mercredi 28 septembre 2005

Les bateaux de Montréal... 2


Pour le simple plaisir de partager cette vue d'aujourd'hui, une entrée prétexte a y inclure une autre photo.
Celle-ci représente le bateau de croisière Crystal Symphony, et a été prise ce midi, au vieux port de Montréal.
A gauche, de l'autre côté du quai, on peut voir la cheminée du Mona Lisa, avec une reproduction de la célèbre peinture de Léonardo.
Au fait, en cliquant sur les photos de ce blog, vous pouvez les visualiser en grand format.

Vancouver et les Bateaux de Montréal


Il arrive de temps à autres qu'une ville vous en rappelle une autre, en se comportant d'une manière différente de ses habitudes (ou des vôtres dans cette ville). J'avais tiré une petite bio-fiction de cette idée alors que j'étais au Starbucks Monkland il y a deux ans, et que Montréal conspirait pour me faire penser à Vancouver (pluie, starbucks, langue anglaise, etc). À ce moment-là, en plus, Vancouver me manquait énormément.
Depuis mon retour à Montréal, j'ai recommencé à travailler un peu, en partie au Starbucks justement (Bonaventure), quelque part à l'ombre de la Cathédrale marie Reine-du-Monde - une réplique de St-Pierre de Rome. Je passe le reste de mon temps à porter main forte à un bureau, dans le vieux Montréal, quelque part à l'ombre de la Basilique Notre-Dame - dont le nom et l'architecture rappelle son homonyme de Paris.
Ainsi, depuix trois jours, je descend St-Sulpice le long de la Basilique vers le Vieux Port et remarque qu'une cheminée de bateau de croisière s'y dresse fièrement. Une réplique d'une partie de la Joconde y est représentée, ce qui a aussi attiré mon attention.
Les bateaux de croisières, pour moi, c'est une image assez typique de l'été à Vancouver, alors que Canada Place est le port d'attache temporaire de plusieurs de ces navires pendant la saison estivale. À Montréal, toutefois, je n'ai aucun souvenir d'avoir vu de tels bateaux. Et au Vieux port? Wow.
Ce midi, je suis donc allé y faire un tour, pour prendre quelques photos, puisque Montréal me rappelle Vancouver aujourd'hui et que loin d'être triste, cette évocation me fait sourire.
Il y a trois navires, dont deux bateaux de croisière. Celui avec la Joconde s'appelle justement le Mona Lisa. L'autre, le Crystal Symphony. Ce dernier est immatriculé èa Nassau (Bahamas). Comparativement aux immenses cruiseships de Canada Place, les deux bateaux du vieux port sont petits. Par contre, compte tenu du site où on peut les voir et de leur vu le long du Fleuve à Montréal, je dois avouer qu'ils ont l'air grands!
Le plus drôle, c'est que ça fait des années - en fait des décennies - que je n'ai pas réellement passé un été à Montréal. Ainsi, il est possible, sinon probable, que des bateaux de croisières accostent au vieux port depuis des années et que par hasard, 2005 soit une nouveauté pour moi...
De toutes manières, impossible de les visiter, leur accès est évidemment réservé aux passagers des croisèeres. Par contre, l'autre bateau, un rafiot vieux et déglingué dont la peinture est tellement écaillée qu'il y a presque plus de métal rouillé que de couleur résiduelle, lui, il est intéressant comme objet hétéroclite. En plus, je ne sais pas si c'est régulier, je ne me suis pas arrêté pour demander, mais la voie était libre ce midi, et je suis monté sur le navire pour explorer un peu et prendre quelques photos intéressantes. C'est l'une d'entre elles que je place ici, une vue du vieux Montréal et de la Basilique, prise du rafiot en question.
Une photo pour exprimer, comment et pourquoi, j'aime bien les grandes villes comme Vancouver et Montréal. Il y a quelque chose d'intéressant à y regarder à tous les jours. Aujourd'hui, pour moi, il s'agissait de ces bateaux.

samedi 24 septembre 2005

Votez contre les Médias québécois!!

Eh bien on peut dire que les médias québécois ne ménagent pas mon retour au pays! Je ne sais pas si vous vous souvenez des quelques montées de lait que j'ai dejà faites sur ce blog à propos des médias et de leur stupidité, mais bon, voici ce que j'ai sur le coeur en ce moment.
Avez-vous pris la couverture de "l'affaire Boisclair"? A chaque fois qu'une histoire comme ca prend des proportions hallucinantes dans les médias (je me souviens encore du commentaire de Parizeau en 2003, ou de l'histoire de LG2), ca me décourrage de les voir faire leur travail avec professionalisme.
André Boisclair a déjà pris de la drogue. Big Deal. Il est donc dans le même cas qu'environ 50% des québécois. Grosse nouvelle, j'en conviens, surtout que le type en question aspire à être premier ministre de la province. Il s'explique, parle de son passé, sans trop de détaisl (qui veut vraiment des détails, la chose serait inutile), puis on pensait pouvoir passer à autre chose. Comme les idées qu'il défend et les opinions sur ces idées émises par ses concurrents au poste de chef du PQ, après tout, le gars est le candidat en avance (étrange coincidence, me dira-t-on)... Ben non, pas de débats d'idées, en fait, rien d'autres que le radottage des mêmes nouvelles sur son passé (la chose tient en un paragraphe dans le journal, ça fait une semaine que les médias ne couvrent pratiquement que ça, un comble).
Radio-Canada fait figure de proue pour se couvrir de ridicule journalistique dans ce dossier. Derome, qui a déjà été un lecteur de nouvelles convenable, ne fait pas que bafouiller, il salive devant le scandale, se roule dedans. On est pas content de consacrer bien inutilement une émission du Point complète au scandale Boisclair, on récidive le lendemain!!! Pire, on se permet même un beau petit reportage sur la Cocaine, cette drogue (tellement méconnue :))... que le candidat a avoué avoir consommé dans le passé.
Moi, je vais vous dire, je ne suis pas partisant politique, mais toute l'histoire m'a d'abord fait voir que le gars est normal, humain, et j'aime ça, les politiciens humains :)... contrairement aux multimilionnaires (je ne pointe aucun premier ministre fédéral ici) qui ne pourront jamais comprendre les gens ordinaires qui constituent pourtant la majorité de la population.
Question de partisannerie, n'était-ce pas aussi Radio-Can qui avait en quelque sorte dévier la campagne provinciale sur Parizeau pendant une semaine au printemps 2003? On commencerait à se poser des questions sur leur "indépendance", ma foi! :)
En attendant que les journalistes en reviennent de leur orgasme journalistique, eh bien la télé restera fermée. C'est pas comme s'il ne se passait tellement rien dans le monde que nous devions absolument passer nos soirées à blablater sur la même affaire, en plus... Et le pire, c'est que je suis persuadé que la majorité des gens s'en foutent un peu, après coup, une fois la nouvelle passée. Il ne reste plus que les journalistes pour se rouler dedans en trippant, très loin du professionalisme dont ils se vantent, et très loin de l'intérêt de leur clientèle à être informée.
Voilà ou on est rendu, au Québec. Triste.

mardi 20 septembre 2005

Recyc-Montreal?!

He ben... faut vouloir recycler a Montreal, et c'est meme pas certain que mes efforts vont etre recompenses!
Je viens a peine de m'installer dans un nouvel appart, sans bac vert, alors je deniche le telephone de mon eco-quartier, et la gentille jeune femem a qui j'ai parle m'informe que malheureusement, suite aux coupures budgetaires et aux reformes qui ont suivies les fusions/defusions/allouette, il n'y a pas de bac de recyclage disponibles pour les residents du quartier. Quand le seront-ils? Mystere. Elle me suggere de rappeler a toutes les deux semaines, la derniere fois ou ils en ont manques, ca a dure trois mois. Gargl.
Et si on met quelque chose d'autre au chemin en guise de bac? Eh bien les gens qui font la recolte ne sont pas obliges de ramasser votre recyclage alors. Si ca traine au bord de la rue, vous aurez une amende. Belle mentalite... Ou comment tout un paquet de reglemnents probablement bien intentionnes m'empechent aujourd'hui de m'assurer que mon recyclage sera ramassé.
On m'a suggere de mettre mon recyclage dans le bac vert d'un voisin si celui-ci n'est pas rempli. Pas une mauvaise idée, en supposant que le voisin sera conciliant et qu'il ne prendra pas cet acte comme une violation de sa propriété privée :)
Ouais, compliqué de recycler a Montreal, coup donc! En 2005...
J'ai presque envie d'appeler Pierre Bourque, juste pour voir :))

lundi 19 septembre 2005

Une biere avec Eric Lapointe en attendant Val

Bonjour Montreal...
Hier soir, dimanche, 23h05, je descendais St-Denis vers le metro Berri-UQAM, la rue est fermee au voitures (festival de film en cours), je regarde la lune (presque pleine), le clocher de l'ancienne eglise incorporee depuis des decennie a l'universite, les gens qui marchent dans la rue... Des voix francophones m'entourrent...
Bonjour Montreal...
je suis de retour...
ca fait quelques jours deja, plus d'une semaine en fait, que je suis revenu au Quebec... mon esprit est encore accroche a beaucoup d'endroits, principalement a Quito, a l'Equateur... mais je reviens lentement au Quebec, a Montreal.
Un peu plus tot en soiree, en attendant mon amie et agente Valerie au Tap Room ou nous avions rendez-vous, je me suis retrouve a prendre une biere en compagnie du chanteur Eric Lapointe, qui etait assis a cote de moi au bar, occupe a faire des mots croises dans les journaux...
J'ai pris une Boreale Rousse, ma premiere depuis mon retour, et la premiere Boreale apres 4 mois d'abstinence (hehe)... Elle etait delicieuse.
La Boreale, les sushis que nous avons degustes avec mes soeurs samedi soir, un bon vanille latte du Starbucks... je reviens lentement au Quebec :))
Il me manque encore la poutine du Frites Alors! du Quartier latin et bien des choses... mais je reviens lentement.
le choc culturel est la, evidemment... mais on dirait que pour ces premiers jours, il est moins fort que prevu. Tant mieux.
Et je m'installe dans mon nouvel appartement (meme coloc! :)), alors bientot, je me sentirai a nouveau completement chez moi... en attendant de vouloir repartir... ce qui est pour le moment exclus pour des raisons financieres, hehe, mais aussi parce que j'avoue un peu de fatigue de m'etredeplace pendant quelques mois a une cadence d'environ un changement de villes au deux ou trois jours.
Bonjour Montreal... tu m'avais manque, je suis content de te revoir.

(In Montreal): So sweet seeing you, dear Claire

Dear Claire,
I can't beleive that I managed to see you in person, at last!
Well, when i took you're first e-mail and read that you'd be in transit at the airport for about two hours, I was hoping to be in Montreal to be able to see you... but when I read about the schedule, I had to change quite some plans to be able to make it... and it worked! 12 hours later, I was on the road (with that damn Koko), and finally, at the airport, and there you were...
That was a really great moment, a real great morning! Even if we were pretty much half asleep :)... and you on the jetlag, all fuzzy.... that was sweet to see you again, after so many months.
I've missed you a lot, my friend. I remember, not two weeks ago, between Nueva Aurora and la mariscal, thinking of you, knowing that you'd be the one I wanted to talk to, the one I wanted to share my thoughts with, i don't know why, but I needed you at that moment... and a couple days later, there you are! Incredible, uh?...
But, as nice it was to see you and share these two hours with you, it was also cruel to just have such a short period of time to enjoy your presence and your crazyness...
So... you have to comeback! To visit Montreal for real!!
And I'll do whatever it takes to afford going to visit you in BC pretty soon.
And we'll have more time to be with each other, dear... I'm already looking forward to that moment...
until then, i'll enjoy the presence of a few really good friends in Montreal that I haven't seen in months...
Talk to you soon,
with love,
Hugo

lundi 12 septembre 2005

L'Esprit vagabond... au lac St-Jean...


Hola...
Quelques jours au lac st-jean, le temps de prendre une centaine de photos (et oui), de quelques points de vues que je n'avais jamais vu avant (meme apres plus de 30 ans) ou de points de vues d'ou je n'avais jamais pris la peine de prendre des images...
Deux visites a mon grand-pere, qui a atteint un age venerable (un peu plus de 95 ans et 4 mois, toute sa tete, fume encore, on a partage une biere :)...
A mon arrivee, mon grand-pere m'a confie avoir cache ses tomates-cerises, puisque la veille, il s-est fait vole plusieurs bonbons et toutes ses tomates par une autre residente de l'endroit ou il reside et ou ma mere le visite a tous les deux jours! (Il avait cache les tomates sous ses couvertures dans son lit!! :)
....... le temps de revoir quelques amis, de revoir le lac lui-meme, toujours aussi beau malgre toutes mes visites ailleurs dans le monde... et de partager quelques anecdotes avec la famille, et de leur cuisiner un petit repas equatorien! Hehe...
Fin des vacances, les amis... retour au travail jeudi matin! :)
Voila, en un mot, c'etait l'Esprit Vagabond... au Lac-St-Jean...
A bientot!
(P.S. cliquez sur la photo pour la visualiser en plus grand format).

mercredi 7 septembre 2005

Hasta Luego, Nueva Aurora...

Derniere journee de mon sejour a l'exterieur du pays... journee intense, en immersion totale... et intense en emotions...
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J'ai passe le plus clair de ma journee a Nueva Aurora, chez une amie. Je me suis ensuite rendu a un rendez-vous avec une narchitecte pour un projet a "mon" ecole de Lloa. J'ai aussi souper chez les Mueses, la famille qui m'a accueilli l'an dernier. Journee 100% equatorienne, donc, rien de touristique, pas de visite, juste des amis d'ici et de l'espagnol et de la cuisine locale :). une journee forte, une de ces journees qui vous font tant aimer la vie.
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Journee intense, donc, car ce genre de derniere journee traine toujours avec elle son lot d'emotions, d'adieux ou d'au-revoir incertains, et de reflexions.
Pour ma part, je reflechis beaucoup (trop?) dans ces situations et parfois, je suis tout simplement depasse par les emotions...
Dure journee en un sens, mais merveilleuse aussi, et certainement pas le genre de journee que l'on oublie, ou meme que l'on souhaiterait oublier. Chaque moment semble important, semble vouloir rester graver dans votre memoire. En meme temps, chaque moment semble en evoquer un autre, dont le souvenir rapelle les memes emotions.
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Aujourd'hui, certains de mes amis me manquent tellement que ca fait mal, litteralement. J'avais le coeur serre tres fort quelque part entre 4h30 et 5h cet apres-midi, je pensais a plusieurs amis eparpilles un peu partout sur cette planete... et alors que j'ai pu profiter de la presence de certains d'entre eux (et elles) cet ete et jusqu'a aujourd'hui, d'autres sont cruellement absents. Ce melange de peine et de bonheur, c'est ca la vie, au fond. Je me suis senti tellement vivant aujourd'hui... Je vis pour des journees comme celles-la. Et je suis tres chanceux de pouvoir en vivre plusieurs par annees...
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C'est le genre de journee ou vous auriez envie de pleurer pendant une bonne demie-heure, en silence, juste pour laisser couler les emotions. Par bonheur, surtout, par tristesse un peu, de laisser une autre partie de votre vie derriere vous, une partie importante en ce qui me concerne... et de n'avoir aucune idee (quoi que l'on en pense) de ce qui vous attends pour la suite.
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Mais c'est aussi parce que j'ai vecu ce genre de journee auparavant, et que j'ai laisse passer ces emotions, que je les ai acceptees et incorporesse a mon experience de vie, que j'ai pu en revivre d'autres, des belles journees, et des belles emotions. C'est possible d'etre vraiment content et heureux malgre la tristesse des departs. Mon sejour ici en est une sorte de preuve.
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Hasta luego, Nueva Aurora... ce n'est certainement pas un Adieu, ce qui rend la chose plus facile (peut-etre), mais qui sait quand je reverrai Nueva Aurora?
Je n'ai pu retenir mes larmes, alors que Nueva Aurora s'eloignait de mon regard par la fenetre arriere de l'autobus qui me ramenait vers le centre de Quito, les silhouettes devenant de plus en plus petites pour disparaitre... disparaitre pour je ne sais combien de temps, et c'est, je pense, cette incertitude, qui a engendre ces larmes, de joie et de peine, de bonheur et de tristesse, et ces souvenirs relies a tous les amis qui me manquent tant.
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Il y a aussi la joie de savoir que je reverrai des personnes si cheres a mon coeur a mon retour, et qui m'aideront, sans meme le savoir, par leur simple presence, a apprecier le bonheur que je vivrai avec eux, les moments que je partagerai avec eux... en attendant de pouvoir en partager d'autres a Nueva Aurora...
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Hasta luego, Nueva Aurora... Nunca te olvidare...
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Hugues, 7 septembre 2005.
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mardi 6 septembre 2005

Jour 94: Time to come back home, now...

Bueno bueno bueno...
Demain, mon dernier jour en terre latino-americaine pour ce voyage, sera mon 94e jour sur la route... Pas de maison, toutes mes affaires dan un backpack 40 litre qui contient a peine plus du double d'un sac a dos d'etudiant, et a l'exception de mon sejour de trois semaines a Quito, en mouvement en moyenne a tous les deux ou trois jours.
Par moment, la fatigue se fait sentir. Cette semaine, il y a plusieurs choses qui me sont rentres dans le corps (l'expedition au Cotopaxi compte peut-etre pour un peu de fatigue aussi). peut-etre le fait d'avoir fixe ma date de retour m'a-t-il rendu plus conscient du temps qui passe, plus conscient du Canada qui sera sous mes pieds d'ici environ 48h...
Il y a aussi l'aprehension du choc culturel... Ce fameux choc culturel que j'ai paradoxallement toujours ressenti avec plus de force los de mes retours au pays que lors de mes arrivees en terre etrangere...
Que mas...
C'est toujours un sentiment etrange que celui de savoir que bientot - une question d'heures - je serai de retour chez moi. Je sais que ca va demander un peu d'adaptation, que ca va me paraitre etrange que Montreal et le reste du Quebec soit exactement les memes que lors de mon depart, il y a plus de trois mois maintenant... De constater que ce qui m'a change n'a pas influence le reste du Quebec... - On change toujours en voyage, qu'on le veuille ou non, et les experiences vecues dans les conditions dans lesquelles je voyage intensifient les changements potentiels, les concretisent plus directement, on dirait. (Par opposition a voyager pour de courtes periodes avec un budget confortable, qui vous fait voir l'etranger mais dans le confort qui forme une enveloppe protectrice en reproduisant votre chez vous: hotels de luxe avec robinet d'eau chaude, par exemple :-)...
Et je sais d'avance que tout se jouera sur ma capacite de re-apprendre les perspective de la societe dans laquelle j'aurai a evoluer dans les prochains mois... car pour moi, c'est ca le plus difficile, d'apprendre a ne pas trop reagir quand je vois ce qui semble important pour le reste de mes co-citoyens et que je sais en mon for interieur que ce n'est pas important - enfin, pas fondalement important. La consommation de masse va me frapper encore une fois, les crises autour du Hockey ou des blessures des joueurs des Canadiens (soupir) qui vont faire les manchettes des journaux et autres telejournaux...
Que voulez-vous, on doit s'adapter et je ferai de gros efforts pour le faire, croyez-moi... et je tenterai de ne pas trop faire de montee de lait sur ce blog... hehe...

Apres-demain, donc, je prendrai un vol de Quito vers Miami, en esperant que mon escale a Miami se deroulera mieux que la derniere en date et que la temperature sera plus clemente que la derniere fois. Je prendrai ensuite un vol Miami-Montreal.
Toutes les fois ou j'ai pris l'avion, j'ai aime ca. J'aime ca, faire de l'avion, moi, c'est pas ma faute. Etre dans les airs, ca me stresse pas, j'ai pas le mal de l'air, j'aime les decollages et les atterissages... mais bien sur, je ne suis pas un fan de turbulences. je n'en ai pas subie de tres effrayantes, quoique je me souvienne d'un vol Montreal-Vancouver en 2002 lors duquel ca avait brasse pas mal.
Un de mes vols les plus penibles a ete celui de Miami a Guatemala il y a un peu plus de 3 mois, puisqu'a mi-chemin, il a fallu rebrousser chemin, puis atterrir en catastrophe en pleine tempete a Miami, puis perdre 5h pour attendre un autre vol, allouette. Un des plus expeditif aura ete ce vol Panama-Quito, avec correspondance a Bogota. Le pilote du premier vol, Panama-Bogota, etait un gars efficace, c'est certain. En roulant vers la piste pour decoller, il nous a informe que nous decollions dans 15 secondes. A peine rendu dans l'axe de la piste, il mettait les gaz a fond et decollait! Wow... Une minute apres nous avoir parle, nous etions deja en train de nous eloigner de Panama. idem a l'atterrisage... Bonjour, nous amorcons notre descente vers Bogota, et la minute suivante, vous etes a terre! Hehe...

La question des accidents d'avion ne m'a jamais vraiment preoccupe, en fait. Non pas que j'ignore les risques (sans connaitre les veritables statistiques), mais coup donc, il y a des risques en autobus, en train, en avion, en voiture, et je n'y peux vraiemnt rien, a moins de rester toujorus chez moi... ou il y a d'autres risques... on conanit tous la chanson. mais ce que je veux dire, c'est que l'idee ne cree pas d'angoisse en moi, que si mon heure arrive, elle arrive... comme dans les bus equatoriens, tiens!!

Sauf que depuis un mois et quelque, il n'est pas possible de noter les accidents d'avion sur la planete. Il y en a tellement souvent que les medias couvrent l'accident, le suici pendant quelques jours et hop, on dirait qu'ils doivent illico couvrir l'accident suivant, mettant donc ces histoires en permanence dans les manchettes. Je ne sais pas si cette impression de recrudescence est justifiee statistiquement ou s'il s'agit simplement d'une couverture plus evidente ou plus directe des incidents en question. Y a-t-il plus d'accidents d'avion depuis juillet 2005 qu'avant, ou bien en parle-t-on simplement plus? je l'ignore, et en fait, la reponse ne me preoccupe pas vraiment non plus. Mais il est impossible de ne pas se la poser. Il y a quelques jours, ici, je disais a la blague, que tout c se produisait en Aout, alors je prendrais mon vol de retour en septembre... haha... tres amusant, jusqu'aux deux accidents de septembre (et nous ne sommes que le 6)...
Well... rien que je ne puisse faire, alors je vais me contenter de profiter de mes deux vols de jeudi, et de tenter de profiter de la nourriture que l'on me servira a bord (un defi, parfois! hehe)...

Et lors de ma correspondance a Miami... je vais me payer un bon vanille latte avec (croisons les doigts) un pumpkin scone, au Starbucks de l'aeroport. Apres plus de trois mois d'abstinence, ce n'est pas exagere de se payer un peu de luxe, non? :)

Libertad, Saint Augustin, Theatro... (shit happens)

Well...
Tout ne va pas toujours comme prevu en voyage, meme les journees les plus simples peuvent tourner au vinaigre parfois...
Aujourd'hui, c'etait ma derniere journee de visite... demain est ma derniere journee de voyage, mais je prevois consacrer cette derniee journee a quelques amis, la famille ou j'ai habite l'an dernier, la fondation pour laquelle j'ai travaille benevolement l'an denier egalement, ainsi qu'une rencontre avec l'architecte pour un petit projet a l'ecole ou j'ai enseigne...
Bref, aujourd'hui, je me suis dit que j'allais profiter de ma journee pour visiter quelques sites que je n'ai jamais eu (ou pris) l'occasion de visiter a Quito.
Le premier de ces sites, c'est le musee et le monument de La Libertad (El templo de la libertad), qui s'est soudainement impose a mon esprit suite a mes divers billets sur les dates et la revolution et l'independance equatorienne...
El Templo (drole de nom pour un musee militaire, non? On associe Templo aux eglises, ou a tout le moins aux edifices a caracteres religieux... anyway)... El Templo n'est pas difficile d'acces, mais n'est pas d'un acces facile non plus. Ou, devrais-je dire, n'est pas d'un acces rapide.
En fait, le monument double d'un musee est situee exactement la ou le marechal Sucre (vous vous souvenez, le general des troupes de Bolivar - voir billets historiques) a mene ses troupes a la victoire lors de la bataille de Pichincha, le 24 mai 1822.
La Libertad, c'est donc cette montagne, du cote ouest de Quito, qui est aujourd'hui un quartier residentiel (pauvre) et qui est domine par le musee et le monument.
Seulement deux bus serendent a La Libertad, et dans les deux cas, le trajet est lent et tortueux (car il offre le service dans tout ce quartier residentiel et acces aux autres parties de la ville pour ces residents). Bref, ca prend autant de temps de se rendre au sommet de la Libertad que de se rendre a la Mitad del Mundo, plusieurs km au nord de Quito.
Ce Temple de la liberte, donc, est un monument/batiment de beton gris, genre art nouveau, avec pleins d'angles et de "branches" qui s'elevent et forment quelque chose qui n'est pas desagreable a l'oeil, faute de mieux. Une fresque tres coloree rehausse un peu l'allure austere de l'ensemble.
Des canons entourrent la place, qui est geree par les militaires, encore aujourd'hui. En fait, en plus petit, c'est un peu l'equivalent des plaines d'Abraham locales :)... sauf qu'ici, ils ont gagne! :))
la libertad celebre donc la victoire, et l'independance... mais surtout ses heros, dont Simon Bolivar et Antonio Jose de Sucre.
A l'interieur, de jolies peintures relatant toute l'histoire de l'Equateur des Incas a l'independance etonnent par leur beaute dans cet ensemble militaire, rempli d'artefact de combats et de statues de heros de guerre. Un maquette superbe (et vaguement interactive, vous pouvez allumer quelques lumieres pour trouver les points strategiques des batailles de la guerre d'independance) est aussi disponible. Une carte en relief complete le tout... sans oublier deux bronze grandeur nature de nos deux heros principaux. Fait interessant: le piedestal de Bolivar est un peu plus eleve que celu ide Sucre, donnant au liberateur un air plus grad que son general, alors qu'en realite, Sucre etait un peu plus grand que Bolivar :). Les deux etants sur un piedestal, ils dominent le visiteur malgre leeur taille moyenne (aucun des deux n'etait plus grand que moi, c'est dire)...
Bref, la libertad vaut le coup d'oeil, aussi pour les vues superbe que l'endroit offre de Quito, de son centre historique et des montagnes qui l'entourrent a l'est.

Un peu plus tard dan ma journee, je me suis rendu au couvent/eglise Saint-Augustin. Les guides de voyages en disent du bien, son clocher est plutot joli, il y a un musee, bref, pourquoi pas?
Well, je me suis malheureusement pointe la vers midi quinze et l'endroit ferme pour les visiteur entre midi trente et deux heures trente... on m'a donc refuse l'entree. Tant pis... c'etait surtout les vues du clocher qui m'interessaient...

Puis, par hasard, un peu plus tard dans ma journee, je me suis retrouve pas trop loin de Saint-Augustin... pourquoi pas tenter la visite a nouveau, puisqu'il est alors deux heures trente? Le tres antipathique monsieur a l'entree (celui qui m'avait retourne a midi quinze) gromele quelque chose en me montrant un doigt (je comprends qu'il me signifie que c'est 1$ et qu'il croit evidemment que je ne comprends pas un mot d'espagnol). Je lui demande, en espagnol, si le prix d'entree inclu la possibilite d'aller au clocher, il hoche la tete en signe affirmatif. J'achete mon billet.
La visite commence drolement, car une petite madame en costume bleu et talons haut me suit. Je deteste ca etre suivi dans un musee ou lors des visites. Surtout que dans ce cas precis, je suis le seul et unique visiteur dans le couvent, qui est immense, alors je ne pourrai pas rellement profiter de ma visite si quelqu'un regarde toujours au-dessus de mon epaule... J'ai une pensee pour le Louvres, par exemple... ou l'Uffizi... comment aurais-je pu profiter de ces peintures si quelqu'un me surveillait tout le temps pas a pas? je continue a faire le tour des peintures (quelconques) qui jalonnent la cour interieure (architecture plutot jolie qui l'emporte sur l'art graphique).
Ma guide se dirige vers une petite piece en retrait, et moi, je vois le grand escalier qui mene vers l'etage, et eventuellement, vers l'eglise et le clocher. je l'emprunte donc, mais ma guide me rappelel a l'ordre! je lui demande si je peux monter, mais elle m'informe que je dois visiter cette piece avant (Et si je m'en foutais, de cette piece, que j'ai envie de lui dire, ou que je voulais la voir plus tard? Ce genre de visite me tape sur les nerfs mais bon, j'ai paye!). Visite donc de la piece en question, et de l'acces a une petite crypte (quelconque aussi), avant de monter le fameux esaclier. Visite (en ordre, ma madame me suit de tres pres!) du petit musee (bof, quoique j'y ai vu la plus etrange representation du Christ que j'ai vu de ma vie, couche sur la croix, sanglant, et entourre de quatre poteaux/totems, dont les figures sont des tetes de morts avec deux os croises sous la mandibule supperieure, qui dit mieux?), visite de l'etage, vue sur le jardin interieur, et enfin, visite du jube de la chapelle (correct, interessant, mais sans plus). Puis, voila, ma madame me fait signe de redescender! Je m'informe du clocher, elle me dit que cce n'est pas ouvert au public. What the ..!? Ah, elle m'informe que c'est dur de monter, fatiguant... je souris et lui dit que je suis alle au Cotopaxi. Elle me replique le plus serieusement du monde qu'elle croit que c'est plus facile de monter le Cotopaxi que ce clocher-la (no kidding!)... je ne peux m'empecher de sourire encore, en regardant ses petits souliers a talons hauts! Je dois mentionner que le clocher de Saint-Augustin n'est pas vraiment haut, pas plus que la moitie de celui de la Basilica ou que ceux des autres chapelles du vieux Quito; il est juste situe dans un coin du centre historique qui m'aurait donne de belles vues differentes des edifices aux alentours.
Whatever... je redescend donc en lui disant que si le clocher est ferme, le bonhomme de l'enree ne devrait pas dire aux visiteurs que c'est ouvert, avant qu'ils ne payent pour monter sans savoir que c'est ferme! Shit, c'est le clocher qui m'interessait, moi, pas le reste!
Eh, que voulez-vous... ce genre de visite se produit de temps a autres... (je me souviens encore de l'Opera de Dresden, haha, tellement frustrant)... Bref, en un mot comme en cent, j'etais en tabarnac (oui, je sais, c'est un couvent), une visite qui tourne un peu au vinaigre, c'est toujours un peu plate et frustrant.

Qu'a cela ne tienne, je me promet une autre visite avant de regagner mon chez moi.
Le Theatro National Sucre etait en renovation et les ravaux ont ete termines l'an dernier, mais je n'ai jamais eu l'occasion de visiter son interieur.
En fait, je ne sais meme pas si c'est possible, mais l'edifice est un de mes edifices a l'architecture colonial prefere de tout Quito, c'est une construction absolument splendide et qui cree une place du meme nom qui est une des plus belles de la ville. Je m'avance donc vers la petite madame qui vend des billets pour les spectacles (puisqu'il s'agit d'un theatre) et lu idemande si c'est possible de seulement visiter le theatre, voir l'interieur, prendre quelques photos...
Elle me dit: bien sur, il y a une autre porte, avenue Flores, poru les visites.
Ye! Tout content (et ayant pratiquement oublie la petite madame tannante et bonhomme grincheux de Saint-Augustin), je passe devant l'immeuble et me rends du cote est, rue Flores. Deux portes, en bois, imposantes, et fermees. Je tente de voir s'il y a quelqu'un a la plus grande des deux, mais rien, meme pas de poignee de porte. Tout est verrouille. je regarde donc la plus petite et entends des voix. je frappe, un garde m'ouvre la porte. Je lui demande s'il est possible de visiter le theatre. Il a l'air completement depasse par ma question. (?) Il me dit d'attendre un moment, qu'il va s'informer... je me dis alors que je me suis certainement trompe de porte, puisque la madame de la billeterie m'a dit de me rendre a une porte specialement pour les visites, indiquant implicitement qu'il y a des visites possibles. Le garde s'attarde au telephone, expliquant qu'il a un touriste etatsunien (grrrrrrrrrr, je grince des dents, je deteste qu'on me prenne pour un americain, je deteste ca!) qui veut visiter le theatre... Il raccroche, et m'informe que la chose n'est pas possible, de revenir un autre jour, peut-etre... (j'admire alors la precision, un autre jour, peut-etre...)... je quitte donc cette porte, fas le tour de l'edifice, en vain. Je reviens vers la billeterie et dis a la madame que le garde de l'autre porte m'a dit que ce n'etait pas possible. J'espere presque qu'elel me dise que je me suis trompe de porte, ou qu'elle appelle quelqu'un, mais rien. Elle me dit: oh, comme c'est dommage. Et referme son guichet. Point.
Eh ben... C'est pas ma journee...!
J'espere que demain sera un meilleur jour... quoique je ne voudrais pas invoquer de malchance pour apres-demain, avec tous ces avions qui tombent du ciel depuis juillet, c'est etrange... mais j'y reviendrai...

dimanche 4 septembre 2005

Sucre: Un mot sur la souverainete...

La souverainete de l'Equateur, bien sur :)

On m'a fait remarque (avec justesse) que j'utilisait toujours l'appellation espagnole du Mariscal Sucre, plutot que son equivalent francais de Marechal Sucre.
Un peu comme j'utilisais Dresden plutot que Dresde, ou que je parle souvent du Downtown Vancouver, plutot que de son Centre-Ville... Cette habitude est du a une tendance personelle a utiliser les noms comme je les ai appris, comme je les ai connus et vecus, c'est-a-dire dans leur langue d'origine. Evidemment, cette habitude peut porter a confusion, ou nuire a la comprehension de mon propos... surtout avec un nom comme Sucre, en francais...

Ainsi, voici un court mot sur l'homme en question: Antonio Jose de Sucre (prononcer "Soucré", avec l'accent mis sur le "ou" et en roulant le "r")

Il etait un Marechal, un militaire, et le bras droit de Simon Bolivar, reconnu comme le liberateur de l'Amerique du Sud de la main de l'empire espagnol.

Ensemble, ils ont menes les troupes patriotes luttant pour l'independance des pays sous le joug de l'Espagne. Bolivar revait d'une Amerique du sud unie. Lui et le Marechal Sucre ont libere le Venezuela, la Colombie, l'Equateur, la Bolivie...

Rappel historique de quelques evenements-cles, en relation aux fameuses dates que j'ai identifie dans un precedent billet, sur les noms de rues.

L'indépendance de l'Equateur en bref:

La première tentative sérieuse pour libérer l'Equateur du joug espagnol est due à un groupe de partisans conduit par Juan Pío Montúfar. Le 10 août 1809, ils s'emparent de Quito. Vingt-quatre jours plus tard, les troupes royalistes reprennent le contrôle du pays.
En octobre 1820, Simón Bolívar, fort de la liberation du Venezuela, soutiendra les habitants de Guayaquil dans leur lutte pour l'independance.
Le maréchal Antonio Jose de Sucre, l'un des meilleurs officiers de Bolívar et son bras droit, livrera la bataille décisive le 24 mai 1822, battant les troupes royalistes à Pichincha et s'emparant de Quito.
L'histoire retiendra l'intelligence du Marechal dans l'elaboration d'une strategie pour prendre Quito, une ville particulierement difficile d'acces a un attaquant, vu sa situation geographique (litteralement entouree de montagne). La prise de Quito allait ouvrir la porte a l'independance du Perou egalement, puisque le pouvoir espagnol etait centre a Lima, l'Equateur etant alors considere comme une sorte de province de ce Perou de l'empire espagnol. Bref, la souverainete de l'Equateur est vu comem un evement cle dans l'histoire de l'amerique du sud.

L'Equateur fait alors partie de la Grande Colombia (avec le Venezuela et la Colombie), le reve de Bolivar se poursuit d'unir toute l'amerique du sud dans une grande nation independante.
Peu apres la demission de Bolivar en tant que President de la Grande Colombia, l'Equateur devient un pays independant, en 1830.

Le Marechal Sucre est un heros en Equateur. Comme il a mene les patriotes a la victoire contre les espagnol (Bolivar etait aussi du combat, mais Sucre menait les troupes), et libere Quito, il est vu comme le heros principal de la guerre d'independance equatorienne. A Quito, vous ne pouvez pas marcher dix minutes sans tomber sur son nom quelque part. Vous croiserez aussi de nombreux hommages a Bolivar, mais on dirait que Sucre se demarque particulierement.

Plusieurs rues portent son nom (Sucre, Mariscal Sucre, Antonio Jose de Sucre), le theatre national est baptise Theatro Sucre, une station du Trole (metro de surface) porte son nom (Sucre), de meme qu'une autre qui s'appelle La Mariscal en son honneur egalement. Le quartier ou j'habite (cette annee) est le quartier La Mariscal. La devise locale de l'Equateur jusqu'en 2000 etait le Sucre (Une crise economique majeure a oblige le pays a renegocier sa dette et changer de devise pour stabiliser le pays). Plusieurs monuments l'honnorent, dont une statue a la Plaza Santo Domingo, du Marechal pointant les colines du Pichincha ou il a triomphe des espagnols. Et j'en passe... plaques, bustes, musees, ...

Le Marechal Sucre a laisse sa marque dans les autres pays liberes par Bolivar... que l'on pense a la Bolivie (devinez d'ou vient le nom de ce pays), dont une des villes principales s'appelle justement Sucre.

Voila, en un bref resume, le role du "Mariscal Sucre" dans l'accession a l'independance, et son importance dans l'histoire Equatorienne et Quiteña.
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samedi 3 septembre 2005

Quito comme un calendrier :) et Montreal?

Quito est une drole de ville...
L'an dernier, j'avais deja remarque que comme Quito est dans une vallee et qu'il y a une petite montagne en plein milieu de la ville, Quito possede beaucoup de rues en pente, et tres abruptes. En fait, tres tres peu de rues ou d'avenues ne sont pas en pente, point.
J'avais blague sur le fait qu'un altimetre etait plus utile qu'une boussole pour se deplacer en ville :)
Et bien je commence a croire qu'un calendrier serait plus utile qu'une carte pour s'y retrouver...

J'ai eu cette pensee il y a quelques jours, alors que je me tenais au coin de Seis de Diciembre et Diez-y-ocho de Agosto. Vous avez bien lu, j'etais au coin des avenues du 10 decembre et du 18 septembre. J'avais deja remarque que quelques-unes des rues que j'empruntais portaient des dates au lieu de noms, mais sans vraiment relever qu'il en existait autant en ville...

En ordre chronologique, vous avez d'abord l'avenue du 24 de mayo (24 mai) qui borde le vieux-quito du cote sud et qui celebre la bataille de Pichincha en 1822, qui vit le Mariscal Sucre remporter la bataille decisive sur les espagnols et liberer le pays.
Puis, en contournant El Panecillo vers la Magdalena, vous empruntez la rue du 5 de Junio (5 juin) qui celebre la revolution de 1895 qui mettait fin a un regne de corruption et ramenait la democratie au pays.
Revenant vers le quartier La Mariscal, vous prenez le trole (metro de surface) qui longe l'avenida Diez de agosto (10 aout) qui est ainsi nommee en l'honneur de l'independance de Quito en 1809, la ville ayant declare son independance bien avant de la gagner lors de la bataille du Pichincha 13 ans plus tard (voir 24 de mayo).
Apres que Quito ait declar son independance mais avant de l'avoir gagne, Guayaquil sedeclarait independante de l'empire espagnol, en 1820 et devenait la premiere cite/province du pays a etre souveraine. ceci etant arrive un 9 octobre, l'avenida 9 de octubre le rappelle fierement dans La Mariscal.
Evidemment, rien de tout cela ne serait arrive sans Christophe Colomb (Cristobal Colon en espagnol) et bien qu'un quartier, une grande rue et quelques autres monuments et edifices portent son nom, une rue se devait de commemorer son arrivee en Amerique, le 12 octobre 1492 et c'est pourquoi on peut se balader sur l'avenida del Doce de Octubre pres de l'avenida Colon.
Enfin, malgre que les Incas y ait ete etablis depuis longtemps, l'arrivee des espagnols dans Quito les a vus preferer detruire leur ville plutot que de la laisser aux mains des conquistadors. ceux-ci ont donc re-fonde Quito, en 1534 (Anecdote amusante: un peu plus tot cette annee-la, cartier "decourait" le canada, des centaiones de km au nord-est de Quito). Comme les espagnols ont refondes Quito un 6 decembre, la grande avenue qui raverse la ville du nord au sud porte donc cette date.

Ceci completerait mon tour d'horizon... si l'idde ne m'en etait pas venue au coin de 6 decembre et 18 septembre... car malgre mes recherches, pour le moment, je n'ai pas reussi a mettre la patte sur l'evement qui s'est produit un 18 septembre en Equateur pour qu'on prenne la peine de baptiser une rue de cette date egalement... Mystere (bon, mes recherches n'ont pas ete tres etendues, j'avoue une certaine paresse, ici)...

Et puis je me suis mis a me demander de quoi aurait l'air Montreal si nous avions fait la meme chose au Quebec :)

Nous avons deja notre rue Christophe Colomb, Place Jacques cartieret tout, mais les dates, hein?

Est-ce que nous nous rappellerions un peu plus notre histoire avec des rues comme les suivantes? : (indices: j'ai mis les annes des evenemtns entre parenthese)

(...) Une avenue du 24 juin? Les souverainistes en seraient ravis.

(1837) Une avenue du 18 fevrier ? hehehe...

(1939) La rue du 9 decembre... croisant le Boulevard Rene Levesque...

(1940) Le boulevard du 25 avril?

(1948) Certainement une avenue du 21 janvier... dans le parc des iles? :)

(1948) Peut-etre une petite rue du 19 aout... Pres du musee des Beaux arts...

(1955) Dans la quartier Atwater, une rue du 17 mars!

(1974) Un July 31 Crescent dans Westmount, peut-etre? hehehehe...

(1976) Une avenue du 15 novembre, quelque part entre Peel et McGill au centre ville...

Et ca serait une de plus que Quito, donc je m'arrete ici...
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Bon 3 septembre a tous :))

vendredi 2 septembre 2005

Toucher les etoiles

Il est 2h30 du matin, et à part la lueur émise par quelques lampes frontales autour de moi, aucune lumière n’est visible dans un rayon de plusieurs kilomètres. Je suis dans une province de l’Equateur au sud-ouest de Quito. Je suis debout, je reprends un peu mon souffle en admirant les lumières de Quito très loin au nord nord-est de ma position.
Puis je lève les yeux. Je ne peux m’empêcher de m’exclamer : « Mon Dieu, c’est rempli d’étoiles! » Evidemment, comme le ciel est sans nuages, oui, il est rempli d’étoiles. Pourtant, jamais de ma vie je n’ai vu un spectacle pareil. J’ai l’impression de voir des millions d’étoiles à l’œil nu. Il y a la voie lactée très visible, des nébuleuses, des nuages d’étoiles, c’est incroyablement beau. J’en oublie ou je suis et ce que je fais et que j’ai une décision a prendre.
Je tourne la tête et admire le ciel autour de moi, toutes ces étoiles que je n’ai jamais vues… Le nombre d’étoiles est tellement déroutant que je prends deux bonnes minutes avant même d’être capable de retrouver une seule constellation que je connaisse. C’est Orion.
L’Equatorien qui est a mes cotes suit mon regard et dit : « Orion ».
« Si », que je réponds, un grand sourire aux lèvres. Orion est une vue incroyable avec les centaines d’étoiles qui remplissent ses deux triangles et sa nébuleuse.
Je sais a ce moment la que peu importe ma décision, jamais je n’oublierai ce ciel étoile, un des plus beau spectacle que j’ai pu voir de ma vie.

Douze heures auparavant, j’étais assis sur le siège arrière d’une jeep qui roulait sur une route de terre vers le sud de Quito et l’entrée du parc national Cotopaxi.
Le Cotopaxi est un volcan qui donne son nom au parc, et est le volcan actif le plus haut du monde. Au bord de son cratère eternellement enneige, vous vous trouvez a 5897 mètres au-dessus du niveau de la mer. Si vous etes la, alors il n’y a rien au nord de votre position plus haut que vous, et ce sur tout le continent américain jusqu’au pole nord. Et si vous etes sur le Cotopaxi, vous vous tenez sur le point le plus éloigne du centre de la planète. Voila ce qu’est le Cotopaxi.
Et je pense à tout ça alors que la jeep fait son entrée dans le parc. Le sommet du volcan est cache par les nuages, une chose naturelle, quotidienne. Le sommet est très rarement visible en après-midi, et même en milieu d’avant-midi, les nuages ont vite fait d’entourer son cratère.
Nous montons vers un stationnement, duquel nous allons nous préparer pour notre expédition. Nous, c’est 5 randonneurs et 3 guides. Tenter l’ascension du Cotopaxi, c’est loin d’une marche à la campagne un dimanche après-midi. Le Cotopaxi est haut, mais aussi recouvert en grande partie de neige et de glace. Il faut donc de bons guides, et de l’équipement spécialise; des crampons, pics, cordes, etc.
Comme il ne me reste plus que quelques jours a passer en Equateur, je me suis laisse tenter par l’aventure. Je sais que je tiens une bonne forme physique, mais aussi que le défi est de taille. Je sais aussi que je n’ai plus vingt ans… et que moins de 50% des randonneurs qui tentent le coup parviennent au sommet. Le mal d’altitude est un grand facteur qui empêche les randonneurs, la fatigue de grimper si haut avec si peu d’oxygène disponible, les difficultés techniques dues a la neige et la glace, et évidemment, les conditions météorologiques. A cette altitude, une simple bordée de neige est dix fois plus dangereuse que la pire des tempêtes de neige a basse altitude.
Notre groupe est constitue d’un américain, une suisse, un allemand, un israélien, et moi. Trois guides nous accompagnent, car au Cotopaxi, il est considère trop dangereux d’avoir plus de deux randonneurs par guides. Je suis l’aine du groupe, avec un des guides, qui est propriétaire de la petite agence qui organise les expéditions, de Quito. L’américain est dans la trentaine, et a fait l’Ilinas Notre deux jours avant (5000 m) et plusieurs autres montagnes, dont le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique, qui est 3 mètres moins élevée que le Cotopaxi. La Suisse à 20 ans et de l’expérience en escalade plus qu’en randonnée. L’allemand a 24 ans, et passe deux semaines en Equateur. Comme le Cotopaxi est célèbre, il va tenter son ascension. L’israélien a 23 ans, doit peser 225 livres de muscles et ne cache pas son arrogance devant ce qui nous attend, estimant que ça sera facile pour lui.
Notre guide en chef, donc, part en expédition au Cotopaxi entre 125 et 150 fois par an. Il le grimpe donc jusqu’au sommet au moins 100 fois par an; le reste du temps, il doit redescendre avec des randonneurs qui n’atteindront pas le cratère.
Dans le stationnement, a environ 4500 m d’altitude, nous changeons de bottes, pour ne porter que des bottes sur lesquelles on pourra fixer nos crampons, on ramasse nos backpacks, pics, et on entreprend la partie facile de notre périple; l’atteinte du refuge qui est a 4800 m d’altitude.
Une parenthèse sur le mal d’altitude. Il frappe beaucoup de monde, à des niveaux différents, avec des symptômes varies, et a des altitudes qui varient également. Les personnes qui en souffrent peuvent s’acclimater (mais parfois non) et dans ces cas, ne ressentiront plus les symptômes lorsqu’ils se retrouveront a une altitude ou ils se sont acclimates. Les symptômes peuvent inclure étourdissement, léthargie musculaire ou générale, somnolence, manque d’appétit, vomissement, etc. Des symptômes plus graves peuvent se pointer si vous ne faites pas attention aux premières manifestations; oedème pulmonaire, oedème cérébral, coma… et décès.
Je connais bien les premiers symptômes, j’ai souffert du mal d’altitude en 2004 a mon arrive a Quito (2850 m); pendant trois jours, je me suis senti léthargique et un peu étourdi et je dormais 15h par jours. Je me suis ensuite acclimate. Lorsque je suis allé à 3500 m, toujours en 2004, je n’ai rien ressenti de spécial. Cette année, j’ai eu des étourdissements à ma première tentative à 4100 m. Une dizaine de jours plus tard, je grimpais a 4600 m sans symptômes. Je termine cette parenthèses en mentionnant que quelques jours après mon arrive a 2850 m l’an dernier a Quito, mon amie Suzie atterrissait a La Paz, Bolivie, a 3800 m sans aucun symptôme alors qu’une de ses copines de projet souffrait pratiquement de tous les symptômes du mal d’altitude.

Le refuge est visible devant nous, et à l’œil, dans une randonnée normale, on l’estimerait à une quinzaine de minutes de marche. Nous débutons donc notre randonnée sur le Cotopaxi. L’israélien note que la montagne a l’air de quelque chose qu’il peut grimper en 3h, facile. Je ne relève pas l’arrogance, je me dis qu’il apprendra bien assez tôt, ou bien qu’il le fera et battra un record!
Une demi-heure plus tard, le refuge est encore à environ quinze minutes devant nous ! Nous avançons lentement, très lentement. A très petit pas également.
Enfin, après presque une heure depuis le stationnement, nous gagnons le refuge, 4800 m d’altitude. Je note mentalement que c’est le point le plus haut ou je me suis jamais trouve. Mon système me le fait remarquer aussi. Il y a moins d’oxygène, certes, mais je ne peux pas vraiment sentir une différence avec mon expédition a 4600 m. Mon cœur va bien, mes poumons aussi, ainsi que mes jambes. Mais ma tête ne va pas très bien. Apres l’effort, je me sens étourdi et je sais très bien ce qu’est cet étourdissement : le mal d’altitude.
Nous installons nos choses près des lits de camps qui remplissent l’étage du refuge, je me dis que j’ai quelques heures pour m’acclimater avant la majeure partie de notre ascension.
L’israélien nous demande : « Vous le sentez? », chacun répond en hochant la tête, je remarque avec un sourire : « Content de voir que je ne suis pas le seul ». Nous sommes tous dans le même bateau, chacun devra s’adapter à l’altitude. J’ai une petite inquiétude : l’an dernier a 2850 m, ça m’a pris trois jours. La, j’ai quelques heures seulement.
Nous prenons un repas complet et typiquement équatorien aux environs de 16h30. Nos guides nous informent du développement détaille de l’expédition en nous rappelant les règles du jeu. Réveil a minuit, suivi d’un déjeuner léger. Départ en équipements a 1h du matin. Apres 4 où 5 heures d’ascension, nous devrions atteindre le sommet a temps pour le lever du soleil. Les conditions météo sont favorables. Peu de nuages prévus pendant la nuit, mais de forts vents. Chacun ira a son rythme, par groupes de 1 a 3, avec un guide accompagnant chaque groupe. Si le guide décide pour quelque raison que se soit, que nous devons redescendre : pas de discussion, nous revenons sur nos pas vers le refuge.
Nous allons donc nous coucher vers 18h, avec 6h de sommeil devant nous. Evidemment, nous avons peu sommeil à cette heure, mais paradoxalement, le mal d’altitude vous empêche aussi de profiter d’un sommeil profond, malgré la fatigue qu’il engendre. Notre guide en chef nous informe donc que nous nous reposerons probablement sans vraiment dormir. Il fait très froid à cette altitude. Personnellement, je dors dans un sac de couchage, avec un sous-vêtement long (chandail et pantalons), un chandail a manches longues et un pantalon, un polar et ma tuque péruvienne. Bref, avec ma température corporelle qui descend toujours un peu au repos, j’ai froid toute la nuit.
Six heures d’un repos très relatif plus tard, on vient nous prévenir qu’il est minuit, que le déjeuner va être servi.
Je me lève, péniblement, ma tête ne va pas du tout mieux, ça a même empire si la chose est possible. Je regarde mon copain allemand, voisin de lit : il a l’air en pire état que moi. L’américain a l’air en forme, la suisse aussi, l’israélien adopte un ton neutre. Nous descendons déjeuner… Mon estomac me fait des signes pour me convaincre que je suis mieux de ne rien manger du tout. Je me contente d’une tisane à la camomille pour me réchauffer un peu. Les autres semblent manger normalement vu les circonstances.
Nous prenons notre équipement; harnais, bottes et tout, puis nos guides vérifient que nous avons bien enfile le tout correctement. L’allemand brise les rangs et file dehors, mais ne se rends pas aux toilettes avant de vomir.
Puis une heure sonne et nous partons, avec comme seule source lumineuse nos lampes frontales. Trois groupes se forment rapidement. L’américain et la suisse qui vont un brin plus vite avancent avec un des guides. L’israélien ne suit pas très loin avec un autre guide. Le guide en chef demeure derrière avec moi, puis l’allemand, les deux seuls qui semblent encore souffrir du mal d’altitude.
Nous avançons à très petits pas, lentement. En réalité, quand nous posons un pied devant l’autre, il est a peine devant, le talon étant souvent moins avance que le bout de l’autre pied. Le sentier est difficile, a pic, et compose de pierres volcaniques, donc le sol est très mou et on recule souvent d’un pas ou deux. Mais nous avançons.

Et c’est à 2h30 du matin que je remarque les étoiles et l’incroyable spectacle qu’elles offrent a nos yeux. Pendant toute l’ascension jusqu’alors, je m’étais concentre sur mes pas, sur le guide devant moi, et sur la tentative de ne pas penser au mal d’altitude.
Mais tout le long, je savais bien que monter plus haut n’était certainement pas la solution au mal d’altitude.
Nous sommes alors a 5000 m au dessus du niveau de la mer, sur le glacier du Cotopaxi, avec crampons, cordes, pics, et les guides ont convenus d’une courte pause. Les trois groupes se rejoignent donc et je peux voir que mon groupe n’était en fait que deux minutes derrière le groupe de tête. Le guide en chef nous inspecte tous, pour connaître notre condition.
Je suis conscient que mon étourdissement n’est pas pire qu’avant, mais il n’est vraiment pas mieux non plus. Pendant la montée, j’avais parfois l’impression que les choses allaient mieux, pour me sentir encore plus étourdi quelques secondes par la suite. Mon système semblait jouer au yoyo et je savais très bien que tôt ou tard, le manque de nourriture se ferait sentir aussi.
Bref, a 5000 m d’altitude, je savais que je n’atteindrais pas le sommet du Cotopaxi, a 897 m au-dessus de ma position actuelle, pas cette nuit, pas cette fois-ci.
Le guide nous demande si nous continuons ou s’il y en a qui préfèrent retourner. Sa question est visiblement dirige vers l’allemand qui ne semble pas aller très bien, vers moi qui souffre encore d’étourdissements évidents et vers l’israélien qui a perdu un peu plus que son arrogance.
Je sais donc que je devrai revenir à un moment ou un autre avant le sommet. Mais je sais aussi que peu importe ma décision, jamais je n’oublierai ce ciel étoile, un des plus beau spectacle que j’ai pu voir de ma vie.
Nous décidons tous de continuer.

Le temps passe très lentement, de nuit, par un froid intense, et alors que personne n’a l’énergie ou le souffle nécessaire pour entretenir une conversation. Nous atteignons le plateau de 5050 m. C’est a ce moment-la que le guide me dit que je serais mieux de retourner au refuge. Je lui dis que j’aimerais mieux continuer encore un peu, mais je sais qu’il a raison. Il suggère a l’allemand d’en faire autant, mais lui laisse le choix : il a l’air un peu mieux qu’a 5000 m alors que ma situation n’a pas changee.
Accompagne du guide, j’entreprends alors ma descente vers le refuge. Refuge que j’atteindrai un peu avant 3h30 du matin. Je me sens très fatigue, mais je suis un peu frustre, car mon cœur, mes poumons et mes jambes sont en parfaite forme pour reprendre une ascension. Mon guide m’informe qu’il n’y a rien à faire pour ce genre de mal. (Il existe des médicaments pour camoufler les symptômes, ce qui est parfait si vous avez affaire dans une ville en haute altitude, mais ces médicaments grugent votre énergie et sont donc contre-indiques en ascension, surtout une ascension du Cotopaxi).
Quinze minutes après mon arrive, j’ai regagne mon sac de couchage pour me reposer, sous les directives de mon guide. C’est a ce moment-la qu’un second guide revient, accompagne de l’allemand, dont l’état est pire que jamais. Il a réussi a se rendre a presque 5100 m, mais s’est effondre et s’est mis a vomir. Apres un moment de repos, il a donc été raccompagne au refuge.
Une parenthèse ici: sans vouloir alourdir cette narration, il y avait en même temps que nous dans la montagne une autre expédition, de 7 personnes. Donc d’autres guides avec eux. Comme notre groupe comportait maintenant 3 personnes et un seul guide, un des membres de notre groupe a rejoint un membre de l’autre groupe avec un de leur guide. Des cinq personnes parties en jeep de Quito, l’américain et la suisse étaient donc a 5200 m avec notre dernier guide. L’israélien avait joint un de ses compatriotes avec le guide d’une autre agence (mais tous les guides ici se connaissent depuis longtemps).
Le temps passe donc, nous dormons un peu, en compagnie de quelques autres randonneurs de l’autre groupe qui ont du redescendre aussi. Mais il fait très froid et je n’arrive pas vraiment à dormir d’un sommeil réparateur malgré la fatigue.
Le soleil se lève, et même si ma tête est dans le même état que la veille, mon estomac semble ne plus vouloir protester a l’idée de le nourrir. Je descends donc à la salle à manger, chacun des autres membres des deux expéditions dort ou se repose. Je grignote un brin, bois aussi, me sent mieux. Etourdi, mais toujours aussi frigorifie. Je réalise alors que le moment ou j’ai eu le moins froid depuis mon arrive a 4800 m la veille, c’était évidemment quand je grimpais le Cotopaxi cette nuit, puisque je faisais de l’exercice et que mon corps se réchauffait.
Je reprends donc tout mon équipement, et sous le superbe soleil de ce petit matin, je commence a grimper un peu le sentier, juste pour me réchauffer et prendre quelques photos – chose que je n’ai pu faire bien évidemment, en pleine nuit.
A un moment, à environ 4900 m, je réalise en regardant vers le refuge que mon ami allemand m’imite et monte lui aussi. Je ralentis donc un peu le pas, au cas ou son rythme lui permettrait de me rejoindre. Il s’arrête aussi en prenant des photos – j’apprendrai plus tard que c’est en me voyant prendre mon appareil qu’il a compris ce que je faisais et décidait de faire de même.
Mon cœur et mes poumons supportent bien cette seconde ascension, de même que mes jambes. Je ne pourrai pas aller bien loin sans guide : je vois parfaitement le sentier, mais ce n’est pas pour rien que les guides ne nous laissent pas seuls : l’ascension est technique et a certains points, il faut réellement être deux, en plus du fait que c’est très imprudent de faire ce type d’ascension en solo, puisqu’en cas d’incident, personne ne peut vous aider.
Bref, je m’arrange pour demeurer dans des limites sécuritaires à la fois du refuge et de mon ami allemand. Il me voit, je le vois, je (ou il) vois le refuge, nous sommes aussi tous a porter de voix. Et il fait jour.
Je m’arrêterai finalement sur le glacier a 5000 m d’altitude avant de redescendre lentement vers mon ami et le refuge.
Je me sens mieux, réchauffe, mais encore tout étourdi malgré tout.
Il s’écoulera un peu plus de temps que de coutume avant que nos deux randonneurs de tête ne reviennent au refuge: ils ont atteint le sommet et en sont très fiers, mais les conditions meteos en cet avant-midi empirent rapidement et ont complique leur descente. On jase un peu autour d’un café pour certains (je suis encore au thé camomille, puisque la caféine déshydrate, ce qui est contre-indique si vous soufrez du mal d’altitude). L’américain, et le troisième guide de notre groupe, nous informent qu’ils ont croises l’israélien lors de leur descente. Il était à environ 30 bonnes minutes du sommet, ce qui le mettait a environ 1h derrière eux, dans des conditions d’ascension normales.
Le problème, c’est qu’il n’allait pas bien du tout. En réalité, l’américain me confie qu’il n’a pas réagit a leur présence, il était étendu a plat ventre, face contre la glace, épuise. Notre guide lui a demande de rebrousser chemin, l’israélien a refuse et a continue a monter avant de s’effondrer une fois de plus. Son nouveau guide et le notre ont discute et d’après ce que notre guide a rapporte au guide en chef, l’autre lui a dit qu’ils se reposeraient un peu et redescendraient.

Deux heures plus tard, aucune nouvelles. Notre guide en chef, et un de ses adjoints reprennent donc leurs équipements et repartent en expédition de recherche.
Ce qu’il faut dire, c’est qu’entre temps, les nuages ont remplis le ciel, le vent fort a crée une poudrerie sur le glacier (que l’on ne voit plus du refuge). En fait, alors que les deux guides partent a la recherche des deux israéliens et du denier guide de l’autre groupe, ils font a peine 50 m avant qu’on ne les perde de vue. Et le temps passe, nous sommes déjà quelques heures en retard sur l’horaire habituel.
Une heure plus tard, tout ce beau monde revient ensemble. Le guide était ralenti par le fait que ses deux randonneurs étaient épuises – ils avaient refuses de le suivre et de revenir et avaient décides d’atteindre le sommet malgré leur condition physique qui se dégradait.
Le guide en chef était en beau maudit. Il a d’abord passe un savon au guide de l’autre agence pour le risque qu’il avait pris en les suivant au lieu de les forcer a redescendre. Puis il a engueullé comme du poisson pourri notre israélien pour ses agissements. Non seulement le gars n’avait pas respecte les consignes de sécurité, mais en plus, il avait pousse son système a bout, mettant sa vie en danger. Il avait aussi mis la vie de son guide en danger, celui-ci étant oblige de suivre plutôt que de le laisser seul avec l’autre randonneur. En plus, si la température avait été juste un peu moins clémente, eh bien ils seraient tous morts, tout simplement. Perdus dans la neige et le froid, et épuises. Jamais le guide n’aurait eu le temps de revenir et de remonter avec des secours en cas d’épuisement total au sommet. Enfin, en retardant notre redescente du refuge, il avait aussi mis notre santé en jeu, puisque le temps était de plus en plus mauvais et que nous devions tout de même rejoindre la jeep et préparer notre départ.

Si je compte les deux expéditions, douze personnes ont tentes l’ascension du Cotopaxi en cette nuit du premier septembre 2005. Cinq ont du rebrousser chemin – dont deux a plus de 5600 m d’altitude – cinq autres ont atteint le sommet dans des conditions acceptables. Deux l’ont atteint en mettant leur vie en danger.

Je vais vous dire une chose: je me sentais triste a l’idée de redescendre après avoir atteint 5050 m pendant la nuit. Je me sentais encore triste alors que nous revenions vers la jeep de n’avoir pas atteint le sommet. Je me sens encore triste de ne pas avoir complète l’ascension du Cotopaxi. Mais je ne regrette en rien la décision que j’ai prise de suivre les instructions du guide. Je me souviens lui avoir dit : « Je me sens capable de monter encore, mais c’est toi le spécialiste et si tu me dis que je ferais mieux de descendre, je descend ».
Dans ces conditions d’ascension, il ne s’agit pas de vouloir battre des records, il ne s’agit pas d’orgueil ou de l’image que l’on veut projeter envers les autres ou ses amis. Il s’agit d’expérimenter, de partir à l’aventure, mais pour le plaisir. Ce gars qui a brise les règles et mis sa propre vie en danger, il a agit de manière stupide. Mais le fait d’agir de la sorte a élimine tous les regrets que j’aurais pu avoir suite au niveau de 5050 m que j’ai atteint, au lieu du 5897 m qu’il y avait devant moi.
Enfin, quelques heures après mon retour a Quito – tout symptômes de mal d’altitude m’a quitte après être descendu a 4600 m – je suis même très fier de m’être tenu sous ce merveilleux ciel étoile a plus de 5000 m au-dessus du niveau de la mer – un record personnel, au moins! Et que j’ai atteint deux fois! – et je me dis que le Cotopaxi sera la pendant bien des années encore. J’imagine qu’on se reverra un jour.