samedi 4 janvier 2014

Journal d'un globetrotter en vacances - chapitre 2

La première chose qui frappe à Cuba, c’est que l’île semble avoir été oubliée par le temps. Quiconque a voyagé en Amérique latine vous le dira; le temps ne se comporte pas de la même manière ici qu’ailleurs dans le monde. Cette singularité temporel se manifeste de diverses manières selon l’occasion et il est impossible de décrire ses caprices avec exactitude ou grâce à une règle précise. D’ailleurs, le faire reviendrait à croire que le temps peut être exprimé aussi facilement ici qu’ailleurs, ce qui n’est jamais le cas.
Ainsi, à Cuba, où c’est toujours un des frères Castro qui est président, les slogans révolutionnaires de la fin des années 50 sont encore fort présents le long des routes et dans les villes que l’on croise, comme si plutôt que d’être déjà dans la seconde décennie du 21e siècle, nous venions à peine de traverser la moitié du siècle dernier. Pour quelqu’un comme moi, qui approche la cinquantaine, être témoin de ces éléments qui datent d’avant ma naissance a quelque chose de fascinant.
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Tous les voyageurs qui sont venus à Cuba vous le diront; les vieilles voitures américaines des années 40 et 50 donnent un charme incroyable à tout paysage rural ou urbain que vous pourrez admirer. Ces vieilles voitures ne sont évidemment qu’une autre manifestation de l’oubli de l’île par le temps.
Pour moi, il s’agit aussi d’un rappel de l’ineptie de notre société de consommation, puisque contrairement aux voitures que l’on croise sur nos routes et dans nos rues, et qui nous semblent toutes et chacune d’une banalité désolante, ces vieilles voitures roulent ici depuis plus de 50 ans. Dans l’intervalle, un consommateur nord-américain très moyen aura eu le temps d’user – selon nos standards à nous – au moins une douzaine de voitures.
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Pour moi, ces voitures évoquent aussi quelque chose de beaucoup plus amusant que le simple charme vieillot qu’elles dégagent. C’est, en fait, une ironie qui me semble tellement savoureuse que je m’étonne qu’elle ne soit pas devenue le symbole par excellence de l’opposition entre le régime cubain et l’impérialisme américain.
En effet, c’est l’embargo économique imposé par les américains à l’île de Cuba qui a empêché les cubains d’acheter d’autres véhicules américains depuis la fin des années 50. Il y a bien quelques autres voitures importées sur l’île, des voitures russes ou encore les plus modernes sud-coréennes, mais ce sont les vieilles voitures américaines qui font tourner les têtes à Cuba. Comble de l’ironie, c’est donc l’embargo américain qui est responsable du fait que c’est à Cuba que l’on retrouve la plus grande concentration des plus splendides voitures américaines au monde.

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3 commentaires:

  1. Ton oncle Réjean est déjà allé à Cuba je crois. Je suis certaine qu'il adorait ces vieilles voitures. La dernière ressemble d'ailleurs à son Esméralda.

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    1. J'ai pensé à lui à chacun de mes séjours à Cuba en voyant ces voitures. (J'ai même parlé de lui, cette fois-ci, en voyant une 1955 qui ressemblait à la sienne).

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    2. À moi aussi cela m'a rappelé quelques souvenirs. J'ai vu des autos que je n'avais pas revues depuis mon enfance. Comme une Chevrolet 1950 et une Ford de 1949 ou 1950.
      Cuba est un musée de vieilles autos qui roulent.

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