Voici un sujet auquel je ne connais rien ; les hiéroglyphes mayas. Mais j’ai beaucoup lu et appris que comme les mayas ont laissé de très nombreuses inscriptions un peu partout, on a fini par décrypter le langage écrit et la signification de plusieurs glyphes. Heureusement, plusieurs longues inscriptions existent toujours et sont encore lisibles, ce qui rend le travail des interprètes un peu plus simple. Malheureusement, plusieurs inscriptions ont subi l’érosion, et plusieurs des temples ou stèles comportant des inscriptions ont été en partie détruits par les éléments au fil des siècles, ce qui rend difficile leur interprétation une fois les morceau du texte mélangés dans une sorte de puzzle.
Si on ne retrouve pas beaucoup d’hiéroglyphes dans certains sites (comme Tikal, par exemple), on en trouve à la tonne à Copan. Par contre, plusieurs sont illisibles ou incomplets, mais une bonne partie a été décryptée, ce qui a permis aux experts de faire des avancées majeures en ce qui concerne la compréhension de la civilisation maya. Copan est d’ailleurs célèbre pour ses inscriptions.
Voici quelques exemples des glyphes que l’on peut admirer à Copan. Pour la plupart, on les retrouve sur des stèles ou des autels, et ils racontent généralement un événement majeur ou célèbrent tel ou tel seigneur régnant sur Copan. Certains textes sont reliés à l’observation du ciel, ou à des événements spéciaux comme une éclipse, par exemple. Les plus importants textes de Copan, trouvés sur les temples, racontent l’histoire de la cité-état, avec les détails historiques de l’ascension au trône de tel ou tel seigneur à tel ou tel moment de l’histoire. Comme nous comprenons aujourd’hui les diverses compositions des calendriers mayas, il est aussi plus simple de situer les événements dans le temps, car plusieurs inscriptions sont datées.
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Dans la Grande Plaza de Copan, la plupart des stèles font référence à un seigneur (souvent, à Dix-huit lapins, le 13e de l.importante dynastie de Copan, qui est un des plus illustrés ici). Les trois autres faces des stèles sont recouvertes de glyphes, comme ici, sur la stèle E.
Quelques stèles – comme celle-ci – comportent des groupes de glyphes gravés particulièrement en profondeur et donc, très bien conservés.
Si la stèle C présente deux seigneurs (un sur chaque face), ses côtés sont tout de même remplis d’inscriptions, dont une partie de la couleur a survécu au temps. On ne sait pas vraiment pourquoi le rouge a plus résisté aux intempéries que les autres couleurs utilisées par les mayas.
La stèle M – aujourd’hui protégée par un toit en tôle – décrit une éclipse solaire de l’an 756. Cette stèle est consacrée au seigneur Fumée Coquille, le 15e régnant de la dynastie qui était le seigneur de Copan à l’époque de l’éclipse en question.
Voici une partie d’un des artefacts les plus célèbres du monde maya – il s’agit de l’escalier d’hiéroglyphes du temple 26 de Copan. Cet escalier, constitué de plus de 60 marches et de plus de 2200 glyphes représente le plus long texte connu du monde maya. Malheureusement, lors de sa découverte, l’escalier était détruit partiellement et il ne restait que les 15 premières marches ; le reste, étant en pièces, a été étalé sur la Plaza. Les premiers travaux de reconstruction ont été faits sans que les gens en place ne connaissent le langage et les pierres ont donc été replacées mais dans le désordre et une bonne partie du texte est aujourd’hui indéchiffrable. Les années et années d’intempéries et d’érosion ont rendu les glyphes très difficiles à déchiffrer, ce qui complique d’autant plus l’analyse de ce texte. Aujourd’hui, l’escalier est protégé par un toit.
Quelques glyphes gravés avec détails sur les côtés de la stèle N.
Sinon, le temple 11 est aussi appelé Temple des inscriptions, puisque plusieurs de ses murs sont recouverts d’hiéroglyphes. On a beau rien y comprendre (je parle pour moi), l’effet est saisissant.
Une des plus célèbres stèles de Copan, la stèle A, repose maintenant dans le musée du site archéologique (une réplique est installée sur la Grande Plaza). Cette photo a dont été prise dans le musée, et montre une petite partie des 52 glyphes lisibles sur sa surface. On peut y voir (d’après les informations fournies au musée) les glyphes emblèmes des cités-états de Copan, Tikal, Palenque et Calakmul, ce qui tend à prouver que les cités mayas étaient bien en contact les unes avec les autres (l’influence architecturale était une preuve circonstancielle de ce fait).
Toujours au musée, où un des murs les plus intéressants du Temple 11 a été reconstitué pour être mieux protégé que sur le site. On peut y découvrir plusieurs inscriptions, donc cette partie, qui traite de l’autre monde (après la mort) – une thématique importante de la religion maya. Cet extrait montre également les différents types de pierres utilisés par les mayas et leur vieillissement qui diffère et leur fait prendre des couleurs et teintes distinctes au fil du temps, ce qui a compliqué la tâche des archéologues pour rebâtir certains textes. Heureusement, dans les cas comme ce texte-ci, un glyphe était composé de plusieurs pierres, ce qui facilite la réorganisation pour pouvoir compléter tel ou tel glyphe.
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Pour certains visiteurs, les hiéroglyphes se ressemblent tous et les stèles sont toutes similaires. J'ai vu des gens arriver - et je ne parle pas de tours guidés qui passent à peine une heure trente sur le site - arriver une heure après moi. J'étais encore dans la Grande Plaza à admirer les stèles une par une. Ils ont passé rapidement d'une stèle à l'autre, ignorant les plus éloignées du groupe centrale, puis ont filé vers l'Acropole en moins de dix minutes. Au moment où je grimpais les escaliers du temple 11 vers le coeur de l'Acropole, je les voyais se diriger ers la sortie du site. J'y étais depuis un peu plus de deux heures, je n'avais pas encore vu la moitié du groupe principal de Copan. Ainsi, peut-être que sur un blogue, seulement par des photos, c'est moins impressionnant que sur place, mais pour ceux qui aiment ce genre de choses, j'espère que ce billet valait la lecture.
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Voilà. Les écrivains de la cité-état de Copan ont laissé leur histoire et revisiter le site et revoir cette histoire s’est avéré une fascinante manière de passer une journée… et de revenir sur mon, mundo perdido.
Mais, évidemment, il y a plus, bien plus à voir, à Copan.
à suivre.
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