Je suis maintenant de retour au Guatemala. Le trajet de retour de Copan vers la Antigua a été plutôt confortable, une belle surprise. Évidemment, rien n'est parfait: près d'une demie-heure après avoir traversé la frontière, notre chauffeur a eu un téléphone (toujours agréable de voir son conducteur de minibus zigzaguer sur une route sinueuse à 20 km/h de plus que la limite recommandée se pencher pour répondre à son cellulaire au volant). On l'a informé qu'il y avait eu une erreur et qu'un passager avait été "oublié" à Copan. Gérard, le proprio belge du Via Via lui a offert un transport vers la frontière... où nous devions retourner le récupérer (soupir).
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Guatemala, donc. Je suis repassé par Antigua, puis j'ai pris un chicken bus vers Chimaltenango. De là, j'ai attrapé illico un autre chicken bus vers Tecpan, où un Guatémaltèque d'origine - mais qui demeure aujourd'hui en Belgique (c'est une conspiration) - m'a déniché une tortillera et un minibus vers Iximche.
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Iximche (prononcer "Ichim-tché"), c'était (avant la conquête espagnole) la capitale des Mayas Kaqchikels. Ceux-ci se sont alliés aux espagnols contre d'autres cités mayas pendant la conquête, mais l'entente entre Kaqchikels et espagnols a été de courte durée et les espagnols ont dû s'installer ailleurs (probablement Tecpan, avant d'aller fonder Ciudad Vieja, puis Antigua, puis Guatemala). Et en fait, les Kaqchikels avaient installé leur capitale à Iximche vers 1470 suite à un conflit avec les Quiché.
Aujourd'hui, Iximche est un site mineur, mais intéressant, qui comporte quelques pyramides et édifices concentrées autour de 4 plazas, en plus de deux jeux de balle.
Vue d'ensemble de l'entrée de la Plaza A, d'où l'on distingue les bases des pyramides qui se faisaient face dans les plazas. On croit que les édifices étaient construits de boue séchée, de plâtre et de bois, et c'est pourquoi il ne reste plus que la base de ces édifices (en pierres) aujourd'hui.
La nature a depuis longtemps repris ses droits sur certains édifices, comme cet arbre qui a établit résidence sur le dessus de cette pyramide. L'ensemble donne à l'endroit une allure plutôt poétique et tranquille.
Le premier jeu de balle est facilement reconnaissable (et de la variété de jeu fermé, contrairement à celui de Copan, vu en fin de semaine, ce qui n'est pas si courant).
Je n'ai vu aucun gringo lors de ma visite des ruines d'Iximche, ce qui est étonnant, vu l'accès relativement facile au site, pour qui ne craint pas de prendre quelques chicken bus. Par contre, j'ai rencontré plusieurs groupes d'amis et familles de locaux qui venaient s'y balader ou y pique-niquer. Évidemment, les locaux s'amusent à grimper sur les structures, ce qu'un petit panneau vert, au bas des marches, interdit formellement.
Plaza C, autres pyramide, autres arbres qui poussent à son sommet. J'ai profité de l'endroit pour faire une pause repas, avec les tortillas achetées à Tecpan et un biscuit à l'avoine acheté le matin au Cookies etc d'Antigua.
Pour ceux qui préfèrent leurs ruines non excavées, Iximche a aussi quelques secteurs où l'on doit deviner la présence des structures, comme la Plaza D, où les fouilles se sont arrêtées, sans que je ne connaisse la raison. Sinon, le site est parsemé d'explications très détaillées sur la civilisation maya de cette époque. Les panneaux sont en espagnol et, pour ceux qui préfèrent les défis, en Kaqchikel.
À l'extrémité du site, il y a un petit sentier qui mène vers un lieu de rituels mayas - site qui serait utilisé depuis les débuts d'Iximche... et qui est encore utilisé aujourd'hui pour les rituels de la religion maya. Je suis d'ailleurs tombé sur une cérémonie en cours. J'ai réussi à prendre quelques photos en camouflant mes gestes, puisque je ne voulais pas être vu par les célébrants, pour ne pas déranger la cérémonie (simple question de respect, mais ce qu'on ne sait pas ne nous fait pas mal, non?)
Les cérémonies mayas partagent certains aspects de tous les rites religieux que je connaisse; à Iximche, j'ai reconnu certains éléments de la religion catholique, puisque les mayas d'aujourd'hui pratiquent une religion qui mélange leurs croyances historiques aux croyances implantées par les espagnols lors de leur arrivée.
La chose était plutôt longuette - j'ai assisté, tranquillement assis sur une butte à 35 minutes d'un rituel assez répétitif - et comportait son lot de mouvements autour du feu, d'offrandes au feu, de signes de la croix, de bénédiction à l'eau et l'alcool, ainsi que d'offrandes à la pachamama sous forme d'alcool ou de boisson gazeuse versée autour du feu et sur l'autel (une composante similaire à la pratique des Quéchua d'Amérique du Sud, descendants des Incas; le terme pachamama est d'ailleurs inca, et non maya).
Après la cérémonie et les offrandes, j'ai moi-même offert mes respects à la pachamama (une tortilla et un peu d'eau de ma bouteille d'eau - c'est tout ce que j'avais sous la main), puis je suis revenu vers la route et ses champs de maïs et j'ai repris le minibus vers Tecpan.
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De Tecpan, j'ai trouvé un chicken bus allant à Cypresales, d'où je croyais bien devoir en prendre un autre vers Los Encuentros, où je savais pouvoir attraper un pullman vers Quetzaltenango, ma destination finale pour ce jour. Le premier chicken bus passant à Cypresales ne me disait rien de bien bon, et je venais à peine de débarquer de l'autre, alors je l'ai laissé passé. Quelle heureuse décision, puisque moins de cinq minutes plus tard, un pullman d'Alamo s'arrêtait sous mes signes et me prenait à son bord direction Quetzaltenango.
Je me suis assis à côté d'une dame maya, ce que j'ai pris pour un bon signe après mes offrandes à la pachamama d'Iximche.
Quelques heures plus tard, j'atteignais Xela, tel que prévu, après un trajet quasi sans histoire. Le chauffeur y allait un peu fort côté tangage dans certains virages, et une ladina a eu des petits problèmes d'estomac. Toujours bien équipé pour ce genre de choses, je lui ai offert une gravol, qui lui a sauvé le reste du voyage.
Une fois à Xela, j'ai joins mon auberge de l'autre jour, le 7 Orejas, y retrouvant quelques affaires laissés dans un coffre lors de mon départ, et ma voisine de chambre, Christine... une belge!
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