Je vais faire un test.
J'avais expédié une série de cartes postales du Guatemala, puis du Honduras et du Chiapas l'hiver dernier. La moitié n'ont jamais atteint leur destinataire... J'avais publié une boite postale en parlant d'un acte de foi quand on utilisait ce genre de service.
Question: La poste espagnole est-elle plus efficace que la poste de l'Amérique Centrale? Réponse dans quelques semaines, si jamais mes correspondants reçoivent leur carte, car j'ai expédié une carte d'Espagne à tous les correspondants n'ayant jamais reçu leur carte latino pour faire un test scientifiquement acceptable :-)
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Les boites procurent à l'utilisateur une image de confiance plus élevée que celles du Guate, il faut avouer. Mais on verra bien si l'habit fait le moine postal.
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mercredi 30 juin 2010
mardi 29 juin 2010
Influences maures et palacio arabe
Libellés :
Espagne,
Voyage-2010-Esp
Je vous ai parlé à quelques reprises de l'influence que les Maures ont eue sur l'architecture de Séville - dans un émirat qui est alors appelée, en arabe, Al Andalus et d'où vient le nom usuel de l'Andalousie d'aujourd'hui.
Voici quelques vestiges de cette époque lointaine, mais qui font de Séville une ville distincte des villes espagnoles du nord comme Madrid ou Barcelona, par exemple.
Il n'est pas rare, lors de promenade, de voir le portique d'un immeuble arborant des décorations ou un style maure.
Certains édifices résolument plus modernes arborent également ce genre d'architecture. On a appelé Mudéjar les maures convertis qui sont demeurés en Andalousie après la reconquête catholique et c'est ainsi qu'on appelle ce style espagnol aux influences arabo-musulmanes de décoration et d'ornementation.
Un exemple historique. Ce qui est aujourd'hui la sortie de la visite touristique de la cathédrale, était autrefois l'entrée de la mosquée de Séville. Ce portique donnait accès à une cour où les fidèles pouvaient procéder aux ablutions d'usage avant leur entrée dans la mosquée proprement dite.
Un autre exemple de décoration mudejar aux fenêtres d'un édifice contemporain.
Fenêtre historique: elle appartient au Palacio arabe de la Buhaira, qui était un véritable palais arabe à l'époque d'Al Andalus.
Le Palacio en question - on l'aperçoit ici au milieu de ce qui est devenu un quartier de banlieue commercial et résidentiel - avait de grands jardins, un plan d'eau et une large cour intérieure.
Le plan d'eau était alimenté par un système d'aqueduc qui n'est pas sans rappeler le système romain d'acheminement de l'eau dans les citées. Aujourd'hui, le parc du palacio est ouvert aux visiteurs, mais l'édifice lui-même est fermé. Le parc est malheureusement en mauvais état et on y retrouve des déchets divers, des tags et des graffitis sur ses ruines.
La façade du Palacio arabe de la Buhaira, avec quelques arbres devant une cour asséchée par le soleil. En face, on retrouve de l'autre côté de ce qui est aujourd'hui une grande artère, le reste du parc - essentiellement constitué de quelques bassins un peu déglingues, d'orangers fatigués et d'un pavillon où opère un petit bistrot. L'ensemble balance entre tranquillité et délabrement mais manque d'âme.
Au bout des jardins de la Buhaira (c'est le nom du parc entourant le palacio), on retrouve des vestiges des fortifications qui entouraient (probablement) le palacio à son époque glorieuse. Là, comme ailleurs au palacio, aucune information n'est disponible sur l'état des lieux, l'origine ou l'époque de construction. Il est donc ardu de trouver des détails sur ces vestiges lors de la visite et de saisir à quoi on fait face exactement.
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Voici quelques vestiges de cette époque lointaine, mais qui font de Séville une ville distincte des villes espagnoles du nord comme Madrid ou Barcelona, par exemple.
Il n'est pas rare, lors de promenade, de voir le portique d'un immeuble arborant des décorations ou un style maure.
Certains édifices résolument plus modernes arborent également ce genre d'architecture. On a appelé Mudéjar les maures convertis qui sont demeurés en Andalousie après la reconquête catholique et c'est ainsi qu'on appelle ce style espagnol aux influences arabo-musulmanes de décoration et d'ornementation.
Un exemple historique. Ce qui est aujourd'hui la sortie de la visite touristique de la cathédrale, était autrefois l'entrée de la mosquée de Séville. Ce portique donnait accès à une cour où les fidèles pouvaient procéder aux ablutions d'usage avant leur entrée dans la mosquée proprement dite.
Un autre exemple de décoration mudejar aux fenêtres d'un édifice contemporain.
Fenêtre historique: elle appartient au Palacio arabe de la Buhaira, qui était un véritable palais arabe à l'époque d'Al Andalus.
Le Palacio en question - on l'aperçoit ici au milieu de ce qui est devenu un quartier de banlieue commercial et résidentiel - avait de grands jardins, un plan d'eau et une large cour intérieure.
Le plan d'eau était alimenté par un système d'aqueduc qui n'est pas sans rappeler le système romain d'acheminement de l'eau dans les citées. Aujourd'hui, le parc du palacio est ouvert aux visiteurs, mais l'édifice lui-même est fermé. Le parc est malheureusement en mauvais état et on y retrouve des déchets divers, des tags et des graffitis sur ses ruines.
La façade du Palacio arabe de la Buhaira, avec quelques arbres devant une cour asséchée par le soleil. En face, on retrouve de l'autre côté de ce qui est aujourd'hui une grande artère, le reste du parc - essentiellement constitué de quelques bassins un peu déglingues, d'orangers fatigués et d'un pavillon où opère un petit bistrot. L'ensemble balance entre tranquillité et délabrement mais manque d'âme.
Au bout des jardins de la Buhaira (c'est le nom du parc entourant le palacio), on retrouve des vestiges des fortifications qui entouraient (probablement) le palacio à son époque glorieuse. Là, comme ailleurs au palacio, aucune information n'est disponible sur l'état des lieux, l'origine ou l'époque de construction. Il est donc ardu de trouver des détails sur ces vestiges lors de la visite et de saisir à quoi on fait face exactement.
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lundi 28 juin 2010
Entretien avec deux stagiaires au Burkina Faso
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Coopération Internationale,
Ouagadougou,
Voyage-2010-Esp
Comme je m'intéresse beaucoup à la coopération internationale depuis les dernières années - et que j'écris sur le sujet depuis un moment sur ce blogue, il me semblait naturel de profiter de la présence de stagiaires de ma connaissance au Burkina Faso dans le cadre d'un projet de coopération pour m'entretenir avec eux de leur projet sur place. Voici le résultat de nos premiers échanges formels sur le sujet.
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Hugues Morin (HM): Vous avez suivi quelques sessions de préparation au séjour en Afrique. Malgré cela, quel élément vous a le plus surpris depuis votre arrivée? Le plus amusé, ou dérangé...
Suzie Nadeau (SN): Ce qui m'a le plus surpris dans mes premieres heures au Burkina Faso, c'est le sous-développement de la capitale. On nous avait tellement dit que c'était une ville vibrante et remplie d'énergie, avec une panoplie d'activites culturelles, que je m'attendais à voir une ville beaucoup plus développée... Le centre correspond plutôt à ma perception de ce que devrait être une capitale, mais tout autour... wow! C'est constitué de petits magasins et de maisons bâties un peu n'importe comment, sans aucune vision d'urbanisme. Les taxi collectifs t'emmènent d'un goudron à l'autre (rue asphaltée) et le reste du chemin vers la maison doit se faire à pied sous un soleil de plomb, sur des chemins de terre orange, avec des trous immenses qui se transforment en lacs dès qu'il pleut. Si au Québec, on a des nids de poule, ici, ils ont des nids de dinosaures! (Évidemment, il y a toujours des taxis pour t'emmener à la porte si tu payes plus).
Émilie Langevin (ÉL): Pour certains aspects, c'est moins dépaysant que je m'y attendais. Je pensais me faire manger par les moustiques alors que je n'en vois presque pas. Je pensais qu'il y aurait toujours des gens empilés dans les transports alors qu'en taxi, on est pas mal les seuls à se coincer 7 plus le chauffeur. Je croyais que nous allions manger avec nos mains, ce qui n'est pas le cas, ou très rarement. Je pensais devoir aller aux toilettes dans une cabane à l'extérieur alors que j'ai ma propre toilette, reliée à ma chambre (mais c'est une exception, je suis tombé sur la famille la plus riche du groupe, famille qui est même plus riche que moi!).
SN: Ce qui pèse aussi, à la longue, ce sont les nassara, criés a tue tête par les enfants, les nassara, dits à voix normale par les adultes, ou les pssssttttt!!! - un appel vraiment impoli chez nous. Ça, et l'impression qu'ils nous perçoivent comme des êtres extrêmement riches, qui détiennent toute la vérité sur tout.
HM: Justement, comment ils sont, les gens de Ouaga que vous avez rencontrés, dans vos familles, vos entreprises...
ÉL: Les gens qu'on rencontre via quelqu'un (je veux dire qui nous ont été présenté par quelqu'un) sont plutôt gentils, cependant les filles et jeunes femmes sont plutôt fermées... Peut-être est-ce de la gêne. Les gens que l'on ne connait pas et croise dans la rue semblent toujours avoir un interet pour nous vendre quelque chose ou qu'on leur donne de l'argent.
SN: On nous avait dit combien les burkinabés sont extrêmement gentils... Les premières impressions l'ont confirmé avec les gens du CECI et tout. Quand j'ai rencontré ma première famille, ça a été différent, car la dame était très fermée et les gens de la maison parlaient dans autre langue même s'ils m'avaient invités à me joindre à eux, ce qui était bien étrange. Avec ce que j'avais vécu dans d'autres projets à l'étranger, je croyais que les gens allaient plus s'intéresser à notre culture, à qui on est. Je pensais aussi qu'ils allaient vouloir nous faire faire plein d'activités, connaître leurs intérêts, leur culture, alors que ce n'est pas le cas. En général, c'est très tranquille dans les familles. Cet aspect nous a tous un peu deçu, je crois. Et puis pour les autres rencontres, faites au hasard, ils veulent effectivement toujours nous vendre quelque chose.
HM: Ça fait trois semaines que vous êtes arrivées, alors c'est presqu'un peu court pour parler du stage, mais à ce stade-ci, votre travail ressemblera-t-il à l'idée que vous vous en étiez fait?
ÉL: Après deux semaines, on commençait à peine. Il y a deux entreprises qui nous déçoivent, car elles n'ont pas de volet social, elles semblent à but lucratif, tout simplement, et disons que ce n'était pas le but de notre stage.
SN: Moi, je croyais que nous allions davantage travailler avec les personnes de nos entreprises alors qu'ils préfèrent nous donner un mandat à faire, ce qui est beaucoup plus facile pour eux. Nous avons très peu de contact avec les personnes à l'intérieur de nos entreprises en général. Il faut dire que chaque entreprise ayant un stagiaire profite d'une allocation en argent pour réaliser des projets dans leur entreprise. Aucune entreprise ici ne refuserait ce genre de stagiaire.
HM: J'ai comprends que vous êtes éparpillés un peu partout en ville et que vous travaillez pour différentes entreprises. Trouvez-vous que c'est un bon arrangement? Quels sont les avantages et inconvénients immédiats de cette "individualisation" de votre stage de groupe?
SN: En fait, nous avons changé un peu les choses cette semaine. Nous sommes deux stagiaires travaillant pour deux entreprises, à raison de deux jours chez l'une et deux jours chez l'autre. La dernière journée de la semaine se fait en groupe. Ça nous permet de toucher à plus d'entreprises, et de faire plus de projets en collaboration. De mon côté, ce que je trouve triste, c'est de m'être engagé dans stage de groupe mais me retrouver à faire beaucoup de travail individuel. Pour ce qui est de nos localisations éparpillées, c'est difficile, car nous sommes tous loins du centre-ville et qu'on ne peut donc rien faire ensemble le soir venu. Il faut toujours prévoir une heure de transport pour notre retour, le tout en fonction de nos taximans.
ÉL: Oui, le transport me fait suer! Près de chez moi, il est difficile d'attraper un taxi dans la rue, alors je me sens dependante. Soit je dois appeller le seul taximan dont j'ai le numéro, ou, s'il ne peut pas, je dois demander un "lift" à quelqu'un d'autre, et disons que je trouve ça plutôt gênant.
HM: Comment est vue votre présence là-bas? Etes vous des sauveurs? Etes vous des gens à qui on s'accroche faute de mieux? Et le Canada, une image particulière s'en dégage?
SN: C'est toujours bien vu quand on dit qu'on est pas Français. Globalement, ils donnent l'impression de se fier beaucoup sur nous, comme si on connaissait le karité aussi bien qu'eux, voire plus. Le plus difficile est qu'ils semblent s'attendre à nous voir réaliser des choses même si nous n'avons pas les outils pour le faire. Nous devons travailler avec l'informatique, mais n'avons ni ordinateur, ni logiciels et devons nous rendre dans des cybercafés pour tenter de travailler certains projets avec des équipements déficients. Je me suis d'ailleurs fais demander pourquoi personne de notre groupe n'avait apporté son ordinateur.
ÉL: Les gens ont une bonne opinion du Canada et des blancs en général je crois. On n'est pas perçu comme des sauveurs mais plutôt comme des gens qui connaissent tout, ou qui ont des compétences en tout. Par exemple, une étudiante à la maîtrise nous a demandé de lui faire une lettre de présentation. J'imagine que si elle est capable de faire une maîtrise, elle doit être capable de faire une lettre... la nôtre ne serait pas nécessairement meilleure, seulement différente.
HM: Merci Émilie et Suzie, je vous souhaite bonne chance avec la suite de votre projet là-bas. J'espère bien vous en reparler dans les prochaines semaines.
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Cet entretien a été réalisé par échanges de courriels, entre le 15 et le 27 juin 2010. Merci à Émilie Langevin et Suzie Nadeau pour leur aimable collaboration.
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Photo: Groupe de stagiaire de Québec Sans Frontières, marchant dans une rue de la zone du bois, un quartier au nord-ouest du centre-ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (Gracieuseté de Catherine Quimper-Leclerc, que je remercie de sa collaboration). La zone du bois en question est représenté par un point et une ligne verte sur la carte de Ouagadougou publiée dans un billet précédent.
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Hugues Morin (HM): Vous avez suivi quelques sessions de préparation au séjour en Afrique. Malgré cela, quel élément vous a le plus surpris depuis votre arrivée? Le plus amusé, ou dérangé...
Suzie Nadeau (SN): Ce qui m'a le plus surpris dans mes premieres heures au Burkina Faso, c'est le sous-développement de la capitale. On nous avait tellement dit que c'était une ville vibrante et remplie d'énergie, avec une panoplie d'activites culturelles, que je m'attendais à voir une ville beaucoup plus développée... Le centre correspond plutôt à ma perception de ce que devrait être une capitale, mais tout autour... wow! C'est constitué de petits magasins et de maisons bâties un peu n'importe comment, sans aucune vision d'urbanisme. Les taxi collectifs t'emmènent d'un goudron à l'autre (rue asphaltée) et le reste du chemin vers la maison doit se faire à pied sous un soleil de plomb, sur des chemins de terre orange, avec des trous immenses qui se transforment en lacs dès qu'il pleut. Si au Québec, on a des nids de poule, ici, ils ont des nids de dinosaures! (Évidemment, il y a toujours des taxis pour t'emmener à la porte si tu payes plus).
Émilie Langevin (ÉL): Pour certains aspects, c'est moins dépaysant que je m'y attendais. Je pensais me faire manger par les moustiques alors que je n'en vois presque pas. Je pensais qu'il y aurait toujours des gens empilés dans les transports alors qu'en taxi, on est pas mal les seuls à se coincer 7 plus le chauffeur. Je croyais que nous allions manger avec nos mains, ce qui n'est pas le cas, ou très rarement. Je pensais devoir aller aux toilettes dans une cabane à l'extérieur alors que j'ai ma propre toilette, reliée à ma chambre (mais c'est une exception, je suis tombé sur la famille la plus riche du groupe, famille qui est même plus riche que moi!).
SN: Ce qui pèse aussi, à la longue, ce sont les nassara, criés a tue tête par les enfants, les nassara, dits à voix normale par les adultes, ou les pssssttttt!!! - un appel vraiment impoli chez nous. Ça, et l'impression qu'ils nous perçoivent comme des êtres extrêmement riches, qui détiennent toute la vérité sur tout.
HM: Justement, comment ils sont, les gens de Ouaga que vous avez rencontrés, dans vos familles, vos entreprises...
ÉL: Les gens qu'on rencontre via quelqu'un (je veux dire qui nous ont été présenté par quelqu'un) sont plutôt gentils, cependant les filles et jeunes femmes sont plutôt fermées... Peut-être est-ce de la gêne. Les gens que l'on ne connait pas et croise dans la rue semblent toujours avoir un interet pour nous vendre quelque chose ou qu'on leur donne de l'argent.
SN: On nous avait dit combien les burkinabés sont extrêmement gentils... Les premières impressions l'ont confirmé avec les gens du CECI et tout. Quand j'ai rencontré ma première famille, ça a été différent, car la dame était très fermée et les gens de la maison parlaient dans autre langue même s'ils m'avaient invités à me joindre à eux, ce qui était bien étrange. Avec ce que j'avais vécu dans d'autres projets à l'étranger, je croyais que les gens allaient plus s'intéresser à notre culture, à qui on est. Je pensais aussi qu'ils allaient vouloir nous faire faire plein d'activités, connaître leurs intérêts, leur culture, alors que ce n'est pas le cas. En général, c'est très tranquille dans les familles. Cet aspect nous a tous un peu deçu, je crois. Et puis pour les autres rencontres, faites au hasard, ils veulent effectivement toujours nous vendre quelque chose.
HM: Ça fait trois semaines que vous êtes arrivées, alors c'est presqu'un peu court pour parler du stage, mais à ce stade-ci, votre travail ressemblera-t-il à l'idée que vous vous en étiez fait?
ÉL: Après deux semaines, on commençait à peine. Il y a deux entreprises qui nous déçoivent, car elles n'ont pas de volet social, elles semblent à but lucratif, tout simplement, et disons que ce n'était pas le but de notre stage.
SN: Moi, je croyais que nous allions davantage travailler avec les personnes de nos entreprises alors qu'ils préfèrent nous donner un mandat à faire, ce qui est beaucoup plus facile pour eux. Nous avons très peu de contact avec les personnes à l'intérieur de nos entreprises en général. Il faut dire que chaque entreprise ayant un stagiaire profite d'une allocation en argent pour réaliser des projets dans leur entreprise. Aucune entreprise ici ne refuserait ce genre de stagiaire.
HM: J'ai comprends que vous êtes éparpillés un peu partout en ville et que vous travaillez pour différentes entreprises. Trouvez-vous que c'est un bon arrangement? Quels sont les avantages et inconvénients immédiats de cette "individualisation" de votre stage de groupe?
SN: En fait, nous avons changé un peu les choses cette semaine. Nous sommes deux stagiaires travaillant pour deux entreprises, à raison de deux jours chez l'une et deux jours chez l'autre. La dernière journée de la semaine se fait en groupe. Ça nous permet de toucher à plus d'entreprises, et de faire plus de projets en collaboration. De mon côté, ce que je trouve triste, c'est de m'être engagé dans stage de groupe mais me retrouver à faire beaucoup de travail individuel. Pour ce qui est de nos localisations éparpillées, c'est difficile, car nous sommes tous loins du centre-ville et qu'on ne peut donc rien faire ensemble le soir venu. Il faut toujours prévoir une heure de transport pour notre retour, le tout en fonction de nos taximans.
ÉL: Oui, le transport me fait suer! Près de chez moi, il est difficile d'attraper un taxi dans la rue, alors je me sens dependante. Soit je dois appeller le seul taximan dont j'ai le numéro, ou, s'il ne peut pas, je dois demander un "lift" à quelqu'un d'autre, et disons que je trouve ça plutôt gênant.
HM: Comment est vue votre présence là-bas? Etes vous des sauveurs? Etes vous des gens à qui on s'accroche faute de mieux? Et le Canada, une image particulière s'en dégage?
SN: C'est toujours bien vu quand on dit qu'on est pas Français. Globalement, ils donnent l'impression de se fier beaucoup sur nous, comme si on connaissait le karité aussi bien qu'eux, voire plus. Le plus difficile est qu'ils semblent s'attendre à nous voir réaliser des choses même si nous n'avons pas les outils pour le faire. Nous devons travailler avec l'informatique, mais n'avons ni ordinateur, ni logiciels et devons nous rendre dans des cybercafés pour tenter de travailler certains projets avec des équipements déficients. Je me suis d'ailleurs fais demander pourquoi personne de notre groupe n'avait apporté son ordinateur.
ÉL: Les gens ont une bonne opinion du Canada et des blancs en général je crois. On n'est pas perçu comme des sauveurs mais plutôt comme des gens qui connaissent tout, ou qui ont des compétences en tout. Par exemple, une étudiante à la maîtrise nous a demandé de lui faire une lettre de présentation. J'imagine que si elle est capable de faire une maîtrise, elle doit être capable de faire une lettre... la nôtre ne serait pas nécessairement meilleure, seulement différente.
HM: Merci Émilie et Suzie, je vous souhaite bonne chance avec la suite de votre projet là-bas. J'espère bien vous en reparler dans les prochaines semaines.
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Cet entretien a été réalisé par échanges de courriels, entre le 15 et le 27 juin 2010. Merci à Émilie Langevin et Suzie Nadeau pour leur aimable collaboration.
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Photo: Groupe de stagiaire de Québec Sans Frontières, marchant dans une rue de la zone du bois, un quartier au nord-ouest du centre-ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (Gracieuseté de Catherine Quimper-Leclerc, que je remercie de sa collaboration). La zone du bois en question est représenté par un point et une ligne verte sur la carte de Ouagadougou publiée dans un billet précédent.
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dimanche 27 juin 2010
Séville. Près de l'Alcazar. Nuit.
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Quinze secondes d'un petit voyage dans le temps.
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Quinze secondes d'un petit voyage dans le temps.
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De piraterie et des archives des Indes
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Voyage-2010-Esp
Juste à côté de la cathédrale de Séville, on peut voir un bel édifice construit sous le règne du roi Philippe II; la Casa Lonja, ou "maison du commerce", où on avait installé les bureaux étant chargés des échanges commerciaux avec les Amériques. Sous Charles III, vers la fin des années 1700, l'édifice a été reconverti pour abriter les Archives générales des Indes. L'édifice, véritable bibliothèque historique, contenait jusqu'à 45000 documents relatifs à la conquête du nouveau monde alors que la colonisation espagnole atteignait son apogée. Dans les dernières années, l'édifice a été rénové et on a déplacé la plupart des documents dans une autre bibliothèque spéciale.
Les Archives générales des Indes présentent désormais une partie de cette documentation sous la forme d'expositions thématiques (gratuites), ce qui permet aussi au visiteur intéressé d'admirer ce splendide édifice de l'intérieur.
Vue générale de la Casa Lonja, qui a été créé par le même architecte qui avait fait le palais d'El Escorial de Madrid, que je me souviens avoir visité en 2006. L'extérieur est sobre et simple: un carré de deux étages entourant une cour centrale, décorée de petites tour dans les coins.
L'intérieur saisit instantanément le visiteur, avec ses riches couloirs et ses escaliers, arches et portiques en marbre.
Une plaque est incrustée dans le marbre pour identifier la bibliothèque.
À l'étage - où sont présentées les expositions thématiques - on peut voir les longs couloirs, les plafonds en voûte, ainsi que les étagères qui supportaient encore il y a 3-4 ans, les archives complètes de l'époque coloniale espagnole.
Par une fenêtre, j'ai réussi à me voler une petite vue de la cour intérieure - fermée aux visiteurs. On note la pointe du campanile de la cathédrale en arrière-plan.
Une autre salle d'archive, avec un canon reposant sur le plancher en damier.
Lors de ma visite, la thématique de l'exposition était La piraterie à l'époque coloniale espagnole. Un ensemble de documents - lettres, cartes, livres, registres, armes, était présentés dans quatre salles, avec quelques maquettes complétant le tout. On aperçoit la maquette d'un des deux navires de guerre reproduits pour l'occasion en bas à droite (il était interdit de prendre des photos près des maquettes, hum).
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Parenthèse: L'exposition sur la piraterie n'est pas sans rappeler une exposition temporaire qui a été présentée il y a peu de temps au musée Pointe-à-Callière de Montréal. Je n'avais pas visité l'expo de Montréal, toutefois, alors il est difficile de juger de la ressemblance. L'expo de Séville est définitivement concentrée sur la piraterie près des possessions de la couronne espagnole au temps de la colonisation... et elle était gratuite, ce qui n'était pas le cas de celle de Montréal.
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Outre l'information sur les pirates célèbres et autres flibustiers et corsaires, quelques tableaux ornaient les murs des archives. Mais j'avoue que pour ce visiteur-ci, l'édifice était l'intérêt principal de l'exposition. L'édifice... et quelques vieilles cartes historiques. Je ne sais pas pour vous, mais j'adore les cartes géographiques qui datent de plusieurs siècles. Elles me fascinent par leur précision malgré les imprécisions; je ne serai même pas capable de dresser une carte des rives de mon Lac St-Jean natal en le parcourant en bateau, même avec quelque équipement moderne, alors imaginez établir la carte des côtes d'un continent? Avec un sextant, quelques étoiles et un trois mats? Ha!
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Si comme moi, les cartes historiques vous fascinent, jetez un oeil aux trois que j'ai dénichées dans les Archives générales des Indes de Séville et qui font écho à mes propres vagabondages dans les Amériques. (Si ce n'est pas votre tasse de thé, vous pouvez vous arrêter ici, je ne vous en voudrai pas).
Celle-ci dresse une vue du Cerro Potosi (actuellement en Bolivie, et dont j'ai visité l'intérieur) en vue de sa prospection. Le Potosi était l'endroit le plus riche en argent de toutes les Amériques. Bien qu'il ne reste plus beaucoup de minerais de valeur à Potosi, la mine est toujours en activité plusieurs centaines d'années après que l'on ait dressé cette carte.
Celle-ci montre un secteur que je connais bien en Amérique Centrale - et non loin d'où j'ai passé quelques mois l'hiver dernier: les provinces de Yucatan et Peten Itza (aujourd'hui partie du Mexique et du Guatemala; c'était l'ensemble habité par les Mayas), ainsi que la Provincia de Goatemala (sic).
Dernière carte intéressante, sur laquelle on reconnaît facilement la pointe sud de l'Amérique du Sud. J'aime bien le fait qu'elle soit en français, et la légende est savoureuse, particulièrement "Dressée sur divers mémoires et relations des Flibustiers et fameux voyageurs." Cette carte date du début des années 1700 et on peut y reconnaître des noms connus tels Buenos Ayres (sic), Mendoza ou Corduba (sic), trois villes où je suis passé en 2007 lors de ma traversée de l'Argentine.
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Certains noteront que j'ai fait des efforts ici, évitant les Felipe II, Carlos III et Archivo general de las Indias. Et je ne sais pas si la Cordoba argentine s'appelle aussi Cordoue en français, comme la Cordoba espagnole, mais je ne cite que l'orthographe historique de la carte (Corduba). ;-)
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Les Archives générales des Indes présentent désormais une partie de cette documentation sous la forme d'expositions thématiques (gratuites), ce qui permet aussi au visiteur intéressé d'admirer ce splendide édifice de l'intérieur.
Vue générale de la Casa Lonja, qui a été créé par le même architecte qui avait fait le palais d'El Escorial de Madrid, que je me souviens avoir visité en 2006. L'extérieur est sobre et simple: un carré de deux étages entourant une cour centrale, décorée de petites tour dans les coins.
L'intérieur saisit instantanément le visiteur, avec ses riches couloirs et ses escaliers, arches et portiques en marbre.
Une plaque est incrustée dans le marbre pour identifier la bibliothèque.
À l'étage - où sont présentées les expositions thématiques - on peut voir les longs couloirs, les plafonds en voûte, ainsi que les étagères qui supportaient encore il y a 3-4 ans, les archives complètes de l'époque coloniale espagnole.
Par une fenêtre, j'ai réussi à me voler une petite vue de la cour intérieure - fermée aux visiteurs. On note la pointe du campanile de la cathédrale en arrière-plan.
Une autre salle d'archive, avec un canon reposant sur le plancher en damier.
Lors de ma visite, la thématique de l'exposition était La piraterie à l'époque coloniale espagnole. Un ensemble de documents - lettres, cartes, livres, registres, armes, était présentés dans quatre salles, avec quelques maquettes complétant le tout. On aperçoit la maquette d'un des deux navires de guerre reproduits pour l'occasion en bas à droite (il était interdit de prendre des photos près des maquettes, hum).
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Parenthèse: L'exposition sur la piraterie n'est pas sans rappeler une exposition temporaire qui a été présentée il y a peu de temps au musée Pointe-à-Callière de Montréal. Je n'avais pas visité l'expo de Montréal, toutefois, alors il est difficile de juger de la ressemblance. L'expo de Séville est définitivement concentrée sur la piraterie près des possessions de la couronne espagnole au temps de la colonisation... et elle était gratuite, ce qui n'était pas le cas de celle de Montréal.
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Outre l'information sur les pirates célèbres et autres flibustiers et corsaires, quelques tableaux ornaient les murs des archives. Mais j'avoue que pour ce visiteur-ci, l'édifice était l'intérêt principal de l'exposition. L'édifice... et quelques vieilles cartes historiques. Je ne sais pas pour vous, mais j'adore les cartes géographiques qui datent de plusieurs siècles. Elles me fascinent par leur précision malgré les imprécisions; je ne serai même pas capable de dresser une carte des rives de mon Lac St-Jean natal en le parcourant en bateau, même avec quelque équipement moderne, alors imaginez établir la carte des côtes d'un continent? Avec un sextant, quelques étoiles et un trois mats? Ha!
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Si comme moi, les cartes historiques vous fascinent, jetez un oeil aux trois que j'ai dénichées dans les Archives générales des Indes de Séville et qui font écho à mes propres vagabondages dans les Amériques. (Si ce n'est pas votre tasse de thé, vous pouvez vous arrêter ici, je ne vous en voudrai pas).
Celle-ci dresse une vue du Cerro Potosi (actuellement en Bolivie, et dont j'ai visité l'intérieur) en vue de sa prospection. Le Potosi était l'endroit le plus riche en argent de toutes les Amériques. Bien qu'il ne reste plus beaucoup de minerais de valeur à Potosi, la mine est toujours en activité plusieurs centaines d'années après que l'on ait dressé cette carte.
Celle-ci montre un secteur que je connais bien en Amérique Centrale - et non loin d'où j'ai passé quelques mois l'hiver dernier: les provinces de Yucatan et Peten Itza (aujourd'hui partie du Mexique et du Guatemala; c'était l'ensemble habité par les Mayas), ainsi que la Provincia de Goatemala (sic).
Dernière carte intéressante, sur laquelle on reconnaît facilement la pointe sud de l'Amérique du Sud. J'aime bien le fait qu'elle soit en français, et la légende est savoureuse, particulièrement "Dressée sur divers mémoires et relations des Flibustiers et fameux voyageurs." Cette carte date du début des années 1700 et on peut y reconnaître des noms connus tels Buenos Ayres (sic), Mendoza ou Corduba (sic), trois villes où je suis passé en 2007 lors de ma traversée de l'Argentine.
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Certains noteront que j'ai fait des efforts ici, évitant les Felipe II, Carlos III et Archivo general de las Indias. Et je ne sais pas si la Cordoba argentine s'appelle aussi Cordoue en français, comme la Cordoba espagnole, mais je ne cite que l'orthographe historique de la carte (Corduba). ;-)
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La Juderia
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Après la reconquête de Sevilla par les catholiques, la région andalouse était un beau mélange d'arabes, de juifs et de catholiques. L'époque n'étant pas très portée sur les accommodements raisonnables, certaines mesures ont alors été prises pour unifier un peu le secteur... Les maures se sont vus offrir deux choix: l'exil vers le sud (aujourd'hui le Maroc) ou la conversion. Les juifs ont été chassés de Toledo et, avec ceux déjà présents à Sevilla, ont été invités à s'installer dans le quartier près de l'Alcazar, qui est alors devenu la Juderia. Ils ont convertis des mosquées en synagogues (cet élément me fait toujours sourire, comme la conversion de synagogues ou mosquées en églises... hum) et ont habité le secteur avant d'être chassé d'Espagne et que les catholiques reprennent le quartier et en rebaptisent certaines paroisses (San Bartolome et Santa Cruz sont toutes deux érigées sur les restes de synagogues).
Après une conversion/démolition/reconstruction des synagogues en églises catholiques, et quelques modifications urbaines pendant les siècles suivants, l'ensemble de la Juderia a pratiquement disparu de Sevilla.
Toutefois, quelques petites rues collées le long des fortifications maures de l'Alcazar sont restées en l'état. Et l'ensemble de ces rues et ruelles portent encore le nom de Juderia, à Sevilla, même si aucun juif n'y habite, et que l'ensemble est peuplé de locaux et touristes en visite.
La rue principale du quartier, justement nommé Juderia, est assez représentative: c'est un cul de sac!
On en sort par le petit passage sous l'édifice que l'on voit ici, à gauche.
Ce passage-tunnel donne aussi accès à quelques habitations au premier plancher.
De l'autre côté, on accède à une cour attenante à l'Alcazar, où - ces jours-ci - on procède à des fouilles archéologiques révélant des structures qui datent probablement de l'époque maure ou romaine.
Sinon, l'accès à la Juderia se fait par l'entrée à grillage que l'on aperçoit ici en bas à gauche. Avec le passage-tunnel de l'autre côté, ce sont les deux seuls accès à ce petit secteur historique de Santa Cruz (ce qui explique peut-être pourquoi plusieurs touristes ne s'y rendent jamais).
Par la même porte grillagée, on peut voir l'ouverture sur une petite place touristique de Santa Cruz, donnant accès à tout le centro.
De retour dans la Juderia, sur la Calle Susona - anciennement appelée Calle de la muerte ("Rue de la mort"). Cette rue, parallèle à la Calle Vida ("Rue de la vie"), porte aujourd'hui une plaque en céramique à la mémoire de "La belle Suona ben Suzon", qui donne son nom espagnol à la rue Susona.
Plusieurs variations de l'histoire de Susona circulent ici et là. Selon l'une de ces versions, Susona était une juive amoureuse d'un chevalier catholique. Étant témoin d'une conspiration pour assassiner les membres de l'inquisition - et son chevalier - elle aurait prévenu son amoureux. Des représailles sanglantes ont été entreprises, lors de lesquelles sa famille a été tuée. Susona a demandé que son crâne soit placé au-dessus d'une porte pour témoigner de sa trahison. On raconte que le crâne est demeuré là jusqu'au 18e siècle, et qu'il a alors été remplacé par un azulejo le représentant. Aujourd'hui, on retrouve cette plaque en céramique en ce lieu (ce qui est moins lugubre).
Une variation est aussi racontée dans la chanson "El paseo de los tristes", du groupe hard rock espagnol Mago de Oz.
La cajeron de agua ("Ruelle de l'eau"), où on retrouve aussi un passage (qui a l'air d'un cul de sac, mais n'en est pas un, il débloque sur les murailles de l'Alcazar).
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Après une conversion/démolition/reconstruction des synagogues en églises catholiques, et quelques modifications urbaines pendant les siècles suivants, l'ensemble de la Juderia a pratiquement disparu de Sevilla.
Toutefois, quelques petites rues collées le long des fortifications maures de l'Alcazar sont restées en l'état. Et l'ensemble de ces rues et ruelles portent encore le nom de Juderia, à Sevilla, même si aucun juif n'y habite, et que l'ensemble est peuplé de locaux et touristes en visite.
La rue principale du quartier, justement nommé Juderia, est assez représentative: c'est un cul de sac!
On en sort par le petit passage sous l'édifice que l'on voit ici, à gauche.
Ce passage-tunnel donne aussi accès à quelques habitations au premier plancher.
De l'autre côté, on accède à une cour attenante à l'Alcazar, où - ces jours-ci - on procède à des fouilles archéologiques révélant des structures qui datent probablement de l'époque maure ou romaine.
Sinon, l'accès à la Juderia se fait par l'entrée à grillage que l'on aperçoit ici en bas à gauche. Avec le passage-tunnel de l'autre côté, ce sont les deux seuls accès à ce petit secteur historique de Santa Cruz (ce qui explique peut-être pourquoi plusieurs touristes ne s'y rendent jamais).
Par la même porte grillagée, on peut voir l'ouverture sur une petite place touristique de Santa Cruz, donnant accès à tout le centro.
De retour dans la Juderia, sur la Calle Susona - anciennement appelée Calle de la muerte ("Rue de la mort"). Cette rue, parallèle à la Calle Vida ("Rue de la vie"), porte aujourd'hui une plaque en céramique à la mémoire de "La belle Suona ben Suzon", qui donne son nom espagnol à la rue Susona.
Plusieurs variations de l'histoire de Susona circulent ici et là. Selon l'une de ces versions, Susona était une juive amoureuse d'un chevalier catholique. Étant témoin d'une conspiration pour assassiner les membres de l'inquisition - et son chevalier - elle aurait prévenu son amoureux. Des représailles sanglantes ont été entreprises, lors de lesquelles sa famille a été tuée. Susona a demandé que son crâne soit placé au-dessus d'une porte pour témoigner de sa trahison. On raconte que le crâne est demeuré là jusqu'au 18e siècle, et qu'il a alors été remplacé par un azulejo le représentant. Aujourd'hui, on retrouve cette plaque en céramique en ce lieu (ce qui est moins lugubre).
Une variation est aussi racontée dans la chanson "El paseo de los tristes", du groupe hard rock espagnol Mago de Oz.
La cajeron de agua ("Ruelle de l'eau"), où on retrouve aussi un passage (qui a l'air d'un cul de sac, mais n'en est pas un, il débloque sur les murailles de l'Alcazar).
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samedi 26 juin 2010
Quatre mariages et un sandwich à l'omelette de patates
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Deux semaines se sont écoulées depuis mon départ de Montréal. Les contrats que j’ai pris me permettent pour le moment de financer mon séjour, ce qui me donne autrement l'opportunité de visiter un peu la ville dans mes temps libres. Ce matin, j’ai commencé l’écriture d’une nouvelle (La historia de Laola), mais j’ai du interrompre mon élan avant midi, la chaleur rendant difficile la concentration dans ma petite chambre de pension non climatisée et exposée au soleil du matin. En sortant, j'ai remarqué que la pension affiche complet pour la première fois depuis mon arrivée.
Le samedi est une journée achalandée à Sevilla. Les rues du centro débordent de visiteurs, les terrasses sont pleines, les calèches font des affaires d’or et les boutiques de souvenirs semblent plus occupées que jamais. La vue de couples de touristes, carte en main, cherchant les noms des petites rues du centro me fait sourire. J’avais certainement le même air lors de mon passage ici en 2006; trois jours ne suffisant pas à apprivoiser le labyrinthe du quartier Santa Cruz.
En après-midi, en passant de la cathédrale à la Juderia, j’ai vu non pas un mais bien quatre couples de nouveaux mariés en train de prendre des photos de leur journée, tantôt à la Plaza del Triunfo, tantôt devant l’Alcazar, tantôt dans les petites rues de la Juderia.
Parmi les autres voyageurs croisés, j’ai noté une importante population de fans de rock, portant fièrement des T-shirts à l’effigie de leurs bands favoris, le plus représenté étant AC/DC, puisque le groupe donne un spectacle ce soir au stade olympique de Sevilla. J’ai vu des billets annoncés à la FNAC pour 72,50 euros. Une seule pensée me traverse l’esprit: 95$ pour voir AC/DC, sérieusement? J’ai vérifié sur ma carte que le stade était assez loin de chez moi… et j’espère que ce stade olympique à un toit.
Pour dîner, j’ai eu le plaisir de déguster un pincho de tortilla que j’ai acheté pour 2,10 euros à La Rodilla ("Le genou"), une sandwicherie non loin de chez moi. Le pincho est une sorte de sandwich, constitué d’un tout petit pain coupé en deux et dans lequel on a placé une généreuse portion de tortilla espagnola. La tortilla – mieux connue ici comme tapas – est une sorte d’omelette aux pommes de terre (contenant parfois des piments et/ou des oignons) dans laquelle un peu d’œuf est utilisé comme simple liant et non comme ingrédient principal. C’est dense, nourrissant, délicieux, et servi froid, ce qui était parfait pour une journée particulièrement chaude.
On croise beaucoup de locaux arborant fièrement les couleurs de La Roja, qui a réussi à se classer pour la seconde ronde de la coupe du monde, malgré une défaite en première partie. Il faut dire qu’en ayant débuté ce tournoi à titre de favori, ça aurait eu l’air fou d’être éliminé comme l’ont été une bonne partie des équipes européennes. Ici, on dit que c’est le mondial de l’Amérique, qui surprend avec 7 de ses 8 équipes encore en lice après une ronde éliminatoire. Ceci dit, les sevillanos sont plus calmes que leurs voisins du nord (et je ne parle pas des français que j’ai vu complètement dingues en 2006 lors de l’avancée des Bleus – Je me demande comment ils vont ces jours-ci, tiens). Les festivités d’après match se passent donc de manière plutôt civilisées.
J'ai fini par découvrir une ruelle menant à la grande église dont je vois toujours le clocher et le dôme du toit de ma pension. Une rue incroyablement étroite au bout de laquelle se dresse cette imposante église dans un semi cul-de-sac. J'ai aussi pu découvrir de quelle église il s'agissait - San Bartolome - grâce à un petit azulejo sur un de ses coin, identité que j'ai confirmée par le même nom, sur la petite plaza devant la porte principale.
Plus tard, mes pérégrinations m’ont menées dans un secteur à l’ouest de ma pension, où je suis tombé sur une plaque commémorative citant le lieu comme étant mentionné dans une des Nouvelles Exemplaires de Cervantes (surnommé "Le prince de l’esprit" sur la plaque): Rinconete et Cortadillo, qui – intéressante coïncidence – raconte les aventures de deux vagabonds à Séville.
Le souper devrait être constitué de deux croissants thon-mayonnaise, accompagnés d’une salade de carotte et d’une cerveza San Miguel. J’avoue ne pas me sentir d’attaque pour sortir mon réchaud avec cette température.
Il est 19h, heure locale, il fait 36 degrés. Mon ordinateur m’informe qu’au même moment – donc à 17h heure locale – il fait 35 à Ouagadougou. C’est la première fois depuis mon arrivée qu’il fait plus chaud ici que là-bas, mais je suis certain que c’est plus humide en Afrique qu’en Andalousie. (Et il est donc 13h à Montréal… où il fait 19 degrés).
Après deux semaines ici, je peux dire que Sevilla s’avère le choix parfait pour passer mon été à mélanger travail, écriture et vagabondages.
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Journal de voyage, jour 14.
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[Photos: 1. Mariée, Plaza Virgen de los Reyes. 2. Pincho de tortilla, quotidien gratuit ADN. 3. Calle Verde. 4. Iglesia San Bartolome. 5. Plaque hommage à Cervantes, portaceli Huestes].
Le samedi est une journée achalandée à Sevilla. Les rues du centro débordent de visiteurs, les terrasses sont pleines, les calèches font des affaires d’or et les boutiques de souvenirs semblent plus occupées que jamais. La vue de couples de touristes, carte en main, cherchant les noms des petites rues du centro me fait sourire. J’avais certainement le même air lors de mon passage ici en 2006; trois jours ne suffisant pas à apprivoiser le labyrinthe du quartier Santa Cruz.
En après-midi, en passant de la cathédrale à la Juderia, j’ai vu non pas un mais bien quatre couples de nouveaux mariés en train de prendre des photos de leur journée, tantôt à la Plaza del Triunfo, tantôt devant l’Alcazar, tantôt dans les petites rues de la Juderia.
Parmi les autres voyageurs croisés, j’ai noté une importante population de fans de rock, portant fièrement des T-shirts à l’effigie de leurs bands favoris, le plus représenté étant AC/DC, puisque le groupe donne un spectacle ce soir au stade olympique de Sevilla. J’ai vu des billets annoncés à la FNAC pour 72,50 euros. Une seule pensée me traverse l’esprit: 95$ pour voir AC/DC, sérieusement? J’ai vérifié sur ma carte que le stade était assez loin de chez moi… et j’espère que ce stade olympique à un toit.
Pour dîner, j’ai eu le plaisir de déguster un pincho de tortilla que j’ai acheté pour 2,10 euros à La Rodilla ("Le genou"), une sandwicherie non loin de chez moi. Le pincho est une sorte de sandwich, constitué d’un tout petit pain coupé en deux et dans lequel on a placé une généreuse portion de tortilla espagnola. La tortilla – mieux connue ici comme tapas – est une sorte d’omelette aux pommes de terre (contenant parfois des piments et/ou des oignons) dans laquelle un peu d’œuf est utilisé comme simple liant et non comme ingrédient principal. C’est dense, nourrissant, délicieux, et servi froid, ce qui était parfait pour une journée particulièrement chaude.
On croise beaucoup de locaux arborant fièrement les couleurs de La Roja, qui a réussi à se classer pour la seconde ronde de la coupe du monde, malgré une défaite en première partie. Il faut dire qu’en ayant débuté ce tournoi à titre de favori, ça aurait eu l’air fou d’être éliminé comme l’ont été une bonne partie des équipes européennes. Ici, on dit que c’est le mondial de l’Amérique, qui surprend avec 7 de ses 8 équipes encore en lice après une ronde éliminatoire. Ceci dit, les sevillanos sont plus calmes que leurs voisins du nord (et je ne parle pas des français que j’ai vu complètement dingues en 2006 lors de l’avancée des Bleus – Je me demande comment ils vont ces jours-ci, tiens). Les festivités d’après match se passent donc de manière plutôt civilisées.
J'ai fini par découvrir une ruelle menant à la grande église dont je vois toujours le clocher et le dôme du toit de ma pension. Une rue incroyablement étroite au bout de laquelle se dresse cette imposante église dans un semi cul-de-sac. J'ai aussi pu découvrir de quelle église il s'agissait - San Bartolome - grâce à un petit azulejo sur un de ses coin, identité que j'ai confirmée par le même nom, sur la petite plaza devant la porte principale.
Plus tard, mes pérégrinations m’ont menées dans un secteur à l’ouest de ma pension, où je suis tombé sur une plaque commémorative citant le lieu comme étant mentionné dans une des Nouvelles Exemplaires de Cervantes (surnommé "Le prince de l’esprit" sur la plaque): Rinconete et Cortadillo, qui – intéressante coïncidence – raconte les aventures de deux vagabonds à Séville.
Le souper devrait être constitué de deux croissants thon-mayonnaise, accompagnés d’une salade de carotte et d’une cerveza San Miguel. J’avoue ne pas me sentir d’attaque pour sortir mon réchaud avec cette température.
Il est 19h, heure locale, il fait 36 degrés. Mon ordinateur m’informe qu’au même moment – donc à 17h heure locale – il fait 35 à Ouagadougou. C’est la première fois depuis mon arrivée qu’il fait plus chaud ici que là-bas, mais je suis certain que c’est plus humide en Afrique qu’en Andalousie. (Et il est donc 13h à Montréal… où il fait 19 degrés).
Après deux semaines ici, je peux dire que Sevilla s’avère le choix parfait pour passer mon été à mélanger travail, écriture et vagabondages.
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Journal de voyage, jour 14.
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[Photos: 1. Mariée, Plaza Virgen de los Reyes. 2. Pincho de tortilla, quotidien gratuit ADN. 3. Calle Verde. 4. Iglesia San Bartolome. 5. Plaque hommage à Cervantes, portaceli Huestes].
vendredi 25 juin 2010
L'expo de 1929: Parque Maria Luisa
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L'exposition de 1929 a également vu la construction de plusieurs autres pavillons, outre celui de l'Espagne. Certains ont été aménagés pour accueillir des bureaux ou des hôtels, d'autres ont été laissés en l'état, comme une décoration un peu inutile, et certains, depuis l'époque, sont tombés en abandon.
L'ensemble de l'exposition était tenue dans ce qui est aujourd'hui le Parque Maria Luisa, qui lui aussi a souffert d'un peu d'abandon, certains de ses secteurs étant tristounets alors que d'autres laissent entrevoir une grandeur aujourd'hui disparue, ce qui n'est parfois guère mieux.
Pourtant, des travaux de restauration sont en cours dans le parc, et laissent croire qu'enfin, Sevilla reprend en main cette portion de son histoire et redonne de son lustre au parc et aux installations bientôt centenaires de cette exposition.
Je me suis baladé dans le parc de l'exposition de 1929, donc, à la recherche de la grandeur que devaient représenter les édifices dévoilés pour l'occasion. Voici ce que j'en retiens.
Les secteurs encore entretenus sont plutôt calmes et paisbles, jolis même, avec leur mélange d'organisation à la française, bien manucurés, et de décorations à l'andalouse. La vue de céramiques entre les haies est toujours surprenante.
La Plaza America est certainement le secteur qui a le moins souffert du passage du temps. Avec ses allées de palmiers impressionnants, ses fontaines et sculptures gréco-romaines, l'ensemble dégage encore une certaine splendeur.
L'édifice - que l'on voyait déjà sur la photo précédente - du pavillon Mudéjar, abrite aujourd'hui le musée des arts et coutumes populaires. Les mudéjars étaient des maures qui sont demeurés en Andalousie après la reconquète et qui se sont convertis au christianisme. Leur art est - évidemment - fortement teinté d'influences arabes.
Le pavillon Renaissance, abrite aujourd'hui le musée d'archéologie de Séville. Je me promets bien d'y faire une visite dans les semaines à venir, mais je veux d'abord visiter quelques sites archéologiques aux alentours avant d'aller fouiner dans le musée. J'aime généralement mieux voir le terrain avant les artefacts qu'on a regroupés dans un musée.
Toujours Plaza America, le pavillon Royal... qui n'abrite rien en particulier de nos jours, mais qui, de loin, conserve un certain panache.
Les fontaines de la Plaza America sont totalement envahies de pigeons et de tourterelles, deux espèces d'oiseau qui sont en grand nombre à Sevilla.
La façade du pavillon Mudéjar, où l'on peut facilement voir les influences maures de l'édifice.
El jardin de los leones (Le jardin des lions) est lui aussi bien entretenu et plutôt agréable à parcourir. Quelques fontaines s'y trouvent - comme celle, centrale, avec des lions qui y crachent de l'eau. Quelques sevillanos en bermudas et sevillanas en bikini ne se font pas prier pour y sauter pour se refraîchir sous le soleil d'Andalousie.
En traversant el Paseo de las Delicias - un nom fort poétique pour un grand boulevard -, on retrouve une autre partie du parc, où quelques édifices sont toujours en utilisation. Ici, le conservatoire de dance traditionnelle, par exemple. Quelques coins de rue plus loin, on peut aussi voir le théâtre Lope de Vega (où a eu lieu la première de Kinght and Day, en passant), dans un édifice qui abrite aussi le casino de Sevilla.
Enfin, près de la glorieta de los marineros, je suis tombé sur le pavillon du Guatemala, avec son iconographie Maya, ses briques bleus et blanches et son quetzal! Une vue étrange (et un peu kitsch), le long du boulevard, et plutôt triste aussi, puisque le pavillon semble abandonné depuis un bon moment (photo prise à travers un grillage, avec un angle difficile).
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L'ensemble de l'exposition était tenue dans ce qui est aujourd'hui le Parque Maria Luisa, qui lui aussi a souffert d'un peu d'abandon, certains de ses secteurs étant tristounets alors que d'autres laissent entrevoir une grandeur aujourd'hui disparue, ce qui n'est parfois guère mieux.
Pourtant, des travaux de restauration sont en cours dans le parc, et laissent croire qu'enfin, Sevilla reprend en main cette portion de son histoire et redonne de son lustre au parc et aux installations bientôt centenaires de cette exposition.
Je me suis baladé dans le parc de l'exposition de 1929, donc, à la recherche de la grandeur que devaient représenter les édifices dévoilés pour l'occasion. Voici ce que j'en retiens.
Les secteurs encore entretenus sont plutôt calmes et paisbles, jolis même, avec leur mélange d'organisation à la française, bien manucurés, et de décorations à l'andalouse. La vue de céramiques entre les haies est toujours surprenante.
La Plaza America est certainement le secteur qui a le moins souffert du passage du temps. Avec ses allées de palmiers impressionnants, ses fontaines et sculptures gréco-romaines, l'ensemble dégage encore une certaine splendeur.
L'édifice - que l'on voyait déjà sur la photo précédente - du pavillon Mudéjar, abrite aujourd'hui le musée des arts et coutumes populaires. Les mudéjars étaient des maures qui sont demeurés en Andalousie après la reconquète et qui se sont convertis au christianisme. Leur art est - évidemment - fortement teinté d'influences arabes.
Le pavillon Renaissance, abrite aujourd'hui le musée d'archéologie de Séville. Je me promets bien d'y faire une visite dans les semaines à venir, mais je veux d'abord visiter quelques sites archéologiques aux alentours avant d'aller fouiner dans le musée. J'aime généralement mieux voir le terrain avant les artefacts qu'on a regroupés dans un musée.
Toujours Plaza America, le pavillon Royal... qui n'abrite rien en particulier de nos jours, mais qui, de loin, conserve un certain panache.
Les fontaines de la Plaza America sont totalement envahies de pigeons et de tourterelles, deux espèces d'oiseau qui sont en grand nombre à Sevilla.
La façade du pavillon Mudéjar, où l'on peut facilement voir les influences maures de l'édifice.
El jardin de los leones (Le jardin des lions) est lui aussi bien entretenu et plutôt agréable à parcourir. Quelques fontaines s'y trouvent - comme celle, centrale, avec des lions qui y crachent de l'eau. Quelques sevillanos en bermudas et sevillanas en bikini ne se font pas prier pour y sauter pour se refraîchir sous le soleil d'Andalousie.
En traversant el Paseo de las Delicias - un nom fort poétique pour un grand boulevard -, on retrouve une autre partie du parc, où quelques édifices sont toujours en utilisation. Ici, le conservatoire de dance traditionnelle, par exemple. Quelques coins de rue plus loin, on peut aussi voir le théâtre Lope de Vega (où a eu lieu la première de Kinght and Day, en passant), dans un édifice qui abrite aussi le casino de Sevilla.
Enfin, près de la glorieta de los marineros, je suis tombé sur le pavillon du Guatemala, avec son iconographie Maya, ses briques bleus et blanches et son quetzal! Une vue étrange (et un peu kitsch), le long du boulevard, et plutôt triste aussi, puisque le pavillon semble abandonné depuis un bon moment (photo prise à travers un grillage, avec un angle difficile).
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jeudi 24 juin 2010
Premières images (commentées) de Ouagadougou!
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Ouagadougou,
Voyage-2010-Esp
Voici (enfin) quelques photos de Ouagadougou, avec quelques commentaires associés aux photos et à l'expérience des stagiaires se trouvant actuellement dans la capitale burkinabée.
Les communications étant ce qu'elles sont avec le Burkina Faso, les commentaires sont un amalgames de morceaux de courriels, de chat occasionnel et d'impressions rapides laissées lors de très rares minutes au téléphone avec une connexion claire.
Ouagadougou est une capitale comprenant 1,5 millions d'habitants. C'est une ville très très étendue, et à part un petit centre-ville un peu plus développé...
"Le centre "normal" c'est juste quelque rues, où ça a l'air d'une "vraie" ville. Le reste est en terre et bâti de cabanes" (Suze)
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Suze, de même que deux autres collègues, habitent le quartier de Pissy, dont voici une photo:
Quand je lui ai demandé son adresse - pour trouver le secteur sur une carte de la ville - elle m'a répondu:
"Au centre, il y a des noms de rue, mais ici, ça ne marche pas comme ca... J'ai demandé l'adresse de mes parents (note: la famille où elle est hébergée) et il n'y en a pas vraiment... Voici les indications pour que le taxi se rende jusqu'à ma maison: "Au carrefour Yampoutin, à Pissy, au 2e six mètres après le petit marché, on tourne a droite, près du maquis Obama, et c'est la 2e porte à gauche"... Ici ce sont les bâtisses qui permettent de se rendre...C'est une ville pour les filles... hahahaha... Il faut toujours savoir exactement où tu vas sinon, si le taxi ne sait pas, tu es foutu!!!"
--
Suze nous envoi aussi cette photo, d'un bus, plus près du centre-ville, près de la Place de l'ONU:
Interrogée à propos de ma carte de la ville, elle consulte (sur Google maps), puis commente:
"Mmmm... Ouais c'est vrai que sur Google Maps, ça a l'air d'une vraie ville!... Mais même en regardant, c'est difficile à identifier puisqu'il y a pleins de routes barrées dans mon coin, pour des rénovations... Donc les taxis prennent pleins de détours (et ça coûte 300 francs CFA au lieu de 200!)".
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Sa dernière photo a été prise à Uproka:
Uproka, c'est une association de femmes productrices de karité.
--
Enfin, concernant les photos en ville, Suze ajoute "Je vais essayer de prendre des photos où il y a du monde, mais c'est souvent gênant je trouve."
Je lui suggère d'utiliser un subterfuge que l'utilise parfois en voyage: faire semblant de viser un édifice de l'objectif...
Suze: Mmm... un édifice... hihihihihi
Moi: Ben... ou un arbre.
--
Interrogée à propos de leurs projets pour le week-end prochain, Suze réplique: "On va demander la permission à un chef d'assister à la cérémonie du roi vendredi matin".
Et sur ce, nous avons perdu le contact...
--
En terminant, pour ceux que ce genre de chose amuse, voici la carte retracée sur Google Maps.
Sur cette carte officielle de Ouaga, j'ai identifié par un point rouge le quartier de Pissy cité ci-haut. Une étoile jaune identifie le centre-ville. Un point et une ligne bleus indiquent le secteur où se situe Ouaga 2000, le quartier diplomatique, et le palais présidentiel, en retrait de la ville.
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Les communications étant ce qu'elles sont avec le Burkina Faso, les commentaires sont un amalgames de morceaux de courriels, de chat occasionnel et d'impressions rapides laissées lors de très rares minutes au téléphone avec une connexion claire.
Ouagadougou est une capitale comprenant 1,5 millions d'habitants. C'est une ville très très étendue, et à part un petit centre-ville un peu plus développé...
"Le centre "normal" c'est juste quelque rues, où ça a l'air d'une "vraie" ville. Le reste est en terre et bâti de cabanes" (Suze)
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Suze, de même que deux autres collègues, habitent le quartier de Pissy, dont voici une photo:
Quand je lui ai demandé son adresse - pour trouver le secteur sur une carte de la ville - elle m'a répondu:
"Au centre, il y a des noms de rue, mais ici, ça ne marche pas comme ca... J'ai demandé l'adresse de mes parents (note: la famille où elle est hébergée) et il n'y en a pas vraiment... Voici les indications pour que le taxi se rende jusqu'à ma maison: "Au carrefour Yampoutin, à Pissy, au 2e six mètres après le petit marché, on tourne a droite, près du maquis Obama, et c'est la 2e porte à gauche"... Ici ce sont les bâtisses qui permettent de se rendre...C'est une ville pour les filles... hahahaha... Il faut toujours savoir exactement où tu vas sinon, si le taxi ne sait pas, tu es foutu!!!"
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Suze nous envoi aussi cette photo, d'un bus, plus près du centre-ville, près de la Place de l'ONU:
Interrogée à propos de ma carte de la ville, elle consulte (sur Google maps), puis commente:
"Mmmm... Ouais c'est vrai que sur Google Maps, ça a l'air d'une vraie ville!... Mais même en regardant, c'est difficile à identifier puisqu'il y a pleins de routes barrées dans mon coin, pour des rénovations... Donc les taxis prennent pleins de détours (et ça coûte 300 francs CFA au lieu de 200!)".
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Sa dernière photo a été prise à Uproka:
Uproka, c'est une association de femmes productrices de karité.
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Enfin, concernant les photos en ville, Suze ajoute "Je vais essayer de prendre des photos où il y a du monde, mais c'est souvent gênant je trouve."
Je lui suggère d'utiliser un subterfuge que l'utilise parfois en voyage: faire semblant de viser un édifice de l'objectif...
Suze: Mmm... un édifice... hihihihihi
Moi: Ben... ou un arbre.
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Interrogée à propos de leurs projets pour le week-end prochain, Suze réplique: "On va demander la permission à un chef d'assister à la cérémonie du roi vendredi matin".
Et sur ce, nous avons perdu le contact...
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En terminant, pour ceux que ce genre de chose amuse, voici la carte retracée sur Google Maps.
Sur cette carte officielle de Ouaga, j'ai identifié par un point rouge le quartier de Pissy cité ci-haut. Une étoile jaune identifie le centre-ville. Un point et une ligne bleus indiquent le secteur où se situe Ouaga 2000, le quartier diplomatique, et le palais présidentiel, en retrait de la ville.
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L'expo de 1929: Plaza Espana : Détails
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Suite du billet précédent concernant la Plaza España.
Si je vous ai montré la splendeur de l'édifice dans le premier billet, je tenterai ici d'illustrer les détails de sa décoration.
Commençons par les niches consacrées à chaque province d'Espagne, et qui se trouve le long de l'édifice, au niveau du sol. On voit ici la niche de Toledo, le banc, deux petites tours et un azulejo mural, le tout entièrement composé de céramiques. Au-dessus (absent de la photo), on retrouve les armoiries de la province.
Azulejo mural de la niche de Salamanca, représentant Christophe Colomb présentant ses projets aux Rois catholiques, devant les professeurs de Salamanca.
Le point de vue de la mezzanine du second plancher est difficile à obtenir, puisque le visiteur n'est pas autorisé à s'y balader... N'empêche, hum, avec un peu d'imagination (et de débrouillardise), on peut arriver à s'y rendre en partie et à capter ce genre de photos, où apparaissent en avant-plan les détails des décorations qui surplombent la rampe principale, chacune étant différente.
Voici l'identification et le blason de la province de Valencia avec l'inscription identifiant l'exposition de 1929. On retrouve ces carrés de céramiques apposés au dos des niches, du côté intérieur de la mezzanine principale du premier plancher.
Des "valets" gardent chaque côté du pavillon monumental central de la Plaza. Ils sont également réalisés en céramiques.
Les décorations vont jusqu'à l'entourage des fenêtres des trois pavillons et des deux tours.
La mezzanine du plancher principal possède aussi toute une série de plafonds à caisson, dont le centre identifie également vis-à-vis quelle niche de province nous nous trouvons.
Les ponts sont aussi dotées de décorations et d'identifications en céramiques; notez que l'ensemble est à prédominance de bleu, de jaune et de blancs, les trois couleurs des azulejos typiquement sevillanos.
(Alors que les azulejos portugais sont typiquement monochromes, bleus et blancs, par exemple).
Le niveau des niches est aussi décoré de bas-reliefs à l'effigie de personnages importants de l'histoire de l'Espagne. Je n'ai pas été surpris de reconnaître parmi ceux-ci ce cher Francisco Pizarro, colonisateur de l'Amérique du Sud au nom de l'Espagne...
... ni de retrouver également Bartolome de Las Casas, dont le nom a été légué à une ville du Chiapas où j'ai passé quelques temps l'hiver dernier.
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Si je vous ai montré la splendeur de l'édifice dans le premier billet, je tenterai ici d'illustrer les détails de sa décoration.
Commençons par les niches consacrées à chaque province d'Espagne, et qui se trouve le long de l'édifice, au niveau du sol. On voit ici la niche de Toledo, le banc, deux petites tours et un azulejo mural, le tout entièrement composé de céramiques. Au-dessus (absent de la photo), on retrouve les armoiries de la province.
Azulejo mural de la niche de Salamanca, représentant Christophe Colomb présentant ses projets aux Rois catholiques, devant les professeurs de Salamanca.
Le point de vue de la mezzanine du second plancher est difficile à obtenir, puisque le visiteur n'est pas autorisé à s'y balader... N'empêche, hum, avec un peu d'imagination (et de débrouillardise), on peut arriver à s'y rendre en partie et à capter ce genre de photos, où apparaissent en avant-plan les détails des décorations qui surplombent la rampe principale, chacune étant différente.
Voici l'identification et le blason de la province de Valencia avec l'inscription identifiant l'exposition de 1929. On retrouve ces carrés de céramiques apposés au dos des niches, du côté intérieur de la mezzanine principale du premier plancher.
Des "valets" gardent chaque côté du pavillon monumental central de la Plaza. Ils sont également réalisés en céramiques.
Les décorations vont jusqu'à l'entourage des fenêtres des trois pavillons et des deux tours.
La mezzanine du plancher principal possède aussi toute une série de plafonds à caisson, dont le centre identifie également vis-à-vis quelle niche de province nous nous trouvons.
Les ponts sont aussi dotées de décorations et d'identifications en céramiques; notez que l'ensemble est à prédominance de bleu, de jaune et de blancs, les trois couleurs des azulejos typiquement sevillanos.
(Alors que les azulejos portugais sont typiquement monochromes, bleus et blancs, par exemple).
Le niveau des niches est aussi décoré de bas-reliefs à l'effigie de personnages importants de l'histoire de l'Espagne. Je n'ai pas été surpris de reconnaître parmi ceux-ci ce cher Francisco Pizarro, colonisateur de l'Amérique du Sud au nom de l'Espagne...
... ni de retrouver également Bartolome de Las Casas, dont le nom a été légué à une ville du Chiapas où j'ai passé quelques temps l'hiver dernier.
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