mercredi 18 juillet 2007

Trois temples coloniaux de Cusco

Cusco a beau etre une ancienne capitale Inca, la ville est devenu un important centre lors de l'arrivée des conquistadors.
Adorée des locaux comme des touristes, Cusco réussi l'exploit de conserver un authentique charme malgré l'affluence de touristes et l'exploitation de ce marché. Cusco était déja un mélange culturel dans les années 1550 quand les espagnols ont érigés leur ville sur les fondations de la capitale inca et la ville, au fil des sciecles, n'a rien perdu de son multiculturalisme.

J'ai donc visité trois de ses quelques temples aujourd'hui, question d'explorer le Cusco colonial également, et non seulement ses fondations incas. J'ai évité le classique tour-religieux qui comprend deux églises, un couvent et un musée d'art religieux pour orienter mes visites vers les trois églises me semblant les plus intéressantes. Au passage, j'ai meme sauvé 6 soles (2$) :-)

La première a été celle de la Compaña de Jesus, définitivement l'édifice colonial le plus majestueux de Cusco, de mon point de vue. L'église, érigée par les jésuites avec les pierres du palais de l'Inca Huyana Capac, présente une facade élégante, un dome baroque que l'ont voit de partout dans Cusco et un extérieur globalement harmonieux. Pour l'anecdote, mentionnons que lors de sa construction, elle a été controversée, puisque l'éveque craignait qu'elle ne dépasse en grandeur la cathédrale. A l'époque, meme le Pape Paul III s'est opposé a ses ambitions, mais trop peu et trop tard, sa construction étant pratiquement terminée alors. Pour la petite histoire, meme si la cathédrale est vue comme l'édifice religieux le plus important de la ville, je répete que les craintes de l'éveques étaient justifiées, puisque la Compaña est définitivement plus impressionnante que sa soeur de la Plaza de Armas.

Comme si cette facade ne suffisait pas, son intérieur est resplendissant, décoré de retables d'or et de nombreuses peintures illustrants la vie de St-Francois d'Assise, St-Jérome et St-Ignace de Loyola. Étrangement, le crucifix n'est pas derriére l'autel, mais plutot sur le retable de gauche, avec un Jésus de l'école réaliste espagnole avec ses cheveux, son flanc sanglant et sa jupe en textile véritable...
Des vitraux hauts, abimés, laissent pénétrer quelque rayon de soleil agissant comme de petits projecteurs et illuminant tout le mur de droite de petits cercles lumineux, digne de figurer dans un roman de Dan Brown avec une signification mystérieuse et secrete.

Un petit escalier de bois mene vers le bas de ses deux tours, qui nous offrent une superbe vue de la Plaza de Armas, mais dont l'acces est limité et ne permet pas de grimper dans les clochers.

J'ai profité de l'abri offert par l'escalier pour prendre une photo - chose interdite dans la Compaña comme dans la Cathédrale...
La vue de la Plaza de Armas ne semblait pas une grande violation de la regle de non-photo affichée partout sauf dans les tours, j'ai donc croqué cette vue pour vous également.

Enfin, la Compaña offre également la visite de sa salle du trésor, qui ne présente rien de bien impressionnant (pour le voyageur pour qui ce n'est définitivement pas la premiere église visitée). Une bonne note toutefois pour les photos des effets du tremblement de terre de 1950 sur l'église et sur des aspects de sa restauration par la suite.







Puis, ce fut la visite de la Cathédrale elle-meme, qui allait me réserver quelques agréables surprises.

L'immensité de l'intérieur surprend le visiteur - puisque rien de son extéreieur ne trahit la grandeur de l'édifice. Malgré des plafonds (relativement) bas, l'ensemble étonne. La sobriété du mobilier et l'imposant format des colonnes aide a créer une impression de gigantisme que l'architecture extérieur cache plutot bien, extérieur qui a été construit a partir des pierres du palais Inca Wiracocha.

La Cathédrale est l'habituelle succesion de chapelles et de retables, dont certains sont richement décorés d'or ou d'argent. Pourtant, l'ouvrage le plus impressionnant et agréable a contempler est un immense retable sculpté en bois et qui couvre la totalité de l'arriere de l'autel. Une salle réservée aux vieux meubles et a quelques peintures historiques vaut le détour également.
Pendant ma visite, deux vieilles dames s'affairaient a changer de costume (ce réalisme des statues qui fait frissonner) une statue de Ste-Anne, en prévision de la procession qui doit avoir lieu sur la Plaza le 26 juillet prochain. Dommage que je n'aie pas eu le droit de prendre de photos...
Le choeur, situé au centre du temple, fait tres 16e siecle espagnol et est entierement concu de bois sculpté incorporant plus de 200 personnages... Saints, anges... et représentations de la Pachamama (inca, hum) sous la forme d'une femme nue et enceinte...

Deux peintures ont retenu mon attention plus particulierement. La premiere est celle représentant une procession d'un Christ dans la Plaza de Armas de Cusco le jeudi 31 mars 1650... procession qui aurait eu pour but de calmer Dieu suite a un méga-tremblement de terre. Comme la chose a porté fruit (le tremblement de terre a cessé), ce Jésus est devenu le Seigneur des tremblements, le protecteur de Cusco. On retouve sa statue dans la cathédrale, noircie par des décenies d'utilisation de cierges tout autour de lui.

La seconde peinture d'intéret est une énieme version de La derniere cene... ou - comme dans la représentation vue au Covento San-Francisco de Lima - les apotres et Jésus mangent du Cuy (cochon d'inde) lors du dernier souper du Christ, un met typiquement indigene, ici (je vous ai "volé" cette photo de la chose).

J'allais presque oublier de mentionner la peinture de la vierge a l'enfant qui trone a l'entrée principale devant les grandes portes. Réalisée dans un style qui rappelle la renaissance italienne, la vierge vous fixe et son regard vous suit peu importe d'ou vous la regardez... Cet effet "modele qui fixe l'objectif" rappelle évidemment La Joconde de Da Vinci, et mon ignorance de l'histoire de l'art montre ici son étendue, puisque je ne sais pas du tout a qui est attribué cet effet... Daniel, Laurine, a l'aide! :-)

Enfin, la chapelle du triomphe et celle de la sainte famille - toutes deux construites a part, de part et d'autre de l'édifice principal - n'impressionnent guere, le point le plus intéressant étant la crypte contenant les cendres de Inca Garcilaso de la Vega, le plus célebre métis né a Cusco et a qui l'on doit en grande partie l'écriture de l'histoire et des traditions incas (il était né d'une princesse Inca et d'un conquistador, est toujours demeuré fier de ses racines incas et est mort en Espagne apres la réédition de son livre sur la culture et l'histoire inca, publié en 1609).


Enfin, pour mon troisieme temple... à 3 soles l'entrée, la visite de La Merced s'est avéré la plus intéressante des trois, et en plus, j'avais le droit de prendre des photos! Yé!

Ici encore, l'extérieur de l'édifice - coincé entre deux rues étroites et offrant un coté a une petite plaza - ne laisse rien voir de l'éblouissant intérieur de La Merced.

Ce qui émerveille des l'arrivée est la cour intérieure, en deux cloitres (un est fermé pour restauration), richement décorés, avec des colonnes sculptées de bas reliefs, des tableaux sur tous les murs, et de jolis plafonds, ici peints en bleus, la en caisson de bois. Malgré que la fontaine centrale ne semble pas en état de fonctionner, le jardin intérieur est tres bien entretenu et coloré par de beaux arbres a fleurs.

Le visiteur est appelé a se balader librement dans les couloirs du premier plancher - l'escalier ne peut etre qu'entr'apercu et est fermé puisque le second plancher est en restauration.
Nous avons ainsi acces a quelques pieces, dont une salle de réunion aux meubles antiques intéressants, une salle de peinture sans intéret particulier, et une cellule (je ne me souviens plus de quel moine) qui est fort amusante par sa décoration (peinture en fresque mur a mur et plafond, combinant thématiques chrétiennes et paiennes - notez les divers animaux...
La chapelle elle-meme n'offre rien de merveilleux, meme si elle est agréable au regard, et semble réconfortante apres la richesse, la grandeur et l'austérité de la cathédrale. Je me suis aventuré dans la sacristie, qui était ouverte, et la chose donnait sur un escalier (lui aussi ouvert) qui m'a mené au second plancher... en restauration et ou je n'avais pas l'autorisation de me balader... J'ai donc rebroussé chemin vers la sacristie, dont quelqu'un avait laissé l'acces a l'escalier ouvert par inadvertance, j'imagine... Mais rassurez-vous, personne d'autre que Dieu ne m'a vu :-)

Je mentionnerai deux autres éléments de ma visite qui ont su captiver mon regard. La premiére est une étrange peinture sous une des arches du premier plancher, qui représente la vierge donnant un sein a l'enfant Jésus... et l'autre sein a St-Joseph! Avouez... :-)

L'autre peinture orne l'entrée actuelle de La Merced, et est une représentation du mal, ou a tout le moins de ce qui vous arrivera si vous le commettez... acentuant une fois de plus l'image de souffrance projetée par la religion catholique...
Cette peinture ne déparerait pas un magazine d'horreur moderne, en plus... On ne s'attend définitivement pas a retrouver ce genre de tableau dans une église...
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Le reste de ma journée a été consacré a la visite du Museo Inka, un endroit fascinant ou on peut faire le voyage des civilisations pré-incas a l'apres conquete espagnole en passant par l'apogée de l'empire Inca... J'y reviendrai, si j'en ai l''occasion... Sinon, je vous conseille fortement sa visite si vous passez un jour par Cusco. Un must pour qui s'interesse aux civilisations pré-colombiennes.
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Ce billet, qui couvre ma journée d'aujourd'hui, complete le petit rattrapage auquel je me suis livré depuis quelques jours sur ce journal de voyage en ligne. Je devrais donc ralentir le rythme pendant les prochains jours, qui me verront visiter quelques autres sites autour de Cusco avant que je ne reprenne la route... La question demeure, la route vers ou?
Well... Je vous le dirai quand je le saurai!

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