Ce billet est une courte réflexion sur les possibilités que nous avons maintenant de demeurer connecté sur le reste de la planète même lorsqu'on se trouve à l'étranger.
Des possibilités existent depuis que je voyage. Déjà, en Europe, en 2003, j'avais un accès assez régulier à mes courriels et demeurait en contact avec mes proches. J'ai lancé ce blogue en 2004 alors que je me préparais à passer trois mois en Équateur dans le cadre d'un séjour de volontariat.
Mais ce n'est que dans un passé récent que j'ai pu explorer certaines des possibilités qui sont nouvelles dans ce monde technologique. Et ces possibilités-là, elles n'existent pas depuis que je voyage. Elles sont plutôt nouvelle à cette échelle.
J'illustre ce propos par trois exemples concrets, que j'ai pu réaliser du Guatemala cet hiver.
Le Guatemala, j'y étais passé en 2005 et à l'époque, quand on trouvait un café internet (dans la plupart des grandes villes ou lieux très touristiques), ça ne garantissait certainement pas la rapidité des machines ou des connexions. À cette époque, j'aurais trouvé surréaliste de télécharger des images sur ce blogue pour accompagner mes billets - alors constitués de texte seulement. Déjà, de publier régulièrement des textes d'une certaine longueur dans ces conditions était parfois pénible.
De mes trois expériences de cette année, je vous ai déjà parlé de ma soirée de sushi avec Sophie, Suze et Martin, l'autre jour.
J'ai aussi parlé de ma participation en direct au Carnaval Boréal 2010, un congrès virtuel réunissant plus de 150 participants.
L'autre expérience - vécue entre les deux - je n'ai pas eu l'occasion de vous en parler -, elle relève des mêmes possibilités.
Après le séisme en Haïti, plusieurs communauté culturelles ont organisées des événements levées de fonds pour stimuler les dons du publics.
Au Québec, un de ces événements a pris la forme d'une émission de télévision (Ensemble pour Haïti) et était diffusée sur toutes les chaînes du Québec le 22 janvier dernier.
Ce soir là, frustré par une panne de courant à mon auberge - et donc sans lumière, sans télé, et sans internet, je me suis rendu à El Cuartito, un café hip de xela (dont il faudrait bien que je vous reparle). El Cuartito sert d'excellents cafés et un délicieux brownie couvert d'une sauce au caramel. El Cuartito offre aussi le wi-fi gratuit à ses clients, une chose dont je n'aurais même pas osé rêver en 2005.
Et la connexion d'El Cuartito est à haute vitesse.
Assez haute vitesse pour que je puisse d'abord skyper avec mon amie Suzie, puis garder ouverte une fenêtre de chat avec elle, pendant que je visionnais en direct le spectacle-bénéfice sur le site de Radio-Canada.
Comme j'étais allé au Cuartito sur un coup de tête, je n'avais pas apporté de fil connecteur, alors j'ai dû repartir un peu avant la fin de l'émission, faute d'une batterie assez forte pour continuer. À mon retour à l'auberge, l'électricité était de retour, de même que le service d'internet. J'ai donc pu terminer l'émission en direct, malgré quelques coupures dues à ma connexion plus lente.
Écouter une émission de télé québécoise en direct, voir Gildor Roy et Marc Labrèche - et partager de ce que l'on voyait avec Suze qui suivait la même émission sur la télé de l'appartement de Montréal - est une expérience similaire à celle vécue avec la soirée de skype-sushi ou encore la journée du Carnaval Boréal. Nous parlons ici de dépasser l'impression d'y être par le fait d'y être.
La diffusion sur mon ordinateur à El Cuartito n'avait rien de différent de la diffusion que vous avez regardé de votre salon. J'en aurai les mêmes souvenirs que vous.
Il y a encore plusieurs années, on nous disait que la planète devenait plus petite, que les communications s'amélioraient et nous connectaient avec le reste du monde.
Et bien nous y sommes. Après des années de balbutiements, nous y sommes.
En ce début 2010, j'ai déjà vécu trois expériences qui font que je vis sur une petite planète, et que sur ma planète, je peux maintenant être à plus d'un endroit à la fois.
Dégustant un café au Guatemala en regardant la télé du Québec avec une amie à 3800 km de distance.
Échangeant en direct avec des collègues et amis dans un congrès de science-fiction et fantastique en plein hiver, fenêtre ouverte, alors qu'il fait 24 degrés dehors et que les voisins se chamaillent dans un espagnol de rue en jouant au futbol.
Regardant des photos de ma filleule avec ma soeur à Laval, alors que je me trouve dans une auberge de Xela.
Ma petite planète me permet donc d'amoindrir les différences et les inconvénients qu'il y a entre me trouver au pays et me trouver à l'étranger. Je peux me retrouver au pays et à l'étranger.
Je peux profiter des mêmes activités, faire le même genre de choses pendant un séjour à l'étranger que lorsque je suis au pays.
On ne peut pas tout remplacer, certes, mais en réduisant les différences, ça donne la possibilité de se trouver n'importe où dans le monde. Et ailleurs en même temps. Être là où on veut, n'importe quand, n'importe où.
Une idée fort séduisante pour un vagabond tel que moi.
Petite planète.
(...dommage qu'il y ait autant de gens qui refusent toujours de lui faire attention)
Merveilleuse petite planète.
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