Nous partons ce matin pour explorer pendant quelques jours la region du delta du Mekong. Je n'ai aucune idee des disponibilites internet en dehors des grandes villes, mais je devrais pouvoir vous tenir informer de temps en temps... (Demain soir, je devrais me trouver a Can Tho ou il y a un cafe internet, alors...)
Sinon, retour sur le journal des mon retour en zone internet.
Je me rends compte qu'avec le decalage horaire, quelqu'un pourrait theoriquement lire ceci le soir du 30 novembre au Canada... alors qu'ici, nous sommes le matin du 1 decembre... Il faudra que j'apprenne a eviter des mots comme ce soir ou demain matin! :-)
Mon transport arrive, alors je vous recontacte le long du Mekong!
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dimanche 30 novembre 2008
Les guerres du Vietnam
Libellés :
Vietnam,
Voyage-2008-Ase
Les guerres, oui, et non la guerre...
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Dans nos cours d'histoire de nord-americains, on apprend surtout l'existence de "La guerre du Vietnam", ou les americains se sont enlises avant d'abandonner avec de lourdes pertes et apres avoir cause de lourds degats.
Ici, cette guerre s'appelle "La guerre americaine". Et comme elle a pris place a peine quelques annees apres "La guerre d'Indochine", et que celle-ci faisait suite a l'occupation japonnaise pendant la seconde guerre mondiale, on se rend compte que ce petit pays n'a pas eu beaucoup de temps de paix depuis le debut du 20e siecle.
Un guide (entre Ho Chi Minh et Cu-Chi ce matin), mentionnait que le Vietnam etait en paix depuis quelques decennies et que les vietnamiens se consideraient chanceux de ne pas avoir a se battre pour defendre leur mode de vie et leur liberte.
Les guerres du Vietnam sont donc des histoires du passe, mais le peuple vietnamien n'oublie pas ce passe pour autant.
A Ho Chi Minh, on peut visiter le tres interessant musee de la guerre, vaste, diversifie et bien organise. Une exposition de photos de guerre, toutes prises par des correspondants etrangers morts lors de combats qu'ils documentaient, est particulierement touchante. On y retrouve aussi beaucoup d'informations sur les faits concernant la guerre americaine, notamment au niveau des attrocites infligees au civils par les troupes americaines, informations qui sont rarement exposees de la sorte dans les livres d'histoires nord-americains (surtout ce qui concerne l'utilisation d'armes chimiques comme le tristement celebre agent orange). On reussit toutefois a eviter la propagande et les details sont mis en perspective; on y propose aussi une exposition sur les nombreuses manifestations qui avaient lieu en support au Vietnam contre l'invasion americaine, dans de nombreux pays du monde (y compris aux Etats-Unis).
Toujours a Ho Chi Minh, on peut aussi parcourir les pieces et jardins du Palais de la reunification, qui etait le palais presidentiel sud-vietnamien a l'epoque de la division du pays. L'edifice est essentiellement dans l'etat ou il etait au milieu des annes 70 apres la guerre americaine et la reunification du pays.
On y voit les pieces officielles comme les salles d'audience et de reception, mais ce qui retient surtout l'interet, ce sont les pieces du sous-sol, l'etage consacre a la gestion de la guerre. Salle de controle, radio, transmission hautes frequences, chambre presidentielle, salle de cartes, etc. L'ensemble est tellement sobre et strictement utilitaire, sans aucun decor ni confort, qu'il rappelle inevitablement les decors que l'on associe au communisme beaucoup plus que ceux associes au capitalisme que defendait pourtant ce gouvernement sud-vietamien allie des Etats-Unis.
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Pour avoir une meilleure idee sur le terrain, une visite dans le secteur de Cu-Chi s'impose. Le secteur au nord-ouest de Saigon etait le chateau-fort de la resistance Viet Cong, ces sud-vietnamiens qui supportaient le Nord-Vietnam contre l'invasion americaine et s'etaient forges une armee revolutionnaire qui a fini par causer assez de problemes aux troupes americaines pour assurer la victoire des troupes vietnamiennes. Ils avaient concu, dans le coin de Cu-Chi, tout un reseau souterrain, long de 200 km au total, et bati sur trois niveaux, ingenieux dans la conception des entrees, de la ventilation et du systeme d'evacuation, le tout pour eviter d'etre repere.
Aujourd'hui, le secteur de Cu-Chi accueille les visiteurs dans une sorte de parc historique et thematique en pleine nature, 30 ans apres que les troupes americaines aient tente sans succes d'eradiquer les viet congs en utilisant des armes chimiques qui avaient pourtant laisse la region sans aucune forme de vie au sol.
La visite propose entre autre une courte traversee (30 m) de tunnel, et c'est assez etroit comme endroit!
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On ne peut donc pas ignoere les resultats des guerres sur le Vietnam en visitant Ho Chi Minh et les environs. Un helicoptere se trouve toujours sur le toit du palais, des tanks americains occupent la cour du musee de la guerre, un avion de chasse se retrouve au milieu des jardins de la reunification et des restes de bombes et crateres sont toujours visibles a Cu-Chi.
Et les vietnamiens parlent de la paix.
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Pour ceux qui l'ignorent, Ho Chi Minh est le nom d'un heros du Vietnam; il etait premier secretaire Vietnam lors de la guerre d'Indochine, a fait la declaration d'independance et a mene le Nord-Vietnam dans la guerre americaine. On a rebaptise Saigon en son honneur... Paradoxal qu'une ville ou prospere autant le libre commerce porte le nom d'un heros communiste...
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Dans nos cours d'histoire de nord-americains, on apprend surtout l'existence de "La guerre du Vietnam", ou les americains se sont enlises avant d'abandonner avec de lourdes pertes et apres avoir cause de lourds degats.
Ici, cette guerre s'appelle "La guerre americaine". Et comme elle a pris place a peine quelques annees apres "La guerre d'Indochine", et que celle-ci faisait suite a l'occupation japonnaise pendant la seconde guerre mondiale, on se rend compte que ce petit pays n'a pas eu beaucoup de temps de paix depuis le debut du 20e siecle.
Un guide (entre Ho Chi Minh et Cu-Chi ce matin), mentionnait que le Vietnam etait en paix depuis quelques decennies et que les vietnamiens se consideraient chanceux de ne pas avoir a se battre pour defendre leur mode de vie et leur liberte.
Les guerres du Vietnam sont donc des histoires du passe, mais le peuple vietnamien n'oublie pas ce passe pour autant.
A Ho Chi Minh, on peut visiter le tres interessant musee de la guerre, vaste, diversifie et bien organise. Une exposition de photos de guerre, toutes prises par des correspondants etrangers morts lors de combats qu'ils documentaient, est particulierement touchante. On y retrouve aussi beaucoup d'informations sur les faits concernant la guerre americaine, notamment au niveau des attrocites infligees au civils par les troupes americaines, informations qui sont rarement exposees de la sorte dans les livres d'histoires nord-americains (surtout ce qui concerne l'utilisation d'armes chimiques comme le tristement celebre agent orange). On reussit toutefois a eviter la propagande et les details sont mis en perspective; on y propose aussi une exposition sur les nombreuses manifestations qui avaient lieu en support au Vietnam contre l'invasion americaine, dans de nombreux pays du monde (y compris aux Etats-Unis).
Toujours a Ho Chi Minh, on peut aussi parcourir les pieces et jardins du Palais de la reunification, qui etait le palais presidentiel sud-vietnamien a l'epoque de la division du pays. L'edifice est essentiellement dans l'etat ou il etait au milieu des annes 70 apres la guerre americaine et la reunification du pays.
On y voit les pieces officielles comme les salles d'audience et de reception, mais ce qui retient surtout l'interet, ce sont les pieces du sous-sol, l'etage consacre a la gestion de la guerre. Salle de controle, radio, transmission hautes frequences, chambre presidentielle, salle de cartes, etc. L'ensemble est tellement sobre et strictement utilitaire, sans aucun decor ni confort, qu'il rappelle inevitablement les decors que l'on associe au communisme beaucoup plus que ceux associes au capitalisme que defendait pourtant ce gouvernement sud-vietamien allie des Etats-Unis.
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Pour avoir une meilleure idee sur le terrain, une visite dans le secteur de Cu-Chi s'impose. Le secteur au nord-ouest de Saigon etait le chateau-fort de la resistance Viet Cong, ces sud-vietnamiens qui supportaient le Nord-Vietnam contre l'invasion americaine et s'etaient forges une armee revolutionnaire qui a fini par causer assez de problemes aux troupes americaines pour assurer la victoire des troupes vietnamiennes. Ils avaient concu, dans le coin de Cu-Chi, tout un reseau souterrain, long de 200 km au total, et bati sur trois niveaux, ingenieux dans la conception des entrees, de la ventilation et du systeme d'evacuation, le tout pour eviter d'etre repere.
Aujourd'hui, le secteur de Cu-Chi accueille les visiteurs dans une sorte de parc historique et thematique en pleine nature, 30 ans apres que les troupes americaines aient tente sans succes d'eradiquer les viet congs en utilisant des armes chimiques qui avaient pourtant laisse la region sans aucune forme de vie au sol.
La visite propose entre autre une courte traversee (30 m) de tunnel, et c'est assez etroit comme endroit!
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On ne peut donc pas ignoere les resultats des guerres sur le Vietnam en visitant Ho Chi Minh et les environs. Un helicoptere se trouve toujours sur le toit du palais, des tanks americains occupent la cour du musee de la guerre, un avion de chasse se retrouve au milieu des jardins de la reunification et des restes de bombes et crateres sont toujours visibles a Cu-Chi.
Et les vietnamiens parlent de la paix.
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Pour ceux qui l'ignorent, Ho Chi Minh est le nom d'un heros du Vietnam; il etait premier secretaire Vietnam lors de la guerre d'Indochine, a fait la declaration d'independance et a mene le Nord-Vietnam dans la guerre americaine. On a rebaptise Saigon en son honneur... Paradoxal qu'une ville ou prospere autant le libre commerce porte le nom d'un heros communiste...
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Thành phố Hồ Chí Minh (Saigon)
Libellés :
La ville,
Vietnam,
Voyage-2008-Ase
Saigon, ou intensite a la vietnamienne.
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Il ne reste plus grand chose de la capitale de l'Indochine francaise a Saigon.
Le centre-ville du district 1 qui porte encore le nom de Saigon, quelques edifices de l'epoque coloniale francaise - dont le tres beau theatre neoclassique, un bonjour et merci beaucoup occasionnel et quelques aines qui parlent encore un francais au fort accent asiatique.
Ho Chi Minh est aujourd'hui une ville intense, etendue et bruyante.
Si je voulais comparer avec d'autres villes que j'ai visitees dans le monde, les noms de San Salvador et Guatemala Ciudad viennent en tete. Par contre, contrairement aux grandes villes latino americaines, deux choses distinguent Ho Chi Minh; de larges avenues fonctionnelles qui font partie d'une planification urbaine qui remonte a la colonisation francaise, et une culture du bruit plus polie que celle des latinos.
Car si Ho Chi Minh est intense cote bruit, c'est essentiellement du a son trafic hallucinant. Quelques voitures, des taxis et des camions se disputent litteralement l'espace routier avec les quelques 3,5 millions de motocyclettes et scooters qui sillonnent la ville, jour et nuit.
On y conduit au klaxon, en ne respectant qu'un minimum de regles de conduite, ce qui cree un trafic chaotique et dense, au bruit incessant et qui couvre toute la ville d'un smog persistant ou la fumee a le dessus sur le brouillard.
Une tres forte presence de commerce informel, qui domine trottoirs et allees et meme certaines rues, rappelle egalement la culture latino du chaos. Mais la personnalite des vietnamiens semble faire toute la difference, puisque sans le trafic, Ho Chi Minh serait probablement une ville assez calme. Les vendeurs ne crient pas pour attirer notre attention (on prefere la gestuelle), il n'y a pas de musique a tue-tete dans les rues et les gens sont d'une grande politesse.
Le resultat est donc un melange assez nouveau (pour moi) pour etre interessant et assez connu (par similitude) pour ne pas etre totalement depaysant.
Ne pas pouvoir lire l'affichage, ne rien comprendre des conversations environnantes et ne pas connaitre les codes de conduite ni les aliments proposes sur la rue fait le travail pour que je me sente rellement loin de l'Amerique.
Toutefois, on retrouve des reperes connus partout dans le monde, ce qui permet de s'y retrouver relativement facilement. J'ai aussi appris assez vite a me reperer en ville; malgre un dedale de rues rarement en grillage, Ho Chi Minh n'est pas si difficile a apprivoiser, en tout cas pour sa partie la plus centrale. L'heritage francais a laisse des habitudes, comme celui d'avoir bien identifie les rues et de les avoir pave relativement proprement.
Comme c'est une metropole de plus de 6 milliosn d'habitants, on trouve facilement les produits de consommation courants et meme si le Red Bull est vendu ici en petite cannettes trapues de 250 ml est n'est pas petillant, sa seule presence en dit plus long que celle de l'omnipresent Coca Cola, disponible sur tous les continents ou j'ai mis les pieds. Remarquez, a 8000 dongs la cannette, le Red Bull d'Ho Chi Minh est le plus abordable que j'ai achete dans le monde!
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L'activite la plus amusante a laquelle tous les visiteurs s'adonnent ici, c'est... la traversee de la rue!
Pour comprendre le contexte, il faut d'abord savoir deux choses. La premiere, c'est qu'il n'y a pas de pietons a Ho Chi Minh, ce qui deroute un peu le voyageur en moi qui n'a jamais vu une ville sans pietons avant. Il y a 20 ans, tout le monde se deplacait ici a velo. Avec le developpement economique du pays, on s'y deplace maintenant a moto et scooter, mais on n'y pietonne pas. On a conserve la culture du velo, mais motorise. On se rend donc partout en moto, meme pour de tres courtes distances.
Quelques rares touristes sont donc les seuls pietons de Ho Chi MInh, et ils se font solliciter constamment par les mototaxis et les voitures taxis ou meme les velotaxis, car personne ne semble comprendre pourquoi on veut se rendre de A a B a pied! Evidemment, en marchant, on a l'air de se chercher un transport, puisqu'ici, personne ne marche pour se rendre dans un endroit situe a plus de 500 m. Encore moins le font pour le plaisir de la marche, et aucun pour decouvrir la ville, ses quartiers ou son architecture...
La seconde chose a savoir, c'est qu'en l'absence de pietons, les deux elements de la cohabitation naturelle trafic-pietons ont evolues en defaveur des pietons... Les trottoirs servent donc plus au stationnement des motos, au bricolage, au commerce informel ou a quelque infrastructure etrangement situe qu'a pietonner. Resultat: marcher devient une randonnee en soi, le parcours une veritable aventure remplie d'obstacles divers, dont certains fils electriques qui pendent au hasard! Aussi, la mentalite des conducteur de vehicule n'integre pas rellement l'idee et le concept du pieton, donc la notion de pietons qui traverse la rue est assez etrange. Bien sur, il y a des habitants qui traversent les rues a l'occasion (la moto est stationnee en face, probablement, ou pour de courtes courses), mais ils ont developpe une technique unique au monde qui permet aux vehicules de ne jamais s'arreter pour un pieton.
Le sport touristique local est donc la traversee de la rue, parfois tres large (une dizaine de voies de moto en parallele n'est pas rare). Et pour pratiquer ce sport, il n'y a qu'une technique; marcher droit, en maintenant un rythme lent mais constant. En evitant les mouvements brusques, vous permettez aux conducteurs de vous eviter sans problemes.
Avec la pratique - c'est fou ce que 3 km de marche en ville vous fait traverser comme rues! - on developpe des trucs, comme de toujours laisser passer devant soi les voitures et ne jamais s'arreter ou faire mine de reculer. De toutes manieres, la culture quebecoise m'avait bien mieux prepare a Ho Chi Minh que celle de la cote ouest canadienne, par exemple, puisque mes amis canadiens anglais seraient horrifies a l'idee de faire du jaywalking ici!
On retrouve une forme de communication similaire a celle de chez moi, le pieton et le conducteur se regardant et comprenant d'instinct lequel passera ou et comment effectuer le bon mouvement.
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Sinon, Ho Chi Minh offre quelques attraits interessants a visiter, tels le musee de la guerre (concentre principalement sur la guerre d'Indochine et la guerre americaine), le palais de la reunification et plusieurs temples boudistes. Le quartier Cho-Lon, ou la population chinoise de la ville a installe son Chinatown est aussi amusant, et il n'est pas si different du reste de la ville aux yeux d'un nord-americain a sa premiere visite en Asie.
Enfin, la presence francaise a aussi laissee quelques traces religieuses, en 2 eglises et une cathedrale catholiques, tranquilles, mais toujours frequentees de nos jours.
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(Photos a venir eventuellement, quand j'aurai acces a un ordi qui a une connexion USB)
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Il ne reste plus grand chose de la capitale de l'Indochine francaise a Saigon.
Le centre-ville du district 1 qui porte encore le nom de Saigon, quelques edifices de l'epoque coloniale francaise - dont le tres beau theatre neoclassique, un bonjour et merci beaucoup occasionnel et quelques aines qui parlent encore un francais au fort accent asiatique.
Ho Chi Minh est aujourd'hui une ville intense, etendue et bruyante.
Si je voulais comparer avec d'autres villes que j'ai visitees dans le monde, les noms de San Salvador et Guatemala Ciudad viennent en tete. Par contre, contrairement aux grandes villes latino americaines, deux choses distinguent Ho Chi Minh; de larges avenues fonctionnelles qui font partie d'une planification urbaine qui remonte a la colonisation francaise, et une culture du bruit plus polie que celle des latinos.
Car si Ho Chi Minh est intense cote bruit, c'est essentiellement du a son trafic hallucinant. Quelques voitures, des taxis et des camions se disputent litteralement l'espace routier avec les quelques 3,5 millions de motocyclettes et scooters qui sillonnent la ville, jour et nuit.
On y conduit au klaxon, en ne respectant qu'un minimum de regles de conduite, ce qui cree un trafic chaotique et dense, au bruit incessant et qui couvre toute la ville d'un smog persistant ou la fumee a le dessus sur le brouillard.
Une tres forte presence de commerce informel, qui domine trottoirs et allees et meme certaines rues, rappelle egalement la culture latino du chaos. Mais la personnalite des vietnamiens semble faire toute la difference, puisque sans le trafic, Ho Chi Minh serait probablement une ville assez calme. Les vendeurs ne crient pas pour attirer notre attention (on prefere la gestuelle), il n'y a pas de musique a tue-tete dans les rues et les gens sont d'une grande politesse.
Le resultat est donc un melange assez nouveau (pour moi) pour etre interessant et assez connu (par similitude) pour ne pas etre totalement depaysant.
Ne pas pouvoir lire l'affichage, ne rien comprendre des conversations environnantes et ne pas connaitre les codes de conduite ni les aliments proposes sur la rue fait le travail pour que je me sente rellement loin de l'Amerique.
Toutefois, on retrouve des reperes connus partout dans le monde, ce qui permet de s'y retrouver relativement facilement. J'ai aussi appris assez vite a me reperer en ville; malgre un dedale de rues rarement en grillage, Ho Chi Minh n'est pas si difficile a apprivoiser, en tout cas pour sa partie la plus centrale. L'heritage francais a laisse des habitudes, comme celui d'avoir bien identifie les rues et de les avoir pave relativement proprement.
Comme c'est une metropole de plus de 6 milliosn d'habitants, on trouve facilement les produits de consommation courants et meme si le Red Bull est vendu ici en petite cannettes trapues de 250 ml est n'est pas petillant, sa seule presence en dit plus long que celle de l'omnipresent Coca Cola, disponible sur tous les continents ou j'ai mis les pieds. Remarquez, a 8000 dongs la cannette, le Red Bull d'Ho Chi Minh est le plus abordable que j'ai achete dans le monde!
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L'activite la plus amusante a laquelle tous les visiteurs s'adonnent ici, c'est... la traversee de la rue!
Pour comprendre le contexte, il faut d'abord savoir deux choses. La premiere, c'est qu'il n'y a pas de pietons a Ho Chi Minh, ce qui deroute un peu le voyageur en moi qui n'a jamais vu une ville sans pietons avant. Il y a 20 ans, tout le monde se deplacait ici a velo. Avec le developpement economique du pays, on s'y deplace maintenant a moto et scooter, mais on n'y pietonne pas. On a conserve la culture du velo, mais motorise. On se rend donc partout en moto, meme pour de tres courtes distances.
Quelques rares touristes sont donc les seuls pietons de Ho Chi MInh, et ils se font solliciter constamment par les mototaxis et les voitures taxis ou meme les velotaxis, car personne ne semble comprendre pourquoi on veut se rendre de A a B a pied! Evidemment, en marchant, on a l'air de se chercher un transport, puisqu'ici, personne ne marche pour se rendre dans un endroit situe a plus de 500 m. Encore moins le font pour le plaisir de la marche, et aucun pour decouvrir la ville, ses quartiers ou son architecture...
La seconde chose a savoir, c'est qu'en l'absence de pietons, les deux elements de la cohabitation naturelle trafic-pietons ont evolues en defaveur des pietons... Les trottoirs servent donc plus au stationnement des motos, au bricolage, au commerce informel ou a quelque infrastructure etrangement situe qu'a pietonner. Resultat: marcher devient une randonnee en soi, le parcours une veritable aventure remplie d'obstacles divers, dont certains fils electriques qui pendent au hasard! Aussi, la mentalite des conducteur de vehicule n'integre pas rellement l'idee et le concept du pieton, donc la notion de pietons qui traverse la rue est assez etrange. Bien sur, il y a des habitants qui traversent les rues a l'occasion (la moto est stationnee en face, probablement, ou pour de courtes courses), mais ils ont developpe une technique unique au monde qui permet aux vehicules de ne jamais s'arreter pour un pieton.
Le sport touristique local est donc la traversee de la rue, parfois tres large (une dizaine de voies de moto en parallele n'est pas rare). Et pour pratiquer ce sport, il n'y a qu'une technique; marcher droit, en maintenant un rythme lent mais constant. En evitant les mouvements brusques, vous permettez aux conducteurs de vous eviter sans problemes.
Avec la pratique - c'est fou ce que 3 km de marche en ville vous fait traverser comme rues! - on developpe des trucs, comme de toujours laisser passer devant soi les voitures et ne jamais s'arreter ou faire mine de reculer. De toutes manieres, la culture quebecoise m'avait bien mieux prepare a Ho Chi Minh que celle de la cote ouest canadienne, par exemple, puisque mes amis canadiens anglais seraient horrifies a l'idee de faire du jaywalking ici!
On retrouve une forme de communication similaire a celle de chez moi, le pieton et le conducteur se regardant et comprenant d'instinct lequel passera ou et comment effectuer le bon mouvement.
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Sinon, Ho Chi Minh offre quelques attraits interessants a visiter, tels le musee de la guerre (concentre principalement sur la guerre d'Indochine et la guerre americaine), le palais de la reunification et plusieurs temples boudistes. Le quartier Cho-Lon, ou la population chinoise de la ville a installe son Chinatown est aussi amusant, et il n'est pas si different du reste de la ville aux yeux d'un nord-americain a sa premiere visite en Asie.
Enfin, la presence francaise a aussi laissee quelques traces religieuses, en 2 eglises et une cathedrale catholiques, tranquilles, mais toujours frequentees de nos jours.
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(Photos a venir eventuellement, quand j'aurai acces a un ordi qui a une connexion USB)
samedi 29 novembre 2008
Un demi-tour du monde en 27h 27m 27s.
Libellés :
Le voyage (et réflexions sur),
Ma vie,
Vietnam,
Voyage-2008-Ase
Hello... du Vietnam!
Bon, premier billet, consacre a un resume de mon vol Montreal-Vancouver-Tokyo-Ho Chi Minh... soit un demi-tour de la planete en un peu plus de 27 heures...et la disparition temporaire des accents dans mes textes, le temps de m'y retrouver sur ces claviers locaux.
--
Apres quelques heures de vol, visionnement d'un House, d'un film (Henry Poole is here), nous avons survole nos montagnes rocheuses, superbe paysage par un temps tres clair.
Puis, Cruising bar 2 a suivi, avant notre arrivee a Vancouver.
L'aeroport de Vancouver est tres zen, avec ses fontaines, ses pontons en bois, ses decorations d'inspiration amerindienne et son immense aquarium qui domine la zone internationale.
Nous y avons achete des scones a la citrouille, du genre unique que l'on ne trouve qu'en BC, puis avons mange des excellents sushis pour diner.
Le temps a passe tres vite a Vancouver et avant d'avoir eu le temps de dire bye bye, nous etions embarque pour notre vol vers Tokyo.
J'ai donc traverse, pour la premiere fois de ma vie, l'Ocean Pacifique. Comme le trajet se faisait en courbe vers le nord, nous avons meme survole une partie de l'Alaska, et pu voir une chaine de montagne glacee assez impressionnante.
Nous avons quitte Vancouver avec 30 minutes de retard et pris un peu plus de retard en vol, donc sommes arrives a Tokyo un peu plus serre dans le temps que prevu.
Heureusement, pour faciliter notre transfert, une agente de la compagnie Japan Airlines nous attendait (avec notre nom sur une affichette!) et nous a mene du terminal 1 au terminal 2 par une suite de couloirs et un trajet de bus-navette, pour que nous puissions proceder au check in apres avoir repasse une securite de plus.
J'ai profite d'un achat de bouteille d'eau a 150 yens pour changer un dollar en yens pour ma collection de monnaie.
Avant l'embarquement pour Ho Chi Minh, nous avons vu sur CNN que Mumbai avait ete la cible d'attaques, les premieres informations arrivaient au compte gouttes... je n'en sais guere plus depuis.
J'ai a peine eu le temps de remarquer qu'heureusement que le destin m'avait fait pencher pour le sud-est asiatique plutot que pour l'Inde, avec un timing pareil... et nous avons embarque pour notre vol suivant.
Le nombre d'heures et le temps est difficile a suivre dans un periple du genre, puisque nous avons traverse, a un moment donne, le fuseau horaire qui marque le changement de jour et nous etions donc le 27 novembre, soudainement...
Un peu plus de 5 films plus tard (dont Hancock, Wanted et Traitor) et un episode de CSI:NY et un de Two and a Half men, nous sommes arrives a Ho Chi Minh-ville.
Check in au Duc Vuong hotel dans le district 1 de Saigon, ancienne capitale de l'Indochine francaise et point de depart de cette aventure.
Il est alors quelques minutes passe minuit, donc en fait, nous sommes deja le 28 novembre... pourtant, le matin meme, a Montreal, nous etions le 26... et nous avons fait ce demi-tour du monde en 27h 27m... le 27s m'apparait donc un chiffre plausible et zen, non?
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Bon, premier billet, consacre a un resume de mon vol Montreal-Vancouver-Tokyo-Ho Chi Minh... soit un demi-tour de la planete en un peu plus de 27 heures...et la disparition temporaire des accents dans mes textes, le temps de m'y retrouver sur ces claviers locaux.
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Apres quelques heures de vol, visionnement d'un House, d'un film (Henry Poole is here), nous avons survole nos montagnes rocheuses, superbe paysage par un temps tres clair.
Puis, Cruising bar 2 a suivi, avant notre arrivee a Vancouver.
L'aeroport de Vancouver est tres zen, avec ses fontaines, ses pontons en bois, ses decorations d'inspiration amerindienne et son immense aquarium qui domine la zone internationale.
Nous y avons achete des scones a la citrouille, du genre unique que l'on ne trouve qu'en BC, puis avons mange des excellents sushis pour diner.
Le temps a passe tres vite a Vancouver et avant d'avoir eu le temps de dire bye bye, nous etions embarque pour notre vol vers Tokyo.
J'ai donc traverse, pour la premiere fois de ma vie, l'Ocean Pacifique. Comme le trajet se faisait en courbe vers le nord, nous avons meme survole une partie de l'Alaska, et pu voir une chaine de montagne glacee assez impressionnante.
Nous avons quitte Vancouver avec 30 minutes de retard et pris un peu plus de retard en vol, donc sommes arrives a Tokyo un peu plus serre dans le temps que prevu.
Heureusement, pour faciliter notre transfert, une agente de la compagnie Japan Airlines nous attendait (avec notre nom sur une affichette!) et nous a mene du terminal 1 au terminal 2 par une suite de couloirs et un trajet de bus-navette, pour que nous puissions proceder au check in apres avoir repasse une securite de plus.
J'ai profite d'un achat de bouteille d'eau a 150 yens pour changer un dollar en yens pour ma collection de monnaie.
Avant l'embarquement pour Ho Chi Minh, nous avons vu sur CNN que Mumbai avait ete la cible d'attaques, les premieres informations arrivaient au compte gouttes... je n'en sais guere plus depuis.
J'ai a peine eu le temps de remarquer qu'heureusement que le destin m'avait fait pencher pour le sud-est asiatique plutot que pour l'Inde, avec un timing pareil... et nous avons embarque pour notre vol suivant.
Le nombre d'heures et le temps est difficile a suivre dans un periple du genre, puisque nous avons traverse, a un moment donne, le fuseau horaire qui marque le changement de jour et nous etions donc le 27 novembre, soudainement...
Un peu plus de 5 films plus tard (dont Hancock, Wanted et Traitor) et un episode de CSI:NY et un de Two and a Half men, nous sommes arrives a Ho Chi Minh-ville.
Check in au Duc Vuong hotel dans le district 1 de Saigon, ancienne capitale de l'Indochine francaise et point de depart de cette aventure.
Il est alors quelques minutes passe minuit, donc en fait, nous sommes deja le 28 novembre... pourtant, le matin meme, a Montreal, nous etions le 26... et nous avons fait ce demi-tour du monde en 27h 27m... le 27s m'apparait donc un chiffre plausible et zen, non?
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mardi 25 novembre 2008
Indochine: 10 heures avant le départ.
Libellés :
Ma vie,
Voyage-2008-Ase
Bon, le moment est arrivé de publier mon dernier billet en provenance de l'Amérique... puisque je dois quitter Montréal demain matin à 7h50 vers Vancouver. Plus tard en journée, je prendrai un vol de Vancouver vers Tokyo, puis un troisième vol de Tokyo vers Ho Chi Minh-Ville.
Il y aura donc un silence radio sur ce journal pendant quelques jours. D'abord, je dois effectuer ces 26h de vol, puis absorber 12h de décalage horaire. Résultat, je pars le 26 tôt le matin mais j'arriverai à Ho Chi Minh à 22h30 le 27 novembre. Le lendemain, j'imagine que je me retrouverai devant l'inconnu et un petit choc culturel devrait certainement s'installer... Bref, compte tenu du temps de m'acclimater un brin à mon nouvel environnement et du temps de dénicher un café internet, je ne promets pas de billet rapidement cette fois-ci.
Je tenterai toutefois de vous donner un premier aperçu de cette première étape vietnamienne de mon voyage le plus tôt possible, et j'espère bien pouvoir garder un rythme soutenu de publication en cours de route, comme ça a été mon habitude par le passé.
D'ailleurs, le silence relatif sur ce blog dans les derniers jours était aussi relié à mon voyage, avec les derniers préparatifs (j'ai eu ma dernière shot d'Hep B hier en après-midi!).
J'avais bien quelques billets planifiés (salon du livre, critique des deux derniers livres lus, commentaires sur quelques films récents, etc), mais voilà, ces billets ont peut-être vu le jour dans un univers différent. Dans celui-ci, à moins d'un imprévu, je quitte l'Amérique demain pour plusieurs semaines. Ah, sur un point de vue plus personnel, je laisse derrière moi un petit cadeau pour ma future filleule... en espérant qu'elle ne s'impatiente pas trop et attende bien mon retour au pays pour se pointer le nez dans cet univers.
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Prochain billet prévu: de l'Asie.
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L'Esprit Vagabond. 25 novembre 2008. 21h45.
Jour -1 du projet Indochine 2008-2009.
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Il y aura donc un silence radio sur ce journal pendant quelques jours. D'abord, je dois effectuer ces 26h de vol, puis absorber 12h de décalage horaire. Résultat, je pars le 26 tôt le matin mais j'arriverai à Ho Chi Minh à 22h30 le 27 novembre. Le lendemain, j'imagine que je me retrouverai devant l'inconnu et un petit choc culturel devrait certainement s'installer... Bref, compte tenu du temps de m'acclimater un brin à mon nouvel environnement et du temps de dénicher un café internet, je ne promets pas de billet rapidement cette fois-ci.
Je tenterai toutefois de vous donner un premier aperçu de cette première étape vietnamienne de mon voyage le plus tôt possible, et j'espère bien pouvoir garder un rythme soutenu de publication en cours de route, comme ça a été mon habitude par le passé.
D'ailleurs, le silence relatif sur ce blog dans les derniers jours était aussi relié à mon voyage, avec les derniers préparatifs (j'ai eu ma dernière shot d'Hep B hier en après-midi!).
J'avais bien quelques billets planifiés (salon du livre, critique des deux derniers livres lus, commentaires sur quelques films récents, etc), mais voilà, ces billets ont peut-être vu le jour dans un univers différent. Dans celui-ci, à moins d'un imprévu, je quitte l'Amérique demain pour plusieurs semaines. Ah, sur un point de vue plus personnel, je laisse derrière moi un petit cadeau pour ma future filleule... en espérant qu'elle ne s'impatiente pas trop et attende bien mon retour au pays pour se pointer le nez dans cet univers.
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Prochain billet prévu: de l'Asie.
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L'Esprit Vagabond. 25 novembre 2008. 21h45.
Jour -1 du projet Indochine 2008-2009.
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Cuvée du Vagabond: Filtrage et embouteillage.
Libellés :
Divertissement,
Ma vie
Suite et fin de mon compte-rendu d'expérience de vinification artisanale.
Pour l'introduction et l'étape 1. Vendanges.
Pour l'étape 2. Égrappage.
Pour l'étape 3. Foulage et Cuvaison.
Pour La Fermentation.
Pour l'étape 4. Décuvaison.
Pour l'étape 5. Premier soutirage.
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Voici en quelques mots comment se termine mon aventure de vinificateur amateur débutée en septembre dernier.
Mon vin a reposé un bon moment pour que se dépose au fond du moût les impuretés. Malheureusement, dû à des vendanges effectuée tôt en saison, je ne disposais pas des conditions optimales de température pour conserver ce moût.
Ce soir, nous avons donc procédé au filtrage final, à une première dégustation et à l'embouteillage du produit (photo en haut à gauche).
Nous avons d'abord fait un filtrage qui ressemble beaucoup à l'opération de soutirage effectuée précédemment, puisque l'idée était la même; retirer le plus d'impureté possible du vin.
Une fois cette filtration (artisanale) effectuée, nous avons goûté à notre vin pour la première fois.
La dégustation s'est avérée intéressante. Le produit est loin d'un bon vin, on se comprend, et je ne m'attendais pas nécessairement à obtenir un produit délicieux de manière artisanale sans avoir disposé de conditions idéales. Toutefois, je craignais obtenir un produit infect et finalement, ce n'est pas du tout le cas du vin obtenu.
Dans l'état actuel des choses, il est doux et léger, mais a un arrière goût vinaigré qui nuit évidemment à l'expérience qu'il offre.
J'ai tout de même embouteillé deux bouteilles du vin obtenu, question de mener l'expérience jusqu'au bout, et je leur donne 6 mois pour s'améliorer de manière notable.
Sinon, ma foi, j'ai abordé ce projet par curiosité et j'avoue que toute l'affaire a été intéressante et amusante à suivre.
Enfin, j'avoue être plutôt content d'avoir été capable de piloter l'expérience du début à la fin avec un résultat intéressant.
Je quitte donc Montréal en y laissant ces deux bouteilles de la Cuvée du Vagabond 2008 (photo en haut à gauche).
À l'an prochain?
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Pour l'introduction et l'étape 1. Vendanges.
Pour l'étape 2. Égrappage.
Pour l'étape 3. Foulage et Cuvaison.
Pour La Fermentation.
Pour l'étape 4. Décuvaison.
Pour l'étape 5. Premier soutirage.
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Voici en quelques mots comment se termine mon aventure de vinificateur amateur débutée en septembre dernier.
Mon vin a reposé un bon moment pour que se dépose au fond du moût les impuretés. Malheureusement, dû à des vendanges effectuée tôt en saison, je ne disposais pas des conditions optimales de température pour conserver ce moût.
Ce soir, nous avons donc procédé au filtrage final, à une première dégustation et à l'embouteillage du produit (photo en haut à gauche).
Nous avons d'abord fait un filtrage qui ressemble beaucoup à l'opération de soutirage effectuée précédemment, puisque l'idée était la même; retirer le plus d'impureté possible du vin.
Une fois cette filtration (artisanale) effectuée, nous avons goûté à notre vin pour la première fois.
La dégustation s'est avérée intéressante. Le produit est loin d'un bon vin, on se comprend, et je ne m'attendais pas nécessairement à obtenir un produit délicieux de manière artisanale sans avoir disposé de conditions idéales. Toutefois, je craignais obtenir un produit infect et finalement, ce n'est pas du tout le cas du vin obtenu.
Dans l'état actuel des choses, il est doux et léger, mais a un arrière goût vinaigré qui nuit évidemment à l'expérience qu'il offre.
J'ai tout de même embouteillé deux bouteilles du vin obtenu, question de mener l'expérience jusqu'au bout, et je leur donne 6 mois pour s'améliorer de manière notable.
Sinon, ma foi, j'ai abordé ce projet par curiosité et j'avoue que toute l'affaire a été intéressante et amusante à suivre.
Enfin, j'avoue être plutôt content d'avoir été capable de piloter l'expérience du début à la fin avec un résultat intéressant.
Je quitte donc Montréal en y laissant ces deux bouteilles de la Cuvée du Vagabond 2008 (photo en haut à gauche).
À l'an prochain?
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lundi 17 novembre 2008
Passerez-vous au salon?
Libellés :
Livre / Lecture,
Ma vie,
Mes écrits
J'attire votre attention sur l'édition d'hier (dimanche) de La Presse, qui propose un intéressant article-entretien avec Daniel Sernine, que j'avais interviewé pour ce blogue il y a quelques semaines lors de la sortie de son nouveau roman.
Je profite de l'occasion pour souligner que Daniel sera présent au Salon du livre de Montréal, qui débute ce mercredi.
Daniel ne sera pas le seul de mes copains écrivains présents, évidemment, et le salon sera aussi l'hôte des auteurs Éric Gauthier, Claude Bolduc, Yves Meynard, Jean-Louis Trudel, Natasha Beaulieu, Julie Martel et Patrick Senécal, entre autres. Un événement sera aussi tenu samedi entre 16 et 20h par deux revues à laquelle je participe se temps à autres, comme auteur ou chroniqueur, Alibis et Solaris. À moins d'un changement dans mes plans, je devrais être présent lors de cet événement (au kiosque 603). Je vous invite donc à venir nous y rencontrer.
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Je profite de l'occasion pour souligner que Daniel sera présent au Salon du livre de Montréal, qui débute ce mercredi.
Daniel ne sera pas le seul de mes copains écrivains présents, évidemment, et le salon sera aussi l'hôte des auteurs Éric Gauthier, Claude Bolduc, Yves Meynard, Jean-Louis Trudel, Natasha Beaulieu, Julie Martel et Patrick Senécal, entre autres. Un événement sera aussi tenu samedi entre 16 et 20h par deux revues à laquelle je participe se temps à autres, comme auteur ou chroniqueur, Alibis et Solaris. À moins d'un changement dans mes plans, je devrais être présent lors de cet événement (au kiosque 603). Je vous invite donc à venir nous y rencontrer.
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jeudi 13 novembre 2008
Indochine et Élections: Privé de mon droit de vote (encore!)
Alors que tous les Québécois portent une attention pleine et entière à la campagne électorale provinciale en cours (hahaha... oui, oui, nous sommes en campagne électorale), l'Esprit Vagabond, lui, se résigne à se voir privé de son droit de vote, une fois de plus.
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Décidément, si j'avais besoin d'une preuve que ma vie n'est pas traditionnelle, je n'aurais qu'à comparer avec un citoyen-lambda le nombre de fois où j'ai pu voter aux diverses élections au pays et dans ma province au cours des huit dernières années...
Pou mémoire, en 2003, lors des élections provinciales, j'étais en Europe (on me dira qu'en fait, comme j'étais résident de la Colombie Britannique, techniquement, je n'ai pas été privé de mon droit de vote, puisque je n'avais pas droit de vote au Québec, mais comme je revenais au Québec après mon retour d'Europe, c'était tout comme, na!).
Par contre, lors des élections fédérales de 2004, j'avais tenté (mollement, on s'entend) de voter malgré que je me trouvais alors en Équateur.
Cette fois-ci, je serai parti pour l'Asie au moment des élections.
Vote par anticipation, quelqu'un? Eh bien selon le site du Directeur général des élections du Québec, on peut le faire les 30 novembre et 1ier décembre... Or je serai déjà au Vietnam à ce moment-là. Les journaux ont parlé d'extension du vote anticipé... du 28 novembre au 4 décembre... Comme je prends l'avion le 26 novembre... pfft, adieu mon vote.
En fait, tous les québécois qui partent pour plus d'une semaine de vacances (même dans un tout inclus, dans le sud, au soleil - quelque chose de très très rare en décembre!!) se privent de leur droit de vote, point.
Étrangement (ou pas?), j'ai toujours naïvement cru que chaque citoyen étant au pays au moment du déclenchement des élections sachant qu'il serait absent au scrutin pouvait voter par anticipation. J'avais tort de croire la chose aussi simple.
Remarquez, je ne me plains pas trop de cet état de chose; les élections sont un processus complexe à organiser, on ne peut pas plaire à tous et accommoder tous les hurluberlus dans mon genre qui ne vivent pas une vie normale.
Par contre, décider de ne pas voter, pour s'exprimer silencieusement sur une situation proposée, c'est une chose. Se voir privé de ce droit en est une autre.
M'enfin...
Tout ça m'évitera d'avoir à m'intéresser à la campagne actuelle - qui pour le moment est d'une platitude éprouvante de toute manière (la caricature de Chapleau appuie ce point de vue) - et cette absence de droit de vote me soulage aussi d'avoir à décider pour qui voter!
Avouez que les enjeux de la campagne sont assez minces et les trois chefs on ne peut moins inspirants. La priorité de Jean Charest est d'obtenir un gouvernement majoritaire, celle de Pauline Marois de ne pas se faire saboter sa campagne par les membres de son propre parti (un problème récurrent au PQ) et celle de Mario Dumont de tenter de convaincre qu'il est le chef d'un vrai parti politique. C'est dire que chacun a tout un défi à relever! En fait, ils font une campagne personnelle chacun de son côté, suivant un modèle classique et sans inspiration, sans trop s'adresser réellement à nous (je m'inclus malgré tout dans le «nous» ici, hehe). On dirait qu'aucun ne réalise qu'il s'adresse à des électeurs, des concitoyens... Chacun a l'air dans sa bulle et l'ensemble est d'un ennui sidérant pour le moment.
Tiens, juste à évoquer la chose, je baille déjà. Je m'arrête donc avant de vous faire bailler aussi.
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Décidément, si j'avais besoin d'une preuve que ma vie n'est pas traditionnelle, je n'aurais qu'à comparer avec un citoyen-lambda le nombre de fois où j'ai pu voter aux diverses élections au pays et dans ma province au cours des huit dernières années...
Pou mémoire, en 2003, lors des élections provinciales, j'étais en Europe (on me dira qu'en fait, comme j'étais résident de la Colombie Britannique, techniquement, je n'ai pas été privé de mon droit de vote, puisque je n'avais pas droit de vote au Québec, mais comme je revenais au Québec après mon retour d'Europe, c'était tout comme, na!).
Par contre, lors des élections fédérales de 2004, j'avais tenté (mollement, on s'entend) de voter malgré que je me trouvais alors en Équateur.
Cette fois-ci, je serai parti pour l'Asie au moment des élections.
Vote par anticipation, quelqu'un? Eh bien selon le site du Directeur général des élections du Québec, on peut le faire les 30 novembre et 1ier décembre... Or je serai déjà au Vietnam à ce moment-là. Les journaux ont parlé d'extension du vote anticipé... du 28 novembre au 4 décembre... Comme je prends l'avion le 26 novembre... pfft, adieu mon vote.
En fait, tous les québécois qui partent pour plus d'une semaine de vacances (même dans un tout inclus, dans le sud, au soleil - quelque chose de très très rare en décembre!!) se privent de leur droit de vote, point.
Étrangement (ou pas?), j'ai toujours naïvement cru que chaque citoyen étant au pays au moment du déclenchement des élections sachant qu'il serait absent au scrutin pouvait voter par anticipation. J'avais tort de croire la chose aussi simple.
Remarquez, je ne me plains pas trop de cet état de chose; les élections sont un processus complexe à organiser, on ne peut pas plaire à tous et accommoder tous les hurluberlus dans mon genre qui ne vivent pas une vie normale.
Par contre, décider de ne pas voter, pour s'exprimer silencieusement sur une situation proposée, c'est une chose. Se voir privé de ce droit en est une autre.
M'enfin...
Tout ça m'évitera d'avoir à m'intéresser à la campagne actuelle - qui pour le moment est d'une platitude éprouvante de toute manière (la caricature de Chapleau appuie ce point de vue) - et cette absence de droit de vote me soulage aussi d'avoir à décider pour qui voter!
Avouez que les enjeux de la campagne sont assez minces et les trois chefs on ne peut moins inspirants. La priorité de Jean Charest est d'obtenir un gouvernement majoritaire, celle de Pauline Marois de ne pas se faire saboter sa campagne par les membres de son propre parti (un problème récurrent au PQ) et celle de Mario Dumont de tenter de convaincre qu'il est le chef d'un vrai parti politique. C'est dire que chacun a tout un défi à relever! En fait, ils font une campagne personnelle chacun de son côté, suivant un modèle classique et sans inspiration, sans trop s'adresser réellement à nous (je m'inclus malgré tout dans le «nous» ici, hehe). On dirait qu'aucun ne réalise qu'il s'adresse à des électeurs, des concitoyens... Chacun a l'air dans sa bulle et l'ensemble est d'un ennui sidérant pour le moment.
Tiens, juste à évoquer la chose, je baille déjà. Je m'arrête donc avant de vous faire bailler aussi.
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mercredi 12 novembre 2008
Na na na, na, hey hey, goodbye.
Libellés :
Divertissement
Eh oui, vous l'aurez deviné au titre de ce billet; j'ai passé la soirée d'hier au Centre Bell, pour y assister au match de hockey opposant les Canadiens de Montréal aux Sénateurs d'Ottawa.
En ce qui me concerne, malgré les nombreuses soirées que j'ai passées dans cet amphithéâtre, c'était la première fois que j'assistais à une partie de hockey en ses murs. Je suis donc maintenant un Québécois normal et comblé :-)
Comme on peut le voir sur cette photo, nous étions en toute intimité, moi et les 21 272 autres fans de hockey présents.
Il faut dire que ces fans, ils savent créer de l'ambiance; on ne s'ennuie pas une minute pendant un match au Centre Bell. Applaudissements, exclamations, protestations, huées envers l'arbitre, encouragements, incantations d'initiés, proclamations des noms de leurs héros, les fans ne sont jamais à cours de voix et autant d'entrain force une certaine admiration.
(Cette admiration se transforme toutefois en consternation lorsque cette foule s'amuse encore plus lors de la seule bataille du match que lors des bons jeux des joueurs).
Le capitaine de l'équipe, Saku Koivu, lors d'une mise au jeu. Remarquez la proximité du jeu; j'avais d'excellent billets (merci Paul!) et cette proximité est pour beaucoup dans mon appréciation de la soirée puisque je ne suis pas un très grand fan de sport à la télé. Avec de telles places, j'étais vraiment dans l'action et n'avais pas du tout l'impression de regarder une partie à la télé!
Côté ambiance, une partie de hockey en 2008 n'a que bien peu de choses à voir avec des parties d'antan. Écran ultra-moderne au centre, multiples écrans en bannière ceinturant l'amphithéâtre, et système de son de pointe - qui remplace le traditionnel (et un peu ennuyant) orgue. Au lieu des trois ou quatre thèmes éculés associés au hockey sur glace, on a droit à des variations sonores et musicales assez amusantes.
En début de match, l'équipe fait d'ailleurs son entrée sous les applaudissement d'une foule déjà stimulée avec un jeu d'éclairs zébrant les écrans latéraux, un immense logo lumineux parcourant la glace, un décompte des minutes/secondes avant le début de la partie et la musique de Coldplay à plein volume dans le Centre Bell!
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait pendant les pauses publicitaires, à la télé? Eh bien des préposés viennent retirer de la neige formée par les coups de patins près des filets à chaque extrémités de la patinoire! Cette scène se répète trois ou quatre fois par période. Assister à un match sur place offre à l'observateur intéressé plusieurs petites anecdotes du genre...
Le héros de ce match a été Christopher Higgins, que l'on voit ici lors d'une mise au jeu. Le joueur du Canadien a réalisé un tour du chapeau (3 buts dans un même match, pour les ignares), menant son équipe à une victoire de 4-0. Chacun de ses buts a provoqué un véritable délire dans la foule. Le premier a été marqué en désavantage numérique et le troisième lors d'une échappée, alors l'ensemble était également spectaculaire.
Même s'il n'a pas été terriblement menacé pendant ce match (essentiellement contrôlé par les Canadiens, au grand plaisir de la foule présente), le gardien de but Carey Price a tout de même offert une bonne performance, avec quelques arrêts spectaculaires faisant lever de leur siège la plupart des fans, notamment lors d'une échappée de Dany Heatley.
Les trois prochaines photos montrent des scènes d'action captées chacune pendant une période différente. Lisez les trois commentaires et regardez les trois photos après coup... Ici, pour la première période, on peut voir le travail de Price et l'attaque des Sénateurs...
Outre le changement de côté de patinoire pour la deuxième période, qui nous fait apprécier le travail du gardien adverse et l'attaque des Canadiens, notez les publicités sur la bande de la patinoire...
Troisième période, retour de Price de ce côté-ci de la glace... et une fois de plus, on note que les bandes n'affiches plus les mêmes publicités! Impossible de vous faire croire que cette scène de jeu prend place en première période, par exemple, puisque les pubs trahissent le moment de la photo!
En effet, entre les périodes, on change les bannières publicitaires sur les côtés de patinoire! Je n'avais jamais remarqué que les commanditaires pouvaient acheter une seule période de hockey plutôt que tout le match!
--
Voilà! C'était le sommaire du match selon l'Esprit Vagabond.
Un plus grand connaisseur vous aurait probablement raconté que le Canadien avait très bien travaillé dans les coins, que Price avait fait les arrêts-clés, que les défenseurs avaient faits de solides mises en échec, que Carbo avait bien parlé à ses joueurs, qu'ils ont donné leur 110% et que la coupe Stanley à Montréal cette année, c'est certain!
:-)
...
Sérieusement, pour un simple amateur tel que moi, en tant que compétition sportive, la partie de ce mardi était en fait un très beau match de hockey, je dois avouer.
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En ce qui me concerne, malgré les nombreuses soirées que j'ai passées dans cet amphithéâtre, c'était la première fois que j'assistais à une partie de hockey en ses murs. Je suis donc maintenant un Québécois normal et comblé :-)
Comme on peut le voir sur cette photo, nous étions en toute intimité, moi et les 21 272 autres fans de hockey présents.
Il faut dire que ces fans, ils savent créer de l'ambiance; on ne s'ennuie pas une minute pendant un match au Centre Bell. Applaudissements, exclamations, protestations, huées envers l'arbitre, encouragements, incantations d'initiés, proclamations des noms de leurs héros, les fans ne sont jamais à cours de voix et autant d'entrain force une certaine admiration.
(Cette admiration se transforme toutefois en consternation lorsque cette foule s'amuse encore plus lors de la seule bataille du match que lors des bons jeux des joueurs).
Le capitaine de l'équipe, Saku Koivu, lors d'une mise au jeu. Remarquez la proximité du jeu; j'avais d'excellent billets (merci Paul!) et cette proximité est pour beaucoup dans mon appréciation de la soirée puisque je ne suis pas un très grand fan de sport à la télé. Avec de telles places, j'étais vraiment dans l'action et n'avais pas du tout l'impression de regarder une partie à la télé!
Côté ambiance, une partie de hockey en 2008 n'a que bien peu de choses à voir avec des parties d'antan. Écran ultra-moderne au centre, multiples écrans en bannière ceinturant l'amphithéâtre, et système de son de pointe - qui remplace le traditionnel (et un peu ennuyant) orgue. Au lieu des trois ou quatre thèmes éculés associés au hockey sur glace, on a droit à des variations sonores et musicales assez amusantes.
En début de match, l'équipe fait d'ailleurs son entrée sous les applaudissement d'une foule déjà stimulée avec un jeu d'éclairs zébrant les écrans latéraux, un immense logo lumineux parcourant la glace, un décompte des minutes/secondes avant le début de la partie et la musique de Coldplay à plein volume dans le Centre Bell!
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait pendant les pauses publicitaires, à la télé? Eh bien des préposés viennent retirer de la neige formée par les coups de patins près des filets à chaque extrémités de la patinoire! Cette scène se répète trois ou quatre fois par période. Assister à un match sur place offre à l'observateur intéressé plusieurs petites anecdotes du genre...
Le héros de ce match a été Christopher Higgins, que l'on voit ici lors d'une mise au jeu. Le joueur du Canadien a réalisé un tour du chapeau (3 buts dans un même match, pour les ignares), menant son équipe à une victoire de 4-0. Chacun de ses buts a provoqué un véritable délire dans la foule. Le premier a été marqué en désavantage numérique et le troisième lors d'une échappée, alors l'ensemble était également spectaculaire.
Même s'il n'a pas été terriblement menacé pendant ce match (essentiellement contrôlé par les Canadiens, au grand plaisir de la foule présente), le gardien de but Carey Price a tout de même offert une bonne performance, avec quelques arrêts spectaculaires faisant lever de leur siège la plupart des fans, notamment lors d'une échappée de Dany Heatley.
Les trois prochaines photos montrent des scènes d'action captées chacune pendant une période différente. Lisez les trois commentaires et regardez les trois photos après coup... Ici, pour la première période, on peut voir le travail de Price et l'attaque des Sénateurs...
Outre le changement de côté de patinoire pour la deuxième période, qui nous fait apprécier le travail du gardien adverse et l'attaque des Canadiens, notez les publicités sur la bande de la patinoire...
Troisième période, retour de Price de ce côté-ci de la glace... et une fois de plus, on note que les bandes n'affiches plus les mêmes publicités! Impossible de vous faire croire que cette scène de jeu prend place en première période, par exemple, puisque les pubs trahissent le moment de la photo!
En effet, entre les périodes, on change les bannières publicitaires sur les côtés de patinoire! Je n'avais jamais remarqué que les commanditaires pouvaient acheter une seule période de hockey plutôt que tout le match!
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Voilà! C'était le sommaire du match selon l'Esprit Vagabond.
Un plus grand connaisseur vous aurait probablement raconté que le Canadien avait très bien travaillé dans les coins, que Price avait fait les arrêts-clés, que les défenseurs avaient faits de solides mises en échec, que Carbo avait bien parlé à ses joueurs, qu'ils ont donné leur 110% et que la coupe Stanley à Montréal cette année, c'est certain!
:-)
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Sérieusement, pour un simple amateur tel que moi, en tant que compétition sportive, la partie de ce mardi était en fait un très beau match de hockey, je dois avouer.
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dimanche 9 novembre 2008
Course Destination Indochine: ou «Quelle genre de globetrotter êtes-vous?»
Libellés :
Le voyage (et réflexions sur),
Ma vie
Les préparatifs de mon prochain périple s'achèvent et de récentes discussions avec mon ami Mathieu Trépanier sur les voyages indépendants m'ont portées à me demander quel genre de globetrotter je suis.
Après tout, le voyage est comme toute autre activité; après l'avoir pratiqué en novice, j'ai pris de l'expérience et je suis maintenant à une étape où je me retrouve à réfléchir sur mon activité de prédilection.
Certains d'entre vous s'étonneront de savoir qu'il y a plusieurs sortes de voyageurs indépendants, mais effectivement, même si on voyage avec un budget relativement restreint, sans agence et sans formule réservée d'avance, aucun voyageur indépendant ne parcoure la planète exactement de la même manière ni pour les mêmes raisons.
le sujet est vaste, mais pour les fins de ce billet, je me concentrerai sur deux types plutôt opposés. Lors de notre discussion sur la question, Mathieu me parlait de deux grands modèles: Le type «Course Destination Monde» et le type «The Amazing Race».
Deux émissions de voyage.
Vous vous souvenez peut-être de l'émission La Course Destination Monde, présentée par Radio-Canada dans les années 90. Huit concurrents, voyageurs indépendants, devant produire un petit film à chaque semaine. Le sujet était laissé à leur convenance. Chaque concurrent avait une approche différente, un trajet différent, l'improvisation du voyage était de mise, et souvent, l'immersion dans la culture locale était un atout majeur pour présenter leurs expériences. Un système de pointage des films produits permettait de démarquer les concurrents de la Course et de déterminer un gagnant à la fin de l'aventure.
The Amazing Race est une émission présenté à CBS depuis 2001. Elle oppose une douzaine d'équipes (deux participants par équipe) qui doivent affronter divers obstacles et parvenir à la fin d'une série de parcours pré-établis,et ce, avant les autres équipes. À chaque parcours (ou presque, je simplifie), l'équipe arrivée dernière est éliminée. La saison se termine quand il ne reste plus que l'équipe gagnante.
Les deux émissions ont plusieurs éléments en commun; le voyage, l'aventure à l'étanger, les obstacles dus au dépaysement, l'aspect concurrentiel et la présence de caméra. Pourtant, en même temps, on ne peut pas imaginer deux émissions aussi différentes à regarder... ou deux expériences de voyages aussi opposés que celles que font les participants à ces émissions.
Les participants de la Course Destination Monde étaient seuls avec leur caméra et micro alors que ceux d'Amazing Race compétionnent par deux et sont toujours accompagnés d'une équipe professionnelle de télé.
Les globetrotters de la Course choisissaient leurs sujets et se démarquaient par leur talent de reporter et leur imagination alors que ceux d'Amazing Race doivent suivre un parcours pré-établi et faire face principalement à des défis physiques.
La Course était un voyage d'endurance, avec un petit film à produire par semaine, Amazing Race est un sprint, une affaire de rapidité à tout prix.
Dans la Course, les reporters décidaient de leur itinéraire et de leur rythme, dans Amazing Race, le parcours est imposé et le rythme distingue les survivants de ceux qui sont éliminés. Chaque concurrent à la Course devait accomplir l'ensemble de la Course, ceux d'Amazing Race sont éliminés en cours de route.
Toutes ces différences font que les participants de la Course Destination Monde effectuaient des voyages totalement différents de ceux qui participent à Amazing Race. D'ailleurs, fait révélateur: chaque épisode d'Amazing Race pourrait pratiquement se dérouler n'importe où alors qu'on n'imagine pas pouvoir interchanger les reportages des participants à la Course.
Quand on voyage en indépendant, on se situe généralement quelque part entre ces deux modèles.
Deux styles de voyageur indépendant.
Par association d'idées, le voyageur de type Amazing Race parcourera de grandes distances en peu de temps, aura planifié son itinéraire d'avance et y collera au jour près, visitera plusieurs sites importants par semaines (voire par jour) et limitera les pertes de temps entre les visites. Il accumulera les sites célèbres, n'aura guère de temps pour les contacts avec les locaux, bref, voyagera sur des chapeaux de roues. Ce genre de globetrotter aura accumulé en deux semaines ce que certains autres mettent des mois ou des années à accumuler comme trophées de voyage. C'est le type de voyageur à traverser 8 pays en deux semaines, puis 7 autres dans les deux semaines suivantes.
Le voyageur de type Course Destination Monde aura plus tendance à s'installer plus longuement à certains endroits, n'aura pas d'itinéraire fixe et improvisera tout au long du voyage. Il goûtera la cuisine locale, établira des contacts et même des amitiés en cours de route et prendra le temps d'apprendre à communiquer (un minimum) dans la langue locale. Il variera les visites de sites d'intérêts, tentera de relier ces visites à la culture et l'histoire qu'il aura observées et n'aura pas peur de perdre plusieurs jours au hasard de son humeur ou de ses rencontres. C'est le type de voyageur à passer plus d'un mois à explorer le même pays avant de passer au suivant.
L'Esprit Vagabond.
Vous aurez compris que je me classe plus du côté du type Course Destination Monde, puisqu'en plus d'avoir adopté un modèle d'aventure assez similaire aux participants de la Course (et assez éloigné de ceux d'Amazing Race), je m'amuse aussi à en faire la relation sur ce blogue, qui devient donc mon équivalent personnel des petits films des participants à la Course.
Ceux qui suivront mon prochain séjour dans le Sud-Est de l'Asie savent donc à quoi s'attendre de ma part en terme de style, de contenu et de sensations.
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P.S. Débats personnels et héritage.
Certains voyageurs partageant mon style de voyage pensent que les voyageurs de type Amazing Race ne voyagent pas réellement, qu'ils ne font que visiter des sites.
Personnellement, ma philosophie est que chacun peut bien voyager comme il l'entend. Après tout, chacun ne cherche pas nécessairement le même type d'expérience en voyage.
Je sais que pour ma part, je ne cherche pas simplement à accumuler une pile de pays et de sites touristiques ou d'exploits physiques sans signification. J'ai besoin de l'histoire, de la culture, du contact, des saveurs, des bruits et de la langue d'un lieu pour en avoir un souvenir impérissable, pour avoir l'impression de l'avoir visité, de le connaître un peu.
Et pour conclure sur les émissions mettant en scène des globetrotters, il suffit de regarder l'héritage que nous a laissé la Course au fil des ans (Ricardo Trogi, Denis Villeneuve, François Parenteau, Robin Aubert, Patrick Masbourian, Hugo Latulippe, Philippe Falardeau, entre autres) et de le comparer avec l'absence d'héritage laissé par Amazing Race, pour comprendre où mes préférences se situent, côté voyage.
Et vous?
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Après tout, le voyage est comme toute autre activité; après l'avoir pratiqué en novice, j'ai pris de l'expérience et je suis maintenant à une étape où je me retrouve à réfléchir sur mon activité de prédilection.
Certains d'entre vous s'étonneront de savoir qu'il y a plusieurs sortes de voyageurs indépendants, mais effectivement, même si on voyage avec un budget relativement restreint, sans agence et sans formule réservée d'avance, aucun voyageur indépendant ne parcoure la planète exactement de la même manière ni pour les mêmes raisons.
le sujet est vaste, mais pour les fins de ce billet, je me concentrerai sur deux types plutôt opposés. Lors de notre discussion sur la question, Mathieu me parlait de deux grands modèles: Le type «Course Destination Monde» et le type «The Amazing Race».
Deux émissions de voyage.
Vous vous souvenez peut-être de l'émission La Course Destination Monde, présentée par Radio-Canada dans les années 90. Huit concurrents, voyageurs indépendants, devant produire un petit film à chaque semaine. Le sujet était laissé à leur convenance. Chaque concurrent avait une approche différente, un trajet différent, l'improvisation du voyage était de mise, et souvent, l'immersion dans la culture locale était un atout majeur pour présenter leurs expériences. Un système de pointage des films produits permettait de démarquer les concurrents de la Course et de déterminer un gagnant à la fin de l'aventure.
The Amazing Race est une émission présenté à CBS depuis 2001. Elle oppose une douzaine d'équipes (deux participants par équipe) qui doivent affronter divers obstacles et parvenir à la fin d'une série de parcours pré-établis,et ce, avant les autres équipes. À chaque parcours (ou presque, je simplifie), l'équipe arrivée dernière est éliminée. La saison se termine quand il ne reste plus que l'équipe gagnante.
Les deux émissions ont plusieurs éléments en commun; le voyage, l'aventure à l'étanger, les obstacles dus au dépaysement, l'aspect concurrentiel et la présence de caméra. Pourtant, en même temps, on ne peut pas imaginer deux émissions aussi différentes à regarder... ou deux expériences de voyages aussi opposés que celles que font les participants à ces émissions.
Les participants de la Course Destination Monde étaient seuls avec leur caméra et micro alors que ceux d'Amazing Race compétionnent par deux et sont toujours accompagnés d'une équipe professionnelle de télé.
Les globetrotters de la Course choisissaient leurs sujets et se démarquaient par leur talent de reporter et leur imagination alors que ceux d'Amazing Race doivent suivre un parcours pré-établi et faire face principalement à des défis physiques.
La Course était un voyage d'endurance, avec un petit film à produire par semaine, Amazing Race est un sprint, une affaire de rapidité à tout prix.
Dans la Course, les reporters décidaient de leur itinéraire et de leur rythme, dans Amazing Race, le parcours est imposé et le rythme distingue les survivants de ceux qui sont éliminés. Chaque concurrent à la Course devait accomplir l'ensemble de la Course, ceux d'Amazing Race sont éliminés en cours de route.
Toutes ces différences font que les participants de la Course Destination Monde effectuaient des voyages totalement différents de ceux qui participent à Amazing Race. D'ailleurs, fait révélateur: chaque épisode d'Amazing Race pourrait pratiquement se dérouler n'importe où alors qu'on n'imagine pas pouvoir interchanger les reportages des participants à la Course.
Quand on voyage en indépendant, on se situe généralement quelque part entre ces deux modèles.
Deux styles de voyageur indépendant.
Par association d'idées, le voyageur de type Amazing Race parcourera de grandes distances en peu de temps, aura planifié son itinéraire d'avance et y collera au jour près, visitera plusieurs sites importants par semaines (voire par jour) et limitera les pertes de temps entre les visites. Il accumulera les sites célèbres, n'aura guère de temps pour les contacts avec les locaux, bref, voyagera sur des chapeaux de roues. Ce genre de globetrotter aura accumulé en deux semaines ce que certains autres mettent des mois ou des années à accumuler comme trophées de voyage. C'est le type de voyageur à traverser 8 pays en deux semaines, puis 7 autres dans les deux semaines suivantes.
Le voyageur de type Course Destination Monde aura plus tendance à s'installer plus longuement à certains endroits, n'aura pas d'itinéraire fixe et improvisera tout au long du voyage. Il goûtera la cuisine locale, établira des contacts et même des amitiés en cours de route et prendra le temps d'apprendre à communiquer (un minimum) dans la langue locale. Il variera les visites de sites d'intérêts, tentera de relier ces visites à la culture et l'histoire qu'il aura observées et n'aura pas peur de perdre plusieurs jours au hasard de son humeur ou de ses rencontres. C'est le type de voyageur à passer plus d'un mois à explorer le même pays avant de passer au suivant.
L'Esprit Vagabond.
Vous aurez compris que je me classe plus du côté du type Course Destination Monde, puisqu'en plus d'avoir adopté un modèle d'aventure assez similaire aux participants de la Course (et assez éloigné de ceux d'Amazing Race), je m'amuse aussi à en faire la relation sur ce blogue, qui devient donc mon équivalent personnel des petits films des participants à la Course.
Ceux qui suivront mon prochain séjour dans le Sud-Est de l'Asie savent donc à quoi s'attendre de ma part en terme de style, de contenu et de sensations.
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P.S. Débats personnels et héritage.
Certains voyageurs partageant mon style de voyage pensent que les voyageurs de type Amazing Race ne voyagent pas réellement, qu'ils ne font que visiter des sites.
Personnellement, ma philosophie est que chacun peut bien voyager comme il l'entend. Après tout, chacun ne cherche pas nécessairement le même type d'expérience en voyage.
Je sais que pour ma part, je ne cherche pas simplement à accumuler une pile de pays et de sites touristiques ou d'exploits physiques sans signification. J'ai besoin de l'histoire, de la culture, du contact, des saveurs, des bruits et de la langue d'un lieu pour en avoir un souvenir impérissable, pour avoir l'impression de l'avoir visité, de le connaître un peu.
Et pour conclure sur les émissions mettant en scène des globetrotters, il suffit de regarder l'héritage que nous a laissé la Course au fil des ans (Ricardo Trogi, Denis Villeneuve, François Parenteau, Robin Aubert, Patrick Masbourian, Hugo Latulippe, Philippe Falardeau, entre autres) et de le comparer avec l'absence d'héritage laissé par Amazing Race, pour comprendre où mes préférences se situent, côté voyage.
Et vous?
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samedi 8 novembre 2008
Réflexions sur le dépaysement
Libellés :
Le voyage (et réflexions sur),
Mes écrits
Présentation des réflexions.
Je réfléchis sur les divers aspects du dépaysement depuis que j'ai quitté le Québec pour la Colombie Britannique pour la première fois. Ma réflexion s'est approfondie au fil des ans et des expériences de voyage et de séjour à l'étranger. Elles ont pris la forme d'un texte lors de mon premier séjour en Équateur, en 2004. C'est ce texte - dans une version révisée - que je vous présente ici.
Mon prochain départ pour l'Asie n'est pas étranger à mon retour sur ces réflexions. Après plusieurs séjours prolongés en Amérique latine, le sentiment de dépaysement n'est plus le même. Je m'attends donc à un plus grand choc culturel et à plus de dépaysement à mon arrivée au Vietnam qu'à mon arrivée au Pérou en 2007.
Et du coup, je réalise que personnellement, ce dépaysement est un sentiment que j'aime et recherche, alors que plusieurs personnes (même des voyageurs) tentent de l'éviter autant que possible. Une autre avenue à explorer dans les méandres du dépaysement.
En attendant de voir où ces réflexions me mèneront pendant mon prochain voyage, voici où j'en suis au sujet du dépaysement.
--
L’échelle Trépanier du dépaysement
--
Juin 2004. Je me trouve dans le village de Lloa, au nord de l’Équateur, et je réfléchis à ce que signifie le dépaysement.
Lloa est un village d’environ 200 habitants, avec une école de rang où tous les élèves sont dans une seule et même classe. On n’y voit pas de touristes, il y a une église, trois magasins-épiceries et un sanctuaire dans la montagne. On y mange du riz à tous les repas, parfois avec des bananes frites, parfois du maïs séché puis rôti, parfois des pommes de terres. Personne, personne n’y connaît les Beatles ou Michelangello. On y parle espagnol ou quéchua et un habitant sur 20 possède une voiture. On s’y déplace à cheval. Il n’y a ni eau courante ni toilettes dans les maisons, à part quelques rares exceptions dans le village. On se réveille au chant du coq, on trait les vaches pour avoir notre lait frais et on habite au pied d’un volcan actif. On n’a jamais entendu le nom de Shakespeare, et personne ne sait ce que c’est que la Mona Lisa.
Pourtant, à Lloa, tous les enfants connaissent Winnie l’Ourson et les trois magasins vendent du Coca Cola. Et quelques fois par jour, un autobus relie le village à Quito, la capitale du pays, à 10 kilomètres à peine, et où vivent un million et demi de personnes.
Origines.
Je dois ces réflexions sur le dépaysement à mon ami Mathieu Trépanier et à son frère Olivier. Ils sont tous deux globetrotters et ont développé une sorte de concept flou pour parler du dépaysement auquel fait face le voyageur qui aime sortir des sentiers battus.
À l’origine, Mathieu et Olivier appelaient l’idée « L’échelle Roots » (racines). Je préfère quand a moi lui donner le nom de ses inventeurs.
Fixons d’abord le concept en imaginant l’échelle du dépaysement comme étant gradué de 0 à 10. Comme nous graduons le dépaysement, zéro représente la vie conventionnelle, dans son pays, à la maison, confortable dans ses habitudes. Dix, à l’opposé, représente le dépaysement le plus total imaginable.
Le dépaysement.
Il s’agit d’un concept relatif. Rien n’est totalement absolu quand on parle de dépaysement. Un exemple simple illustrera cette relativité. Parachutons deux québécois à Vancouver. Le premier vis à Montréal et parle déjà anglais, le second vient de Amqui, en Gaspésie et ne parle pas anglais. Vancouver, pour ces deux individus, ne se situe pas du tout au même niveau de dépaysement. L’expérience est donc relative à celui qui la vit. (Dans cet exemple, en fait, le simple passage de Amqui à Montréal aurait déjà un effet sur notre gaspésien hypothétique et vice versa pour notre montréalais. Il s’agit d’un exemple où le dépaysement est léger, évidemment).
Maintenant que le concept est établi, et ses limites définies, voyons un peu si nous pouvons développer certains critères pour graduer notre échelle.
En vrac, on peut imaginer plusieurs critères qui, à divers niveaux, sont des sources de dépaysement. La langue, les coutumes, l’histoire et le folklore, le climat, le paysage, la faune, la flore, les transports, la cuisine, la technologie disponible, les vêtements, le régime politique,
la culture (littéraire, cinématographique, musicale…), l’économie et les produits de consommation disponibles sont les éléments qui semblent les plus importantes sources de dépaysement.
Le classement de ces critères sur une échelle de 0 à 10 est compliquée par deux facteurs : l’individualité et l’adaptabilité. L’individualité, nous en avons parlé ci-haut avec l’exemple du gaspésien et du montréalais. Pour l’adaptabilité, je procède par l’exemple, encore une fois.
Imaginez notre montréalais de tout à l’heure, mais à Quito, Équateur. Langue et culture différentes, histoire et folklore inconnus, paysage différent, faune et flore nouvelle… Bref, il monte sur l’échelle, mais pas autant que l’on pourrait imaginer. Car Quito est une grande ville, avec des produits de consommations courants (même s’ils sont différents) et un code vestimentaire vaguement similaire.
L’adaptabilité, c’est le facteur qui fini par réduire l’impact de ces nouvelles données et amenuiser les différences de références. Le fonctionnement du transport en commun, par exemple, fini par être intégré avec le temps grâce à l’adaptabilité. Et l’adaptabilité a aussi un caractère individuel, chacun ne s’adapte pas aussi rapidement ou facilement à une nouvelle situation culturelle.
Graduons donc officiellement notre échelle, maintenant que nous disposons de toutes les bases.
Zéro.
C’est chez vous, à la maison, avec vos habitudes. Note importante: malgré l’adaptabilité ou les situations de similitudes à votre chez vous, il n’est pas possible sur cette échelle de revenir à zéro ailleurs que chez soi. Car même si vous êtes dans un environnement contrôlé et calqué sur votre vie à la maison, le climat, ou les étoiles, ou un autre détail vous fera grimper de quelques dixièmes de points. Les longs séjours finiront par faire gagner l’adaptabilité sur le dépaysement et, sans vous ramener totalement à un zéro absolu, vous permetront éventuellement d’intégrer les nouvelles données à votre définition de départ et de redéfinir ainsi une nouvelle échelle de référence.
Niveau 1.
Le niveau 1 est assez évident, c’est le premier mouvement, le changement de paysage, d’environnement physique immédiat. Passer de la campagne à la grande ville, par exemple (ou vice versa), vous fait déjà faire ce saut initial.
Niveaux 2, 3 et 4.
Comme le dépaysement dépend de l’individualité, il n’est pas possible de trier ces trois critères de manière absolue. Il s’agit de la culture locale (musique, cinéma, télé, livres, etc), du pays et son système politique et de la présence ou non d’infrastructures touristiques. Selon le type de voyageur, chacun de ces critères pourrait représenter le niveau 2, 3 ou 4. Par contre, un besoin de deux critères est nécessaire pour se prétendre au niveau 3 et la présence des trois critères vous permet d’atteindre le niveau 4.
Pour quelqu'un n'ayant jamais voyagé, le niveau 2 (ou même 3) est facilement atteint avec un séjour en tout inclus, à Cuba, par exemple. Difficile de s'élever plus haut sur l'échelle dans les tout inclus, par contre, puisque tout y est conçu pour éviter le dépaysement (personnel qui parle français ou anglais, organisation, présence d'un représentant à destination québécois, nourriture adaptée aux touristes, etc).
Niveaux 5, 6 et 7.
Le même concept de regroupement est associé aux critères des niveaux 5, 6 et 7. Ces critères sont la couleur de la peau de la population dominante, la langue principale parlée par cette population dominante et la nourriture disponible. Chacun de ces critères permet d’atteindre un
autre niveau. La présence des trois, combinés aux quatre qui précèdent sur l’échelle vous permet de prétendre que vous êtes au niveau 7.
Accessoirement, on peut imaginer inverser un critère de chacun des deux regroupements.
Ici, on atteint un plateau. Ce plateau n’est pas nécessairement un niveau facile à atteindre, mais il est loin d’être hors limite pour le voyageur qui sort un tant soit peu des sentiers battus et des voyages organisés. Les autres niveaux sont plus difficiles à atteindre, puisqu’ils représentent des endroits plus difficile à joindre avec le reste du monde, règle générale.
Pour faire le lien avec mon introduction, lors de mes réflexions à cette théorie du dépaysement dans le village de Lloa, et suivant les critères ci-hauts établis, Lloa était un niveau 7 pour moi, en juin 2004.
À l'été 2007, lors de ma troisième visite à Lloa, et après des séjours en Amérique Centrale et au Mexique, Lloa n'était plus du tout au niveau 7. La couleur de peau des latinos n'était plus un élément dépaysant pour moi, pas plus que la langue espagnole, ou que la nourriture équatorienne. L'adaptabilité avait fait son oeuvre, Lloa-2007 était pour moi, à peine un niveau 4.
Niveau 8, maintenant.
Les transports disponibles. Ce critère signifie que pour atteindre ce niveau, vous devez ne disposer que de transports qui sont totalement ou très différents de vos bases de références. Mon amie Suzie a passé deux semaines à Santa Maria, dans la forêt amazonienne en Bolivie, avec aucun transport public disponible et dans un secteur non accessible par aucune route carrossable. Voilà un bon exemple de niveau 8, puisque la vie dans la jungle répondait également aux 7 critères précédents.
En 2007, alors que nous traversions des blocus routiers, avec des manifestations et des véhicules de police incendiés, en pleine campagne péruvienne, et que nous devions marcher plusieurs km pour rejoindre un éventuel bus de fortune, mes compagnons de voyage, Sophie et Martin, étaient probablement au niveau 8.
Niveau 9.
Les télécommunications disponibles et la présence d’électricité. L’absence (ou la présence très restreinte) de ces diverses technologies est un critère essentiel à l’atteinte du niveau 9 de l’échelle. Pour reprendre l’exemple de la jungle amazonienne de Santa Maria, il n’y avait pas d’électricité disponible et il n’y avait qu’un seul téléphone dans le village (qui ne fonctionnait pas toujours). Aucune télé, aucun internet, coupé du reste du monde. Niveau 9.
Les nuits passées dans des refuges érigés en bloc de sel à des centaines de km de tout village, sans électricité ou eau chaude, dans le désert salin de Uyuni en Bolivie, est un bel exemple de niveau 9. Seule la Jeep nous rattachait au reste de la planète.
Niveau 10 : Le dépaysement ultime.
Comment peut-on se rendre plus loin, se demande-t-on? On peut imaginer un endroit de niveau 9 où il existe encore quelques repères, et ces repères, ils sont en général constitués de produits de consommation courants et issus de nos références de base.
Ainsi, le critère de niveau 10 est l’absence de Coca Cola, le produit de consommation le plus représentatif de ces références. Un exemple, pour supporter cette idée. Il s’agit de l’expérience qui est à l’origine de mes
discussions avec Mathieu et des siennes avec Olivier.
Notre voyageur était passager dans une pirogue pour se rendre du point A (situé au Guatemala) au point B (situé au Mexique). Le conducteur est un livreur de haricots rouges et de haricots noirs armé d'un fusil pour protéger sa cargaison des attaques de bandits. Durée du trajet: quelques jours. Les nuits sont passés dans la pirogue, avec les haricots comme lit. Quelques villages sont traversés en chemin, avec aucune route pour les rejoindre, ni possiblité de s’y rendre an avion. Le seul moyen de transport et livraison est cette pirogue. Bien entendu, le conducteur-livreur n'a aucun lien avec une quelconque agence de voyage ou club aventure et ne parle qu’espagnol. Notre voyageur n'a pas débarqué dans ces villages mais il pense que seul les éléments essentiel à la vie y parviennent. Même si personne n’a réellement pu vérifier, tous doutent de la présence de Coca-Cola dans ces villages. Ainsi, nous considérons donc cette expédition de niveau 10 sur l’échelle Trépanier du dépaysement. Pour notre voyageur, cette expédition n’avait absolument aucun point commun avec sa vie à la maison, dépaysement total.
Pour reprendre l'exemple du désert de sel bolivien, si j'avais été seul (plutôt qu'avec Sophie et Martin), et qu'il n'y avait pas eu de bière disponible, et que la jeep m'avait laissé quelques jours sans transport au refuge du Salar d'Uyuni, j'aurais été au niveau 10.
Chez soi.
Enfin, puisque le dépaysement diminue avec l’adaptabilité, plus vous demeurez longtemps dans un endroit dépaysant à l’origine, moins vous y serez dépaysé.
Par un amusant tour du destin, un séjour prolongé vous fait réviser vos systèmes de références et constitue probablement le meilleur moyen d’être dépaysé… en revenant chez vous, où tout, paradoxalement, vous semblera alors tellement étrange.
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Je réfléchis sur les divers aspects du dépaysement depuis que j'ai quitté le Québec pour la Colombie Britannique pour la première fois. Ma réflexion s'est approfondie au fil des ans et des expériences de voyage et de séjour à l'étranger. Elles ont pris la forme d'un texte lors de mon premier séjour en Équateur, en 2004. C'est ce texte - dans une version révisée - que je vous présente ici.
Mon prochain départ pour l'Asie n'est pas étranger à mon retour sur ces réflexions. Après plusieurs séjours prolongés en Amérique latine, le sentiment de dépaysement n'est plus le même. Je m'attends donc à un plus grand choc culturel et à plus de dépaysement à mon arrivée au Vietnam qu'à mon arrivée au Pérou en 2007.
Et du coup, je réalise que personnellement, ce dépaysement est un sentiment que j'aime et recherche, alors que plusieurs personnes (même des voyageurs) tentent de l'éviter autant que possible. Une autre avenue à explorer dans les méandres du dépaysement.
En attendant de voir où ces réflexions me mèneront pendant mon prochain voyage, voici où j'en suis au sujet du dépaysement.
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L’échelle Trépanier du dépaysement
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Juin 2004. Je me trouve dans le village de Lloa, au nord de l’Équateur, et je réfléchis à ce que signifie le dépaysement.
Lloa est un village d’environ 200 habitants, avec une école de rang où tous les élèves sont dans une seule et même classe. On n’y voit pas de touristes, il y a une église, trois magasins-épiceries et un sanctuaire dans la montagne. On y mange du riz à tous les repas, parfois avec des bananes frites, parfois du maïs séché puis rôti, parfois des pommes de terres. Personne, personne n’y connaît les Beatles ou Michelangello. On y parle espagnol ou quéchua et un habitant sur 20 possède une voiture. On s’y déplace à cheval. Il n’y a ni eau courante ni toilettes dans les maisons, à part quelques rares exceptions dans le village. On se réveille au chant du coq, on trait les vaches pour avoir notre lait frais et on habite au pied d’un volcan actif. On n’a jamais entendu le nom de Shakespeare, et personne ne sait ce que c’est que la Mona Lisa.
Pourtant, à Lloa, tous les enfants connaissent Winnie l’Ourson et les trois magasins vendent du Coca Cola. Et quelques fois par jour, un autobus relie le village à Quito, la capitale du pays, à 10 kilomètres à peine, et où vivent un million et demi de personnes.
Origines.
Je dois ces réflexions sur le dépaysement à mon ami Mathieu Trépanier et à son frère Olivier. Ils sont tous deux globetrotters et ont développé une sorte de concept flou pour parler du dépaysement auquel fait face le voyageur qui aime sortir des sentiers battus.
À l’origine, Mathieu et Olivier appelaient l’idée « L’échelle Roots » (racines). Je préfère quand a moi lui donner le nom de ses inventeurs.
Fixons d’abord le concept en imaginant l’échelle du dépaysement comme étant gradué de 0 à 10. Comme nous graduons le dépaysement, zéro représente la vie conventionnelle, dans son pays, à la maison, confortable dans ses habitudes. Dix, à l’opposé, représente le dépaysement le plus total imaginable.
Le dépaysement.
Il s’agit d’un concept relatif. Rien n’est totalement absolu quand on parle de dépaysement. Un exemple simple illustrera cette relativité. Parachutons deux québécois à Vancouver. Le premier vis à Montréal et parle déjà anglais, le second vient de Amqui, en Gaspésie et ne parle pas anglais. Vancouver, pour ces deux individus, ne se situe pas du tout au même niveau de dépaysement. L’expérience est donc relative à celui qui la vit. (Dans cet exemple, en fait, le simple passage de Amqui à Montréal aurait déjà un effet sur notre gaspésien hypothétique et vice versa pour notre montréalais. Il s’agit d’un exemple où le dépaysement est léger, évidemment).
Maintenant que le concept est établi, et ses limites définies, voyons un peu si nous pouvons développer certains critères pour graduer notre échelle.
En vrac, on peut imaginer plusieurs critères qui, à divers niveaux, sont des sources de dépaysement. La langue, les coutumes, l’histoire et le folklore, le climat, le paysage, la faune, la flore, les transports, la cuisine, la technologie disponible, les vêtements, le régime politique,
la culture (littéraire, cinématographique, musicale…), l’économie et les produits de consommation disponibles sont les éléments qui semblent les plus importantes sources de dépaysement.
Le classement de ces critères sur une échelle de 0 à 10 est compliquée par deux facteurs : l’individualité et l’adaptabilité. L’individualité, nous en avons parlé ci-haut avec l’exemple du gaspésien et du montréalais. Pour l’adaptabilité, je procède par l’exemple, encore une fois.
Imaginez notre montréalais de tout à l’heure, mais à Quito, Équateur. Langue et culture différentes, histoire et folklore inconnus, paysage différent, faune et flore nouvelle… Bref, il monte sur l’échelle, mais pas autant que l’on pourrait imaginer. Car Quito est une grande ville, avec des produits de consommations courants (même s’ils sont différents) et un code vestimentaire vaguement similaire.
L’adaptabilité, c’est le facteur qui fini par réduire l’impact de ces nouvelles données et amenuiser les différences de références. Le fonctionnement du transport en commun, par exemple, fini par être intégré avec le temps grâce à l’adaptabilité. Et l’adaptabilité a aussi un caractère individuel, chacun ne s’adapte pas aussi rapidement ou facilement à une nouvelle situation culturelle.
Graduons donc officiellement notre échelle, maintenant que nous disposons de toutes les bases.
Zéro.
C’est chez vous, à la maison, avec vos habitudes. Note importante: malgré l’adaptabilité ou les situations de similitudes à votre chez vous, il n’est pas possible sur cette échelle de revenir à zéro ailleurs que chez soi. Car même si vous êtes dans un environnement contrôlé et calqué sur votre vie à la maison, le climat, ou les étoiles, ou un autre détail vous fera grimper de quelques dixièmes de points. Les longs séjours finiront par faire gagner l’adaptabilité sur le dépaysement et, sans vous ramener totalement à un zéro absolu, vous permetront éventuellement d’intégrer les nouvelles données à votre définition de départ et de redéfinir ainsi une nouvelle échelle de référence.
Niveau 1.
Le niveau 1 est assez évident, c’est le premier mouvement, le changement de paysage, d’environnement physique immédiat. Passer de la campagne à la grande ville, par exemple (ou vice versa), vous fait déjà faire ce saut initial.
Niveaux 2, 3 et 4.
Comme le dépaysement dépend de l’individualité, il n’est pas possible de trier ces trois critères de manière absolue. Il s’agit de la culture locale (musique, cinéma, télé, livres, etc), du pays et son système politique et de la présence ou non d’infrastructures touristiques. Selon le type de voyageur, chacun de ces critères pourrait représenter le niveau 2, 3 ou 4. Par contre, un besoin de deux critères est nécessaire pour se prétendre au niveau 3 et la présence des trois critères vous permet d’atteindre le niveau 4.
Pour quelqu'un n'ayant jamais voyagé, le niveau 2 (ou même 3) est facilement atteint avec un séjour en tout inclus, à Cuba, par exemple. Difficile de s'élever plus haut sur l'échelle dans les tout inclus, par contre, puisque tout y est conçu pour éviter le dépaysement (personnel qui parle français ou anglais, organisation, présence d'un représentant à destination québécois, nourriture adaptée aux touristes, etc).
Niveaux 5, 6 et 7.
Le même concept de regroupement est associé aux critères des niveaux 5, 6 et 7. Ces critères sont la couleur de la peau de la population dominante, la langue principale parlée par cette population dominante et la nourriture disponible. Chacun de ces critères permet d’atteindre un
autre niveau. La présence des trois, combinés aux quatre qui précèdent sur l’échelle vous permet de prétendre que vous êtes au niveau 7.
Accessoirement, on peut imaginer inverser un critère de chacun des deux regroupements.
Ici, on atteint un plateau. Ce plateau n’est pas nécessairement un niveau facile à atteindre, mais il est loin d’être hors limite pour le voyageur qui sort un tant soit peu des sentiers battus et des voyages organisés. Les autres niveaux sont plus difficiles à atteindre, puisqu’ils représentent des endroits plus difficile à joindre avec le reste du monde, règle générale.
Pour faire le lien avec mon introduction, lors de mes réflexions à cette théorie du dépaysement dans le village de Lloa, et suivant les critères ci-hauts établis, Lloa était un niveau 7 pour moi, en juin 2004.
À l'été 2007, lors de ma troisième visite à Lloa, et après des séjours en Amérique Centrale et au Mexique, Lloa n'était plus du tout au niveau 7. La couleur de peau des latinos n'était plus un élément dépaysant pour moi, pas plus que la langue espagnole, ou que la nourriture équatorienne. L'adaptabilité avait fait son oeuvre, Lloa-2007 était pour moi, à peine un niveau 4.
Niveau 8, maintenant.
Les transports disponibles. Ce critère signifie que pour atteindre ce niveau, vous devez ne disposer que de transports qui sont totalement ou très différents de vos bases de références. Mon amie Suzie a passé deux semaines à Santa Maria, dans la forêt amazonienne en Bolivie, avec aucun transport public disponible et dans un secteur non accessible par aucune route carrossable. Voilà un bon exemple de niveau 8, puisque la vie dans la jungle répondait également aux 7 critères précédents.
En 2007, alors que nous traversions des blocus routiers, avec des manifestations et des véhicules de police incendiés, en pleine campagne péruvienne, et que nous devions marcher plusieurs km pour rejoindre un éventuel bus de fortune, mes compagnons de voyage, Sophie et Martin, étaient probablement au niveau 8.
Niveau 9.
Les télécommunications disponibles et la présence d’électricité. L’absence (ou la présence très restreinte) de ces diverses technologies est un critère essentiel à l’atteinte du niveau 9 de l’échelle. Pour reprendre l’exemple de la jungle amazonienne de Santa Maria, il n’y avait pas d’électricité disponible et il n’y avait qu’un seul téléphone dans le village (qui ne fonctionnait pas toujours). Aucune télé, aucun internet, coupé du reste du monde. Niveau 9.
Les nuits passées dans des refuges érigés en bloc de sel à des centaines de km de tout village, sans électricité ou eau chaude, dans le désert salin de Uyuni en Bolivie, est un bel exemple de niveau 9. Seule la Jeep nous rattachait au reste de la planète.
Niveau 10 : Le dépaysement ultime.
Comment peut-on se rendre plus loin, se demande-t-on? On peut imaginer un endroit de niveau 9 où il existe encore quelques repères, et ces repères, ils sont en général constitués de produits de consommation courants et issus de nos références de base.
Ainsi, le critère de niveau 10 est l’absence de Coca Cola, le produit de consommation le plus représentatif de ces références. Un exemple, pour supporter cette idée. Il s’agit de l’expérience qui est à l’origine de mes
discussions avec Mathieu et des siennes avec Olivier.
Notre voyageur était passager dans une pirogue pour se rendre du point A (situé au Guatemala) au point B (situé au Mexique). Le conducteur est un livreur de haricots rouges et de haricots noirs armé d'un fusil pour protéger sa cargaison des attaques de bandits. Durée du trajet: quelques jours. Les nuits sont passés dans la pirogue, avec les haricots comme lit. Quelques villages sont traversés en chemin, avec aucune route pour les rejoindre, ni possiblité de s’y rendre an avion. Le seul moyen de transport et livraison est cette pirogue. Bien entendu, le conducteur-livreur n'a aucun lien avec une quelconque agence de voyage ou club aventure et ne parle qu’espagnol. Notre voyageur n'a pas débarqué dans ces villages mais il pense que seul les éléments essentiel à la vie y parviennent. Même si personne n’a réellement pu vérifier, tous doutent de la présence de Coca-Cola dans ces villages. Ainsi, nous considérons donc cette expédition de niveau 10 sur l’échelle Trépanier du dépaysement. Pour notre voyageur, cette expédition n’avait absolument aucun point commun avec sa vie à la maison, dépaysement total.
Pour reprendre l'exemple du désert de sel bolivien, si j'avais été seul (plutôt qu'avec Sophie et Martin), et qu'il n'y avait pas eu de bière disponible, et que la jeep m'avait laissé quelques jours sans transport au refuge du Salar d'Uyuni, j'aurais été au niveau 10.
Chez soi.
Enfin, puisque le dépaysement diminue avec l’adaptabilité, plus vous demeurez longtemps dans un endroit dépaysant à l’origine, moins vous y serez dépaysé.
Par un amusant tour du destin, un séjour prolongé vous fait réviser vos systèmes de références et constitue probablement le meilleur moyen d’être dépaysé… en revenant chez vous, où tout, paradoxalement, vous semblera alors tellement étrange.
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mardi 4 novembre 2008
Indochine: La météo vietnamienne se prépare à mon arrivée!
Ce n'est un secret pour personne - même si la chose est souvent énoncée sur un mode humoristique - je suis porteur d'une sorte de malédiction météorologique. Ça doit être dans mes gênes.
Généralement, ça signifie que je suis plus malchanceux que la moyenne des gens avec le temps qu'il fait là où je me trouve, et parfois, ça signifie que du jamais vu se produit.
J'ai vécu l'hiver vancouvérois (voir photo eu centre de la première rangée de ce lien) avec une tempête de neige record (et de la neige qui reste au sol en ville pendant plusieurs jours, du jamais vu à Vancouver en près de 20 ans à l'époque!). J'ai passé quelques jours à Madrid, à 43 degrés à l'ombre, et traversé des rues médiévales de Cordoba par 45 degrés, lors d'un été de chaleur record en Europe.
Tous ceux qui ont voyagé avec moi vous le diront, je n'attire généralement pas le beau temps.
(Au contraire de ma mère, qui a l'effet inverse, et tellement fort que nous n'avons eu que du soleil pendant nos deux semaines en Europe, qu'il a fait beau à New-York quand j'y étais avec elle, et qui a eu un mois de beau temps lors de son périple à travers le Canada vers Vancouver il y a quelques années. Ce qui me fait croire que j'ai hérité ce gène de mon père.)
L'an dernier, quelques amis rigolaient en voyant que je passait à Montréal un des 3 seuls hivers que j'y ai passé dans les huit dernières années... et qu'il s'agissait d'un hiver record en ce qui concerne les chutes de neige! (Tiens, il s'agissait du premier hiver de mon père à Montréal depuis son déménagement, un indice supplémentaire qui pointe vers la génétique de toute l'affaire? Les philosophes-scientifiques du 18e siècle auraient eu un plaisir fou à étudier mon cas!)
Cet été d'ailleurs, je soulignais déjà ce genre de considérations, au moment de partir pour Bordeaux.
Bref, en bon Québécois et me soucis de la météo un peu trop souvent :-)
--
Anyway... Ce (trop) long prologue pour montrer que depuis que j'ai acheté mon billet d'avion pour Ho Chi Minh, au Vietnam, eh bien le pays est frappé de sa pire saison des pluies en plus de 20 ans.
(soupir).
Je dis tout ça sur un ton léger, mais n'empêche que ça ferait changement, pour une fois, de me pointer dans un pays où soudainement, la météo est plus clémente que prévu, à mon arrivée!
Mais non (météo de cette semaine à gauche).
Si la courte nouvelle en français n'en dis pas long, celle relayée par le site de la BBC est plus détaillée, et le vidéo au bas de cette page est plus... explicite. Et après ça, on m'accusera de ne pas vouloir m'immerger dans la culture locale! :-)
--
Au moins, je me console en voyant que les vietnamiens ne portent pas d'anoraks.
;-)
Généralement, ça signifie que je suis plus malchanceux que la moyenne des gens avec le temps qu'il fait là où je me trouve, et parfois, ça signifie que du jamais vu se produit.
J'ai vécu l'hiver vancouvérois (voir photo eu centre de la première rangée de ce lien) avec une tempête de neige record (et de la neige qui reste au sol en ville pendant plusieurs jours, du jamais vu à Vancouver en près de 20 ans à l'époque!). J'ai passé quelques jours à Madrid, à 43 degrés à l'ombre, et traversé des rues médiévales de Cordoba par 45 degrés, lors d'un été de chaleur record en Europe.
Tous ceux qui ont voyagé avec moi vous le diront, je n'attire généralement pas le beau temps.
(Au contraire de ma mère, qui a l'effet inverse, et tellement fort que nous n'avons eu que du soleil pendant nos deux semaines en Europe, qu'il a fait beau à New-York quand j'y étais avec elle, et qui a eu un mois de beau temps lors de son périple à travers le Canada vers Vancouver il y a quelques années. Ce qui me fait croire que j'ai hérité ce gène de mon père.)
L'an dernier, quelques amis rigolaient en voyant que je passait à Montréal un des 3 seuls hivers que j'y ai passé dans les huit dernières années... et qu'il s'agissait d'un hiver record en ce qui concerne les chutes de neige! (Tiens, il s'agissait du premier hiver de mon père à Montréal depuis son déménagement, un indice supplémentaire qui pointe vers la génétique de toute l'affaire? Les philosophes-scientifiques du 18e siècle auraient eu un plaisir fou à étudier mon cas!)
Cet été d'ailleurs, je soulignais déjà ce genre de considérations, au moment de partir pour Bordeaux.
Bref, en bon Québécois et me soucis de la météo un peu trop souvent :-)
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Anyway... Ce (trop) long prologue pour montrer que depuis que j'ai acheté mon billet d'avion pour Ho Chi Minh, au Vietnam, eh bien le pays est frappé de sa pire saison des pluies en plus de 20 ans.
(soupir).
Je dis tout ça sur un ton léger, mais n'empêche que ça ferait changement, pour une fois, de me pointer dans un pays où soudainement, la météo est plus clémente que prévu, à mon arrivée!
Mais non (météo de cette semaine à gauche).
Si la courte nouvelle en français n'en dis pas long, celle relayée par le site de la BBC est plus détaillée, et le vidéo au bas de cette page est plus... explicite. Et après ça, on m'accusera de ne pas vouloir m'immerger dans la culture locale! :-)
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Au moins, je me console en voyant que les vietnamiens ne portent pas d'anoraks.
;-)
lundi 3 novembre 2008
Laval en automne
Libellés :
Randonnée / Sport
Hehehe.
Avouez que parmi les nombreux endroits que l'on peut visiter au Québec à l'automne, vous n'auriez pas pensé visiter Laval.
Remarquez, pour moi, Laval est synonyme d'autoroutes, de magasins à grandes surface, de centre commerciaux et de petites banlieues résidentielles modernes.
Pourtant, il y a des (au moins un) parc, à Laval!
:-)
... et c'est là que j'ai fait une randonnée samedi dernier... Je me permets donc d'ajouter un billet à ma série de paysages de cet automne 2008 qui s'achève bientôt.
--
Comme on peut le voir, il n'y avait guère plus de couleurs dans les arbres. Par contre, le tapis de feuilles mortes était joli à voir.
Laval sait s'organiser. Pas de recherches inutiles; si vous voulez voir la faune locale, des panneaux indiquent par où regarder... Étrangement, je n'ai pas vu un seul lapin à droite de cet arbre (?).
;-)
Nous étions un groupe non conventionnel de six randonneurs: Suze, Sophie, Martin, Laika (photo), moi-même... et le futur bébé de Sophie et Martin, dont je serai - je l'ai appris ce jour-là - le parrain, à ce qu'il paraît.
Au détour d'une clairière, il y avait parfois des taches de couleurs résistantes à la température...
Je n'ai pas pu voir beaucoup de représentants de la faune (nous avons toutefois aperçu des traces de chevreuils)... mais ce Vagabond bien sympathique a attiré mon attention.
(Pour les curieux, il se baladait avec un couple et un autre chien; le couple l'avait trouvé, abandonné dans un parc, la veille).
Mes copains (en haut, sur la photo) qui viennent de traverser ce petit pont, que Martin a qualifié de «bolivien» en souvenir de nos aventures communes en Amérique du Sud l'an dernier.
(Effectivement, la passerelle avait quelque chose de très latino dans son état, vous ne trouvez pas?)
:-)
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Avouez que parmi les nombreux endroits que l'on peut visiter au Québec à l'automne, vous n'auriez pas pensé visiter Laval.
Remarquez, pour moi, Laval est synonyme d'autoroutes, de magasins à grandes surface, de centre commerciaux et de petites banlieues résidentielles modernes.
Pourtant, il y a des (au moins un) parc, à Laval!
:-)
... et c'est là que j'ai fait une randonnée samedi dernier... Je me permets donc d'ajouter un billet à ma série de paysages de cet automne 2008 qui s'achève bientôt.
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Comme on peut le voir, il n'y avait guère plus de couleurs dans les arbres. Par contre, le tapis de feuilles mortes était joli à voir.
Laval sait s'organiser. Pas de recherches inutiles; si vous voulez voir la faune locale, des panneaux indiquent par où regarder... Étrangement, je n'ai pas vu un seul lapin à droite de cet arbre (?).
;-)
Nous étions un groupe non conventionnel de six randonneurs: Suze, Sophie, Martin, Laika (photo), moi-même... et le futur bébé de Sophie et Martin, dont je serai - je l'ai appris ce jour-là - le parrain, à ce qu'il paraît.
Au détour d'une clairière, il y avait parfois des taches de couleurs résistantes à la température...
Je n'ai pas pu voir beaucoup de représentants de la faune (nous avons toutefois aperçu des traces de chevreuils)... mais ce Vagabond bien sympathique a attiré mon attention.
(Pour les curieux, il se baladait avec un couple et un autre chien; le couple l'avait trouvé, abandonné dans un parc, la veille).
Mes copains (en haut, sur la photo) qui viennent de traverser ce petit pont, que Martin a qualifié de «bolivien» en souvenir de nos aventures communes en Amérique du Sud l'an dernier.
(Effectivement, la passerelle avait quelque chose de très latino dans son état, vous ne trouvez pas?)
:-)
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dimanche 2 novembre 2008
Indochine: Pourquoi (re)partir?
Libellés :
Le voyage (et réflexions sur),
Ma vie,
Voyage-2008-Ase
Un billet-express, simple prétexte à vous inviter à lire un court article de Annick Poitras, une journaliste en sabbatique, qui écrit dans le Jobboom.
Sa récente chronique intitulée Les Courageux se penche sur les commentaires auxquels elle a fait face en quittant emploi, maison et pays pour partir voyager avec un sac à dos... en Asie.
À la lecture, je me suis reconnu (ou ai reconnu des proches) dans plusieurs paragraphes évocateurs, et ma foi, quand elle nomme quelques voyageurs croisés ici et là, elle aurait pu ajouter mon nom que je ne me serais pas senti perdu dans le lot.
J'ai déjà dit que la société nord-américaine nous défini pour ce que nous faisons plutôt que pour ce que l'on est... Annick semble avoir compris cet aspect de notre société, en partant.
Pour ma part, le (re)départ prochain est une simple assurance que je ne l'oublie pas.
Ainsi, si vous vous demandez encore ce qui m'intéresse dans mes errances de par le monde, vous trouverez dans la chronique de Annick des fragments de réponses intéressants.
Bonne lecture.
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Sa récente chronique intitulée Les Courageux se penche sur les commentaires auxquels elle a fait face en quittant emploi, maison et pays pour partir voyager avec un sac à dos... en Asie.
À la lecture, je me suis reconnu (ou ai reconnu des proches) dans plusieurs paragraphes évocateurs, et ma foi, quand elle nomme quelques voyageurs croisés ici et là, elle aurait pu ajouter mon nom que je ne me serais pas senti perdu dans le lot.
J'ai déjà dit que la société nord-américaine nous défini pour ce que nous faisons plutôt que pour ce que l'on est... Annick semble avoir compris cet aspect de notre société, en partant.
Pour ma part, le (re)départ prochain est une simple assurance que je ne l'oublie pas.
Ainsi, si vous vous demandez encore ce qui m'intéresse dans mes errances de par le monde, vous trouverez dans la chronique de Annick des fragments de réponses intéressants.
Bonne lecture.
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samedi 1 novembre 2008
House
Libellés :
Cinéma / Télé
- Dr. Gregory House, House M.D.
--Écoutez-vous la série House M.D. (House) à la télé?
C'est diffusé depuis 2004, mais j'avoue que je n'avais capté que quelques épisodes au hasard des rediffusions. Pourtant, la qualité du scénario m'a accroché. J'ai récemment écouté la série - les DVD des 4 premières saisons sont disponibles - et voici pourquoi.
House est une série télé crée par le canadien David Shore (surtout connu pour son travail de scénariste sur Law and Order). Comme c'est maintenant courant, la série est produite par un gros nom du cinéma; Bryan Singer (le réalisateur des deux premiers films de X-Men et de Usual Suspect, entre autres).
House est un drame médical. Comme le public raffole généralement de ces télé-séries dramatiques médicales - il n'y a qu'à penser aux succès contemporains de E.R. et Grey's Anatomy - le succès de House ne devrait pas surprendre. Mais contrairement à ces deux séries, House trouve ses racines dans le polar plutôt que dans le drame médical conventionnel. D'ailleurs, il n'y a que peu d'éléments mélodramatiques dans House, et on ne voit de la vie privée des personnages que le strict nécessaire.
Un épisode de House est donc conçu comme un bon polar, et c'est probablement pourquoi j'ai accroché plus qu'avec les drames médicaux traditionnels. Après tout, les suspects deviennent des maladies, virus, bactéries, syndromes, et les indices sont des symptômes, réactions aux médicaments et traitements.
Cette construction d'épisode - relativement indépendants les uns des autres - était la parfaite structure pour que je m'intéresse à une série. Je l'ai dit souvent, je n'ai aucune discipline en ce qui concerne la télévision et je suis incapable de m'astreindre à écouter une émission au même moment de chaque semaine qui passe. Ainsi, des émissions au contenu plus suivi ou mélodramatique me perdent totalement au fil des semaines (et des épisodes ratés).
Mais ce qui m'a vraiment conquis dans House, c'est le personnage de Gregory House lui-même. Le Dr. House est un médecin diagnosticien travaillant en équipe sur des diagnostics différentiels, mais sa personnalité en fait un personnage de série particulièrement intéressant. Il est misanthrope, arrogant, égocentrique, cynique, narcissique, anticonformiste et anti-anticonfirmiste à la fois, asocial et j'en passe. Pourtant, il est attachant et plutôt sympathique dans son approche!
Bref, un merveilleux personnage comme seule la bonne fiction arrive à en produire, et un pur plaisir pour le spectateur, puisqu'il est servi par des scénarios tranchés au couteau et des intrigues intelligemment construites.
On pourrait chercher loin dans les références et origines de Gregory House, et certains penseront à l'ancêtre médical des CSI modernes: Quincy. Mais en fait, House n'est nul autre que Sherlock Holmes, tout simplement.
La similitude des noms de personnages est assez évidente, mais le comportement du personnage est encore plus révélateur; Holmes était lui aussi imbu de lui-même, observateur de génie et dépendant de son accoutumance à une drogue (pour House, c'est le Vicodin, un antidouleur opiacé). Pour House comme pour Holmes, c'est le défi intellectuel, le puzzle à résoudre, qui est le principal élément motivateur pour s'attaquer à un cas. Aussi, si Holmes avait son ami le Dr. John Watson, House a son ami et collègue, le Dr. James Wilson, comme sidekick. À partir de là, les amateurs de polar apprécieront les petites références, comme ce patient qui s'appelle Moriarty, par exemple... Ou encore l'adresse où habite Gregory House: le 221... porte b.
House est aussi un personnage qui nous semble familier par ses nombreuses références socio-culturelles; si House peut parler de films et de séries ou de musique que l'on écoute nous aussi, il a l'air d'appartenir à notre monde plutôt qu'à une fiction. Il me semble que ce genre de procédé est rarement utilisé à ce point en dramatique; on le voit surtout dans les comédies, particulièrement les parodies ou les gags référentiels abondent. Pourtant, House n'hésite pas à citer Star Wars, 24, les Hobbits, l'inpecteur Clouseau, Alien, Voldemort, X-Files et même Grey's Anatomy et Arthur Conan Doyle!
House, comme série, profite d'une distribution absolument parfaite. Hugh Laurie est merveilleux dans un rôle difficile - le succès de la série lui est dû en grande partie puisque la "sympathie" du personnage n'était pas gagnée d'avance. Il est bien supporté par un habile mélange d'acteurs de premier plan, ayant de l'expérience télé et cinéma,
La série a remporté deux Emmy Awards pour son scénario (2006 et 2007) et Hugh Laurie a remporté un Golden Globe Award (2006) et un Screen Actors Guild Award (2007) pour son interprétation de House. Des prix amplement mérités en ce qui me concerne, puisque House est, de mon point de vue, une des séries les plus intéressantes et divertissantes (on y rit beaucoup) que la télé a produit ces dernières années.
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[Photos (dans l'ordre): Hugh Laurie (House), Lisa Edelstein (Cuddy), Omar EÙpps (Foreman), Robert Sean Leonard (Wilson), Jennifer Morrison (Cameron), Jesse Spencer (Chase) et Olivia Wilde (Thirteen).]
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