Je ne sais pas trop comment aborder le sujet sans faire mélo, et sans y consacrer un billet long et ennuyeux et sans attirer des commentaires désobligeants... Je préviens donc le lecteur que les commentaires sur ce billet seront fortement modérés.
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Ce billet traitera d'une partie de ce qui m'inquiète depuis des semaines, et qui m'a en partie ralenti dans la publication de billets sur ce journal.
(Évidemment, il n'excuse pas tout, je suis occupé, mais à des choses qui seraient plutôt ennuyantes à rapporter sur ce blogue, alors je préfère me taire).
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Il y a une gentille dame qui est malheureusement atteinte d'un cancer incurable et dont j'ai épisodiquement des nouvelles. Elle est dramatiquement jeune pour devoir se préparer à nous quitter, je trouve (du haut de mon à peine plus jeune 41 ans). J'ai d'abord croisé la dame en question il y a des années; c'était la conjointe d'un compétiteur de curling que j'ai affronté à quelques reprises, des gens bien sympathiques. Puis, les années passent et un jour, par une de ces preuves des Six degrés de séparation, quand j'ai rencontré mon amie Suzie, et il s'est avéré que le compétiteur en question était le frère de sa mère et la dame, sa tante. Les nouvelles de sa maladie ont donc été plutôt difficiles... C'est toujours infiniment triste comme nouvelle, de surcroit quand on connait les gens et leurs proches. Ce n'est certes pas la première personne que je connaisse à vivre cette situation, mais on ne s'habitue jamais à ce genre de chose, même si on lis que ça arrive à tous les jours un peu partout dans le monde, bien entendu. On a beau vouloir mettre les choses en perspective, l'événement nous semble toujours plus difficile à vivre quand ça touche les gens proches de nous que les inconnus. Ce n'est pas raisonnable de réagir comme ça, puisque je n'ai pas la prétention de dire que la vie de telle ou telle personne est plus importante qu'une autre, mais je n'y peux rien. (C'est humain, j'imagine).
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Évidemment, dans ce cas-ci - comme dans bien d'autres - les circonstances médicales entourant les diagnostics et traitements nous offrent plus de questionnements que de réponses, mais une fois encore, c'est souvent le cas, des dizaines de fois par jours, partout dans le monde...
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Étrangement, la médecine a parfois des aspects surréalistes. Je ne parle pas ici des nombreux et heureux miracles des séries médicales comme ER ou House ou Dr Grey, où chaque médecin semble plus exceptionnel (bien qu'humain) que tous les médecins que l'on connaisse (particulièrement House, qui fini toujours par trouver de quoi il retourne alors que les médecins de la vraie vie finissent souvent par ne pas pouvoir réellement expliquer ce qui se passe).
Je dis surréaliste car j'ai un autre ami, d'un tout autre genre, qui se bat aussi pour sa vie. Il s'agit d'un cockatiel (ou perruche calopsitte), qui a semble-t-il fait une vilaine infection respiratoire, l'équivalent d'une pneumonie chez l'humain, mais avec de tous petits poumons et sacs aériens attaqués par le même genre de bactéries. Après avoir obtenu une prescription d'antibiotiques, l'oiseau a été - suite à un épisode de détresse respiratoire, traité avec de l'oxygène, puis avec des antibiotiques en injection, hospitalisé dans une clinique vétérinaire, suivi par deux médecins, et est maintenant en convalescence, stable mais pas tiré d'affaire tant qu'il demeure des traces d'infection (et celle-ci était aigüe). Il est sous trois familles d'antibiotiques et un antifongus, a vu sa cage être munie d'un coussin chauffant et accompagnée d'un humidificateur pour régulariser son environnement. Malgré toutes ces choses - et un second épisode de détresse respiratoire, plus court - il se porte à merveille, maugréant même de devoir rester en cage au lieu de profiter de sa liberté de vol habituelle et proteste quand il me voit arriver tout près de lui avec une seringue d'antibiotiques!
Je vous raconte tout ça parce que cet oiseau, qui a été un bon ami depuis 3 ans quand je me trouve au pays, je me suis beaucoup inquiété pour lui aussi, et je m'inquiète toujours de savoir s'il s'en sortira, et j'aurais beaucoup de peine à le voir partir comme ça, lui aussi si jeune pour un petit perroquet...
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Ces événements m'ont apportés à réfléchir sur la perspective de la vie, moi qui éprouve un grand respect pour celle-ci (parfois au point de tout simplement refuser de la tuer, même en parlant d'insectes). Réfléchir sur la signification de tout ceci, et des efforts conjoints de proches et de spécialistes de la médecine aviaire qui oeuvrent pour sauver cet oiseau (il a même un dossier à son nom dans une pharmacie locale) ... alors qu'une médecine que l'on croirait plus avancée (et elle l'est probablement, j'imagine) n'arrive plus à rien faire pour tant de personnes.
Mes réflexions m'ont amenées vers d'autres pays, par le fait que la médecine vétérinaire n'est pas gratuite et que ce système ressemble beaucoup au système de santé payant de certains pays, et que si, ici, nous devons parfois faire face à des décisions difficiles concernant nos animaux de compagnie, dans certains pays - qui n'ont pas notre genre de système de santé - ces décisions doivent se prendre sur des enfants, des parents...
(Je ne ferai pas de commentaire politique dans le cadre de ce billet, mais les deux derniers pays où j'ai mis les pieds représentent deux excellents exemples de ce dont je parle ici, le premier d'un côté de la ligne, le second de l'autre).
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Un autre ami - qui est médecin celui-là - m'a dit un jour: «En médecine, tout est temporaire.»
Il avait bien raison.
Je le répète souvent, mais bon, voici une occasion de plus de vous rappeler de profiter de cette vie que l'on prend tous pour acquis dans la routine qui nous occupe, profitez-en chaque jour.
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