Une autre journée de transport et de passage de frontière...
Cette fois-ci, on parle d'une navette qui relie San Cristobal de las Casas à Ciudad Cuhautemoc au Chiapas. Puis, les passagers doivent traverser la frontière mexicaine-guatémaltèque et monter dans une autre navette qui relie La Mesilla à Xela. Tout ça parce que c'est maintenant beaucoup trop compliqué d'avoir les papiers en règles pour qu'un véhicule mexicain circule au Guate et vice-versa. les agences des deux côtés fonctionnent donc en collaboration. Le hic, c'est que San cristobal est à environ 4h de la frontière, et que Xela aussi. les navettes s'échangent donc les passagers à la Mesilla, mais parfois, une navette est plus rapide que l'autre.
Lors du trajet Xela - San Cristobal l'autre jour, nous avons attendu la navette mexicaine pendant 20 minutes.
En "magasinant" les offres à San Cristobal, on se rend vite compte qu'il n'y a que deux agences qui possèdent effectivement un véhicule, les autres offrent le service, mais en réalité, vendent un billet pour la navette d'une des deux agences en question. Le trajet prend environ huit heures, selon l'aller effectué, l'attente à la douane, les papiers aux deux postes frontaliers, l'état des routes et des conducteurs. Pourtant, quand on s'informe à San Cristobal, certaines agences parlent de le faire en six heures, d'autres en sept, et une se vante de pouvoir relier les deux villes en cinq heures! Bandes de vautours! (Même en roulant comme un malade et en n'attendant qu'un minimum à la frontière, c'est totalement impossible de faire ça en cinq heures). Le trajet Xela - San Cristobal nous avait pris huit heures trente cinq minutes de centro à centro... Le plus drôle, c'est que les vautours mentent aux touristes afin de les attirer; "l'autre agence le fait en six heures, nous en cinq, venez avec nous!" Pour ce voyageur-ci, l'idée de faire ce trajet en cinq heures est absolument terrifiante! Je ne veux pas prendre cette navette qui doit rouler à tombeau ouvert!
Cette fois-ci, nous partons tel que prévu vers 7h30 (7h00 à notre auberge, à deux portes de l'agence, mais petite tournée pour prendre les autres passagers). Il y a peu de trafic, et la route vers Comitan, puis Ciudad Cuhautemoc va plutôt rondement.La campagne mexicaine est moins montagneuse dans cette région qu'à l'approche de la frontière. La route est ponctuée de petit kiosque de fruits et de fermes.
Nous faisons une pause pour déjeuner dans une de ces haltes routières où il n'y a aucun service à part un restaurant où même le prix du café fait dresser les pesos sur la tête. Évidemment, l'agence de la navette - ou le conducteur - a clairement un arrangement avec le resto en question. Tous des vautours. Je grignote des trucs achetés avant le départ. Puis je prend une photo d'un des typiques camions de livraisons de propane mexicain, avec leur anneaux en métal qui trainent par terre pour faire un son de clochette et annoncer leur passage pour les clients éventuels. Très amusant sur la route, mais moins drôle à 6h du matin en ville (Il y en a deux à San Cristobal qui passaient sur notre rue à ces heures-là). [Notez aussi l'indication à droite pour se rendre vers la ville de Zapata - quand je vous disais que le révolutionnaire était un héros au Chiapas].
Sinon, les maisonnettes et fermettes se suivent avec des variations sur les thèmes latinos connus.
Jusqu'à l'arrivée près de la chaine de montagne dont une partie se trouve au Mexique et l'autre au Guatemala. Le paysage vaut définitivement le coup d'oeil pendant le trajet.
Près de Ciudad Cuhautemoc, on apprend qu'il faudra marcher quelques centaines de mètres vers la frontière du Guate puisque c'est journée de marché à la frontière et que les kiosques occupent la route des deux côtés sur ces centaines de mètres (évidemment). Les derniers km sont en effet parsemés de kiosques et de vendeurs de toutes sortes de bidules.
Nous arrivons à la ville frontalière, puis réglons les formalités mexicaines (dont une "taxe de séjour" de 25$ US par personne - qui est incluse dans les billets d'avion pour ceux qui voyagent au Mexique par air, et que nous devions payer en voyageant par terre). Vautours! Après avoir stationné le véhicule, nous nous faisons offrir l'assistance d'un porteur avec charriot pour les bagages vers La Mesilla (moyennant un extra non inclus dans le prix de la navette qui doit nous mener directement en d'autres circonstances. Est-ce que j'entends les vautours rôder?).
Nous atteignons le poste frontalier de La Mesilla, à pied (et avec nos sacs à dos sur nous, en ce qui concerne Suze et moi), avec un peu d'avance sur l'horaire, et devons attendre la navette du Guatemala pour procéder à l'échange de passagers. Il est 11h20.
La frontière, côté mexicain, avec Suze qui s'en va du côté guatémaltèque. Les voyageurs sont entourés d'offres de produits divers à gauche et à droite. L'affaire relève d'un chaos certain pour une frontière, ce qui est la norme plus que l'exception en Amérique Latine.
Au-dessus de nos têtes, les vautours de La Mesilla font des vols planés à la recherche de l'aubaine du jour. Ils sont des centaines à survoler le secteur de la frontière - il faut dire que du côté mexicain, à environ 1 km de là, il y a une grande décharge de déchets qui semble être un lieu de prédilection pour ces rapaces.
La Mesilla est un poste assez relax, d'après ce que j'ai lu, par comparaison à l'autre poste frontalier Guate-Mexique plus au sud - qui a une réputation assez violente. Ici, un nombre impressionnant de personnes vont et viennent à pied de chaque côté - des mexicains comme des guatémaltèques - sans que personne ne semble s'intéresser à leur passage ou celui de leurs marchandises. Le poste de douane est d'ailleurs assez tranquille, malgré l'achalandage de la frontière. Je trouvais cet espèce de libre-échange informel assez étonnant, mais je devais lire quelques jours pour tard dans la Prensa Libre qu'il y a des problèmes de contrebande de produits de consommation courants mexicains qui se vendent moins cher que certains produits guatémaltèques, près des deux frontières du coin entre les deux pays...
Le classique mot de bienvenue - notez le soleil et le ciel bleu. C'est tout de même plus accueillant d'arriver dans un pays en pleine heure du midi plutôt que pendant la soirée ou la nuit, alors que le poste a un petit air glauque (voir El Florido, par exemple). Je ne peux pas imaginer de quoi aurait l'air La Mesilla de nuit, ça doit avoir l'air louche comme endroit vu le chaos qui y règne en pleine jour. À midi, par contre, cette belle affiche me souhaitant bienvenue m'a donné l'impression que je revenais à la maison après cette dizaine de jours au Chiapas. Étrange comme on s'habitue vite à faire de chez soi un endroit où l'on vit quelques semaines à peine.
À La Mesilla, nous avons donc attendu notre navette du Guate... pendant plus d'une heure! À un moment, trois cavaliers sont arrivés du Mexique pour venir régler les formalités d'entrée au Guate, et ont stationné leurs chevaux devant notre position. Notre navette est enfin arrivée, et au moment de quitter La Mesilla vers Huehue et Xela, j'ai noté qu'il était juste passé midi trente. Nous avions quitté San Cristobal cinq heures plus tôt et étions à peu près à mi-trajet. (Imaginez le crétin qui nous disait la veille que sa navette faisait le tout en cinq heures!!!).
J'ai fait un gros plan sur certains des vautours de La Mesilla, avant de prendre la route du Guatemala, la route du retour vers Xela, vers mon chez moi des derniers mois, qui me rapprochait aussi de mon point de départ, puisque le voyage s'achève bientôt.
--
Nous sommes finalement arrivés à Xela et à notre auberge à 17h, effectuant l'ensemble du trajet San Cristobal à Xela en dix heures de centro à centro. :-)
--
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.