YUL - 15h08 heure locale. - Quand on part en voyage, l’aventure se pointe souvent là où on ne l’attend pas… Montréal, par exemple.
Je devais (oui, imparfait) prendre un vol Montréal-NYC, à 13h53, par un beau dimanche après-midi. J’ai passé le check in, la sécurité, la douane américaine et après ces trois files d’attente et procédures diverses, avais encore un peu de temps libre avant l’embarquement prévu pour 13h30. Le temps passe, puis passe, puis vers 13h45 (soit 8 minutes avant le départ, hum), on nous apprend qu’il y a un problème à l’autre bout (JFK/NYC) et que nous ne pouvons pas décoller. Le vol est retardé jusque "vers" 16h. Je consulte mes notes et vois que je peux toujours réussir ma correspondance pour Malaga… si l’avion part avant 17h.
La pauvre agente aux passagers de Delta qui est coincée avec les 80 passagers de notre vol à la porte 86 donne un numéro de téléphone pour changer nos réservations en cas de besoin, et prends un par un les passagers qui ont des connexions à JFK, soit la très grande majorité. Certains se font dire que malheureusement, il sera trop tard pour leur connexion, qu’ils seront mis sur un autre vol le lendemain. Je croise les doigts. Un chanceux se voit offrir un vol direct à Miami sur American au lieu d'avoir à transiter par NYC; il arrivera même plus tôt que prévu! Je jette un œil sur le Wi-Fi de l’aéroport Trudeau, mais il est fourni par Bell, et à moins de débourser sur le champ un minimum de 10$, on ne parle même pas de se brancher.
La préposée explique à un passager que c’est à cause de la température. Au même moment, la météo sur les écrans plats de l’aéroport passe de l’ouest canadien à l’est américain et il semble faire un temps superbe (29 degrés) à NYC. Hum.
La file d’attente pour les changements est très longue… je me dirige vers les moniteurs et constate que mon vol est maintenant annoncé pour 16h45… Ça sera très serré, même s’il part bien à 16h45. Il n’y a rien comme un vol retardé pour être retardé encore et encore, une fois qu’il est sorti de l’horaire du jour. On mentionne une nouvelle porte d’embarquement (87) et je descends donc l’escalier pour aller m’informer, puisque l’agente aux passagers de la 87 n’a personne devant elle. Elle m’informe en quelques secondes que dans le système de Delta, l’heure prévue de départ est 16h15 et que pour le moment, donc, je devrais être ok pour ma connexion.
Je remonte et part en balade dans l’aéroport. En consultant de nouveau les moniteurs, je vois qu’un autre vol de Delta est retardé… et qu’un vol d’American Airlines vers JFK est annulé.
Sur les écrans de télé, entre RDI express qui m’annonce que le départ sera bientôt donné au Grand Prix de Montréal (il est 14h20, la course doit presque tirer à sa fin) et CNN m’informant des dégâts en Arkansas et en Louisiane, la météo diffuse toujours un soleil radieux sur New York (27 degrés).
Sécurité oblige, nous ne saurons jamais pourquoi ces vols ont été retardés.
Au moment d’écrire ces lignes, je saurai dans une heure trente si mon vol part bien pour JFK et si j’attraperai ma connexion à temps pour Malaga. A quelques dizaines de mètres sur ma droite, l’agente aux passagers de Delta – toujours seule au comptoir - n’a plus devant elle que six passagers attendant de savoir s’ils pourront partir sur un autre vol. S’il y a une personne dans cet aéroport qui doit avoir hâte de terminer son quart de travail, c’est elle.
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JFK – 19h08 heure locale – Je suis assis dans le siège 30D (allée) du Boeing 757 opérant le vol Air France 3645, tel que prévu! Incroyable. Notre avion de Montréal a effectué son push back vers 16h15, mais nous avons pris au moins 40 minutes à faire du taxi et à faire la file pour décoller. Une heure plus tard, nous étions aux alentours de JFK, mais sans permission d’atterrir, alors on a fait un peu de tourisme dans les nuages avant de descendre. Nuages? Ben oui, nuageux, quelques gouttes de pluie à NYC. La météo a changé très rapidement ou bien le canal de l’aéroport de Montréal était dans les patates. Alors que je crois que c’était donc bien la température qui avait causé notre retard, j’apprends, dans le terminal, que c’était une décision du contrôle aérien de JFK, puisque suite à la fermeture d’une piste, le trafic est vite devenu trop dense au-dessus de l’aéroport qui ne fournissait plus. D’autres vols ont été retardés, annulés ou déroutés.
Il faut être dans un aussi gros aéroport pour sortir de l’avion sur le tarmac… comme dans les petites aérogares d’Amérique du Sud! Eh oui, sur le tarmac, puis emprunter quelques abri-couloir en toile et rejoindre le terminal 2 par une porte de service spécialement ouverte pour nous. On m’a prévenu que ma connexion est serré, alors je repère vite mon vol d’Air France sur les moniteurs; porte B20… terminal 4! Je suis les indications jusqu’au moment où j’aboutis à une porte d’embarquement d’une navette entre les terminaux… où je patiente 20 minutes. Au moment de monter dans la navette – une fois de plus sur le tarmac de JFK – mon vol doit partir dans 14 minutes. La navette zigzague parmi les avions (cool) puis nous aboutissons au terminal 4, près de la porte B20. J’y arrive à 18h51, 9 minutes avant le push-back prévu! Vingt minutes plus tard – et une annonce du pilote très claire sur notre décollage prochain – j'écris ces notes, puisque nous serons encore sur le tarmac pour une bonne demi-heure avant de faire la file vers les pistes de décollage. J’ai appris par un agent de bord sympathique que JFK était renommé pour ses retards et délais de toutes sortes. En me baladant dans la navette et avec l’incroyable tournée taxi que font les avions entre les pistes et le terminal – à l’arrivée comme au départ – j’ai pu voir ici le plus grand melting pot d’appareils appartenant à diverses compagnies aériennes. Je suis plus habitué aux terminaux dominés par une compagnie, alors cet arc-en-ciel de logos et d’avions est assez impressionnant. Delta, American, Continental, United, évidemment, puis Air France, Iberia, Air Israël, Suiss Air, Jordania, Abu Dhabi Air, Air Canada, KLM, Lufthansa, j’ai même vu un avion de Lan Peru et un avion avec le logo vert en trèfle à quatre feuilles dont je ne me souviens plus de la compagnie. Siège 30D, donc, à côté d’un couple d’américains d’origine Russe… qui ont des copains un peu partout autour, dont un autre couple de l’autre côté de l’allée avec qui ils discutent à profusion. J'ai l'impression de m'envoler pour St-Petersburg. (Note: J'ai appris plus tard - à l'aéroport de Malaga - qu'il y a beaucoup de russes à Malaga (!?). J’ai donc réussi ma connexion malgré les délais et retards, même si je n’ai pas et l'occasion d’aller aux toilettes entre les deux vols. Reste à espérer que mon bagages a réussi sa connexion lui aussi.
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RENFE – 16h03 heure locale – Aux environs de Marchena, entre Malaga et Sevilla. L’arrivée à Malaga s’est déroulée sans histoires. Règlement rapide des procédures de douanes et bagages. Mon backpack a réussi sa connexion à New York et j’étais bien content de le retrouver ici. Même s’il est 3h30 du matin pour mon corps, ici, il est passé le petit déjeuner. J’emprunte un autobus qui fait le lien entre l’aéroport et le centre-ville; pratique et efficace, il m’en coûte 1,10 euro pour le trajet de 18 minutes (nous sommes encore loin de ça à Montréal, même avec la ligne 747). Je m’informe pour les billets de bus Malaga-Sevilla, mais le prochain avec de la place part à 17h30. Je ne désire pas arriver si tard que 20h à Sevilla, alors je me rends à la gare, juste à côté et me prends un billet de train (Opéré par Renfe), pour 14h08, et 19 euros (Une fois encore: on es loin de ça à Montréal, où il en coute le double pour faire le trajet Montréal-Québec en bus!). Le train s’avère très confortable, et ponctuel. Je profite donc de ce confort pour faire une power nap, surtout que les sièges s’inclinent pas mal plus que ceux de l’avion. De Malaga, je retiens que la fièvre de la coupe du monde est déjà présente, même si l’Espagne n’a pas encore disputé son premier match, car côté promotion, j’ai déjà reçu gracieusement un verre officiel et une épinglette officielle, tout ça en achetant des grignotes et un thé glacé!
Quand à Malaga-ville, je visiterai ses charmes lors de mon prochain passage – j’ai tout l’été après tout… surtout qu’en ce moment, la ville est sous le poids d’imposants travaux; on vient d’inaugurer une ligne de TGV entre Malaga et Cordoba, puis j’ai vu des travaux concernant au moins deux lignes du nouveau métro de Malaga (une fois encore: on est loin... vous avez compris!). Les chantiers du centre-ville étaient très vastes… et plutôt bruyants. Après une nuit d’à peine deux heures trente d’un sommeil à la vertical dans un petit siège d’avion, j’avais plus envie d'aller m’installer dans ce qui devrait être mon port d’attache en Andalousie cet été: Sevilla.
Sinon, l’attente des bagages à l’aéroport de Malaga (lui aussi en chantier de rénovation) me porte à croire que Malaga n’est pas une destination de backpackers; plusieurs bateaux de croisière y passent, plusieurs traversiers vers les îles de party comme Ibiza y viennent aussi, et sinon, les resorts de la Costa del Sol semblent se charger du reste des passagers qui atterrissent à Malaga. Enfin, il reste à espérer que mon périple se termine sans trop de mésaventures en arrivant à Sevilla.
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HOSTAL GARDEN – 21h30 heure locale. Je suis fier de moi, j'ai tué le jet lag. Fatigué? Certainement! Mais je me coucherai tôt (22h30) et comme ça, je pourrai me lever reposé demain matin, en même temps que tout le monde ici. Au pire, j'aurai peut-être besoin d'une sieste pour recharger mes batteries demain en après-midi, mais sans plus.
Après mon check in à l'auberge de jeunesse où je partage une chambre avec 7 autres voyageurs, j'ai décidé de me balader un peu en ville, pour redécouvrir Sevilla. Premières impressions: c'est plus beau que dans mon souvenir!
Puis, épicerie et souper (mini baguettes, un brie et une bouteille de rosé que je ne boirai qu'à moitié, quand même!). Coût du souper: 8 euros. Et il me reste une demi-bouteille de rosé pour demain soir - quoi que je commence à avoir envie d,une demi coupe supplémentaire, comme ça, je dormirai comme un bébé. :-)
Voilà. Ici se termine, un lundi, la relation de mon long dimanche de transports. La position horizontale me manque alors hasta pronto y buenas noches.
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Extraits de mon journal de voyage. Espana 2010, jour 1/2.
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Photos:
1-Mon avion, porte 86, Montréal.
2-Même avion, 2h plus tard, porte 82...
3- Quelques avions font la file pour décoller à JFK.
4-Le train, quelle classe, quelle belle civilisation!
Cas de conscience, Hugues: est-ce que je commence à te reprendre dès le premier jour (on dit «Séville» en français, air connu), ou est-ce que je me contente de noter que, dans les circonstances de ton départ, «tarmac» semble rimer avec «tabarnac»?
RépondreSupprimerAllez, bon séjour!
ah! les escales toujours une grande source de plaisir ;)
RépondreSupprimerBon voyage!
Cher Daniel,
RépondreSupprimerDans ce cas précis, tu as beau me reprendre... je ne changerai pas mon habitude ;-)... que j'avais d'ailleurs justifiée par le passé. Contrairement à ce que tu crois ici, je n'écris pas Sevilla par une utilisation malencontreuse de l'anglais, mais bien Sevilla car c'est le nom local de la ville, en espagnol. (Hier à Malaga, si j'avais demandé un billet de train pour Séville, on m'aurait regardé avec incompréhension).
De la même manière, j'utiliserai Granada, ou Cordoba. Je tente d'utiliser le nom local des villes où je me situe, de surcroit lorsque je parle la langue locale. En plus, même si dans ce cas-ci, c'est une ville connue avec un nom français connu, la plupart des petits villages ou petites villes où je passe parfois n'en n'ont pas ou alors ils ne me sont pas connus et je ne verrais pas l'utilité de faire des recherches pour "traduire" un nom propre (comme dans le train d'hier, qui s'est arrêté à Osuna, Marchena et Las Hermanas, par exemple... "Ossoune", "Marchène" et "Les Soeurs"? :-).
Juste pour le plaisir de la discussion, Hugues (car je sais bien que tu en feras à ta tête, c'est ton voyage, après tout), ton blogue ne s'adresse pas aux guichetiers ou aux hôteliers locaux, mais à des lecteurs francophones. Et, comme tu le sais aussi bien que moi, Grenade et Cordoue ont des noms français (ou des formes françaises de leur nom), tandis que Malaga et Osuna n'en ont pas (je ne te demande évidemment pas de «traduire» dans ces cas).
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, bon séjour en Andalousie, région de l'Espagne... :O)
Cher Daniel, puisque tu insistes...
RépondreSupprimerTu vois, bien que je savais qu'il y a équivalent français pour Granada ou Cordoba, et que je me doutais bien qu'il n'y en avait pas pour Osuna, je ne savais pas s'il y en avait un ou non pour Malaga. La logique de toutes ces versions m'échappe totalement (Osuna étant une ville datant de quelques milliers d'années, quand même).
Pour ma part, il est impossible, donc, sans recherches (inutiles de mon point de vue) de savoir quel endroit a un nom français ou non. Et ce n'est pas ici que je trouverai cette information, puisque les locaux ont la fâcheuse habitude de parler espagnol. Enfin, il est plus simple de conserver une seule base de référence pour l'ensemble des noms propres.
Ceci dit, comme tu es plus érudit que moi en la matière (et je ne suis pas ironique du tout, ici, crois-moi), je t'invite, si tu y tiens tant que ça (hehehe), à inscrire dans un commentaire, les correspondances françaises nécessaires, après chaque billet.
:-O
Cette logique m'échappe aussi, Hugues, puisque Madrid se dit Madrid dans toutes les langues, tout comme Paris, du reste.
RépondreSupprimerMais puisque tu m'y invites, il n'est pas impossible que je te reprenne à l'occasion, si je parviens à glisser le nom français dans un commentaire (un peu) pertinent... :O)