dimanche 30 septembre 2007

La Loi sur la sobriété et autres notes de voyage

Je poursuis la publication de quelques notes de voyage. Le tout est illustré par quelques photos de Quito. Voyez ce billet comme une suite immédiate au billet sur Quito et les notes de voyage.
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I love Quito.
Ce n'est pas pour rien que j'avais intitulé le billet précédent I Love Quito. En fait, je réalise que j'ai maintenant visité plusieurs grandes villes et capitales de l'Amérique latine continentale, et parmi ces endroits, peu peuvent rivaliser avec Quito. Et cette réalisation m'a rendu fier de Quito, une ville que j'aime beaucoup depuis mon premier séjour ici. Je me souviens très bien de la réaction de Suzie lors de son arrivée ici fin juillet 2004: Quito, c'est tellement beau et organisé! Bon, organisé n'est pas un adjectif que l'on peut utiliser souvent quand on parle de l'Amérique Latine, et selon nos standards nord-américians, Quito n'est absolument pas une ville organisée, mais il faut comprendre que Suze avait vécu le choc La Paz, quelque chose d'unique au monde, comme première expérience de capitale latino.
Aussi, avec son réseau de métro de surface, quelques grands boulevards, son quartier touristique, l'immensité et le charme de son cenre historique colonial et ses nombreuses rues piétonnes, Quito se démarque fort avantageusement de la plupart des grandes villes latinos.
Le présent retour, mon quatrième séjour ici en 4 ans, s'effectue pour moi après avoir vu Lima, La Paz, Sucre, Buenos Aires, Montevideo et Santiago, entre autres capitales latinos. Ainsi, ma vision de Quito n'est plus exactement la meme: elle est plus comparative qu'avant. Notez qu'en 2005, j'avais déjà opéré ce genre de changement de perspective après avoir vu Guatemala City, San Salvador, San José et Panana Ciudad. Mais j'ai l'impression que le choc est plus prononcé cette année... Alors je suis bien fier de voir que oui, Quito c'est une belle ville, et que oui, par comparaison, c'est une ville organisée et agréable!
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La Loi sur la sobriété équatorienne!
Hum... écoutez ça:
"Hola, buenas tardes... Voy a tomar la pizza personal con la ensalada italiana y la grande cerveza, por favor.
- Oh, disculpe, señor, pero no hay cerveza hoy dia.
- No cerveza? Por que no?
- Oh, es la Ley seca, señor, no se puede vender bebida con alcool."
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Cette discussion entre un innocent touriste vagabond et un serveur du restaurant Tomato de Quito a eu lieu avant-hier soir (28 septembre). Je vous ai parlé qu'il y avait des élections d'une importance majeure ce 30 septembre (dimanche), eh bien ces élections sont sérieuses, et sont donc accompagnées de la Loi sur la sobriété, qui stipule que la vente d'alcool est interdite pendant les 3 jours menant au vote! Surnommée ici la Ley seca ("Loi sèche"), elle prenait donc effet avant-hier, et non, meme si je suis un étranger, qui n'a pas droit de vote à ces élections, je n'ai pas pu avoir de bière avec ma pizza au Tomato. J'avais prévu aller prendre une bière avec des copains de Quito hier soir, mais zip, nada, il n'y avait de bière à vendre nulle part... Eh, c'est du sérieux, le Shooters, un pub de La Mariscal très populaire, est carrément fermé pour l'occasion (well, un pub sans alcool, il n'aurait pas fait fortune, surtout que sa pizza à lui est épouvantable, soit dit en passant, contrairement à celle du Tomato, la meilleure en Amérique du Sud). Anyway... pas d'alcool, donc. Intéressante Loi, n'est-ce pas?
...Hum... Je peux bien vous avouer que j'ai réussi à convaincre le proprio de la tienda au coin de la rue de me vendre deux Vodka-Ice avant-hier soir. (Il faut dire qu'il me reconnait, j'ai fréquenté l'endroit en 2004, en 2005 et il y a quatre mois, hehehe).
Mais n'allez pas ébruiter pas la chose, surtout! Chht!
[Pour les curieux, j'allais refaire le coup le lendemain, mais bon, c'est une autre anecdote: Lire également la note plus bas sur le meme sujet - "Et j'évite 15 jours de prison".]
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Quelques superlatifs.
Au cours de ce périple en Amérique du Sud, j'aurai passé par plusieurs endroits au "superlatif" amusant, ou meme impressionnant, avouons-le. Un petit sommaire s'impose peut-etre...
D'abord, mentionnons que j'ai passé une bonne partie de ce voyage dans les Andes, ou avec les Andes comme arrière-plan, eh bien la Cordilière des Andes est la plus longue chaine de montagne au monde.
Coté altitude, j'ai à la fois visité la plus haute ville au monde (Potosi) et la plus haute capitale du monde (La Paz). Comme on ne sait pas trop si La Paz conservera son titre de capitale ou le perdra au profit de l'autre capitale de la Bolivie, Sucre, je mentionnerai que la seconde plus haute capitale du monde (qui deviendrait la premiere si La Paz n'est plus une capitale, donc), c'est Quito! Ha!
Toujours en altitude, j'ai pu voir le Cerro Aconcagua, le sommet le plus haut des Amériques, de l'hémisphère sud de la Terre et le plus élevé du monde en dehors de l'Asie.
Sans trop redescendre, j'ai aussi navigué sur le lac navigable le plus haut du monde, le lac Titicaca.
Parmi les autres superlatifs rencontrés, il ne faudrait pas oublier le plus grand désert de sel au monde, le Salar d'Uyuni et la plus grande représentation du Christ au monde, le Cristo de la concordia de Cochabamba.
Enfin, j'ai ausi passé une journée dans la plus ancienne cité coloniale espagnole, qui est Piura, au nord du Pérou.
Mais ... je m'arrete ici, puisque les autres ne seraient que des secondes places dans leurs catégories respectives... et que j'oublie certainement quelques babioles qui sont les plus quelque chose du monde, il y en a partout!
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Terminé des bus latinos... à temps?
Sans vouloir faire de l'humoir noir... Il n'y a aucune manière de parler de ce sujet autrement qu'en mentionnant au passage que dans les nouvelles d'aujourd'hui, on parlait du bus qui est tombé dans une rivière, au Pérou, cette semaine, tuant 13 touristes et blessant 24 autres passagers. C'est arrivé près de Abancay, le bus a plongé dans le canyon et dans le Rio Pachachaca. Lors de mon second séjour à Cusco, il y avait aussi eu un bus de la compagnie Cruz del Sur (que j'ai pris plusieurs fois pendant mon séjour ici, Sophie et Martin s'en souviennent certainement, de meme que Suzie) qui avait eu un accident mortel pour ses passagers et son chauffeur.
Impossible de lire ce genre de nouvelles sans broncher quand on voyage depuis des mois. En fait, ce n'est pas pour inquiéter qui que se soit, puisque je ne m'inquiète pas moi-meme avec ce genre de choses-là. Après tout, je prends un avion dans deux jours, et il y a eu deux accidents d'avion pendant mon voyage, dont un en Amérique du Sud (Sao Paolo, Brésil). Il faut comprendre que mon voyage a duré quatre mois, et que c'est donc presqu'inévitable que ce genre d'accident se produise dans un aussi long laps de temps. N'empeche... Les bus latinos ne me manqueront pas beaucoup, je pense bien.
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Et j'évite 15 jours de prison!
Une dernière note, pour revenir sur la Ley Seca... Hum... Hier soir, je suis retourné dans la meme tienda que la veille, pour m'acheter une vodka ice... Le proprio m'a bien vu prendre la bouteille, avec un chocolat, et demander à payer. Il m'a regardé, l'air nerveux, et s'est exclamé, un peu fort, "Mais c'est de l'alcool, c'est prohibé ces jours-ci..." J'ai alors remarqué du coin de l'oeil qu'il y avait un policier derrière moi dans la tienda. Ooops. J'ai joué le jeu, en demandant pourquoi au fait, que j'étais majeur... Le proprio a compris et a ri, en disant, encore une fois un peu fort: "Oh, un étranger, qui ne sait pas ce qui se passe dans notre pays!"... Puis, il a jeté un oeil derrière moi et j'ai cru percevoir (sans tourner la tete) aux limites de mon champs de vision, que le policier lui faisait un signe de tete... Le proprio m'a alors fait signe de mettre la bouteille dans mon sac à dos, m'a fait payer... Je l'ai remercié... puis j'ai tourné la tete et remercié le policier, qui m'a salué et dit d'etre prudent et de boire ca en privé.
C'est que, voyez vous, ce n'est pas seulement interdit de vendre de l'alcool pendant les jours de la Ley Seca... Il est prohibé d'en consommer aussi!
Aarghh! L'Esprit Vagabond hors-la-loi ?!! ;-)
Ce matin dans les journaux, j'apprenais qu'en trois jours, la police a procédé à 575 arrestations - en majorité à Quito - de contrevenants à cette Loi sur la sobriété pour les élections. Les contrevenants risquent une peine de 2 à 15 jours de prison! Wow, c'est une loi sèche, mais elle a du mordant!!
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Tant de détails... tant de choses...
Il y a tant de choses que je me remémore parfois, et que je ne voudrais pas oublier, mais souvent, ce sont des anecdotes, des petits détails, et la plupart d'entre eux vont finir par tomber dans l'oubli... Pour éviter cela, je me permets de mentioner pour ma propre mémoire future, l'histoire de la petite fille qui s'est endormie sur Suze dans le bus d'Ollantaytambo-Cusco, et qui s'est fait voler son petit chien pendant le trajet, c'était tellement triste...
Je ne pense pas que j'ai jamais parlé de ces personnes qui se baladent avec un cellulaire en criant Llamadas, llamadas, llamadas! ("Appels, appels, appels!")... C'est que ces personnes mettent un cell à la disponibilité des gens, contre un paiement... Une sorte de téléphone public ambulant, quoi! Très populaire au Pérou...
Tiens, un suivi-express sur Fujimori... L'ex-président péruvien a été extradé du Chili, finalement, et est présentement en détention à Lima, où son arrivée s'est effectué dans une sorte de cirque médiatique et a été suivi par des rumeurs de mauvaises santé (Il va nous faire un Pinochet, ou quoi?) . C'est que sa fille, Keiko, a lancé des appels à tous les supporteurs de Fujimori pour protester contre son procès... Ici, en Équateur, on n'est pas très tendre envers l'ex-président péruvien, qui a mené le Pérou en guerre contre l'Équateur en 1995...
Le monde est petit, à ce qu'on dit, et bien l'Équateur est encore plus petit! Ce qui expliquerait que je sois tomber sur une fille que je connais à Quito, par hasard! J'étais dans un café internet où je ne vais jamais habituellement, dans le centro, et cette fille me dit: Hey, je te connais, tu étais a la fondation... Il s'agissait de Viviana, l'architecte qui a travaillé sur les portes de la nouvelle maison de la fundacion, et qui avait fait des plans il y a 2 ans pour des rénovations à l'école de Lloa.
Tant de choses... tant de choses... J'aurais du prendre des notes tous les jours quand les événements se produisent, pour éviter de les oublier par la suite... Parfois, voyez-vous, ce sont juste des coïncidences, comme cette jolie Katherine qui s'est entièrement et aimablement chargée de faire ma réservation d'avion Lima-Chiclayo... alors que mon amie Kathy allait venir me mener à l'aéroport, et que j'allais ensuite apprendre qu'en fait, Kathy, c'est Katherine aussi :-)... Tout ca me revient par flash, par moments... et j'espère avoir encore beaucoup de ces flashes une fois rentré au pays. J'espère que le Canada, le Québec et Montréal n'effaceront pas trop vite ces petits moments anodins et petites anecdotes de voyage de mon cerveau...
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Le Metrobus de Quito

Comme vous le savez maintenant, après le billet sur le Subte et celui sur le Metro de Santiago, je suis un peu un geek de métro :-). Remarquez, il y a pire, j'en connais qui sont des geeks d'autobus! :-)
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Je n'aurais pas senti avoir couvert le sujet avec honeteté si je ne vous parlais pas brièvement du Metrobus de Quito.
Quito n'a peut-etre pas de métro souterrain, mais au fil des ans, la ville a développé un systeme de métro de surface intéressant et efficace. (Je me souviens encore avec amusement de l'étonnement de Suzie en 2004: "Quito a meme un métro!").
Aujourd'hui, ce réseau comporte plus de 70 stations, réparties sur trois lignes, chacune roulant du nord au sud, puisque Quito est une ville étendue et de forme allongée lovée dans une vallée entre la pré-cordilière et la cordilière principale des Andes.
Lors de mes précédentes visites à Quito, il y a quelques années, il n'y avait que deux lignes, et elles étaient complètement indépendantes l'une de l'autre. Aujourd'hui, en plus de l'ajout d'une troisième ligne, j'ai pu constater que l'ensemble du réseau est planifié, et uni sous un meme nom:; Le Metrobus.
Les trois lignes sont la Verte/Trole, la Mauve/Ecovia et la Bleue/MetroQ. À quelques endroits en ville, on peut marcher une courte distance entre deux stations de lignes différentes, mais il n'y a pas, à proprement parler, de station de connexion entre les trois lignes. Par contre, il existe sur chaque ligne, plus d'un "circuit", donnant donc la possibilité de prendre différents transports d'une station à l'autre le long d'une meme ligne, certains circuits étant plus courts mais avec de nombreux transports, d'autres moins fréquents mais couvrant l'ensemble de la ligne.
Il ne s'agit donc pas d'un métro standard, mais plutot d'un systeme de longs bus articulés, qui roulent en surface, sur des voies réservées. Ils s'arretent donc aux feux rouges, mais quelques tunnels permettent aussi d'éviter les endroits ou le trafic semble problématique.
L'ensemble rappelle un peu les lignes de bus articulés "B" avec stations en surface de Vancouver (En fait, c'est quasi le meme systeme que la ligne 98-B, mais on doit payer pour entrer dans les stations et non une fois dans le bus).
Deux des lignes traversent à la fois La Mariscal et le Centro Historico, les deux quartiers les plus commerciaux et achalandés de la ville. La ligne MetroQ/Bleue permet aussi de rejoindre l'aéroport de Quito.
Les stations sont des petits couloirs vitrés, dans lesquels vous entrez en payant votre billet, puis, le bus articulé arrive, les portes ouvrent, vous donnant accès au bus, et vous descendez ensuite à votre station de destination.
Le cout d'un billet aller-simple est de 25 cents. Aucun livret, aucune "passe" mensuelle, juste un simple 25 cents pour chaque trajet.
L'ensemble du réseau couvre une distance impresionnante, d'El Recreo au sud à la station Ofelia au Nord de la ville, on parle d'environ 25 km de long. De plus, au bouts de quelques lignes, il y a des stations intermodales qui sont de véritables terminus de bus métropolitains. Par exemple, à Ofelia, on peut prendre un bus vers La Mitad del Mundo, qui est en fait à une heure plus au nord.
Ah, oui, comme pour confirmer qu'il s'agit d'un réseau de métro malgré qu'il soit animé en surface, on y distribue la version quiteña du journal Le Métro.
Ainsi, sans compter les réseaux souterrains modernes de Buenos Aires et Santiago del Chili, Quito peut se vanter d'avoir le réseau de transport en commun le plus efficace du continent sud-américain. Notons en terminant que toute la ligne Trole/Verte est constitué de bus électriques, ce qui est à la fois écologique et silencieux.

L'extérieur de la station Manuela Cañizares, de la ligne Ecovia/Mauve, à trois minutes de mon auberge. L'entrée dans la station se fait par un bout, la sortie par l'autre. Les bus articulés rejoignent la station par le coté, chaque direction ayant son coté respectif. La ligne Ecovia roule sur des voies réservées aménagées au milieu de l'Avenida 6 de deciembre.

L'intérieur de la station La Marin, dans le centro, toujours sur la ligne Ecovia. Vous prenez le bus de gauche si vous allez vers La Marin-Terminus, a droite si vous allez vers Rio Coca. L'entrée est derrière moi, la sortie tout au bout de la station.


L'impressionnante et moderne station intermodale Ofelia, au nord de la ville, sur la ligne Bleue.


Station San Miguel/Banco Central, qui se trouve entre La Mariscal et le Centro Historico, sur la ligne Verte.
À la station Santa Clara, quartier de La Mariscal, à environ cinq minutes de mon auberge, on remarque que les deux directions possèdent chacune leur station propre. Il s'agit d'une des stations/lignes les plus achalandées du réseau. On voit également sur cette photo quelques-uns des bus électriques articulés.


Sur l'avenida America, où roule la ligne MetroQ, près de la station Seminario Mayor, un des longs bus articulés de la ligne Bleue, avec les flanc du Pichincha en arrière-plan.
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J'ai évidemment emprunté chacune des lignes du Metrobus de Quito, mais pas parce que je suis un geek de métro, mais bien parce qu'il était fort pratique de le faire... évidemment!
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D'artisanat et d'une dernière visite à Otavalo

Un mot - surtout un prétexte à publier quelques photos d'Otavalo - sur mon ultime visite au marché d'artisanat du samedi, à Otavalo, situé dans la petite ville du meme nom, à quelques heures au nord de Quito.
Évolution.
Otavalo est célèbre pour son marché d'artisanat depuis des décennies. Aujourd'hui, le marché est bien différent de ce qu'il devait etre il y a 30 ans, par contre. Le mercado d'Otavalo, aujourd'hui, s'adresse essentiellement aux touristes venus acheter des produits d'artisanat.
J'avais visité Otavalo à deux reprises en 2004, puis une autre fois en 2005. Ma visite d'hier était donc ma quatrième à ce marché d'artisanat. J'ai ainsi pu voir quelques différences dans le marché, noter son évolution au fil des 4 dernières années.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est que le marché - déjà un des plus importants de l'Amérique latine - a encore grossi! Il prend sa source à la Plaza de los ponchos, au centre de la petite ville. Comme la Plaza n'est pas suffisante pour accomoder tous les artisans, les rues donnant sur la Plaza se remplissent de kiosques de chaque coté. Le samedi, les véhicules ne circulent pas dans les rues donnant sur la Plaza. Or, depuis ma première visite, j'ai constaté que le marché s'est étendu à d'autres rues, bien au-delà de la Plaza. On rejoint maintenant l'église, à 6 rues de la Plaza de los ponchos. Et ce n'est pas qu'une ligne droite, le mercado s'étend maintenant sur toute une grille de rues autour de sa Plaza d'origine.
Il est amusant (mais normal) de constater que j'ai pu reconnaitre certains kiosques, certains artisans, meme, qui sont toujours au meme emplacement depuis des années. Incidemment, le mercado a beau avoir pris de l'ampleur, la plupart des meilleurs deals et de la meilleure qualité de produit s'effectue pres de son épicentre, voir dans la Plaza elle-meme.
Aussi, il faut reconnaitre l'effort de la municipalité dans l'amélioration de la petite ville; les trottoirs ont été refaits entièrement (en pavé uni de trois couleurs, très joli), les croisements menant du terminus de bus à la Plaza ont également été rénovés. Bref, Otavalo se refait une beauté, et meme si la ville n'a guère à offrir au visiteur à part le marché, au moins, ca a l'air moins délabré que lors de mes premières visites.
Enfin, comme le marché est devenu une petite ville en soit au centre-ville le samedi, il y a beaucoup de riverains-profiteurs qui s'installent en périphérie avec de la scrap qui n'a aucun rapport avec l'artisanat en tant que tel; vendeurs d'espadrilles à 4$, de piles "Duwacell" (hum) et toute une panoplie de camelote qui ne font qu'encombrer les rues de mon point de vue, mais dont les latinos rafolent. Il faut dire que ce genre de commerce informel est très utile quand vient le temps d'acheter quelque chose dont vous avez besoin à bas prix... Cadenas, coupe-ongles, etc...
Les prix et le marchandage.
Je dois aussi mentionner que depuis ma visite de 2004, il me semble que les prix ont grimpés à Otavalo. Pas d'une très grande marge, toutefois, alors j'imagine qu'une part du phénomène relève de l'inflation normale, mais il y a plus. La popularité du mercado, et la propension de cxertains touristes à trouver que rien n'est très cher, fait en sorte que plusieurs visiteurs achètent carrément les produits au prix annoncé par l'artisan. Il faut comprendre que culturellement, le marchandage fait partie de la vie à Otavalo.
Le fait que vous trouviez des centaines de kiosques - plusieurs n'étant que des boutiques informelles de gens qui achètent l'artisanat auprès des memes fournisseurs - dont des dizaines offrent le meme genre de produits, voire les memes produits, vous aide à négocier et marchander les prix. Et c'est ce qu'on attend de vous. Certains commercants ne donnent pas de prix, ils vous demande combien vous voulez payer et la discussion part de ce point.
Sinon, un marchand vous annonce un prix mais ne s'attend jamais à vous vendre l'article à ce prix sans marchandage. Il y en a qui annoncent meme deux prix d'entrée de jeu, genre : "Oh, ca, c'est à 10$ mais je vous le fais à 8$"... À vous de voir la suite et de voir combien vous etes prets à offrir pour l'article. Si tous les visiteurs disent, "Wow, 8$, merveilleux, d'accord", alors l'artisan passera le mois suivant à : "Oh, ca, c'est à 13$ mais je vous le fais à 11$"... en espérant alors le vendre 8$ après négociation. Car en démarrant à 10/8$ la première fois, il croyait que vous alliez offrir 5$ et que la négociation vous mènerait à une entente aux alentours de 6,50$. C'est un peu un jeu qui est attendu et compris à la fois par les marchands et les visiteurs.
Je ne dis pas d'outre-marchander et de tenter d'obtenir un produit de 10/8$ à 2$, faut pas exagérer. Remarquez, Otavalo a une vaste clientèle alors les marchands ne sont pas désespérés et ne vous vendront pas un article à un prix qu'ils trouvent trop bas. Mais il est étonnant de voir leur réaction après une demande de prix qui vous fait dire Merci, au-revoir. J'ai vu un petit masque Inca en jade et me souvenais en avoir acheté un grand en 2005 à 10$. Je demande à combien est le petit, on me dit 12$. Je dis, "Haha! Gracias" et quitte le kiosque. L'artisan - ayant évidemment gonflé ce prix au maximum - m'a alors lancé: "Je peux le faire à 10... 8... 7$, 7$". Je ne suis pas revenu sur mes pas. Cinq mètres plus loin, j'en trouvais un autre, dont le prix demandé était 9$ et que j'ai fini par payer 5$ sans trop d'efforts de négociation...
Une comparaison.
Otavalo est certainement un des marchés d'artisanat les plus intéressants que j'ai visité. Sa grande force repose sur les textiles, toutefois. Il y a d'autres genre d'artisanat; gravure, sculpture, peinture, bijouterie, et on trouve d'excellentes affaires dans ces domaines, mais ses textiles demeurent le deal à faire ici. Coté bijoux, le paradis en Équateur est à Quito, au Mercado La Mariscal, jumelé avec le merveilleux petit mercado du Parque Ejido, le week-end.
Sinon, La Paz demeure l'endroit où trouver des choses incroyables, et demeure le mercado d'artisanat le moins cher que j'ai visité en Amérique du Sud.
Si on étend notre spectre à toute l'Amérique Centrale, alors Chichicastenango au Guatemala remporte la palme pour la qualité et les prix de ses articles. Je m'en voudrais d'oublier le marché informel que l'on trouve à Chitchen Itza, une surprise de qualité et bas prix pour un site aussi fréquenté et populaire auprès de touristes (les prix étant 5 à 10 fois plus bas que ceux pratiqués à Cancún et Playa del Carmen, pour les memes articles).
Enfin, si vous avez un peu plus de budget, alors Cusco est la ville où trouver de toutes sortes de chose de très bonne qualité. Les prix à Cusco, par contre, sont un peu plus élevés que ce que vous pourrez trouver à Chichi, la Paz, Quito, Chitchen ou Otavalo. Mais, évidemment, chaque région a ses traditions, ses produits, ses couleurs, et les produits que l'on trouve à un endroit sont souvent impossibles à trouver ailleurs.
Car on a beau faire des bonnes affaires à Otavalo ou ailleurs, il faut faire attention à la qualité. (Les T-shirt en Équateur, par exemple, sont de faible qualité, alors que ceux vendus en Bolivie ont une forme de T réelle et rigide qui ne fait un T-shirt inconfortable).
Photos.
Anyway, lors de mes premières visite à Otavalo, je n'avais pas emporter de caméra avec moi. En 2004, je ne disposais que de caméras jetables et de peu de budget de développement, donc je ne prenais que peu de photos. En 2005, ma visite à Otavalo avait pris place après le vol de mon appareil au Costa Rica. Ainsi, voici mes premières photos prise avec une totale liberté au mercado d'Otavalo.
Si j'avais besoin d'un argument pour convaincre ma mère de venir visiter l'Équateur, ces photos feraient le travail sans meme avoir besoin de les commenter! :-)


À l'entrée de la Plaza de los ponchos, là où les vendeurs de bouffe laissent places aux vendeurs de textiles.

Si vous avez une fringalle, il y a une sorte de patio de comida informel le long de la Plaza. Vous pouvez aussi acheter quelque graminé; riz, maïs, etc, en vrac, directement sur place.


Une des rues avoisinantes (quelques travaux ont laissé des petits tas de briques et roches, ce qui n'a pas empeché les riverains d'installer leur kiosque) avec des kiosques moins formels et moins organisés.

Une autre rue qui donne directement sur la Plaza (photo prise dos à la Plaza). Ici, à part quelques vendeurs de bijoux, on apercoit également un kiosque où on fait frire des bananes et des épis de maïs.

Un des secteurs du mercado d'artisanat principal, avec un large spectre de produits.


Près du centre de la Plaza de los ponchos, autres produits (principalement du textile) offerts aux visiteurs.
Cual le gusta amigo? Sigue, a la orden... Puede probar sin compromiso, pasa amigo, sin compromiso, cual es tu precio? Tapices, bolsos, hamacas, colgares, cual le gusta amigo?
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La Ronda

Un billet-photo, pour appuyer le fait que la re-visite de lieux n'est jamais identique à la première visite...
À Quito, il y a une petite rue qui est surnommé "La Ronda". Il s'agirait de la plus ancienne rue de la ville. J'y avais été faire un tour avec Ariane, Joelle et Claudine, trois copines volontaires de la fondation, en 2004, sans avoir été plus impressionné qu'il ne le faut. Un certain charme dans la rue elle-meme, mais sans plus.
Or en arrivant à Quito ces derniers jours, j'ai mis la main sur un dépliant vantant les beautés de La Ronda, après rénovation de ses facades et de la rue elle-meme... Par curiosité, je suis allé parcourir La Ronda, une autre fois.
Quelques photos.

La Ronda est situé dans la basse portion du Vieux-Quito, non loin d'El Panecillo, la petite montagne au sud du centro. Elle est aujourd'hui comprise entre deux viaducs supportant des rues menant au centro. Cette photo a été prise alors que je me tiens sur un de ces viaducs (coté est).

Les édifices bordant l'étroite rue sont de jolies vieilles constructions coloniales, avec leurs petits balcons et - élément plus présent aujourd'hui qu'en 2004 - beaucoup de drapeaux de l'Équateur et de la province de Pichincha. Un peu trop peut-etre?


Le second viaduc (que l'on voyait déjà, au fond, sur la photo précédente). De part et d'autres du viaducs, on retrouve des escaliers menant à la rue au-dessus. Plus loin, la pente remonte vers la Plaza 24 de Mayo.

Un plan plus rapproché d'un des édifices, avec sa petite porte et son balcon décoré de fleurs.
J'avoue que j'ai encore été un peu décu par La Ronda. Oui, c'est plus joli une fois rénové, et la rue a un charme indéniable, et il est agréable de s'y promener pour 10 minutes d'un bout à l'autre, mais il n'y a pas grand chose à y faire, en fait. À part un ou deux restos touristiques, rien. J'imagine que lorsque j'y reviendrai dans quelques années, on y trouvera peut-etre quelques artisans, un chocolatier, un café... ?

De l'autre coté du viaduc, avec vue sur La Ronda elle-meme.

Du coté nord du viaduc, j'ai remarqué cette passerelle menant de la rue vers une maison dont la base repose sur La Ronda, au coin. Sous cette passerelle, j'ai pris l'escalier menant à la rue en haut, puis j'ai marché jusqu'au centro historico.
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samedi 29 septembre 2007

Réjean et Réjean en moto, l'Amérique du Sud et moi - Un hommage

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Aujourd'hui, 29 septembre 2007, nous sommes un an après le crash.
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J'appelle ce jour là le crash, je ne sais pas trop pourquoi, j'imagine que c'est à cause du choc ressenti quand j'ai appris la nouvelle de la mort de mon oncle Réjean Paré. Un mélange du crash que l'on fait dans la vie des autres en les aimant ou en étant aimé d'eux.
Si vous l’avez connu, vous ressentez cette douleur dont je parle à la simple lecture de son nom. Si vous ne l'avez pas connu, alors vous etes épargnés de cette douleur. Mais du meme coup, vous n'avez pas eu la chance de le croiser dans votre vie, et je ne voudrais pas avoir été privé de cette chance pour tout l'or du monde.
C'est ainsi dire que dans ma vie, il y aura eu la vie avant le crash et la vie après, car ce crash a été si fort que la vie n'était plus la meme - n'est plus la meme - depuis.
Aussi, étrangement, pour moi, il y avait eu des événements qui avaient en quelque sorte mené au crash.
Quelques mois auparavant, mon autre oncle Réjean, Morin celui-là, partait lui aussi et créait un choc autour de lui. J'imagine parfois que la vie m'a (nous a, si vous les connaissiez tous les deux) prévenu du crash par ce premier choc. La chose ne semble pas faire de sens, mais à quelque part, il y a plein de petits liens qui mènent mon esprit à interpréter les événements de la sorte, et j'imagine que de le faire apporte un minimum de réconfort quand je pense à eux deux.
Un de ces éléments était la moto, que l'un aura eu, que l'autre a failli acheter, et la passion de la moto et de la route, et de la découverte. Passion que je semble partager avec eux, meme si je ne la réalise pas en moto. Étrangement, je continue à les voir se balader en moto, chacun de leur coté.
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Je peux vous dire qu'il y a un an, la nouvelle m’a coupé les jambes et m’a laissé dans un état de détresse et de tristesse que je n’avais pratiquement jamais ressenti de toute ma vie. L’intensité de cette tristesse est tellement puissante que je n’arrive encore qu’avec difficulté à repenser à cette soirée.
Mais je n'écris pas ceci ce soir pour évoquer de la tristesse.
J'écris ici comme je l'ai fait pratiquement chaque jour depuis le début de mon présent séjour en Amérique du Sud, pour parler de la vie, de mon expérience ici, et meme si je n'avais pas prémédité parler de mes deux oncles Réjean qui me manquent beaucoup ce soir, on dirait que justement, la vie m'a amené à le faire, tout en me remémorant quelque chose que j'ai fait en début de voyage, ici meme à Quito, ainsi qu'une visite à Lloa en début de voyage également. Et une visite que j'ai fait à un de mes oncles il y a deux jours.
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Je me souviens que mon oncle Réjean Morin disait parfois qu'il aurait aimé traverser l'Amérique du Sud en moto... Je ne sais pas trop pourquoi il ne l'a jamais fait, il y a tellement de projets et de reves que nous ne réalisons jamais pour diverses raisons... Mais j'ai pensé à lui en traversant moi-meme le continent.
Lors des funérailles de mon oncle, son fils Francois avait ramassé les 4 petites sculptures ornementales qui représentaient une Pieta (La Vierge qui tient son fils Jesus aprés la crucifixion) et qui ornaient son cercueil. Personne ne semblait vouloir conserver ces statuettes, ce qui est comprehensible. Je ne sais trop pourquoi, j'en ai pris une sans hesitation. Je ne savais pas ce que j'en ferais, ni pourquoi je l'avais prise. Une de ces choses que l'on fait parfois sans trop savoir, sans chercher d'explication. En fait, je ne sais pas trop si d'autres personnes font ce genre de choses ou si c'est juste moi...
Au début du mois de juin dernier, en faisant mes bagages, j'ai mis la petite statuette de bronze dans mon backpack, malgré le peu d'espace que j'avais et les choses dont j'avais besoin. Ne me demandez pas la raison de ce geste, je l'ignore. Une fois de plus, je n'y ai pas réfléchi sur le moment, ça me semblait tout simplement la chose à faire.
Puis, lors d'une balade à Quito, dans le vieux centre-ville historique, je m'en suis souvenu en visitant la Cathédrale de Quito, un des plus beaux édifices coloniaux de l'Amérique latine, dominant une des plus belles Plazas de l'Amérique latine.
Dans cette cathédrale, il y a plusieurs chapelles, et j'ai décidé de déposer la sculpture de mon oncle dans une chapelle qui contient le tombeau de Antonio Sucre, un des héros de l'indépendance des latinos-américains, avec Simon Bolivar.
Puis les jours ont passés, sans que je ne repense à la statuette.
Un matin, alors que j'étais rendu à Lima au Pérou, je me suis souvenu de l'idée de mon oncle en moto en Amérique du Sud... (en fait, j'ai meme revé que je lui parlais, et c'était la premiere fois que ca m'arrivait depuis sa mort). Je me suis dis que j'avais fait la bonne chose en l'emportant un peu ici avec moi et le laissant maintenant y voyager sur sa moto...
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Quelques jours plus tard, je retournais dans le rang San Luis de Lloa, un petit pueblo où j'ai fait du volontariat en 2004 et où j'ai contribué à diverses choses en 2005. Une de ces choses, c'était l'acquisition de nouveaux tableaux pour l'école où j'avais enseigné, et parmi les contributeurs à l'achat de ces tableaux, il y avait ma tante Diane et mon oncle Réjean Paré.
En revoyant les tableaux installés deux ans auparavant à Lloa, j'ai réalisé qu'à sa manière, Réjean Paré était aussi ici avec moi, près de Quito. Et je me suis dit qu'il aurait adoré faire les routes de l'Équateur sur sa moto, pour en admirer les paysages et s'arreter à tous les marchés d'artisanat local.
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Il y a deux jours, alors que je repassais à la Plaza Grande, j'ai décidé de faire un saut à la Cathédrale. Sur une impulsion, j'ai acheté un petit cierge à un vendeur sur la rue devant le temple, et je suis allé l'allumer devant une des chapelles de la cathédrale. Comme je ne suis pas croyant, une fois encore, ce geste ne fait aucun sens, mais voilà, c'était la chose à faire, tout simplement.
Je n'ai pas fait de prière spécifique, mais j'ai eu un petit sourire en pensant à mes deux oncles sur leur moto, qui m'ont accompagné à leur manière pendant mon périple des derniers mois.
En sortant de l'église, j'étais content d'avoir eu quelqu'un à y visiter.
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Quand on voyage pour plusieurs semaines, voir plusieurs mois, on perd un peu le fil du temps. Il est parfois difficile de savoir quel jour on est... Parfois, on peut passer plusieurs jours sans meme d'avoir besoin de regarder la date. C'est ainsi que dans les derniers jours, je n'avais pas réalisé que nous n'étions qu'à quelques jours du crash, un an plus tard.
Pour vous dire la vérité, je n'y ai meme pas pensé hier non plus, pourtant, je savais que nous étions le 28. On dirait que la chose est simplement sortie de nulle part aujourd'hui, à un moment où j'ai regardé quelle date nous étions. J'ai vu le chiffre, et crash dans ma tete.
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Je me suis alors dit qu'un petit hommage à mes oncles Réjean, qui n'auront jamais vu 2007, était maintenant la chose à faire. Et comme, à leur manière, ils avaient été à mes cotés pendant ces derniers mois en Amérique du Sud, j'ai simplement décidé de narrer en quoi ils étaient liés à ce voyage, en quoi j'avais des souvenirs d'eux ici, en quoi ils faisaient encore partie de ma vie. Et qu'ils soient encore en moi, avec moi et avec tous ceux qui les ont aimé et connus, c'est la plus incroyable et merveilleuse forme d'immortalité que je connaisse. Et meme pas besoin d'y croire, à cette immortalité, elle est là tous les jours, tout autour.
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Hugues, Quito, 29 septembre 2007.

vendredi 28 septembre 2007

Un retour au Centre du monde

Comme je voulais visiter le site archéologique de Rumicucho aujourd'hui, je devais d'abord me rendre à San-Antonio de Pichincha, le petit pueblo situé juste à coté de La Mitad del Mundo, le site-monument-village situé sur la ligne équatoriale et érigé en hommage à l'expédition menée par Charles-Marie de la Condamine et qui a établi (entre autres réalisations), où se trouvait l'équateur terrestre. Mentionnons que parmi les réalisations de l'expédition, il y avait aussi la preuve que la terre n'était pas parfaitement sphérique, ainsi que les bases du système métrique (par l'établissement du "mètre").
Tant qu'à me trouver dans le secteur et avoir fait la route de Quito jusque-là, après ma visite de Rumicucho, j'ai décidé de retourner voir l'ensemble de La Mitad del Mundo.
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Aujourd'hui, le site de La Mitad del Mundo (littéralement: "La moitié du monde") est un beau petit site touristique, avec le monument, une belle ligne rouge sur l'équateur terrestre, plusieurs boutiques d'artisanat et quelques autres pavillons. Le tout est étrangement entourré d'une muraille, puisqu'il s'agit d'un site touristique et que l'on doit payer 2$ pour y accéder...
Anyway, j'avais visité La Mitad avec mon amie Suzie en 2004 et je me souviens d'avoir apprécié, mais j'avais été dur dans mon jugement, trouvant que l'ensemble n'était qu'un montage touristique...
C'est le cas, bien évidemment, puisque la nature ne sait pas (exactement) qu'il y a là une "ligne" importante, donc c'est entièrement construit, artificiel... Il n'y avait aucun village sur ce site avant l'établissement du monument.
Par contre, je dois avouer que la chose est faite avec un certain gout. Le petit village de La Mitad est joli (une touche charmante, son église est située directement sur la ligne, donc un clocher dans l'hémisphère sud, et un dans l'hémisphère nord, cute), le monument a de la classe, bref, c'est un beau petit site à visiter.
En plus, depuis l'ouverture de la troisième ligne de Métro de Quito, c'est plus facile que jamais de se rendre à La Mitad!
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Voici, dans un premier temps, ma visite du site officiel de La Mitad del Mundo.
Une amusante suite vous attend un peu plus bas :-)


On a créé une avenue des explorateurs, avec le buste de chaque participant à l'expédition France-Espagne. Ici, le buste de De la Condamine, le plus près du monument. Au sommet du monument, il y a une planète terre dont l'équateur est aligné avec l'équateur réel.

L'Esprit Vagabond avec un pied de chaque coté de l'Équateur terrestre, du coté ouest du monument. Notez que pour quelques dollars de plus, on peut meme monter tout en haut du monument, mais bon, c'est quelque chose que j'ai fait avant et ça ne m'apparait pas comme le genre d'activités que vous devez absolument refaire...
Ceci dit, je me suis amusé à me peser sur la balance posée sur l'Équateur, puisqu'en théorie, on pèse moins à cet endroit que sur le reste de la planète (à meme altitude, j'imagine)... Bof, le résultat a été tellement proche de mon poids habituel que ça ne valait pas réelement son 25 cents, mais bon...


Dans un des pavillon/musée, il y a une belle exposition retraçant les étapes de l'expédition. Ici, une photo de quelques calculs qui ont menés à l'établissement de la ligne équatoriale de la Terre. On voit divers points de repère, dont les sommets des volcans Pichincha et Corazon.
Je dois mentionner que cette visite du site a partiellement différée de ma visite précédente, pour diverses raisons. Les pavillons avaient un prix d'entrée à part en 2004, entre autres différences, mais on a du se rendre compte que peu de touristes les visitaient, et on a donc inclus le tout dans le prix du billet global.
Ainsi, je dois dire que j'ai trouvé intéressant de retourner sur le site et de découvrir certains nouveaux aspects.
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Prets pour la suite? Oui, il y a une suite à tout ça...
Well, toute cette histoire d'établissement de l'équateur terrestre par l'expédition France-Espagne date de quoi? 1750? Hum, c'était il y a longtemps, bien longtemps avant l'invention du GPS, n'est-ce pas? En fait, l'expédition s'en est fort ben tiré avec les moyens de l'époque... et a situé l'équateur terrestre... à environ 200 mètres de son emplacement exact. Une erreur minime, de quelques fractions de degrés, fort pardonables quand on pense aux conditions difficiles avec lesquelles ils ont eu à calculer tout ça en triangulant à partir de sommets volcaniques et avec la courbure de la terre, bref, c'était un calcul compliqué!
Toujours est-il qu'à la fin des années 1990, quelqu'un a eu l'idée de vérifier l'emplacement exact de la ligne équatoriale, près de la Mitad del Mundo... et on a découvert la petite erreur de l'expédition de La Condamine. Ainsi, la belle ligne rouge qui passe sur le monument, et ce dernier lui-meme, ne sont pas directement sur l'équateur terrestre.
Ceci n'enlève rien (ou presque) au petit site touristique, on ne coupera pas les fractions de degrés en quatre, n'est-ce pas?
Ce qui est par contre amusant, c'est qu'il y a un résident, tout juste à l'extérieur de la muraille du site officiel de La Mitad del Mundo, qui s'est rendu compte que l'équateur terrestre passait directement chez lui!
Depuis ce temps, il a érigé un musée autour de cet équateur, avec plusieurs jeux, tests, sculptures, et meme un tour guidé sur l'histoires de quelques peuples de l'équateur. je me souviens qu'en 2004, à part un GPS indiquant que l'équateur passait dans sa cour, il n'y avait pas grand chose à voir là. Pourtant, le propriétaire a élaboré un site autour de ce thème, et exploite aujourd'hui un site touristique en soi, en parallèle du site officiel.
Et il s'agit d'une visite qui s'est avérée fort amusante dans un environnement sérieux (scientifiquement), mais sans prétention.
Photos!
Le long de la ligne réelle (établie fièrement par GPS), on a installé des petits instruments, dont ce calendrier solaire. Aujourd'hui, 28 septembre, nous sommes 5 jours passé l'équinoxe, et c'est pourquoi le soleil trace une ombre un peu à coté de la ligne de l'Est sur le calendrier. À midi à l'équinoxe, la tige ne projetait aucune ombre.


Quelques-uns des tests et trucs installés le long de la ligne, avec la latitude de 0 degrés, 0 minutes et 0 secondes. On m'a fait faire quelqus tests amusants, dont celui de la force qui disparait sur l'équateur (véridique), ainsi que le célèbre test de l'eau. L'eau s'écoule verticalement, sans tourbillon sur l'équateur, tourbillonne dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère sud, et dans le sens antihoraire dans l'hémisphère nord. Et pas besoin d'aller loin pour en faire la preuve, deux mètres suffisent!! Étonnant!


Le site est abondamment décoré de totems et idoles de toutes les cultures. On se dit sur le coup que le proprio ratisse un peu large, mais non, cette pyramide et l'idole de la culture Toltec lui ont été offert par le gouvernement du Mexique!

Et voilà, l'Esprit Vagabond, avec un pied dans chaque hémisphère de la Terre... pour de vrai! L'ombre de mon bras pointe l'hémisphère nord, d'où je suis originaire :-).
Enfin, les jeux sont infinis avec cette ligne...


Ha! Un chien-saucisse avec une partie dans l'hémisphère nord, et une dans l'hémisphère sud! Comment résister à prendre cette photo de Mathilda? (Le nom du basset en question).

Et quelques autres éléments de décors de plus...


Parmi les nombreuses informations et reconstitutions historiques sur les peuples de l'Équateur, on retrouve une véritable maison vieille de 132 ans où une madame préparait de la chicha (j'ai vu le procédé antique, fort intéressant), une démonstration de la technique de réduction de tete (ainsi qu'une tete réduite véritable, argh, creepy), quelques animaux de l'amazonie (boa constrictor, peau d'anaconda de 7 mètres de long, mygale plus grande que ma main, brrrr)... ainsi qu'une sarbacane, qu'on m'a demandé d'essayer en visant un cactus à 10 mètres... J'ai raté le cactus de quelques centimètres à peine mais ma flèche s'est plantée solidement dans un poteau à coté, ce qui a fait dire à ma guide (charmante, en passant) que j'avais le tour pour le lancer de la flechette! Ha!
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En conclusion, je dirais donc que les deux Mitad, et Rumicucho forment un tryptique fort agréable pour passer une journée près de Quito.
Et pour rendre hommage à l'expédition menée par Charles de La Condamine, mentionnons qu'il ne faut surtout pas seulement retenir la microscopique erreur de calcul effectuée sur l'équateur, car la mission a permis d'améliorer les connaissances scientifiques en géodésie, géographie, topographie, physique, histoire et anthropologie. Rien de moins.
Enfin, de La Condamine avait intitulé son journal de mission: "Journal de voyage à l'Équateur". Ce titre est à l'origine de l'adoption du nom du pays Équateur, au moment de sa secession de la Grande Colombie (alors constituée de la Colombie, du Vénézuela et de l'Équateur d'aujourd'hui).
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Cultures pré-Incas/Incas en Équateur: Rumicucho

Avouez que vous avez cru pendant quelques jours que j'en avais terminé avec mes explorations de sites de cultures et civilisations pré-Incas et Incas.
L'Empire Inca, à son apogée, s'étendait jusqu'au sud de l'actuelle Colombie, c'est dire qu'il comprenait la plupart du territoire couvert aujourd'hui par l'Équateur (à l'exception de l'amazonie). Évidemment, ici comme ailleurs, il y a eu des cultures et civilisations avant que les Incas ne conquièrent le territoire. Entre autres... les Caras, Paititis, Cañaris et la culture Quitu.
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En Équateur, contrairement au Pérou, les sites archéologiques sont très peu exploités, développés, voire pas du tout excavés dans certains cas. Et comme ils ne sont pas très exploités touristiquement, il y a peu d'infrastructures disponibles, donc encore moins de visiteurs qui font l'effort de s'y rendre. Les plus importantes ruines du pays sont actuellement à Ingapirca, et pour s'y rendre, une fois à Cuenca, au centre du pays, il faut se taper deux heures de bus sur une route de terre battue...
Aujourd'hui, question de poursuivre mes explorations au maximum avant de rentrer, j'ai donc fait l'effort de prendre le bus, puis le métro, puis le bus, puis une camionnette, pour me rendre visiter le tout petit site de Rumicucho, à quelques kilomètres au nord de Quito.
Comme pour prouver que ce ne sont pas tous les touristes qui font le trajet, j'étais le seul et unique visiteur du site (cout d'entrée 1$) pendant les 45 minutes que j'y suis resté.
Anecdote: Rumicucho est situé environ 1,5 km au nord de la ligne équatoriale, donc je me suis baladé dans l'hémisphère nord de la terre pour la première fois depuis 4 mois :-)
J'ai pu me rendre à Rumicucho, donc, et mon guide-chauffeur de camionnette, Fernando, était intéressant, mais plus désireux d'impressionner par l'énergie dégagée par les conjonctures solstices, équinoxe, constellations, allignement, équateur terrestre, etc, que par l'archéologie et l'histoire de cette culture. Je reste donc sur ma faim coté informations historiques.
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Et ces informations sont tellement vagues et contradictoires que je ne peux meme pas vous dire qui a érigé Rumicucho avec certitude.
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Rumicucho ("pierre angulaire", en Quechua) était un site cérémoniel, et la chose est assez évidente quand on visite ses ruines. Le site, excavé à moitié, nous fait découvrir les ruines d'une pyramide tronquée d'une forme oblongue dont le dernier pallier adoptait une forme ovale. Il s'agirait d'un site érigé par la/les culture/s Quitu-Cara. On sait peu de choses de cette/ces culture/s (ou en tout cas on ne transmet pas ce savoir au visiteur, l'entrée étant gardée par une personne pour vendre le billet à 1$, aucun plan ou information supplémentaire n'est disponible). Toutefois, la forme et l'orientation des ruines du temple trahissent la fonction du site.
Et son emplacement, au sommet d'une coline, trahit autre chose aussi: Une influence Inca.
Ça se complique :-)
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Directement au nord, le site offre une vue du volcan Cotacatchi, alors que directement au sud, on peut voir le Cotopaxi (beau choix d'emplacement, non?). À l'ouest, le cerro Marca et droit à l'est, le sommet du volcan Cayambe, qui lui, est situé directement sur la ligne équatoriale. Le dessus de la grande pierre centrale sur le pallier suppérieur est concave et devait contenir de l'eau pour faire un miroir astronomique. On peut donc imaginer le site comme l'emplacement idéal pour faire des cérémonies, et pour observer le ciel. Sa forme en pallier et ses murs laissent croire qu'il aurait aussi pu s'agir d'une forteresse (d'où les suppositions que le site aurait été érigé par les Incas lors de la conquete de ce terriroire au XVe siècle). Par contre, personnellement, je n'ai pas été convaincu par l'aspect stratégique forteresse de l'endroit. Le site n'est pas très étendu, et s'il s'agissait d'une forteresse, elle n'abritait pas des centaines de guerriers... or les tribus des environs étaient nombreuses...
On a découvert le site de Rumichuco dans les années 1950, puis on l'a un peu excavé, puis remis au gouvernement, qui l'a laissé dans l'oubli pendant plus de 20 ans, avant de le protéger à titre de patrimoine culturel. Ainsi, une partie des roches a été ramasé par les résidents des environs qui les ont utilisées pour batir leurs maisons... (soupir).
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On a longtemps cru que les Quitu qui avait érigé le temple de Rumicucho avaient tenté de l'installer sur la ligne équatoriale, en faisant une légère erreur de 1,5 km. Mais en 2003, sur le mont en face, juste au sud, on a découvert deux plate-formes concentriques, dont une daterait de l'époque Quitu (l'autre aurait peut-etre été utilisée par les Incas?). Ces plate-formes, sur le Katikilla, sont situées directement à la latitude 0º,0', 0".
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Quelques photos explicatives.


Une vue d'ensemble des palliers les plus élevés de Rumicucho, tel que présenté au visiteur aujourd'hui. Les murs, considérablement larges, étaient constitués de deux rangées de pierres, jointes par une sorte de mortier fait de boue séchée. Définitivement pas similaire à l'architecture Inca observée ailleurs pendant mon voyage.


Vue d'ensemble du secteur nord, prise du sommet du pallier suppérieur. Au loin, à droite, on voit une forme ovale, j'y reviendrai plus loin, car ce lieu était important lors du solstice. Notez aussi la poussière qui lève au vent au loin à gauche, la vallée de la Mitad del Mundo est un endroit très sec et secoué de très forts vents.

Voilà la partie nord du site. Au solstice, le soleil arrive directement entre les montagnes que vous voyez au fond, et à ce moment, les rayons du soleil éclairent directement le centre de cet ovale. L'ovale, lui, fait très "Temple du soleil Inca", ce qui obscurcit le mystère entourant Rumicucho...


On ne le voit pas beaucoup, puisque sa cime est cachée par les nuages, mais tout au loin, au centre, c'est le volcan Cayambe (cime recouverte de neige), situé sur l'équateur terrestre. À l'équinoxe, le soleil se lève directement sur le sommet volcanique.

Autres vue d'ensemble des niveaux suppérieurs de la pyramide, pour ce qu'il y en a d'excavé. Tout autour, j'ai pu repére des roches et structures basses sur au moins deux niveaux inférieurs, et j'ai estimé qu'il devait y en avoir un troisième plus bas, selon la forme de la petite colline où repose Rumicucho.

L'Esprit Vagabond dans l'escalier menant au pallier suppérieur du temple. Derrière moi, on voit le Katikilla, sur lequel on a découvert les deux plates-formes cérémoniales. Le sommet du Katikilia est sur l'équateur terrestre et aligné avec le sommet du Cayambe. À l'équinoxe (que je viens de rater de 5 jours à peine), le soleil qui se lève sur la cime du Cayambe vient d'abord frapper le sommet du Katikilla.

Le secteur nord-est, une vue de la vallée en contre-bas (et de la poussière levée par les vents violents)... Aujourd'hui, quand on regarde la montagne en arrière-plan, tout au fond, on dit qu'il s'agit d'Atahuallpa, le dernier Inca, qui repose couché. On peut effectivement voir une forme de profil, tete et torse, avec un peu d'imagination :-).
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El Che - Che, Castro, Chavez et moi

Intro.
Comme je me retrouve dans la capitale équatorienen au moment d'une élection fort importante ici (élection qui mènera à une réforme de la constitution, et peut-etre meme à la création d'une nouvelle république), je me permets un petit billet politique.
Les journaux d'ici regorgent de nouvelles sur les diverses déclarations politiques de l'Assemblée des Nations Unies, entre autres celles de G.W. Bush concernant Cuba, celle de la délégation de Cuba et celle de Daniel Ortega envers les États-Unis.
Bref, on parle beaucoup de politique à Quito ces jours-ci.
Un mot, donc, sur les politiciens héritiers spirituels du Che, si vous me permettez cette association. Un mot fort personnel, qui est plus un énoncé d'opinion qu'un article.
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Voyage et opinion.
S'il y a une chose que ce voyage en Amérique du Sud m'aura permis de constater et de mieux comprendre - une chose entre milles autres, on s'entend, mais une chose importante - c'est comment Ernesto Che Guevara en est venu à l'idéologie politique qu'il a adopté, pourquoi il a participé à la révolution cubaine, puis aux autres combats jusqu'à la guerrilla bolivienne qui allait lui couter la vie. Et je dois non seulement dire que j'ai compris son évolution idéologique mieux qu'en lisant sur le sujet, mais aussi dire que dans les circonstances - passés comme actuelles, j'en ai été témoin privilégié pendant les 4 derniers mois - je partage ses vues sur le sujet.
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Fidel et moi.
Ceci dit, une fois la révolution cubaine gagnée, il a bien fallu que Castro se décide du genre de régime il allait adopter. Car, est-ce utile de le rappeler, Fidel Castro n'était ni communiste ni meme un marxiste avoué lors de la révolution. Il n'était meme pas le chef politique du mouvement qu'il allait mener à la victoire. N'empeche, en partie sous l'influence du Che (lui-meme un marxiste convaincu alors), Castro allait opter pour le communisme. Pour l'anecdote, il a du etre frustrant pour les USA de constater ce revirement, puisque les américains avaient partiellement financé la guerrilla cubaine contre le régime dictatorial de Batista. Anyway, Castro adopte donc le communisme. En réalité, il a peu de choix, puisque sa révolution est celle du peuple, des paysans, c'est une révolution de gauche supportée par la gauche. Et une fois coupé des appuis de droite et de l'appui des États-Unis, il doit bien se faire un allié, et le choix logique à cette époque, c'est l'URSS.
Impossible aujourd'hui de savoir ce que penserait le jeune Che Guevara de ce qu'est devenu Cuba et son régime, avec Fidel toujours à sa tete (meme si c'est Raul qui est officiellement Lider Maximo par interim). Che ne pourait pas etre contre la scolarité exemplaire de Cuba, ni son régime de santé parmi les meilleurs au monde, bref, il ne pourrait qu'y voir le succés d'un régime socialiste pour les programmes sociaux et les bénéfices pour les cubains.
Mais. Mais je ne peux m'empecher de me demander si à long terme, l'absence de démocratie et de liberté de voyager n'aurait pas semblé un prix trop fort à payer. Après tout, Che s'est battu pour que les gens aient leur mot à dire en politique, soient éduqués, et puissent avoir plus de controle au lieu que tout ne soit décidé par la classe suppérieure. De plus, ayant été un grand voyageur lui-meme, je vois mal comment il aurait pu, sur le long terme, accepter que les gens ne soient pas libres de voyager hors de leur pays.
Mais il s'agit de projection fort personnelle et il est ausi possible que l'évolution idéologique du Che ne l'ait mené tout simplement plus loin et retranché dans ses positions. Par contre, il faut aussi dire qu'à son époque, les régimes communistes n'avaient pas été mis à l'épreuve du temps et de l'usure du pouvoir. On a depuis constaté l'échec des régimes du type adopté en URSS ou dans d'autres pays satellites. Et rien ne dit que le Cuba communiste survivra à la mort de Fidel (espérons seulement que les cubains ne jetterons pas le bébé avec l'eau du bain s'ils adoptent un revirement).
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Vous aurez compris que pour ma part, malgré toutes les réussites du régime de Fidel Castro à Cuba, je lui reprocherai toujours de s'etre accroché au pouvoir et d'avoir installé un régime anti-démocratique. Peut-etre bien que Cuba serait dans un piètre état s'il avait déclenché et perdu des élections aux mains d'un autre dirigeant ou d'un autre parti, mais la chose aurait été un choix des cubains eux-memes. Il peut paraitre étrange de parler ainsi, mais meme si la démocratie donne parfois des résultats navrants, c'est encore le seul systeme que je considère juste, puisque ce sont les gens qui choisissent le chemin qu'empruntera leur pays. Je dirais meme que si ça va mal, alors tant pis pour eux, ça aura été leur choix.
L'autre avenue, quoi qu'anti-démocratique, est pourtant tentante, non? Imaginons un instant que dans toutes les avenues possible de la destinée de Cuba entre 1960 et aujourd'hui, la meilleure solution ait effectivement été le régime Castro. Croyant cela et/ou sachant cela (imaginons un instant un peu de surnaturel et de projection dans le futur pour les besoin de la cause), Castro aurait donc fait le meilleur choix pour Cuba. Pour utiliser à revers un vieux gag politique, il a voulu le bien des cubains et l'a eu.
Mais, une fois encore, meme si la chose peut paraitre tentante dans les faits, je demeure un partisan de la démocratie, meme si elle a des conséquences parfois abominables (Hitler a été élu démocratiquement, un exemple parmi tant d'autres, mais qui frappe toujours fort).
Mon opinion doit etre tempérée par un élément crucial, par contre. Pour que ladite démocratie fonctionne correctement, il faudrait (dans un monde idéal) que les électeurs aient toutes les informations entre les mains pour voter. Or, meme si nous ne sommes jamais dans un monde idéal, ca prend deux choses essentielles pour faire fonctionner une démocratie, et je parle ici d'information et d'éducation. L'information est néccessaire pour que l'électeur puisse prendre une décision. Son éducation est nécessaire pour qu'il puisse comprendre les enjeux dont il a l'information.
Paradoxallement, les régimes "démocratiques" souvent installés ou supportés par l'Empire américain (j'inclus dans ce terme les gouvernement relativement de droite aux USA et les grands groupes de compagnie privées avec des intérets dans les pays latinos), ces régimes, donc, par leurs politiques de droite, privent souvent la population à la fois de l'information pertinente et de l'éducation de base, puisque l'éducation, lorsque réservée à une élite, permet rapidement de prendre le controle d'une population naive et incapable de saisir les enjeux lors des élections.
D'où ma tendance à partager les opinions du Che sur les politiques en Amérique Latine.
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Ortega, les É-U, et moi.
Éducation et information, donc.
Je sais très bien que ca ne marche pas comme ca en général. Meme dans les régimes qui sont supposés etre très démocratique, il y a des manques hallucinants (l'information est tellement biaisée aux États-Unis par exemple, que G.W. Bush a été réélu en 2004 avant que les gens ne se rendent compte de ce qu'ils avaient fait!). Mais, une fois encore, c'est le meilleur systeme qui s'offre à nous, pour vivre en société démocratique.
Une brève remarque sur l'information biaisée, en me servant du président du Nicaragua actuel et sa déclaration à L'ONU de cette semaine.
Quand je parle d'information biaisée, je parle de phrasage biaisé, en particulier ou de suggestions subtiles, comme Fox News qui ne parle jamais de la Guerre en Irak, mais plutot de War against Terror.
Autre exemple (récent, je l'ai lu hier); le Miami Herald rapporte le discours de Daniel Ortega aux Nationas Unies et mentionne en passant que Ortega est ce "leader aux tendances marxistes qui a mené le Nicaragua dans une guerre civile par le passé et qui est un fidèle ami du régime cubain". Le Herald ne mentionne surtout pas que la guerre civile nicaraguayenne avait été déclenchée par les attaques des contristes, groupe alors financé par la CIA et entrainé dans des bases secrètes du nord du Costa Rica, alors que le gouvernement sandiniste d'Ortega avait été démocratiquement élu...
En passant, sur Ortega, le voir aller dans les prochains mois sera intéressant, puisque lors des élections, des observateurs trouvaient justement qu'il avait perdu de son mordant et était devenu un modéré. Son récent discours pointant l'impérialisme américain comme principale source de problèmes passés en Amérique Latine en a étonné plus d'un.
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Hugo et moi.
Ce qui me mène au tout dernier puissant héritier du Che (idéologiquement s'entend), et j'ai nommé l'actuel président du Vénézuela, Hugo Chavez.
(On me pardonnera l'omission d'Evo Morales, puisque j'ai déjà parlé de mon exploration des politiques du gouvernement Morales).
Je ne referai pas l'historique l'arrivée de Chavez au pouvoir, ni du coup d'état qui l'a vu délogé pendant 48 heures, ni du référendum forcé par l'opposition qui l'a vu sortir vainqueur, mais je mentionnerai qu'après tout ça, il a remporté ses élections de 2006 ave une large avance, confirmant une fois de plus que le peuple du Vénézuela est derrière lui en majorité. Chavez, pour le moment, donc, respecte ma condition de démocratie: il gouverne suite à une élection.
Il fait souvent la manchette, par contre, et se voit critiquer de toutes part par les médias nord-américains (étatsuniens, devrais-je dire) et ses opposants de droite.
Pourtant, pour le moment, je dois dire que Chavez s'en sort plutot bien pour le Vénézuela.
Ce que les opposants de Chavez lui reproche au juste tiens en quelques lignes: il a effectué une réforme agraire qui a vu une redistribution des terres aux cultivateurs. Qui, à part les riches propriétairs terriens, peut etre contre une telle redistribution? Il a instauré un systeme de santé gratuit (encore une fois, qui, à part ceux qui tirait profit de l'ancien systeme, peut etre contre ça?), et a aussi instauré un régime de distribution alimentaire aux plus démunis.
Ah, évidemment, il y a le dossier récent de la réforme constitutionnelle, mais une fois encore, que contient-il de si épouvantable? Voyons, en gros (ceci n'étant pas un article sur le Vénézuela et ses politiques, mais il faut bien expliquer un peu le contexte).
Il veut éliminer la limite de trois mandats présidentiels. Je n'ai rien contre. Si le peuple veut réélire le meme président, qu'y a-t-il de si terrible à ça si les élections sont démocratiques? Est-ce utile de rappeler qu'au Canada, il n'y a pas de telle limite et que l'on vit très bien avec ça? Les nationalisations de l'électricité et des télécommunications? Hydro-Québec, quelqu'un? Est-ce une décision anti-démocratique? Une fois de plus, non.
Mais le plus important en ce qui me concerne, c'est que Chavez passe ses réformes constitutionnelels projetés par un référendum. C'est clair et limpide, les gens du Vénézuela choisiront s'ils veulent ou pas de cette nouvelle constitution et en tant que démocrate, respectons leur choix. Point.
Évidemment, ce qui attire le plus l'attention chez Chavez, ce sont ses diatribes anti-US. On ne peut guère le blamer de détester les dirigeants américains (relire quelques uns de mes billets lors de ce voyage pour comprendre en quoi certains latinos en ont peut-etre plein leur casques des interventions des USA dans leur pays). Mais j'avoue qu'il n'aide pas sa cause à l'international en étant aussi intransigeant et en utilisant des termes exagérés (Traiter G.W. Bush de diable, par exemple, alors que le président américain est juste un idiot entre les mains d'habiles manipulateurs d'images et d'informations). Aussi, dans son combat contre l'impérialisme américain, Chavez fait des erreurs d'association.
Ce n'est pas parce qu'on est contre l'interventionisme américian en sol latino qu'il faut absolument appuyer tous les ennemis des États-Unis dans le monde peu importe le dossier. Son appui au régime iranien, par exemple, ne fais aucun sens et n'aide pas à lui donner de la crédibilité internationale.
Évidemment, les États-Unis accusent Chavez de vouloir déstabiliser toute l'Amérique Latine et dans un sens, ils ont raison! Chavez, avec ses nombreux traités en Amérique Latine, déstabilise la mainmise des États-Unis et des grands consortiums américains sur le continent sud-américain. De ce fait, Che Guevara aurait salué le courage politique et le bon sens de Chavez.
Et je me permets de faire de meme. (Ses ententes de rafinage pétroliers avec l'Équateur, par exemple, a permis à ce pays que j'aime beaucoup d'améliorer sa condition économique et de mieux profiter de cette ressource naturelle au lieu de la voir disparaitre au profit de consortiums américains dont les traités ont été signés il y a des décennies avec des politiciens corrompus encaissant les redevances plutot que de les verser au trésor public).
Étrangement, du meme coup, si Chavez réussi (et Evo Morales en Bolivie suit ses traces), il démontrera peut-etre qu'à notre époque, on peut encore faire une révolution non armée vers des politiques de gauche, ce qui semblait impossible à l'époque où Che voyageait en Bolivie, au Guatemala ou lors de la révolution cubaine.
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Conclusion.
Morales et Ortega ont mon appui sur leurs politiques actuelles et c'est aussi le cas pour Chavez, donc (entre Hugo, faut bien se soutenir, hehehe). Son admiration et son respect pour Fidel est compréhensible - et ses liens avec Cuba étaient souhaitables. Une fois encore, sans l'appui de l'empire américain ,vous devez avoir d'autres appuis extérieurs.
Mais comme je le mentionnais ci-haut, Fidel a traversé le point où il perd mon appui en terme de démocratie.
Pour l'instant, Chavez ne semble pas se diriger vers ce point - malgré ce qu'en disent ses détracteurs, le référendum prochain qu'il projette en est une preuve supplémentaire - et je souhaite qu'il poursuive ses réformes bolivariennes tout en respectant la démocratie.


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I love Quito / Notas de viaje

Comme ce n'est pas mon premier séjour à Quito, je ne ferai pas le typique billet-photo "visite de la ville et de ses intérets touristiques". Et comme il s'agit de ma dernière semaine de voyage avant mon retour au pays, je me permettrai surtout, dans ce billet et les suivants, certaines notes éparses, des remarques et réflexions sur l'ensemble de mon périple de 4 mois sur le continent sud-américain. À moins, bien entendu, que quelque chose d'inhabituel ne se produise...
Voici donc quelques notes de voyage, en vrac, en cette fin de septembre 2007.
Les photos qui accompagnent ce billet ont toutes été prises à Quito, et sont là pour illustrer mon admiration pour cette ville que j'adore.
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Quito.
Quito, tiens, c'est la ville (à l'extérieur du Canada) dans le monde, où j'aurai passé le plus de temps ... Incidemment, Quito vient au 6e rang parmi toutes les villes du monde, concernant le temps où j'y ai été (Les 5 premières étant au Canada, bien entendu: Roberval, Montréal, St-Hyacinthe, Vancouver et Québec). La 7e de cette liste serait Paris, à moins que je ne fasse erreur.
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Suivi du séisme.
Il y a bien eu des dommages matériels suite au tremblement de terre de mardi dernier dans la province de Loja, mais aucune victime. Les dommages sont essentiellement des vitres fracassés, quelques habitations rustiques effondrées (ce qui est plus grave) et l'horloge et l'église San Jacinto de Alamor ont subi des dommages, aux vitraux, etc. En fait, il ne reste de l'horloge que le mécanisme et les aiguilles, tout le reste a été détruit. À part ça, les résidents près de l'épicentre ont été privés d'électricité pendant 8 heures.
Détail intéressant, ici, on ne peu pas qualifier le séisme de tremblement de terre (terremoto), on parle plutot de mouvement sismique/tellurique, puisque l'épicentre était à plus de 10 km de profondeur et que ce 10 km est un des facteurs qui permet de qualifier un séisme de tremblement de terre.
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Politique équatorienne.
Je reviens en Équateur au moment où il y a des élections majeures dans tout le pays. Pas des présidentielles, mais encore: Le 30 septembre prochain, les équatoriens iront aux urnes pour élire 130 membres de "L'Assemblée nationale". Ceci n'est pas un procesus habituel pour l'Équateur, c'est meme la toute première fois que le pays procède à cette élection. Lors des dernières présidentielles, la population a appuyé les réformes proposées par le président élu Rafael Correa (centre-gauche). Cette nouvelle Assemblée Nationale (inexistante auparavant) aura pour mandat premier d'écrire une nouvelle constitution pour l'Équateur, puis de devenir la branche législative du gouvernement. Actuellement, c'est le role du Congrès, mais le président Correa tiendra un référendum en avril prochain pour demander au peuple d'approuver la dissolution définitive du congrès, une institution dépasée et corrompue, selon plusieurs. Déjà, les candidats à l'Assemblée Nationale prennent position pour les réformes constitutionnelles, et on parle de changements majeurs, pas de simple patch à l'actuelle constitution. Il faut dire qu'avec huit présidents dans la dernière décennie (dont trois sont toujours en exil), le pays ne donne pas une image de grande stabilité. La campagne électorale a pris fin hier, et les gens ont donc trois jours de repos avant le vote du 30.
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Corruption en Équateur et au Canada.
Je viens d'apprendre que la publication de l'Indice de Transparence International 2007 a eu lieu hier. Cet indice permet de classifier les pays du monde selon un degré de corruption potentielle. On ne calcule pas ici la corruption réelle (comment pourrait-on?), mais l'indice est supposé etre calculé sur la base des infrasctructures existantes (dans chaque pays) qui permettent une bonne transparence politique et permettent le controle de la corruption. Il s'agit donc d'un indice de corruption potentielle.
Or selon la dernière publication de l'ITI, le Canada vient au premier rang dans les Amériques, avec 8,7 sur 10 (devant les É-U, avec 7,2 et le Chili à 7,0). L'Équateur se voit attribuer un épouvantable 2,1 (il ne devance que le Vénézuela qui obtient 2,0 et Haiti à 1,6).
Le résultat est étonnant (Mexico 3,5 v/s Argentine 2,9??), mais encore une fois, il s'agit de corruption potentielle, et non de corruption réelle.
La nouvelle m'a fait sourire ce matin. Malgré notre scandale des commandites, on reste le pays le moins corrompu de toutes les Amériques! :-)
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Oscar, El gato de la muerte.
necdote rapportée par un journal de Quito... Dans une pension pour personnes agées (Steer House), on a adopté un certain nombre d'animaux domestiques, pour accompagner les patients et les pensionnaires. Or un de ces animaux est un chat nommé Oscar. Et Oscar a démontré une incroyable habileté à accompagner les malades jusqu'à leur mort. Oscar file au troisième étage (patients en phase terminale), et s'installe avec un patient en particulier, et l'acompagne jusqu'à sa mort. Pendant ce temps, aucun autre patient ne décède. Par la suite, Oscar change de patient, et c'est celui-ci qui nous quitte peu après... Bref, Oscar semble sentir qui va etre le prochain patient à partir.
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Une question d'argent.
Une des choses que j'aime faire quand je voyage (et il s'agit de souvenirs relativement peu chers), c'est de conserver quelques exemplaires de la monnaie du pays visité avant de partir. Parfois, dépendant de la devise, je conserve meme qulques billets. Le présent voyage m'aura permis de ramasser quelques pièces et billets en plusieurs devises; Soles, Reales, Bolivianos, Pesos argentins, Pesos uruguayiens, Pesos chiliens... ainsi que deux billets particulièrement intéressants.
Le premier est un billet de 5 millions d'Intis, l'ancienne devise péruvienne (avant le Sol, qui a précédé le Nouveau Sol qui a présentement cours légal), alors que l'inflation était telle que la banque centrale devait émettre des billets de plus en plus importants.
L'autre billet est plus rare, il s'agit d'un billet de 20 Pesos cubains. Il ne serait pas si exceptionnel, s'il n'était pas daté de 1960, année pendant laquelle le président de la banque centrale de Cuba était Che Guevara. Le billet porte donc sa signature (Che).
L'Équateur est un pays décevant pour le collectioneur en moi, puisque la devise officielle est le dollar US (remarquez, j'y arrive avec un excellent timing, puisque mon dollar canadien vaut son pesant d'or ici). Par contre, j'ai trouvé quelques billets de milliers de Sucre, l'ancienne devise, d'avant la dolarisation. Aussi, l'Équateur utilise le dollar US, mais frappe sa propre monnaie (en pièces de 50, 25, 10, 5 et 1 cents) en plus d'utiliser les pièces de 1 $ que les américains détestent tant utiliser.
Une note sur les devises au Pérou. Inti signifie Soleil, en Quechua (la langue des Incas), et Sol signifie Soleil en espagnol. Après trois changements de devises, on utilise donc toujours le Soleil pour payer au Pérou.
Ils ont de l'imagination en Amérique du Sud, non? On paye avec du poids (peso), du soleil (Sol) ou du sucre (hehehe, pas pu m'en empecher).
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Content de revoir.
Alors que le retour à la maison se rapproche, je me rends compte qu'il n'y a que très peu de choses qui m'ont réellement manqué du pays, et pour la plupart d'entre elles, j'ai pu trouver un compromis, ou carrément la meme chose ici (sauf dans certains pays visités).
Ce qui m'aura le plus manqué, c'est évidemment le sushi! Me priver de mon repas préféré pendant quatre mois devrait en dire asez long sur mon désir d'explorer l'Amérique du Sud :-).
À part ça, mais dans une moindre mesure, je serai bien content de pouvoir me procurrer du bon café quand je veux, une fois à Montréal. Pour un amateur comme moi, ça a été la disette ici... À part l'Argentine, un pays d'amateurs de bon café - benis soient-ils - ce qu'on sert dans les Andes va de passable à totalement imbuvable. C'est pourquoi, meme si j'y ai eu accès à Santiago et Lima, symboliquement, Starbucks m'a manqué! :-)
Les vins et fromages. Difficile pour moi de me passer de ces délices combinés. Heureusement, une fois encore, l'Argentine est venu à mon secours, puisque dans plusieurs villes, on a pu trouver du camembert et du brie d'excellente qualité avec des vins locaux succulents. J'ai aussi miraculeusement trouvé un excellent camembert à Chiclayo! Disons qu'avec le retour à la maison, la variété et la qualité des fromages sera toujours disponible. Miam miam. Mais le vin sera cher, booouuu! :(
Sinon, la musique de chez nous fini toujours par me manquer un brin. J'ai eu accès à quelques pièces via le iPod de Suze pendant quelques semaines, mais je vais etre content de retrouver un accès total à ma musique une fois revenu chez nous. C'est fou ce que les chansons des Respectables, des Cowboys fringants ou de Pascale Picard, par exemple, peuvent provoquer des réactions émotives quand on est à l'étranger depuis/et pour longtemps.
Enfin, mentionnons une de mes passions, difficile à combler en voyage (toute destination confondue): Le cinéma! Il est disponible dans la plupart des grandes villes visitées, mais parfois dans les banlieues, parfois les horaires ne sont pas pratiques (différences culturelles), il y a le budget, la fatigue après certaines longues journées, l'impossibilité de louer ce qu'on a raté, etc. Bref, je n'ai pas vu assez de films!!! Le meilleur vu pendant mon voyage? Ratatouille. Le pire? The Quest (scénarisé par, et avec, Jean-Claude VanDamme, ça peut vous donner une idée!!!)
(Notez que j'ai quand meme vu les très bons Harry Potter and the Order of the Phoenix et The Bourne Ultimatum, j'ai pas tout raté, quand meme...).
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À suivre...