Je ne transformerai pas ce blogue en éditorial politique, mais je suis la campagne actuelle avec une certaine perplexité. Appelez-moi cynique, mais je commence à comprendre que la "recette Harper", copiée des républicains américains, fonctionne encore (1) avec une grande partie des citoyens canadiens, qui semblent aussi idiots et incapables de s'informer que nos voisins que je trouvaient particulièrement stupides de gober les grossiers mensonges de G.W. Bush en 2004 et de le réélire comme s'il était un héros. Faut croire que les canadiens ne sont pas meilleurs pour réfléchir et s'informer et préfèrent également gober les mensonges et les discours manipulateurs.
Évidemment, chaque parti politique fait de la manipulation d'image, tente de convaincre, promets ceci et cela, c'est, dirons-nous, de bonne guerre, ça fait partie de la game. Ce qui est nouveau depuis l'application de la "recette Harper", c'est le contrôle éhonté de l'information et la nature mensongère de celle-ci. On ne se cache même pas pour le faire; on compte sur l'abrutissement et l'imbécillité des citoyens, sinon, on tente carrément de les empêcher de voter! Cette recette, c'est une insulte flagrante à l'intelligence du citoyen, donc si elle marche, c'est que celui-ci est bel et bien un abruti.
J'irai plus loin encore; en regardant où elle marche le plus, tiens. En terme de pourcentage du vote exprimé, deux fois plus de votant ont appuyé le Parti Conservateur en 2008 dans cinq des grandes provinces du pays qu'au Québec (1). Je me demande bien au vu de ces résultats, qui, des Québécois ou des Albertains, Manitobains ou des Saskatchewanais, Trudeau qualifierait de petit peuple aujourd'hui, pour se laisser ainsi manipuler par des mensonges qui sont, après tout, assez facilement vérifiables (comme le démontrent de nombreux liens externes de ce billet de même que les quelques encadrés (2).
Le contrôle de l'information du parti au pouvoir n'est pas seulement questionnable, il est condamnable! Une campagne électorale est le moment où les citoyens ont justement le droit de rencontrer leurs leaders, de leur poser des question, de comprendre leur point de vue et de faire un choix éclairé. Les Conservateurs veulent priver l'électorat de ce droit de faire un choix éclairé, en fuyant les journalistes et les citoyens qui ne sont pas clairement des partisans; il est évident qu'ils ne veulent pas dire la vérité ou avoir à justifier leurs politiques au grand jour. Comment se fait-il que les canadiens ne se rendent pas compte de ça? Je n'en veut pas aux gens qui appuient les Conservateurs en toute connaissance de cause, et qui trouvent en eux un parti qui reflètent leurs valeurs. Je questionne les autres - ceux qui votent en contradiction avec leurs valeurs par ignorance et paresse de s'informer - et je questionne la malhonnêteté du Parti Conservateur qui refuse de dévoiler publiquement ses orientations réelles. Je questionne donc carrément les canadiens qui acceptent les mensonges aussi gros que celui sur le fait que la gauche est plus dépensière, et ce sans jamais s'informer.
Je trouvais les américains pathétiques lors de la campagne de 2004. Or la campagne conservatrice actuelle, et le gouvernement Harper dans son ensemble, sont en train de prendre le contrôle du pays et de le transformer lentement mais sûrement en États-Unis du Canada. Et les canadiens me semblent maintenant aussi pathétiques que les américains. L'implication politique dans la justice, la culture inutile de la peur dans le dossier de la criminalité, l'imposition de peines plus uniformes et plus sévères, l'abandon du contrôle des armes à feu, la montée de l'extrémisme religieux dans la sphère politique et le contrôle de l'information transmise au citoyen concernant les aspects financiers de diverses mesures (Les chasseurs F-35, les économies miracles absentes du budget, les changements de conventions comptables pour faire mieux paraître le budget...), tout ça donne des frissons dans le dos.
Quand on refuse de laisser entrer des gens parce qu'ils sont impliqués dans un club en faveur de l'environnement, on ne peut pas prétendre également être en faveur de la lutte aux changements climatiques; d'ailleurs, même l'ex-ministre de l'environnement est contre les limites d'émissions de GES. (Ceci étant un bon exemple du discours Conservateur aux antipodes des politiques du Parti, ce que je qualifie de malhonnêteté ci-haut).
La campagne conservatrice est une campagne de peur calquée sur les campagnes anti-terroristes de G.W. Bush, et personne ne semble s'en rendre compte à l'extérieur du Québec. Les publicités conservatrices sont tellement incroyables qu'on dirait des blagues d'Infoman ou de 3600 secondes d'extases; et les gens gobent ça, sérieusement? Si vous ne pensez pas que ça vient de nos voisins du sud, regardez cette vidéo qui place bout à bout une publicité républicaine et une publicité conservatrice.
Par les gens repoussés des apparitions publiques de Harper, nous apprenons que la GRC a travaillé sur une black list pour le Parti Conservateur (3). Depuis quand un corps de police nationale sert-il les intérêts partisans d'une parti pendant une campagne? Qui est assez incompétent à la GRC pour avoir décidé qu'il était de son devoir d'enquêter sur des pages Facebook et découvrir qu'une fille inscrite à la rencontre avait déjà rencontré Ignatieff? Et comment se fait-il qu'un parti puisse utiliser un organisme payé par des fonds publics pour faire ce genre de travail et que la chose ne semble scandaliser personne?
J'ai l'impression que l'on est en train de me voler mon pays, le pays où j'ai grandi, où je suis devenu ce que je suis; ses valeurs, ses contradictions, sa spécificité, son image dans le monde; j'ai l'impression que tout ça disparaît au profit de ces "États-Unis du Canada" où je ne me sens pas chez moi.
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J'en étais là dans mes notes et réflexions sur le sujet quand ont eu lieu les débats des chefs. J'étais bien content de constater qu'une participante s'inquiétait de cette américanisation du Canada, mais évidemment, le chef Conservateur a simplement contourné la question. D'ailleurs, si vous avez écouté le débat des chefs en français, vous pouvez lire "l'épreuve des faits" de la SRC sur ce qui y a été entendu. Ils ont également une page similaire sur ce qui s'est dit au débat en anglais.
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Notes
(1) Voir les résultats des élections de 2008 par province. Le PCC a obtenu 21% au Québec, le double (ou même le triple) en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie Britannique.
(2) Tous les encadrés sont tirés de la section Élections Canada 2011 du site de Radio-Canada.
(3) «Ça doit être pour cela, lui aurait répondu l'employé du parti. La GRC a dû le voir en faisant ses vérifications.» - rapporté par La Presse (6 avril 2011).
--Évidemment, chaque parti politique fait de la manipulation d'image, tente de convaincre, promets ceci et cela, c'est, dirons-nous, de bonne guerre, ça fait partie de la game. Ce qui est nouveau depuis l'application de la "recette Harper", c'est le contrôle éhonté de l'information et la nature mensongère de celle-ci. On ne se cache même pas pour le faire; on compte sur l'abrutissement et l'imbécillité des citoyens, sinon, on tente carrément de les empêcher de voter! Cette recette, c'est une insulte flagrante à l'intelligence du citoyen, donc si elle marche, c'est que celui-ci est bel et bien un abruti.
J'irai plus loin encore; en regardant où elle marche le plus, tiens. En terme de pourcentage du vote exprimé, deux fois plus de votant ont appuyé le Parti Conservateur en 2008 dans cinq des grandes provinces du pays qu'au Québec (1). Je me demande bien au vu de ces résultats, qui, des Québécois ou des Albertains, Manitobains ou des Saskatchewanais, Trudeau qualifierait de petit peuple aujourd'hui, pour se laisser ainsi manipuler par des mensonges qui sont, après tout, assez facilement vérifiables (comme le démontrent de nombreux liens externes de ce billet de même que les quelques encadrés (2).
Le contrôle de l'information du parti au pouvoir n'est pas seulement questionnable, il est condamnable! Une campagne électorale est le moment où les citoyens ont justement le droit de rencontrer leurs leaders, de leur poser des question, de comprendre leur point de vue et de faire un choix éclairé. Les Conservateurs veulent priver l'électorat de ce droit de faire un choix éclairé, en fuyant les journalistes et les citoyens qui ne sont pas clairement des partisans; il est évident qu'ils ne veulent pas dire la vérité ou avoir à justifier leurs politiques au grand jour. Comment se fait-il que les canadiens ne se rendent pas compte de ça? Je n'en veut pas aux gens qui appuient les Conservateurs en toute connaissance de cause, et qui trouvent en eux un parti qui reflètent leurs valeurs. Je questionne les autres - ceux qui votent en contradiction avec leurs valeurs par ignorance et paresse de s'informer - et je questionne la malhonnêteté du Parti Conservateur qui refuse de dévoiler publiquement ses orientations réelles. Je questionne donc carrément les canadiens qui acceptent les mensonges aussi gros que celui sur le fait que la gauche est plus dépensière, et ce sans jamais s'informer.
Je trouvais les américains pathétiques lors de la campagne de 2004. Or la campagne conservatrice actuelle, et le gouvernement Harper dans son ensemble, sont en train de prendre le contrôle du pays et de le transformer lentement mais sûrement en États-Unis du Canada. Et les canadiens me semblent maintenant aussi pathétiques que les américains. L'implication politique dans la justice, la culture inutile de la peur dans le dossier de la criminalité, l'imposition de peines plus uniformes et plus sévères, l'abandon du contrôle des armes à feu, la montée de l'extrémisme religieux dans la sphère politique et le contrôle de l'information transmise au citoyen concernant les aspects financiers de diverses mesures (Les chasseurs F-35, les économies miracles absentes du budget, les changements de conventions comptables pour faire mieux paraître le budget...), tout ça donne des frissons dans le dos.
Quand on refuse de laisser entrer des gens parce qu'ils sont impliqués dans un club en faveur de l'environnement, on ne peut pas prétendre également être en faveur de la lutte aux changements climatiques; d'ailleurs, même l'ex-ministre de l'environnement est contre les limites d'émissions de GES. (Ceci étant un bon exemple du discours Conservateur aux antipodes des politiques du Parti, ce que je qualifie de malhonnêteté ci-haut).
La campagne conservatrice est une campagne de peur calquée sur les campagnes anti-terroristes de G.W. Bush, et personne ne semble s'en rendre compte à l'extérieur du Québec. Les publicités conservatrices sont tellement incroyables qu'on dirait des blagues d'Infoman ou de 3600 secondes d'extases; et les gens gobent ça, sérieusement? Si vous ne pensez pas que ça vient de nos voisins du sud, regardez cette vidéo qui place bout à bout une publicité républicaine et une publicité conservatrice.
Par les gens repoussés des apparitions publiques de Harper, nous apprenons que la GRC a travaillé sur une black list pour le Parti Conservateur (3). Depuis quand un corps de police nationale sert-il les intérêts partisans d'une parti pendant une campagne? Qui est assez incompétent à la GRC pour avoir décidé qu'il était de son devoir d'enquêter sur des pages Facebook et découvrir qu'une fille inscrite à la rencontre avait déjà rencontré Ignatieff? Et comment se fait-il qu'un parti puisse utiliser un organisme payé par des fonds publics pour faire ce genre de travail et que la chose ne semble scandaliser personne?
J'ai l'impression que l'on est en train de me voler mon pays, le pays où j'ai grandi, où je suis devenu ce que je suis; ses valeurs, ses contradictions, sa spécificité, son image dans le monde; j'ai l'impression que tout ça disparaît au profit de ces "États-Unis du Canada" où je ne me sens pas chez moi.
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J'en étais là dans mes notes et réflexions sur le sujet quand ont eu lieu les débats des chefs. J'étais bien content de constater qu'une participante s'inquiétait de cette américanisation du Canada, mais évidemment, le chef Conservateur a simplement contourné la question. D'ailleurs, si vous avez écouté le débat des chefs en français, vous pouvez lire "l'épreuve des faits" de la SRC sur ce qui y a été entendu. Ils ont également une page similaire sur ce qui s'est dit au débat en anglais.
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Notes
(1) Voir les résultats des élections de 2008 par province. Le PCC a obtenu 21% au Québec, le double (ou même le triple) en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie Britannique.
(2) Tous les encadrés sont tirés de la section Élections Canada 2011 du site de Radio-Canada.
(3) «Ça doit être pour cela, lui aurait répondu l'employé du parti. La GRC a dû le voir en faisant ses vérifications.» - rapporté par La Presse (6 avril 2011).