Mon récent retour au pays est loin d'être ma première expérience de choc culturel (faire une recherche sur ces deux mots sur ce blog, vous allez voir), mais on dirait que cette fois-ci, l'impact a pris plus de temps à passer. Il ne l'est pas encore, au fait.
On a beau se dire expérimenté, on a beau planifier de se reposer un brin, on a beau se préparer au choc, on a beau se dire que cette fois, on le passera mieux, ou plus rapidement, c'est jamais pareil... et il n'y a aucun moyen (pour moi, en tous cas) de revenir rapidement au pays après mon retour.
Ainsi, ce journal aura connu une de ses plus longues périodes de silence depuis très longtemps... Je n'avais tout simplement pas le gout ou l'énergie de commenter mon retour, tellement la chose me semblait insignifiante par rapport à ce sur quoi j'ai écris depuis des mois. Et rien depuis mon retour ne m'avait donné le goût d'en parler publiquement, ou ne m'avait paru d'intérêt pour un billet sur ce blogue.
Le contraste entre la vie ici et l'aventure en voyage est en grande partie responsable du choc, en fait: il y a quelque chose de profondément déprimant dans le fait d'être revenu, d'être ici, et - avouons-le, de se sentir comme tout le monde à nouveau.
Ceci dit, tout n'est pas noir, au contraire. Le retour a l'avantage de donner l'opportunité de revoir des gens qu'on aime et qu'on a pas vu depuis longtemps, ainsi que des lieux qui nous ont également manqué. Et comme après un voyage, on n'est pas le même, intérieurement, ces lieux et ces personnes ne sont jamais vus avec les mêmes yeux qu'avant notre départ, et ma foi, il y a un peu de voyage dans l'expérience aussi...
L'actualité politique m'est apparue incroyablement ennuyante. Je parle des grands enjeux, comme les questions d'élections potentielles, dont on parlait déjà à mon départ et qui font la manchette aujourd'hui... Je sais que je suis injuste, mais l'affaire donne l'impression qu'il ne s'est absolument rien passé en mon absence, ajoutant au sentiment d'être revenu dans un monde conventionnel et un peu ennuyant.
Comme si ce n'était pas assez, La Presse/le Soleil nous sort un dossier sur la rivalité Montréal/Québec, ou Montréal/Reste du Québec. Soupir! (J'y reviendrai dans un autre billet, tiens!)
Revoir les têtes de Harper, Duceppe, Dion, Charest, Dumont, ou encore André Arthur et Louis Champagne n'est pas pour me convaincre de rester au pays bien longtemps, je vous jure!
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Tout ceci est normal et passe lentement. Si j'en parle ici, c'est surtout pour partager un peu le sentiment relié au retour. Bref, je sais que je reviens lentement, mais j'avoue que depuis deux semaines après mon atterrissage à Dorval, je trouve que la chose prends plus de temps que de coutume.
Être resté plus de 4 mois à l'étranger y est peut-être pour beaucoup, je n'ai jamais réellement fait l'adéquation "duréee du séjour / durée du choc culturel" mais j'imagine que la chose fait du sens, puisqu'en janvier dernier, lors de mon retour de 15 jours au Mexique, je n'ai pas ressenti un choc bien fort.
Je demeure intrigué par une chose, toutefois. J'ai éprouvé les symptomes du choc culturel à plusieurs reprises au cours des 7 dernières années... et ces symptomes sont toujours plus forts lors du choc du retour que lors de mon arrivée en terre inconnue...
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Je reprendrai donc la rédaction de ce journal, lentement également... entre deux séances de triages des plus de 4500 photos de mon séjour en Amérique du Sud et autres ajustements post-retour au pays.
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Hugo, je le vis présentement. Après une absence de 16 ans en Afrique, j'y suis retournée pour 3 semaines, et me revoici en choc de retour. Encore. Ça s'estompera, bien sûr...il faut prendre le temps de bien vivre ça...
RépondreSupprimerVoir le travail de Marcel Bernier, psychologue de l'université Laval...
http://www.cocp.ulaval.ca/sgc/site/cocp/pid/1481
ça soulage et ça permet de "savourer son choc"!
Cher anonymous,
RépondreSupprimerCette mode de l'anonymité à tout crin sur Internet est vraiment emmerdante parfois. J'ai pour règle de ne pas publier ou commenter les commentaires anonymes sur ce blog. Je fais exception pour toi (en espérant que tu t'identifie la prochaine fois, bienvenue parmi nous, mes lecteurs et moi ne mordons pas), car le lien que tu offres est pertinent et informatif pour mes lecteurs.
Merci.
Hugo
Hola,
RépondreSupprimerJe suis actuellement dans cette phase après avoir parcourue l'amerique latine pendant un an! Bientôt 4 mois que je suis rentrée et je me pose la grande question : rester ou repartir?
Comme tu dis si bien, tout parait ennuyant!! Pas vraiment envie de revenir à la réalité, de se reintégrer dans le système!!!
Oh que de questions!!
A bientot
Chère Alexandra,
RépondreSupprimerLe choc du retour est long à passer... et plus l'absence et la déconnexion a été longue et profonde, plus c'est long avant de "revenir" mentalement.
Et une fois que l'on a goûté à ce genre d'expérience, jamais plus nous ne sommes le même genre de citoyen "chez nous". Et le désir de repartir est toujours présent.
Depuis l'Amérique du Sud en 2007, je suis reparti à quelques reprises - dont un séjour de 3 mois en Asie - et je pense justement repartir pour l'Amérique du Sud prochainement; l'ambiance et la culture latino me manquent souvent.
Bonne chance, et surtout, ne "reviens" pas trop, demeure une voyageuse!