mardi 19 janvier 2010

Le Guate tremble

Hier matin, vers 9h30, alors que je prenais un déjeuner tardif dans la petite salle à manger du 7 Orejas, j'ai eu comme une sorte de vertige, comme si je bougeais sur ma chaise et que les deux autres chaises autour de la table valsaient également. J'ai cligné des yeux, pour tenter de me remettre.
Mon chocolat chaud faisait des petites vagues dans sa tasse, puis j'ai réalisé, en voyant les clefs sur l'armoire, animées d'un mouvement de va et vient, que je n'avais pas de vertige, qu'il s'agissait d'un tremblement de terre.
Bon, c'est une conclusion un peu hâtive, faite sur l'impulsion du moment et évidemment influencée par les nouvelles du récent séisme dévastateur en Haïti - après avoir passé une heure hier soir à lire les sites de Cyberpresse et Radio-Canada, il aurait été normal que je rêve de séisme et que je confonde un étourdissement avec un séisme le lendemain au déjeuner... mais non.

Ce n'est pas une blague, il y a eu un séisme de magnitude 5,8 dans le sud du Guatemala.

Le tremblement de terre a eu lieu à 9h40 AM.
Ça m'a pris quelques heures à dénicher les bonnes informations, puisque les premiers communiqués parlaient essentiellement de l'ouest du pays et d'un séisme de magnitude 6, dans la région située entre Antigua et Atitlan comme lieu de l'épicentre.
Or selon les données de la United States Geological Survey, l'épicentre était situé dans le Pacifique, presque plein sud par rapport à Antigua (voir carte à gauche). Toujours selon L'USGS, le séisme a été ressenti avec une magnitude 4 à Quetzaltenango où je me trouve.
Ce qui, sur le coup, avait l'air d'une étrange coïncidence, n'est finalement pas si étrange que ça, car j'ai lu quelque part que le Guate serait sur la même plaque tectonique que l'île où se situe Haïti. (Je dis ça sous toutes réserves, je ne connais rien en sismologie).

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Si je parle de ça ce soir, c'est essentiellement pour éviter les inquiétudes, puisque la nouvelle du tremblement de terre au Guatemala s'est rendu jusque sur le site de Radio-Canada (elle a été relayé par les agences de presse, donc s'est aussi retrouvé dans le journal du métro et d'autres médias). Elle est donc susceptible d'avoir atteint des proches à moi qui savent que je me trouve justement à l'ouest du Guate en ce moment. (Quetzaltenango et Guatemala Ciudad sont encerclées en rouge sur la carte de droite, l'épicentre est identifié par un drapeau portant la lettre A, au bas de la carte).
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Le tremblement de terre n'a fait semble-t-il aucune victime, ni de dommages matériels majeurs. Ça paraîtra étrange de dire ça d'un pays aussi pauvre, mais c'est sûr qu'à comparer avec Haïti, le Guatemala a de meilleures infrastructures, de meilleurs constructions, et une meilleure habitude des séismes et éruptions volcaniques mineures.
Car il semble que ces séismes soient aussi liés à l'activité volcanique - ce qui semble faire du sens même pour un ignorant comme moi en la matière - et je remarquais justement depuis mon arrivée en Amérique Centrale en décembre que l'activité volcanique y était visiblement plus forte que lors de mon précédent passage en 2005.
À Antigua, les éruptions mineures du volcan Fuego sont quotidiennes, et à Xela, le Santiaguito fait des siennes également; Depuis mon retour, il y a à peine 48 heures, j'ai déjà vu deux éruptions du Santiaguito visibles de la ville, chose que nous n'avions pas vu en décembre ici, malgré l'activité permanente du petit volcan.
J'ai d'ailleurs pris une photo ce matin du nuage de cendres que le Santiaguito a craché dans le ciel.
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C'est la 4e fois de ma vie que me trouve dans un endroit où on peut ressentir une secousse sismique de ce genre. Les deux premières fois, c'était au Québec, mais j'étais assez loin de l'épicentre pour ne ressentir qu'une secousse mineure. La dernière fois, c'était au sud de l'Équateur, en 2007, et j'avais alors ressenti une assez bonne secousse.
Celle d'hier matin, elle était assez forte pour être bien ressentie, mais pas assez pour être stressante. En fait, le building du 7 Orejas a probablement aidé à ressentir la secousse d'une manière moins paniquante. L'ensemble de l'édifice tremblait, d'où l'impression que je bougeais (et d'où l'idée d'un vertige) plutôt que l'impression d'être presque immobile alors que tout autour vibre et se déplace. Une fois de plus, je dois avouer mon ignorance de la structure des bâtiments, mais l'édifice où je me trouvais est de construction récente, tout en béton armé, alors peut-être que sa résistance m'a aidé à amoindrir l'impression de séisme. Évidemment, j'étais quand même assez loin de l'épicentre, cette fois-ci et j'ai vécu la chose comme un séisme de magnitude 4, selon les données de l'USGS..
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