Je ne sais pas pour vous, mais il m'arrive souvent de me demander à quoi tout ça peut bien servir. Comme la réponse est généralement «à rien», il faut bien trouver la motivation de continuer quelque part.
Depuis quelques années, j'ai décidé de vivre autrement en grande partie à cause de ce genre de réflexion. Après tout, si c'est pour rien, alors aussi bien profiter plutôt que se faire chier.
Et quand je me sens un peu déprimé, comme c'est le cas depuis quelques jours (une vilaine grippe qui me draine mon énergie), je me perds dans mes souvenirs de voyage.
C'est ainsi qu'hier, visitant le blog d'une amie voyageuse, je suis tombé sur ses photos de l'Équateur, qu'elle n'avait pas mis en ligne à l'époque de son voyage.
J'ai rencontré Agnès à Quito en 2004 et nous avons partagé quelques jours de voyage ensemble.
Je me souviens parfaitement de la journée et du moment où elle a pris cette photo. Et la voir sur son blog un peu plus de deux ans après les événements m'a ramené à Lligua. J'ai ressenti le picottement du soleil sur ma peau, j'ai senti à nouveau l'air sec et raréfié des Andes, j'ai revu passer devant nous cette vieille dame Quéchua, aux pieds nus, qui trimbalait son ballot sur le dos, j'ai revu le petit pont constitué de deux morceaux de bois, et la petite maison avec un mur à même le roc, et le petit âne qui se tenait juste à côté... J'ai pratiquement ressenti une douleur au poumon, réminiscence d'une pneumonie que je soignais depuis quelques jours quand nous avons fait cette expédition amicale vers Lligua. Tout ça à cause de ce petit singe, et de mon amie Agnès.
C'est un tout petit singe, qui avait fait de ce chien collie son meilleur ami. Selon le propriétaire du singe, ce dernier se déplaçait toujours avec son ami le chien, en se tenant après ses oreilles. Nous avons été témoin de ce genre de marche puisqu'ils nous avaient suivi quelques minutes.
Tout cela se passait à un peu plus de deux heures de marche à l'ouest de Banos. Cette photo a été prise par Agnès le 15 juillet 2004.
En compagnie de Cecilia, une autre copine de voyage, nous avions marché sur ce sentier sans trop savoir où il nous mènerait. Ce petit singe, ce moment, cette photo et les souvenirs qu'elle a évoqués, c'est la preuve que cette marche n'était pas inutile, que peut-être rien ne l'est vraiment, si on sait en profiter sur le moment, et plus tard encore.
Voilà donc ma réponse du jour à la question du «pourquoi»: Pour le petit singe de Lligua.
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