jeudi 22 juillet 2010

Osuna, "naturellement historique"

La petite ville d'Osuna s'affiche comme "Naturellement historique".
C'est qu'on raconte que la ville aurait été fondée par Jules César.
La dernière bataille remportée par Jules César, en personne, a été la bataille de Munda. Malheureusement, personne ne sait où Munda était précisément. Certains ont avancé qu'il s'agissait de la Ronda d'aujourd'hui, mais des fouilles archéologiques laissent croire que Munda était située entre Ecija et Osuna.
J'ai donc eu l'idée d'aller jeter un oeil à Osuna, puisque certains guides régionaux parlent de ruines ibères et romaines.
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Pour se rendre à Osuna, de Séville ou Malaga, le plus simple et confortable moyen demeure le train.


En cours de route (de rail?), on passe différentes petites agglomérations, généralement autour d'une église située sur une colline au milieu de la plaine. Ici, on peut voir l'église de Marchena, captée par la fenêtre du train.


À l'arrivée, le visiteur débarque dans une toute petite gare, qui n'est pas sans rappeler les pueblos croisés lors de mon passage au Portugal (j'avais parlé de Vilar Formosa, sur ce blogue d'ailleurs).


Les rues qui mènent de la station vers le centre-ville offrent une vue assez étrange, composée de grandes sections résidentielles uniformes. Je déambule dans les rues en direction du centre-ville sans rencontrer âme qui vive. Dix minutes plus tard, à la plaza de Salitre, j'allais voir mes premiers habitants d'Osuna.


Je n'avais pas de carte, et ne voulant pas transporter toute la journée un lourd guide pour quelques paragraphes sur Osuna, j'avais plus ou moins mémorisé le chemin dont on parlait entre la gare et le kiosque touristique où je trouverais une carte de la ville. Évidemment, une fois sur place, j'avais oublié les noms de rues, mais il me semblait me souvenir que je devais prendre à gauche puis à droite, ou vice-versa, rendu à une petite plaza. Finalement, je me suis repéré sans problèmes, reconnaissant les noms de rues en les voyant à mesure. Comme les rues de Ronda, celles d'Osuna sont assez étroites, et dans le cas du croisement Carmen et Sevilla, on a même installé un miroir pour voir venir la circulation.


Osuna tire son nom des ours qui auraient peuplés la région du temps de sa fondation par Jules César (Ursos, en latin, d'après le dépliant de la ville, Osos en espagnol). Les armoiries de la ville comportent donc un ours de chaque côté d'une tour.


Le climat est très sec, aride, et permet donc l'émergence d'une végétation conséquente. Aloes et cactus divers pullulent tout autour de la ville. Ici, j'emprunte un segment de route qui m'amène vers l'extérieur de la ville moderne, où se trouvent - selon la carte ramassée au bureau du tourisme local - les ruines romaines et ibères.


Plus loin sur cette route, je découvre un peu par hasard un vieux panneau municipal délavé et à demi effacé où on identifie ce secteur comme étant la nécropole romaine. Environ 1km derrière moi, on parle des ruines ibères. De loin, je vois un morceau de muraille isolée au milieu d'un champs, ainsi que quelques fondations à mi-chemin.


La nécropole en question est un déception pour le visiteur. Laissée totalement à l'abandon, le site est glauque et plein de déchets divers, laissés là par quelque squatter ou sans abri. L'endroit dégage une odeur de dépotoir, et les ruines sont dans un état lamentable, sinon recouvertes d'abris de fortune en tôle ou en toile défraîchie. Comme je ne porte que des espadrilles à semelle mince, je dois faire attention où je mets les pieds en faisant rapidement le tour de l'endroit.
Un signe pratiquement illisible et effacé par une longue exposition au soleil indique que quelques km plus avant, il y a les restes du théâtre romain. Considérant l'état des lieux, le soleil qui plombe sur la route désertique, je marche pendant quelques minutes, puis décide plutôt de revenir visiter la petite ville, puisque le théâtre en question ne semble pas valoir l'énergie nécessaire pour m'y rendre.


Les sites "historiques" d'Osuna sont donc décevants. L'idée d'avoir carrément abandonné des ruines romaines et les laisser se détériorer me semble une insulte. Je reviens donc en ville, où je découvre plusieurs édifices charmants, ainsi que ce que je crois reconnaître comme étant une forme d'ours, à gauche, sur un pilier de la Iglesia colegial.
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