J'étais passé en 2006 à la Plaza España... avec plaisir et déception. (On retrouve d'ailleurs trois photos de cette plaza dans mes archives).
J'y suis retourné aujourd'hui... avec plaisir et déception.
La Plaza España est un plaisir visuel car l'édifice qui porte ce nom est splendide, grandiose, abondamment décoré, un festin pour les yeux, une superbe réalisation architecturale mélangeant des influences maures et art déco. L'édifice principal a été érigé pour l'exposition ibéro-latino-américaine de 1929. Cette exposition devait se faire dès le début du 20e siècle, mais a été reporté à plusieurs reprises, pour enfin se tenir, modestement, en pleine crise économique. Le Pavillon de l'Espagne de l'époque est devenu la Plaza España.
Une déception, en 2006, car le canal qui fait face à cet immense demi-cercle était désaffecté, laissé à l'abandon, donnant un air triste à tout l'édifice. Une déception car l'édifice lui-même, bien que grandiose en 1929, avait vieilli et avait été mal maintenu. Qu'on comprenne bien; le style architectural n'a pas du tout mal vieilli, mais la structure et les céramiques n'avaient pas été entretenus avec le plus grand soin.
Une déception, en 2010, car le canal est toujours vide, mais cette fois-ci, il y a d'importants travaux à la Plaza et dans le canal. Une bonne chose, que de restaurer le Plaza et lui redonner un peu de son lustre, mais pour cette visite-ci, une déception de voir encore des clôtures autour du canal, bloquant les perspectives pour des photos spectaculaires, laissant l'ensemble vide de vie et de voir que le canal est toujours vide, laissant la Plaza dépourvue d'une partie de son âme (ceci sans parler du bruit du chantier, qui rendait la visite pénible par moments).
Toujours est-il que quelques centaines de visiteurs passent par là quotidiennement, même si la Plaza pourrait en accueillir bien plus - et elle le fera, espérons-le, une fois entièrement restaurée. L'ensemble - aussi grandiose soit-il - prouve que les idées de grandeur doivent aussi être accompagnées de moyens pour les entretenir... L'endroit était relativement calme lors de mon passage en 2006, c'était encore le cas 4 ans plus tard...
Voici dans un premier temps, des photos de l'édifice de la Plaza España.
Vue d'ensemble d'une moitié de la Plaza, qui est constituée d'un demi-cercle dominé par une haute tour à chaque extrémité - cette photo est prise de la tour sud. Un pavillon se tient à chaque quart de cercle (à droite sur la photo) et un pavillon monumental est érigé au centre de l'édifice (à gauche sur la photo). Sur cette photo, au bas à gauche, on peut aussi voir un des ponts qui enjambent le canal menant vers une place centrale (aujourd'hui fermée pour restauration, de même que les ponts et le canal).
Vue de la tour sud. Une des déception de la visite est l'impossibilité de monter dans une tour - ou au second étage des pavillons - pour avoir une vue aérienne de la Plaza. L'édifice abrite aujourd'hui des bureaux gouvernementaux de la province et les visiteurs n'y sont donc pas admis. (J'y ai vu les bureaux du ministère de l'environnement, par exemple, en fouinant tout de même un peu).
La devanture de la Plaza est abondamment décorée, avec une balustrade en céramique, arborant les couleurs bleues, jaunes et blanches assez typiques des azulejos de la région de Sevilla. À l'extrême gauche de cette photo; la tour nord.
Il est ardu de saisir l'ampleur de l'édifice, de donner une idée de l'échelle à laquelle on se retrouve. Pourtant, c'est cet élément qui donne en partie sa grandeur à la Plaza; on s'y sent tout petit, on sent l'édifice plus grand que nature, les dimensions nous dépassent. C'est pourquoi je me suis installé ici, pour donner l'échelle, dans le couloir de la mezzanine principale du premier quart sud.
Vue du second quart nord, avec un des ponts, et un vendeurs de souvenirs adressés aux touristes, sous un soleil de plomb.
Au niveau du sol, la Plaza est agrémentée d'une série de niches, représentant chacune une province de l'Espagne. Chaque niche, entièrement faite de céramique, contient une carte de la province, son nom, des bancs et armoiries, ainsi qu'un azulejos mural représentant une scène importante de l'histoire de la province représentée. L'ensemble de ces niches forment une sorte de rangée de bancs monumentaux et spectaculaires tout le long des 200 mètres de la Plaza.
Le drapeau de l'Espagne surplombe le pavillon central - ici, vu du couloir sud de la mezzanine principale. Quelques touristes apparaissent ici et là, donnant une idée de l'ordre de grandeur des colonnes devant le pavillon et de la hauteur de l'édifice.
Vue "aérienne" d'un quart des niches - captée du second étage de mezzanine, un couloir qui n'est pas accessibles aux visiteurs, à part un petit balcon sur les pavillon de quart. Une fois de plus, l'échelle est donnée par la présence d'un couple de touristes.
Je n'aurais pas voulu passer sous silence la décoration abondante qui parsème la Plaza. Ça prendrait une centaine de photos, seulement pour illustrer l'ensemble des détails et des décorations. Ici, on voit par exemple que les balustrades des ponts sont entièrement en céramique, de même que les rampes et es côtés. On retrouve des décorations similaires sur les colonnes, les plafonds, les planchers, en murales et en façade des tours.
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Quelques-uns de ces détails feront l'objet du billet suivant.
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«Palais en Espagne». C'est de toute beauté, Hugues.
RépondreSupprimerPalacio en España?, Que?
RépondreSupprimer;-)
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En fait, c'était le Pavillon de l'Espagne lors de l'exposition de 1929, si c'est bien ce que tu corrigeais. :-)
(Puisque l'édifice n'a jamais été conçu - et n'a jamais été - un palais).
Oui, c'est de toute beauté, tu adorerais...
RépondreSupprimerPourquoi te prives-tu de venir faire un tour?
:-)
En fait, je paraphrasais la locution «Châteaux en Espagne». Je trouvais que le contexte historique de l'édification de ce pavillon s'y prêtait, tout autant qu'un reportage vu la veille sur l'éclatement de la bulle immobilière espagnole, et tous ces palaces (hôtels, condos) fraîchement construits mais inoccupés qui émaillent la Costa del Sol.
RépondreSupprimer(Et puis, Hugues, je n'écris pas toujours pour «corriger» ;O)
Ah, bien sûr... Désolé, je ne suis pas toujours rapide à saisir... mais tu as tout à fait raison!
RépondreSupprimer(Un espagnol, de Grenade, mais qui habite Malaga aujourd'hui, rencontré dans l'avion entre NYC et Malaga, me disait justement la même chose, et déplorait que la Costa était triste à voir, maintenant, avec ses resorts de luxe et ses "éléphants blancs".