La vallée de Copan, qui était autrefois occupée par une grande cité-état est pleine de petits artefacts que l’on retrouve sur des kilomètres carrés. Comme les sites cérémoniaux et les résidences de l’élite étaient construits en pierre – ou, dans le cas de certaines résidences, avaient une base en pierre et le reste en bois et paille – ils forment le groupe principal et quelques petits groupes aux alentours et ont été excavés pour la plupart. Pour le reste, il n’existe plus de traces des maisons de campagnes bâties en bois et en paille. Par contre, même en certains lieux éloignés du centre principal, on avait érigé quelque autel, stèle ou autre monument. C’est ainsi qu’on trouve des stèles aux quatre points cardinaux à des kilomètres du groupe principal. Il serait évidemment un peu long de tenter de tout voir – comme visiteur – de ces artefacts souvent mineurs et rarement excavés, mais comme j’étais dans le coin, j’en ai profité pour faire une randonnée dans les montagnes près de Copan vers un de ces micro-sites mayas.
Le site en question s’appelle Los Sapos (Les crapauds) et voici un petit billet-photo sur la petite randonnée pour s’y rendre.
J’allais faire cette randonnée en compagnie d’un voyageur rencontré par hasard sur le site la veille: Len, de Pensylvanie (Esteban m’avait fait remarquer que les américains se présentent toujours selon leur état d’origine, et non comme des américains, Len ne fait pas exception). Nous avions rendez-vous au parque central de Copan Ruinas, où j’ai capté cette photo avant de partir. Copan Ruinas a un peu des allures de ville western, avec les nombreuses personnes à cheval et l’habitude des hommes de porter le chapeau.
Après avoir traversé le Rio Copan (qui a été détourné il y a quelques décennies pour protéger le site archéologique, puisque la rivière entraînait une forte érosion des murs centenaires), j’ai pu voir qu’il ne fallait pas se rendre bien loin pour trouver de vrais cow boys.
Pour se rendre à Los Sapos, l’idée est de longer la rivière, puis de bifurquer vers une hacienda (San Lucas), puisque le site est situé sur les terres de la hacienda. De l’entrée de San Lucas, on a une vue imprenable sur la vallée et sur la ville de Copan Ruinas.
Un coup d’œil m’a permis de repérer, de l’autre côté du rio Copan, une partie des ruines visitées la veille.
Passé la hacienda (et une fois payé le pris d’accès de 30 lempiras), nous recevons une petite carte de sentiers menant vers Los Sapos. Nous traversons d’abord une plantation de bananes.
J’ai résisté à m’en piquer une, ne sachant pas trop si elles étaient mûres (elles sont vertes, ce qui est normal puisqu’il s’agit probablement d’une variété de plantain). Vous noterez le ciel bleu de ces photos, qui contraste avec la rareté du bleu sur mes photos de ruines; il semble que le front froid soit finalement terminé et que la température normale de saison soit revenue. Résultat: cette journée de randonnée était la plus chaude journée que j’ai connue depuis mon arrivée début décembre dernier.
Puis, environ une heure quinze après le départ de la ville, c’est l’arrivée au plus petit site maya que j’aurai visité à ce jour: Los Sapos. (je ne compte pas Pascual Abaj, puisque celui-ci ne contient plus de ruines ni d'artefacts d'une autre époque, il s'agit plutôt d'un site utilisés pour des fins de rituel encore aujourd'hui).
J’ai lu beaucoup d’interprétations sur Los Sapos, presque tout et son contraire, mais il semble qu’il s’agissait peut-être d’un site lié à la cérémonie de la naissance. Le nom espagnol (les crapauds) a été donné lors de la découverte du site puisque deux des pierres semblent gravées pour former des crapauds, avec des yeux globuleux et une grande bouche sur le devant.
Et voilà pour Los Sapos. La veille, un habitant de la ville m’avait conseillé d’aller voir le site, puisqu’il considérait l’endroit comme sacré et que presque personne en visite à Copan ne prends la peine de marcher plus de deux heures trente pour faire l’aller-retour. Heureusement, je ne m’attendais à rien de bien spécial, et je faisais la visite pour la randonnée plus que pour l’artefact. J’ai tout de même trouvé intéressant de voir un de ces micro-sites, puisqu’il en existe des centaines un peu partout sur les terres de la vallée et que la plupart ne sont pas excavés. Me retrouver à une telle distance des ruines du groupe principal avec un artefact, aussi petit soit-il, avait de quoi faire réfléchir sur l’étendue de la civilisation qui régnait ici à l’apogée de la cité.
J’avais remarqué en visitant le site archéologique qu’il y avait une espèce de vautour dont plusieurs représentants survolaient le site la veille… juste avant de rentrer en ville, j’ai réussi à en apercevoir plusieurs perchés sur un arbre surplombant le Rio Copan.
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Le soleil, enfin! Parce que mon cher Hugues, tu n'as décidément pas le teint de quelqu'un qui voyage depuis deux mois sous les tropiques...
RépondreSupprimerCher Daniel,
RépondreSupprimerC'est que jusqu'à maintenant, je n'étais pas si exposé au "soleil des tropiques", au moins pas comme on l'entend habituellement.
Depuis mon arrivée au Guate en décembre, il n'a pas fait très beau - même si certaines journées ont été ensoleillées, les matins et soirs ont été très froids.
Puis, on a eu un front froid assez intense, donc peu de temps au soleil malgré le fait d'être dans une région tropicale. Ajoute à ça le fait que j'ai passé le plus clair de mon temps dans les régions montagneuses, donc en altitude, et tu enlève encore quelques précieux degrés à mes journées.
Les quelques jours au Honduras ont été les plus chauds et les plus ensoleillés que j'ai eu jusqu'à maintenant...
Peut-être que ça va durer, puisqu'hier et aujourd'hui ont été les plus chauds et ensoleillés que j'ai eu au Guatemala...
Ah, et ça fait à peine 40 jours que je suis sous les tropiques, pas deux mois :-)
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