous avons fait cette expédition amicale vers Lligua. Tout ça à cause de ce petit singe, et de mon amie Agnès.



C'est un tout petit singe, qui avait fait de ce chien collie son meilleur ami. Selon le propriétaire du singe, ce dernier se déplaçait toujours avec son ami le chien, en se tenant après ses oreilles. Nous avons été témoin de ce genre de marche puisqu'ils nous avaient suivi quelques minutes.
Tout cela se passait à un peu plus de deux heures de marche à l'ouest de Banos. Cette photo a été prise par Agnès le 15 juillet 2004.
En compagnie de Cecilia, une autre copine de voyage, nous avions marché sur ce sentier sans trop savoir où il nous mènerait. Ce petit singe, ce moment, cette photo et les souvenirs qu'elle a évoqués, c'est la preuve que cette marche n'était pas inutile, que peut-être rien ne l'est vraiment, si on sait en profiter sur le moment, et plus tard encore.
Voilà donc ma réponse du jour à la question du «pourquoi»: Pour le petit singe de Lligua.