mercredi 4 décembre 2024

Dans l'exceptionnel système de transport collectif de Mexico

Ce n'est un secret pour personne qui a déjà lu ce journal de voyage: je suis un grand fan de transports collectifs. Les systèmes de transport en commun font souvent des merveilles pour un voyageur qui aime pouvoir se déplacer à sa guise à moindre coût, sans avoir à louer un véhicule dispendieux (et l'assurer) et avoir à gérer les déplacements en voiture avec les aléas de la route, sans parler de la gestion de la voiture en question une fois rendu è destination ou lors d'une excursion d'un jour ou pendant un long séjour.

Les transports collectifs permettent d'éviter tout ce trouble et d'être libre à destination également, et ce, à une fraction du coût d'un déplacement en voiture, même dans les pays où les transports en commun sont plus chers qu'ailleurs.

Et côté transport en commun, Mexico est un petit paradis.

Imaginez le réseau suivant: 12 lignes de Métro comptant 195 stations, ajoutez des dizaines de lignes de Métrobus (système rapide par longs bus articulés circulant sur des voies réservées) comportant des centaines de stations, ajoutez une ligne de tramway d'une vingtaine de stations, des lignes de trolleybus (circulant également sur des voies réservées), puis évidemment, des bus "réguliers", qui circulent plus souvent qu'autrement sur des voies réservées. Comme si tout ça n'était pas assez, on va aussi ajouter trois lignes de Cablebus (téléfériques) à multiples stations. Et tout ce réseau est évidemment interconnecté; les lignes de téléfériques partent de station de métro, idem pour la ligne de tramway. Et les 4 stations de bus intercité (vers d'autres villes) sont aussi accessibles par métro. Et pour desservir ceux qui résident plus loin, on a aussi une ligne de trains de banlieue, et des lignes de Métrobus de banlieue (appelées les Mexibus)... Bref, un réseau très très développé, qui se rend partout dans cette immense ville, dessert tous les quartiers, combine plusieurs modes de transports, tous interconnectés (plusieurs stations disposent de diverses connexions, parfois 5-6 connexions de plusieurs modes différents). Et on peut encore ajouter une couche: Dans le métro, les trains passent dans les stations aux 2-3 minutes. J'ai emprunté le métro près d'une centaine de fois en 50 jours, et j'ai attendu une fois 4 minutes, et j'ai remarqué que c'était anormal, tellement j'étais habitué à ne jamais attendre. Ainsi, quand vous avez un transfert de lignes, vous n'y pensez même pas.

Le réseau de transport de Mexico, c'est pratiquement le rêve de tout urbaniste qui voudrait développer un réseau parfait pour une ville existante avec toutes ses contraintes (et qui s'est développée rapidement dans le dernier siècle). Et aussi le rêve pour tout voyageur/utilisateur qui aime se déplacer pour pas cher de manière efficace partout dans une métropole.

Que dire de plus: Ah, il faudrait parler des tarifs et de l'usage facile du réseau. tarif unique pour chaque mode, payable avec une carte à puce rechargeable. Aucune passe mensuelle ou trimestrielle, par de variante de 3 jours, ou 7 jours, ou pour usage occasionnel, pas de zones, d'ajouts, autrement dit, pas 132 sortes de tarifs selon le mode et les zones et où vous allez et d'où vous venez. Un tarif par mode. Vous prenez le métro, peu importe de quelle station, et vers quelle station, peu importe les transferts, c'est un tarif unique pour le trajet. Idem pour les autres modes. Extrêmement simple.

Ce tarif? Ridiculement bas, même pour le mexicain moyen: 5 pesos pour le métro, 6 pour le métrobus, 3 pesos pour le tramway... Bref, quasi gratuit (5 pesos = 0,35$ CDN en ce moment). À ce tarif, justement, pas besoin de divers tarifs et de cartes mensuelle, etc. Vous payez à chaque usage, mais ce tarif est extrêmement bas, donc vous n'avez pas réellement à y penser comme un dépense majeure, au contraire. Et pour payer? La carte à puce passe sur le lecteur, tout simplement. Vous rechargez la carte au besoin si elle est vide. Vous mettez le montant que vous voulez sur la carte, 35 pesos, 52 pesos, 208 pesos, comme vous voulez, le montant demeure là tant que vous n'utilisez pas le système. La simplicité même.

Évidemment, avec un système aussi simple, efficace, vaste, et peu cher, des millions de personnes l'empruntent chaque jour. À comparer à chez nous - mentionnons Montréal, seule ville du Québec avec un strict minimum de réseau qui vaut ce nom - où le système est peu développé, compliqué à comprendre (zones, tarifs multiples, divers modes, etc.) et évidemment, très cher à l'usage (de 4 à 7$ le passage même parfois pour 3-4 stations de Métro ou de REM).

Ajoutez à ça une politique qui restreint les voitures dans les quartiers centraux (certains jours, interdit, selon votre plaque d'immatriculation) et vous aurez la recette pour décongestionner une grande ville ou à tout le moins, mieux contrôler le trafic et sa congestion endémique.

J'en suis littéralement estomaqué depuis mon arrivée ici. Et j'ai attendu avant d'écrire ceci ici, puisque je voulais expérimenter. J'ai pris le transport en commun sur une base quasi quotidienne (quelques jours sans, je marche aussi beaucoup), et j'ai emprunté 5 modes de transports dans ce réseau, et l'ensemble ne cesse de m'émerveiller à chaque fois par son efficacité et sa simplicité.

On pourrait penser qu'il n'y a rien à ajouter à un tel palmarès de transport, mais il reste deux autres détails intéressants: 

Le premier; la présence en parallèle de tout ça d'un réseau de vélo en partage (façon Bixi), qui s'appelle ÉcoBici. également simple à utiliser, un peu comme pour le réseau de Montréal, une fois abonné ou payé pour une journée, on peut utiliser infiniment les vélos pendant de courts trajets de 45 minutes, mais qu'on peu cumuler sans frais.

Le second détail: l'ensemble du réseau dont j'ai listé les multiples modes de transport et toute la tarification, est géré par UNE seule société de transport. Une. Ah, et détail non négligeable; c'est cette même société qui gère également le système ÉcoBici!!

Je termine donc là-dessus, en publiant quelques photos prises dans les transports, avec d'autres commentaires et mise en contexte sous les photos... donc, dans aucun ordre particulier, allons-y:


L'ancienne gare de Mexico a été convertie en gare de trains de banlieue vers le nord de la ville. Le projet prévoit se rendre à des centaines de km de Mexico, mais pour l'instant, dessert une demie-douzaine de villes allant jusqu'à 200 km de la ville. Le prolongement est d'ailleurs en cours de réalisation. Devant la gare (connectée à deux lignes de Métro, évidemment), on a installé cette ancienne locomotive à vapeur.


Il y a diverses expositions thématiques dans certaines stations. À la station de Métro La Raza, c'est la science qui est à l'honneur et des dizaines de panneaux vulgarisent plusieurs informations scientifiques, certaines assez avancées, comme ici, le Boson de Higgs. (on voit le panneau lumineux, mais il y a aussi du texte à droite).


Chaque station de Métro, de Métrobus, de Tramway et de Téléférique a son propre pictogramme, donc chaque personne - même celles ne savant pas lire - peut s'y retrouver facilement. Les pictogrammes portent la couleur de leur ligne (peu importe le mode), et si une station dessert deux lignes (ou plus), une diagonale apparait dans le pictogramme, et chaque côté est d'une couleur d'une des lignes desservies. Dans le transport (ici, dans le métro, ligne 3, verte), on peut aussi voir au-dessus de chaque station toutes les connexions offertes. Sur ce seul segment de la ligne 3, on voit 5 stations de correspondances de métro, 9 de métrobus, une de téléférique et 3 de trolleybus. On voit aussi toutes les stations qui sont desservie par l'ÉcoBici près des stations.


Station La Raza, encore, où il y a un tunnel où il fait un peu plus sombre, car la voute étoile a été reproduite au plafond. Sur la photo, on ne voit évidemment pas les détails, mais des points lumineux représentent les étoiles et des lignes dessinent les constellations et les identifient. Ce tunnel se trouve entre les deux lignes desservies par la station, animant donc le transfert.


Au niveau de la rue, on voit facilement les stations de métro, avec le M stylisé (un MB est utilisé pour le Métrobus, un Tl pour le trolley, un C suspendu pour le téléférique (Cablebus)... ici, Station Balderas, dont on voit le nom, et le pictogramme, celui-ci a deux couleurs (verte pâle ligne 3 et rose, ligne 1).


Escalier décoré, il y en a plusieurs comme ça dans diverses stations.


He, celle-là a été prise à "ma" station, celle qui est près d'où je me loge, dans la colonia Navarte Poniente. La station s'appelle Étiopia/Plaza de la Transparencia. Son pictogramme est donc un édifice à la porte ouverte sur fond de profil de Lion. Ce pictogramme est visible ici, reproduit des centaines de fois comme bas-relief de la station au niveau des quais. Le petit palmier est une décoration qu'on imaginerait mal survivre dans une station à Montréal (sauf Champs de Mars, peut-être?).


Haha, on peut voir L'Esprit vagabond qui conduit une rame de métro de Mexico! Bon, pas une rame qui circule sur les voies... juste le devant d'une rame de métro, la cabine du conducteur, qui est justement à la disposition des curieux, station La Raza (où il y a un musée des transports).


Plusieurs stations sont décorées de murales diverses, parfois thématiques. Ici, station Guerrero, une murale sur quelque chose de très populaire à Mexico: la Lucha Libre!


À la station Zocalo/Tenochtitlan, on retrouve 3 maquettes qui représentent chacune l'allure du "Zocalo" à diverses périodes. Ci-dessus, à l'époque préhispanique où la place centrale était dominée par le centro de Tenochtitlan, capitale du monde Aztèque.


Puis une autre maquette montrant le Zocalo, quelques siècles après la destruction de Tenochtitlan et la construction de Mexico par les espagnols (soit en 1900 pour cette maquette - le Zocalo est différent aujourd'hui).


Train qui arrive en station. Les lignes plus anciennes du métro de Mexico (fondé à la même époque que celui de Montréal, en passant, i.e. les années 1960), les lignes plus vieilles donc, elles utilisent du matériel roulant qui date aussi un peu (années 80 je dirais, au pif), mais qui a été rénové (sièges neufs et barres d'appui neuves et multiples).


Station de Métrobus au centre-ville. Les lignes de Métrobus sont plus nombreuses que celles du Métro, et chaque ligne compte des dizaines de ces stations. En soi, c'est déjà un réseau incroyable, alors combiné au reste des modes disponibles, c'est juste incroyable.


Murale d'inspiration précolombienne, au niveau du quai, station Copilco.


Murale au-dessus des quais, visible d'en bas et de la mezzanine, station Coyoacan.


La décoration de la station Zapata, où passent deux lignes, exploite le thème des caricaturistes dans l'histoire du Mexique. Il y a donc de grandes reproductions de caricatures de journaux et revues partout dans les divers couloirs de la station, rendant le transfert fort amusant.


Suze dans un autre escalier "décoré", ici, c'est en fait une publicité touristique du Royaume-Uni. (Station Auditorio).


À la station Pino Suarez (qui dessert deux lignes), en effectuant des travaux, on a découvert et excavé une petite pyramide mexica. Une modification à la station a été apportée, pour que les usagers puissent la voir des couloirs (point de vue de la photo), et on a laissé tout ça à ciel ouvert pour que les passants sur la rue en haut puissent la voir aussi.


Rame de métro avec chaque wagon d'une couleur différente et la marque CDMX, qui arrive en station. Les lignes plus récentes et les lignes récemment rénovées (car les travaux d'amélioration continuent à ce jour), profitent de rames plus modernes, en "serpentin" avec le train ouvert au complet et qui permet donc de contenir plus de passager avec  ses sections inter-wagons ouvertes aux usagers.


Murale décorative à la station Chabacano.


Station Viveros, près du grand boisé/pépinière municipale, à Coyoacan. La station a pour thème "la nature" et fait la promotion du respect et de la connaissance des plantes et des animaux via divers décors comme celui-ci, au-dessus des escaliers menant aux quais.


Station Chabanaco, où la ligne 2 passe au niveau de la rue. Quelques lignes du métro passent en partie au niveau de la rue, généralement au centre d'un grand boulevard et le métro emprunte quelque viaduc pour passer sous les rues transversales.


Suze n'a pu résister à se prendre pour une conductrice de Métro (station La Raza).


Vue de quelques cabines de la ligne 3 du téléférique, qui connecte avec la station de métro Constituyentes et dessert l'ouest de la ville.


Cabines de la ligne 1 du téléférique, qui part de la station de Métro/Métrobus/Mexibus Indios Verdes et dessert une douzaines de stations au nord de la ville (et possède même un embranchement/transfert (donc c'est une seule ligne mais elle forme un Y et dessert deux secteurs au nord).


Rame de métro qui entre à la station Copilco.


Dans la ligne de tramway qui dessert le sud de la ville. (on peut voir un train en sens inverse qui vient de passer, à droite).

Le tramway (appelé ici Tren Ligero) arrive à la station Xotepingo. Le tramway comporte dix-huit stations le menant à 25 km au sud du centro historico de Mexico. Prendre le tramway coûte 3 pesos le passage (3 pesos = 0,21$ CDN)... 

Voilà, ça fait pas mal le tour de mes commentaires et expériences dans le fantastique système de transport en commun de la ville de Mexico. 

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mardi 3 décembre 2024

Un palais royal européen dans un parc mexicain!

Je sais que je me répète en disant que plusieurs édifices de Mexico étonnent et émerveillent, mais là, j'avoue avoir été soufflé.

Qu'il y ait un château (el castillo) sur le mont qui se trouve au milieu du Parque Chapultepec n'était pas si étonnant en soi. Les forteresses sont quand même monnaie courantes, même en Amérique. Il ne reste plus beaucoup de villes encore fortifiées (à ma connaissance en Amérique du Nord, seulement deux: Campeche et Québec), mais des châteaux-forts, il en reste encore.

En gravissant le mont du parque Chapultepec après avoir acheté mon billet d'entrée en bas de la côte, je m'attendais donc à un château, au sens de forteresse, plus ou moins bien conservé, quelque chose de semi-glauque, en pierre, humide et froid.

Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant en haut de la colline! Le castillo de Chapultepec est un château au sens de «Palais», au sens de Schönbrunn, au sens de Versailles! Bon, d'accord, il n'est pas aussi ambitieux et extravagant que ces deux exemples, mais on est très loin des châteaux-forts anglais moyenâgeux.


En arrivant, on passe une grille et on a un premier aperçu du château.


Puis, on est invité à passer à l'intérieur, accueillis pas un escalier monumental qui permet de voir une fresque au plafond. 


Sous cet escalier, une exposition des carrosses impériaux réellement utilisés à Mexico (hein?) en plus de certains carrosses utilisés par des présidents marquants, comme Benito Juarez par exemple.


Puis la visite commence et on comprends un peu mieux où on se trouve. Il me manquait une petite partie de l'histoire du Mexique pour comprendre. On apprend que le château, comme le carrosse impérial qu'on a vu sur l'autre photo, a été en partie érigé, décoré et habité par Maximilien de Hapsbourg, empereur du Mexique.


On continue donc la visite, éberlué d'avoir découvert un palais royal en plein coeur du Mexique. Qu'est-ce qu'un Hapsbourg faisait donc au Mexique? Empereur en plus?


Heureusement, quelques panneaux explicatifs nous racontent l'histoire de ce château et de ses premiers habitants. Après l'indépendance du Mexique, quand le président Benito Juarez a décidé d'arrêter les paiements de dettes envers les pays d'Europe, l'Angleterre, la France et l'Espagne se sont ligués pour remettre ce pays à sa place en envoyant des troupes (essentiellement françaises). Une fois l'ancienne colonie matée, on a donc installé un empereur européen pour diriger cette nouvelle monarchie. Maximilien a été choisi et il a traversé l'Atlantique pour venir s'installer à Mexico comme nouvel empereur.


Il a donc fait érigé un château digne de sa fonction, avec appartements royaux, cuisines pour recevoir des dignitaires étrangers, grands salons, chambres royales, le tout décoré comme tout palais européen. On y trouve même certaines décorations offertes par Napoléon III à Maximilien. Fait amusant: Maximilien était le frère de Franz-Joseph d'Autriche et il était justement né à Schönbrunn (le "palais de Sissi", impératrice et conjointe de franz-Joseph, à Vienne). Mon étonnement de retrouver un palais du genre de Schönbrunn à Mexico n'était donc pas si étrange.


Malheureusement pour l'empereur Maximilien I du Mexique, le peuple mexicain, Benito Juarez en tête, ne l'a pas entendu ainsi. L'empereur a donc pu gouverner un certain temps, avec l'appui des partis traditionnels de droite au Mexique, mais les appuis de gauche étaient encore loyaux à Juarez. Étrangement, Maximilien a pris plusieurs décisions très progressistes pour l'époque, se mettant à dos ses appuis naturels de droite. N'ayant à peu près aucun appui réel après un temps, il n'a pu demeurer au pouvoir et a été exécuté après une reconquête du peuple guidé par Juarez. Il faut dire que le pauvre Maximilien a été entre temps totalement laissé à lui-même par les pays européens qui avaient d'autres querelles à s'occuper sur le vieux continent. En plus, l'empire mexicain n'avait pas été reconnu par les États-Unis, qui préféraient reconnaître la légitimité de Benito Juarez.


Le château a donc changé de fonction après la mort de Maximilien. Il a été la résidence officielle de certains présidents mexicains, puis un observatoire astronomique, puis lieu de rencontres diplomatiques, résidence de plaisance présidentielle ("maison d'été"), selon les époques et les présidents en fonction.


Aujourd'hui, il s'agit essentiellement d'un lieu historique, ouvert aux visiteurs, qui comporte un bon nombre d'appartements royaux, de mobilier d'époque (présidentielle et impériale), avec un jardin à l'étage, une immense terrasse qui fait quasiment le tour complet de l'édifice, et qui abrite un musée d'histoire du Mexique.


La visite permet d'apprécier l'ensemble architectural de cet ancien palais impérial - une affaire absolument unique dans les Amériques d'après mes voyages et visites un peu partout sur le continent.


En fait, l'ensemble du château est si grand (et grandiose) qu'une journée ordinaire ne suffit même pas à tout visiter. Nous avons passé plusieurs heures sur place, mais après avoir fait le tour des appartements, des informations historiques, des terrasses et jardins et avoir parcouru une partie seulement du musée d'histoire, nous avons réalisé que nous ne pourrions pas compléter le reste de la visite en une seule journée.


Dans le palais, en plus des terrasses que l'on a pu voir sur des photos précédentes, il y a aussi une véranda (fermée, donc) qui reçoit sa luminosité d'une série de magnifique vitraux de très grande taille.


Suze pose ici dans le jardin, sur le toit, devant la tourelle qui a servi d'observatoire astronomique pendant plusieurs années.


Quelque décoration extérieure ayant attiré mon attention: on a payé ses respects à la culture précédente, avec ces têtes de serpents à plumes dans les escaliers d'un (autre) jardin.


Vitrail dans la verrière au-dessus de l'escalier principal du palais. La sauterelle, chapulin en espagnol, donne son nom au parque et au castillo Chapultepec.


Enfin, la visite - et surtout la terrasse tout autour du palais impérial - permet d'avoir une splendide vue sur la ville et les environs du parque Chapultepec. On en voit une partie sur cette photo, mais aussi sur toutes les autres photos prises de la terrasse.
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lundi 2 décembre 2024

Les surprises de Teotihuacan

Troisième et dernier billet sur ma visite à Teotihuacan.

S'il y a une chose que je n'avais pas vue venir en me rendant sur ce site archéologique - malgré quelques lectures sur la visite - c'est bien de pouvoir observer autant de décorations, bas reliefs, sculptures, et autres artefacts directement sur le site-même. Ça a donc été une très belle surprise de découvrir autant d'éléments décoratifs encore visibles à Teotihuacan.

Dans le palacio de Quetzalpapalotl (palais du Quetzal-papillon), on peut voir, tout autour du patio central, une corniche décorée, avec des pigments rouges encore bien conservés. les colonnes sont faites de blocs sculptés de bas-reliefs.

Détails de quelques colonnes du patio.

Juste à côté, le Palacio de los Jaguares montre plusieurs peintures murales de jaguars à plumes au bas de ses murs, encore une fois, avec de al couleur bien conservée.

 
Une partie de ces édifices ont été recouvert d'un toit contemporain, afin de mieux conserver les décorations encore sur place. C'est ce qui explique l'éclairage un peu déficient sur cette photo (et la suivante), où on peut voir une bordure peinte à l'effigie d'un perroquet, avec une fleur jaune.


Sur le même édifice, des bas reliefs sur les colonnes.


Le long de la Calzada de los muertos, on peut encore voir cette peinture représentant un puma (jaune) avec ses pattes et griffes bien en vue, sur un des temples que les aztèques ont pris pour des stèles funéraires.


Ici, Suze me sert de prétexte pour montrer une des excavations qui révèle que le temple (dont on voit l'escalier central derrière elle) gardé par deux têtes de jaguar à l'époque, était érigé sur un plus petit temple (dont on voit l'escalier central sous le plancher où se trouve Suze), lui-même gardé par deux têtes de serpent. Le fait que les teotihuacanais aient érigé certaines structures par-dessus les autres pour les rendre plus grande et hautes a permis de conserver une partie des premières constructions de manière exceptionnelle. Les archéologues ont donc excavé une partie des premières constructions et on peut s'y promener grâce à un réseau de tunnel.


Gros plan sur la tête de serpent qui se trouve sous le plancher dans la photo précédente. très bien préservée, avec des pigments encore bien visibles.


Plan rapproché sur la tête de jaguar du même temple, un peu moins bien conservée, vu qu'elle était exposée aux intempéries.


Derrière la plateforme du patio central de la Ciudadela, on a excavé la troisième pyramide du site, celle dite du Serpent à plume (Quetzalcoatl). Voici un plan rapproché d'un de ses gradins, où on peut voir une tête de Tlaloc (à gauche, l'équivalent aztèque du Chaac maya, Dieu de la pluie, entre autres). Les habitants de Teotihuacan vénéraient donc le Dieu de la pluie (sans trop de surprise), et les aztèques ont repris la manière de le représenter (une fois encore, différente de la représentation des mayas). À droite, la tête de serpent entourée de plume (Quetzalcoatl).


Tlaloc, avec à gauche le maïs, et en bas, un serpent.


Tête de Quetzalcoatl, le Dieu serpent à plumes, qui est central à la civilisation mexica, laquelle a été fortement influencée par les Toltèques et la cité de Teotihuacan, considérée comme sacrée et lieu d'origine des dieux. Des recherches démontreraient que l'origine de Quetzalcoatl remonterait même à la culture Olmèque, antérieure à toutes les précédentes. (On retrouve aussi Quetzalcoatl sur certains sites mayas postclassiques, vu l'influence de la culture Toltèque sur les mayas à cette époque).

Les représentations de Quetzalcoatl de Teotihuacan sont donc parmi les plus anciennes jamais observées, mais personne ne sait comment il était alors appelé.

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