jeudi 30 août 2012

Pour rigoler pendant la campagne électorale (7)

J'imagine que si ce billet n'est pas le dernier de la série, il ne sera pas suivi de beaucoup d'autres, puisque le 4 septembre s'en vient à grands pas.
Parlant de 4 septembre, avez-vous vu les vidéos humoristiques du Projet 4 septembre, qui sont diffusés pour inciter les jeunes à s'intéresser à la politique? Il existe actuellement 4 capsules vidéo sur Youtube, dont celle d'un débat Chrétien-Landry, celle de l'entrevue avec Léo Bureau-Blouin, celle de l'entrevue avec Céline Dion et celle sur le débat des chefs. Chacune des capsules est animée par Marie-Anne Du-Saut, une fausse Anne-Marie Dussault, la vraie dont on peut d'ailleurs voir la réaction à ces capsules, ici (allez de 5:10 à 6:15).
Du côté parodies en image, les déclarations-choc de François Legault continuent de faire jaser.


Celle sur le remplacement de certains dirigeants qui ne partagent pas les vues de la CAQ si elle est élue a fait ressortir des allusions aux Body Snatchers :-)

Le logo de la CAQ a - une fois encore - été revu et corrigé pour l'occasion...


Mais c'est certainement son allusion aux "caribous" souverainistes qu'il a le plus enflammé les médias sociaux. Ici, la Une du Zournal lui est entièrement consacrée.


Sinon, un internaute a capté cette nouvelle sortie 78, fort originale, sur l'autoroute Henri IV à Québec, indiquant la sortie à Jean Charest.


Du côté de la télé, Infoman s'est attardé à capter des moments à la télé où les publicités des partis sont diffusés, et qu'une émission est annoncée pour quelques secondes plus tard. L'amalgame des deux, bien qu'involontaire de la part du diffuseur, peut être hilarant, comme le démontrent ces deux extraits de pub de la CAQ.
Legault a définitivement retenu l'attention de ceux qui rigolent pendant la campagne, et l'arrivée de Jean-François Lisée à l'improviste dans une conférence donné par le chef de la CAQ en a inspiré plusieurs:


On a ainsi retracé Lisée dans quelques photos d'archives de moments historiques, que ce soit à Washington ou lors du procès de Nuremburg, par exemple...
On peut continuer à suivre les nombreuses interventions de La Paresse sur les réseaux sociaux, d'autres interviennent sur leurs comptes avec des mots d'humour particulièrement rigolos; un exemple:


Dans cette capture d'écran, on peut lire le commentaire de Éli Coptère sur les coupures prévues par la CAQ dans la fonction publique, entre autre trait d'humour.


Enfin, le Parti Corruption continue à publier ses fausses affiches de campagne, dont celle-ci, qui est apparue après les déclarations fédéralistes canadiennes de François Legault cette semaine.
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à suivre?

samedi 25 août 2012

Star Wars: Identités

Vous vous souviendrez peut-être que l'an dernier, j'avais écrit un billet sur ma visite à l'exposition Indiana Jones et l'aventure archéologique, présentée au centre des sciences de Montréal.
Les mêmes concepteurs se sont attaqués à l'autre série culte de Lucasfilm; Star Wars. le résultat est l'exposition Star Wars: Identités, qui a été présenté cet été à Montréal en première mondiale et qui est encore à l'affiche au moment d'écrire ceci.
Le concept de l'exposition est similaire à celui d'Indiana Jones; avec le prétexte des films de la série, on retrouve des informations, accessoires et scénographies tirés de l'oeuvre, et mis en contexte avec la thématique de l'exposition, et agrémenté d'un petit jeu interactif. Dans le cas de Star Wars, le thème de l'identité donne une exposition en dix sections: génétique, éducation, environnement physique, mentorat, amis/influence, occupation, valeurs, etc. Ces diverses composantes de l'identité d'un individu sont donc explorées à l'aide de présentations audio-vidéo scientifiques, appuyées par des exemples et extraits tirés de l'univers Star Wars. L'exposition est donc essentiellement axée sur les personnages et leur caractère. Le jeu interactif est une recherche personnelle de votre identité dans l'univers Star Wars. En répondant à des questions sur les 10 tableaux de l'exposition, on compose un individu vous représentant, si vous étiez un personnage dans l'univers de la saga (on ne parle pas ici d'un personnage existant, mais bien de créer un personnage/avatar correspondant à votre identité).
Il est difficile de ne pas comparer cette exposition avec la précédente, puisque la construction est similaire et que les univers renvoient à des souvenirs de jeunesse issus d'une même époque et des mêmes équipes créatrices. Au niveau des accessoires, extraits et informations de films, les amateurs trouveront là de quoi se mettre sous la dent; artéfacts et sketchs originaux, costumes et maquettes utilisées sur les tournages, les éléments ne manquent pas pour faire de cette visite une expérience mémorable pour tout amateur de Star Wars.
Là où cette exposition est plus faible que celle sur Indiana Jones, c'est dans sa thématique parallèle*. En effet, l'archéologie explorée dans l'expo Indiana Jones était un aspect solide et largement exploité dans des volets très articulés. La thématique de l'identité, quoiqu'intéressante, n'est pas aussi passionnante - en tout cas pour ce visiteur-ci - et elle demeure moins exploitée (une dizaine d'animations audio-vidéo) que ne l'était l'archéologie, où l'on avait présenté de véritables artéfacts.
L'ensemble de l'exposition propose donc une visite très agréable et en partie instructive, mais essentiellement intéressante pour les fans de Star Wars. Le jeu interactif demeure léger - bien qu'amusant même pour un adulte qui n'a pas perdu ses repères d'enfant - tout comme celui d'Indiana Jones l'était également.
Compte-tenu du prix d'entrée, un peu plus élevé qu'Indiana Jones (près de 30$ avec les frais de service, on doit réserver les billets à l'avance via Internet), cette exposition vaut le coup seulement si vous être un fan de cinéma (ou un fan de Star Wars), car sans cela, les autres éléments ne vous apparaîtront pas valoir la peine d'avoir payé ce prix-là.
Si c'est votre cas, alors n'hésitez pas; les accessoires et éléments de scénographie originaux sont abondants, bien présentés, et il est même permis de prendre des photos**. On notera également que si les présentations couvrent l'ensemble des six films de la saga (plus un tableau sur un personnage tiré de la série animée Clone Wars), les accessoires, costumes et maquettes sont largement issus de la trilogie originale, puisque de nombreux éléments de la deuxième trilogie ont été réalisés numériquement et sans accessoires.
Voici donc le résultat de ma visite, en quelques montages-photos.


Le design général de la promotion de l'exposition est vraiment original; les personnages sont reconstitués en mosaïques, construites de micro-éléments de l'univers Star Wars amalgamés. L'effet est saisissant. Ici, Boba Fett et Darth Vader, qui accueillent le visiteur à l'entrée de l'exposition.


Pour pleinement apprécier la technique, voici un gros plan des yeux de Darth Vader (constitué du vide sidéral et de vaisseaux spatiaux) et d'un oeil de C-3PO (des données).


Parmi les nombreux accessoires et marionnettes originales, on retrouve (de g. à d.) Han Solo dans la carbonite, Yoda, un Jawa et le casque de Darth Vader utilisé pour la scène où Luke veut voir le vrai visage d'Anakin.


Un nombre impressionnant de maquettes originales est exposé. X-Wings, Tie-Fighter, Millenium Falcon et autres vaisseaux pour la plupart tirés de la trilogie originale.


Les costumes les plus impressionnants sont évidemment ceux qui sortent de l'ordinaire; comme ceux des robots C-3PO et R2-D2 (manipulé par un acteur nain dans la trilogie d'origine), de Darth Vader, de Boba Fett et d'un Stormtrooper. Dans le coin en haut à gauche, une des rares marionnette réalisée pour la seconde trilogie (et utilisée pour la scène de la course dans The Phantom Menace).


Au niveau de la scénographie de l'exposition, j'ai pu admirer avec grand plaisir plusieurs illustrations originales de Ralph McQuarrie, dont celle en haut à gauche, de la scène finale de Empire Strikes Back. Des maquettes installées devant des panneaux créent également quelques reproductions de scènes-phares de la seconde trilogie, comme celle du centre en haut (Revenge of the Sith) ou en bas à gauche (Anakin dans la course de The Phantom Menace). Ces maquettes ont été construites pour les gros plans de ces scènes, essentiellement réalisées en effets numériques. On peut également voir sur ce montage (centre-bas) une partie des installations en relation avec la thématique: ici celle de l'importance et l'influence des amis sur la personnalité des individus. Enfin, à droite, un classique pour tous les adolescents de mon époque: la princesse Leia dans son bikini doré (costume original).


Et je termine sur une jolie photo réalisée en prenant la maquette du Millenium Falcon sous un certain angle pour faire apparaître l'Étoile Noire en arrière plan.
Cette photo - que je trouve particulièrement réussie - montre bien la magie du cinéma. Je m'explique: certaines maquettes sont élaborées de manière très sommaire. R2-D2 est en bois, avec quelques autocollants, les côtés du Han Solo en carbonite sont des morceaux de plastiques issus d'un appareil quelconque, les vaisseaux sont parfois en simple plastique gris mat avec quelques collants colorées, etc. Bref, dans la réalité, quelques maquettes n'ont pas l'allure que leur donne le tournage, la post-production ou les effets spéciaux. Par contre, une simple photo- et à travers une vitre en plus, sans éclairage particulier, et sans aucune retouche d'effet spéciaux - les fait paraître comme des objets réels. Cette photo en est le parfait exemple, et c'est mon hommage à la magie du cinéma.
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* Pour une opinion alternative sur cette question, je vous invite à lire le billet de mon collègue auteur-blogueur Philippe-Aubert Côté, qui a visité les deux expositions également.
** Prendre des photos sans reflet avec des présentoirs vitrés et parmi une foule de plusieurs dizaines de visiteur n'est pas toujours facile, par contre.

Pour rigoler pendant la campagne électorale (6)

Suite de mes observations en humour du déroulement de la campagne électorale.
Quelques minutes après le débat entre Pauline Marois et Jean Charest, une nouvelle aventure de Martine arrivait sur le net:
Pour ceux qui l'ignorent, ce genre de détournement des aventures de Martine a été légion pendant la crise étudiante et sociale du printemps dernier.
Sinon, il est toujours rigolo de suivre La Paresse sur Twitter:


Et l'autre journal parodique, le Zournal, propose lui aussi des Unes humoristiques sur la campagne:


Depuis le début de la campagne, François Legault attire l'attention avec quelques déclarations controversées, dont au mois deux sur les femmes, ce qui lui a valu ce pastiche d'affiche de film:


Vous avez certainement entendu parler de la boussole électorale de Radio-Canada, un outil sérieux et intéressant. Il en existe une version pastiche pour aider à situer les engagements de la CAQ dans le paysage politique du Québec:

Après les "soupçons" de Jean Charest quand aux intentions de François Legault de tenir un référendum, chacun y est allé de ses blagues et sur Twitter, le mot-clic #charestsoupconne a même été une tendance du moment. J'y suis allé de mon propre trait d'humour à ce sujet:


On se souviendra également des propos de Jean-Làlà, qui donne aussi son appui au PLQ et qui a fait réaliser à l'équipe du Parti Corruption l'affiche électorale suivante:


Enfin, toujours du côté de Parti Corruption et ses fausses affiches de candidats, on a eu droit à celle-ci, dont j'adore la circonscription :-).

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à suivre...

mercredi 22 août 2012

Pour un Québec conscient: Conclusion

Introduction
Au cours de l'hiver dernier, j'ai publié une série de billets à saveur socio-économique, concernant la crise économique mondiale qui a débuté en 2008 (et n'est toujours pas terminée). Suite à cette série, j'ai publié 3 billets concentrés sur le Québec face à cette crise, en tentant de remettre en contexte les diverses opinions présentes sur l'échiquier politique québécois (politicologues, sociologues, commentateurs, politiciens, etc).
Je notais dans cette série de trois billets que pour le Québec, être un peu plus à gauche du spectre économique a grandement aidé la province à minimiser les premiers impacts de la crise. Aussi, comme l'histoire du Québec nous montre que le Québec s'est bâti et a atteint des sommets en appliquant des politiques clairement plus socialistes que d'autres provinces canadiennes et d'autres pays occidentaux, l'évidence est de conclure qu'il s'agit de poursuivre, voire même d'accentuer certaines de ces politiques, afin de mieux encore affronter ce qui s'en vient. Il ne s'agit ni de communisme, ni d'anticapitalisme, mais plutôt de politiques où l'État n'hésite pas à intervenir et réglementer pour corriger les errances du marché et pour favoriser une meilleure distribution de la richesse créée par l'activité économique.
L'aboutissement de cet exercice socio-politique québécois était d'observer ce que les partis politiques avaient à proposer pour le futur du Québec. Le printemps érable a commencé juste après la publication du 3e billet, et j'ai donc attendu d'en voir les conclusions avant de poursuivre. En effet, la crise sociale qui a frappé le Québec aura permis (entre autres choses) d'ouvrir le débat social, de ramener au devant de la scènes certains préoccupations sociales et remettre en cause les dogmes néolibéraux qui sont pris pour acquis dans le discours économique québécois depuis 15 ans. La crise aura aussi permis d'affirmer les positions des partis politiques. Comme des élections générales ont été déclenchées depuis, le moment est donc idéal pour revenir sur le sujet et observer où se positionnent les partis dans le cadre de ma petite analyse au moment de faire le choix de celui qui gouvernera le Québec pour les 4-5 prochaines années.
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2012: Les choix pour un Québec conscient
Au moment de la dissolution de l'Assemblée Nationale, cinq partis y étaient représentés (plus ou moins officiellement, il y a eu beaucoup de changements d'allégeance). Ce sont donc les acteurs premiers qui permettront de définir l'avenir socio-politique du Québec, du moins pour les 5 prochaines années*.
PLQ
Les Libéraux du Québec sont au pouvoir depuis 2003 et gouvernent clairement selon les principes de droite de l'économie de marché la plus libre possible. Ils ont intégré l'entreprise privée sur presque tous les niveaux où l'état était impliqué auparavant, diminué le potentiel d'intervention de l'État (notamment aux Transports, ce qui a coûté très cher au final et abouti au fiasco de corruption que l'on sait), accordé des baisses d'impôts aux mieux nantis, imposé une "contribution santé" sous la forme d'une capitation régressive, augmenté les frais de scolarité, bref, leur position est bien connue et assez claire. Le choix de la tarification montre bien qu'ils sont à l'opposé des politiques explorées dans cette série de billet sur le Québec. Les gens de l'extrême droite du Québec (ex-Adéquistes pour la plupart), tel l'auteur et chroniqueur Éric Duhaime, jugent généralement le PLQ trop au centre. Pourtant, le Plan Nord dont le gouvernement fait actuellement le promotion malgré les nombreuses faiblesses soulevées par les observateurs sociaux-économiques, indique aussi clairement son orientation néolibérale en faveur de l'entreprise privée et promoteur de la création de richesse, fut-elle personnelle, plutôt que sa redistribution via l'État. Une fois encore, c'est à l'autre bout du spectre politique quand on compare ce plan à la nationalisation de l'électricité qui a tant profité au Québec, par exemple.
PQ
Même s'il était historiquement au centre-gauche, le Parti Québécois avait pris un sérieux virage à droite (économique) sous la gouverne de Lucien Bouchard. Bouchard était d'ailleurs celui qui avait recruté François Legault, aujourd'hui chef de la CAQ. Avec l'arrivée de celle-ci, et sa "fusion" avec l'ADQ, le PQ (peut-être par électoralisme, peut-être par conviction), revient vers le centre-gauche et propose déjà quelques idées comme des élection à date fixe, une plus forte intervention de l'État ainsi qu'une révision de la fiscalité, mais sans aller jusqu'à une réforme fiscale en profondeur. L'arrivée de candidats-vedettes identifiés à la gauche, comme Pierre Duchesne ou Jean-François Lisée, porte à croire que l'aile gauche du PQ mène actuellement cette coalition souverainiste. Les départs de François Legault et André Boisclair, dauphins de Lucien Bouchard, permettent aussi de croire que les têtes d'affiche de la droite ont disparu pour le moment du paysage Péquiste. Notons que le PQ propose également l'annulation de la hausse des frais de scolarité et de la contribution santé, deux mesures régressives adoptées par le PLQ, et que le parti se positionne plus clairement en faveur d'une meilleure redistribution de richesse, notamment au niveau des ressources naturelles.
CAQ
La Coalition Avenir Québec est relativement nouvelle sur l'échiquier politique du Québec. Si on oublie le mélange d'indépendants et d'ex-adéquistes ou de transfuges qui ont d'abord formé la CAQ, le parti a maintenant un programme officiel. Si plusieurs éléments de ce programme semblent rassembleurs, les détails sont moins alléchants. Malgré sa volonté d'éviter les étiquettes gauche/droite, la CAQ propose des politiques économiques inspirées du néolibéralisme, donc de la droite et évite malheureusement de se placer en porteur des solutions qui vont dans le sens que nous avons exploré dans cette série de billet. Le programme du parti est plus une solution comptable à des problèmes spécifiques identifiés comme étant sensibles au Québec qu'une vision d'ensemble. L'exemple le plus frappant est l'éducation - priorité absolue du parti avant l'arrivée de la nouvelle priorité de campagne qui est de combattre la corruption. La CAQ propose une hausse générale de 20% des salaires d'enseignants mais un système d'évaluation (qu'on n'explique pas, et on n'identifie ni qui évaluera les enseignants et sur quels critères ils seront évalués). Aucun enseignant refusera une augmentation de 20%, mais bien peu vous diront que c'est leur salaire qui les démotive. La "solution comptable" semble donc passer à côté du problème réel. On pourrait apporter les mêmes arguments dans la solution en santé, où le simple calcul "population totale divisée par le nombre de médecins" est le point central. Comme si le nombre de patients ne dépendaient pas de l'état et la gravité de chaque patient, par exemple. Le reste du programme ne démontre nulle part une vision d'ensemble de la société québécoise.
QS
Québec Solidaire est né du regroupement de divers groupes d'intervenants, suite à la publication du manifeste Pour un Québec solidaire, qui répondait à celui des Lucides. Le parti a depuis constamment évolué avec chaque élection. Il est représenté à l'Assemblée Nationale et se positionne clairement à gauche. En 2009, Québec Solidaire a été le seul parti du Québec à proposer des solutions pour faciliter le passage de la crise dans la province. Le manifeste "Dépasser le capitalisme" proposait d'encadrer le marché par des normes publiques favorisant des objectifs sociaux et environnementaux. Dans son analyse du manifeste de Québec Solidaire, l'auteur Jean-François Lisée s'étonnait de voir que le parti soulevait des éléments accompagnés de points d'interrogation plutôt qu'en affirmant détenir les solutions. Cette sémantique semblait indiquer que le parti n'était pas aussi irréaliste que certains aimeraient le faire croire, ni aussi révolutionnaire ou extrémistes que l'on pourrait le penser. N'empêche que QS se positionne clairement à gauche (et non pas au centre-gauche comme le fait le PQ), mais dans une gauche modérée, comme on a pu le constater lors des déclarations de Françoise David au récent débat télévisé. QS place clairement la redistribution de la richesse au centre de son programme plutôt que la création de celle-ci peu importe les conséquences.
ON
Option Nationale est né du départ du PQ du député élu Jean-Martin Aussant. Les orientations du parti reposent donc essentiellement sur les positions du député Aussant, issu de l'aile gauche du PQ. En ce sens, on retrouve dans le programme d'Option Nationale une orientation clairement à gauche en terme économique et sociale, orientation qui correspond aux solutions explorées dans ma série de billet. Le parti se distingue donc du PQ par des positions sociales plus tranchées, mais se positionne ainsi de manière similaire à QS du point de vue de l'économie sociale. Par contre, ON est le parti qui clame le plus clairement que sa priorité absolue est d'abord la souveraineté du Québec; une bonne partie des politique du programme de ON découlent d'ailleurs de ce projet social.
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Pour un Québec souverain?
Je ne soulèverai pas la question nationale dans le cadre de ce billet, autrement que pour souligner l'évidence. Des partis représentés à l'Assemblée Nationale avant les élections (et dont quatre le seront fort probablement après les élections générales**), deux (PQ et QS) se positionnent dans la direction des solutions explorées dans cette série de billet, et deux (PLQ et CAQ) se positionnent en faux, voire totalement à contre-courant.
Les deux partis qui favorisent des politiques sociales plus agressives (de celles qui nous ont justement aidé à mieux faire face à la crise et mieux la surmonter), les deux sont des partis souverainistes. Notons également que le cinquième parti en lice (ON), lui aussi clairement à gauche, est également souverainiste.
Le parti qui se positionne contre ces solutions sociales (PLQ) est ouvertement fédéraliste, et le parti qui ne se positionne pas clairement en faveur de ces solutions, mais propose une solution de gestion comptable en attendant (CAQ), refuse de se positionner sur la question nationale mais a néanmoins raffermi sa position en faveur du statu quo pendant la campagne.
Il semble donc qu'au niveau des acteurs et des partis actuels, l'ensemble des questions sociales et économiques soient fortement reliées à la question nationale.
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Conclusion
On ne semble jamais se rendre compte, au Québec, à quel point l'élection d'un gouvernement majoritaire orientera les politiques sociales et économiques de manière profonde et durable. Les politiques de René Lévesque et Robert Bourassa ont fait leur marques, mais celles de Lucien Bouchard et de Jean Charest l'on fait tout autant, même si c'est avec moins d'éclat ou des dossiers moins spectaculaires. Le risque actuel, c'est que cette marque est devenue plus subtile, plus sournoise - puisque contrairement à l'époque post-Révolution tranquille, les années de centre-droite ont été très peu discutées et très peu débattues au Québec. Ces politiques présentées sous l'aspect de leur inéluctabilité et de leur raisonabilité (deux arguments évoqués dans le dossier des frais de scolarité), n'ont jamais fait l'objet d'un choix de société clair.
On pourrait espérer que ceci soit mis de l'avant pendant la campagne, mais ce serait oublier que les campagnes électorales font souvent plus de place à l'image et aux déclarations chocs qu'aux réels débats d'idées. Enfin, on peut douter de la réelle volonté de la droite québécoise de débattre des idées en profondeur quand on lit les commentateurs et politiciens de droite; leur tendance étant à la phrase-choc, la formule toute faite, voire dans plusieurs cas la démagogie pure et simple.
N'empêche, l'orientation principale des partis est ce qui devrait essentiellement guider le vote, lors d'une élection générale. Car c'est guidé par son idéologie principale que notre prochain gouvernement prendra ses décisions, pour les dossiers que nous pouvons imaginer, mais surtout pour ceux qui relèvent de l'imprévu (la crise étudiante et la Loi 78 (Loi 12) étant de parfaits exemples de ce phénomène).
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Notes
* On m'excusera de ne pas tenir compte des programmes de partis qui n'ont jamais fait élire de députés à l'Assemblée Nationale dans un passé récent, et dont aucun député sortant ne siégeait lors de la dissolution de l'Assemblée en août 2012. Les cinq partis sont présentés dans l'ordre de leur prépondérance lors de la dissolution de l'Assemblée Nationale.
** Selon les projections du site probabiliste Si la tendance se maintient, ON ne fera élire aucun député, mais QS fera élire un ou deux députés (données du 20 août 2012).

lundi 20 août 2012

L'Automne Asimov: Ah! Docteur A

En 1992, après le décès d'Isaac Asimov, de très nombreux hommages ont été rendus à l'écrivain, dont certains ont été publiés dans le milieu de la science-fiction québécoise. J'ai alors participé à cet hommage avec deux textes. Le premier, une entrevue imaginaire regroupant et recoupant certaines opinions d'Asimov dans un entretien fictif avait été publié dans le numéro 62 de la revue imagine...
La revue Solaris avait publié, dans son 100e numéro, un texte d'Élisabeth Vonarburg. Je ne mentionne pas ce fait par hasard, puisque Solaris a annoncé que son prochain numéro serait un spécial Asimov, en conjonction avec le festival Québec en toutes lettres (je reviendrai sur ce spécial de Solaris dans un autre billet).
En 1992, un autre de mes textes était paru pour l'occasion, dans le numéro 19 du fanzine Temps Tôt, dirigé par Christian Martin. C'est ce texte que je reproduis ci-bas aujourd'hui pour souligner l'automne Asimov.
Ce poème était un petit clin d'oeil à un poème écrit par Isaac Asimov lui-même, intitulé The Prime of Life et publié dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction en octobre 1966 (puis réédité dans le recueil The Bicentenial Man and Other Stories en 1976). Asimov avait écrit ce poème comme un trait d'humour sur son âge, y mettant en scène un admirateur imaginaire louangeant l'auteur et disant qu'il était l'idole de son père et son grand-père. Mon texte soulignait simplement le triste fait qu'Asimov nous avait quitté trop tôt.
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Ah! Docteur A
par Hugues Morin *

Ah! Docteur A
Vous sortez?
Pas déjà!
Oui, vraiment?
A peine 72 printemps...

Vous étiez un pillier
Que dis-je, une fondation!
C'en est fini des savoureuses introductions
encore plus critiquées
mais néanmoins autant appréciées
que vos très nombreuses fictions?

Quel drame pour les critiques
qui vous avaient dans leur viseur
comme le bouc émissaire
de leurs propos lapidaires
envers les quelques éditeurs
d'anthologies de robotique.

On vous a dit gâteux
mais on vous décerna
le Hugo et le Nébula!
On vous a dit vaniteux,
égocentrique et arrogant,
mais avec votre intelligence
et l'ampleur de vos connaissances
l'avoir été moins aurait été surprenant!

Votre sortie précipitée
prouve à tous (et bien malgré vous!)
que l'on ne choisi guère sois-même
le moment du Grand Départ.
Ah! Je vous vois déjà démontrer
avec une logique implacable
que cela ne prove pas (quand même!)
qu'une autre entité ne le fasse pour nous!

Ah! Docteur A
vous nous manquerez
à nous tous, fervents lecteurs
des oeuvres du bon docteur.
Je ne vous souhaite cependant pas
de rencontrer Dieu le Père,
car, Oh, misère!
Ce choc lui seul pourrait provoquer
chez vous, un excès d'humilité
qui risquerait de vous arrêter
alors que, j'en suis persuadé,
vous êtes déjà prêt à publier
votre premier livre dans l'au-delà,
Docteur A.

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* Publication originale: Temps Tôt #19 (vol.3 no.7, juillet 1992).

samedi 18 août 2012

Pour rigoler pendant la campagne électorale (5)

Suite de mes observations humoristiques de la campagne électorale provinciale.
Cette fois-ci, je commence avec la désormais célèbre "rue" :-)
C'est dans Outremont que j'ai déniché ces deux peintures urbaines condamnant le régime Libéral de Jean Charest:


Je souligne que c'est la circonscription de R. Bachand...


Les propos du cro-magnon de maire de Saguenay ont fait réagir le PLQ qui a immédiatement annoncé une candidature surprise d'extrême droite dans la circonscription de Jean Làlà:


Si vous préférez l'humour plus textuel, alors vous pouvez vous amuser avec les questions aux chefs de partis préparés par Michel David, en vue des débats télévisés.
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Puis, j'ai déniché deux parodies d'affiches: Godzilla version CAQ-Legault, et Tintin version Charest-Anticosti.



Les mêmes rigolos sont responsables de la parution de cet ouvrage posthume de Mordecai Richler:


Hum...
Enfin, je termine avec la Une de la Paresse, un classique quotidien, que je mets en parallèle avec la Une de la Presse (la vraie) de ce week-end, tellement on dirait une parodie d'elle-même.



Pour avoir lu l'article (une habile "confession" de John James Charest), je trouve que c'est étonnant que ce soit cette citation que l'on ait retenu pour la Une. Certains observateurs ont remarqués que l'on dirait une acceptation de défaite, incluant la photo, et les nouveaux éditoriaux d'André Pratte (toujours aussi mauvais) favorisant définitivement la CAQ au détriment du PLQ montrent bien que le journal de Desmarais a décidé de faire son nid ailleurs. J'ai trouvé ça drôle, moi, ce changement de cheval pendant la course!
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à suivre...

vendredi 17 août 2012

Campagne, crise sociale et souvenirs du Pérou

Dans un billet du mois de mai dernier, j'évoquais mes souvenirs de voyage en Amérique latine en parallèle avec la crise sociale qui secouait le Québec.
Si je reviens avec ce sujet aujourd'hui, c'est qu'une relecture de quelques notes de mon passage au Pérou m'est apparue particulièrement intéressante, en regard des événements que l'on a vécu au Québec ce printemps et permettent également d'éclairer les politiques préconisées autant par le Parti Libéral qui cherche à obtenir un 4e mandat que la CAQ de François Legault pendant cette campagne électorale. Ces observations au Pérou, en 2007, ont été notées après avoir parcouru Lima, Arequipa, Puno, Cusco et Juliaca, avoir assisté à deux manifestations des travailleurs miniers et traversé deux de leur blocus routiers, à Ayaviri et Juliaca, pris un vol de Juliaca à Cusco sous surveillance militaire et asisté à deux manifestations des enseignants, à Arequipa et Cusco en plus d'une contre-manifestation de l'industrie touristique *.
(Les extraits de mon journal de voyage sont en italique et sont suivis de notes actuelles entre crochets).
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Le Président actuel [2007] du Pérou, Alan Garcia, a été élu en 2006. Garcia avait déjà dirigé le Pérou de 1985 à 1990, menant l'économie du pays littéralement en ruine. Lors de la fin de son mandat en 1990, sa gestion avait été considérée comme un échec total. Après avoir perdu les élections de 2001, il a donc repris le pouvoir l'an dernier en promettant surtout d'amoindrir les différences entre les riches et les pauvres du pays, et en mettant un frein aux politiques de droite du gouvernement précédent.
[Notes de 2012: Il semble que l'idée de se faire élire en promettant du changement et de prétendre qu'on n'est pas de droite ne soit pas si nouvelle que la CAQ voudrait nous le faire croire].
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Depuis son entrée en fonction, le gouvernement Garcia a signé un traité de libre-échange avec les Etats-Unis et des pourparlers pour signer le meme genre de traité avec le Canada ont justement débuté aujourd'hui, lundi 16 juillet 2007. Le gouvernement Garcia favorise grandement des politiques économiques néolibérales - une attitude vaguement basée sur les politiques chiliennes voisines- en stimulant l'investissement privé au pays, qu'il soit national ou étranger. Le résultat de ses politiques est que l'économie du pays est en progression, même si cette progression est lente. Par contre, l'encadrement de ces politiques est controversé, puisque l'écart entre les riches et les pauvres du pays semble se creuser plutôt que s'amoindrir.
Malgré ses ressources naturelles (or, argent, cuivre et pétrole), le pays souffre d'une situation économique qui n'est pas aussi dramatique que par le passé, mais plus de 52% de sa population vit sous le seuil de la pauvreté - et considérant le cout de vie ici, c'est dire que plus de la moitié des péruviens n'ont pratiquement rien, ni biens ni revenus.
[Notes de 2012: Promettre des mesures progressistes et gouverner à droite, échec des politiques néolibérales à améliorer le niveau de vie de la classe moyenne et des classes plus pauvres, airs connus. Exploitation des ressources naturelles sans que le pays n'en tirent de revenus conséquents, les parallèles avec la gouvernance Libérale sont éclairants].
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Un des déclencheurs des diverses manifestations anti-gouvernementales a été la nouvelle Loi sur l'évaluation des enseignants, que le gouvernement tient responsable de la médiocrité du système d'éducation péruvien. Résultat de ce projet de Loi; le syndicat des enseignants a déclenché une grève générale illimité partout au pays. Diverses manifestations publiques ont eues lieu parallèlement à l'arret de travail des enseignants, qui accusent le gouvernement d'utiliser cette loi pour faire des mises à pied massives et injustifiées.
Les travailleurs des mines s'en sont melés peu après, protestant entre autres contre l'absence de droits syndicaux, mais surtout contre la contamination des eaux potables engendrées par l'opération des mines. Ils ont été rapidement appuyés par les populations locales, puisque tout le sud contestent les politiques d'investissement privé. (...) Le résultat de ces manifestations et blocages routiers a complètement isolé certaines régions du sud du reste du pays; au moment d'écrire ceci, il n'y a plus de circulation entre les secteurs de Puno-Cusco-Juliaca et ceux d'Arequipa-Lima.
[Notes de 2012: Manifestations, remise en question de la compétence des enseignants, travailleurs syndiqués perdant leurs droits d'association et de grève légale, rien de nouveau dans notre printemps érable, non?]
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Les agriculteurs du sud, mécontents des politiques du gouvernement Garcia depuis le début de son mandat ont donc emboîté le pas dans ce qui semble devenir une manifestation générale de la population péruvienne contre son gouvernement. (...) Plus de 2500 paysans ont envahis la ville de Andahuaylas il y a quelques jours et la manifestation a dégénéré en violences et arrestations. Les agriculteurs ont imité les travailleurs des mines et bloqué la route vers Abancay, toujours dans la partie sud du pays. Aujourd'hui, on estime le nombre de paysans à avoir envahi quelques villes à 10000. La situation a atteint un point culminant les 11 et 12 juillet dernier, quand tout le pays a été paralysé par une grève générale, et qu'aucun transport n'était en fonction. Les travailleurs de la construction ont donc emboîté le pas aux autres manifestants et la crise semble avoir atteint toutes les strates de la société péruvienne.
[Notes de 2012: Gouvernement qui fait le sourd face aux manifestants, crise sociale qui s'étend à une autre strate de la population, ça rappelle l'intransigeance libérale et les manifs de casseroles citoyennes.]
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La première réaction du président Garcia a été de blâmer les partis d'opposition et de crier au complot de l'opposition pour déstabiliser le pays (...) Par la suite, Alan Garcia a qualifié les groupes de manifestants (agriculteurs, enseignants, travailleurs des mines et de la construction), de "dangereux communistes", une réaction qui a été ridiculisée dans tous les médias. (...) Suite aux dernières manifestations, le président a annoncé qu'il adoptait la ligne dure (main de fer) pour contrer les agitations et ramener la paix au pays. (...) Les grands titres d'aujourd'hui laissent croire que le gouvernement Garcia continue son attitude de la ligne dure contre les manifestants et prévois meme déposer une nouvelle loi imposant des sanctions aux dirigeants syndicaux et aux dirigeants des manifestations qui ont mal tourné.
[Notes de 2012: Complot de la gauche, des souverainistes, des communistes, des anarchistes et des anticapitalistes, adoption de la ligne dure par une Loi spéciale imposant des sanctions aux manifestants et associations syndicales. Déjà vu!]
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Parmi les commentaires scandés par les manifestants, on a les prévisibles "Gouvernement incapable", "Sans justice, pas de paix" ou encore "La grève continue, sans compromis". Quelques affiches taxaient le président Garcia de Dictateur... un chant réclamait avec "urgence, un nouveau président" et certains manifestants chantaient aussi que c'était la faute du président si les cours ne reprenaient pas et les enfants demeuraient chez eux. (...) Le commentaire le plus ambitieux était certainement le récurrent: "Sans solution, nous marchons sur le Machu Picchu!", qui vise à inquiéter le gouvernement en visant la plus importante source de revenus du tourisme au pays.
[Notes de 2012: On va vous l'organiser, votre Grand Prix. Morale: Si vous n'attaquez pas la droite par l'argent, personne ne réagit.]
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L'éditeur d'El diario de Cusco rappelle aux manifestants que le tourisme est une des industries les plus importantes du Pérou et que leurs actions nuisent grandement à cette industrie fragile. L'éditorial fait état du fait que le tourisme est la principale ressource économique de toute la région de Cusco. Il mentionne des touristes quittant le pays déçus (de ne pas avoir vu le Machu Picchu pour cause de train bloqué) et jurant de ne plus jamais remettre les pied dans ce pays. Dans El diario de Cusco, toujours, la chambre de commerce de Cusco publie une lettre ouverte aux manifestants et au gouvernement, expliquant les impacts économiques désastreux de la crise sur toute la région (agences, boutiques, restaurants, attraits, etc).
[Notes de 2012: Gilbert Rozon et cie convoquent le ministre Bachand craignant l'hécatombe touristique de Montréal en cas de poursuite du conflit. Paranoïa du Grand Prix, peurs pour les festivals, etc.]
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La centaine d'arrestations à Lima les 11 et 12 juillet dernier sont pour le moment très mal vus dans tout le pays. Le président a beau apparaître quasiment tous les jours à la télé pour appeler au calme et justifier ses politiques (à grand renfort de chiffres confirmés par les observateurs internationaux selon lesquels l'économie progresse), la population pauvre (et majoritaire) du pays ne l'entend pas ainsi et exige sa part de cette renaissance économique.
[Notes de 2012: Arrestations de masse, l'écart entre riches et pauvre qui se creuse, la lutte est citoyenne, etc.]
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De retour chez nous, nous sommes donc en campagne électorale, avec six partis, dont quatre ont des députés sortants, chacun avec ses promesses et se ses déclarations choc. Nous allons savoir bientôt quelle direction idéologique prendra le Québec. Car au-delà des belles promesses à court terme et des beaux débats télévisés, il est important de réaliser quelle idéologie sous-tend le parti qui sera au pouvoir. Car c'est avec cette idéologie qu'il va régler tous les problèmes et les imprévus qu'il rencontrera pendant les quatre prochaines années. On a vu où l'idéologie libérale de la manière forte a mené à l'affrontement avec les forces policières et à l'adoption d'une loi spéciale décriée par tous les observateurs indépendants.
Les péruviens ont payé cher cette réalisation. Un an après mon passage, en octobre 2008, l’ensemble du cabinet a démissionné suite à un scandale de corruption sur des contrats pétroliers [oui, je sais, déjà vu aussi ici], mais le président est demeuré en fonction. Et ce n'est que lors des élections suivantes, quatre ans après les manifestations dont j'ai été témoin, en juin 2011, que Ollanta Humala, un socialiste modéré, a été élu président du Pérou avec des promesses de redistribution des richesses vers les plus pauvres du pays.
Au Québec, après 12 ans de gouvernance à droite (le gouvernement Bouchard était clairement de centre-droite), sommes-nous enfin prêts à penser autrement pour notre avenir, ou bien allons-nous poursuivre dans la même direction avec encore plus de politiques néolibérales que proposent le PLQ et la CAQ? Réponse le 4 septembre prochain.
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* Le texte intégral d'un article composé en juillet 2007, sur les agitations sociopolitiques au Pérou, peut être lu ici.

mardi 14 août 2012

Pour rigoler pendant la campagne électorale (4)

Pour débuter cette nouvelle édition de ma revue humoristique de la campagne, je suggère le visionnement de deux courts vidéos produits par Projet 4 septembre, qui se veut une initiative humoristique pour inciter les jeunes à s'intéresser à la campagne et surtout, à aller voter le 4 septembre prochain.
Le premier vidéo est une entrevue avec Céline Dion, le second une entrevue avec Léo Bureau-Blouin, les deux étant réalisés par une fausse Anne-Marie Dussault, la vraie ayant réagi à ces caricatures, ici, à 5:15 et après.
Ensuite, je vous propose quelque chose qui relève de l'humour involontaire:


Oui, on a tendance à les oublier, puisque personne n'en parle, mais le Parti Conservateur a une aile provinciale, qui semble avoir adopté un slogan involontairement dérivé du mouvement des carrés rouges du printemps! Est-ce pour faire québécois qu'ils adoptent le carré fléché?


Ailleurs dans les rues de Montréal, on peut aussi apercevoir ce tag peint au pochoir un peu partout et qui invite les gens à réfléchir à l'impact de leur vote...


Denis Giroux nous propose quand à lui un nouveau jeu: Team Libéral contre les Terroristes au carré rouge, avec une panoplie de superbes figurines.


Le réseau Twitter ne dérougi pas de la campagne, surtout après des déclarations controversées de François Legault sur les jeunes en début de semaine.


Plusieurs humoristes improvisés d'amusent à publier divers commentaires irrévérencieux sur la campagne et les positions de chaque parti.


Enfin, pour faire changement des Unes de La Paresse, je vous propose la Une du Zournal, qui s'attaque avec ironie aux promesses électorales.
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à suivre

lundi 13 août 2012

L'automne Asimov: Québec en toutes lettres

Le festival Québec en toutes lettres se déroule du 11 au 21 octobre prochain et sa thématique de 2012 est nul autre que l'écrivain de science-fiction Isaac Asimov.
Asimov, avec quelques autres auteurs de l'âge d'or de la SF américaine, a été un des auteurs que j'ai le plus lu dans mes premières années d'exploration de la littérature et de la SF. Je peux dire sans gène que si j'ai alors tant lu (et donc si je lis encore aujourd'hui), c'est en grande partie à cause d'Asimov. C'est aussi à cause de lui et de ses très nombreuses préfaces, notes d'auteur et autres intertextes si j'ai décidé un jour d'écrire moi-même de la fiction.
Évidemment, comme Asimov est décédé il y a 20 ans (1992, l'année de la publication de mes premières nouvelles littéraires), on ne parle guère plus de lui désormais. C'est toujours un classique de la SF, réédité et disponible en librairie, mais rarement fait-on des activités spéciales autour de son oeuvre.
Je ne m'attarderai pas à décrire ici l'oeuvre ou l'auteur - on parle d'une oeuvre d'environ 500 livres - des informations, articles et livres existent par milliers, dont une bonne partie se retrouve sur le net. Voir ce site-ici par exemple, qui regroupe des liens vers plusieurs pages et sites consacrés à Asimov et son oeuvre. Pour un aperçu de l'ampleur de la bibliographie de l'auteur, on peut se rendre ici.
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Si je mentionne le festival, c'est que grâce à son initiative de souligner l'oeuvre d'Isaac Asimov, il y a cet automne toute une panoplie d'activités autour de celle-ci, pour mon plus grand plaisir de lecteur d'Asimov. Ceci m'a d'ailleurs donné l'occasion de revenir à Asimov le temps de lire quelques romans et nouvelles, quelques notes de l'auteur, et de retrouver cet ami d'adolescence que je n'avais pas lu depuis plusieurs années.
Parmi les activités qui se greffent au festival, on peut déjà lire le numéro spécial de la revue française Bifrost, consacré à Asimov à l'occasion du 20e anniversaire de son décès. Je vous suggère déjà la lecture de l'éditorial d'Olivier Girard, disponible ici.
Si vous n'êtes pas convaincu de l'intérêt littéraire de cette thématique de festival, je vous conseille le mot de Nicolas Dickner, dans le Voir, en décembre dernier, lors de l'annonce de la thématique en question.
Et si vous ne connaissez pas assez l'oeuvre d'Asimov, jetez un oeil au feuillet promotionnel du festival et ce qu'il dit sur l'auteur (cliquez pour agrandir).



Si vous préférez lire directement Asimov, à part les bibliothèques publiques et les librairies, qui ont encore plusieurs de ses meilleurs titres, on peut trouver quelques éléments de sa fiction sur le net, dont:
Le texte intégral de Nightfall, une de ses meilleures nouvelles de SF (originalement publié dans Astounding Science Fiction en septembre 1941). Cette nouvelle, dans sa seule version originale anglaise, a été réédité au moins une centaine de fois. On peut aussi écouter une adaptation radio des 3 premiers romans de son cycle Fondation, disponible pour écoute, ici.
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Je reviendrai bientôt sur le sujet de l'automne Asimov, auquel je participerai activement, à ma manière.
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dimanche 12 août 2012

Pour rigoler pendant la campagne électorale (3)

Troisième billet humoristique sur le déroulement de la campagne électorale au Québec.
D'abord, les comptes Twitter humoristiques se multiplient et les traits d'humour côtoient les publications sérieuses.


LeZournal y va de ses commentaires pseudo-propagandiste en faveur du PLQ...


Je vous avais parlé de l'apparition d'André Platte sur le réseau; le voici en action avec la vieille joke du changement d'ampoule.
Sinon, sur Facebook, il y a un groupe appelé LeMalaka qui s'amuse à réaliser des parodies d'affiches ou de couvertures de livres à partir de l'actualité politique.


C'est ainsi que le slogan de la CAQ devient une référence à un cétacé incorporé dans leur logo...


Ou que l'affiche de The Ides of March est reprise avec Gabriel Nadeau-Dubois et Jean Charest. Notez la référence à Xavier Dolan. [Suivez le lien pour l'original].


Le passage de Pierre Duchesne au PQ a aussi fait l'objet de sa parodie cinéma (on reconnaît ici la référence au film avec Al Pacino et Russel Crowe).
Les affiches électorales font l'objet de toutes sortes de pastiches, mais j'ai bien ri en voyant ces deux-là;



Une idée fort simple (les vrais personnes avec une circonscription imaginaire) mais efficace.
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Et je termine avec les toujours tordantes Unes de La Paresse.


(Les nouveaux logos de LCN et TVA sont une belle trouvaille).


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à suivre...