dimanche 27 avril 2008

Lire les copains: Julie Martel (pré-Boréal)

Je me rends compte que même si je prends souvent plaisir à lire les oeuvres de mes copains écrivains - et que je parle d'eux au moins une fois l'an lors de la tenue d'événements comme le Congrès Boréal, dont la 29e édition aura lieu dans deux semaines - je ne parle pas souvent de leurs oeuvres elles-mêmes. Pourtant, quand une peinture, une exposition, un film ou un spectacle me plaît, je ne me gène pas pour en parler ici...
Ainsi, alors que je vais plonger dans la SFFQ avec ce congrès qui s'annonce intéressant - et dont je parlerai ici plus ou moins en direct comme par le passé - je me propose de revenir un brin sur des lectures que j'ai faites dans les deux derniers mois, puisqu'il s'agit de romans de copains écrivains et qu'ils méritent bien qu'on parle aussi de leurs livres.
Ce billet, consacré aux récentes fictions que j'ai lu de la plume de Julie Martel est donc le premier du genre, quelques autres suivront.
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Bien que Julie écrive principalement pour les collections jeunesse, j'ai toujours aimé lire ses romans. Déjà, avec Nadjal, son premier, j'avais trouvé son écriture charmante et agréable. Sa série des "Guerres d'Eghantik" m'avait également fait passer de bons moments de lectures et de détente. On a beau parler ici de romans pour adolescents, rien n'empêche les adultes d'apprécier ces histoires si elles sont bien écrites et intéressantes. Après tout, la série Harry Potter est venue confirmer cet état de fait et déculpabiliser les adultes qui aiment les collections jeunesse.
Pour ma part, j'ai toujours apprécié les oeuvres "jeunesse" de mes auteurs de prédilection comme Joel Champetier ou Daniel Sernine, par exemple.
J'ai donc entamé il y a quelques semaines la lecture de la série "La guerre des cousins" de Julie, publiée chez Médiaspaul en cinq tomes.
En réalité, il s'agit essentiellement d'un long roman découpé en cinq parties, pour des raisons éditoriales évidentes - les collections jeunesse ne publient que très rarement des briques de plusieurs centaines de pages. On parle donc ici de cinq romans d'environ 170 pages.
L'Héritage des jumeaux, le premier titre de la série, permet à l'auteure de mettre la table; nous sommes toujours en Eghantik, pour les lecteurs qui aiment retrouver des paysages connus, mais à une toute autre époque. Les jumeaux Volrad et Volker, héritiers du trône, ont en fait été interchangés à la naissance. Cet acte a fait en sorte que l'un est devenu Roi alors que l'autre s'est exilé une fois adulte. Des années plus tard, le mystérieux Ertus apprend d'une Savaniane que le roi actuel, Paol - le fils de Volker - ne devrait pas diriger l'Eghantik, puisque c'est Volrad ou son descendant qui devrait être à sa place. Ertus part donc en quête de l'héritier du trône dans les diverses provinces du royaume.
On reconnaît ici la trame assez classique du roman de fantastique épique: la quête, et des éléments tout aussi classique de ce genre d'oeuvres; rois et princes, magiciens, longue traversée de contrées diverses, etc. On n'accusera certainement pas Julie de bouleverser le genre qu'elle pratique, mais comme dans ses oeuvres précédentes, son écriture est fluide et agréable à lire, ses personnages sont attachants et savent sortir du cliché que l'on associe trop souvent à la fantasy, bref, on plonge dans cet univers avec le goût de lire la suite.
Cette suite, elle prends place dans le dyptique Les destins guerriers et Le destin de Coricess, qui mettent en scène les aventures de Golven et Coricess d'Arville, les enfants de Volrad, et de leurs prétention au trône d'Eghantik. Ici, c'est la trame politique qui prend le plus de place, alors que Golven tente de rallier le plus de seigneurs possibles à sa cause - affrontant les autres qui supportent le régime actuel de son cousin Paol -, alors que sa soeur Coricess a rejoint le château royal et tente d'influencer les choses à la source en faveur de l'arrivée de son frère.
Une fois encore, on remarque la trame classique des quêtes - et celle, omniprésente dans les séries de l'Eghantik, de la guerre, mais cette fois-ci, on ajoute les intrigues politiques, et même les intrigues amoureuses qui viennent rendre la situation moins limpide que la simple quête du trône.
Je n'ai pas encore lu la conclusion de la série (en deux autres volumes), mais je le ferai certainement sous peu.
Une des autres particularité de la fantasy de Julie, c'est l'utilisation parcimonieuse de la magie. Pour ce lecteur-ci, elle est parvenue à un bel équilibre entre existence de la magie et des magiciens, et utilisation de celle-ci à outrance. L'auteure sait mettre des barrières et éviter le piège de la magie qui règle tout comme par miracle alors que les personnages sont coincés. J'avoue apprécier cet aspect chez Julie comme chez quelques autres auteurs du genre.
Et cette manière d'intégrer la magie est aussi présente dans son roman À dos de dragon, que j'ai aussi lu avec plaisir récemment.
Pour le moment, le roman est un loner, mais l'éditeur mentionne qu'il s'agirait de la première aventure de cette série, qui se déroule dans l'univers minuscule des gnomes, changelins, dragons, lutins et fées, littéralement réduits en taille pour passer de plus en plus inaperçus des humains.
L'aventure de deux changelins cousins (le thème des cousins revient souvent dans l'oeuvre de Julie, je me demande si c'est conscient ou non de sa part), qui partent à dos de dragon afin d'aider leur monture à sauver son frère. L'histoire est menée avec rythme et humour, et une fois encore, le charme de l'écriture sans prétention m'a permis de passer un autre bon moment de lecture dans un univers créé par Julie Martel.
Si À dos de dragon n'a pas le souffle épique des séries d'Eghantik, il comporte par contre beaucoup de petites idées intelligentes et amusantes qui en font un excellent petit roman de fantastique épique très divertissant.
Voilà donc qui conclus ce bref commentaire sur mes récentes lectures de Julie Martel.
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à suivre avec un autre auteur.

1 commentaire:

  1. Anonyme10:15 PM

    Tu as raison pour la thématique des cousins. Je ne me souviens pas si je l'avais remarqué auparavant...

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