J'avais publié, il y a quatre ans, deux billets sur le cyclotourisme à Montréal, au sens où il est parfois intéressant d'explorer une ville autrement qu'à pied (ou en voiture). Ce n'est donc pas une surprise pour mes lecteurs si je me suis intéressé au Bixi. Depuis son installation à Montréal, le service de vélo en libre service Bixi est bien connu des gens d'ici. L'an dernier, comme je voyageais une bonne partie de la saison-cible du vélo, je n'avais pas acheté d'abonnement. Cet année, j'ai profité de ma longue présence en saison chaude pour m'abonner à Bixi et juger du service à l'usage.
En un mot, pour les lecteurs qui ignorent le concept; vous payez le droit d'usage (abonnement annuel, mensuel, de trois jours, ou de 24h, au choix). Ceci vous donne le droit de prendre un vélo à n'importe quelle station, de l'utiliser et de le rapporter à n'importe quelle station du réseau. Votre abonnement vous donne droit à 30 (ou 45*) minutes d'usage gratuit par prise de vélo. Vous pouvez décider de payer pour plus de temps, ou vous remisez le vélo, attendez quelques minutes et en prenez un autre, toujours gratuit pour un autre 30-45 minutes.L'avantage le plus important du Bixi est que vous n'avez pas à vous occuper du vélo, de son emplacement, de son entretien, ni de sa sécurité. Aussi, vous pouvez très bien aller du point A au point B en Bixi, puis remiser le vélo, marcher jusqu'au point C, reprendre un autre vélo et vous rendre au point D; aucun besoin de revenir sur vos pas après la marche pour récupérer votre vélo. Enfin, les voies cyclables de Montréal vous feront parfois découvrir des secteurs moins accessibles à pieds et souvent non accessibles aux véhicules.
Le Bixi n'est pas sans défaut. Le concept ne garanti effectivement pas qu'il y aura un vélo à la station la plus proche au moment où vous le voulez. Il y a par contre de très nombreuses stations, toutes situées à quelques minutes de marche les unes des autres, en cas de station vide et les bornes vous donnent l'information à jour sur ces stations à proximité. Les équipements font parfois également défaut (borne défectueuse, vélo brisé, encrage dysfonctionnel, etc). Mais le plus grand défaut de Bixi est l'état des vélos. Il n'est pas rare de tomber sur vélo en partie endommagé. Les vélos en question sont pourtant bien conçus, robustes, mais ne sont pas indestructibles. Des nids de poule qui endommagent des voitures viennent rapidement à bout du vélo le plus robuste. Certains éléments sont aussi la cible de vandales (comme des poignées de frein tordues, j'en ai vu des dizaines, trop pour parler d'accidents, par exemple). L'état général des vélos est certainement le point le plus inquiétant pour la survie du service à long terme. On ne parle pas seulement de remplacer certaines pièces, mais il faudra définitivement investir à chaque année pour assurer un renouvellement de la flotte de vélos.
Malgré ces ratés et défauts, pour ma part, je suis entièrement satisfait du rapport service/prix de mon abonnement à Bixi et je suis très heureux d'avoir fait le test et d'utiliser le service sur une base quasi-quotidienne.
Les voies cyclables, moins accessibles que les rues, sont donc parfois bordées de graffitis urbains, dont quelques-uns sont amusants ou intéressants mais dont la plupart relèvent du banal (et très laid) tag paresseux.Sinon, les vélos sont désormais porteurs de publicités des partenaire de la société qui exploite le service. Cet élément a été décrié par les usagers - mais nous vivons une époque où la grande entreprise contrôle tout, y compris le message que vous affichez quand vous décidez de prendre ce transport écolo.
Par protestation, des activistes ont collé des citations et poèmes sur les publicités en question; il en reste quelques-unes en circulation, mais la plupart ont été décollées, considérées comme du vandalisme...
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Certains critiquent déjà le service au niveau financier, disant qu'il ne sera pas rentable. Pour ma part, je ne vois pas en quoi sa rentabilité devrait être un argument pour maintenir ou pas le service. On ne se pose jamais la question de la rentabilité des routes, des ponts, du métro, des autobus, pour offrir ce service public, alors je ne comprendrais pas que l'on mette fin à un service public aussi écolo que sportif et qui coûte relativement peu cher à comparer aux autres options de transport urbain, d'autant plus que Bixi est très populaire et n'est pas sans retombées sociales (meilleure forme, moins de pollution, etc).
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Un bon exemple de point de vue différent; l'édifice de l'ancienne St.Lawrence Warehousing Company dont j'avais parlé lors de mon retour dans le quartier, que l'on voit ici du viaduc de chemin de fer, et qui fait face à une quincaillerie qui abritait auparavant un commerce du nom de Villa Nova dont on voit encore l'ancien nom à l'arrière.
Le long de la voie ferrée, dans Rosemont, l'éco-quartier a lancé un programme d'adoption de vignes, qui borderont la clôture séparant la piste cyclable et le chemin de fer, ayant pour effet d'enjoliver la vue dans le quartier.
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On peut évidemment utiliser le Bixi comme loisir, pour l'exercice, mais pour ma part, malgré ces usages, c'est l'aspect transport urbain qui l'emporte. Panne de métro, je monte sur un Bixi. Courses à faire dans deux trois commerces un peu éloignés, je monte sur un Bixi entre chaque boutique. Épicerie un peu lourde à transporter à bras à 5-6 rues de chez moi? Bixi fera le transport pour moi. Le cinéma est à 25 minutes à pied et le film démarre dans 10? Je vais bixier jusque là sans problème.
L'été, en plus, ça évite d'avoir à descendre dans les déprimants et étouffants souterrains du métro ou, pire, à attendre l'autobus sur la coin de la rue sous un soleil de plomb. Je préfère rouler et profiter de la douce brise créée par le mouvement de mon vélo.
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* L'abonnement mensuel et annuel permet d'utiliser chaque vélo plus longtemps gratuitement, facilite l'accès à l'aide d'une clef-magnétique en plus de donner un compte sur le site web, qui compile vis statistiques de déplacements et vous donnent quelques autres outils pour planifier vos trajets.
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