Puis, de retour du Salar, j'avais publié un autre billet sur cette ville unique et incroyablement mouvementée.
Je reviens une fois de plus sur La Paz, ville qui m'aura fait une forte impression lors de mes trois passages ici. Si j'y reviens, c'est que ce que j'avais pris pour de l'agitation et du chaos, ce n'était rien à comparer à ce que j'ai pu voir ici hier!
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Hier, sans que ca ne soit l'occasion d'une fete nationale ou quelque chose du genre, il y avait un défilé, une parade, sur El Prado, la grande artère principale du centre de La Paz. Autrement dit, la circulation - déjà hallucinante habituellement ici - s'en est trouvée complètement chamboulée, puisque la moitié de la principale voie de circulation de la ville était fermée et cette fermeture coupait littérallement la ville en deux - meme pour les piétons!
Voici quelques commentaires sur ce défilé, avec photos...
Mon premier choc, le matin vers 9h30 AM, de la Plaza San Francisco, d'où je constate que la journée ne sera pas normale :-). Ce défilé, qui venait alors de débuter, allait durer plus de 12h... Oui, oui, vous avez bien lu: plus de 12h!!! Il allait se terminer un peu avant 22h. Une incroyable succession de fanfares, de majorettes, de danseurs flokloriques, et quoi encore... Mais peu de chars allégoriques, principalement des danseurs, musiciens, etc, bref, des gens à pied. J'ai appris par les journaux qu'il s'agissait d'une sorte de concours annuel en plus, entre 73 fraternités universitaires, avec ses règles et tout (dont une interdisant de boire de la bière pendant le défilé, et j'ai été témoin du bris de cette règle à quelques reprises pendant la journée)...
A un moment, en tentant de traverser la cohue, je me suis retrouvé véritablement coincé dans la parade, n'ayant aucune voie de sortie!! Il y avait des passages pour piétons désirant traverser El Prado, mais avec des files d'attentes!! Il fallait aussi faire attention de ne pas déranger la parade en traversant... Des estrades et chaises de parterres avaient été installées par des particuliers partout le long du trajet - qui faisait plus de 5 km - et chacun tentait de vous vendre une place assise pour 10-15 bolivianos...
La véritable avenue qui s'appelle El Prado, elle débute (ou se termine, ca dépend du point de vue!) avec la statue de la Bolivie au Mariscal Sucre, fidèle lieutenant de Simon Bolivar et libérateur de l'Amérique du Sud du joug espagnol. El Prado est donc le nom d'une portion de l'avenue principale de La Paz (et une des rares et seules a plusieurs voies et la seule qui traverse toute la ville), avenue qui change 3-4 fois de nom du nord au sud...
Le long d'El Prado, on retrouve des hommages divers à plusieurs héros de la Bolivie ou de l'Amérique du Sud (ca va jusqu'à une étrange statue de Christophe Colomb, appellé Cristoforo Colombo (alors que son nom en espangol est Colón!?). On y retrouve donc naturellement quelques hommages à Che Guevara, dont cette citation qui est ma foi encore de mise ici avec le gouvernement Morales.
Ne sachant pas encore que la chose durerait plus de 12h, je me suis installé un moment dans une estrade, pour voir la parade. Ce passage, toutefois, ne m'a pas impressionné par son organisation. Il y avait parfois plus de 10 minutes entre les groupes de danseurs et fanfares (violation d'une des règles du concours d'ailleurs) , laissant donc de longs moments vides pendant lesquels plusieurs marchands tentaient de me vendre une empenada ou une cerveza (à 10h du matin!)...
J'ai fini par zigzaguer un peu partout en ville et croiser et regarder le défilé par moments ici et là toute la journée...
J'ai fini par zigzaguer un peu partout en ville et croiser et regarder le défilé par moments ici et là toute la journée...
Au détour d'une rue tranquille, je suis retombé sur la parade, qui empruntait une autre avenue pour se terminer dans un parc plus loin... et j'en ai profité pour prendre en photo une gigantesque cannette du commanditaire de l'événement (la bière Paceña, brassée à La Paz), et d'un sommet enneigé qui passait par là :-)
Officiellement, El Prado se termine (ou débute, voir ci-haut) avec la Plaza et la statue de la Bolivie à Bolivar, le libérateur (et premier président du pays qui a été baptisé en son nom) du premier pays à avoir déclaré son indépendance de l'Espagne en 1825.
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Et moi qui croyait avoir vu de l'action lors de mes deux premiers passages à La Paz...
Au fait, tout ceci s'est déroulé le 28 juillet 2007 et on pourrait imaginer que les paceños étaient prets pour de l'action, une fete, ou quelque chose, qui sait, comme s'ils n'étaient pas sortis de chez eux depuis un bout de temps pour manifester leur joie... Mais détrompez-vous tout de suite, car une semaine auparavant (le 20 juillet 2007), la ville était le théatre de la plus importante manifestation (pacifique) de l'histoire de la Bolivie, avec plus d'un million de personnes dans les rues simultanément - paralysant totalement la capitale pour un temps.
Je n'y étais pas, mais j'ai pu voir cette photo de l'événement - photo que j'ai photographié devant un édifice municipal où elle était exposé avec quelques explications...
Les gens de La Paz protestent contre un éventuel déménagement des activités de la capitale vers l'autre capitale du pays, la ville de Sucre. Il faut dire que Sucre, la première capitale, est encore aujourd'hui la capitale juridique et constitutionnelle de la Bolivie, alors qu'il y a près de 200 ans, La Paz est devenue sa capitale administrative et législative. Les Paceños ne veulent rien entendre d'un éventuel rapatriement des pouvoirs législatifs et administratifs vers Sucre, d'où la manifestation monstre. (Désolé pour la mauvaise qualité de photo, vu les circonstances, mais je voulais vous montrer ca!).
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Les gens de La Paz protestent contre un éventuel déménagement des activités de la capitale vers l'autre capitale du pays, la ville de Sucre. Il faut dire que Sucre, la première capitale, est encore aujourd'hui la capitale juridique et constitutionnelle de la Bolivie, alors qu'il y a près de 200 ans, La Paz est devenue sa capitale administrative et législative. Les Paceños ne veulent rien entendre d'un éventuel rapatriement des pouvoirs législatifs et administratifs vers Sucre, d'où la manifestation monstre. (Désolé pour la mauvaise qualité de photo, vu les circonstances, mais je voulais vous montrer ca!).
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Voilà donc pour La Paz, une ville d'une rare intensité, à tous points de vue, et qui demeurera un souvenir unique en son genre dans mes voyages en Amérique Latine.
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