Le soir du 8 juillet dernier, mes deux compagnons de voyage et moi avons pris un bus de nuit à La Paz, en direction de Uyuni, une petite ville tout au sud du pays. En théorie, nous allions à Uyuni pour vivre une aventure de 3 jours dans le Salar, le célèbre désert de sel bolivien. En pratique, notre aventure a débutée à peine une demie-heure après notre départ.
Sortir de La Paz, comme quitter Quito, n'est pas une mince affaire. La circulation dans les métropoles latinos est non seulement chaotique, mais il n'y a à toute fin pratique, aucune voie rapide. Une sorte d'autopista (autoroute) permet de s'extirper du centro de La Paz vers El Alto puis de quitter la capitale administrative bolivienne, mais le procédé est long. Il faut dire que la situation gógraphique de La Paz - identique à celle de Quito - n'aide en rien l'urbanisme; La Paz est située tout au fond d'une vallée entourré de très hautes montagnes. Ainsi, pour sortir du fond, il faut zigzager le long des flancs pour joindre une sorte de plateau, qui ici, s'appelle El Alto et forme une sorte de gigantesque et tentaculaire banlieue plutot pauvre mais en développement tout autour de La Paz. D'El Alto, des routes menent vers les autres grandes villes boliviennes.
Le 8 juillet au soir, donc, la température chute, et les nuages noirs qui nous empechaient de voir Huayna Potosi, le sommet le plus haut près de La Paz (6088 m), lors de notre visite à Tiwanaku, ces nuages, ils décident de faire tomber un brin de neige sur La Paz et les environs. Après une demie-heure de bus, c'est la tempete, intense, qui ajoute évidemment au chaos habituel des alentours. J'ai appris plus tard que la tempete avait duré deux jours.
Une autre demie-heure à rouler de nuit dans la neige, et hop, un arret brusque, la route est bloquée (no kidding). Heureusement pour nous (tout étant relatif), il s'agit d'une collision entre deux camions dont un a renversé son chargement. Une heure de perte de temps à cet endroit, puis nous repartons... pour nous arreter à peine dix minutes plus tard: notre bus a des problèmes mécaniques (Ici, il faut avouer que le voyage de Sophie et Martin semble définitivement sous l'effet d'un mauvais sort concernant toute forme de transport). On répare donc sur place (sans trop en informer les passagers, je suis un de ceux qui vont aux nouvelles dans ces cas-là, j'aime bien savoir ce qui se passe), puis nous repartons... Le trajet, qui sera interrompu une autre fois par une autre panne du bus (meme cause, j'imagine), nous prendra 13 heures au lieu des 10 prevues.
Je mentionerai également que la Bolivie est un pays où il y a très peu de routes tel que nous définissons généralement ce qu'on imagine par "routes"... Les routes pavées pour les longues distances existent seulement entre quelques grandes villes, et pas toutes. Ainsi, passé Ururo, pour se rendre á Uyuni, il n'y a qu'une route de gravier et roches, ce qui fait une belle fin de trajet: les quatre dernières heures à se faire brasser comme si nous étions déjà en jeep dans le désert!
Nous atteignons enfin Uyuni à 10h10, soit 3h10 plus tard que prévu... et 10 minutes après le départ prévu de notre jeep pour le désert... Évidemment, comme notre bus est rempli de touristes qui ont réservé des treks, les jeep ont attendu tout le monde... Mais nous devons donc faire vite, sauter le déjeuner et le repos post-bus de nuit, et un peu avant 10h45 am, nous embarquons dans la jeep... qui nous fera visiter le Salar et les déserts sud-boliviens pendant les 3 prochaines journées.
Et ce sud-bolivien, les amis, c'est une autre planète, tout simplement. Autres paysages, autre décor, autres habutations, autre faune, autre flore, tout y est totalement étranger, science-fictif, meme. La vision d'un troupeau de Lama vous rappelle de temps à autres que vous etes toujours sur Terre.
Après 3 jours (et deux nuits, mémorables également), nous avons regagné la ville d'Uyuni (guère plus qu'un gros pueblo en fait), et le soir meme, nous avons repris un bus nocturne Uyuni-La Paz... celui-la, sans histoire (autrement que les 4 premières heures de brassage sur la route de gravier vers Ururo - tiens, j'ai oublié de mentionner que sur cette route, qui croise une rivière - pas un ruisseau - le bus doit traverser et en l'absence de pont, il doit le faire directement dans la rivière, qui doit bien faire 60-75 cm de profondeur!).
Ainsi, après notre visite d'une planète étrangère, nous sommes de retour à La Paz.
Je me propose donc de m'y balader et de visiter quelques-uns de ces édifices et plazas aujourd'hui, avant de revenir ce soir sur ce journal, avec les détails et photos du sud-bolivien.
Après tout, la tempete est passée, il fait un beau soleil ici, et après un bon petit déjeuner et une première douche en 4 jours, j'ai le gout de me balader en ville.
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