mardi 7 janvier 2014

Journal d'un globetrotter en vacances - chapitre 5

Dans les guides touristiques sur la région de Trinidad, ainsi que dans les feuillets promotionnels de la région et des représentants d’agences de l’hôtel, on retrouve, tout juste après la visite de la ville coloniale elle-même, une excursion à une ancienne hacienda de riches exploitants, qui comprend la villa, une tour ainsi que quelques dépendances. Le guide parle d’un train qui fait l’aller-retour Trinidad-hacienda quelques fois par jours, en plus d’un train à vapeur, d’époque, qui fait le trajet une fois par jour. Les feuillets ne parlent que du train à vapeur, mais il part à 9h30 et ne revient à Trinidad qu’à 14h30, laissant bien trop de temps sur place pour visiter la hacienda, mais c’est voulu, puisque sur l’heure du dîner, vous devrez alors manger sur place, dans le restaurant qui s’y trouve justement.
Je me suis donc informé de l’autre train, le normal, mais on m’a indiqué qu’il n’y a plus que le train de 9h30-14h30 qui effectue le trajet. J’ai aussi appris que le train à vapeur ne fonctionne plus, alors c’est le train normal qui fait la navette. Comme l’affaire semble à la fois trop coûteuse si on inclut le dîner, pour une simple visite d’hacienda – j’en ai déjà visité d’autres – et que ça prendra l’essentiel d’une journée une fois ajoutée la navette pour revenir de Trinidad à Ancon, je n’irai donc pas à la hacienda. Je pourrai donc passer plus de temps à marcher au hasard dans Trinidad ou lire sur la plage à l'ombre d'un parasol. Après tout, je ne suis pas en voyage, je suis en vacances.
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Je voulais envoyer un courriel. Quand j'ai fait ma réservation, il était indiqué que l’internet n’était pas inclus, mais que l’on devait payer pour l’utiliser. Lors de l’enregistrement, on nous a informés que le service était lent, et qu’en ville, à Trinidad, il y avait des cafés internet plus rapides. Comme je voulais envoyer un courriel, j’ai donc décidé d’aller en ville par la navette. J’ai confirmé l’horaire – 15h30 – avec la représentante à destination. Vers 15h15, je me prépare donc, sachant que le minibus me laissera à Trinidad à 16h et qu’il repart vers la péninsule à 17h, ce qui devait me laisser amplement de temps pour mon courriel. Mais voilà qu’après 25 minutes d’attente, pas de navette en vue. Je vais m’informer à la réception, où j’apprends que c’est vendredi, jour de congé de la navette. Je demande donc à la réceptionniste si je peux acheter du temps d'internet à l'hôtel, même s'il est lent. Elle me répond qu'il est présentement en panne. je demande pour combien de temps et elle m'informe que cette panne est d'une durée indéterminée.
Après quelques questions supplémentaires, j'apprends qu'en fait, il n'y a pas d'internet à l'hôtel. Je prends donc un taxi - une splendide Ford 1952 - pour faire l'aller-retour en ville. Arrivé à l'endroit du café internet que j'avais utilisé quelques jours plus tôt, surprise: la pièce est vide, à part des échafauds et un ouvrier en train de démolir un mur. Je m'informe de ce qui se passe avec le café internet, et la gentille dame qui semble aussi gérer la tienda d'à côté me dit qu'il est fermé ce jour-là. L'état des travaux m'assure que ce sera le cas pour les jours suivants aussi. Je fini par dénicher le seul autre café internet de Trinidad, fort achalandé, et par expédier mon courriel. Cette importante mission étant accomplie, je retrouve mon chauffeur de Ford 1952, avec qui j'avais fait un marché pour l'aller-retour, et rentre à la péninsule. À mon arrivée à l'hôtel, je remarque que malgré tous ces inconvénients, je suis rentré un peu plus tôt que ce que j'avais initialement prévu, autre preuve de l'élasticité du temps en Amérique latine.
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Dans la baie de Casilda, qui sépare Trinidad de la péninsule Ancon, il y a un vieux cargo échoué. En passant sur la route qui suit la péninsule dans la Ford 1952 d'Hernando, j'en ai profité pour lui demander ce qui s'était produit et il m'a informé que "le bateau s'était échoué sur un banc de sable et était resté pris". Je lui ai demandé depuis quand il y était et il m'a répondu: "environ 30 ans".
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