J'ai toutefois omis de mentionner les étranges formations rocheuses que les paceños n'ont pas entrepris de terraformer et habiter, se contentant de les contourner et d'établir leurs habitations tout autour. On en voit une tout en haut, au centre de cette photo, prise de la Plaza San Francisco. Pour moi, La Paz, premier regard à mon premier matin dans la ville, c'est ca.
D'innombrables pigeons survolent les environs de la Plaza et se perchent sur toutes les corniches autour de la Plaza Murillo. C'est aussi là qu'ont lieu les manifestations du dimanche, ou encore les entrevues télévisées de divers groupes s'adressant au gouvernement Morales.
J'ai visité quelques-unes des églises du centro de La Paz, et ma foi, meme si rien ne vient surprendre ou fasciner, j'ai trouvé l'ensemble des édifices religieux plutot intéressant par leur mélange de culture (quechua et catholique), preuve que le clergé de l'époque coloniale était bien conciliant envers ce qui était permis dans une église pour réussir à convertir les quechuas au catolicisme.
La plupart des églises de La Paz comportent des vitraux aux formes géométriques sans aucune relation religieuse, et qui rappelle plus les formes du calendrier Inca que les tropes de la religion chrétienne... La cathédrale est l'édifice qui en comporte le moins, ce qui en fait également un édifice à l'intérieur sombre et sérieux. L'omniprésence de ces sculptures de céramique reluisante habillées de vrais vetements qu'affectionnent tant les latinos-américains dans leurs églises donne le frisson et rappellent avec leur réalisme à quel point la religion catholique offre un message de souffrance. Les représentations sanglantes du Christ (couronne d'épine et lance au flanc, dégoulinant de sang) sont dignes de donner des cauchemars.
Autour de la Plaza, diverses rues font découvrir un mélange d'architecture moderne et coloniale espagnole. Si certains édifices ont conservé toute leur grandeur de l'époque coloniale et arborent fièrement de jolies couleurs chaleureuses, d'autres sont dans un état de délabrement typiquement latino lui aussi. Les édifices récents sont d'une laideur sans pareille, et n'ont aucun style architectural digne d'etre mentionné; ils sont utilitaires et construits sans ame ni conscience de l'environnement visuel.
La population est aussi un beau mélange de culture, et la Bolivie est certainement le pays où les mestizos (métis de descendance espagnole et quechua) sont en en majorité très claire, suivie de très près par la population Quechua. Il y a très peu de descendants espagnols blancs en Bolivie, pour peu que j'ai pu en juger par mon passage à La Paz. Et si certains adoptent un mode de vie moderne (rappel: Le président est un Quechua cultivateur de coca), d'autres conservent leur costume traditionnel, et à La Paz, on ne sent pas que c'est pour vendre leur photo aux touristes! Cette scène en file d'attente devant les portes d'une banque du centro illustre bien ce que je veux dire ici.
Au retour, vous pourrez passer du temps au Muséo Nacional de Arte, et si vous etes chanceux, le petit joueur de mandoline tentera de vous séduire et de gagner un bolo ou deux.
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J'espère bien remettre les pieds à La Paz au cours de ce voyage. Si ce n'est pas en route vers l'Argentine ou le Chili, au retour, certainement.
La Paz a encore trop à m'offrir pour que je me contente des quelques heures que j'y ai volées entre ses marchés d'artisanat et notre trek dans le sud bolivien.
J'espère bien remettre les pieds à La Paz au cours de ce voyage. Si ce n'est pas en route vers l'Argentine ou le Chili, au retour, certainement.
S'il y a une chose dont je ne m'ennuie pas, par contre, c'est le passage obligé par El Alto, qui s'est avéré, à chaque fois, long et lent. La chose peut toutefois etre culturellement fascinante tellement les environs de La Paz et son centro intense en font une ville unique.
Malgré tout, la fascination peut devenir impatience devant l'incroyable inefficacité de la voie qui traverse El Alto, ses larges bandes de terres battues remplies de passants et de marchands, et bordées d'édifices quelconques et interchangeables.
Malgré tout, la fascination peut devenir impatience devant l'incroyable inefficacité de la voie qui traverse El Alto, ses larges bandes de terres battues remplies de passants et de marchands, et bordées d'édifices quelconques et interchangeables.
Le Huyana Potosi, avec son sommet à 6088 m, offre une vue dont vous ne pouvez détacher votre regard tant que la route ne vous a pas emmené trop loin pour l'admirer... et encore là, il reste dans votre tete.
Malheureusement, à cette distance, il est ardu de le prendre en photo à travers la fenetre sale, d'un autobus en mouvement...
Et si vous etes malchauceux? Hehehe, si vous etes malchanceux, vous allez, comme Sophie, Martin et moi, tomber sur un vendredi matin à l'heure de pointe et les autorités auront décidé de bloquer la moitié de la voie d'accès d'El Alto pour faire un défilé avec fanfares, créant le plus incroyable et délirant bouchon de circulation possible, un comble quand on connait la propension des latinos pour le chaos en circulation et l'utilisation abusive des nombreux klaxons qu'ils installent en option sur leurs véhicules. C'est peut-etre une malchance si vous etes pressés, car sinon, c'est un spectacle fascinant. Assister aux élucubrations des quelques agents de la circulation totalement dépassés par les événements, écouter le concert assourdissant des klaxons mélangés aux fanfares, voir les véhicules ignorer totalement toute signalisation, y compris les feux rouges, assister au zigzag des motos et vélo-taxis qui tentent de se frayer un chemin entre les microbus, quitte à déplacer les rétroviseurs de ces derniers pour pouvoir passer dans le peu d'espace disponible, et entendre malgré ce capharnaum les vendeuses de fruits, de mais et d'autres produits de consommation tenter de profiter de ce soudain rassemblement de clients potentiels... C'est vraiment quelque chose d'unique au monde.
Mais comme toute bonne chose a une fin, le bouchon fait place à la voie rapide une fois le secteur du défilé passé... et il ne vous reste plus qu'à jeter un regard nostalgique en arrière pour dire un au-revoir à La Paz...
TISA, après tout, non?
... à condition que le systeme d'échappement de votre autobus latino vous en laisse l'opportunité, évidemment... :-)
TISA, après tout, non?
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