dimanche 31 décembre 2006

Messe de minuit avec les Cowboys Fringants

Il y a des décennies, mes grands-parents fêtaient la fin de l'année et l'arrivée de la nouvelle année avec une messe de minuit et un party de famille. Hier soir, j'ai été assisté à l'équivalent d'une messe de minuit version Québec 21e siècle, au Centre Bell, où un party de famille réunissait les Cowboys Fringants et vingt mille spectateurs endiablés.
La comparaison avec la messe n'est pas un hasard, puisque justement, ils ont un album qui s'appelle la Grand Messe et que ma foi, depuis quelques années, leur messe de minuit au Centre Bell est devenue une sorte de tradition. Celle de cette année marquait en plus la fin de leur tournée. Et à voir comment leurs fans connaissent les paroles de leurs chansons et les sujets de celles-ci, il y a quelque chose de sectaire dans ce groupe - heureusement, dans le bon sens des choses.
--
La première fois que j'ai entendu parler des Cowboys Fringants, c'est à mon retour de BC et d'Europe, à l'été 2003, alors que la famille et les amis n'en avaient que pour «Toune d'automne» et que nous revenions, Suzie et moi, d'un trip au Canada... C'est un peu devenu une chanson fétiche depuis... et un groupe fétiche aussi, que j'ai donc continué à suivre au fil des ans.
--
Le spectacle d'hier était une première pour moi, avec les cowboys live... et je n'ai pas été déçu. Si c'est de l'énergie et de la fougue que vous cherchez dans un spectacle, les Cowboys livrent la marchandise comme aucun autre groupe que j'ai pu voir en spectacle avant. En fait, en terme d'énergie pure, la seule chose que j'avais vu qui se rapprochait de ça, c'était un show des Colocs qui avait duré près de 4h tant la foule était en délire et le groupe était généreux.
Si le spectacle d'hier soir n'a pas duré 4h (mais bien près de 3h), il n'en demeure pas moins le show le plus dynamique que j'ai pu voir. On y chante évidemment, on y joue de la musique - des dizaines d'instruments qui viennent agrémenter les habituelles guitare et drums - on y saute, danse, s'amuse, et interagit avec le public, qui était hier soir, dans un délire total. Jamais de ma vie je n'avais entendu autant de décibels provenant d'une foule - pas même au show de McCartney à Rome où nous étions pourtant 300 000. L'accoustique de l'amphithéâtre favorisait évidemment le son émis par les 20 000 fans regroupés dans le temple, mais quand même!
--
Le répertoire des Cowboys Fringants est vaste, et même si leurs rythmes sont endiablés, ils ont réussi grâce à ce vaste choix de chansons, à tenir la foule en mouvement constant - sans prendre de pause ni faire d'entracte - et ce malgré plusieurs pièces de courte durée. A posteriori, ça relève de l'exploit.
Parmi leurs textes, chacun aura ses préférences, et j'avoue que les miennes vont à leurs pièces engagées et/ou aux textes plus intimistes, par opposition à leurs rigodons délurés. Ainsi, bien que la soirée ait eu plusieurs moments forts, à part «Toune d'automne», j'ai particulièrement apprécié «Les étoiles filantes», «Mon chum Rémi», «8 secondes» et «Plus rien».
--
Je lance donc mon chapeau à Karl Tremblay et sa gang de joyeux drilles. Je ne sais même pas comment on catégorise leur musique, qui valse entre le rock, le folk, le rigodon et le country (néo-rock-rigodon, comme on avait qualifié un jour la musique de Dédé Fortin - dont le groupe était un peu précurseur des Cowboys, non?). D'ailleurs, les textes socialement engagés, politiques, environnementalistes des Cowboys ne sont pas sans rappeler ceux de Dédé à divers degrés...
Une mention toute spéciale au moment où ils ont joué «Toune d'automne», et pendant laquelle le chanteur n'a presque rien eu à faire, tant la foule chantait à l'unison (ou presque) les paroles de cette chanson - j'avoue avoir été ému :)
Une autre mention à la personne la plus impressionnante de la soirée: Marie-Annick Lépine; la fille du groupe, qui est une femme-orchestre, avec son incomparable violon («Le» son du groupe pour moi), ses touches d'accordéon, sa guitare, son clavier, elle dégage pendant chaque pièce une énergie incroyable, contagieuse et inoubliable.
La messe de minuit des Cowboys Fringants était donc une bien belle manière de terminer l'année.

samedi 30 décembre 2006

Daniel Auclair, sa passion et ses amis à quatre pattes

Connaissez-vous Angel Freckle Raise? C'est un champion. Il apparaît sur cette photo avec un autre champion, mon cousin Daniel Auclair. (Angel, c'est celui de droite :))

Daniel est un passionné de chevaux. Je suis allé visiter son écurie cette semaine et ça faisait longtemps que je voulait m'arrêter à St-Prime, petit village du Lac St-Jean, pour voir les chevaux de Daniel de près. Daniel fait des compétition de rodéo, dans plusieurs endroits - le plus connu au Québec étant St-Tite, où il a terminé second l'an dernier en sauvetage (41 millièmes de secondes derrière le premier). Daniel et ses chevaux ont été plusieurs fois primés.



Sur la photo, on peut me voir (photo prise avec ma main droite, désolé pour le mauvais cadrage), alors qu'Angel s'amuse avec ma tuque! Mais Angel n'est pas le seul cheval de Daniel Auclair. Il en possède quelques autres - dont plusieurs sont primés également, et prend bien soin des chevaux de sa soeur, son neveu et sa nièce, tous compétiteurs à leurs heures.

J'ai pris quelques photos du petit groupe un peu avant le coucher du soleil. Cet éclairage particulier m'a permis de réaliser de belles prises de vues avec une lumière intéressante. La simple vision de ces chevaux a quelque chose de calmant, pour qui est sensible à ce genre de chose.


Daniel passe un minimum de quelques heures par jours avec ces superbes animaux, et à voir comment ils le suivent partout dès qu'il met les pieds dans un enclos, on voit bien la relation amicale qui s'est tissée entre l'homme et les chevaux. Il y a même une curieuse qui n'arrêtait pas de venir sniffer l'objectif de ma caméra en souriant:


Et je vous laisse sur quelques médailles et rubans que le cheval champion affiche fièrement sur son box, dans l'écurie, bien au chaud :) - c'est bien beau de courir libre dehors, mais par les grands froids d'hiver, les chevaux de Daniel sont parfois pressés de revenir au chaud, et on les comprends!

Je remercie beaucoup Daniel de son accueil chaleureux et de la petite visite. Le temps passé avec lui et ses chevaux a été un des beaux moments de ce Noël 2006.

jeudi 28 décembre 2006

De joyeuses retrouvailles!

Le hasard fait parfois bien les choses...
Ce matin, je suis allé déjeuner en compagnie de deux vieux amis et complices de la belle époque du Cinéma Chaplin de Roberval, où j'ai oeuvré à titre de gérant. Nicolas et Claudine ont eux aussi été gérant dans ce cinéma, et c'était donc fort amusant de se revoir comme ça, alors que nous sommes tous de passage à Roberval. Nous nous étions déjà revus tous les trois de temps à autres au fil des derniers six ans, mais ces rencontres se font un peu trop rares.
Le déjeuner de ce matin était notre première réunion à Roberval depuis que j'ai quitté le cinéma en 2000. Nous avons donc immortalisé d'événement sur pellicule (virtuelle):


Puis, nous avons repris nos routes chacun de son côté...
Claudine s'en retourne à Québec dans quelques jours, après le temps des fêtes. Quand à Nicolas, il débute ces jours-ci son nouvel emploi à titre de gérant des Cinémas Chaplin (de Roberval et Dolbeau-Mistassini)! Un grand retour pour ce passionné de cinéma, que plusieurs amateurs attendaient avec joie dans la région.
Je me suis donc permis de prendre la première photo de Nico en fonction dans ce cinéma où nous avons vécu tant de choses ensembles!


Quand à moi, dès demain, je rentre à Montréal, où je suis attendu pour un party de fin d'année au Centre Bell avec les Cowboys Fringants... Je vous en reparlerai certainement, si j'ai quelques minutes entre cette soirée du 30 décembre et l'avion que je prend le matin du 2 janvier...

lundi 25 décembre 2006

L'univers de 2007


Hola queridos amigos,
Una tarjeta virtual, pequeña, algo muy simple, para les decir que yo espero que van a estar feliz en el universo de 2007. No importa que va a haber, deberemos vivir con 2007. Por mi parte, yo espero que cada amigo y amiga va a cruzar mi camino en este año que viene, por que, por supuesto, continuare a explorar el mundo.
Con mucho cariño,
Huguito
--------

My dearest friends,
A really simple virtual card to wish you to be happy in the universe of 2007. No matter what'll happen to us, we'll have to live with it, but for my part, I wish that every single person receiving this mail will cross my path in 2007, since of course, I'll keep exploring the world.
With sincere affection,
Hugh
--------

Très chers amis,
Une toute petite carte virtuelle, bien simple, pour vous souhaiter de vivre heureux dans l'univers de 2007. Peu importe ce qu'il nous réserve, il faudra bien vivre avec, mais pour ma part, je souhaite que chacun de vous se retrouve sur mon chemin, car, bien sûr, je continuerai à explorer le monde.
Affectueusement,
Hugues
-------

samedi 23 décembre 2006

Et quand Louis XV rencontre Hergé et Gaudi

Ce matin, j’ai décidé d’aider ma mère, qui a un projet de réalisation de table de salon en mosaïque de céramique avec une reproduction des personnages de Tintin de Hergé dessus. Comme ses meubles de salon sont d’inspiration Louis XV, je me suis inspiré de ce style pour élaborer la forme de la table de bois – réalisée en pin teint.

À partir de pattes de pin blanc achetées dans une quincaillerie, nous avons sculpté un motif à l’aide d’un tour à bois, motif qui reproduit celui qui se trouve sur les pattes du divan Louis XV. Une couche de teinture et de vernis plus tard, j’étais prêt à construire la table elle-même.

J’ai mesuré le placement d’équerres qui serviront à fixer et solidifier les pattes. Une fois les équerres fixées aux pattes, j’ai collé les pattes sur les coins de la planche de bois. Puis, j’ai vissé les équerres à la planche.

Pendant que la colle sèche, j’ai retourné la table pour tailler, à l’aide d’une petite scie et une boîte à onglets une moulure de pin que nous avions teint. Une fois de petites équerres fixées sur ces moulures, j’ai mis les moulures de côté.

J’ai percé un trou que j’ai fraisé légèrement dans les quatre coins de la table, puis j’ai vissé une longue vis pour fixer définitivement les pattes.

J’ai retourné la table pour coller les moulures entre les pattes pour donner un peu de style à la table. Puis, j’ai vissé les équerres pour solidifier ces moulures en place.

Il ne restait plus qu’à tailler les dernières moulures du dessus à l’aide de la boîte à onglet. Après avoir vérifié que chaque morceau se mariait parfaitement au coin de la planche, j’ai collé ces petites moulures sur les bords du dessus de la table.

Au final, j’obtient donc une table basse, dont le dessus est bordé d’un rebord… et c’est fait exprès, puisque la décoration de ce dessus de table reprendra une idée que j’avais exploré il y a quelques semaines pour que nous puissions, en reproduisant les dessins désirés sur la table, les réaliser en mosaïque de céramique.

Ainsi, une fois le projet complété, ma mère aura une table dont la forme rejoint ses meubles Louis XV, reproduisant des personnages de bande dessinée belge selon un style de mosaïque qui rappellera le modernismo catalan de Gaudi du début du siècle dernier.

Le mélange promet d’être intéressant et fort joli.
(Et une fois terminée, cette table unique aura coûté au plus 60$ de matériel divers).

Quand Hergé rencontre Gaudi

Il y a quelques semaines, inspiré par ce que j’avais vu des réalisations de Antonio Gaudi lors de mon passage à Barcelone, j’ai décidé de faire un petit cadre en mosaïque de céramiques, mais avec une idée très précise du dessin qu’il allait représenter.
J’ai d’abord imprimé le dessin sur une feuille brouillon, puis je l’ai reproduit sur une petite planche de bois. Je me suis procuré des petits carreaux de céramique que j’ai cassé en morceaux de manière aléatoire, avec un marteau.
Puis, en plaçant les morceaux de céramique sur la feuille brouillon, j’ai élaboré un plan approximatif du placement des céramiques.


Après avoir enduit une portion de ma planche de bois de colle, j’ai déposé les morceaux selon le plan, section par section.



J’ai utilisé une simple petite spatule pour étendre la colle, et j’ai manuellement disposé les morceaux de céramique selon les tests et plans faits sur le dessin vers la planche de bois.
On peut voir que je laissais toujours un petit espace entre les morceaux, pour mettre le coulis à la fin de la réalisation du cadre.

Enfin, ça m’a donné quelque chose qui ressemble à ça (avant coulis).

Ma mère, sur ma suggestion, a réalisé en guise de test, un petit banc de pied, pour le salon de sa maison, en utilisant des morceaux de céramique beaucoup plus petits pour augmenter le niveau de détails du dessin.


Intéressant, non?

vendredi 22 décembre 2006

Un arbre au Stanley Park pour Noël?

Nous sommes le 22 décembre, donc il ne vous reste seulement 3 jours pour acheter vos cadeaux.
Quoi? Cadeaux? Noël? Société de consommation? Ça vous énerve tout ça? Hehehe... J'ai donc le cadeau idéal pour vos recherches.
Vous désirez donner quelque chose de significatif, d'élégant, de durable, d'utile, et d'écologique?
Facile, donnez un arbre au Stanley Park de Vancouver!

Ayant vécu à Vancouver, les nouvelles de la BC m'intéressent toujours et me touchent toujours plus que ce qui se passe ailleurs au Canada.
La région de Vancouver et tout le sud de la BC est durement frappé par diverses tempêtes depuis quelques semaines. La denière, comportant des vents très violents a causé des dommages importants au Stanley Park, un des plus beaux parcs urbains de l'Amérique. Des arbres centenaires, gigantesques, se sont vus déracinés par les vents violents qui avaient été précédés par des précipitations qui ont rendu le sol friable et les fondations des arbres fragiles. les sentiers ont été fermés, l'ensemble de l'écologie du parc est éprouvée.

Depuis, la société qui gère le parc a lancé l'idée d'offrir en cadeau un arbre au nom de quelqu'un et que cet arbre soit planté dans le Stanley Park pour aider à remplacer les milliers d'arbres déracinés (oui, milliers).
Vous pourrez donner soit directement à la fondation des arbres du Stanley Park, ou en achetant un arbre qui sera muni d'uen plaque au nom de la personne à qui vous l'offrez.
Voilà une idée originale, non?
(Infos en appelant au Stanley Park Board, dont les coordonnées sont au bas de cette page dédiée au Stanley Park.)

mardi 19 décembre 2006

Anne Fitzback, dans La Déprime

La Déprime est une pièce de théâtre québécoise créée collectivement par quatre comédiens : Denis Bouchard, Julie Vincent, Rémy Girard et Raymond Legault. Une pièce ambitieuse par son nombre de rôles (50) et le minimum de comédiens requis pour jouer tous ces personnages (13).
Je n’ai jamais vu cette pièce montée par une troupe professionnelle. Je sais par contre qu’elle a été créée en 1981, traduite et présentée au Canada anglais en 1985 et adaptée pour la France et présentée à Paris en 1995.
Dimanche dernier, j’ai assisté à une représentation d’une sélection de scènes de La Déprime par une troupe amateure de la région de Québec. Je dis une sélection car La Déprime, dans sa version intégrale, est une pièce de deux heures et l’adaptation que j’en ai vue était une heure plus courte.
La Déprime, malgré son titre peu joyeux, est une comédie. Ainsi, assister à une représentation comporte son lot de moments comiques, mais comme toute œuvre comique présentée sur scène, l’effet repose souvent sur la performance des comédiens.
Si la structure de la pièce est propice à l’exploration de nombreux personnages par chaque comédien, ce ne sont pas tous les acteurs amateurs qui réussissent à bien rendre sur scène autant de personnages différents. Ainsi, je groupe en trois catégories les comédiens que j’ai pu voir à l’œuvre dans la version amateure de dimanche. Les premiers se sont montrés particulièrement intéressant à voir évoluer sur scène, créant à chaque apparition un personnage crédible et amusant. Les seconds ont livré le texte avec une certaine assurance, mais sans réellement parvenir à surpasser l’idée qu’il s’agissait d’acteurs ayant bien appris un texte. Les troisièmes, malheureusement, n’étaient pas à la hauteur ou n’avaient tout simplement pas appris ou maîtrisé leurs textes.
La représentation à laquelle j’ai assisté mettait en scène des jeunes acteurs amateurs, dont l’âge varie entre 12 et 16 ans. Sur ce lot de comédiens en herbe, deux se sont totalement démarqué par leur naturel, leur sens du rythme et du jeu, et leur maîtrise de leurs personnages. L’un d’eux était d’ailleurs le seul comédien masculin de la troupe, ce qui créait un effet amusant et imprévu dans le texte, puisque la plupart des rôles masculins étaient tenus par des filles. Je ne connais malheureusement pas le nom du jeune garçon en question, mais son jeu relevait la pièce d’un cran à chacune de ses scènes et ses répliques bien maîtrisées faisaient rire à tout coup.
L’autre comédienne qui m’a vraiment étonné s’appelle Anne Fitzback. Elle interprétait plusieurs rôles, dont celui de Paul Émond, futur marié qui a raté l’autobus et qui finit par se marier par téléphone. Non seulement Anne maîtrisait bien ses textes, mais elle parvenait parfaitement à nous faire croire à ces conversations téléphoniques avec un bon sens du rythme et surtout, un naturel désarmant de la part d’une jeune fille de 12 ans - la plus jeune de la troupe. Bien plus encore, une des conversations se déroulait entre son personnage, la fiancée de celui-ci et l’opératrice, et la comédienne – pour qui le tout était bien sûr un long monologue – naviguait dans ce texte avec une facilité déconcertante : j’écoutais réellement le personnage au lieu d’avoir l’impression de voir une fille jouer un homme avec un texte appris.
Cette photo la montre justement dans le costume de ce personnage de marié par téléphone.
J’ai appris plus tard que la jeune fille pratiquait le théâtre amateur depuis trois ans et que c’est elle, l’an dernier, qui a demandé à faire partie d’une troupe de comédiens plus âgés, pour apprendre et évoluer un peu plus vite. Elle m’a confié qu’elle voulait devenir comédienne et sa prestation de dimanche dernier m’a définitivement convaincu de son potentiel.
Ainsi, dans dix ans, si elle poursuit son rêve, on ne dira pas que je ne l’avais pas vu venir!

Casse-noisette aux Grands Ballets

Samedi dernier, les Grands ballets Canadiens présentaient leur classique des fêtes, Casse-Noisette, pour la première fois cette année. Il n’est donc pas trop tard pour se procurer des billets d’ici Noël, si cette histoire vous intéresse et que vous êtes un amateur de ballet.
Je suis pour ma part, un néophyte en termes de ballet, classique ou contemporain. N’ayant aucune expertise sur le sujet, il m’est donc difficile de juger de la performance de la troupe, autrement que d’un point de vue d’amateur spectateur.
Je mentionne tout de même que l’automne dernier, j’ai vu l’adaptation de Roméo et Juliette de Shakespeare, que j’ai beaucoup aimé et que je ne connaissais rien de Casse-Noisette, autrement que les critiques dithyrambiques que cette production récolte années après années.
Casse-Noisette est divisé en deux actes et cette division est très claire en termes d’histoire, de mise en scène, de danse et de décors. En réalité, les deux actes pourraient quasiment constituer deux courts ballets totalement indépendants l’un de l’autre, tellement ils sont différents.
Au premier acte, nous assistons à une fête de Noël en famille, où chacun danse et reçoit ses présents, avant que la fête ne prenne une tournure plus incongrue lors de l’arrivée d’un personnage un peu magicien, excentrique et amusant. Il offre un casse-noisette en cadeau à une des fillettes, et après la nuit de Noël, le casse-noisette se retrouve dans un combat opposant les souris aux soldats de plombs et la fillette lui sauve la vie. En récompense pour son acte, la fillette voit son casse-noisette se transformer en Prince charmant qui l’emporte dans le pays des neiges, des rêves, des jouets, et du spectacle.
Tout le second acte est constitué d’une série de performances auquel le couple assiste, avant que la fillette ne doive rentrer chez elle.
Pour ma part, j’avoue avoir nettement préféré la première partie, qui était teintée de l’esprit de Noël, très festif, très coloré, mais aussi et surtout constitué d’une histoire dont il était étonnamment aisé de suivre la progression malgré l’absence totale de dialogues. (J’avais aussi noté cet aspect avec étonnement lors de la représentation de Roméo et Juliette).
La seconde partie est pourtant plus ambitieuse en termes de danse, décor et costumes, mais est totalement dépourvu d’histoire ou de progression dramatique. La fillette et le prince assistent à une série de représentations souvent superbes, parfois drôles, toujours intéressantes, mais il n’y a plus de fil narratif.
On ne se refait pas; moi, peu importe le média artistique, j’aime ça quand il y a une histoire!
Malgré cela, j’ai bien aimé ma soirée à Casse-Noisette, même si d’un strict point de vue personnel, j’avais préféré Roméo et Juliette. Remarquez que les deux œuvres ne se comparent pas réellement, puisqu’elles sont totalement différentes et procurent des expériences de ballet différentes.

dimanche 17 décembre 2006

Roméo et Juliette: une déception

Eh ben, deux films décevant en deux soirs. Ce n'était pas ma semaine.
Je veux parler du film Roméo et Juliette, du cinéaste Yves Desgagnés.
Cette fois, malgré toutes les bonnes intentions du réalisateur - et du spectateur que je suis et qui voulait tellement aimer ce film -, il y a très peu de points positifs à ressortir du visionnement de son Roméo et Juliette, contrairement à Apocalypto, de Mel Gibson, critiqué en deux volets cette semaine également.

Transposé à Montréal de nos jours, l'histoire moderne perd énormément de son potentiel dramatique et de sa crédibilité. L'idée de transposer de nos jours cette histoire écrite par Shakespeare il y a quatre siècles n'est pourtant pas impossible à faire avec brio; il n'y a qu'à regarder Roméo+Juliette de Baz Luhrman pour s'en convaincre.
Ici, l'ensemble est peu convaincant et la première moitié du film n'est ni efficace, ni intéressante. Si je n'avais pas connu d'avance l'histoire de base, j'aurais complètement décroché. Heureusement pour le film, le dernier tiers est beaucoup mieux réussi, et c'est aussi là que l'on colle le plus à l'histoire de Shakespeare, mais il est trop tard pour le cinéphile qui n'est pas arrivé à croire et à embarquer dans l'histoire de Roméo Lamontagne et Juliette Véronneau.
D'entrée de jeu, avec un procès de motard sur fonds de guerre entre motards, le scénario trahi son âge; il a probablement été écrit il y a 7-10 ans, alors que la guerre des motards atteignait des sommets avec les explosions en pleine ville faisant d'innocentes victimes. L'idée de base de cette adaptation de Shakespeare semble donc dés le départ, un peu vieillote dans son aspect le plus moderne.
Aussi, il y a la réalisation de Desgagnés, un artiste que j'admire beaucoup comme homme de théâtre et comédien, mais qui ne convainc pas comme réalisateur. Il ne s'agit que de son second long métrage, et cette inexpérience de la chose cinématographique paraît. La première scène, celle de l'explosion, ne fonctionne pas du tout, et plusieurs des scènes de la première moitié du film ne fonctionnent pas mieux. Souvent, on retrouve un immobilisme qui rappelle le théâtre filmé, souvent les acteurs en font un peu trop, une exagération qui est la bienvenue au théâtre, une fois de plus, mais qui détonne au cinéma. Quelques longueurs, des détails et scènes inutiles, bref, une mauvaise maîtrise du langage et du rythme cinématographiques.
De plus, j'ai souvent mentionné comment les films québécois sont souvent beaux visuellement. or sans que je ne comprenne si c'est un choix délibéré ou non du réalisateur et de son directeur photo, ou bien si c'est seulement un aspect raté du film, mais ce Roméo et Juliette est assez pauvre, du point de vue visuel. À certains moments, ça rappelle surtout la cinématographie balbutiante du Québec des années 70.
Enfin, il y a l'approche adoptée pour les scènes de nudité. D'abord, il semble y en avoir trop, mais plus important, le réalisateur a choisi le parti pris d'en montrer plus que moins, alors que souvent, suggérer plutôt que montrer s'avère beaucoup plus efficace.
Je pourrais dire qu'il n'y a pas que des points négatifs dans ce film. Les jeunes acteurs Aubin et Lalonde ne s'en tirent pas si mal vu les circonstances, et leur innocence est relativement bien captée par la caméra.
En conclusion, je dirais que cette déception vient en grande partie des attentes; j'aime Shakespeare, j'aime Roméo et Juliette... et je considère donc qu'on ne s'attaque pas à Shakespeare si on a pas la trempe de livrer un produit à la hauteur. Et ce film n'arrive ni à la cheville du texte du grand Will, ni à celle de diverses autres adaptations de ce texte. J'ai cité Lurhrman, mais ajoutez l'adaptation des Grand ballets canadiens et le film de Franco Zeffirelli à cette liste. Voyez une de ces productions plutôt que de voir le film d'Yves Desgagnés.

Apocalypto... mais, c'est décevant.

Après vous avoir expliqué en quoi le film Apocalypto était un bon film, voici le moment de vous expliquer pourquoi j'ai été déçu par le film de Mel Gibson. Parce que oui, malgré tous les bons points soulevés dans le billet précédent, j'ai éprouvé une déception en voyant Apocalypto.
Cette déception, elle est due à deux choses.
La première, c'est de la faute de personne, c'est juste que Gibson n'a pas nécessairement fait le film que j'aurais voulu voir. Ces choses-là se produisent, et cet état de fait ne remet ni en question le talent ou les choix du réalisateur, ni les qualités de son film. C'est juste que j'aurais tellement aimé voir un bon film à gros budget sur la civilisation Maya que je ne peux qu'être déçu qu'Apocalypto ne soit pas ce film et ne soit qu'un film de poursuite et d'action - aussi bien fait soit-il, techniquement.
La seconde chose est plus grave, car elle découle entièrement des choix de scénario et de réalisation.
Le film est soit trompeur, soit bourré d'erreur, soit les deux.
Je parle ici de détails ou de points importants en terme historique, ethnologique, scientifique, etc. Bref, du jeu avec la réalité en prétendant nous présenter la réalité.
Le site web du film mentionne clairement que le film se passe à l'époque Maya, et fait tout un plat de la culture maya et du fait que la totalité des dialogues soient en langue Maya (avec sous-titres). Cet aspect du film est un de ses points forts, l'ensemble a l'air réel puisque les mayas parlent mayas.
Deux éléments majeurs du film viennent pourtant contredire totalement que ce soient des mayas dont nous parlons dans ce film. Le premier élément est temporel. Sans vouloir dévoiler un des punchs du film, il est clair que l'action se passe quelque part entre 1519-1520. Si ce n'est pas le cas, alors Gibson a fait une erreur chronologique absolument gigantesque, inexcusable et ridicule. Donc le film se passe aux alentours de 1519. Or la civilisation maya a connu deux périodes; la période dite Classique, qui va grosso-modo de l'an 250 à l'an 900 avec des points culminants autour de l'an 400-500 suivi d'un lent déclin. Puis, après quelques siècles où la civilisation dominante était Toltec (entre 900 et 1100), il s'est opéré une renaissance de la grande civilisation Maya, pour ce que l'on appelle généralement l'époque Post-classique et qui va d'environ 1100 à 1440.
Ainsi, déjà, en situant son film à la fin des années 1510, Gibson se tire dans le pied s'il met en scène la civilisation Maya.
Or, entre la fin de la civilisation Maya et la colonisation espagnole, il y a eu une autre civilisation dominante au Mexique; les Aztèques, mais j'y reviendrai.
Le second élément majeur concerne les scènes que l'on nous montre dans le film, dans la grande cité maya. Je ne révèle rien en disant que le film détaille plusieurs scènes de sacrifices humains dans ce que l'on pourrait même qualifier d'orgie de sacrifices. Or bien que les mayas aient pratiqué le sacrifice humain, il prenait une forme beaucoup plus tranquille, plus respectueuse: Dans la civilisation maya, c'était un honneur d'être sacrifié, et le sacrifice était un acte religieux, qui se déroulait sur des autels conçus spécifiquement pour ces cérémonies.
Sans vouloir entrer dans les détails, il n'en demeure pas moins que la civilisation maya n'a jamais effectué des sacrifices à la chaîne, d'esclaves, du haut des pyramides et temples, avec le sang et les têtes coupées qui déboulent les marches de pierres.
Par contre, et c'est là un point essentiel à tout ce qui précède, les Aztèques sont reconnus pour avoir effectué de tels sacrifices, et de l'avoir fait du haut des temples, avec le sang coulant dans les escaliers et les gens du peuple en bas se répartissant les membres des sacrifiés.
En considération de ces deux points majeurs, on serait porté à croire que Gibson et les scénaristes ont fait l'erreur grossière de confondre civilisation Maya et civilisation Aztèque.

On pourrait par contre s'intéroger sur le choix de la langue du film, puisque les Aztèques parlaient principalement le Nahuati - dialecte toujours parlé dans certaines régions du Mexique aujourd'hui.
D'autres détails aussi énervant parsèment le film; dès les premières minutes, on voit que le village de Patte de Jaguar est situé près de l'océan. La grande cité maya est située au plus à un jour et demi de marche, en suivant le scénario de près. Bref, toute l'action se passe non loin de l'Atlantique, donc au Yucatan d'aujourd'hui. De plus, le punch du film lui, se passe très près de l'île de Cozumel, donc on comprend que l'action se déroule dans la péninsule du Yucatan d'aujourd'hui. Remarquez, cette localisation serait cohérente avec la période post-classique Maya, qui dominaient ce coin de planète jusqu'à un siècle auparavant. Les Aztèques, pour les curieux, avaient une civilisation beaucoup plus centrée dans l'actuelle Vallée de Mexico, soit la région autour de la capitale moderne du pays - et donc très très très loin d'où se déroule le film. Or à quelques reprises pendant le film, on traverse une rivière d'une étonnante largeur, qui comporte même une chute impressionnante, quasi de la hauteur des chutes du Niagara, bien qu'ayant un moins fort débit et une largeur un peu plus modeste. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune rivière digne de ce nom au Yucatan, c'est même une des particularité étonnante de cette péninsule.
Bref, en accumulant ce genre d'incohérences géographiques et historiques, Gibson réalise un film qui agace à toutes les quinze minutes et vient donc réduire de beaucoup l'impact dramatique d'Apocalypto.
Je pourrais continuer avec d'autres exemples, le plus patent étant la scène de l'éclipse totale de soleil - je n'ai pas poussé la curiosité jusqu'à vérifier s'il y en avait eu une de visible du Yucatan entre 1518-1520 :) - mais le problème c'est que cette éclipse est suivie la nuit même par une belle scène de pleine lune! Comment la Nouvelle Lune du jour de l'éclipse a-t-elle pu se transformer en Pleine Lune la nuit, alors que dans l'univers où l'on vit, ça prends 14 jours pour passer de l'une à l'autre? Comme ces deux scènes se suivent presque dans le film, il est impossible de ne pas s'apercevoir de l'erreur, grossière, cette fois.
Enfin, tout un paquet de petits clichés et hasards qui soulignent à gros traits le message trop évident que veut passer le cinéaste agacent aussi par moments.
Je reproche donc au scénariste et au réalisateur un manque de cohérence et un manque de sérieux dans le traitement de leur sujet, d'avoir trop jouer avec l'Histoire réelle tout en prétendant faire un film avec une toile de fond Historique. Cette prétention outrepasse la limite de la mauvaise foi, et comme je ne sais pas s'ils l'ont fait par paresse, par ignorance ou par simple mépris en se disant que les spectateurs ne verraient pas la différence, je ne peux qu'éprouver une déception à propos d'Apocalypto.
Voilà.

vendredi 15 décembre 2006

Apocalypto: à voir pour...


J'ai vu cette semaine le dernier film de Mel Gibson, Apocalypto, qui se résume lui-même comme l'histoire d'un chasseur maya qui se voit enlevé par des combattants d'une tribu voisine qui pratiquent le sacrifice humain pour appaiser la colère de Dieux.

--

Comme j'aime bien la culture Maya, et que j'ai bien aimé certains films de Gibson comme Braveheart, je me suis laissé tenté. Il faut dire que la bande-annonce était intriguante, avec ces poursuites dans la jungle et sa scène dans la cité Maya.

--

Apocalypto n'est pas un film pour tous, loin de là. L'action est intense, c'est d'une cruauté et d'une violence très graphique, très montrée; peu de choses sont laissées à l'imagination, que se soit lors des affrontements entre guerriers ou lors des scènes de sacrifce humain. Bref, pas du tout un fil pour les coeurs sensibles...

Cet aspect du film, de même que tous les aspects techniques ainsi que le rythme, les mouvements de caméra, les plans d'ensemble et l'interprétation, sont absolument sans faute. Si vous aimez vos films avec un rythme rapide, sans relâchement, Apocalypto est pour vous.

Les décors naturels - la jungle mexicaine dans le film - sont d'une grande beauté, et le réalisateur a su bien profiter de cette nature colorée, diversifiée et omniprésente. Étonnamment, malgré toute sa violence et son intensité dramatique, Apocalypto demeure donc un beau film, visuellement parlant. Certains plans de caméra sont mêmes audacieux (j'ai encore en mémoire ce plan où l'on survole notre chasseur devant une chûte, pour contempler la chûte en plongée, puis de face, avec le chasseur tout en haut à la fin du plan).

L'histoire qui est racontée est tout de même assez simple; et est totalement comprise dans le résumé; le chasseur est enlevé pour être ammené dans une cité plus évoluée mais décadente, où l'on sacrifie des guerriers; réussira-t-il à s'évader pour revenir sauver sa femme, enceinte, et son jeune fils? Ne recherchez donc pas dans ce film de Gibson une étude de la société Maya... Mais une fois encore, si les films où l'action prends le pas sur les dialogues vous plaisent, vous ne vous ennuierai pas une seule minute pendant le visionnement d'Apocalypto.

--

Pour toutes ces raisons, Apocalypto est donc un film à voir...

--

Mais... (à suivre)

samedi 2 décembre 2006

Le prochain premier ministre (3)

Hehehehe...
Qu'est-ce que j'avais dit?
(Je devrais me réorienter vers le journalisme politique d'analyse) :)))

Une note sur le billet précédent: il existait bien un 4e scénario: qu'un des 3 l'emporte carrément, mais avec les % recueillis au tour précédent et l'ensemble très serré que formaient les 3 candidats restants, je croyais ce scénario d'une victoire au 3e tour quasi impossible.

Mais bon, si je me réjouis d'avoir eu raison, surtout que je peux continuer à casser du sucre sur les analyses des analystes de RDI/SRC, puisque le candidat qu'ils avaient établis comme favori de la fin de semaine a été éliminé.
Gna-gna-gna-gna-gna, Gna! Blblblblblbll :) <--- Ceci étant adressé aux journalistes/ commentateurs / analystes.

Ok, un peu de sérieux... Je viens d'apprendre que Rae ne suggèrera pas un appui formel et massif vers Dion ou Ignatieff. alors bonne chance avec les prédictions, Dion a un brin d'avance à peu près insignifiante compte tenu des 1375 délégués libérés par Rae, et il a le rythme en sa faveur et Ignatieff passe second pour la première fois depuis 2 mois. Mais, il demeure plsu premierministrable quand même.
Pour être beau joueur, je dois aussi préciser que la télé de la SRC a scoopé mon ordinateur et le site du parti Libéral!! Et d'un bon trois minutes! Et vlan pour la techno!

Le prochain premier ministre (2)

Hum, plus que trois candidats, avec un «move» du no.4 vers le no.3. Mon scénario était au moins plausible.

Pourtant, ce billet se penchera sur les commentaires entendus à RDI (C'est Daniel qui va aimer ça, que je critique encore les médias! :)...
Les analystes en place explorent plusieurs scénarios, évidemment, puisque personne ne peut réellement prévoir ce qui se passera, mais un des scénarios qui revient le plus dans leur discours est celui de Ignatieff qui quitterait la course pour appuyer Bob Rae. Bon, avouons que c'est pas impossible, puisque rien ne l'est, mais est-il plausible de croire que le meneur va abandonner avant le 3e tour? Sérieusement? Est-ce que c'est déjà arrivé si souvent que ça dans les congrès d'un parti majeur canadiend auparavant?
Je ne comprends pas cet archarnement des commentateurs à ce sujet - ils le font même au moment où j'écris ceci, insistant et insistant, alors que le vote du 3e tour est débuté!... C'est à me rendre Ignatieff très sympathique par opposition au movement journalistique! :)
Ma théorie, c'est la suivante: les gens de RDI/SRC sont impartiaux, mais comme ils ont annoncés il y a quelques jours que Rae avait le momentum et le plus de possibilités de l'emporter, ils sont aveuglés par cette semi-prédiction et se raccrochent à tout prix à leur analyse première pour tenter d'avoir eu raison.

À ce moment-ci, trois scénarios sont possibles. Ça, C'est la réalité.
1. Dion demeure 3e et est éliminé. Auquel cas le dernier tour décidera.
2. Dion passe second (il est plus proche de Rae que ce dernier d'Ignatieff, c'est mathématiquement probable, non?), et Rae est éliminé. Le 4e tour décidera alors.
3. Dion passe 2e et Rae 1e; j'avoue que les maths rendent cette option peu probable, bien que le retrait de Kennedy et Dryden «libère» 1000 voix, donc tout est possible.

Et devant ces trois scénarios, RDI\SRC a choisi d'explorer celui d'un abandon d'Ignatieff, qui mène depuis le début? Il n'a beau mener que par quelques centaines de voix, leur hypothèse m'apparaissait totalement farfelue et je ne comprends même pas qu'ils en parlent encore alors que le vote est enclenché.
Car au contraire, Ignatieff et Rae doivent tous deux espérer que Dion passera second et éliminera son rival, dont il espère ensuite l'appui pour battre Dion.

Je parle pour parler, surtout du processus, puisque de toute manière, je ne commenterai fort probablement pas le résultat lui-même, mais l'exercice est intéressant pour passer le temps par cette première véritable journée d'hiver québécois :).

L'ultime machine

Au moment de commencer ce billet, je synthonise RDI (Réseau de l'information), j'ai la météo du jour en direct, un timbre sonore me prévient dès l'arrivée de courriel dans ma boîte virtuelle. Je viens de procéder à deux transactions bancaire de routine; le paiement d'un compte d'Hydro-Québec, et le transfert de fonds vers un compte d'une autre institution financière que la mienne. Un peu plus tôt, je travaillais sur le texte d'une nouvelle qui m'occupe ces temps-ci, avec la musique du dernier CD de Sting en arrière-plan.
Rien de bien exceptionnel?
Pourtant, je ne possède pas de radio, ni de système de son, je n'ai fait aucun chèque ni téléphone, et pour ma nouvelle, je n'ai ni utilisé un traitement de texte sur mon ordinateur, ni sauvegardé le fichier sur cet ordinateur ou sur un support mobile rattaché à celui-ci.

Évidemment, vous aurez compris que mon ordinateur me sert de système de son; même plus besoin des CD d'origine une fois les fichiers dans le logiciel approprié. Idem pour RDI, que je capte via la diffusion en direct du site web de la SRC. Je peux aussi synthoniser toute une panoplie de poste de radio en ligne, rendant obsolète le besoin d'un récepteur. Il y a longtemps déjà que je fais mes transactions bancaires en ligne, et pour la nouvelle, je testais une nouvelle application en ligne développée par Google, et qui remplace le traitement de texte ET donne de l'espace mémoire pour sauvegarder les documents. Ils offrent aussi un tableur et les deux logiciels sont compatibles avec les standards xls et doc, et sont totalement gratuits. Ces tests me permettront de pouvoir travailler mes textes de n'importe où dans le monde quand je voyage, sans avoir à transporter du matériel.

Et ce n'est rien. Je suis un timide, technologiquement.
Je ne suis pas un techno-freak, et en plus, je ne suis pas dépensier et hésite longtemps avant de me procurrer de nouvelles bébelles. Toutefois, s'il y a une émission radio ou télé que j'ai raté, je peux la plupart du temps la ramasser sur le web, et l'écouter en baladodiffusion sur mon iPod n'importe où par la suite.

Ma montre, que je ne trimbale pratiquement jamais, a vu sa pile s'épuiser il y a deux semaines. J'oublie depuis d'aller la faire changer, et ne dispose donc plus de l'heure avec moi. Bon, évidemment, mon ordinateur me fournit cette précieuse information à la seconde près, mais une petite fenêtre web me permet aussi de vérifier cette information sur l'horloge internationale - j'ai en ce moment-même, une minute quatorze d'avance. Cette page web est évidemment valide n'importe où dans le monde et s'ajuste au fuseau horaire voulu. Ah, bien sûr, je n'ai pas toujours mon ordinateur sur moi, mais évidemment, le premier téléphone cellulaire venu fait la même opération.
D'ailleurs, si j'étais plus penché sur la techno, j'aurais un Palm ou un Blackberry et y recevrais mes courriels directement pendant mes déplacements, non?

La météo actuelle et les prévisions mises à jour me sont fournies directement depuis l'aéroport Trudeau à Montréal, mais elles pourraient l'être d'ailleurs, un peu comme la situation des volcans équatoriens que je vérifie souvent par habitude et intérêt personnel envers mon pays favori d'Amérique Latine.

Aussi, si je m'ennuie de New York, ou de Paris, par exemple, il y a toujours une série de webcam qui diffusent en direct ce qui se passe à Times Squares ou au pied de la Tour Eiffel. La même chose peut être faite si l'envie me prends de voir s'amuser les bélugas de l 'aquariums de Vancouver.

Vous me direz que je n'énonce ici rien de bien exceptionnel, et c'est vrai que toutes ces choses et des milliers d'autres font maintenant partie de notre vie de tous les jours.
Car nous avons en notre possession ce que j'appelle l'ultime machine. Pas une ultime machine science-fictive et robotique qui fait tout au doigt et à l'oeil, pas un pseudo-humanoïde de pacotille, mais plutôt l'ultime machine des rêves des gens des années 70.
Cette machine est l'union de deux choses, une tangible, l'autre pas. Mon ordinateur, et sa relation avec les autres ordinateurs sur le gigantesque réseau que l'on appelle Internet.
La chose serait déjà très forte en soi, simplement si elle était disponible de chez vous.
Mais il y a plus; tout ce que j'énonçais ci-haut peut facilement être fait de la biliothèque publique, du café du coin, et même de ma buanderie!

Ce n'est pas que je m'étonne tout à coup de la disponibilité de ces outils ni de leur performance, mais je réalise, en les accumulant comme ça, sans trop se rendre compte de leur évolution quotidienne, du chemin parcourru depuis ma jeunesse, balbutiant avec les premier ordinateurs personnels, et ce chemin parcourru me laisse croire que cette évolution fulgurante va se poursuivre.

(Signe des temps, je m'intéresse ces jours-ci au congrès à la direction du parti Libéral du Canada, captant les analyses de RDI en direct sur mon ordinateur, et ayant les résultats des divers tours de scrutin sur ce même ordinateur en même temps que les médias; hier soir, j'ai eu le résultat du premier tour dans mon salon une minute avant que la SRC à la télé ne me les donne!)

Étrangement, on lit des commentaires sur l'effet d'isolement que cette évolution engendre (et après tout, on n'a pas tort, puisqu'effectivement, je passe ce temps seul dans mon appartement), mais en même tmeps, cette évolution a un effet rapprocheur, puisque je peux chatter simultanément avec mes amis Léandro à Quito et Julia en France et suivre le même congrès où mon amie S. travaille justement ces jours-ci.
Enfin, je vous ai aussi aiguillé vers d'autres ressources, sans vous parler, ni vous rencontrer (et peut-être même sans vous connaître) seulement en plaçant quelques liens sur ce billet, et, une demie-seconde après avoir cliqué pour expédier ce billet sur mon blogue, j'aurai partagé instantanément ces réflexions avec vous.

Moi, j'aime bien ces possibilités que le monde d'aujourd'hui nous offre. Et vous?

Le prochain premier ministre (1)

On dira que je mets la charrue devant les boeufs, en parlant de prochain premier ministre, mais ce n'est pas très difficile de croire que le gouvernement minoritaire aura la vie dure après le congrès Libéral, puisque traditionnellement, après un congrès du genre - qui représente des heures de publicité pour un parti - le vainqueur sera sur une lancée et voudra rapidement défaire le gouvernement...
Enfin, la lutte est un jeu intéressant à suivre, pour qui s'intéresse un tant soit peu à la politique au pays.
Par contre, parfois, j'ai l'impression d'être sur une autre planète que les journalistes ou les analystes. On parle du momentum de Bob Rae et de son discours d'hier, sans que je ne perçoive dans le bonhomme quelque chose de si exceptionnel; je ne suis ni analyste ni expert en politique, et je ne doute donc pas de l'expertise des journalistes qui couvrent ce genre d'événements depuis des années, mais je regarde les chiffres et voici ce que je vois après un tour.
Stéphane Dion est le candidat qui a la meilleure chance de créer une surprise.
C'est bien simple, les gens qui supportent Michael Ignatieff et Bob Rae, respectivement no.1 et 2 de la course, ne bougeront pas beaucoup, à quelques exceptions près. Comme il y a peu de loyauté envers les très «petits» candidats, le reste des voix libérées sera plus ou moins amassé par chacun des 4 meneurs.
Mathématiquement, donc, à part Ken Dryden qui se verra forcé de se retirer au tour 3, il y aura donc 4 personnes dans une course. Le 4e, dépendant de son niveau d'appui, pourra rester ou partir pour le tour 3. D'une manière ou d'une autre, si Dion demeure en 3e place et qu'il obtient l,appui de la majorité des gens du 4e, il passera alors en 1e ou 2e place, éliminant du même coup Ignatieff ou Rae. Selon les appuis actuels, Ignatieff a quand même 500 voix d'avance sur le 2e.
Verra-t-on une lutte à deux entre Dion et Ignatieff? Avouez que les analystes qui donnent Bob Rae vainqueur sur sa lancée seraient surpris! Et dans ce cas, qui Rae appuierait-il?
Entre les deux, je continue de croire que Ignatieff est plus premierministrable que Dion, bien que celui-ci ait démontré sa compétence administrative par le passé.
(Cet intérêt pour la politique canadienne me mènera peut-être jusqu'à voter aux prochaines élections :O)

vendredi 1 décembre 2006

Casino Royale et moi

La semaine dernière, je suis allé voir la dernière aventure de James Bond... Ou devrais-je dire la première?
Vous le savez probablement, Casino Royale est un film adapté du premier roman mettant en scène l'espion britannique James Bond, créé par Ian Flemming.

Et avant 2006, Casino Royale, c'était mon secret.

Pour faire une longue histoire courte, quelqu'un a acheté les droits du roman Casino Royale avant que Albert Brocolli, producteur du premier film de James Bond (Dr. No) ne mette la main sur tous les livres de Ian Flemming mettant en scène 007. Ainsi, le studio qui produisait les James Bond n'a jamais eu le loisir d'adapter ce livre en particulier. Ce producteur voulait à l'époque faire un vrai James Bond avec ce livre, mais son projet a été rejeté par l'équipe d'Albert Brocolli qui voulait le faire eux-mêmes.
Bref, en 1966, ce projet se transforme donc pour devenir un projet de parodie de James Bond et de films d'espions en général. On demande à divers scénaristes de contribuer, le projet final devant principalement sa forme et ses dialogues à un jeune comique nommé Woody Allen. On engage les réalisateurs les plus connus, dont Orson Welles, pour mettre en image cette histoire sans queue ni tête où David Niven incarne Sir James Bond, un espion à la retraite, et où le méchant est Jimmy Bond, son neveu psychopathe qui, étant de petite taille, veut assassiner tous les hommes de plus de 1m60. Il peaufine son plan pour se débarrasser également de toutes les filles laides... Vous voyez le genre. La distribution est remplie de stars comme Peter Sellers et Orson Welles lui même (dans le rôle du Chiffre).
Moi, dans ma jeunesse, je suis tombé un soir, à la télé, sur une rediffusion de Casino Royale, et j'ai adoré cette folie dont le fil conducteur est très mince et fait peu de sens.
Comme de nos jours, personne n'était au courant de l'existence de ce film de 1967 à part quelques maniaques, je me faisais un vilain plaisir d'étaler ma culture cinématographique devant les amateurs de Bond en leur sortant ce film, ou encore le nom de Niven parmi les acteurs ayant incarné 007 au cinéma.
Le voici d'ailleurs, ce James Bond méconnu, avec Vesper Lynd et Le Chiffre, version 1967.


Il y a quelques années, lors d'un litige sur les droits de Spider-Man, deux studios en sont venus à une entente de transfert de droits, ce qui a permis à Sony/Colombia de produire Spider-Man et ses suites. Cette entente venait régler un vieux dossier en effectuant aussi le transfert des droits de Bond sur Casino Royale à la MGM, qui produit la série officielle de Bond. Ainsi, en possession des droits du roman d'origine, on a décidé de «refaire» (hum) Casino Royale en vrai James Bond. Yé.
(Pour référence, ce transfert de droits est d'ailleurs mentionné dans cet article que j'ai publié en 2002.)

Évidemment, depuis que la MGM fait la promotion de ce nouveau Casino Royale, tout le monde a appris l'existence du film de 1967 et je perds un peu de mon lustre de spécialiste cultivé de l'univers de James Bond!

Ainsi, Casino Royale 2006 est l'occasion pour revoir un peu l'orientation de la série en proposant cette «première» aventure de Bond, juste au moment où il obtient son grade de 00, et tant qu'à faire, on utilise un nouvel acteur pour rajeunir l'image de 007 au cinéma. Amateurs de Bond, nous n'avons rien contre l'idée, on a l'habitude; après Sean Connery (le seul «vrai» James, hehehe), George Lazenby, Roger Moore, Tim Dalton et Pierce Brosnan, on nous présente Daniel Craig. Why not?
L'homme n'a pas nécessairement le physique de l'emploi, avec ses courts cheveux blonds et ses yeux bleus, mais il a le charisme et la stature qu'il faut.

Sans vouloir faire une critique détaillée de Casino Royale version 2006, je mentionnerai que comme d'habitude, je me suis bien amusé, mais qu'en plus, j'ai pu voir ce qui est un excellent film d'action au scénario fort bien écrit et fort bien développé. Si on accepte quelques exagérations physiques en début de film - un bonbon nécessaire pour ne pas perdre les amateurs de surenchêre - l'intrigue de Casino Royale est fort bien ficelée. Les dialogues, plus particulièrement, sont nettement un cran au-dessus du Bond-type. Craig arrive à convaincre dans le rôle de ce jeune 007, et les scénaristes ont su comment tirer profit de l'absence des trucs habituels du James traditionnel avec humour. La scène où on offre à Bond le choix d'un martini «shaked or stirred» et que ce dernier répond qu'il n'en a rien à foutre est un parfait exemple de ce jeu avec les trucs typiques que l'on retrouve dans les aventures ultérieures de l'espion.
Pour quelqu'un qui ne connait pas les films de Bond et ne sait trop par où commencer, Casino Royale est le point de départ parfait.
Anecdote amusante: en sachant qu'on avait décidé d'adapter ce premier roman pour rajeunir la série, j'avais imaginé la manière parfaite de terminer ce film. Or il semble qu'un des scénaristes ait eu la même idée que moi, car j'ai eu le plaisir de voir le film se terminer avec la réplique que j'avais imaginée!
Autre anecdote intéressante, qui démontre bien à quel point cette série de film est un phénomène de longévité en matière de cinéma; Daniel Craig qui interprète maintenant James Bond n'était pas né quand Dr. No est sorti en salles!

Est-ce nécessaire de mentionner que cette version 2006 est plus fidère au roman que ne l'était la version de 1967? Cette dernière n'avait en fait que quelques éléments similaires à son inspiration, dont la présence de Verper Lynd, qui était jouée par Ursula Andress (qui avait été la première Bond Girl dans Dr. No). Woody Allen, scénariste et acteur dans cette version de 1967 avait par la suite mentionné qu'il voulait être réincarné en sous-vêtement de Ursula Andress :).
Impossible de conclure avec une meilleure... image :).