vendredi 18 septembre 2020

Série Covid-19 saison 1 et 2 : Ma critique avant la diffusion de la saison 3.


Série Covid-19 saison 1 et 2 : Ma critique avant la diffusion de la saison 3. 

Intro.

Comme des millions de téléspectateurs, j'ai suivi attentivement les deux premières saisons de la nouvelle série Covid-19, diffusée au printemps 2020 et à l'été 2020. A l'aube de la diffusion de la saison 3 cet automne, voici ma critique des deux premières saisons. 

Saison 1 - La pandémie.

Disons-le tout de suite, l'effet de réel de la série est difficile à battre. Action et diffusion simultanée dans tous les pays du globe, sur toutes les plateforme et réseaux, aucune série n'avait captivé autant de monde auparavant. La prémisse est intéressante et le rythme des premiers épisodes captivant. Épidémie virale, dangerosité, implication politique, découvertes scientifiques, ça ne dérougit pas. Les scénaristes ont fait un travail particulièrement efficace pour capter l'attention des spectateurs; les idées originales comme la ruée sur le papier de toilette arrivaient à mettre un peu d'humour dans une série autrement dramatique. La montée dramatique de l'épidémie – devenue rapidement pandémie après quelques épisodes – est également très bien amenée. Les premières mesures, le confinement, l'économie sur pause, les statistiques quotidiennes, la courbe à aplatir, les conférences de presse quotidiennes des PM, la fermeture des frontière, les mesures d'aide économique annoncées en catastrophe, tout ça fonctionne très bien et contribue à maintenir l'intérêt du spectateur. Côté casting, la série est plutôt impeccable. Un premier ministre à la stature de chef d'état et de bon père de famille, un directeur de santé publique coloré, etc. Mon seul bémol concerne l'acteur jouant le premier ministre canadien, qui aurait eu intérêt à mieux maîtriser son texte. Le contraste entre les pays aux dirigeants sérieux et les abrutis comme Trump et Bolsonaro permettait de bien délimiter les enjeux et le revirement de Boris Johnson qui attrape la Covid avant de se convertir au sérieux de la menace était bien trouvé. La sous-intrigue sur les citoyens à rapatrier était également une belle trouvaille, avec quelques perles d'humour noir parmi le lot. L'ironie de l'apparition du slogan « ça va bien aller » bien avant que le drame réel ne frappe la population était aussi une touche d'humour noir que l'on imagine volontaire de la part des scénaristes. Évidemment, le centre dramatique de toute la saison 1 était l'angle-mort des CHSLD et l'impact de la pandémie sur les aînés; idée cruelle mais qui permettait de rejoindre tous les spectateurs de manière efficace. L'ajout d'effets secondaires, de complications et de symptômes à long termes ont également permis de conserver le focus sur l'intrigue principale. Cette première saison était donc assez réussie, même si la finale ouverte, avec les conférences de presse qui s'étiolaient lentement et le déconfinement annoncé – intrigue un peu trop flou – on sentait que les auteurs manquaient de souffle et nous laissaient un peu sur notre faim. Bonne saison malgré une finale en queue de poisson, donc. 7/10.

Saison 2 - Le déconfinement.

Je suis moins enthousiaste concernant la seconde saison. Avec les nombreux obstacles du déconfinement – partiel d'abord puis à peu près total, mais avec des mesures de protection – l'intrigue traine un peu trop en longueur. La distance, le débat sur la pertinence du masque, puis son port obligatoire, puis les anti-masques, puis les manifs d'anti-masques, tout ça s'est étiré sur toute la saison d'une manière un peu lassante. Les réouvertures d'école, les camps de jour, les mesures de distanciation, les petites éclosions, tout ça manquait cruellement de vigueur. Les statistiques encourageantes nuisent aussi à l'intérêt de l'intrigue : pendant certains épisodes, à voir agir les personnages secondaires et les figurants, on avait presque l'impression qu'il n'y avait plus de pandémie mondiale, ni de menace réelle! Difficile alors de s'intéresser aux petites sous-intrigues de cette saison 2. Tous les épisodes sur les complotistes, la 5G, Bill Gates, Qanon, les pédo-satanistes, au début, c'était tordant. Bon, les auteurs en mettaient pas mal, ce qui rendaient tout ce mouvement pas très crédible – jamais autant de gens ne seraient aussi crédules dans la réalité – mais les élucubrations de ces hurluberlus étaient divertissantes. Malheureusement, comme c'est le cas de plusieurs éléments de cette série, les scénaristes ont trop étirés l'élastique et après quelques épisodes, cette sous-intrigue est devenue assez lassante, voire même carrément emmerdante. Mais le principal défaut de cette seconde saison de Covid-19, c'est l'absence d'une ligne dramatique principale et le manquer de cohésion entre les intrigues éparpillées. L'évolution de la pandémie de la première saison d'épisodes en épisodes était à la fois plus crédible et plus intéressante. La saison 2 ressemble plus à un amalgame d'épisodes sans rapport les uns avec les autres. Prenez l'exemple de la course et l'élection du nouveau chef de l'opposition canadien, d'un ennui mortel – même si les auteurs ont tenté d'insuffler un peu de surprise avec la défaite du candidat favori (et d'humour avec le cafouillage en direct de leur congrès, ça c'était amusant). Même chose là où les créateurs tentent de relier l'évolution de la pandémie aux États-Unis avec l'élection présidentielle et les conspirationnistes, ça manque de crédibilité – on imagine mal dans la vraie vie qu'autant de gens supporteraient encore Trump avec ce qu'on nous a montré pendant ces deux saisons – sans parler du passé du personnage en plus. Décevante seconde saison, donc. 4/10.

Saison 3 – La deuxième vague.

Malgré mes réserves sur la seconde saison, je suis prêt à donner une dernière chance aux créateurs de la série, au moins pour quelques épisodes de la troisième saison. On espère que les scénaristes n'étireront pas simplement la sauce et que cette « deuxième vague » annoncée dans le titre de la saison ne sera pas qu'une redite ou un remake de la première vague de la saison 1. Parmi les intrigues à surveiller, on peut imaginer la course au vaccins – et surtout les impacts de sa distribution qui ne pourra se faire de manière équitable sans provoquer des dissensions sociales importantes. L'élection présidentielle américaine devrait se régler au milieu de la saison, mais je crains que les auteurs ne soient tentés de faire durer le suspense jusqu'en fin de saison, voire même en début de saison 4. Ils ont déjà préparé le terrain en fin de saison 2 avec les allusions du personnage de Trump à de potentielles fraudes postales. Car oui, les producteurs ont annoncés récemment qu'il y aurait une saison 4 l'hiver prochain. Même si j'ai d'abord apprécié la série pour son originalité, j'avoue qu'à l'aube de la saison 3, l'annonce d'une saison 4 n'a rien pour me réjouir, et je commence à espérer que cette série finisse enfin.