Lors de la publication de photos des indignés sur ce blogue, vous aurez peut-être remarqué l'affiche qu'on avait placé sur la reine Victoria au Square du même nom à Montréal: Zeitgeist.
Le mouvement Zeitgeist (présent au Canada), s'applique aujourd'hui à faire la promotion d'une économie basée sur les ressources plutôt que sur l'argent. Le mouvement s'est d'abord articulé autour d'un film de l'américain Peter Joseph, mais a rapidement pris une tournure différente depuis la sortie d'un autre film, Zeitgeist: Moving Forward, où sont explorées les théories de Jacque Fresco et de son Projet Vénus.
Le film Zeitgeist est un amalgame qui tente de déboulonner quelques idées reçues, notamment l'idée que la religion catholique soit représentative d'une réalité historique en la personne de Jésus. Si le film apporte divers éléments intéressants, il manque de clarté quand à la provenance de ses sources d'informations factuelles. Toutefois, pour qui savait déjà que le mythe de la naissance, l'oeuvre miraculeuse et la mort/résurrection de Jésus tenait à la fois de mythes existants, de fabulation, de métaphores et de volonté subséquente de réécrire l'histoire, les faits ne sont pas si étonnants que ça. Un autre segment de Zeitgeist concerne la théorie du complot pour les attentats du 11 septembre. Ce segment-là passe moins bien, car malgré l'accumulation fascinante de faits, documents et d'arguments, il laisse en plan trop de questions pour convaincre. Zeitgeist n'est pas le premier documentaire à tenter de nous démontrer le complot du 11 septembre, et concernant cette idée, je vous invite à lire la discussion et les arguments échangés sur Fractale-Framboise lors de la sortie de Loose Change, un film similaire à Zeitgeist sur la question. Les arguments contre Loose Change s'appliquent aussi bien à Zeitgeist. L'idée centrale du film, qui dénonce le contrôle de la majeure partie de la population par un complexe militaro-financier, repose donc sur un segment qui ne tient pas la route. Les autres exemples importants relèvent également de complots; ceux-là pour les deux guerres mondiales et celle du Vietnam. Une fois encore, si le film comporte son lot de faits et de vérités, il dérive parfois sans fournir de réponses à certaines questions trop importantes pour être ignorées.
Le film Zeitgeist: Moving Forward, est beaucoup plus intéressant. Il s'agit d'un film plus maîtrisé, dont l'objectif et le sujet est mieux contrôlé. Une longue première partie s'affaire à convaincre que l'humain n'est pas intrinsèquement violent et que la violence que l'on observe un peu partout est un effet de certaines névroses causées par l'environnement social. Puis, le film passe à une section critique de l'économie mondiale actuelle, basée entièrement sur l'idée de profit maximal. Enfin, on réuni ces deux sujets en présentant le Projet Vénus de Fresco, une vision du futur qui propose une alternative à l'économie actuelle; une économie basée sur les ressources.
Cette fois-ci, le reproche que l'on pourrait faire au film est une certains naïveté. Je m'explique. Sans vouloir traiter les défenseurs de cette théorie d'utopistes, il reste que leur modèle - intéressant et qui semble tout à fait valide - semble souffrir du même mal que les théories économiques néolibérales; on oublie que l'on parle d'humains. Dans le cas des théories économiques, on assume que le marché est efficient car tous prendront des décisions rationnelles, alors que pour appliquer la vision de Fresco, il faudra convaincre tous les humains de se plier au projet, une affaire impossible, évidemment, d'où le qualificatif de naïf. Le marxisme, dans son idée la plus simple, était atteint du même mal: en mettant les humains dans le système, ça ne peut pas marcher.
Reste que l'existence de ces mouvements de plus en plus présents un peu partout - et de plus en plus organisés, de plus en plus reliés entre eux - confirme que l'idée du marché libre et du capitalisme sauvage n'est plus acceptée comme idéal de société. Les décideurs de ce monde finiront par s'en rendre compte eux aussi, quand ils commenceront à subir la pression de la classe moyenne qui s'effondrera lentement. C'est d'ailleurs déjà le cas en Europe et aux États-Unis, où les mouvements de protestations sont les plus forts.
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Le mouvement Zeitgeist (présent au Canada), s'applique aujourd'hui à faire la promotion d'une économie basée sur les ressources plutôt que sur l'argent. Le mouvement s'est d'abord articulé autour d'un film de l'américain Peter Joseph, mais a rapidement pris une tournure différente depuis la sortie d'un autre film, Zeitgeist: Moving Forward, où sont explorées les théories de Jacque Fresco et de son Projet Vénus.
Le film Zeitgeist est un amalgame qui tente de déboulonner quelques idées reçues, notamment l'idée que la religion catholique soit représentative d'une réalité historique en la personne de Jésus. Si le film apporte divers éléments intéressants, il manque de clarté quand à la provenance de ses sources d'informations factuelles. Toutefois, pour qui savait déjà que le mythe de la naissance, l'oeuvre miraculeuse et la mort/résurrection de Jésus tenait à la fois de mythes existants, de fabulation, de métaphores et de volonté subséquente de réécrire l'histoire, les faits ne sont pas si étonnants que ça. Un autre segment de Zeitgeist concerne la théorie du complot pour les attentats du 11 septembre. Ce segment-là passe moins bien, car malgré l'accumulation fascinante de faits, documents et d'arguments, il laisse en plan trop de questions pour convaincre. Zeitgeist n'est pas le premier documentaire à tenter de nous démontrer le complot du 11 septembre, et concernant cette idée, je vous invite à lire la discussion et les arguments échangés sur Fractale-Framboise lors de la sortie de Loose Change, un film similaire à Zeitgeist sur la question. Les arguments contre Loose Change s'appliquent aussi bien à Zeitgeist. L'idée centrale du film, qui dénonce le contrôle de la majeure partie de la population par un complexe militaro-financier, repose donc sur un segment qui ne tient pas la route. Les autres exemples importants relèvent également de complots; ceux-là pour les deux guerres mondiales et celle du Vietnam. Une fois encore, si le film comporte son lot de faits et de vérités, il dérive parfois sans fournir de réponses à certaines questions trop importantes pour être ignorées.
Le film Zeitgeist: Moving Forward, est beaucoup plus intéressant. Il s'agit d'un film plus maîtrisé, dont l'objectif et le sujet est mieux contrôlé. Une longue première partie s'affaire à convaincre que l'humain n'est pas intrinsèquement violent et que la violence que l'on observe un peu partout est un effet de certaines névroses causées par l'environnement social. Puis, le film passe à une section critique de l'économie mondiale actuelle, basée entièrement sur l'idée de profit maximal. Enfin, on réuni ces deux sujets en présentant le Projet Vénus de Fresco, une vision du futur qui propose une alternative à l'économie actuelle; une économie basée sur les ressources.
Cette fois-ci, le reproche que l'on pourrait faire au film est une certains naïveté. Je m'explique. Sans vouloir traiter les défenseurs de cette théorie d'utopistes, il reste que leur modèle - intéressant et qui semble tout à fait valide - semble souffrir du même mal que les théories économiques néolibérales; on oublie que l'on parle d'humains. Dans le cas des théories économiques, on assume que le marché est efficient car tous prendront des décisions rationnelles, alors que pour appliquer la vision de Fresco, il faudra convaincre tous les humains de se plier au projet, une affaire impossible, évidemment, d'où le qualificatif de naïf. Le marxisme, dans son idée la plus simple, était atteint du même mal: en mettant les humains dans le système, ça ne peut pas marcher.
Reste que l'existence de ces mouvements de plus en plus présents un peu partout - et de plus en plus organisés, de plus en plus reliés entre eux - confirme que l'idée du marché libre et du capitalisme sauvage n'est plus acceptée comme idéal de société. Les décideurs de ce monde finiront par s'en rendre compte eux aussi, quand ils commenceront à subir la pression de la classe moyenne qui s'effondrera lentement. C'est d'ailleurs déjà le cas en Europe et aux États-Unis, où les mouvements de protestations sont les plus forts.
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