Ce billet entreprend une série de billets sur les sites archéologiques mayas que je vais explorer dans les prochaines semaines, série de billet inaugurée par ma visite à Takalik Abaj en fin d'année 2009. le titre fait écho à une série de billets publiés sur ce blogue lors de mon passage en terres incas en 2007.
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Parmi mes activités préférées en voyage, on retrouve l’archéologie en amateur. J’adore visiter les sites historiques. Le lecteur de ce blogue aura compris depuis longtemps que je ne résiste pas longtemps à visiter un site archéologique lorsqu’il y en a un à quelques heures de mon chemin.
Parmi les groupes archéologiques dont j’ai pu creuser un peu à l’occasion de visites de plusieurs sites, il y a les incroyables sites de la civilisation précolombienne Maya. Si on combine mes visites au Guatemala, Honduras et Mexique, j’ai visité une douzaine de sites mayas. Certains sites sont petits (le récent Takalik Abaj est un bon exemple), d’autres sont majeurs dans l’histoire de la civilisation maya (Chitchen Itza ou Tikal, par exemple).
Un de ces sites majeurs de la civilisation maya est Copan, au Honduras. On dit que le Mexique a Palenque, le Guatemala a Tikal et que le Honduras a Copan.
J’ai visité Copan – mon second site maya - en 2005, moins de deux semaines après mon passage à Tikal, qui était mon premier site maya. Par comparaison, Copan avait paru de plus petite taille, moins impressionnant, malgré la présence d’un travail d’écriture et de décoration beaucoup plus élaboré qu’à Tikal.
Copan est aussi ce que j’appelle un mundo perdido, puisque toutes les photos que j’avais pris à Copan lors de mon premier passage en 2005 étaient sur une carte-mémoire qui m’avait été dérobé plus tard ; je n’avais donc aucun souvenir photographique des merveilles de Copan.
À l’époque, je m’étais dit que je reviendrais visiter le site un jour.
Aujourd’hui (14 janvier 2010), cinq ans et douze sites mayas plus tard, je remettais les pieds dans les ruines mayas de Copan et je dois avouer que cette fois-ci, j’avais un pincement au cœur en entrant sur le site.
Ce billet est donc le premier que je consacre aux ruines de Copan (il y en aura quelques-uns, je tiens à rendre hommage à cet important et fascinant site) et il se contente de vous présenter le site dans son ensemble, pour titiller votre intérêt ; le meilleur est à suivre.
En entrant sur la Grande Plaza de Copan, on remarque tout de suite la structure pyramidale au centre. Cette structure fait face à toute une série d’autels et de stèles (Copan est célèbre pour ses stèles aux sculptures et écritures élaborées). Sur cette photo, on voit au loin la Stèle 3. La plupart des stèles de Copan sont à l’effigie de Uaxaclajuun Ub’aah K’awiil (Le «seigneur dix-huit lapins») qui était le tenant du trône dans les années 700 de notre ère.
Au sud de la Grande Plaza, on retrouve un jeu de balle en excellent état. Le court était décoré de têtes de perroquets, puisque l’oiseau multicolore était un des dieux de Copan. Au fond, on peut voir les marches en partie détruites d’un grand temple dont la symbolique représente un portail vers l’autre monde.
Une fois en haut du Temple 11, on a une vue aérienne du jeu de balle, avec la stèle 2 en arrière plan.
D’ailleurs, sans plus attendre, en voici une, de ces célèbres stèles de Copan, celle-ci est appelée Stèle F, et représente justement Uaxaclajuun Ub’aah K’awiil (aussi surnommé Roi des arts, puisque c’est sous son règne qu’ont été réalisées les bas reliefs et les sculptures les plus élaborées de Copan).
Le temple 11 fait le lien entre la Grande Plaza et l’Acropole, le groupe principal d’édifices de Copan. Du côté Est de l’Acropole, on retrouve plusieurs temples et structures, dont le Temple 16, que l’on voit ici au centre de la photo, et qui est la structure la plus haute de Copan (il fait trente mètres de haut par son autre face qui donne sur une cour plus basse que la cour Est que l’on voit ici.
Cour Est de l’Acropole, avec une vue sur le petit temple 22, qui étonne par les détails de ses décorations. Sur cette photo, on aperçoit la sortie d’un des tunnels archéologiques que les responsables du site ont réalisés dans les récentes années. On a en effet découvert qu’il était moins dommageable pour le site et les structures de creuser un tunnel à même les édifices après analyses que d’ouvrir des tranchées traditionnelles… C’est qu’on a découvert que les Temples 16, 21 et 22 avaient été construits par-dessus d’autres temples plus anciens. Creuser des tunnels a permis de faire des découvertes renversantes et de mettre à jour des artefacts parmi les mieux préservés de tout le monde maya connu.
Complètement au sud du groupe principal, on retrouve tout un secteur de Copan qui s’appelle le groupe du cimetière, car à l’origine, on avait estimé (vu les nombreux restes et tombes découverts dans le secteur) qu’il s’agissait du cimetière de Copan. Or nous savons aujourd’hui que les mayas avaient pour coutumes d’enterrer leurs morts près d’où ils habitaient ou même dans leurs propres maisons. Ce groupe au sud était donc en réalité un quartier résidentiel de Copan. On estime qu’il abritait les familles de l’élite de la société maya, vu sa proximité de l’Acropole et le fait qu’on ait découvert d’autres secteurs résidentiels un peu plus en retrait du groupe principal.
Le groupe du cimetière rappelle vraiment un secteur de Tikal dont je me souviens avec précision et qui – étrangement – s’appelle El mundo perdido, le surnom que j’avais donné à Copan en 2005. Les ruines de ce secteur sont basses, moins impressionnantes que celles du groupe principal et la nature a depuis longtemps envahi les anciennes constructions, donnant à tout ce secteur un air plus mythique que les stèles debout dans une cour gazonnée bien tondue. L’effet n’est pas sans rappeler certains temples cambodgiens non plus.
D’ailleurs, de retour à l’Acropole, une vue générale de la Grande Plaza, avec le jeu de balle en avant-plan, la petite pyramide et quelques stèles. Cette photo a été prise près du sommet du temple 11.
Vue plus romantique de la stèle 3, qui aujourd’hui, semble se tenir au milieu de nulle part. Les stèles étaient placées le long des routes et rues principales de la cité. J’ai passé plusieurs heures sur le site de Copan, plus de temps que j’avais pu consacrer au site en 2005, et pendant une partie de ce temps passé sur le site, je n’ai fait que regarder autour de moi et tenté d’imaginer la vie animée qui devait régner sur cette plaza à l’apogée de la cité. Cette photo est le résultat d’un de ces moments de pause, en fin de journée.
Avant de vous laisser – je veux m’assurer que vous allez revenir pour le prochain billet – une double vue de stèle ; un détail de la stèle H (avant-plan), et la stèle F (arrière-plan), les deux monuments représentant le célèbre seigneur dix-huit lapins. Il est donc temps de quitter la cité-état de Copan... ou de laisser les employés faire l'entretien des pelouses :-)
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Quoi ? C’est ça Copan ? Oui et non. Oui, car il n’y a que peu d’autres structures importantes parmi la centaine de structures excavées dans le groupe principal de Copan. Non car je vous ai gardé le meilleur pour la suite, car si Copan est un site aussi important dans le monde maya, c’est à la fois pour l’excellence de ses décoration et bas reliefs, mais aussi par les détails de ses écritures, qui ont permis de beaucoup mieux comprendre la civilisation maya.
J’avais écris en 2005 que si les mayas de Tikal étaient des architectes incroyables, les mayas de Copan étaient de merveilleux écrivains. La présente visite confirme cette affirmation.
à suivre.
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J'en reviens tout simplement pas comme c'est beau. C,est vraiment comme j'aime. Mais.......
RépondreSupprimerMais il y a la question des transports, et tout... Étrangement, aujourd'hui, le Honduras semble plus sécuritaire que le Guatemala - le contraire semblait être le cas en 2005. J'ai passé une partie de ma journée d'aujourd'hui avec Len, un retraité de Philadelphie qui vient d'arriver au Honduras sans plan précis et qui ne s'est même pas posé la question de la sécurité et du coup d'état récent. Comme quoi...
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