En 1992, après le décès d'Isaac Asimov, de très nombreux hommages ont été rendus à l'écrivain, dont certains ont été publiés dans le milieu de la science-fiction québécoise. J'ai alors participé à cet hommage avec deux textes. Le premier, une entrevue imaginaire regroupant et recoupant certaines opinions d'Asimov dans un entretien fictif avait été publié dans le numéro 62 de la revue imagine...
La revue Solaris avait publié, dans son 100e numéro, un texte d'Élisabeth Vonarburg. Je ne mentionne pas ce fait par hasard, puisque Solaris a annoncé que son prochain numéro serait un spécial Asimov, en conjonction avec le festival Québec en toutes lettres (je reviendrai sur ce spécial de Solaris dans un autre billet).
En 1992, un autre de mes textes était paru pour l'occasion, dans le numéro 19 du fanzine Temps Tôt, dirigé par Christian Martin. C'est ce texte que je reproduis ci-bas aujourd'hui pour souligner l'automne Asimov.
Ce poème était un petit clin d'oeil à un poème écrit par Isaac Asimov lui-même, intitulé The Prime of Life et publié dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction en octobre 1966 (puis réédité dans le recueil The Bicentenial Man and Other Stories en 1976). Asimov avait écrit ce poème comme un trait d'humour sur son âge, y mettant en scène un admirateur imaginaire louangeant l'auteur et disant qu'il était l'idole de son père et son grand-père. Mon texte soulignait simplement le triste fait qu'Asimov nous avait quitté trop tôt.
--
Ah! Docteur A
par Hugues Morin *
Ah! Docteur A
Vous sortez?
Pas déjà!
Oui, vraiment?
A peine 72 printemps...
Vous étiez un pillier
Que dis-je, une fondation!
C'en est fini des savoureuses introductions
encore plus critiquées
mais néanmoins autant appréciées
que vos très nombreuses fictions?
Quel drame pour les critiques
qui vous avaient dans leur viseur
comme le bouc émissaire
de leurs propos lapidaires
envers les quelques éditeurs
d'anthologies de robotique.
On vous a dit gâteux
mais on vous décerna
le Hugo et le Nébula!
On vous a dit vaniteux,
égocentrique et arrogant,
mais avec votre intelligence
et l'ampleur de vos connaissances
l'avoir été moins aurait été surprenant!
Votre sortie précipitée
prouve à tous (et bien malgré vous!)
que l'on ne choisi guère sois-même
le moment du Grand Départ.
Ah! Je vous vois déjà démontrer
avec une logique implacable
que cela ne prove pas (quand même!)
qu'une autre entité ne le fasse pour nous!
Ah! Docteur A
vous nous manquerez
à nous tous, fervents lecteurs
des oeuvres du bon docteur.
Je ne vous souhaite cependant pas
de rencontrer Dieu le Père,
car, Oh, misère!
Ce choc lui seul pourrait provoquer
chez vous, un excès d'humilité
qui risquerait de vous arrêter
alors que, j'en suis persuadé,
vous êtes déjà prêt à publier
votre premier livre dans l'au-delà,
Docteur A.
--
* Publication originale: Temps Tôt #19 (vol.3 no.7, juillet 1992).
La revue Solaris avait publié, dans son 100e numéro, un texte d'Élisabeth Vonarburg. Je ne mentionne pas ce fait par hasard, puisque Solaris a annoncé que son prochain numéro serait un spécial Asimov, en conjonction avec le festival Québec en toutes lettres (je reviendrai sur ce spécial de Solaris dans un autre billet).
En 1992, un autre de mes textes était paru pour l'occasion, dans le numéro 19 du fanzine Temps Tôt, dirigé par Christian Martin. C'est ce texte que je reproduis ci-bas aujourd'hui pour souligner l'automne Asimov.
Ce poème était un petit clin d'oeil à un poème écrit par Isaac Asimov lui-même, intitulé The Prime of Life et publié dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction en octobre 1966 (puis réédité dans le recueil The Bicentenial Man and Other Stories en 1976). Asimov avait écrit ce poème comme un trait d'humour sur son âge, y mettant en scène un admirateur imaginaire louangeant l'auteur et disant qu'il était l'idole de son père et son grand-père. Mon texte soulignait simplement le triste fait qu'Asimov nous avait quitté trop tôt.
--
Ah! Docteur A
par Hugues Morin *
Ah! Docteur A
Vous sortez?
Pas déjà!
Oui, vraiment?
A peine 72 printemps...
Vous étiez un pillier
Que dis-je, une fondation!
C'en est fini des savoureuses introductions
encore plus critiquées
mais néanmoins autant appréciées
que vos très nombreuses fictions?
Quel drame pour les critiques
qui vous avaient dans leur viseur
comme le bouc émissaire
de leurs propos lapidaires
envers les quelques éditeurs
d'anthologies de robotique.
On vous a dit gâteux
mais on vous décerna
le Hugo et le Nébula!
On vous a dit vaniteux,
égocentrique et arrogant,
mais avec votre intelligence
et l'ampleur de vos connaissances
l'avoir été moins aurait été surprenant!
Votre sortie précipitée
prouve à tous (et bien malgré vous!)
que l'on ne choisi guère sois-même
le moment du Grand Départ.
Ah! Je vous vois déjà démontrer
avec une logique implacable
que cela ne prove pas (quand même!)
qu'une autre entité ne le fasse pour nous!
Ah! Docteur A
vous nous manquerez
à nous tous, fervents lecteurs
des oeuvres du bon docteur.
Je ne vous souhaite cependant pas
de rencontrer Dieu le Père,
car, Oh, misère!
Ce choc lui seul pourrait provoquer
chez vous, un excès d'humilité
qui risquerait de vous arrêter
alors que, j'en suis persuadé,
vous êtes déjà prêt à publier
votre premier livre dans l'au-delà,
Docteur A.
--
* Publication originale: Temps Tôt #19 (vol.3 no.7, juillet 1992).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.