Nous étions passé par Tavira l'an dernier, lors de notre escapade andalouse à Séville le temps d'une fin de semaine, mais le bus nous menant de Albufeira à Séville n'avait fait qu'entrer dans la vieille ville, le temps d'une pause de quelques minutes au terminus, ramasser 3-4 voyageurs et nous étions déjà reparti.
J'avais quand même remarqué quelques clochers d'église et les créneaux des vestiges d'un château, me promettant d'y revenir.
Moins d'un an plus tard, nous étions donc à Tavira pour une journée de visite.
J'ai déjà parlé (l'an dernier, mais les choses n'ont pas changé du tout depuis), du fait qu'en Algarve, les transports sont parfois un peu compliqué à apprivoiser et il n'est pas toujours pratique de tenter de s'y retrouver ou de planifier sans faire de recherches comment se rendre du point A au point B. Il y a bien un train (les gares sont souvent loin des villes, à Albufeira, c'est à une heure à pied, à Loulé, c'est 1,5h...) et des autobus, mais avec des horaires éparpillés et pas nécessairement pratique pour le voyageur qui veut faire un aller-retour dans la même journée.
Nous avons donc emprunté le système de Rede-Espresso (il y a plusieurs compagnies de bus, toutes indépendantes les unes des autres), une compagnie qui offre des trajets plus directs. Albufeira-Tavira par le bus régional prend quasi 3h, alors que par le train, c'est 1h45 et le bus express offrait des trajets en 1,5h, ce qui rend l'idée d'une excursion d'un jour plus alléchante que de se taper 6h de trajet aller-retour dans la journée, sans compter les horaires qui vous laissent à peine 2-3h pour visiter à destination. La différence de prix est quasi dérisoire (l'express a des tarifs aller à 8 euros).
Bref, nous avons réussi à aller visiter Tavira avec un bon plan (c'est ce que nous pensions).
Arrivés à Tavira, la première chose que l'on remarque en sortant du terminus (littéralement à 2 pas de la prise de cette photo), c'est la rivière qui traverse la ville et le vieux pont dont les arches et piliers datent de l'époque romaine. À "Ponte romano", Tavira m'avait déjà convaincu qu'elle valait le détour. Notez la marée (basse) sur cette photo; nous sommes sur la rivière, mais non loin de la mer, quand même.
De l'autre côté du pont romain, on aperçoit une belle vue du centro historico, dominé par une église avec une tour d'horloge.
Igreja Santa maria do Castelo (Sainte-Marie du Château!) sur le petit mont qui se trouve au centre de la vieille ville. Charmante église (vue de l'extérieur, puisqu'elle était fermée, comme la majorité des églises au Portugal, là-dessus, on s'ennuie de l'Italie, où on pouvait entrer partout).
La suite a comporté une longue balade dans les belles petites rues pavées de pierre du centro historico - centro qui s'étend sur les deux rives du Rio Gilao.
Tavira doit être la petite ville algarvienne où j'ai le plus vu de ces maisons typiquement portugaises recouvertes de céramiques. À Albufeira, on en voit, mais elles sont éparses et rares. Faro et Lagos en comportent, comme Loulé, mais jamais autant qu'à Tavira, où il y en a partout.
Sinon, les autres maisons sont aussi charmantes; petites constructions aux toits en tuile, blanches et aux cadres peints de couleurs chaleureuses.
La ville a aménagé plusieurs elles plazas un peu partout - on en a arpenté une bonne dizaine - dont celle-ci, à quelques pas du Ponte Romano, dominée par le clocher de l'église de l'ancien couvent Nossa Senhora da Ajuda.
J'ai lu que Tavira avait 40 églises. Je ne les ai pas toutes vues - j'imagine que certaines se trouves plus excentrées et je n'y étais qu'une journée - mais celle-ci, l'Igreja de Santiago, se trouve juste à côté de Santa Maria do Castelo, et les deux partagent un parc et un parvis, tellement elles sont rapprochées l'une de l'autre.
Autre église, de l'autre côté du Rio Gilao, en plan rapproché cette fois-ci, porte, fenêtre et banc. Ermida de Sao Bras.
De retour sur le pont romain (même si le pavé sur le dessus du pont est beaucoup plus récent, évidemment).
Comme dans toutes les villes de l'Algarve, il y a des cabanes et des refuges et des gamelles d'eau et de nourriture pour les chats; on en voit donc un peu partout en ville; comme ces deux petits blonds profitant du soleil devant l'ancien couvent de Tavira (maintenant une auberge).
Le petit livre-guide que j'ai date de l'an dernier, et on n'y trouve aucune mention de ces fouilles archéologiques en plein centre-ville, près de Santa Maria do Castelo. Rien non plus en ligne, ni sur le site. Il était barré par des grillages, j'ai réussi à glisser l'objectif de mon appareil entre les barreaux pour apercevoir plusieurs éléments de ce qui date probablement de l'après reconquête. J'imagine que je devrai revenir à Tavira quand ce site aura été mis en valeur et ouvert au public!
(La proximité de l'ancien château Maure rend évident l'importance du site en question).
Justement, le nom d'une «rue»; l'escalier du château... Billet à venir sur ce château en ruines et ce que Tavira en a fait de beau.
Quand est venu le temps de rentrer, nous avons repassé le long de la rivière vers le terminus (remarquez la marée beaucoup plus haute que sur ma première photos du pont... Une fois au terminus, surprise (désagréable); la machine qui vend les billets du bus express a un bug (erreur 404, genre), et refuse de fonctionner. Un chauffeur de la compagnie (sur un autre trajet) a abdiqué après deux ou trois tape sur l'écran tactile; il nous a offert de nous prendre (il filait à Lisbonne) et de faire un mini-détour par Albufeira, mais pour 46 euros au lieu de 16...
Après avoir tenté sans succès d'acquérir des billets en ligne - et en l'absence de tout humain dans le terminus à part quelques autres voyageurs, le temps passait et le bus allait arriver sans qu'on ait de billets pour y monter. Au nombre restreint de bus qui font ce trajet, on comprenait que le retour allait être plus compliqué que prévu - et que l'aller - un sentiment qui se répète assez souvent dans la région; faut pas être pressé.
Mais il y a toujours des alternatives, et après avoir piqué une jasette intéressante avec un couple de parisien un peu déçu de l'Algarve (où ils avaient abouti après un séjour de 12 jours à Séville, faut dire, quand même), nous avons décidé de prendre une chance du côté de la gare...
Gare de Tavira, où après une petite demi-heure d'attente, nous avons bordé un train pour Faro. 7 euros pour deux passages.
Une fois à Faro, nous aurions l'option de reprendre un bus express vers Albufeira ou d'attendre le prochain train pour la gare de Ferraras, à 1h à pied d'Albufeira.
Heureusement, nous sommes arrivés à Faro à temps pour acheter des billets pour le bus express (d'une humaine au guichet, yé!)... billets qui étaient étrangement 8 euros comme nos allers à Tavira d'Albufeira, même si nous étions maintenant à mi-chemin... mais on a vite compris qu'il y a express et express.
Notre bus passait par l'autoroute et n'effectuait aucun arrêt entre Faro et Albufeira, ce qui nous a quand même sauvé une partie du temps perdu par le détour vers la gare et l'attente du train et du bus.
En Europe, comme en Amérique latine, il y a toujours moyen de se rendre à destination. Parfois, il suffit d'être patient, mais au moins, les transports collectifs existent.
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