Nous avons atteint la côte de la Mer des Caraïbes, signe que le séjour prend fin très bientôt. Le vol de retour étant de Cancún, nous devions donc nous rapprocher de ce secteur, mais nous n’avions aucun réel désir d’aller passer nos dernières journées dans la capitale du
resort et des
spring break party américains du Mexique.
On a donc opté pour quelques jours au bord de la mer, mais loin de la zone touristique à Playa del Carmen, sur la Riviera Maya. Un petit appartement dans un
barrio residentiel « ordinaire » de la ville, près de la Playa 88 (plage publique) et de Punta Esmeralda.
Les rues de Playa del Carmen sont numérotées en chiffres pairs, avec la Calle 2 au début de la zone touristique, puis la Calle 4, 6, etc.
Playa 88 est vis à vis la Calle 88, donc relativement loin du brouhaha, des partys et des
beach clubs tonitruants de la zone achalandée de la ville.
Bonus incroyable: Playa 88 est beaucoup moins achanlandée que les
beach clubs, et on peut marcher sur la plage pendant quelques kilomètres d’un côté comme de l’autre.
Côté sud, on fini par se butter dans la zone touristique (dont un ensemble de développement tellement près de la plage qu’il est impossible de passer par là à moins de nager au large pendant un moment (alors que les « plages » sont publiques au Mexique).
Côté nord, c’est quasi infini pour la promenade sur la plage. plusieurs centaines de mètres passé Punta Esmeralda, on croise des
resorts isolés, les uns après des autres, mais la plupart sont assez en retrait pour que leurs installations n’empêchent pas les gens de marcher sur la plage librement.
Bref, le meilleur des deux mondes: en ville (pratique), avec une longue plage à deux coins de rue (relaxant), sans le bruit et les inconvénients de la zone touristique.
Playa del Carmen, donc.
Je devrai consulter mes notes de voyages de 2007 (j’étais passé par ici une demie-journée), car ce que j’ai vu au centre-ville ne correspond en rien à mes souvenirs de l’endroit.
Une ancienne voisine de St-Venant, habituée de l’endroit, m’avait prévenue en début de voyage (celle assise à côté de nous dans l’avion du vol aller): Playa del Carmen ne ressemble plus du tout à ce que tu as vu en 2007, tu va faire le saut.
À notre sortie de l’autobus, ça a été le choc, en effet.
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Cenote - Punta Esmeralda |
La cinquième avenue (les rues sont paires, les avenues sont numérotées par multiples de cinq), est célèbre pour ses boutiques et restos, et le fait qu’elle soit entièrement piétonne. En sortant du terminus de bus, on devait donc la prendre jusque dans notre secteur des rues 80-88.
Le terminus est située sur la Calle 2, alors c’était une longue marche, mais qui nous a permis de traverser toute la ville à pied sur la cinquième avenue… de la zone la plus touristique jusque dans les quartiers résidentiels au nord.
La première partie de la cinquième avenue est un cirque. Du pur Disneyland mexicain en carton. Boutiques de gugusses cheap fabriqués à la chaîne par milliers (dizaines de boutiques du genre, grande comme des supermarchés), musique tonitruante des
beach clubs annoncés et des bars, mais surtout, des annonces clairement orientées vers les gars célibataires cherchant des relations physiques faciles. Ça va du très peu subtil au
creepy, le tout décoré de pseudo art local.
On dirait la vision américaine d’un parc d’attractions mexicain (ou versa).
Ma première réaction a été de me dire: Si c’est ça le Mexique pour les québécois qui ne visitent que cette ville pendant leur séjour, on ne parle pas du tout du même Mexique où j’ai séjourné depuis 2 mois.
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Projet abandonné |
Évidemment, la popularité touristique de la Riviera a engendré énormément de développement: il y avait deux parcs thématiques en 2007, j’ai l’impression qu’aujourd’hui, il y en a 38. Et même s’ils sont tous intéressants (je ne saurais dire, ne les ayant pas visité sauf un très agréable en 2007), leur proximité fait en sorte que la zone touristique de Playa del Carmen est envahie d’offres de tours et d’excursions dans les parcs d’attractions environnants.
L’ensemble est parsemée de pubs et de commerces de grandes marques internationales (principalement américaines): les habituels McDo, Burger King, Starbucks, les boutiques de vêtements (Américain eagle, Old Navy…), Home dépôt, Costco, etc.
Enfin, tout ce secteur souffre aussi d’un abus d’annonces en anglais, et les prix des articles annoncés ou en boutiques sont affichés en dollars américains.
Bref, côté dépaysement, on repassera.
Il faut donc sortir de ce Disneyland en carton pour apprécier un peu plus Playa del Carmen.
Et j’avoue que sur la cinquième avenue, passé la Calle 30, ça s’améliore à mesure que le numéro des rues augmente.
Rendu à la 46, c’est nettement plus intéressant, car on retrouve une saveur locale, et la marche sur la cinquième avenue (bordée d’une piste cyclable rendu à cette hauteur) est fort agréable, marche qui, dans notre cas, s’est arrêtée à la Calle 88.
Dans les prochains jours, à part marcher sur le sable et lire un roman, je ne prévois donc pas de visites dans les environs. Les parcs thématiques n’ont jamais été ma tasse de thé, et les seuls sites qui semblent intéressants à proximité sont les ruines mayas de Coba et de Tulum, deux sites que j’ai déjà visité.
Comme nous disposons de vélos (gracieuseté de notre hôte), on va certainement aller explorer ce côté-ci de la ville, et voir jusqu’où mène la piste cyclable le long de la cinquième avenue (au moins jusqu’à la Calle 110 selon la carte que j’ai vue). On va certainement aussi explorer le reste de la ville, c'est à dire la zone au sud de notre position, mais dans les avenues de la 10 à la 30, par exemple, où la saveur locale est définitivement plus présente et intéressante d'après le peu qu'on en a vu jusqu'à maintenant.
Passé le choc initial du cirque, on dirait donc que Playa (comme les gens d'ici l'appellent simplement) aura quelque chose d'intéressant pour nous. Playa 88 est déjà un endroit fort agréable, avec ses bécasseaux minuscules parcourant la plage comme de petits road runner des sables. Il en va de même pour Punta Esmeralda avec sa petite cenote en prime.
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