jeudi 21 janvier 2010

Des nouvelles du Guatemala

S'il y a une chose que j'aime bien faire en voyage, c'est acheter quelques journaux (nationaux et locaux) et lire les nouvelles qu'on y présente. La culture journalistique d'un pays et d'une région est souvent révélatrice de traits culturels qu'il est difficile de découvrir autrement.
Lorsque j'ai l'opportunité de pouvoir lire les médias locaux tels que les gens du pays visités les lisent, c'est la situation idéale. Je me souviens qu'au Vietnam, pour pouvoir lire des nouvelles, il me fallait acheter un journal publié en anglais. Ce faisant, je ne lisait pas ce que la population en générale lisait comme publication.
Ainsi, au Guatemala, je mets la main sur un journal une fois tout les deux ou trois jours - plus si je fréquente un café ou un resto qui a les journaux du jour.

Pour vous donner une idée de ce qui se passe ici, ou du moins de comment le Guatemala voit ce qui se passe ici et dans le monde, voici donc des nouvelles du Guatemala. Ces nouvelles sont tirées des éditions du 21 janvier 2010 de la Prensa Libre (journal national) et du el Quetzalteco (journal de Los Altos). Évidemment, si je me donne la peine de publier ce billet, c'est qu'il croise de près ou de loin certains sujets déjà abordés sur ce blogue depuis mon arrivée ici et ajoute donc de l'information à ces sujets d'un angle différent.
On trouve d'abord et en bonne position les faits divers habituels des journaux guatémaltèques; découverte de cadavres, agressions, extorsions, accident de bus, meurtres et régions touchées par la famine. Ce genre de chose semble le pain quotidien des journaux d'ici. Heureusement, du côté plus ludique - et plus agréable à l'oeil -, on retrouve les nouvelles du concours Miss Mesoamerica 2010 qui se déroule à Antigua.
Les nouvelles nationales sont dominées par trois thématiques entrecroisées.
La première se concentre sur les rencontre lancées par le Président Colon pour tenter de résoudre les problèmes endémiques de l'économie du pays; pour se faire, el presidente rencontre donc ses députés, ceux de l'opposition et des représentants de l'entreprise privée. On y parlera fiscalité... mais en l'absence des groupes sociaux, des syndicats et des représentants des agriculteurs, par exemple. Cette position est ouvertement critiquée, mais ces critiques demeurent des écrits d'intellectuels et ne semblent pas avoir d'impact sur le gouvernement (c'est ce que j'ai constaté d'après ce qui est écrit et répété dans les journaux depuis quelques semaines). Ce parti pris du gouvernement pour la grande entreprise n'est pas une surprise pour moi, si on se rappelle mon billet sur la situation politique au Guate.
La seconde thématique est la justice, un problème majeur au Guate, où l'impunité des crimes est presque... une garantie... Alors que des représentants syndicaux se plaignent de l'inaction de la cour suprême concernant les meurtres impunis de centaines d'entre eux (on parle de 150 assassinats de syndicalistes actifs en 2008), la caricature du jour représente la cour (CSJ= Corte suprema de Justicia) qui répond aux ONG qu'ils exagèrent quand ils parlent des meurtres de mayas et de défenseurs de droits humains au pays.
Enfin, ce qui se passe après le coup d'état chez les voisins du Honduras a son importance ici et il semble que le Guatemala va reconnaître le nouveau gouvernement une fois le nouveau président "élu" entré en fonction. (Rappel: Porfirio Lobo, le président élu lors des élections organisées par les meneurs du coup d'état d'il y a quelques mois était le candidat qui avait perdu les précédentes élections (libres) face au président Manuel Zelaya qui a été chassé du pouvoir lors du coup, hum).
Les nouvelles internationales ne doivent pas être bien différentes de ce qui est couvert chez nous; la situation en Haïti occupe l'espace principal, on y parle entre autres des citoyens du Guatemala qui sont morts lors du tremblement de terre la semaine dernière, de ceux qui sont encore là (principalement des participants à la mission de l'ONU), mais contrairement à ce qu'on peux lire au Canada, le Guatemala ne dispose pas des ressources pour savoir et publier combien de ressortissant sont toujours là, ni combien manquent à l'appel.

Ricardo Arjona, une vedette de la chanson originaire de Jocotenango (et récipiendaire de Grammy Awards), appelle les gens à donner pour supporter l'aide internationale. Quelques textes font aussi le parallèle entre ce qui arrive en Haïti et ce dont a souffert le Guatemala après le tremblement de terre dévastateur de 1976 alors que d'autres posent la question à savoir si le pays est préparé à réagir en cas de séisme majeur.
Sinon, el presidente Obama, qui fête son premier anniversaire en fonction alors que les démocrates perdent leur siège au Sénat du Massachusetts... et une amusante "nouvelle" concernant des photos "déshabillées" du nouveau sénateur, ayant été publiées dans un Cosmo en 1982.
Comme c'est souvent le cas (au Canada comme ailleurs), au niveau plus local, les nouvelles sont plus... amusantes, pour le citadin que je suis.
J'apprends entre autres qu'un camion de livraison a reçu une amende de 500 quetzales (67$) pour avoir bloqué une rue de Xela. Les rues sont très étroites dans le centro et les camions doivent faire leurs livraisons entre 5h et 8h faute de quoi ils reçoivent une amende. C'est étonnant que dans un pays où on voit autant de violence, où il manque autant de ressources et où on dit la police corrompue, que les agents du trafic eux, soit à ce point efficace!
Dans le même registre, la police municipale du transport de Quetzaltenango avise les citoyens qu'il n'y a pas eu de changements dans les prix (règlementés) des autobus et minibus municipaux. Ainsi, il en coûte toujours 1,25 quetzal (0,17$) pour un trajet, même si certains opérateurs tentent de charger 2 quetzales (0,27$). On avise les fautifs que s'ils se font prendre à ainsi extorquer les voyageurs, ils recevront une amende de 500 quetzales.

La plus étonnante nouvelle régionale (pour un voyageur ayant souvent emprunté les chicken bus du Guatemala dans les dernières semaines), elle nous vient de Huehuetenango (région au nord de Xela). On y déplore que certains autobus soient dans un mauvais état. On publie même des photos de sièges déchirés, de réparation de fortune, de fumée noire sortant des tuyaux d'échappement et de pneus usés... le "certains" bus a de quoi faire rigoler (J'imagine la tête d'Esteban s'il voit ceci!) quand on a expérimenté une partie de la flotte "normale" des chicken bus du pays.
Voilà, c'étaient les nouvelles du Guatemala de ce jeudi 21 janvier 2010 vue par le prisme de l'esprit vagabond.
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1 commentaire:

  1. Non?! C'est pas une blague?! lololol
    Aucun commentaire alors!
    Je suis crampée sur mon futon! :)
    (en référence aux CERTAINS petits chicken bus un peu plus maganés!!!)

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