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| Square Victoria |
Vous l'aurez peut-être vu aux
informations hier soir ou aujourd'hui; le mouvement d'indignation contre les inégalités sociales qui a débuté en Amérique du Nord à
Wall Street, est en train de se mondialiser. Montréal ne fait donc pas exception aux villes où des sympathisants du mouvement se regroupent et occupent une place publique.
Dans ce cas-ci, on parle du Square Victoria. Il est situé juste en face du centre de commerce mondial (notre World Trade Center à nous), est bordé par la Tour de la Bourse, les banques CIBC et Scotia, le siège social de Québécor et se trouve juste au bout de la rue St-Jacques, haut lieu du quartier historique des affaires. Les indignés, comme ils sont désormais appelés, y ont donc érigé un campement.
Hier, après un regroupement de manifestants sympathiques au mouvement, une longue marche a eu lieu dans les rues du centre-ville, marche à l'itinéraire en grande partie improvisé sur le champ.
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| Victoria indignée se cache le visage |
J'y étais - il faut être cohérent et assumer ses
opinions - et j'ai donc marché avec les indignés, regroupés sous l'appellation des 99%, en référence au partage inéquitable des richesses dans nos sociétés.
La marche est partie du Square Victoria avant de monter la côte du Beaver Hall jusqu'au Square Philips, où elle a emprunté la rue Ste-Catherine vers l'ouest. Les véhicules sur l'artère commerciale et toutes les rues transversales ont été immobilisés par la foule composée de quelques milliers d'individus marchant calmement.
Les marcheurs ont fait un détour via McKay et René-Lévesque pour revenir sur Ste-Catherine vers l'est, la rue ayant été désertée par les véhicules entre temps. La foule a parcouru les quelques kilomètres jusqu'à St-Laurent, puis est remonté vers la Place d'Armes, pour rentrer enfin au Square Victoria. L'ensemble a été calme et pacifique, et les policiers ne sont intervenus que pour contrôler le trafic routier sur les axes empruntés par les marcheurs.
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| Montée de la côte du Beaver Hall |
Malgré l'aspect hétéroclite des sympathisants et des indignés, c'est le sentiment commun de faire partie de la majorité de la population et d'être manipulé et exploité par une infime minorité qui unit tous ces gens. On utilise des
chiffres évocateurs sur l'augmentation de richesse du groupe des
1% de canadiens les plus riches alors que les grandes corporations dépensent plus de 25 milliards par an pour payer dix milles lobbyistes qui orientent les politiques de nos gouvernements.
L'étude récente de la situation au Canada publiée par le Centre Canadien de politiques alternatives le dit carrément:
"This generation of rich canadians is staking claim to a larger share of
economic growth than any generation that has preceded it in recorded history".
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| L'occupation de la Rue Ste-Catherine |
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| Slogans |
J'avais déjà un billet en préparation sur le sujet des politiques de droite - il sera publié plus tard cette semaine - alors les préoccupations relevées par le mouvement avaient déjà attiré mon attention et obtenu ma sympathie. Et si la marche d'hier s'est déroulée pacifiquement et dans le calme, ça n'a pas été le cas
ailleurs dans le monde où la crise a frappé plus durement qu'ici. Malheureusement, nos gouvernements
actuels, plutôt que de comprendre la situation, adoptent des
politiques similaires à
celles des états qui sont aujourd'hui au coeur de la crise, ce qui n'augure rien de bon pour notre avenir. Évidemment, les 1% les plus riches n'ont pas trop à se préoccuper de ces choses-là, leur avenir et leur subsistance est assurée pour plusieurs vies encore, avec les richesses indécentes qu'ils continuent d'accumuler sur le dos d'états qu'ils endettent.
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| Vers la Place d'Armes |
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À vous:
Étiez-vous à la marche d'hier?
Statistiquement, faites-vous partie des 99%?
Et idéologiquement?
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Je fais parti à la fois des 99%, des 10% et des 1%.
RépondreSupprimerJe fais parti des 10% de Terriens les plus privilégiés, les plus gâtés et qui se mobilisent que lorsque leurs petits conforts sont menacés, et qui demandent une meilleure répartition de la riche... meilleure répartition de la richesse, entre riches quand même! Parce que je fais parti des 10% qui ignorent allègrement la famine en Afrique, les troubles en Syrie (et cie, la liste est longue), les changements climatiques, etc. Du 10% qui s’accommodaient bien du système financier international tant que tout allait bien, que les taux d'intérêt était bas, les rendements au rendez-vous et que le taux de chômage était bas.
Je fais parti du 10% qui est bien content qu'un surexploite les ressources, qu'on pollue et d'avoir des articles à 1$ parce que hey! c'est une aubaine à 1$!.
Surtout, je fais parti du 1%, celui qui sera probablement le moins affecté (directement) par les changements climatiques...
Je me considère très chanceux, surtout que ce n'est qu'une question de naissance dans un pays développé et bien situé, malgré ses défauts.
Maintenant le mouvement des 99% ""mondialisé"" (je dirais plutôt occidentalisé), mobilisé contre les intolérables "First World Problems" c'est pourquoi dans le fond? Refaire le monde ? mais comment ? Pour revenir comme c'était avant ou pour faire de vrais changements, penser un peu à long terme et tenter de faire un monde un peu plus équitable pour tous ?
Istvan, je vais tenter de répondre dans l'ordre.
RépondreSupprimerJ'évite d'être cynique et de croire que les occidentaux ne se mobilisent que lorsque leur confort est menacé. Il y a des mouvements sociaux un peu partout dans nos sociétés et beaucoup de gens concernés mais sans aucun moyen de pression véritable. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe au Québec où la majorité de la population est d'accord sur un point mais impuissante face à son gouvernement en place.
L'impuissance est aussi au rendez-vous en ce qui concerne la Syrie ou la famine, outre nos possibilités de donner quelques centaines de dollars aux ONG et participer à la diffusion de l'information sur ces crises.
Notre pouvoir vient de notre vote, et dans notre système, trop d'éléments sont cachés ou contrôlés pour que la population ne votent selon ses convictions profondes. Évidemment, il y a une grande partie de cette même population qui n'est pas informée et préfère ne pas l'être, ce qui n'est ni ton cas ni le mien.
Quand à l'exploitation des ressources, nos comportements sont importants, mais sans réglementation, même nos petits gestes se perdent dans les gestes importants des grands joueurs; c'est aussi ce que dénonce ce mouvement.
Les changements viendront peut-être au moment où assez de personnes seront sensibilisées et que des partis seront formés autour d'alternatives (on a vu une poussée du NPD au Québec/Canada en mai dernier par exemple), mais ça prend du temps, beaucoup de temps. Mais comme les politiques de droite dominent depuis le début des années 80 et que l'écart entre riches et pauvres se creuse, j'imagine qu'il y aura atteinte d'un point de rupture où la majorité de la population votera pour le changement de direction.
P.S. Et j'avais compris ton intention, évidemment.
RépondreSupprimerJe fais parti des 99%. Mais je suis un peu anxieux de savoir vers quoi ces contestations vont nous amener. Comme je ne fais pas parti du 1% j'ai peur un peu de perdre le peu que j'ai.Car ceux qui font parti du 1% sont quand même puissants.
RépondreSupprimerMais en même temps c'est le temps que les humains essaient de changer certaines choses qui ne fonctionnent plus.Le partage équitable des richesse de la terre, l'environnement, le système monétaire et bien d'autres choses.